La Troisième Commission appelle pour la première fois à mettre fin aux mutilations génitales féminines
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Troisième Commission
43e et 44e séances – matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION APPELLE POUR LA PREMIÈRE FOIS À METTRE FIN
AUX MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES
Elle reconnaît également les avancées démocratiques au Myanmar
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a, aujourd’hui, et pour la première fois, proposé à l’Assemblée générale d’appeler à mettre fin aux mutilations génitales féminines. De même, elle a reconnu les progrès réalisés par le Gouvernement du Myanmar en matière de démocratisation et de renforcement de l’état de droit.
Par un projet de résolution portant sur l’intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines*, et adopté sans vote, l’Assemblée générale appellerait les États Membres à mettre fin aux mutilations génitales féminines. Pour ce faire, elle encouragerait à sanctionner les auteurs de ces actes et à prendre des mesures de protection des victimes.
En matière de santé maternelle, la Commission a adopté sans vote un projet de résolution aux termes duquel l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale de proclamer le 23 mai Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale**, une maladie touchant environ 3,5 millions de femmes et fillettes.
Par ailleurs, la Troisième Commission a reconnu des progrès réalisés par le Gouvernement du Myanmar en matière de démocratisation et de renforcement de l’état de droit***.
Ce projet de résolution, adopté sans vote, a suscité de nombreuses réactions de la part des délégations qui se sont félicitées de la volonté manifeste du Gouvernement de répondre aux nombreuses critiques lancées par le passé contre ses politiques.
La représentante de la Chine a pour sa part estimé que les résolutions appréciant la situation humanitaire d’un pays en particulier, quel qu’il soit, ne respectaient pas la souveraineté des États Membres et a dit espérer que cette résolution « serait la dernière du genre à être présentée » en ce qui concerne le Myanmar.
Parmi les progrès notés par les délégations figurent notamment les mesures de libéralisation des médias et l’octroi de droits supplémentaires aux minorités du pays.
Ce dernier point a néanmoins été soulevé par certaines délégations qui ont appelé le Gouvernement du Myanmar à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux affrontements ethniques et religieux dans les États de Kachin et de Rakhine.
En outre, un projet de résolution initié par la Fédération de Russie***** appelant la communauté internationale à renforcer sa lutte contre la glorification du nazisme a été adopté au terme d’un vote et après de vives discussions.
Certaines délégations ont en effet insisté sur la nécessité de ne pas entraver la liberté d’expression dans la lutte contre les mouvements ayant pour objectif de raviver ou de glorifier l’idéologie nazie ainsi que certaines figures de proue de ce régime allemand du milieu du XXe siècle.
La Troisième Commission a, de même, demandé à l’Assemblée de prierle Secrétaire général d’organiser, en 2014, une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue******.
Au cours de cette journée, la Troisième Commission a adopté 10 résolutions dont 8 sans vote. Elle reprendra ses travaux demain, mardi 27 novembre, à 10 heures.
**** (A/C.3/67/L.14/Rev.2)
***** A/C.3/67/L.55/Rev.1
****** A/C.3/67/L.14/Rev.2
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: SITUATIONS RELATIVES AUX DROITS DE
L’HOMME ET RAPPORTS DES RAPPORTEURS ET REPRÉSENTANTS SPÉCIAUX
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.49/Rev.1
Aux termes d’un projet de résolution relatif à la situation des droits de l’homme au Myanmar (A/C.3/67/L.49/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale se féliciterait de l’amélioration récente de la situation dans le pays et de ce que son Gouvernement ait fait part de son intention de poursuivre les processus de réforme politique, de démocratisation et de réconciliation nationale.
Elle se déclarerait néanmoins préoccupée par la persistance des violations des droits de l’homme, et demanderait au Gouvernement du Myanmar de prendre les mesures qui s’imposent pour traduire les coupables en justice afin de mettre fin à l’impunité notamment en ouvrant une enquête complète, transparente et indépendante sur tous les cas signalés.
L’Assemblée recommanderait au Gouvernement du Myanmar d’envisager de ratifier d’autres instruments internationaux dans les domaines des droits de l’homme, du droit du travail, des droits des réfugiés et du droit humanitaire.
Elle demanderait au Gouvernement et à toutes les parties au conflit dans l’État de Kachin de prendre des mesures pour protéger la population civile et pour garantir l’accès entier et rapide des organismes humanitaires, dans des conditions de sécurité et sans entrave.
L’Assemblée encouragerait la communauté internationale à continuer d’aider le Gouvernement du Myanmar à s’acquitter de ses obligations et engagements internationaux en matière des droits de l’homme, à mettre en œuvre le processus de transition démocratique et à assurer le développement économique et social du pays.
Présentation
La représentante de Chypre, au nom de l’Union européenne, a souligné que cette année, la démocratisation et la réconciliation nationale avaient apporté des changements positifs, rapportés par le Conseiller spécial du Secrétaire général et le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar. Ce projet de résolution reflète ces progrès et se félicite de la signature d’un accord de paix initial avec plusieurs groupes armés. Est mentionné notamment un plan d’action en vue de l’interdiction du recrutement forcé des enfants soldats.
Le texte manifeste également l’inquiétude de l’Assemblée générale en matière de violations des droits de l’homme et appelle à mettre un terme à l’impunité. La situation de la minorité rohingya est particulièrement préoccupante et le Gouvernement doit prendre des mesures pour remédier à cette situation.
Le délégué du Qatar a réaffirmé l’attachement de son pays aux droits de l’homme et a fait l’éloge des réformes politiques entreprises au Myanmar, lesquelles sont, selon lui, positives et prometteuses. Il s’est toutefois déclaré vivement inquiet des violations des droits de l’homme dans l’État de Rakhine et a appelé le Gouvernement de ce pays à œuvrer sérieusement à la réconciliation nationale et à la protection de ses minorités.
Il a condamné les actes criminels ayant mené aux meurtres de citoyens. Il a exhorté le Gouvernement à sanctionner leurs auteurs et à protéger la minorité rohingya. Il a appelé le Gouvernement à honorer ses obligations énoncées dans une lettre adressée au Secrétaire général. Ce projet de résolution contient nombre d’aspects positifs, notamment sur la minorité rohingya pour les musulmans.
Son homologue du Sénégal s’est dit convaincu que le Myanmar devait redoubler d’efforts pour s’extirper définitivement de certaines situations qui sapent ses avancées. Il a dénoncé notamment certains actes de torture et appelé au renforcement de la coopération internationale pour conjurer les dangers. Ce projet de résolution appelle à des mesures pour condamner les abus contre les Rohingyas et à y remédier. Il a exhorté le Gouvernement à inscrire davantage ses efforts dans ce sens.
Le représentant de la Turquie s’est félicité des faits positifs au Myanmar et des efforts consentis par le Gouvernement. L’éclatement récent de violences contre les Rohinghyas est toujours une source de préoccupation. Il a appelé toutes les parties à mettre fin immédiatement à toutes les violences dans l’État de Rakhine et a exhorté le Gouvernement à diligenter des enquêtes et à fournir un accès humanitaire sans entraves.
Le Croissant-Rouge turc achemine une aide humanitaire et continuera à le faire, a-t-il encore dit. Il a salué le mémorandum de coopération signé en septembre entre les autorités et le représentant de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). La Turquie a appuyé le désir fort du Gouvernement du Myanmar pour le respect des droits de tous, a-t-il ajouté, en espérant que le texte sera adopté par consensus.
Explications de position après le vote
Le représentant du Myanmar a réitéré sa position de principe qui rejette l’adoption de résolutions sur la situation des droits de l’homme dans un pays spécifique. Cependant, cette année, il ne le fera pas car les efforts de son gouvernement ont surpris le monde entier et les confrontations ou critiques ne devraient plus prévaloir dans cette enceinte. Le pays a choisi la voie de la coopération, ce qui a conduit à des changements dans l’énoncé du projet de résolution, plus court et exempt de tout « ton d’admonestation ».
Il a néanmoins signalé que les paragraphes 7, 14 et 15 du texte contenaient des erreurs et a émis des réserves à leur égard. Il a ajouté que la recommandation au paragraphe 7 devrait être en conformité avec la législation nationale. Toutes les parties œuvrent actuellement au dialogue et à l’échange, ce qui fait qu’il est délicat d’entreprendre des mesures qui mettent en péril l’équilibre et les progrès obtenus, a-t-il dit. Il a assuré que le Gouvernement comptait mettre sur pied un mécanisme transparent pour traiter des cas des prisonniers. Concernant les violences aveugles dans l’État de Rakhine qui ont causé des pertes de vies et de biens, il a insisté sur le fait qu’elles étaient le fait des deux communautés et ne sauraient être résolues du jour au lendemain.
Dans une lettre au Secrétaire général, le Président Thein Sein a expliqué les diverses mesures prises, notamment les entretiens qu’il a eus avec les représentants des différentes communautés. Il a aussi émis de fortes réserves sur l’expression « minorité ethnique » rohingya que le Gouvernement ne reconnaît pas comme un groupe ethnique. Il a opéré une distinction entre les communautés qui sont dans le pays depuis longtemps et les migrants illégaux.
Par souci de consensus, le Myanmar a choisi de ne pas insister sur la suppression des paragraphes 14 et 15 du dispositif. Il s’est félicité de la souplesse des coauteurs aux fins d’amendement des deux derniers paragraphes. Il a espéré que l’Union européenne ne proposera plus de résolution l’année prochaine. Tout en se félicitant des bons offices du Secrétaire général, il a espéré que les dépenses à cet effet soient allouées à des projets au profit de la population. Il a remercié les membres du Mouvement des pays non alignés et autres groupes ayant adopté une position de principe aux côtés du Myanmar au cours des deux dernières décennies.
La représentante des États-Unis s’est enorgueillie d’avoir parrainé cette résolution et des efforts visant à parvenir à un consensus. Ce texte fournit des repères clairs en matière des droits de l’homme et fait des recommandations spécifiques pour mettre fin à la violence et à l’impunité. Elle a salué les récents engagements du Président Thein Sein, y compris l’accès des organisations humanitaires aux communautés touchées par le conflit. Elle a déclaré que son pays était disposé à prêter son aide pour favoriser un avenir sûr au pays et a espéré qu’il bénéficiera des ressources financières nécessaires.
La déléguée de la République islamique d’Iran s’est ralliée au consensus compte tenu du fait que le Myanmar avait négocié le texte avec les auteurs. Elle a indiqué que son pays réaffirmait son opposition aux résolutions sélectives contre certains pays et a réaffirmé que l’examen périodique universel était le mécanisme idoine pour examiner la situation des droits de l’homme. Elle s’est ensuite alarmée des tentatives visant à nier la nationalité à des communautés, comme celle des Rohingyas, qui vit au Myanmar depuis longtemps et a appelé à mettre un terme à la répression à l’égard des musulmans pour que les Rohingyas puissent retourner dans leurs foyers.
Le délégué du Cambodge s’est aussi félicité des efforts de négociations autour de la résolution, qui a adopté un ton encourageant. Il a invité le Gouvernement du Myanmar à persévérer, irréversiblement, dans la voie de la démocratisation, de la promotion et de la protection des droits de l’homme. Le moment est venu pour que la communauté internationale adopte une nouvelle attitude envers ce pays pour encourager les progrès significatifs dans les réformes. Il a vigoureusement soutenu cette résolution qu’il a qualifiée d’historique.
Dans le même esprit, la représentante du Canada a salué les négociations avec les groupes armés, la libération des prisonniers politiques et autres réformes. Le Canada a levé ses sanctions et continuera de le faire, mais à condition que la situation change positivement en matière des droits de l’homme pour toutes les communautés. Elle a remercié la délégation birmane pour son engagement positif pendant le processus de négociation du texte.
L’Égypte a accueilli avec satisfaction la lettre au Secrétaire général datée du 16 novembre, notamment sur la situation de la minorité musulmane rohingya, le retour des déplacés et l’octroi de la nationalité. Il s’est dit préoccupé par l’interprétation du Myanmar quant à l’origine des Rohingyas.
Le représentant de Singapour a également rejeté les résolutions sur un pays donné, et a déclaré s’abstenir. Il a précisé que cette abstention n’entamait en rien la reconnaissance des réformes entreprises par le Myanmar.
Son collègue de l’Inde a rappelé que le Myanmar était un important voisin de son pays et a reconnu les transformations rapides qui y sont survenues en un laps de temps très court, en particulier les accords de paix avec les groupes politiques y compris la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung Sang Suu Kyi.
Pour ce qui est des événements récents à Rakhine, il a noté que le Gouvernement est positivement intervenu et formé l’espoir qu’il continuera de le faire. Le Gouvernement a montré qu’il voulait coopérer avec la communauté internationale et, face aux nombreux défis dans ce pays, celle-ci devrait pleinement s’engager avec le Myanmar. Il a espéré que ce sera la dernière résolution sur la situation des droits de l’homme au Myanmar examinée par la Troisième Commission.
Le représentant du Japon a salué l’adoption de cette résolution reconnaissant les efforts réalisés par le Myanmar pour promouvoir la démocratie et l’état de droit. Selon lui, la communauté internationale doit continuer d’encourager le pays à régler les différends communautaires subsistant dans le pays par le dialogue et la compréhension mutuelle.
Le représentant de l’Indonésie a salué les efforts du Gouvernement du Myanmar et a réaffirmé le soutien de son pays dans la période de transition traversée par les autorités du pays vers la démocratie et l’état de droit.
La représentante du Cameroun a qualifié la résolution à l’étude d’« historique » quand bien même son pays se montrait d’ordinaire réservé sur les résolutions portant sur un pays en particulier. Selon elle, ces résolutions vont à l’encontre de l’esprit de dialogue et de solidarité devant marquer les relations internationales. Cependant, elle a exprimé le soutien de son pays aux efforts de la communauté internationale pour promouvoir la paix et la démocratie au Myanmar.
Le représentant de la République démocratique populaire lao s’est dit convaincu que le Gouvernement du Myanmar poursuivrait ses efforts de démocratisation. Il a estimé par ailleurs que les sanctions économiques pesant sur le pays devaient être levées pour y favoriser le développement économique et humain.
La représentante de l’Australie a salué les mesures prises par le Gouvernement du Myanmar, notamment en ce qui concerne les droits civils et politiques. « Ces réformes représentent une opportunité pour le peuple du Myanmar de vivre une vie plus prospère », a-t-elle jugé. Elle a également rappelé que son gouvernement avait multiplié les initiatives pour renforcer le dialogue avec le Myanmar. Malgré les progrès réalisés, elle a reconnu que de nombreux efforts restaient à déployer tout en se montrant convaincue que le Gouvernement du pays saurait se montrer à la hauteur des attentes de la communauté internationale.
La représentante de la Chine a salué le consensus trouvé à propos de la résolution à l’étude tout en réaffirmant l’opposition de son pays aux résolutions portant spécifiquement sur la situation humanitaire d’un pays donné. Elle a salué les efforts du Myanmar et a appelé la communauté internationale à soutenir ces efforts et à « respecter la charte des Nations Unies et les droits souverains du Myanmar ». Elle a dit espérer que cette résolution serait la dernière du genre à être présentée.
La représentante du Venezuela a critiqué avec force la pratique consistant selon elle à imposer des conceptions politiques sous couvert de l’examen de la situation humanitaire de pays en particulier. Selon elle, les résolutions vont à l’encontre de l’impartialité nécessaire à une approche apaisée des relations internationales.
La représentante de la Thaïlande a félicité le Gouvernement du Myanmar pour les progrès réalisés en matière de démocratisation, de liberté d’expression et de participation des citoyens à la vie politique. Elle a estimé que l’adoption de cette résolution était le fruit de la souplesse affichée par les États Membres et notamment par les coauteurs de cette résolution.
Le représentant des Émirats arabes unis, qui s’exprimait au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a déclaré que, contrairement aux années précédentes où la majorité des membres de l’OCI s’était abstenue, ceux-ci avaient opté de se joindre au consensus à la présente session. Cette position positive émane du fait que la nouvelle démocratie au Myanmar a besoin d’un appui fort de la communauté internationale dans cette voie, qui doit également jeter les bases du respect des droits de l’homme pour tous les citoyens, sans discrimination aucune, notamment à travers les garanties du Gouvernement, exprimées par le président Thein Sein, d’agir résolument pour remédier aux problèmes relatifs aux hostilités en cours entre des groupes ethniques et religieux. Le représentant a nommément cité les attaques et meurtres organisés ciblant la minorité musulmane rohingya, ayant occasionné de nombreuses pertes humaines et de biens.
Il a appelé le Gouvernement du Myanmar à prévenir de nouvelles violences, à prendre des mesures légales contre les auteurs et commanditaires de tels actes, à remédier aux préjugés et comportements discriminatoires profondément ancrés et reposant sur l’appartenance ethnique et religieuse, en particulier à l’égard des Bouddhistes et de la minorité rohingya dans l’État de Rakhine.
Il a indiqué que l’OCI avait négocié avec l’Union européenne, auteur de la résolution, en vue de l’inclusion d’importants sujets de préoccupation, non seulement pour l’OCI mais pour la communauté internationale tout entière. Il s’est réjoui de la lettre du Président Thein Sein au Secrétaire général condamnant les violences aveugles survenues dans l’État de Rakhine et garantissant des poursuites contre leurs auteurs. Il a formé le vœu que ces garanties soient effectivement respectées.
En conclusion, il a espéré que l’accord signé entre le Myanmar et l’OCI en vue de la fourniture d’une assistance humanitaire par les canaux de l’OCI sera concrétisé au profit de la population, sans politisation de l’aspect humanitaire, conformément aux normes internationales.
Le représentant de Cuba a maintenu sa position de principes contre les résolutions accusant les pays du Sud, qui sont sélectives et relèvent d’une politique de « deux poids, deux mesures ». La création du Conseil des droits de l’homme et de l’examen périodique universel fournit l’occasion d’examiner la situation des droits de l’homme dans tous les pays, sur un pied d’égalité.
La déléguée d’Israël s’est réjouie du consensus et de la volonté déclarée du Gouvernement du Myanmar, ainsi que de la libération de centaines de prisonniers politiques, et de la coopération du Gouvernement.
Le représentant de la République de Corée, en tant que membre des Amis du Myanmar, a estimé que cette résolution reprenait tant les progrès que les sujets de préoccupation. Il a espéré que ce sera la dernière fois que la Commission débattra de la situation des droits de l’homme dans ce pays.
Son homologue du Viet Nam a encouragé le Gouvernement birman à poursuivre ses efforts, et la communauté internationale à l’appuyer dans cette démarche par la coopération et le dialogue. Elle s’est déclarée contre les résolutions visant un pays particulier.
La déléguée du Nicaragua a réservé sa position s’agissant des résolutions sur des pays donnés et rejeté cette politique de politisation et de sélectivité en matière des droits de l’homme. Elle a pris note des progrès et du dialogue entre les différentes parties. L’examen périodique universel est le mécanisme idéal de débats objectifs, non sélectifs et non discriminatoires par le biais d’un dialogue constructif.
Le représentant de la Bolivie a aussi appuyé cette position. L’examen de ce genre de résolution en Troisième Commission est une action sélective à connotation politique, a-t-il déclaré.
Son collègue de l’Équateur s’est joint au consensus car l’État concerné n’a pas requis de vote. Il a enfin rejeté l’examen de la situation des droits de l’homme dans un pays donné et considéré que le Conseil des droits de l’homme était l’enceinte appropriée pour ce faire.
PROMOTION DE LA FEMME
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.21/Rev.1
Par un projet de résolution, adopté sans vote, portant sur l’« intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines » (A/C.3/67/L.21/Rev.1), l’Assemblée générale exhorterait les États à condamner toutes les pratiques nocives pour les femmes et les filles, en particulier les mutilations génitales féminines, qu’elles soient ou non pratiquées dans un centre médical.
Elle les exhorterait à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les filles et les femmes de ces pratiques, en promulguant et en faisant appliquer une législation interdisant cette forme de violence, et à mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes.
L’Assemblée exhorterait égalementles États à assortir les sanctions d’activités informatives et éducatives conçues pour promouvoir un consensus en vue de l’élimination des mutilations génitales féminines. Elle exhorterait également à fournir protection et assistance aux femmes et aux filles qui ont subi ou risquent de subir des mutilations génitales.
Présentation
Le représentant du Burkina Faso s’est félicité de présenter ce projet de résolution, répondant à l’appel de l’Union africaine de soumettre à l’Assemblée générale un texte visant à éliminer au niveau mondial, les mutilations génitales féminines. Il a estimé que les mutilations génitales féminines constituaient « une des formes les plus pernicieuses de violence faite aux femmes » touchant à leur intégrité physique et morale.
Selon lui, ce projet de résolution entend sonner l’alarme et mobiliser la communauté internationale afin d’intensifier les efforts déjà entrepris dans la perspective d’aboutir à l’abandon total de la pratique rétrograde des mutilations génitales féminines.
Explications de position après le vote
Le représentant du Saint-Siège a exprimé les réserves de sa délégation sur les termes de « santé sexuelle et génésique » et de « genre ». Selon lui, le terme de santé sexuelle et génésique ne devait induire à l’encouragement à des pratiques abortives et contraceptives. Il a également rappelé que pour sa délégation, le terme « genre » désignait les hommes et les femmes.
La représentante de Chypre, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a salué l’adoption de cette résolution et a félicité le Groupe africain pour cette initiative. Elle a estimé que les mutilations génitales féminines nécessitaient une approche globale concentrant les efforts de la communauté internationale sur les causes profondes de cette pratique.
Le représentant de l’Italie a pour sa part réaffirmé le soutien de son pays aux initiatives visant à éliminer la pratique des mutilations génitales féminines. Il a rappelé que cette résolution était un point de départ pour parvenir à cet objectif qui bénéficiera, selon lui, à toutes les filles du monde.
Le représentant du Kenya a appelé la communauté internationale à travailler au lieu de porter des accusations sur les causes et origines de ces pratiques. Selon lui, ce projet de résolution devait être interprété comme un soutien de la communauté internationale au groupe africain. Il a par ailleurs rappelé l’adoption par son pays de lois visant à éliminer les mutilations génitales féminines.
DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES: DEUXIÈME DÉCENNIE INTERNATIONALE DES PEUPLES
AUTOCHTONES
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.24/Rev.1
Par un projet de résolution portant sur les droits des peuples autochtones (A/C.3/67/L.24/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale se féliciteraitde la proclamation de l’année 2013 Année internationale du quinoa ainsi que de son lancement mondial le 31 janvier 2013.
Elle engageraitles États qui ne l’ont pas encore fait à envisager de ratifier la Convention de 1989 relative aux peuples indigènes et tribaux (no 169) de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ou d’y adhérer, et à envisager d’appuyer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et se félicite de l’appui accru que les États apportent à cette Déclaration.
En outre, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général, en collaboration avec les programmes et institutions spécialisées des Nations Unies compétents en la matière, d’établir un rapport final d’ensemble sur la réalisation des buts et objectifs de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones et ses incidences sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et l’action des Nations Unies en faveur du développement au-delà de 2015.
Ce rapport devra être présenté en mai 2014 au plus tard et servira à préparer la Conférence mondiale sur les peuples autochtones et le programme de développement pour après 2015.
Présentation
Présentant le projet de résolution, le représentant de la Bolivie a déclaré que, sur la base du rapport du Secrétaire général au Conseil des droits de l’homme, il avait été décidé de poursuivre l’examen des voies et moyens visant à la participation de représentants des peuples autochtones aux réunions des organes pertinents de l’ONU.
Les gouvernements, organisations intergouvernementales et non gouvernementales sont encouragés à contribuer aux Fonds de contributions volontaires pour les peuples autochtones et au Fonds d’affectation spéciale de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones. Il a précisé que le lancement de l’Année internationale du quinoa, prévu le 29 octobre, avait été reporté à janvier 2013 en raison de l’ouragan Sandy. La célébration de cette année devrait favoriser la diffusion du savoir traditionnel des peuples autochtones, de sa contribution à la sécurité alimentaire, à l’alimentation et à l’élimination de la pauvreté, dans le cadre des objectifs fixés à l’échelle internationale.
Explication de vote après le vote
Le représentant du Royaume-Uni a souligné que son pays fournissait un soutien pour favoriser le développement des peuples autochtones partout dans le monde et en vue de la promotion et de la protection de tous leurs droits. Sous réserve du droit à l’autodétermination, il a indiqué que son pays n’accepterait pas l’octroi de droits particuliers à des groupes. Les droits collectifs ne doivent pas primer sur les droits individuels. Certains États ont accordé ces droits dans leur Constitution, a-t-il constaté, en insistant sur les droits individuels.
La déléguée des États-Unis, s’associant au consensus, a déclaré que les peuples autochtones se heurtaient à de nombreux défis, ce qui fait que le Président américain, M. Barack Obama, se soit prononcé en faveur de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones en 2010. D’autre part, les États-Unis ont accueilli, cette année, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones. Les changements climatiques sont un problème de portée mondiale, a-t-elle souligné, en se prononçant néanmoins contre l’inclusion, dans le texte du projet de résolution, d’une référence à la Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique, tenue en avril 2010 à Cochabamba (Bolivie).
Le représentant du Canada a rappelé les mesures significatives prises par son Gouvernement pour améliorer la coopération avec ses peuples autochtones.
Décision de la Troisième Commission
Le Président de la Commission a invité les délégations à prendre note, par une décision, d’une note du Secrétaire général transmettant à l’Assemblée le rapport du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones (A/67/301).
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTÉS FONDAMENTALES
Décisions sur les projets de résolution A/C.3/67/L.37, A/C.3/67/L.38 et
Par un projet de résolution sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme (A/C.3/67/L.37), adopté sans vote tel qu’oralement révisé, l’Assemblée générale exhorteraittous les acteurs intervenant sur la scène internationale à édifier un ordre international fondé sur l’ouverture, la justice, l’égalité et l’équité, la dignité humaine, la compréhension mutuelle ainsi que la promotion et le respect de la diversité culturelle et des droits universels de chacun.
Elle les exhorterait également à rejeter toutes les doctrines prônant l’exclusion qui sont fondées sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.
L’Assemblée demanderait aux États de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale en vue de contrer les effets négatifs de crises mondiales consécutives qui s’aggravent mutuellement.
Elle se féliciterait que le Conseil des droits de l’homme ait pris l’initiative d’organiser un séminaire portant sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme, avec la participation des États, des organismes, fonds et programmes des Nations Unies concernés et des autres parties intéressées, y compris les experts universitaires et la société civile.
Présentation
La représentante de Cuba, au nom du Mouvement des pays non alignés, a apporté des amendements oraux et a invité les États Membres à l’adopter, de nouveau, par consensus.
Déclaration générale à l’issue de l’adoption
La déléguée des États-Unis a appuyé la coopération internationale accrue. Elle a constaté que ce texte, comme plusieurs au sein de la Deuxième Commission cette année, comportait des mentions de la crise alimentaire alors que, de l’avis de son pays, il ne s’agit que d’un problème de volatilité des prix.
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.38
Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Droits de l’homme et mesures coercitives unilatérales » (A/C.3/67/L.38), adopté par 115 voix pour, 52 voix contre et 2 abstentions de l’Afghanistan et du Malawi, l’Assemblée générale condamnerait le maintien en vigueur et l’exécution de mesures coercitives unilatérales par certaines puissances.
Elle dénoncerait ces mesures, ainsi que toutes leurs incidences extraterritoriales, comme étant des moyens d’exercer des pressions politiques ou économiques sur des pays, en particulier les pays en développement, dans le dessein de les empêcher d’exercer leur droit de choisir, en toute liberté, leurs propres systèmes politiques, économiques et sociaux, et en raison de leurs incidences néfastes sur la réalisation de tous les droits de l’homme de groupes importants de leur population, en particulier les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Explications de position avant le vote
La représentante de Cuba a affirmé que ce projet de résolution appelait les États Membres à ne pas prendre de mesures économiques entravant le développement d’autres États Membres. Elle a rappelé que le Mouvement des pays non alignés avait réaffirmé son opposition aux mesures coercitives unilatérales.
La représentante des États-Unis a jugé que les États devaient pouvoir prendre des mesures unilatérales conformément à leurs politiques étrangères.
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.53
Aux termes d’un projet de résolution surla Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (A/C.3/67/L.53), adopté sans vote, l’Assemblée généraledemanderaitau Secrétaire général et à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de poursuivre les efforts intenses qu’ils déploient pour aider les États à devenir parties à la Convention, en vue de parvenir à l’adhésion universelle.
L’Assemblée noterait que l’année 2012 marque le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées par l’Assemblée générale et exhorterait tous les États à faire connaître la Déclaration et à lui donner pleinement effet.
Elle inviterait le Président du Comité des disparitions forcées et le Président du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires à prendre la parole et à engager un dialogue avec elle à sa soixante-huitième session, au titre de la question intitulée « Promotion et protection des droits de l’homme ».
Présentation
La représentante de l’Argentine, également au nom de la France et du Maroc, a indiqué que la Convention avait été le résultat de plus de 26 années d’intenses négociations et qu’elle permettait de protéger tout individu contre les disparitions forcées. Ce texte encourage à accorder une légitimité majeure à cet instrument et à reconnaître le droit des victimes à des réparations. La Convention met aussi l’accent sur la lutte contre l’impunité dans ce domaine.
PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE
Décisions sur les projets de résolution A/C.3/67/L.15/Rev.1 et A/C.3/67/L.17/Rev.2
Par le projet de résolution sur le renforcement du programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, en particulier sa dimension de coopération technique (A/C.3/67/L.15), l’Assemblée générale encouragerait les États Membres à veiller à ce que la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale, agissant en tant qu’organe préparatoire, et le treizième Congrès des Nations Unies apportent des contributions substantielles aux activités des Nations Unies en matière d’état de droit ainsi que des contributions précises pour l’Agenda pour le développement des Nations Unies au-delà de 2015.
Elle exhorterait les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ou à adhérer à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée ainsi que ses protocoles facultatifs et de faire de même pour les Conventions en matière de corruption et de terrorisme et encouragerait les pays signataires à renforcer leurs efforts pour procéder à leur application.
Elle appellerait les États Membres à renforcer leurs efforts pour coopérer aux niveaux bilatéral, infrarégional, régional et international pour lutter efficacement contre la criminalité transnationale organisée.
Elle demanderait à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) de renforcer ses efforts en coopération avec les États Membres et de poursuivre à la demande de ces derniers toutes les formes de crime et de leur fournir une assistance technique, notamment en matière de police scientifique.
Elle demanderait par ailleurs à l’ONUDC de poursuivre ses activités de recueil et d’analyse de statistiques et de données et demanderait au Secrétaire général d’octroyer à l’ONUDC les ressources nécessaires pour mener à bien sa mission.
Le représentant de l’Italie a estimé que la lutte contre le crime organisé était au cœur de la mission des Nations Unies dans la mesure où ce phénomène comportait des conséquences sanitaires, sociales et économiques. Il a souligné la nécessité d’adopter des mesures internationales ciblées à l’encontre des avoirs financiers des acteurs des réseaux criminels organisés. Il a salué la formulation de la résolution qui comporte des références au trafic de biens culturels et aux crimes environnementaux.
Explications de position après le vote
La représentante du Venezuela a insisté sur le besoin des pays en développement de faire des efforts pour faire reculer les inégalités. Selon elle, ces efforts doivent être appuyés par la communauté internationale et conformément à la souveraineté des États Membres. Elle a souhaité faire des réserves sur certains passages du texte qui ne disposent pas, selon elle, de fondement juridique clair.
Elle a affirmé à ce titre qu’il n’y avait pas de lien systématique entre les trafics d’armes et le terrorisme. Elle a également réfuté l’idée que la communauté internationale supportait une responsabilité partagée dans la lutte contre le terrorisme. Le projet de résolution présenté fait peser aux yeux de sa délégation des responsabilités auxquelles le droit international ne donne aucune justification.
Le représentant du Canada a estimé qu’il fallait reconnaître un droit au port d’armes pour certains citoyens pratiquant le tir et la chasse.
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.17/Rev.2
Aux termes d’un projet de résolution sur l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/67/L.17/Rev.2), adopté sans vote, l’Assemblée générale, gardant à l’espritle Plan d’action révisé de l’Union africaine sur la lutte contre la drogue et la prévention du crime (2007-2012), demanderait à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) de continuer à travailler en étroite collaboration avec l’Institut.
Elle inviterait l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (UNAFRI) à envisager de s’attacher aux points vulnérables, généraux ou spécifiques, de chaque pays de programme et à tirer le maximum des initiatives existantes pour s’attaquer aux problèmes que pose la criminalité dans la limite des fonds et des capacités disponibles.
L’Assemblée demanderait à l’ONUDC de continuer à travailler en étroite collaboration avec l’Institut, et demanderait à celui-ci de présenter à la Conférence des ministres de la Commission économique pour l’Afrique un rapport annuel sur ses activités.
L’Assemblée prierait le Secrétaire général de promouvoir plus vigoureusement la coopération, la coordination et la collaboration régionales pour lutter contre la criminalité, dans sa dimension transnationale en particulier, dont on ne saurait avoir raison en agissant seulement au niveau national.
Présentation
La représentante de l’Ouganda, au nom du Groupe des États africains, a déclaré que le continent était témoin de nouvelles tendances criminelles qui minaient l’économie, en particulier un trafic de drogue croissant. Ces activités constituent un obstacle pour le développement, et la prévention du crime est un grand pas dans la lutte contre ce fléau.
Elle a mis l’accent sur les activités de l’UNAFRI en matière de justice pénale et de lutte contre le surpeuplement carcéral, ainsi que de recherche sur le problème de la drogue, la cybercriminalité et autres questions émergentes.
Pour les pays de la région, l’Institut est essentiel et le projet de résolution est le fruit de consultations avec des représentants d’autres groupes régionaux. Le grand changement dans le texte consiste à ne pas solliciter des ressources mais à se concentrer, en revanche, sur les activités de l’UNAFRI.
ÉLIMINATION DU RACISME, DE LA DISCRIMINATION RACIALE, DE LA XÉNOPHOBIE ET DE
L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.55/Rev.1
Par un projet de résolution (A/C.3/67/L.55/Rev.1), intitulé « Glorification du nazisme: caractère inacceptable de certaines pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée », adopté par 120 voix en faveur, 57 abstentions et 3 voix contre (États-Unis, Canada, Îles Marshall), l’Assemblée générale encouragerait les États à adopter des mesures supplémentaires de formation et de renforcement de capacité des forces de police et de sécurité publique aux idéologies des partis et mouvements extrémistes, ainsi que des groupes faisant la promotion de la violence raciste et de traduire en justice les auteurs de ces crimes.
Elle appellerait les États Membres à continuer à investir dans l’éducation, notamment pour changer les mentalités et faire reculer les opinions fondées sur la supériorité raciale prônées par des partis et mouvements politiques extrémistes.
En outre, elle appellerait la communauté internationale à criminaliser la propagation de ces opinions, les actes de violence ou d’incitation à la violence contre des minorités ethniques et religieuses ainsi que le financement et l’assistance à toutes les activités racistes.
Explications de position avant le vote
Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé que s’était tenu en 2010 le soixante-cinquième anniversaire de la victoire sur le nazisme et les crimes que cette idéologie a portés. Selon lui, la création des Nations Unies et l’adoption de conventions internationales de défense des droits de l’homme sont des conséquences directes de la volonté de la communauté internationale de réagir contre ces crimes.
Il a déploré le fait que certains pays souhaitaient raviver cette idéologie, notamment par la création de journées de glorification du nazisme par certains États Membres. Il s’est inquiété de ce phénomène qui, selon lui, devrait appeler une réponse ferme. Il a par ailleurs estimé qu’il était inacceptable de glorifier de quelque manière que ce soit le nazisme ou les figures de proue de cette idéologie.
La représentante du Bélarus a rappelé que le nazisme était une idéologie totalitaire et fasciste s’étant traduite par des crimes contre l’humanité. Ces crimes ont débouché sur la volonté de la communauté internationale de s’unir et de proclamer des droits fondamentaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme. Elle a ajouté qu’un quart de la population de son pays avait péri au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Elle a exprimé la préoccupation de son pays quant aux tentatives de certains États de raviver cette idéologie sous couvert de la liberté d’expression. Elle a appelé les États Membres, la communauté internationale et les organes conventionnels à œuvrer vigoureusement en vue d’éliminer le nazisme et de ne pas lui permettre de renaître.
La représentante des États-Unis a rappelé que son pays partageait l’ambition des auteurs de ce projet de résolution d’éliminer la propagation de l’idéologie nazie. Elle a néanmoins mis en garde contre une remise en cause de la liberté d’expression qui pourrait découler de la lutte contre les glorifications du nazisme. Selon elle, les opinions fondées sur le racisme et les discriminations ne peuvent prospérer dans des sociétés ouvertes et démocratiques, justifiant ainsi le refus de son pays d’adopter ce texte.
Explications de position après le vote
La représentante de la Suisse a estimé que la clarté du texte et son caractère équilibré pouvaient encore être améliorés. Elle a en effet affirmé que de nouvelles formes de racisme apparaissaient et devaient donner lieu à une réponse ferme et concertée.
Le représentant de la Norvège a estimé que le nazisme et le néonazisme étaient des manifestations effroyables d’une idéologie raciste et criminelle. À l’instar de la représentante de la Suisse, il a jugé que la formulation du projet de résolution était trop étroite et ne prenait pas suffisamment en compte une perspective tournée vers les droits de l’homme.
Le représentant de Chypre, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a appelé la communauté internationale à s’unir et à prendre des mesures concertées dans la mesure où tous les pays étaient menacés par l’émergence de mouvements glorifiant le nazisme. Il a salué l’esprit de dialogue et de compromis affiché par les délégations pour inclure dans le texte initial des modifications reflétant les conceptions des États Membres.
Il a néanmoins déploré que la résolution ne portât que trop spécifiquement sur le nazisme et non sur le racisme de façon générale. Il a par ailleurs estimé que la liberté d’expression n’était pas suffisamment protégée. En outre, il a dit ne pas soutenir le paragraphe du texte consacré au Rapporteur spécial. Il a justifié l’abstention du groupe des pays de l’Union européenne par ce qu’il a qualifié de sélectivité dans l’approche des coauteurs.
La représentante du Portugal a salué l’adoption de cette résolution tout en exprimant la préoccupation de son pays pour ses conséquences potentielles sur la liberté d’expression.
La représentante de l’Argentine a exprimé son soutien à l’adoption de ce projet de résolution tout en soulignant que ce soutien ne devait aucunement s’analyser en une volonté de limiter la liberté d’expression.
CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES
Présentation du projet de résolution A/C.3/67/L.14/Rev.2
Aux termes d’un projet de résolution sur la « coopération internationale face au problème mondial de la drogue » (A/C.3/67/L.14/Rev.2), l’Assemblée prieraitle Secrétaire général d’organiser, en 2014, une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue.
Cette réunion s’inscrirait à la suite de l’examen de haut niveau que la Commission des stupéfiants aura organisé à sa cinquante-septième session, en mars 2014, pour faire le point sur l’application de la Déclaration politique et du Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue.
L’Assemblée demanderait de nouveau aux États de prendre, en temps voulu, les mesures nécessaires pour mener l’action définie dans la Déclaration politique et le Plan d’action sur la coopération internationale en vue d’une stratégie intégrée et équilibrée de lutte contre le problème mondial de la drogue, qu’elle a adoptés à sa soixante-quatrième session, et atteindre les buts et objectifs y énoncés.
Elle demanderait aux États Membres de coopérer efficacement entre eux et de prendre des mesures pratiques en vue de régler le problème mondial de la drogue, selon le principe de la responsabilité commune et partagée.
Explications de positions avant le vote
La représentante du Mexique a précisé que le projet de résolution dont son pays était un des coauteurs avait pour objectif de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les drogues. À ce titre, elle appelle à la tenue, début 2016, d’une réunion spéciale de l’Assemblée générale ayant pour mission d’évaluer les objectifs et les difficultés rencontrées par les États Membres.
Explications de position après le vote
La représentante du Venezuela, bien qu’ayant soutenu le projet de résolution, a souhaité émettre certaines réserves sur les notions présentes dans le texte. Elle a rappelé que certaines drogues avaient des vertus médicinales et thérapeutiques et a réaffirmé que ces utilisations pouvaient semer une confusion. En outre, elle a réfuté l’existence de liens automatiques entre certains crimes comme l’affirme le projet de résolution.
Décision sur le projet de résolution A/C.3/67/L.22/Rev.1
Aux termes d’un projet de résolution intitulé « Appuyer l’action engagée pour en finir avec la fistule obstétricale » (A/C.3/67/L.22/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale de proclamer le 23 mai Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale et, chaque année, de mettre à profit cette Journée pour lancer de grandes activités de sensibilisation et renforcer l’action menée contre ce mal.
Elle demanderaitaux États d’accélérer les progrès faits pour réaliser le cinquième Objectif du Millénaire pour le développement, sur la santé maternelle, et ses deux cibles en abordant globalement la santé procréative, maternelle, néonatale et infantile.
Elle demanderait à la communauté égalementde soutenir les activités menées par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et les autres partenaires de la Campagne mondiale pour éliminer les fistules, en recensant les structures sanitaires propres à devenir des centres de traitement, de formation et de convalescence et en leur apportant un appui.
Présentation
La représentante du Sénégal a affirmé qu’en ce XXIe siècle, environ 3,5 millions de femmes et fillettes souffraient de la fistule obstétricale. Elles n’ont quasiment pas d’accès aux soins, sont stigmatisées par leur milieu et parfois vont même jusqu’au suicide, a-t-elle dit.
Dans les pays en développement, il s’agit d’une maladie grave qui donne lieu à des accouchements longs et atrocement douloureux. Le projet de résolution a donc pour objectif majeur de sauver les vies de femmes du monde en développement. Elle a appelé à des recommandations concrètes sur les mesures à prendre aux niveaux local, régional et international, particulièrement dans le cadre de la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement no 5 sur la mortalité maternelle. Il faut faire montre de l’engagement de la communauté internationale à sauver les vies de ces femmes et fillettes, a-t-elle souligné, en rappelant que la fistule obstétricale demeurait l’une des premières causes de mortalité maternelle.
Déclaration générale avant le vote
Le délégué du Pérou a déclaré que l’article 2 de la Constitution nationale reconnaissait le droit à la vie, et qu’à l’exception de l’avortement thérapeutique, toutes les autres formes d’avortement constituaient un délit.
La représentante des États-Unis a affirmé que ce projet de résolution amenait à mieux comprendre cette question de santé maternelle essentielle. Elle a ajouté que son pays ferait tout ce qui est en son pouvoir pour le renforcement des soins de santé génésique et l’instauration d’un climat propice à l’élimination de la fistule obstétricale.
Elle s’est réjouie de la mention du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et a condamné les mariages forcés.
Déclaration générale à l’issue du vote
Le représentant du Danemark a déclaré, au nom des pays nordiques, que la fistule obstétricale était une blessure dévastatrice qui survenait durant l’accouchement et avait des conséquences physiques et morales pour les femmes qui en souffrent. Il a rappelé, à l’instar du Secrétaire général dans son dernier rapport, que cette condition était évitable mais qu’aujourd’hui encore entre 2 et 3,5 millions de femmes et de filles en souffraient.
Il a réitéré la détermination sans faille des pays nordiques, à en finir avec la fistule obstétricale en tant que priorité majeure de la coopération au développement et a réaffirmé l’appui de ces pays au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Il a encouragé à la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement no 5.
Toutefois, la fistule est aussi le résultat des inégalités sociales, économiques et culturelles à l’égard des femmes et des fillettes, a-t-il constaté. La femme doit avoir le droit de ne pas devenir mère si elle est trop jeune, le droit à espacer les grossesses ou à les repousser. Elle doit aussi avoir les moyens de choisir des soins médicaux avec un personnel médical suffisamment qualifié, a-t-il souligné. Ces droits sont au cœur du développement humain et figurent dans un certain nombre d’accords et instruments internationaux, ainsi que dans les résolutions du Conseil des droits de l’homme, a conclu le délégué.
L’observateur du Saint-Siège a émis des réserves sur les droits génésiques et autres expressions du genre. Les droits génésiques ne doivent pas impliquer l’accès aux services d’avortement, a-t-il précisé, en soulignant les droits et responsabilités des parents dans l’éducation des enfants. Il a conclu que sa délégation entendait par « parents » un homme et une femme.
Le délégué du Kenya a signalé que la fistule obstétricale faisait des ravages en Afrique et que ses liens avec l’absence de services de santé adéquats étaient bien établis. À l’évidence, le problème et ses ramifications sont connus, les ressources peuvent être trouvées et il faudrait mettre fin à la fistule, ce que le Kenya s’efforce de faire bien que la demande dépasse les moyens disponibles.
Tous les États doivent, dès lors, reconnaître la nécessité urgente de résoudre le problème de la fistule pour accélérer son élimination. Une approche globale pour réduire la mortalité infantile et maternelle doit veiller à la fourniture de soins aux nouveau-nés et à la mère, ainsi que de ressources financières suffisantes.
Explication de position
Le représentant du Chili a expliqué la position de son pays concernant l’avortement, celui-ci allant à l’encontre de la législation chilienne. Il faut cependant accélérer les progrès visant à l’élimination de la fistule obstétricale au niveau mondial, a-t-il conclu.
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