En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/4052

La capacité de réponse aux besoins des réfugiés est soumise à une pression sans précédent, affirme le Haut-Commissaire pour les réfugiés

07/11/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4052
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission                                       

32e et 33e séances – matin et après-midi                    


LA CAPACITÉ DE RÉPONSE AUX BESOINS DES RÉFUGIÉS EST SOUMISE À UNE PRESSION SANS PRÉCÉDENT,

AFFIRME LE HAUT-COMMISSAIRE POUR LES RÉFUGIÉS


Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, a aujourd’hui devant la Troisième Commission, chargée des affaires humanitaires, sociales et culturelles, alerté les États Membres sur le défi que constitue la gestion des crises humanitaires relatives aux réfugiés dans le monde.  Selon lui, la capacité des Nations Unies de répondre à ces défis est soumise à une pression inédite.


M. Guterres, qui présentait son rapport annuel*, a rappelé qu’en 2011, 800 000 réfugiés avaient traversé des frontières, soit 2 000 chaque jour.  En outre, plus de 750 000 personnes ont fui le Mali, la Syrie, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC). 


L’accroissement des situations entraînant des afflux de réfugiés est le résultat, selon lui, des évolutions profondes de l’organisation géopolitique mondiale.  « Aujourd’hui, le monde n’est plus bipolaire ou unipolaire mais nous n’assistons pas pour autant à l’émergence d’un monde multipolaire.  Nous n’avons toujours pas de système de gouvernance globale efficace et les relations de pouvoir restent obscures », a-t-il estimé. 


Cette situation, combinée à des ressources limitées, place le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) devant un dilemme.  Comment, en effet, choisir entre intervenir dans les situations d’urgence et le traitement à long terme de situations telles que celles prévalant en Afghanistan, en Érythrée, au Myanmar ou en Somalie, s’est-il interrogé. 


Il a par ailleurs réitéré son appel aux États Membres à appliquer le principe de non-refoulement, en vertu duquel les réfugiés doivent pouvoir être en mesure de fuir des situations humanitaires parfois dramatiques. 


Il a tenu à souligner que ce principe ne contraignait pas les pays de destination ou de transit à garder ces réfugiés sur leur territoire indéfiniment, mais insisté sur la nécessité de s’y conformer afin d’offrir à ces personnes un accueil provisoire.  


Autre thème dont le rapport de M. Guterres fait l’étude, la différence existant entre le statut de réfugié et la qualité de migrant.  Ces deux catégories, a-t-il expliqué, ne représentent pas le même défi et doivent apporter des réponses différentes.  Le représentant de l’Union européenne a partagé la préoccupation du Haut-Commissaire en ce qui concerne « le nombre alarmant d’apatrides » et de la nécessité de favoriser la prise en charge et l’intégration locale de ces personnes. 


Il s’est néanmoins félicité des réformes opérées par le HCR qui ont permis de maintenir une situation financière solide tout en intervenant sur un nombre plus important de terrains dans un délai de 72 heures dans 92% des interventions aéroportées.  


Les délégations ont salué le travail accompli par le HCR, notamment à la lumière des nombreuses crises et conflits qui ont secoué l’année 2011 et le premier semestre de l’année 2012. 


Plusieurs délégations, à l’instar de l’Égypte, ont noté que l’Afrique concentrait 50% du nombre des réfugiés dans le monde et devait de ce fait recueillir l’essentiel des efforts déployés en la matière.  


Le représentant du Kenya, M. Maina, a souligné la situation particulière de son pays en ce qui concerne l’accueil de centaines de milliers de réfugiés somaliens.  Il a notamment fait référence au camp de Dadaab, qui compte actuellement plus de 600 000 réfugiés, ce qui en fait le plus vaste camp de réfugiés du monde et la troisième plus importante implantation humaine au Kenya.  


« Nous attirons l’attention du monde sur le fait que la plus grande concentration humaine dans notre pays -après les villes de Nairobi et Mombasa- n’est pas une ville, mais un camp de réfugiés de plus de 600 000 âmes », a insisté M. Maina.  Il a enjoint M. Guterres et les États Membres à tenter de parvenir à une solution pérenne à cette situation. 


Les conséquences de la situation prévalant en Syrie ont également été abordées par les délégations de l’Union européenne et des États-Unis.  Des dizaines de milliers de Syriens ont en effet été poussés à l’exil en raison des troubles et des violences qui secouent le pays depuis plus de 18 mois. 


La représentante syrienne a, à ce titre, appelé « tous les fils de la Syrie à rentrer dans leur pays » en les assurant qu’ils recevraient de la part de leur gouvernement toute l’assistance humanitaire et sociale dont ils ont besoin. 


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain matin, à partir de 10 heures.  


* A/67/12


RAPPORT DU HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES POUR LES REFUGIÉS, QUESTIONS RELATIVES AUX RÉFUGIÉS, AUX RAPATRIÉS ET AUX DÉPLACÉS ET QUESTIONS HUMANITAIRES (A/67/12, A/67/12/Add.1 et A/67/323)


Déclaration liminairesuivie par un dialogue et un débat général


M. ANTÓNIO GUTERRES, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dans le cadre de la présentation de son rapport annuel (A/67/12), a alerté les États Membres sur le défi que constitue la gestion des crises humanitaires relatives aux réfugiés dans le monde.  Selon lui, la capacité des Nations Unies de répondre à ces défis est soumise à une pression inédite.  Il a rappelé qu’en 2011, 800 000 réfugiés avaient traversé des frontières, soit 2 000 chaque jour.  En outre plus de 750 000 personnes ont fui le Mali, la Syrie, le Soudan et la République démocratique du Congo (RDC). 


Cette situation, combinée à des ressources limitées, place le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) devant un dilemme.  Comment, en effet, choisir entre intervenir dans les situations d’urgence et le traitement à long terme de situations telles que celles prévalant en Afghanistan, en Érythrée, au Myanmar ou en Somalie, s’est-il interrogé.  Selon lui, il s’agit de trouver le juste équilibre entre ces deux missions essentielles de l’organe qu’il dirige. 


Il s’est par ailleurs félicité des résultats atteints par le Haut-Commissariat, notamment en ce qui concerne les interventions aéroportées qui permettent aux réfugiés de trouver assistance dans un délai de 72 heures suivant la demande d’intervention.  Le rôle joué par le Haut-Commissariat dans l’apport de structures provisoires éducatives et médicales a permis de déterminer et de répondre aux besoins des réfugiés.  Il a également salué les initiatives lancées par la République islamique d’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan ainsi que le plan régional engagé dans les Balkans.  Il a par ailleurs remercié les États-Unis, l’Union européenne et l’Australie pour leur accueil de dizaines de milliers de réfugiés parrainés par le HCR. 


Les contributions des États Membres restent essentielles pour la gestion des crises ayant cours en Syrie et au Mali notamment, a-t-il souligné, en saluant l’engagement de la communauté internationale qui a permis au HCR de maintenir une « situation financière solide ».  Les réformes opérées ont permis d’atteindre cet objectif et ce, en dépit des crises économique et financière rendant plus difficile l’allocation de ressources à son organe.  Il a, à ce titre, remercié les États Membres pour leur confiance et pour leur application croissante du principe de non-refoulement des réfugiés. 


Ce principe est fondamental pour assurer aux réfugiés la possibilité de fuir des situations humanitaires très difficiles.  Il a reconnu que cet accueil faisait peser sur les pays de destination des conséquences en termes sociaux et économiques et sur les infrastructures.  Les initiatives lancées par la Norvège et la Suisse concernant les réfugiés climatiques et les personnes fuyant des zones frappées par des catastrophes naturelles sont, selon lui, des signes forts de la volonté des États Membres de répondre à des défis nouveaux. 


Au-delà de l’intervention dans des situations d’urgence, il a souligné la mission de protection remplie par le HCR et a rappelé que les forces consacrées à cette mission avaient considérablement augmenté depuis 2005.  Ces missions de protection entendent traiter des questions de violence sexuelle, de protection de l’enfance et d’éducation ainsi que mieux prendre en compte les réfugiés des zones urbaines.  Selon lui, ces missions ont rendu nécessaire de parvenir à des synergies avec les autres structures des Nations Unies, notamment celles chargées de répondre aux besoins des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. 


Il a conclu sa déclaration en appelant la communauté internationale à éviter les considérations politiques et à joindre ses efforts pour améliorer la situation du nombre croissant de réfugiés.  Selon lui, les phénomènes interconnectés que sont le déficit de démocratie, les discriminations et les inégalités et la limitation des ressources ne pourront être adressés que si les États Membres choisissent le consensus et la coopération. 


Les six États ayant participé au dialogue interactif avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, ont unanimement appuyé le travail de son bureau partout dans le monde et ont présenté leurs condoléances et exprimé leurs sympathies aux familles des travailleurs humanitaires qui ont péri, cette année, dans l’exercice de leurs fonctions.  


La complexité et la dangerosité du travail humanitaire ont été mises en exergue par l’Afghanistan, pays qui connaît depuis des décennies une situation complexe en la matière.  Le délégué afghan a souligné qu’aujourd’hui encore, nombre de ses ressortissants vivaient dans les pays voisins où ils sont cibles d’agressions, tandis que plus de six millions ont pu retourner dans leur pays avec l’assistance du HCR suite à la stabilité relative survenue après une période de terrorisme.  


Le Gouvernement afghan, pour sa part, consent des efforts remarquables, en dépit des défis en matière d’insécurité.  Il a ainsi construit des milliers de logements et mis en place des infrastructures dans différentes provinces.  Il reste que beaucoup sont confrontés à des problèmes de développement et d’installation compte tenu du fait qu’ils se trouvent dans des régions pauvres ou encore non sûres, a-t-il dit, en saluant le fait que des stratégies de solutions gouvernementales pour les réfugiés aient été appuyées dans plusieurs conférences.  Il a remercié le Pakistan et autres pays voisins qui abritent des millions d’autres Afghans et a prié le Haut-Commissaire de commenter certains aspects de cette situation difficile. 


Pour la Fédération de Russie, seule la coopération pourra remédier aux problèmes des réfugiés et des déplacés à l’intérieur, ce qui a été d’ailleurs mis en exergue lors de la réunion entre le Président russe Vladimir Poutine et le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, et dans des conférences internationales sur la question.  Le délégué a recommandé une optimisation du budget et la préservation de la nature apolitique du Haut-Commissariat, conformément à la Charte.  Toutefois, la coopération doit être constructive et exclure l’ingérence du HCR dans les affaires intérieures des États, a-t-il souligné.  


Les États-Unis ont reconnu que le travail du HCR était mené dans des circonstances hautement dangereuses et difficiles.  Il opère actuellement au Soudan, en Syrie et au Mali notamment, tout en maintenant ses efforts dans des situations qui perdurent.  La représentante a mis l’accent sur l’efficacité et le renforcement de l’impact de l’assistance du HCR, ainsi que pour remédier à la violence sexospécifique.  Elle a rappelé que l’ONU notait avec satisfaction l’engagement du HCR dans la prévention et la lutte contre la violence fondée sur le sexe et a estimé qu’il devait travailler dans l’efficacité et la cohérence.  Elle a appuyé l’ordre du jour du HCR et demandé ce qu’il convenait de faire pour le renforcement de la sensibilisation et pour répondre aux crises d’urgence complexes.  Comment s’assurer que les appels de fonds soient entendus et renforcés, a-t-elle voulu savoir. 


La Norvège a fait part de sa profonde inquiétude quant à la situation des réfugiés syriens, d’autant que l’hiver arrive.  Elle a souligné que seule la coopération pouvait favoriser la résolution des situations des réfugiés et déplacés au niveau mondial.  


La République arabe syrienne a salué les efforts et l’action du HCR dans son pays qui est la troisième nation au monde en termes d’accueil.  La Syrie a adopté un plan révisé de réponse aux situations d’urgence et une réunion humanitaire à Damas a montré que la Syrie avait accepté l’accès du personnel humanitaire sans aucune entrave.  Les engagements annoncés par les donateurs dans les médias et forums internationaux n’ont pas été honorés car ces contributions ne constituent que 29% des besoins réels, a dit la déléguée. 


Celle-ci a demandé quelle était la position du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sur l’attitude d’États comme les États-Unis, les membres de l’Union européenne et d’autres encore, lesquels, a-t-elle dit, prétendent s’inquiéter pour les réfugiés et déplacés syriens alors qu’ils imposent des sanctions économiques contre son pays.  Ces situations ont aussi eu des répercussions sur les réfugiés et déplacés de longue date.  Elle a aussi voulu savoir ce que pensait le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés du fait que des camps de réfugiés dans certains pays soient transformés en camps d’entraînement de terroristes qui sont ensuite dépêchés en Syrie pour y perpétrer des massacres.  


Le Kenya s’est inquiété de la présence de 600 000 réfugiés dans le camp d’Alep.  Il a prié la communauté internationale de s’engager très activement en vue du rapatriement des réfugiés en Somalie maintenant que la normalité est revenue dans le pays.  Il a invité à trouver des solutions durables au problème des réfugiés somaliens que le Kenya accueille depuis maintenant plus de 20 ans.  Cela ne pourra se faire qu’en garantissant la reconstruction de la Somalie et sa stabilité, a-t-il estimé.  


Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. António Guterres, en réponse à l’intervention de l’Afghanistan, a réaffirmé l’engagement du HCR de travailler avec le Gouvernement afghan pour assurer le succès de la stratégie mise en œuvre.  Il a rendu hommage à la générosité des Gouvernements d’Iran et du Pakistan qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés et a assuré qu’il travaillerait pour permettre leur rapatriement volontaire.  


Il a également estimé que les Afghans devaient bénéficier de la possibilité d’être protégés des criminels qui les ont assujettis à des conditions dramatiques.  « Je pense qu’il est important de rendre hommage à la grande résistance de la population afghane qui reste déterminée à rebâtir son avenir malgré ses souffrances », a-t-il déclaré.  


Il a réaffirmé l’entière disposition du HCR à apporter assistance à la Fédération de Russie, soumise, selon lui, à rude épreuve par le grand nombre de personnes se rendant dans le pays en tant que migrants et en tant que réfugiés.  « Nous allons respecter pleinement les principes d’indépendance, d’impartialité et de transparence », s’est-il engagé. 


Il a aussi remercié les États-Unis pour leur appui financier et les programmes de réinstallation parrainés par ce pays, « qui sont les plus grands au monde ».  « Votre appui financier croissant en 2012 a été une des principales raisons de notre capacité à répondre aux grandes attentes », a-t-il souligné.  Il a rappelé que le HCR coopérait avec des programmes de transformation dans le cadre inter-organisations mais aussi sur le plan interne grâce à ses structures d’intervention propres.  « Nous avons modifié nos programmes de formation et notre gestion financière et avons pu maintenir le délai d’intervention de 72 heures dans 92% des transports aériens.  Il a expliqué ces résultats par une politique tournée vers des résultats concrets. 


Il a par ailleurs dit travailler étroitement avec les équipes actives en Syrie et affirmé que le HCR présenterait un examen commun de la planification d’urgence et une nouvelle demande à la communauté internationale.  « Nous avons élaboré nos propres principes de coordination en nous assurant de leur conformité avec l’agenda de transformation et vous pouvez constater que toutes les organisations œuvrent de concert », s’est-il félicité. 


Il a rappelé que le HCR coopérait de longue date avec la Syrie notamment en ce qui concerne les réfugiés iraquiens et palestiniens.  La solution aux problèmes des réfugies n’était jamais seulement humanitaire, a-t-il dit, rappelant que son mandat lui interdisait d’agir sur le plan politique.  « Nous ne pouvons nous consacrer qu’aux victimes elles-mêmes et nous sommes attachés à conserver le caractère humanitaire et civil de notre mission.  Nous avons noué un dialogue avec le Gouvernement et nous avons indiqué que la situation politique ne ressortait pas de notre mandat », a-t-il conclu.  


Il a rendu hommage à la générosité du Kenya qui accueille de très nombreux réfugiés venant de Somalie et du Soudan notamment.  « J’étais à Nairobi il y a quelques semaines et je peux annoncer que nous sommes en train de peaufiner notre coopération en ce qui concerne le rapatriement volontaire», a-t-il précisé.  Il a affirmé avoir engagé une opération humanitaire dans le corridor entre le Kenya, la Somalie et l’Éthiopie et rappelé l’ambition du HCR de s’assurer que les solutions apportées soient durables et non uniquement provisoires. 


Trois pays sont intervenus à l’issue de la réponse de M. Guterres.  La Mauritanie et l’Iraq ont principalement formulé des observations sur le rapport du Haut-Commissaire. 


Ainsi, la Mauritanie a cité le rapport qui fait état des efforts du HCR en vue de l’installation de plus de 14 000 réfugiés au Sénégal.  Le Gouvernement mauritanien estime que le dossier des réfugiés mauritaniens au Sénégal a été clos, de manière définitive, en mars de cette année dans la ville d’Ossou en présence du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré le délégué.  Le pays a fourni toutes les facilités en distribuant des terres et en indemnisant les victimes. 


Quant à l’Iraq, il a axé son intervention sur le million de réfugiés iraquiens qui, selon le rapport, se trouve en Syrie.  Le délégué a souligné que ce nombre n’est plus d’actualité, même si la Syrie a accueilli quelque 100 000 ou 200 000 réfugiés de son pays.  Après l’amélioration de la situation, de nombreux ressortissants sont retournés en Iraq, a-t-il rappelé. 


Le Cameroun a rappelé le principe du partage des responsabilités dans le contexte des situations de réfugiés et de déplacés à l’intérieur.  La représentante a sollicité des renseignements sur les futurs projets en matière de réforme du HCR, entamées il y a six ans, et s’est aussi demandé ce qui est fait pour remédier aux défaillances. 


L’Éthiopie a traité du travail du HCR dans la sous-région et salué la coopération du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés avec le pays qui accueille de nombreux réfugiés des pays limitrophes.  Le représentant a réitéré la volonté du Gouvernement éthiopien de travailler avec lui.  


En réponse à l’intervention du représentant de la Mauritanie, il a assuré que le programme de rapatriement vers la Mauritanie était d’ores et déjà engagé, et expliqué que les personnes restant au Sénégal ne souhaitaient pas prendre part à ce rapatriement. 


Il a rendu hommage à l’action du peuple et du Gouvernement du Cameroun qui « a donné refuge à de très nombreuses personnes, notamment venant de Centrafrique ».  Il a souligné l’importance du partage des responsabilités et rappelé avoir réduit les coûts structurels sur le terrain.  « La création du centre d’appui informatique à Amman en Jordanie est à ce titre un exemple de ces mesures », a-t-il précisé. 


Au représentant iraquien, il a affirmé que le HCR publiait toujours les données rendues disponibles par le Gouvernement hôte.  « Nous pouvons confirmer que de nombreux Iraquiens rentrent chez eux à l’heure actuelle mais nous ne pouvons donner de chiffres exacts », a-t-il expliqué. 


Il a également remercié le peuple de l’Éthiopie.  « Votre pays compte plusieurs points de passage de réfugiés venant d’Érythrée, du Soudan, de Somalie et vous avez une politique de la porte ouverte et aidez beaucoup les réfugiés, et avec la société civile de votre pays », a-t-il salué.  


Mme CHARLOTTE OMOY MALENGA (République démocratique du Congo), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a rappelé qu’à la précédente session de l’Assemblée générale, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés avait engagé les États africains qui n’avaient pas encore signé ou ratifié la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées à l’intérieur en Afrique d’envisager de le faire le plus tôt possible afin de promouvoir son entrée en vigueur et son application en temps voulu.  


Elle a souligné que le problème des réfugiés avait toujours été extrêmement difficile à aborder en raison de l’afflux massif dans différentes régions du monde, en particulier dans les pays en développement.  Il ressort du rapport annuel du HCR de l’année dernière, qu’après une période de stabilité, le nombre de réfugiés et de déplacés a encore augmenté partout dans le monde. 


Mme Omoy Malenga a exprimé son inquiétude quant au fait que l’insécurité et les nouveaux conflits qui prévalent en Afrique ont non seulement déraciné des millions de personnes mais également entravé le retour des réfugiés et déplacés à l’intérieur, qui ne reçoivent donc pas assez de protection et d’assistance.  


La représentante de la SADC a ensuite mis l’accent sur l’expérience et le fardeau des États africains dans l’accueil des réfugiés et dans les efforts visant à satisfaire les besoins dans les camps de réfugiés et de réinstallation, et ce, en dépit des difficultés dans la fourniture de financement pour les programmes d’assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées à l’intérieur du continent.  Elle a exhorté la communauté internationale à continuer à fournir les ressources nécessaires à de tels programmes, en gardant à l’esprit les besoins substantiels de l’Afrique. 


Mme Omoy Malenga a également donné un aperçu des activités menées dans son pays qui compte parmi les nations ayant des réfugiés suite à la guerre civile.  Bien que les hostilités aient cessé, a-t-elle expliqué, les combats se poursuivent dans l’est du pays, ce qui produit un nouveau flux de réfugiés tandis que les déplacements à l’intérieur qui se produisent en même temps qu’une urbanisation galopante, figurent parmi les défis majeurs pour le pays, avec des répercussions sur la protection sociale.  


En conséquence, le nombre des déplacés en RDC s’est accru à 2,4 millions, soit 651 000 personnes de plus par rapport au début de cette année.  En outre, un nombre estimé à environ 285 000 déplacés a été enregistré au cours du troisième trimestre de 2012, essentiellement dans le Nord-Kivu et le Katanga, et 335 000 personnes ont été déplacées à nouveau.  Le pays accueille également quelque 208 500 réfugiés et demandeurs d’asile, dont la moitié en provenance de l’Angola.  Sur les 20 000 Angolais enregistrés pour le rapatriement volontaire, conformément au programme du HCR, 7 000 ont été effectivement rapatriés. 


M. IOANNIS VRAILAS, de la délégation de l’Union européenne, a déclaré que les 27 continueraient de plaider en faveur d’un respect accru du droit international humanitaire, de la sécurité des travailleurs humanitaires et de leur accès sans entraves pour assister les réfugiés et les déplacés, et des communautés d’accueil, conformément aux principes humanitaires.  Il a assuré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés que l’Union européenne avait pris bonne note de ses observations dramatiques ainsi que de son appui non seulement dans les situations d’urgence mais également dans les situations de réfugiés et déplacés à long terme.  


M. Vrailas a aussi noté le nombre alarmant d’apatrides ainsi que les urgences simultanées qui mettent à rude épreuve les capacités du Haut-Commissariat, tandis que de nouvelles crises comme au Mali, au Soudan et en Syrie font des millions de nouveaux déplacés à l’intérieur.  Dans beaucoup trop de cas, le principe de non-refoulement n’est pas respecté.  Nombre d’apatrides vivent dans l’extrême pauvreté et se voient dénier les droits et services élémentaires tels que l’accès à l’éducation et aux soins de santé, a-t-il observé, en mettant l’accent également sur la menace de violence à l’égard des femmes et enfants déplacés par les conflits et sur la sécurité des travailleurs humanitaires qui œuvrent parfois au prix de leur vie.  


« Pouvons-nous faire plus, pouvons-nous faire mieux », s’est demandé le délégué, qui a témoigné des énormes montants des annonces de contributions pour l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et déplacés à l’intérieur.  L’UE appuie fermement les efforts de réforme, les stratégies de réponse et l’efficacité du HCR. 


Il a qualifié les réformes d’ambitieuses et s’est félicité du cadre de protection de l’enfance, de la stratégie sur la prévention et la lutte contre la violence sexuelle et fondée sur le sexe, compte tenu du fait que les femmes et les enfants représentent la majorité écrasante des personnes rendues vulnérables par les situations d’urgence. 


D’autre part, le rapatriement volontaire et l’intégration locale sont cruciaux et l’UE fait de son mieux pour fournir au HCR des ressources à la mesure des enjeux qu’ils confrontent.  Il a encouragé le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés à poursuivre ses efforts en termes de gestion et de contrôle des dépenses, notamment de la gestion des risques.  Il a espéré que le rapport de l’année prochaine montrera que le Haut-Commissariat a fait plus pour alléger le fardeau et résoudre le problème des réfugiés, et a appuyé la résolution devant la Commission dans ce contexte.


M. GEORG SPARBER (Liechtenstein) a relevé que 15 millions de personnes étaient actuellement déplacées suite à des catastrophes naturelles.  À l’instar du Rapporteur spécial, il a réclamé des stratégies d’envergure pour répondre aux racines des déplacements provoqués par les changements climatiques et y réagir de manière plus systématique, grâce notamment à des mécanismes d’alerte précoce et au renforcement des capacités d’urgence et de résistance. 


M. Sparber a également encouragé le Haut-Commissariat pour les réfugiés à continuer d’accorder une attention particulière au problème du viol et de la violence sexuelle.  Il faut, a-t-il dit, mettre sur pied des projets ciblés pour mettre un terme à ces violations et garantir aux femmes un accès juridique et des moyens de recours adéquats. 


Le représentant s’est également penché sur la situation des 12 millions d’apatrides que compte la planète, s’inquiétant plus particulièrement du fait que depuis 2010 aucun progrès significatif n’avait été accompli pour identifier ces personnes.  Le HCR a répertorié seulement 3,5 millions d’apatrides, a-t-il signalé, et nombre d’apatrides ne peuvent jouir de la protection que leur accorde le droit international faute d’avoir pu s’inscrire en bonne et due forme.  


Mme FATOU ISIDORA MARA NIANG (Sénégal) a fait remarquer que les crises qui ont éclaté cette année dans de nombreuses régions du monde ont aggravé la problématique de la gestion des réfugiés.  Comme le Haut-Commissaire, elle s’est inquiétée des décisions de refoulement vers des « pays tiers sûrs » sans mesures de garanties de protection.  De même, la récurrence des violences sexuelles et sexistes à l’encontre des femmes et des jeunes filles déplacées appelle un renforcement des moyens du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et de ses partenaires internationaux. 


Par ailleurs, le Sénégal salue les mesures prises par des États, comme le Kenya, le Kirghizistan et le Koweït de conférer la nationalité aux apatrides installés chez eux depuis une certaine période.  La communauté internationale devrait œuvrer à parer à l’apparition de nouveaux cas d’apatrides, notamment dans le cas de « successions d’États ». 


Enfin, Mme Niang s’est félicitée de ce que le rapport du Secrétaire général sur l’aide aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées en Afrique ait inscrit l’adoption de la Convention de Kampala sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique dans la perspective de consolider davantage les droits de l’homme. 


En conclusion, elle a rappelé que le continent africain concentre 2,7 millions de réfugiés, soit un quart de la population mondiale de réfugiés.  


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a reconnu que l’assistance que son pays avait reçue du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait bénéficié à un grand nombre de réfugiés en Afrique du Sud.  L’Afrique du Sud a adopté une approche fondée sur le respect des droits des réfugiés.  C’est la raison pour laquelle les réfugiés et demandeurs d’asile qui attendent que leur statut soit fixé ont toute liberté de mouvement dans le pays; ils peuvent travailler et étudier.  L’Afrique du Sud n’oublie pas que les combattants de l’apartheid en exil ont été accueillis par les pays dont viennent aujourd’hui un bon nombre de réfugiés. 


M. Mashabane a encouragé les donateurs et les États Membres à augmenter leurs contributions au HCR pour minimiser les causes profondes des situations de réfugiés en Afrique, notamment subsaharienne.  L’Afrique du Sud est attachée à l’harmonisation des cadres législatifs concernant les réfugiés dans les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  Il faut à la fois renforcer les systèmes de protection des réfugiés et la gestion de la migration illégale. 


Mme NAJMA HEPTULLAH, Membre du Parlement de l’Inde, a estimé que les réfugiés et les apatrides constituaient des groupes particulièrement vulnérables, et le dernier rapport du HCR souligne qu’il existe 10,4 millions de réfugiés dans le monde et qu’en 2011, quelque 876 000 nouveaux individus ont demandé un statut de réfugié ou d’asile.  Par ailleurs, les pays en développement représentent la majorité écrasante des pays tant d’origine que d’asile et il importe de mettre le cap sur le retour volontaire, la protection, l’assistance et la réhabilitation des réfugiés, dans des conditions de ressources limitées, tout en respectant les obligations en vertu du droit humanitaire.  


La situation a été rendue encore plus difficile avec les urgences humanitaires survenues au Moyen-Orient et en Afrique occidentale et du Nord en 2011 et 2012.  La députée a estimé que les interventions du HCR devaient aussi être assorties d’une stratégie de sortie de crise afin de permettre aux mécanismes étatiques de reprendre leurs fonctions clefs et d’assumer leurs responsabilités envers leurs populations.  


Mme Heptullah a également exhorté le HCR à respecter le principe de pleine coopération avec les États affectés par des situations d’urgence, conformément à la résolution 46/182 de l’Assemblée générale, sans pour autant affecter ou réduire ses responsabilités en vertu de son mandat de protection internationale, d’assistance et d’aide aux réfugiés.  Elle a insisté, par ailleurs, pour que la communauté internationale traite comme il convient la question des acteurs non étatiques, en les obligeant à respecter le cadre et les mécanismes humanitaires.  


De même, Mme Heptullah a invité à ne pas confondre réfugiés et migrants.  Il est nécessaire que la migration internationale soit promue d’une manière régulière et non discriminatoire car les migrants apportent une valeur ajoutée en termes économiques aussi bien pour les pays de destination que ceux d’origine, a-t-elle dit.  En conséquence, il importe de se doter de capacités qui établissent une distinction claire entre les réfugiés et les migrants économiques de manière à mieux répondre aux besoins de protection des réfugiés. 


M. ZHANG GUIXUAN (Chine) s’est ému de la situation humanitaire des réfugiés dans le monde ainsi que des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.  La communauté internationale doit traiter les causes profondes de ces phénomènes et mettre en œuvre activement le principe de partage des responsabilités et de solidarité internationale, a-t-il estimé. 


Il a également encouragé le Haut-Commissariat pour les réfugiés à accélérer les réformes de son fonctionnement, à procéder à une utilisation plus rationnalisée de ses ressources et à apporter une assistance technique et logistique aux pays en développement.  Il a aussi souligné qu’il était essentiel de diversifier la représentation géographique du personnel du HCR. 


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a annoncé que son pays, en collaboration avec le HCR et d’autres partenaires humanitaires, avait délivré plus de 5 000 actes de naissance pour les enfants des personnes déplacées dans des abris temporaires, dans le but de réduire leur vulnérabilité d’apatrides.  


La Thaïlande n’envisage pas de calendrier particulier pour le retour volontaire des 140 000 personnes déplacées vivant dans les neuf abris temporaires se trouvant en territoire thaïlandais.  « Il faut mettre en place, des deux côtés de la frontière, les conditions nécessaires pour assurer la viabilité d’un éventuel retour », a soutenu M. Sinhaseni pour qui il est important encore que la sécurité des personnes déplacées soit assurée avant qu’un tel retour soit effectif. 


Le représentant de la Thaïlande a aussi fait savoir que l’implication de son pays au Processus de Bali sur le trafic de migrants, la traite des personnes et la criminalité transnationale organisée qui y est associée, de même que la collaboration des pays d’Asie et du Pacifique et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), avaient permis de mettre en place un bureau d’appui régional.  Établi à Bangkok, ce bureau régional coordonne les actions régionales pour démanteler les réseaux de ces crimes et porter assistance aux demandeurs d’asile et aux réfugiés ayant besoin de protection. 


M. VLADIMIR ZHEGLOV (Fédération de Russie) a déclaré que la coopération humanitaire internationale et les activités en la matière étaient une composante clef des efforts globaux visant au maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité mondiale.  Saluant le travail des agences internationales en la matière, il a jugé inacceptable de ne pas respecter le principe de la neutralité des travailleurs humanitaires.  


La Fédération deRussie a contracté volontairement des obligations envers les réfugiés et rapatriés qu’elle a, du reste, commencé à honorer, notamment à travers un projet d’amélioration d’octroi d’asile, de création d’emplois et de programmes d’aide et de protection sociale.  Le Gouvernement continue d’améliorer la législation nationale dans ce domaine, surtout en faveur des demandeurs d’asile.  


Au début de 2014, des amendements sur la loi des réfugiés seront également introduits.  À partir de 2013, le statut de réfugié ne comportera pas de délai et chaque réfugié enregistré disposera d’une carte d’identité à puce.  Les mesures d’intégration, une fois que le réfugié est reconnu en tant que tel, couvrent une vaste gamme de droits, s’est-il félicité.  Il a déploré par ailleurs l’existence, voire l’accroissement du nombre de personnes apatrides en Europe en particulier et présenté plusieurs mesures prises par son gouvernement aux fins de l’acquisition de la citoyenneté. 


M. NAOTO HISAJIMA (Japon) a constaté que l’année dernière a été observée une réduction du nombre de réfugiés, de groupes de personnes déplacées et de demandeurs d’asile.  Il s’est également dit heureux du fait que le nombre de personnes déplacées ayant volontairement décidé de rentrer dans leurs pays avait atteint 3,2 millions, soit « le nombre le plus élevé de ces 10 dernières années ».  « Cependant, les rapatriements volontaires de réfugiés ont été à leur troisième niveau le plus bas de la décennie », a-t-il ajouté.  


Après avoir salué les efforts du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, M. Hisajima a présenté ses condoléances pour le décès de six membres du personnel du HCR, de janvier 2011 à juin 2012.  


La délégation du Japon a ensuite annoncé l’extension, pour deux ans de plus (jusqu’en mars 2015), du programme pilote de redéploiement des réfugiés de MaeLaCamp, en Thaïlande.  Débuté en 2010, pour une période initiale de trois ans, ce programme pilote est mené en collaboration avec le HCR. 


Le représentant du Japon s’est aussi intéressé à l’Afrique, où on compte de nombreux réfugiés et groupes de personnes déplacées.  Dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), lancée depuis 20 ans, « le Japon entend continuer sa coopération avec le HCR pour que la paix et le développement succèdent aux conflits », a assuré M. Hisajima.  


M. SELIM (Égypte) a souhaité que la communauté internationale intensifie ses efforts pour gérer les causes profondes des crises et atténuer leurs effets, notamment dans les régions où la sécurité alimentaire pose un défi aux réfugiés et aux personnes déplacées, comme en Syrie, au Mali et au Niger.  À cet égard, il a souligné le rôle clef de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social et de la Commission de consolidation de la paix pour aider les États à se reconstruire après un conflit et à s’engager dans un processus de développement durable respectueux des droits de l’homme. 


Pour sa part, l’Égypte rejette la pratique d’un État voisin qui refoule des immigrants illégaux et des réfugiés vers son territoire, au lieu de gérer la situation au regard du droit international humanitaire et en coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.  Par ailleurs, a poursuivi le représentant, la situation en Syrie continue d’empirer.  L’Égypte supporte un « lourd fardeau » en accueillant des centaines de milliers de « frères et sœurs syriens », en plus de deux millions de réfugiés soudanais et palestiniens.  Elle compte sur l’appui du HCR et de la communauté internationale pour l’aider à gérer ce défi. 


M. SOLOMON K. MAINA (Kenya) a relevé le fait que son pays recevait les réfugiés des pays voisins depuis plus de 40 ans, avant de tirer les conséquences de cette situation.  Ainsi, depuis le retour de la paix au Soudan et le rapatriement de la plupart des réfugiés soudanais, la dynamique du camp de réfugiés de Kakuna, dans le nord du Kenya, a changé.  « Désormais, les réfugiés somaliens sont le groupe dominant » dans ce camp, a reconnu M. Maina, qui a montré le contraste avec la situation qui prévaut dans un autre camp de réfugiés, « le plus crucial »: le camp de Dadaab. 


La délégation du Kenya a annoncé que le camp de Dadaab comptait actuellement plus de 600 000 réfugiés, ce qui en fait le plus vaste camp de réfugiés au monde et la troisième plus importante implantation humaine au Kenya.  « Nous attirons l’attention du monde sur le fait que la plus grande concentration humaine dans notre pays -après les villes de Nairobi et Mombasa- n’est pas une ville, mais un camp de réfugiés de plus de 600 000 âmes », a insisté M. Maina.  


Le représentant du Kenya s’est aussi offusqué du fait que la situation du camp de Dadaab étant encore préoccupante, on demandait à son pays de donner plus de terre aux réfugiés.  « Nous devons sérieusement chercher des moyens pour fournir des havres sûrs et sécuritaires à l’intérieur de la Somalie, surtout maintenant que de grandes étendues de la Somalie ont été débarrassées de l’atroce et cruel groupe terroriste Al-Chabaab », a exigé M. Maina.  Il a aussi appelé la communauté internationale à accompagner le nouveau Gouvernement somalien dans la consolidation de ses acquis, la création d’institutions fortes et la protection de sous les Somaliens. 


S’il a reconnu que la famine, la sécheresse et l’insécurité en Somalie ont contribué à l’affluence des réfugiés somaliens au camp de Dadaab, M. Maina a trouvé « inconcevable que le camp, initialement prévu pour 90 000 réfugiés, en abrite maintenant plus de 600 000.  Et on compte encore plus de réfugiés dans les zones urbaines ». Cette situation conduit à la destruction de l’environnement et de ses ressources qui se raréfient, étranglant ainsi le pays d’accueil qu’est le Kenya, a dénoncé M. Maina.  


Quand, à cela, on ajoute la détérioration de la sécurité tant l’intérieur qu’à l’extérieur du camp, qui fait monter en flèche les statistiques sur les crimes dans la région, M. Maina a regretté que la communauté internationale, les Nations Unies et les organisations internationales et non gouvernementales opérant au Kenya n’apprécient pas à leur juste valeur les sacrifices et le fardeau que le Kenya doit supporter.  « Aucun autre pays, dans l’histoire, n’a eu à endurer cette charge autant que le Kenya.  Il n’est plus question de laisser continuer ce statu quo », a averti M. Maina. 


Mme NADA ALDHEBAIB (Koweït) a rendu hommage aux efforts faits par l’Organisation, ses agences spécialisées et ses bureaux dans le monde, et a mis l’accent sur la responsabilité des États en termes de protection des réfugiés et des personnes déplacées.  Conscient de la pression et des limites des ressources du HCR alors que cette année a vu une multiplication de situations humanitaires d’urgence, le Koweït a ajouté 3,5 millions de dollars supplémentaires à sa contribution annuelle.  


La déléguée a attiré l’attention sur le sort des réfugiés syriens et a invité à ne pas oublier les réfugiés palestiniens, dont elle a soutenu les droits et les revendications légitimes.  Son pays a fourni 2,5 millions de dollars à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans le cadre des contributions annuelles, a-t-elle dit, ajoutant qu’il s’était empressé, dans un élan de solidarité humaine et par esprit de responsabilité, à offrir son assistance aux milliers de réfugiés syriens, dont le rapport du HCR fait état.  Le Koweït a contribué, dans ce cadre, à la construction de logements et à d’autres initiatives visant à alléger leurs souffrances dans les pays d’accueil.  


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a rappelé que son pays était le troisième pays qui accueille le plus de réfugiés dans le monde et a estimé que le Gouvernement et le peuple syriens avaient traité les réfugiés « comme des frères pendant leur séjour ».  Elle a par ailleurs déploré le manque de ressources financières, représentant une entrave à la mise en œuvre de l’accord conclu entre la Syrie et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  « Les fonds recueillis représentent 29% seulement de la prise en charge des réfugiés syriens et nous appelons les pays à remplir leur engagement », a-t-elle insisté. 


Elle a dit constater que certains pays voisins de la Syrie exploitaient la présence de réfugiés syriens sur leur territoire pour les transformer en camps d’entraînement terroristes destinés à semer le trouble dans le pays.  « Certains pays arabes de tendance wahhabite incitent ces réfugiés à se battre, affirmant que les petites filles syriennes devaient se marier au nom du jihad sexuel », a-t-elle accusé.  Elle a par ailleurs estimé que « la propagande de certains États, comme les membres de l’Union européenne ou les États-Unis, servait à justifier une intervention au nom d’une ingérence humanitaire ».  Ces pays, a-t-elle poursuivi, « créent des tragédies humanitaires pour mieux pouvoir s’ingérer dans le pays ».  La déléguée a invité « tous les fils de la Syrie à revenir dans leur pays ».  


M. SULJUK MUSTANSAR TARAR (Pakistan) a rappelé que son pays collaborait avec le HCR depuis plus de trois décennies.  Il a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour garantir aux réfugiés des conditions de vie décentes en dépit des coûts sociaux, économiques et environnementaux que cette assistance comporte.  Il a également affirmé que son pays accueillait la plus grande population de réfugiés depuis 1980. 


Les réfugiés afghans, notamment, font l’objet d’une assistance de la part du Pakistan.  Il a estimé que le rapatriement volontaire était la seule solution pour résoudre cette situation.  Selon lui, ce rapatriement volontaire nécessite de favoriser l’émergence de facteurs d’attractivité de l’Afghanistan vis-à-vis de ces réfugiés.  Sans la conviction que leur retour vers l’Afghanistan est possible, ces réfugiés préfèreront demeurer au Pakistan, a-t-il estimé.  Il a rappelé à ce titre l’initiative conjointe de son pays et de la communauté internationale tout en enjoignant les États Membres à soutenir les efforts déployés à ce jour.


M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a souligné que son pays avait « patiemment » accueilli un grand nombre de réfugiés du Myanmar depuis 1991.  Bien que n’étant pas partie à la Convention de 1951 sur les droits des réfugiés, le Bangladesh s’est efforcé, avec ses ressources limitées et avec l’aide du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), de répondre à leur besoins essentiels.  


Aujourd’hui, 236 599 réfugiés sur 250 877 sont volontairement retournés au Myanmar dans le cadre d’un processus de rapatriement convenu avec le Myanmar.  Un mémorandum d’accord a été signé entre le Gouvernement du Bangladesh et le HCR.  Toutefois, il n’y a eu aucun mouvement depuis 2005, s’est plaint M. Rahman.  Plusieurs centaines de milliers de personnes profitent de l’impasse concernant le retour des réfugiés rohingya pour traverser illégalement la frontière.  Le représentant a prié les donateurs de profiter des réformes démocratiques en cours au Myanmar pour engager le Gouvernement de ce pays à trouver une solution permanente à ce problème. 


M. MARIO VONHAFF (Angola) a salué la ténacité et la détermination du HCR à rechercher les meilleures solutions aux problèmes des réfugiés, ainsi que les différentes initiatives prises dans la promotion du droit international humanitaire et des droits des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur en raison de crises politiques, humanitaires et environnementales.  Il a également exprimé ses remerciements pour la coopération fructueuse avec son gouvernement axée sur le déplacement forcé et la question des réfugiés durant la période d’instabilité politique du pays, ainsi que lors de l’organisation du rapatriement volontaire des réfugiés angolais en provenance des pays limitrophes.  


Il a ajouté qu’à l’échelle mondiale, la tragédie du déplacement forcé prédominait, dans un contexte d’incertitude, d’imprévisibilité, de xénophobie, de racisme et d’hostilité à l’égard des réfugiés et des demandeurs d’asile, rendant plus complexe le mandat du HCR.  


Il a réitéré la volonté d’œuvrer avec les pays voisins pour trouver des solutions acceptables aux familles d’Angolais ayant exprimé le vœu de rester dans les pays d’accueil et a demandé au HCR d’appuyer l’intégration de quelque 10 000 Angolais compte tenu de leurs liens étroits avec les communautés locales d’accueil.  M. Vonhaff a exhorté la communauté internationale à n’épargner aucun effort pour traiter des causes sous-jacentes au conflit et au déplacement, notamment par le biais du renforcement de la résilience et de l’état de droit au niveau local.  La communauté humanitaire, quant à elle, devrait veiller à ce que ses plans de riposte soient agressifs et dûment coordonnés pour répondre efficacement aux crises humanitaires.  


M. MOHAMED IBRAHIM EL BAHI (Soudan) a affirmé que la Convention de Genève de 1951 ainsi que ses protocoles étaient appuyés par la tradition du peuple soudanais et ses valeurs religieuses solides qui incitent à honorer le réfugié en lui fournissant un abri.  Il a précisé que les catastrophes naturelles et les conflits qui ont frappé le Soudan avaient accru le nombre de réfugiés venant de pays voisins. 


Il a également assuré que le gouvernement de son pays avait promulgué des législations nationales concernant les réfugiés conformément aux conventions internationales.  Les efforts du gouvernement de son pays ont permis à de très nombreux réfugiés du Darfour de rentrer dans leur pays, a-t-il assuré.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour favoriser le retour des réfugiés dans leur lieu de naissance et pour qu’ils puissent espérer de connaître un jour des conditions de vie décentes et la prospérité. 


M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a souligné que le rôle de protection du HCR était plus pertinent que jamais.  Le ciblage délibéré des civils par le régime de Bashar Al-Assad en Syrie, le nombre croissant de réfugiés qui affluent du Soudan du Sud, les crises continues de déplacement dans le Sahel et le conflit, et son impact sur les civils en République démocratique du Congo (RDC) sont un rappel brutal des difficultés qu’il faut encore surmonter.  Il a fait part de sa préoccupation concernant le retour forcé des Nords-Coréens, des Rohingya, des Tibétains et d’autres minorités dans leurs pays d’origine.  Les souffrances des chrétiens fuyant la persécution religieuse en Iraq, ainsi que la communauté baha’i en Iran et les Ahmadiyyas au Pakistan sont aussi des sujets d’inquiétude pour le Canada.  Le HCR et les États Membres peuvent contribuer à résoudre le problème des personnes vulnérables aux déplacements forcés et aux flux de personnes suite à des persécutions ou à des atteintes des droits de l’homme.  


La protection demeure une priorité pour le Canada qui s’emploiera, sans relâche, à faciliter des solutions durables et à aider à une riposte rapide et concrète aux situations d’urgence.  Il a souligné la nécessité de prévision d’une marge de manœuvre des opérations d’assistance et d’intervention d’urgence.  Il a prié le HCR de veiller à honorer les engagements pris en termes de budgétisation, de communication des résultats et d’efficacité.  Il ne doit pas dépenser des sommes importantes dans des campagnes de sensibilisation, par exemple, a-t-il opiné, en demandant de fournir aux États hôtes et aux donateurs des propositions contenant des engagements prévisibles, a-t-il conclu. 


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a salué l’aide technique apportée par le HCR au gouvernement de son pays.  Il s’est dit convaincu que cette aide lui permettrait de venir en aide aux réfugiés situés dans des zones montagneuses difficiles d’accès.  Il a affirmé que la protection des réfugiés était au cœur de la politique du Gouvernement kirghize qui a adhéré et ratifié les principales conventions internationales.  L’accès à la citoyenneté, à l’emploi et à la propriété des réfugiés est favorisé par des lois qui visent également à protéger ces réfugiés dans le cas où ils ne pourraient rentrer chez eux de crainte d’être soumis à des représailles. 


Il a ajouté que les discriminations vis-à-vis des migrants et des réfugiés étaient le résultat de rhétoriques politiques fleurissant au gré des difficultés économiques rencontrées par certains pays d’accueil.  Il a appelé les États Membres à promouvoir la coexistence de ces réfugiés avec les populations locales en adoptant des programmes de sensibilisation aptes à mettre en valeur leur apport à l’économie de leur pays. 


Le représentant de la République islamique d’Iran a affirmé qu’au cours de la dernière décennie, son pays avait fourni refuge à des milliers de réfugiés, en dépit des sanctions économiques injustes qui lui sont imposées.  Tout en saluant les donateurs, il a regretté que leurs contributions soient bien en deçà des besoins réels des réfugiés.  Depuis 30 ans, beaucoup d’Afghans vivent en Iran et n’ont plus de besoins de base, mais de moyens plus durables tels que l’éducation, l’emploi, des soins de santé de pointe.  Le monde a reconnu que l’Iran avait honoré ses engagements envers les réfugiés mais il demeure vital d’améliorer les politiques de retour, qui devraient constituer une priorité majeure pour les bailleurs de fonds, lesquels doivent s’assurer que les infrastructures nécessaires et adéquates soient mises en place pour l’accueil des rapatriés, a-t-il dit. 


En 2012, seuls 835 Afghans ont pu être réinstallés dans le cadre de ce type de programmes, ce qui est extrêmement décevant.  Le Gouvernement iranien débourse, chaque année, 345 millions de dollars uniquement pour fournir une éducation de qualité à 288 000 réfugiés afghans et étudiants iraquiens réfugiés qu’ils accueillent.  


Si les résultats de la Conférence internationale sur une stratégie de recherche de solutions durables pour les réfugiés afghans, et d’appui au rapatriement librement consenti, à la réintégration durable et à l’assistance aux pays hôtes, tenue en mai 2012 à Genève en faveur du retour des réfugiés afghans portent leurs fruits, alors on pourra dire que le plus grand problème mondial des réfugiés a été effectivement résolu, a-t-il affirmé, en invitant à la coopération de toutes les parties prenantes au niveau international.  


M. AHMED SAADI(Algérie) a affirmé qu’à la fin de l’année 2011, le nombre des réfugiés dans le monde était de 10,4 millions de personnes dont 2,7 millions en Afrique.  Le nombre des personnes déplacées internes était de 26,4 millions.  Pas moins de 15,5 millions d’entre elles bénéficient de la protection et de l’assistance du HCR, soit une augmentation de 800 000 personnes par rapport à 2010.  La majorité vit en Afrique où 9,7 millions d’entre elles se trouvent à l’intérieur de leur propre pays.


Le représentant de l’Algérie s’est dit préoccupé par la situation humanitaire au Sahel notamment au Mali où 300 000 personnes sont « déracinées » à cause du conflit qui ravage le nord du pays ».  Pas moins de 265 000 autres personnes cherchent refuge dans les pays voisins.  M. Saadi a aussi exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour les réfugiés syriens et à répondre à l’appel de fonds lancé par les Nations Unies pour les opérations d’aide à toutes ces populations réfugiées et déplacées.


Il a aussi rappelé que l’Algérie a octroyé l’année dernière 10 millions de dollars au profit de la corne de l’Afrique.  En outre, il a ajouté que son pays continuait d’accueillir à Tindouf des réfugiés des territoires non autonomes du Sahara occidental.  Il s’agit de l’une des 30 situations de réfugiés prolongées dans le monde, a déploré le représentant.  À cet égard, il a noté les progrès réalisés dans le renforcement du programme de mesures de confiance, mis en œuvre depuis 2004 par le HCR.  Il a révélé que quelque 12 300 personnes avaient déjà bénéficié de programme de visites familiales par avion entre les réfugiés sahraouis vivant dans les camps de Tindouf en Algérie et leurs familles au Sahara occidental.  La fourniture récente d’un avion de plus grande capacité permettra de faire passer le nombre de visites familiales de 2 000 à 6 000 par an.


M. NEVEN MIKEC (Croatie) a dit être gravement préoccupé par l’escalade de la violence et la violation continue des droits de l’homme en Syrie et au Soudan, situation qui, a-t-il relevé, provoque une aggravation des crises liées aux déplacements.  Il a ensuite assuré que le Gouvernement croate travaillait de manière assidue pour prévenir et réduire le nombre de personnes apatrides, notamment au sein de la communauté rom.  


M. Mikec a aussi indiqué que la mise en œuvre du Programme régional conjoint pour trouver des solutions durables pour les réfugiés et les personnes déplacées se poursuivait.  Les efforts de la Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de la Serbie et de la Croatie continuent d’être un exemple hors pair de coopération régionale, s’est-il notamment félicité. 


M. FEODOR STARČEVIĆ (Serbie) a affirmé qu’en 2008, le HCR avait stipulé que son pays comptait parmi les cinq pays qui souffrent d’une « situation de déplacement de longue durée ».  Il a précisé qu’à l’heure actuelle, la Serbie comptait 66 000 réfugiés et 210 000 personnes déplacées.  Il a affirmé que son gouvernement était fermement engagé à trouver une solution durable à la situation de ces personnes et que dans le cadre de ces efforts, 250 000 personnes avaient reçu la citoyenneté serbe, « le plus important pourcentage d’intégration de réfugiés dans l’Europe actuelle ». 


M. Starčević a ensuite précisé que plus de 220 000 personnes déplacées de la « province méridionale serbe du Kosovo » continuaient de vivre dans d’autres parties de la Serbie et rencontraient de nombreux obstacles pour faire valoir leur droit au retour.  Le nombre de personnes à regagner le Kosovo est exceptionnellement bas, a-t-il rapporté, faisant état du manque de sécurité dans la « province », des limites imposées à la liberté de mouvement, de l’accès limité aux services, du manque de perspectives économiques et des défis rencontrés en matière de restitution de la propriété.  


Par ailleurs, aucune solution n’a été trouvée pour les 15 000 personnes déplacées qui se trouvent au Kosovo.  Le représentant a aussi fait savoir que dans la « province », les Rom, Ashkalis et Égyptiens se trouvaient dans une situation particulièrement vulnérable car, a-t-il expliqué, du fait de leur mode de vie traditionnel ils ne disposent pas de pièce d’identité, ce qui rend difficile leur accès à l’assurance maladie, la protection sociale, l’emploi et l’éducation.  


Le représentant a par ailleurs indiqué que son gouvernement avait alloué 11,2 millions d’euros au financement de solutions au problème du logement des réfugiés et des personnes déplacées.  Il a également souligné que, le 24 avril 2012, lors de la Conférence internationale des donateurs, qui s’est tenue à Sarajevo, des promesses de financement d’un montant de 261 millions d’euros avaient été faites pour trouver une solution au problème de logement de 27 000 familles de Bosnie-Herzégovine, de Croatie, du Monténégro et de la Serbie sur une période de cinq ans. 


Mme JUDITH MTAWALI (République-Unie de Tanzanie) a rappelé que son pays accueillait, en coopération avec le HCR, plus de 100 000 réfugiés venant principalement de la République démocratique du Congo (RDC) et du Burundi.  Elle a estimé que la situation dans la région des Grands Lacs permettait à de très nombreux réfugiés de rentrer chez eux.  Elle a néanmoins déploré que 36 000 réfugiés originaires du Burundi refusaient de rentrer chez eux et ce, en dépit de la révocation de leur statut de réfugié. 


Le refus répété de ces réfugiés de rentrer chez eux ne laissera d’autre choix au gouvernement de son pays que de les déclarer illégaux à partir du 1er janvier 2013.  À partir de cette date, a-t-elle précisé, ces réfugiés seront soumis aux lois tanzaniennes régissant les migrants.  Elle a estimé que la générosité de son pays était mise à rude épreuve par le refus de coopérer de certains individus remettant en cause le principe de rapatriement volontaire défendu par le HCR. 


Le représentant de la République de Corée a encouragé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les États Membres à redoubler d’efforts pour renforcer la coopération régionale.  À cet égard, il s’est félicité de l’établissement d’un bureau d’appui régional à Bangkok en septembre dernier.


Rappelant le principe de non-refoulement qui est au cœur de la Convention relative au statut des réfugiés, le représentant a dit que son pays s’évertuait à assurer la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile en provenance de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Cette année, le Gouvernement coréen a promulgué une loi sur les réfugiés pour mieux protéger ces personnes.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a estimé que le débat annuel de la Troisième Commission fournissait l’occasion de rendre hommage au travail du HCR et aux travailleurs humanitaires partout dans le monde.  Il a ensuite noté que l’année 2011 avait connu une multiplication de situations d’urgence qui ont exigé un déploiement et des réponses immédiates et rapides de la part du HCR, qui s’est aussi efforcé de continuer à assister les réfugiés et déplacés de longue durée.  Le Maroc, quant à lui, dans un esprit de responsabilité partagée, a joué aussi un rôle significatif dans l’assistance aux pays éprouvés par les événements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  Il a relevé que l’année 2012 avait rendu l’espoir à des milliers de réfugiés et de personnes vivant un déplacement prolongé tant en Afrique, en Asie que dans les Balkans, preuve, selon lui, que la communauté internationale peut résoudre même les situations les plus complexes.


À ce jour, aucune mesure concrète n’a été signalée au HCR sur les réfugiés dans les camps sahraouis de Tindouf, qui vivent dans cette situation depuis plus de 37 ans maintenant.  Les efforts du HCR dans ce sens demeurent tributaires du refus persistant du pays hôte, l’Algérie, de favoriser un recensement des réfugiés dans ces camps.  Il a mis l’accent sur la responsabilité du pays hôte, notamment en raison des conditions dangereuses de complicité avec un groupe armé, voire avec des terroristes potentiels et des criminels dans certains de ces camps.  Il devient impératif d’appeler la communauté internationale et le HCR à la vigilance, a indiqué l’Ambassadeur, qui a rappelé plusieurs principes du droit international humanitaire à ce propos, notamment en ce qui concerne la politisation de situations de réfugiés. 


Le Maroc se tient prêt à renforcer les mesures de confiance, à l’abri de toutes considérations politiques, a-t-il assuré, en insistant sur le droit des populations des camps de Tindouf à ne plus être les otages de calculs politiques tronqués.  En conclusion, il a appuyé et salué la nouvelle approche de gestion du HCR. 


M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a affirmé que la mission humanitaire déployée par son gouvernement en 2011 en Libye avait permis d’évacuer de nombreux ressortissants étrangers qui se trouvaient dans des zones de combat et qu’il participait également aux opérations d’évacuation en Syrie.  Il a ensuite fait savoir que l’Ukraine avait réussi, « en un laps de temps très court », à bâtir un système d’asile national conforme aux normes internationales et européennes.


Il a expliqué qu’une loi sur les réfugiés et les personnes nécessitant une protection supplémentaire ou temporaire avait été adoptée en 2011 dans le but de fournir des garanties supplémentaires aux familles de réfugiés, d’assurer la plus haute protection des mineurs demandeurs d’asile et de jeter les bases de leur intégration dans la société.  Une loi qui réglemente l’accès des réfugiés ayant besoin de protection supplémentaire aux domaines social, éducatif et médical a par ailleurs été signée au mois d’octobre.


Mme CHRISTINA MCELWAINE (Irlande) a dit que 2012 était une année de défis pour le HCR avec la multiplication de la demande d’aide humanitaire qui résulte des conflits en Syrie, au Soudan, au Mali et en Somalie.  Ces défis illustrent une fois encore le rôle indispensable joué par le HCR et son personnel dans la protection et l’assistance, en sauvant des vies et en préservant la dignité humaine, a-t-elle dit.  Mme McElwaine a ensuite salué la générosité de certains pays qui ont ouvert leurs frontières pour accueillir les réfugiés.  Les trois quarts des réfugiés vivent dans une situation d’exil prolongé et dans des pays en développement.  Ces crises humanitaires ont des causes politiques qui ne pourraient être résolues que par l’engagement des acteurs nationaux et internationaux à trouver des solutions politiques durables, a-t-elle expliqué. 


Pour ce qui la concerne, l’Irlande soulignera la nécessité de s’attaquer aux problèmes des « urgences oubliées à travers le monde » lorsqu’elle prendra la présidence de l’Union européenne durant le premier semestre de 2013.  La représentante a aussi mis l’accent sur la nécessité de se pencher sur les cas de violence sexuelle et de discriminations basées sur le genre dont sont victimes les femmes et les enfants réfugiés et déplacés.  À cet effet, elle a noté que l’objectif clef pour toutes les agences humanitaires dans l'année à venir serait la mise en œuvre du comité permanent inter-organisations, lequel constituera un moyen de renforcer le leadership, la responsabilité et la coordination des réactions aux crises humanitaires.  Elle a par ailleurs ajouté que l’Irlande avait octroyé, en 2012, 2,3 millions d’euros d’aides directes au HCR.  


M. DINDAR ZEBARI (Iraq) a affirmé que depuis les années 90, la région du Kurdistan avait accueilli des milliers de réfugiés et avait mis en place une infrastructure pour répondre à leurs besoins, en dépit du régime dictatorial de l’époque.  Pas moins de 10 924 réfugiés des deux camps d’Arbil n’ont pas reçu l’appui international approprié au départ, pourtant le Gouvernement a aidé ces personnes grâce à la liberté de mouvement relative dans cette région.  En 2003, un autre camp a été ouvert à Baykous et les réfugiés ont été accueillis dans des conditions difficiles, tandis qu’une nouvelle vague est arrivée.  Le nombre de réfugiés enregistrés s’élève maintenant à 14 520.  


Après les soulèvements dans les pays arabes, la région du Kurdistan a dû faire face à un afflux de 40 000 réfugiés syriens à Dahouk, où a été établi le camp de Domiz, et les autorités locales ont permis une coordination avec le HCR en vue de leur enregistrement et de l’octroi d’un permis provisoire pour six mois renouvelables pour qu’ils puissent se déplacer sur le territoire.  Le Kurdistan a consacré 10 millions de dollars au cours des derniers mois juste pour l’accueil des réfugiés et le Ministère de l’éducation a ouvert des établissements en langue arabe et dispense des cours pédagogiques aux enseignants, tandis que les étudiants sont provisoirement admis dans les universités jusqu’à leur retour en Syrie.  


Il a précisé que les Syriens continuaient d’affluer chaque jour, ce qui exerce une pression constante sur les ressources limitées du Gouvernement de la région hôte et pourrait déboucher sur une réelle catastrophe faute d’une assistance adéquate et rapide de la communauté internationale en ce début d’hiver. 


M. ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a affirmé que la solution des refugiés et des déplacés avait été réglée de façon durable par l’adoption de mesures visant à l’octroi d’un statut clair ouvrant un retour dans leur pays d’origine.  Le Gouvernement du Monténégro a renforcé ses efforts pour apporter assistance aux réfugiés et déplacés.  Un programme de logement a été mis en œuvre pour les plus vulnérables.  Ce programme s’inscrit dans le cadre d’une coopération régionale.  Il a salué les donateurs régionaux ayant contribué à ces programmes. 


Le processus de la solution au problème des réfugiés et des déplacés de l’intérieur passe par l’octroi d’un statut légal et administratif donnant lieu à l’obtention de droits fondamentaux pour ces personnes, a-t-il estimé.  Selon lui, cette politique s’inscrit dans la volonté du Monténégro de trouver des solutions durables.  


Il a également assuré que son gouvernement avait à cœur de prendre en charge la situation particulière des Rom qui sont exempts de certaines démarches pour obtenir des papiers d’identité et ce faisant d’être connus des services de l’État. 


Mme NELI SHIOLASHVILI (Géorgie) a rappelé que l’Assemblée générale avait adopté plusieurs résolutions appelant au retour des réfugiés et personnes déplacées de l’intérieur de Géorgie à pouvoir rentrer dans leur pays.  Elle a estimé que le nombre croissant de délégations soutenant cette résolution humanitaire attestait de la volonté de la communauté internationale de trouver une solution basée sur le droit international à la question des personnes déplacées des régions occupées d’Abkhazie et de Tskhinvali.  Elle a assuré que la Géorgie faisait de son mieux pour assurer à ces réfugiés des solutions de logement et de répondre à leurs besoins immédiats.  


La déléguée a par ailleurs abordé ce qui constitue, selon elle, des sérieuses violations du droit international dans ces régions d’Abkhazie et Tskhinvali par les « forces d’occupation étrangère illégale ».  Ces violations, a-t-elle assuré, comprennent des intimidations et des menaces d’effacer tous les vestiges de la présence géorgienne.  Elle a estimé que l’absence de mécanismes de surveillance de la situation humanitaire dans cette région devait être comblée au plus vite. 


Mme SANJA KULJANIN (Bosnie-Herzégovine) a fait remarquer que le droit au retour de tous les réfugiés et des personnes déplacées, garanti dans l’Annexe 7 de l’Accord de paix de Dayton, avait été consacré par la Constitution de son pays.  La région des Balkans a fait l’expérience difficile du déplacement pendant plus de 20 ans, mais des efforts régionaux conjoints ont permis des développements positifs. 


En avril dernier, Sarajevo a accueilli une conférence des donateurs intitulée « Solutions durables pour les réfugiés et les personnes déplacées dans leur propre pays », avec l’assistance de l’Union européenne, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des États-Unis.  Plus de 300 millions d’euros ont été collectés, soit 50% des fonds requis, en vue d’aider 27 000 foyers et 74 000 personnes en Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Croatie.


Pour sa part, a précisé Mme Kuljanin, la Bosnie-Herzégovine, a financé un fonds en vue de créer les conditions nécessaires pour « un retour durable », en matière de logement, d’éducation, de santé et de protection sociale. 


M. SEMUNGUS HABTEGIYORGIS (Éthiopie) a rappelé que la région de la corne de l’Afrique avait été frappée par plusieurs catastrophes naturelles et par des conflits qui ont entraîné des afflux de réfugiés.  Son pays accueille 378 000 réfugiés venant des pays limitrophes pour fuir des conditions de vie difficiles et fréquemment pour échapper à des menaces pesant sur leur vie.  Il a souligné le coût financier et en termes d’infrastructures de cet accueil organisé en partenariat avec le HCR.  


Ce partenariat, a-t-il précisé, a été complété par des programmes nationaux qui offrent la possibilité aux réfugiés vivant dans des camps de pouvoir vivre dans le reste du territoire éthiopien à la condition qu’ils n’aient pas été commis d’infractions pénales ou délictuelles. 


Il a également évoqué la possibilité pour ces réfugiés de poursuivre leurs études dans les universités du pays afin qu’ils puissent devenir des membres productifs de leur pays d’origine lorsqu’ils rentreront chez eux.  


Mme MAMMADALIYEVA (Azerbaïdjan) s’est émue de la situation touchant selon elle près de 10% de la population azerbaidjanaise suite à « l’agression actuelle de l’Arménie contre son pays » et qui a abouti à l’occupation du Haut-Karabakh.  Elle a ainsi fait état des résolutions adoptées en 1993 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, lequel s’était préoccupé du déplacement d’un grand nombre de civils.  Elle a estimé que l’intention de déplacement des autorités arméniennes ne faisait aucun doute et pouvait être qualifié de nettoyage ethnique.  


Elle s’est élevée contre ce qui constitue selon elle les tentatives arméniennes de maintenir le statu quo par une occupation militaire et par un refus de s’engager sur la voie d’un règlement politique.  Elle a regretté, à ce titre, que l’absence de règlement politique puisse donner lieu à la persistance de cet exil subi.  Elle a estimé que les pays responsables de l’afflux de réfugiés devraient être contraints à mettre fin à ces situations d’urgence humanitaire y compris en l’absence de règlement politique.  Elle a conclu en estimant que la cohérence de la pratique des États entraînait la nécessité de permettre aux personnes déplacées de rejoindre leur domicile, « en particulier celles originaires des zones où les hostilités ont cessé ». 


M. PIERRE DORBES, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a constaté, que ces dernières années, le sort des personnes déplacées ne s’était pas amélioré et que l’attention que lui accordait la communauté internationale s’était relâchée au fil du temps.  Les vastes opérations menées en faveur des déplacés en Somalie, en Iraq, en République démocratique du Congo (RDC) et en Colombie entre autres témoignaient de cette dramatique réalité humanitaire, a—t-il déploré.  Il a estimé que dans l’ensemble, la réponse humanitaire aux besoins urgents lors des phases aigües des conflits armés s’était améliorée, mais qu’il ne s’agissait que de la partie émergée de l’iceberg car le déplacement continue de détruire et de perturber la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes dans le monde entier.  


Le CICR, pour sa part, répond aux besoins des déplacés et de leurs communautés d’accueil dans 35 pays et il poursuit son action de prévention du déplacement.  Il encourage également la protection octroyée aux déplacés par le droit international humanitaire, les droits de l’homme et les normes internationales pertinentes.  Il a attiré l’attention sur la situation critique des personnes touchées par un déplacement prolongé dans 40 pays.  Au nombre de plusieurs millions, ces personnes ont peut-être échappé aux dangers les plus immédiats mais sont souvent en proie à une immense incertitude quant à leur avenir, ou vivent avec la menace constante d’une expulsion forcée.  


M. Dorbes a aussi traité des principaux problèmes du déplacement comme la liberté de mouvement, la préservation de l’unité familiale, l’interdiction du retour forcé, le respect des droits patrimoniaux et des conditions de retour acceptables.  En conclusion, il a demandé aux gouvernements et aux agences humanitaires et de développement, de prêter attention aux besoins des victimes de déplacement à long terme.  


Mme ANNE CHRISTENSEN, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a fait remarquer que l’augmentation du nombre de personnes déplacées en Syrie et au Mali, et de réfugiés de ces pays, créait des contraintes pour les pays voisins.  La souffrance des populations vulnérables s’accroît avec l’arrivée de l’hiver.  Il est par conséquent essentiel de fournir un financement adéquat aux opérations humanitaires. 


Le dernier rapport annuel de la Fédération sur les désastres mondiaux met l’accent sur le sort des migrants forcés.  En 2011, plus de 70 millions de personnes, soit « un citoyen du monde sur 100 », ont été déplacées par les conflits, les bouleversements politiques, la violence, les catastrophes naturelles ou par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.  Plus de 20 millions de personnes sont piégées dans un état de « déplacement prolongé », vivant dans des camps ou des zones urbaines informelles, sans emploi ni accès aux services sociaux de base. 


En conclusion, la déléguée a évoqué la résolution sur les migrations adoptée en novembre 2011, lors de la trente et unième Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui appelle les gouvernements à traiter tous les migrants avec respect et dignité, indépendamment de leur statut juridique.  


Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a expliqué que l’OIM travaillait en coopération étroite avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, en particulier dans les opérations de réinstallation.  Chaque année, le HCR et l’OIM aident des dizaines de milliers de réfugiés à commencer de nouvelles vies. 


Ensuite, Mme Solomon a évoqué la menace que la dégradation de l’environnement et les changements climatiques font peser sur les populations vulnérables.  Il est ainsi estimé que quelque 200 millions de personnes seront déplacées d’ici à 2050, notamment dans les petits États insulaires en développement.  C’est la raison pour laquelle l’OIM s’est félicitée du lancement, le 2 octobre dernier de l’initiative Nansen qui vise à combler le fossé juridique dans ce domaine. 


Les migrations se caractérisent aujourd’hui par une complexité croissante, a poursuivi la représentante.  Il faut comprendre à la fois la diversité des groupes ethniques et culturels concernés et la diversité des facteurs sociaux, économiques, environnementaux et humanitaires qui les poussent à migrer.  Enfin, l’OIM a décidé d’accorder la priorité à la prévention de l’exploitation des migrants par le personnel humanitaire. 


Le représentant du Myanmar a souhaité réagir aux propos du représentant du Bangladesh.  Il a expliqué que les deux pays avaient des frontières communes et ne pouvaient de ce fait empêcher la traversée de cette frontière commune par des réfugiés.  Il a précisé que les migrants évoqués par le représentant du Bangladesh étaient illégaux, et assuré que son gouvernement avait mis en œuvre un accord entre les deux pays relatif à cette question.  Il a par ailleurs affirmé être convaincu que les questions bilatérales de migration pouvaient être réglées de façon amicale. 


La représentante de l’Arménie a réagi à la déclaration de la représentante de l’Azerbaïdjan.  Elle a déploré « cette nouvelle provocation contenant des faits erronés et des accusations mensongères ».  Elle a rejeté la qualification d’agression et d’occupation arménienne et a estimé que les propos de son homologue azerbaidjanaise étaient des exagérations grossières.  Elle a par ailleurs souhaité rappeler que de très nombreux Arméniens avaient été poussés à l’exil par les actions des autorités azerbaidjanaises.  L’Arménie a dû faire face à cet afflux de réfugiés et a mis en œuvre les moyens nécessaires pour leur permettre de les intégrer au sein de la société. 


La représentante de l’Azerbaïdjan a quant à elle dit être convaincue que les résolutions du Conseil de sécurité auraient dû amener la représentante de l’Arménie à ne pas poursuivre dans sa volonté de dissimuler la vérité.  Elle a rappelé que le Conseil de sécurité avait enjoint l’Arménie à quitter les territoires azerbaidjanais qu’elle avait occupés.  Selon elle, le Conseil de sécurité a évoqué le Haut-Karabakh comme un territoire occupé et a été rejoint en cela par la Cour européenne des droits de l’homme.  Elle a en outre réitéré les accusations de crimes de guerre, de discriminations raciales contre les forces armées arméniennes.  


La représentante de l’Arménie a dit regretter de prendre une nouvelle fois la parole.  Elle a estimé qu’il était évident que l’Arménie et les autres délégations étaient lassées des mensonges de l’Azerbaïdjan.  Elle a évoqué un incident en 2004 dans lequel un officier azerbaidjanais avait pénétré sur le territoire arménien et avait tué une personne comme preuve des violations des droits de l’homme par les autorités azerbaidjanaises.  Elle a en outre justifié le conflit dans le Haut-Karabakh par les violations des droits de l’homme commises. 


D’après la représentante de l’Azerbaïdjan, qui prit une nouvelle fois la parole, la volonté arménienne de tromper la communauté internationale est illustrée par les commentaires de la représentante de l’Arménie.  Elle a réaffirmé que l’Azerbaïdjan avait obtenu son indépendance dans les frontières préexistantes et en vigueur sous la domination soviétique.  Elle a une nouvelle fois accusé l’Arménie d’avoir ouvert les hostilités contre son pays et d’avoir occupé le Haut-Karabakh. 


Cette accusation a, selon elle, été confirmée par le Conseil de Sécurité qui a condamné l’Arménie pour son usage de la force et a affirmé que le Haut-Karabakh faisait partie intégrante du territoire azerbaidjanais.  « Aucun État de la communauté internationale n’a reconnu l’entité séparatiste comme étant indépendante », a-t-elle insisté en indiquant un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme qui, selon elle, a confirmé ses positions. 


Le délégué de l’Iraq a signalé que l’amélioration de la sécurité dans le pays avait favorisé le retour des déplacés du pays, sans compter les mesure prises par le gouvernement pour leur réinstallation et accès aux besoins de base.  Il ne voit donc aucune justification aux allégations du représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a-t-il déclaré.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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