AG/SHC/4044

Droits de l’enfant: la persistance de la transmission maternelle du VIH/sida sape la réalisation de l’objectif de lutte contre la pandémie, soulignent plusieurs États

19/10/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4044
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

16e et 17e séances – matin et après-midi


DROITS DE L’ENFANT: LA PERSISTANCE DE LA TRANSMISSION MATERNELLE DU VIH/SIDA SAPE LA RÉALISATION

DE L’OBJECTIF DE LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE, SOULIGNENT PLUSIEURS ÉTATS


De même, la scolarisation des enfants est entravée

par une crise économique créant de nouvelles formes de travail des enfants


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a conclu aujourd’hui son débat général portant sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, l’occasion pour plusieurs délégations, en particulier africaines, d’alerter les États Membres sur leurs difficultés à faire reculer la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant. 


« C’est une tâche redoutable », a ainsi résumé la représentante du Botswana, tandis que son homologue du Swaziland s’émouvait de l’« impact dévastateur » de ce fléau sur la famille traditionnelle qui « fait office de filet de sécurité pour les orphelins ».


Le Secrétaire général, dans son rapport sur la « Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants »*, fait état de progrès dans la lutte contre ce virus en matière d’accès au traitement, mais constate que les femmes d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes sont les plus touchées par une hausse constatée des nouveaux cas d’infections. 


Cette situation entraîne la contamination fréquente de leurs enfants.  En 2009, 17,1 millions d’enfants dans le monde ont ainsi vu l’un de leurs parents, ou les deux, mourir du sida.


La représentante du Lesotho a également insisté sur les conséquences indirectes du VIH/sida.  « Ce virus fait non seulement des orphelins mais peut aussi entraîner la nécessité pour les enfants de devenir des soutiens de famille pour se substituer à leurs parents décédés des suites de cette maladie », a-t-elle expliqué, affirmant que cette situation empêchait ces enfants de recevoir une éducation scolaire.


La malnutrition est également un sujet d’inquiétude pour de nombreuses délégations.  Le représentant du Bangladesh a rappelé que « les mères mal-nourries donnent naissance à des bébés mal-nourris », et a recommandé la mise en œuvre de programmes pour les mères pauvres qui allaitent.


Même constat pour la représentante des Comores, qui a rappelé que la malnutrition et l’absence d’éducation se transmettaient d’une génération à l’autre.  Elle a mis l’accent sur la nécessité, selon elle, d’adopter une approche globale prenant en compte les besoins des familles et des communautés.


L’éducation des enfants est pour de nombreux États Membres rendue difficile par les conflits armés.  Le Timor-Leste note que 42% des enfants vivant en zones de conflits ne sont pas scolarisés et salue l’initiative « L’éducation avant tout », lancée par le Secrétaire général.


La représentante haïtienne a observé qu’en raison du nombre élevé d’enfants, ou de faibles moyens, beaucoup de familles rurales, soucieuses de garantir l’éducation et la survie de leurs enfants, les confiaient à un parent ou à une relation vivant en ville, en contrepartie de travaux domestiques. 


Le représentant de l’Équateur a, pour sa part, annoncé que son pays avait décidé d’adhérer au troisième Protocole se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de communications.


La Finlande et la Fédération de Russie ont exercé leur droit de réponse.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 22 octobre et débutera l’examen du point 66 de l’ordre du jour relatif aux droits des peuples autochtones et à la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.


* A/67/229


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/67/41, A/67/225, A/67/256, A/67/230 et A/67/291)


Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/67/229)


Suite et fin du débat général


M. KIRILL GLAGOLEV (Kazakhstan) a assuré que le cadre juridique visant à assurer la protection des droits des enfants au Kazakhstan était constamment amendé afin de le mettre en conformité avec les standards internationaux.  Des conditions optimales en matière de formation, d’éducation et de développement de l’enfant dans la société et des mesures visant à donner des garanties sociales et juridiques pour la qualité de vie des mineurs ont été créées dans le pays.  Les pouvoirs publics mettent en œuvre, tout en l’améliorant, la politique nationale visant à la protection des droits et des intérêts de l’enfant. 


Les dépenses en matière d’éducation au Kazakhstan augmentent année après année, atteignant actuellement près de 3,8% du produit intérieur brut.  Le taux de scolarisation est de 99,8%, une attention particulière étant portée aux mineurs handicapés, aux enfants de migrants et aux minorités.  Le Kazakhstan est particulièrement préoccupé par l’exploitation économique des enfants et il s’est fixé pour objectif d’éliminer les pires formes de l’exploitation des mineurs, a encore expliqué la délégation kazakhe. 


M. MAFIROANE EDMOND MOTANYANE (Lesotho) a affirmé que son pays plaçait l’éducation au centre de ses priorités comme en témoigne la hausse du taux de scolarisation des enfants qui atteignait 82% en 2000.  Il a reconnu néanmoins les difficultés que rencontrait son pays et assuré que son gouvernement poursuivrait ses efforts.  Par ailleurs, il a assuré que le Lesotho avait mis en œuvre des mesures pour mettre un terme à toutes les formes de violence contre les enfants qui « ne sont ni justifiables, ni acceptables » en précisant qu’un centre d’appels téléphoniques recevait les plaintes des victimes de ces violences.  


Il s’est également ému de la situation des enfants et des mères malades du VIH/sida dans son pays.  La pandémie, a-t-il dit, a des conséquences sur tous les secteurs de la société et bouleverse les équilibres et la structure des familles.  Le VIH/sida fait non seulement des orphelins mais peut aussi entraîner la nécessité pour les enfants de devenir des soutiens de famille pour se substituer à leurs parents décédés des suites de cette maladie, a-t-il expliqué.  Il a ajouté que cette dernière situation empêchait ces enfants de recevoir une éducation scolaire.  Il a salué les efforts du Gouvernement de son pays, menés avec le soutien de l’UNICEF, et ayant permis de traiter davantage de mères atteintes du virus et ainsi bloquer sa transmission à leurs enfants.  


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a indiqué que son pays avait adopté l’an dernier une loi sur la justice juvénile et qu’un projet de texte était en préparation sur les soins sociaux et à l’enfance.  En outre, la création d’une base de données statistiques relative à la protection de l’enfance est en préparation. 


Le représentant a néanmoins reconnu qu’il restait beaucoup à faire pour appliquer la Convention dans son pays.  Le pays a progressé considérablement dans l’établissement d’un système institutionnel et normatif stable en faveur de l’exercice, de la protection et de la promotion des droits et libertés de la personne humaine.  Ces avancées devraient se confirmer avec la candidature du Monténégro à l’Union européenne et l’harmonisation de sa législation avec l’acquis communautaire et avec les standards des Nations Unies, a encore expliqué le représentant. 


M. GIYORGIS (Éthiopie) a fait remarquer que les défis auxquels les enfants sont confrontés dans les pays en développement étaient étroitement liés au sous-développement, à la pauvreté et aux conflits.  Convaincue que le bien-être et les droits des enfants sont indispensables pour construire des sociétés durables et équitables d’un point de vue socio-économique, l’Éthiopie a mis en œuvre plusieurs textes de loi et directives pour améliorer les conditions de vie des enfants.  Grâce à un système de santé maternelle et infantile accessible, des millions de vie ont ainsi été sauvées et le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 167‰ en 2001-2002 à 45‰ en 2009-2010.  Quant à l’objectif de l’éducation primaire pour tous, le taux de scolarisation atteint 95,9%. 


Reconnaissant que le travail des enfants est « enraciné dans les problèmes socioéconomiques complexes de l’Éthiopie », le représentant a souligné que son pays avait ratifié la Convention concernant l’interdiction des pires formes de travail des enfants, ainsi que la Convention concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, et créé un forum sur le travail des enfants. 


S’agissant de la situation des enfants dans les conflits armés, le droit éthiopien interdit le recrutement militaire des enfants de moins de 18 ans.  Par ailleurs, a poursuivi le délégué, un comité directeur national contre l’exploitation sexuelle des enfants lutte contre ce phénomène. 


Mme KAREN HOSKING (Afrique du Sud) a centré son intervention sur le trafic des enfants, victimes de prostitution et de pornographie.  La délégation de l’Afrique du Sud a appelé à créer, « de toute urgence, un cadre légal en conformité avec les standards internationaux pour protéger les victimes et les témoins de l’exploitation sexuelle » des enfants.  


Mme Hosking a présenté le trafic des enfants comme l’un des défis cruciaux dans la lutte contre le trafic illicite des êtres humains, parce qu’il se fait à une échelle transnationale; d’où la nécessité d’établir des collaborations internationales pour combattre ce trafic, a insisté la délégation de l’Afrique du Sud.  


L’implication des enfants dans les conflits armés est aussi l’objet de préoccupations pour la représentante de l’Afrique du Sud.  Elle a apprécié le fait que « la promotion et la protection des droits des enfants lors de conflits armés continuent d’être prioritaires pour le Conseil de sécurité des Nations Unies ».  


Sur un autre chapitre des droits des enfants, Mme Hosking a appelé à garantir la santé des enfants et des jeunes.  C’est pour cette raison, a-t-elle dit, que le Gouvernement sud-africain a placé la santé et l’éducation dans les cinq priorités de son administration.  


Mme MERINA XAREAL, Chef du protocole au Ministère des affaires étrangères du Timor-Leste, s’est réjouie du fait que son pays soit parvenu à faire reculer la mortalité infantile grâce à des campagnes de vaccination menées conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ces campagnes ont ciblé la santé maternelle et infantile en permettant un accès facilité à l’eau potable notamment.  Elle a en outre mis l’accent sur l’adoption de lois protégeant les enfants dans le cadre de la justice juvénile et contre les violences domestiques.  


L’éducation des enfants fait, selon elle, l’objet d’une attention particulière du Gouvernement.  D’ici à 2030, le Gouvernement ambitionne de créer une société dont la population est « éduquée et instruite, capable de mener une vie productive et apte à participer au développement économique, social et politique ».  Elle s’est par ailleurs félicitée de faire partie des premiers pays sélectionnés pour participer à l’initiative « L’éducation avant tout » lancée par le Secrétaire général.  Cette initiative, a-t-elle rappelé, privilégie une approche multifactorielle qui doit être soutenue par des environnements « sûrs et sains basés sur la stabilité économique des familles ». 


Mme GRETA GUNNARSDÓTTIR (Islande) a mis l’accent sur les verdicts de la Cour pénale internationale (CPI) et du Tribunal spécial pour la Sierra Leone relatifs aux enfants soldats, sur l’Objectif du Millénaire pour le développement fixé en matière d’éducation et sur la violence à l’encontre des enfants.  Elle a précisé que les arrêts de la CPI et du Tribunal spécial pour la Sierra Leone avaient établi des précédents dans la jurisprudence sur le recrutement et l’utilisation des enfants dans les conflits armés en tant que crimes de guerre.  En prononçant ces verdicts, les deux tribunaux ont envoyé aux auteurs un message fort, à savoir que le recrutement des enfants ne resterait pas impuni.  


La représentante a aussi souligné que de nouvelles pratiques vitales avaient été établies sur la participation des enfants, aussi bien victimes que témoins, dans les procédures pénales devant les tribunaux internationaux.  Mme Gunnarsdóttir a fortement appuyé ces nouvelles approches dans les procédures pénales sensibles aux droits des enfants aux fins de leur protection contre des traumatismes et une nouvelle victimisation. 


M. FAISAL AL SHAHWANI (Qatar) a déclaré que depuis que son pays avait adhéré, en 1995, à la Convention relative aux droits de l’enfant, celle-ci était devenue partie intégrante du Code pénal national, tout comme les deux premiers Protocoles s’y rapportant.  Il a mis en relief la participation active de son pays aux efforts régionaux et internationaux visant à consolider les textes normatifs liés aux droits de l’enfant, et aux initiatives et programmes destinés à trouver de meilleures façons de les mettre en application. 


Au niveau national, le Qatar a procédé à des amendements législatifs et institutionnels pour le renforcement des droits des enfants.  D’autre part, la Constitution affirme que la famille est la base de la société et la première responsable du bien-être et de la protection de l’enfant.  En conséquence, la législation veille à la protection de chaque membre de la famille, en particulier de la mère, de l’enfant et des personnes âgées.  


Des institutions spécifiques ont été édifiées pour garantir la protection et le bien-être des enfants, des veuves et des familles subissant des difficultés sociales.  Le Conseil des affaires de la famille est chargé de la coordination des mécanismes nationaux à cet égard.  Il a également rappelé que le Qatar avait accueilli, en 2011, la dix-septième Réunion de la Commission arabe de l’enfance, avant de rappeler le sort dramatique des enfants vivant dans les territoires arabes occupés. 


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a salué l’Initiative du Secrétaire général « L’éducation avant tout » qui peut faire reculer la mariage des filles et offre aux enfants des opportunités de développement et d’autonomisation auxquelles le Gouvernement de son pays souscrit et s’engage à apporter sa pleine contribution.  Il a par ailleurs souligné que son gouvernement avait engagé un plan de protection sociale pour les femmes et enfants défavorisés leur permettant d’accéder aux prestations sociales offertes par le pays.  


En outre, le Gouvernement du Kirghizistan a lancé des programmes en matière de santé, de nutrition et de développement précoce, et signé un accord avec l’UNICEF qui prévoit la mise en œuvre d’un programme de 30 millions de dollars entre 2012 et 2016.  Ce programme, a-t-il affirmé, entend s’attaquer aux trois problèmes majeurs que sont la santé, la protection sociale et les déficiences de développement de certains enfants.  


Mme FAITH DANIEL (Botswana) s’est émue de la persistance du phénomène de la violence contre les enfants et estimé que les enfants des pays en développement étaient les principales victimes de ces violences, qu’elles soient domestiques ou sexuelles.  En conformité avec la Convention relative aux droits de l’enfant et conjointement avec l’UNICEF, a-t-elle poursuivi, le Botswana a adopté des législations relatives à la protection des orphelins et enfants vulnérables et aux abus sexuels contre les enfants.  


Elle a par ailleurs salué les efforts de son gouvernement en matière de santé maternelle et infantile notamment en ce qui concerne la transmission du virus du VIH/sida de la mère à l’enfant.  Elle a néanmoins reconnu qu’il était peu probable que son pays puisse remplir d’ici à 2015 cet objectif qui fait partie des Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Faire reculer les taux élevés de prévalence est une tâche redoutable », a-t-elle déclaré, en assurant néanmoins que son gouvernement poursuivrait ses efforts en cette matière et pour la santé globale de la population. 


M. BIN JUMA ALARAIM (Oman) a déclaré que le renforcement de la législation nationale avait permis d’adopter des lois sur la protection de l’enfant, traitant de questions comme la protection sociale, la nationalité et la garde de l’enfant.  Plusieurs ministères coordonnent leurs activités pour harmoniser la mise en œuvre de ces textes, et un groupe de travail national a été établi pour le suivi de toutes les initiatives et programmes y relatifs, notamment en vue de la protection contre la violence. 


Mme ADRIANA MURILLO RUIN (Costa Rica) a  souligné que, dans les efforts de promotion et de protection de l’enfant, notamment dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il ne fallait jamais perdre de vue l’intérêt supérieur et la participation des garçons, des filles et des adolescents, conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Déclaration « Un monde digne des enfants ». 


Selon elle, les facteurs de vulnérabilité durant l’enfance et l’adolescence en particulier, ne proviennent pas uniquement des difficultés économiques, mais également de facteurs culturels, sociaux, voire même familiaux.  Cette situation exige une révision constante des législations, de même qu’une assistance et la présence des fonds et programmes du système des Nations Unies et, à cet égard, la coopération avec l’UNICEF est fondamentale, a-t-elle affirmé. 


Saluant les verdicts à l’encontre de Thomas Lubanga et Charles Taylor en tant que contributions sans précédent au combat contre l’impunité pour les atrocités commises à l’égard des enfants en période de conflit armé, elle a rappelé que le Costa Rica ne disposait pas d’armée et qu’il considérait que la place des enfants était à l’école, et non sur le champ de bataille.  Dans ce contexte, Mme Murillo Ruin a appuyé le renouvellement du mandat de la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants. 


M. JOHN C. ZULU (Zambie) a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’enfant, soulignant les ressources humaines et financières investies pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement 2, 3 et 4 et assurer l’avenir du pays. 


Il a ensuite insisté sur l’importance de l’ordre du jour de cette séance, rappelant qu’environ 50% des 13 millions d’habitants de la Zambie avait moins de 18 ans.  Sur cette population, a-t-il précisé,  1,3 million d’enfants sont vulnérables, parce qu’ils sont orphelins, vivent dans la rue, travaillent ou s’occupent du foyer.  


Revenant sur les efforts déployés par son pays pour mettre en œuvre des programmes et politiques destinés à assurer un accès universel à l’éducation et à la santé pour tous les enfants zambiens, le représentant s’est réjoui du fait que la Zambie soit parvenue à offrir un accès universel à l’éducation de base, précisant qu’elle travaillait encore « sans ménagement » à la réalisation de l’accès universel à la santé. 


« En dépit de ces gains positifs, la dynamique culturelle et sociale et la pauvreté continuent de poser des défis au Gouvernement », a toutefois tempéré le représentant.  Il a cité ainsi le fléau du VIH/sida, le travail des enfants dans les villages et les zones périurbaines, ainsi que le problème des mariages forcés des filles pour subvenir aux besoins de leurs parents ou fratries. 


« Les mariages précoces perpétuent la pauvreté dans nos communautés où nos jeunes filles manquent des occasions d’être éduquées, sont exposées aux risques de complications lors des grossesses et des accouchements, menant à la mortalité maternelle », a-t-il encore déploré, avant de mettre en avant les efforts déployés par son pays pour inverser la tendance: mise à jour des législations nationales; mise en place de structures administratives; création d’un ministère des femmes et des enfants et d’un ministère du développement communautaire et de la santé maternelle et infantile; développement d’unités spécialisées au sein de la police et du système judiciaire; ou programmes à destination des enfants vulnérables. 


M. ERVIN NINA (Albanie) a estimé que des progrès considérables avaient été enregistrés dans la protection de l’enfance depuis l’adoption de la Convention, seul instrument international qui soit proche de la ratification universelle.  L’Albanie, qui a aussi ratifié les deux Protocoles facultatifs, a appuyé l’an dernier l’adoption par l’Assemblée générale du troisième instrument facultatif, celui relatif à la présentation d’une procédure de communications.  En 2010, elle a adopté une nouvelle loi sur la protection des droits de l’enfant qui a établi un mécanisme institutionnel visant à garantir et à mettre en œuvre ces droits.  


En outre, un Plan d’action triennal pour l’enfance a été adopté pour la période 2012-2015, l’accent étant mis sur la protection et l’inclusion sociale, ainsi que sur le droit à la protection de toute violence.  Un programme national visant à diminuer la malnutrition a aussi été lancé en 2010 dans les régions les plus vulnérables du pays.  Les services sociaux sont en train d’être réformés afin d’améliorer le soutien aux enfants et à leurs familles dans le besoin.  L’aide aux enfants handicapés est l’un des défis que le Gouvernement doit encore relever, a reconnu la délégation albanaise.  Par ailleurs, des mesures ont été prises en faveur des enfants roms. 


Mme ZENYSHA SHAHEED ZAKI (Maldives) a affirmé que son pays comptait 43% d’enfants dans sa population totale et attachait une grande importance à la promotion des droits des enfants.  En tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles optionnels, les Maldives font en sorte que les obligations du traité et ses instruments soient mis en œuvre, a souligné la représentante.  Le droit des enfants à l’éducation est partie intégrante du développement de leurs personnalités, de leurs talents et de leurs capacités, a-t-elle ajouté.  


Objectif du Millénaire pour le développement, l’accès universel à l’éducation primaire reste une priorité clef pour la communauté internationale, a-t-elle poursuivi.  Pour les Maldives, il est important de mettre à profit les différentes étapes qui ont été atteintes, y compris l’augmentation des inscriptions dans l’éducation primaire, et l’inscription à niveau égal des filles et des garçons dans les écoles primaires.  Les Maldives restent engagées en faveur de l’amélioration de la santé et du bien-être des enfants par le biais de services de santé à prix abordable et de qualité, et en offrant un meilleur accès à l’assurance-santé. 


Enfin, la représentante a affirmé que son pays était coauteur de la résolution sur la commémoration de la Journée internationale de la fille, dont la célébration inaugurale, la semaine dernière, a marqué une étape importante pour souligner la vulnérabilité des filles et le besoin de renforcer l’action mondiale pour la protection de leurs droits.  


Mme FOROUZANDEH VADIATI (République islamique d’Iran) a déclaré que chaque enfant rêvant d’un avenir meilleur et de réaliser ses aspirations, investir dans l’enfance n’était pas un choix mais une obligation.  En dépit des avancées considérables dans la promotion et la protection de l’enfance, des défis sérieux persistent dans le monde entier. 


Elle a fait référence au rapport du Rapporteur spécial sur les exécutions arbitraires, sommaires et extrajudiciaires au Conseil des droits de l’homme dans lequel il est fait état d’assassinats ciblés d’enfants et de femmes dans le monde à travers l’utilisation de raids nocturnes menés par les États-Unis.  Ces raids effectués en 2011 ont tué environ 600 personnes en l’espace de trois mois, ce qui, a-t-elle dit, risque de créer un précédent dans les meurtres ciblés d’enfants sur le territoire d’autres États.  Elle a encouragé la Représentante spéciale du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé à examiner cette question dans son prochain rapport à l’Assemblée générale.  


La déléguée a également souligné que des actes terroristes dans le monde, en particulier ceux dus au terrorisme d’État, rendaient les enfants chaque fois plus vulnérables.  Elle a cité l’exemple des enfants des scientifiques iraniens assassinés, qui ont rencontré le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, à l’occasion du seizième Sommet du Mouvement des pays non alignés à Téhéran. 


Mme ELAINE TEO (Singapour) a constaté qu’à présent, la Convention relative aux droits de l’enfant était l’une des conventions les plus largement acceptées par les États Membres.  Rappelant les défis qui ont jalonné l’histoire de Singapour, en particulier au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et des premières années de l’indépendance caractérisées par une instabilité politique et les incertitudes typiques d’un petit État insulaire sans ressources naturelles. 


La représentante a souligné que le Gouvernement s’était néanmoins efforcé de veiller à affronter les difficultés relatives au développement et à garantir les droits fondamentaux de l’enfance.  Aujourd’hui, a-t-elle déclaré, le Rapport mondial sur la concurrence concernant la qualité de l’éducation place Singapour parmi les plus performants en termes de capacité à répondre aux besoins d’une concurrence économique.  Les enfants, qui ont des capacités différentes, ont la possibilité d’optimiser leur potentiel à tous les niveaux du système éducatif, a-t-elle dit. 


M. DEREK O'BRIEN, membre du Parlement de l’Inde), a souligné que son pays comptait 400 millions d’enfants et de jeunes de moins de 18 ans.  L’Inde produit 40% des vaccins utilisés dans le monde, a-t-il noté avec fierté.  La Charte nationale pour les enfants, adoptée en 2004, englobe la santé, l’éducation, la protection contre l’exploitation sexuelle et d’autres formes d’abus, la protection des fillettes et des enfants handicapés, ainsi que le bien-être des enfants marginalisés.  Les services intégrés de développement de l’enfant profitent à 78 millions d’enfants indiens de moins de 6 ans en matière de nutrition, de santé et d’éducation.  


Plusieurs programmes ont été mis en œuvre pour lutter contre la mortalité infantile en Inde, a poursuivi M. O’Brien.  C’est ainsi qu’une action conjointe avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et le Rotary International a permis l’élimination de la polio en 2011.  La Constitution prévoit que l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.  En vertu d’un partenariat entre les secteurs public et privé, les écoles privées doivent réserver 25% de leurs places à des enfants issus de milieux défavorisés.  


Par ailleurs, pour compléter le travail de la Commission pour la protection des droits des enfants établie en 2007, le Gouvernement a lancé en 2009 un programme visant à protéger les enfants contre certaines infractions qui ne sont pas couvertes par la loi, notamment en matière de violence sexuelle et de traite des enfants.  En outre, a expliqué le délégué, le travail des enfants de moins de 14 ans est strictement interdit.  Enfin, l’Inde célèbre désormais la Journée nationale de la fille le 24 janvier. 


M. HÉCTOR VIRGILIO ALCÁNTARA (République dominicaine) a déclaré que le pays s’était doté d’un Code de protection et de droits fondamentaux des garçons, des filles et des adolescents.  D’autre part, les statistiques d’un programme de vaccination élargi ont montré une augmentation considérable de la couverture pour les enfants de moins d’un an contre des maladies évitables. 


Cependant, beaucoup d’enfants dominicains pâtissent de problèmes nutritionnels et de déficiences en vitamines, comme c’est le cas dans la majeure partie des pays en développement, a-t-il remarqué.  Dans le cadre des réformes dans l’enseignement, un vaste programme de classes mobiles a été lancé dans tout le pays.  Une ligne téléphonique est également en place pour dénoncer tout abus contre les enfants. 


M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a assuré que l’élimination de toutes les formes de violence contre les enfants était une priorité de son gouvernement, se félicitant de l’étroite collaboration entre l’Union africaine et le Comité africain chargé des droits et du bien-être de l’enfant, d’une part, et la Représentante spéciale chargée de la question de la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, d’autre part.  L’Angola est particulièrement satisfait d’avoir animé de concert avec la Représentante spéciale le lancement de l’étude sur la protection contre les pratiques nocives dans les systèmes juridiques pluriels, à l’occasion de la Journée internationale de la fille.  Ce document identifie des développements positifs importants ainsi que des bonnes pratiques dans les constitutions et législations nationales, a-t-il relevé. 


M. Martins a assuré que les pratiques nocives étaient relativement rares en Angola.  À une échelle très réduite, des enfants ont parfois été accusés de sorcellerie, ce qui a pu entraîner des abus voire des abandons.  Le droit angolais a prééminence sur les pratiques traditionnelles, ce qui contribue à diminuer l’impact de celles-ci, a-t-il expliqué.  Les organisations de la société civile sont mises à contribution pour tâcher de les éliminer complètement.  


Par ailleurs, le représentant a signalé que l’Angola avait adopté un Code de bonne conduite touristique contre l’exploitation sexuelle des mineurs.  Les contrôles aux aéroports et aux frontières ont été renforcés, un document spécifique étant exigé pour faire sortir un enfant du territoire, afin d’empêcher le trafic de mineurs. 


M. KANYA KHAMMOUNGKHOUN (République démocratique populaire lao) a appelé la communauté internationale à se conformer à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs.  Il a assuré que son pays portait une attention particulière en matière de traite et d’exploitation sexuelle des enfants.  L’éducation a fait l’objet de lois diverses visant à améliorer le taux de scolarisation et favorisant l’autonomisation des enfants de la République démocratique populaire lao.  


De plus, a-t-il dit, le Gouvernement a créé une Commission nationale des mères et des enfants dont le mandat est de défendre les droits des enfants et d’établir des lignes directrices ainsi que des recommandations politiques.  Cette Commission est présente dans tout le pays et vise à assurer que les mères et les enfants du pays soient au centre des politiques de développement de la République démocratique populaire lao.  


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a affirmé que son pays était pleinement engagé dans les efforts menés par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en matière de protection des droits des enfants, notamment son plan d’action et cadre stratégique pour le bien-être social.  Il a également salué la création d’une base de données en coopération avec l’UNICEF visant à répertorier et analyser les violences, la traite et l’exploitation sexuelle dont sont victimes les enfants.  Cette base de données, a-t-il déclaré, est également accompagnée de campagnes visant à améliorer l’accès à la protection sociale et renforçant les poursuites contre les auteurs de violence domestique et sur le lieu de travail dont souffrent les enfants et les adolescents.  


Le délégué a également salué l’Initiative du Secrétaire général « L’éducation avant tout » et a affirmé que l’éducation des enfants était à son sens une obligation.  Il a souligné la nécessité de permettre aux jeunes filles de s’émanciper, par l’éducation notamment, afin de faire reculer durablement le phénomène des mariages forcés.  Il s’est félicité de la mise en œuvre de campagnes de lutte en la matière et a rappelé que son pays menait des initiatives de sensibilisation et d’information des adolescentes en matière de santé reproductive.  Il a enfin souligné que son gouvernement avait lancé un programme prévoyant une scolarisation obligatoire pendant neuf ans et entendait désormais étendre cette durée à 12 ans. 


Mme BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que, dans le cadre de sa politique de coopération internationale, son pays s’était investi en faveur de la protection des enfants et des femmes, particulièrement dans le domaine de la santé.  Ces interventions ciblent principalement les populations les plus défavorisées dans les zones rurales, notamment.  Monaco continue de s’engager à améliorer la santé maternelle en appuyant des programmes de santé reproductive dans les pays qui souffrent de ce manque de services.  


Elle a rappelé qu’en septembre dernier, Monaco avait participé à l’initiative de l’UNICEF « Une promesse renouvelée » pour intensifier son action pour la survie des mères et des enfants, renforcer la coopération et mettre fin aux décès liés à des causes évitables.  Elle a également mis en relief les actions visant à la lutte contre la traite des êtres humains et appuyé la cohérence des efforts conjoints entrepris contre ce trafic par notamment l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Alliance contre la traite des personnes dans son ensemble. 


Elle a également rappelé la tenue dans son pays en novembre 2011 de la Conférence « Monaco+5 » qui a permis d’évaluer les progrès depuis le lancement du Programme « Construire une Europe pour et avec les enfants » (2006), et définir les priorités de la prochaine stratégie du Programme dans le domaine des droits de l’enfant 2012-2015.


Mme CARLA ESPÓSITO (Bolivie) a souligné le rôle des parents et des familles dans l’épanouissement des enfants et salué le « long chemin parcouru » pour la promotion des droits des enfants notamment en matière de ratification des conventions et d’incorporation de leurs dispositions dans les législations du pays.  Elle a par ailleurs estimé que « les autres droits dépendent du droit fondamental à l’éducation ». « Si un enfant n’a pas accès à l’éducation, il ne pourra mener une vie épanouie et avoir accès aux opportunités de développement économique, social et intellectuel. » 


La déléguée a, en outre, déploré l’ampleur des efforts restant à accomplir en matière de scolarisation.  Elle a attribué ces problèmes aux difficultés économiques des parents qui poussent les enfants à travailler le matin et à n’aller à l’école que l’après-midi.  En conséquence, a-t-elle expliqué, les enfants « perdent souvent pied et quittent le système scolaire ».  Elle a affirmé que son gouvernement était parvenu à faire reculer l’abandon scolaire grâce à un système de bourses dont bénéficient 1,8 million d’enfants boliviens.  Sur le thème de la malnutrition, elle a dit que le Gouvernement était parvenu à réduire de 20 à 9% le taux de malnutrition pour les enfants de moins de 2 ans. 


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a affirmé que le rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants offrait de nouvelles pistes pour un débat approfondi sur la situation mondiale des enfants.  Il a salué les efforts tendant au raffermissement des mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour garantir les droits de l’enfant. Le représentant a encouragé à ne pas perdre de vue les efforts nationaux. 


Dans son pays, a-t-il dit, la loi sur les soins et la protection de l’enfant est la plateforme de base pour répondre aux besoins en termes de santé, d’éducation, de culture et religion, ainsi que des obligations des parents ou de leurs substituts dans la garantie du respect de tous les droits de l’enfant.  Une agence nationale a été mise sur pied pour traiter de la négligence et des abus à l’encontre des enfants. 


Les défis financiers et autres persistent, et la violence demeure une sérieuse source de préoccupation.  Le Gouvernement a adopté un plan quinquennal pour remédier à la violence qui met l’accent sur les partenariats privé-public, la prévention et les moyens de s’attaquer efficacement et collectivement à la violence qui prévaut dans la société. 


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a affirmé que son pays avait ratifié la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuels, ainsi que le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.  Malte a également signé récemment le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications. 


Le Gouvernement maltais a accédé à la Convention concernant la compétence, la loi applicable, la reconnaissance, l’exécution et la coopération en matière de responsabilité parentale et de mesures de protection des enfants, a ajouté le représentant.  Depuis la création du Bureau du Commissaire pour les enfants en 2003, Malte a renforcé la promotion et la protection des droits et des intérêts des enfants.  Un plan national d’action a aussi été lancé pour évaluer l’impact des changements économiques, sociaux et démographiques sur les enfants.  Enfin, une loi relative à la protection des mineurs a introduit un système de listes recensant les auteurs d’infractions pénales à l’encontre de mineurs. 


Mme FATIMA ALFEINE (Comores) a affirmé que les réalités de l’Afrique subsaharienne rappelaient le chemin qu’il restait à parcourir.  Pour briser le cycle intergénérationnel de l’extrême pauvreté, elle a expliqué que les enfants n’étaient pas pauvres par eux-mêmes et qu’il était nécessaire de traiter cette problématique d’une manière systémique, qui prenne en compte un certain nombre de facteurs clefs, y compris ceux de la situation familiale, de l’environnement communautaire et des questions liées aux changements climatiques. 


Aux Comores, l’accent a été mis sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile et, depuis mars 2009, un numéro gratuit a été mis en service pour obtenir toute information sur le VIH/sida.  Une stratégie nationale axée sur les enfants vulnérables a permis la création de trois services d’écoute, la nomination de juges pour enfants et la création de tribunaux pour mineurs.  Les axes stratégiques offrent des pistes aux institutions et aux acteurs de la société civile impliqués dans les activités touchant aux enfants, a-t-elle précisé. 


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) s’est réjoui du fait que le taux de mortalité infantile ait diminué de 60% dans son pays, mais a reconnu dans le même temps qu’il avait fallu des décennies pour y parvenir.  Un enfant sur cinq dans les pays en développement souffre de malnutrition, a-t-il déploré, avant de préciser que son pays ne parviendrait pas à remplir l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à la scolarisation des enfants d’ici à 2015.  Il a cependant souligné que son gouvernement menait une politique de l’éducation pour tous mettant l’accent sur les fillettes aux niveaux primaire et secondaire. 


Le représentant a, par ailleurs, abordé la question de la malnutrition.  « Les mères mal-nourries donnent naissance à des bébés mal-nourris », a-t-il dit, en rappelant la mise en œuvre de programmes pour les mères pauvres qui allaitent.  Il a salué l’action des Nations Unies qui a permis, selon elle, de faire reculer la malnutrition de 42 à 36%.  Il a conclu en réaffirmant avec force l’importance que joue selon lui la famille.  « La famille est le fondement de base d’un développement épanoui et durable des enfants et nous devons donc défendre ses valeurs et réaffirmer son importance », a-t-il insisté. 


Mme PETUNIA LINDIWE MNDEBELE (Swaziland) a, pour preuve de l’engagement de son pays dans la promotion des droits des enfants, fait état de la création d’une unité de coordination nationale qui vise à la mise en œuvre de politiques et de mesures à même de promouvoir efficacement ces droits.  De même, des centres de quartiers apportent un soutien médical et psychosocial aux orphelins.  Elle a souligné que ces centres mettaient l’accent sur les filles et leur développement psychosocial. 


Elle a également réaffirmé le rôle crucial joué par la famille dans le développement des enfants.  Malheureusement, a-t-elle déploré, « la famille étendue traditionnelle qui a longtemps fait office de filet de sécurité pour les orphelins est sujette à de très grandes difficultés causées par l’impact dévastateur des épidémies de VIH/sida ».  Elle a assuré que son gouvernement menait des initiatives conjointes avec les chefs traditionnels, les institutions religieuses et la société civile pour placer l’enfant au cœur des politiques publiques.  Elle a par ailleurs alerté sur les dangers de la pornographie mettant en scène les enfants, notamment sur Internet qui la propage « comme une peste ». 


M. JOHN GILROY (Irlande) a déclaré qu’au cours de décennies écoulées, son pays avait tiré des enseignements du passé pour se doter d’un cadre solide qui a abouti à l’élaboration du Programme national pour le changement en faveur de l’enfance et à la réforme des services de protection sociale.  Le nouveau cadre comprend un ministère de l’enfance et des affaires de la jeunesse et un médiateur indépendant dont les prérogatives s’étendent aux enquêtes sur les plaintes reçues.  


Par ailleurs, un agenda exclusif de recherche a été mis en place afin d’orienter les priorités nationales et la prise de décisions.  Des réformes importantes ont également été entreprises dans le système de justice juvénile, tandis que des conseils locaux des jeunes, un parlement des jeunes et des mécanismes de consultation ont été établis pour garantir que leurs voix soient directement entendues et qu’ils participent dans l’élaboration des politiques et des services les concernant. 


En matière de coopération internationale et notamment dans le cadre de l’aide publique au développement (APD), l’Irlande a centré ses efforts sur l’éducation, la lutte contre la faim et la santé.  Par exemple, l’une de ses priorités en Zambie est la malnutrition chronique, à l’origine d’environ 50% des décès des enfants de moins de 5 ans.  Le programme de développement de l’Irlande appuie l’initiative du Gouvernement zambien visant à offrir des subventions aux ménages pauvres pour acheter de la nourriture.  Il a annoncé que son pays appuierait également des programmes de réintégration et de réinsertion des enfants soldats en Sierra Leone pour une formation professionnelle et technique.  


M. DEEPAK DHITAL (Népal) a affirmé que la Constitution provisoire de 2007 de son pays protégeait le droit des enfants, notamment ceux des enfants vulnérables, handicapés ou victimes de conflit.  Il a souligné que le Népal s’efforçait de faire passer le taux de vaccination de 83% actuellement, à 100%, et que les soins de santé de base pour les femmes et les enfants étaient gratuits, de même que les services de maternité.  Le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans est passé de 91 à 54‰ entre 2001 et 2011, s’est-il par ailleurs félicité. 


M. Dhital a ensuite observé que son pays avait mis sur pied un Plan national pour l’élimination du travail d’enfant, qui couvre la période 2011-2020.  Un Plan national d’action sur l’éducation pour tous pour la période 2001-2015 est en cours de mise en œuvre, de même qu’un projet de réforme du secteur scolaire.  Le représentant a précisé que le Népal attachait une attention particulière à ce que les filles, les enfants défavorisés ou issus de minorités ethniques aient accès à une éducation primaire libre et gratuite. 


Mme MARIE-FRANCOISE BERNADEL (Haïti) a observé qu’en raison du nombre élevé d’enfants, ou de faibles moyens, beaucoup de familles se voyaient souvent obligées de contraindre certains d’entre eux à effectuer des travaux domestiques, une situation qui a un impact négatif sur le taux des enfants scolarisés dans le pays.  Le phénomène de la domesticité infantile a malheureusement des racines économiques, a-t-elle déploré, ajoutant que, soucieuses de garantir l’éducation et la survie de leurs enfants, les familles rurales les confient à un parent ou à une relation vivant en ville, en contrepartie de travaux domestiques. 


Citant la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants, elle a estimé que celui-ci était provoqué pour une large part par la pauvreté.  Selon Mme Bernadel, la solution réside dans une croissance économique soutenue menant au progrès social et, en particulier, à l’atténuation de la pauvreté et à l’éducation universelle.  Elle a affirmé qu’en janvier 2012, le Gouvernement avait officiellement mis en œuvre le programme « Aba Grangou », une initiative qui vise à réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim d’ici à la fin 2016, et à éradiquer la faim et la malnutrition d’ici à 2025.  


Mme TANISHA HEWANPOLA (Australie) a félicité le Secrétaire général pour son ambition de créer une alliance mondiale pour la protection des enfants et a invité tous les États Membres à ratifier les conventions relatives à la protection des enfants.  Elle a également souligné que son pays avait renforcé ses politiques et créé un commissariat national pour la défense des droits de l’homme qui organise des campagnes de sensibilisation et effectue des recherches sur le plan éducatif. 


« La défense des enfants autochtones est une priorité de notre stratégie pour assurer l’accès de tous les enfants à la santé et à l’éducation », a-t-elle assuré.  Elle a en outre salué le travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés.  « Nous le félicitons d’avoir incorporé leur défense dans ses activités », a-t-elle déclaré.  Elle a également affirmé souhaiter coopérer avec les États Membres pour que les droits des enfants puissent être traités de façon prioritaire sur le plan international.  


Mme MÉLAINE AURESTIE NSATOUNKAZI MPOMBO (Congo) a souligné l’importance de l’enfant dans la culture de son pays et détaillé les lois et mesures qui ont été adoptées pour « garantir la survie, le développement et le bien-être de l’enfant ».  Elle a fait état, notamment, de l’élaboration d’un manuel d’identification de prise en charge des enfants victimes de la traite, la formation des agents de la police et de la gendarmerie nationales dans la lutte contre la traite des personnes ainsi que la gratuité de l’enseignement jusqu’à l’âge de 16 ans.  


La représentante a également évoqué d’autres actions en cours de réalisation, dont l’élaboration d’un texte sur la création et le fonctionnement d’un observatoire national de l’enfance ainsi que l’élaboration et la validation des textes d’application de la loi portant protection de l’enfant.  Elle a en outre signalé à la Commission que la traite des enfants était le fait de communautés étrangères qui sont implantées dans le pays.  


Mme MALAK SALIM (Libye) a déclaré que son pays sortait d’une guerre menée par le dictateur Qadhafi contre le peuple libyen, qui n’a pas hésité à enrôler des enfants âgés de moins de 18 ans, contrevenant ainsi au droit international humanitaire.  Son régime a utilisé les écoles et les hôpitaux comme des dépôts d’armes et comme des points d’attaques. 


Confirmant l’importance que revêt pour le Gouvernement actuel l’éducation des enfants, le représentant a affirmé que des classes mobiles avaient été créées.  Des projets de promotion et de protection sociale veillent en particulier à protéger les enfants par la formation de travailleurs sociaux et de travail de proximité avec les familles.  Les assistants sociaux interviennent dans tous les secteurs liés à l’enfance.  D’autres maladies transmissibles sont en passe d’être contrôlées, a-t-elle précisé.  Les institutions et la société civile, qui sont une nouveauté dans le pays, jouent également un rôle déterminant à ce propos, a-t-elle conclu. 


M. KOKOU NAYO MBEOU (Togo) a affirmé que son pays avait été le dix-neuvième à devenir partie, en 1990, à la Convention relative aux droits de l’enfant, et qu’il avait ratifié en 2000 et 2005 ses Protocoles facultatifs.   « L’objectif de mettre en 2010 fin à la pratique des mutilations génitales féminines est loin d’être atteint », a regretté M. MBeou.  Pour interdire cette pratique, le Togo a mis en œuvre une politique nationale en 1998 et adopté, le 6 juillet 2007, une loi créant le Code de l’enfant qui rassemble toutes les dispositions juridiques pertinentes.  Le Gouvernement a ainsi entrepris toute une série d’actions sur le terrain avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a-t-il précisé, telle la mise en œuvre de mesures d’accompagnement des exciseuses.  


Toutefois, malgré les efforts consentis, il existe des poches de résistance, a-t-il regretté, en raison de l’absence d’une réglementation régionale.  C’est pourquoi le Togo soutiendra toute initiative régionale ou continentale qui permettra d’éradiquer le fléau de l’excision.  « Il va de l’avenir de nos nations unies d’avoir des femmes et des jeunes filles épanouies dans leur corps et leur esprit », a-t-il lancé. 


Près de 2 enfants sur 5 dans le monde n’ont pas été enregistrés à l’état civil, a poursuivi le délégué.  Marginalisés dès la naissance et dépourvus d’existence juridique, ces enfants sont particulièrement vulnérables.  Conscient de cette situation, le Togo organise chaque année des campagnes et des enregistrements d’enfants, a-t-il dit.  En raison de sa situation géographique et de son climat, le Togo est fortement touché par le paludisme, a-t-il poursuivi.  Pour y faire face, le Gouvernement distribue, depuis plusieurs années, des moustiquaires imprégnées, et a lancé, le 4 octobre 2012, une campagne de diagnostic et de traitement gratuit.  Le succès de cette campagne est tributaire de l’apport des partenaires bilatéraux et multilatéraux, a-t-il rappelé.  


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a fermement condamné l’avortement, étant donné la place centrale que le respect et le droit à la vie humaine occupent dans la Constitution ivoirienne qui, par ailleurs, abolit la peine de mort.  Le Gouvernement a pris des mesures spécifiques pour l’identité dès la naissance en restaurant les services de l’état civil dans les régions touchées lors de la crise qu’a connue le pays, et un travail de modernisation de ses services est actuellement en cours.  Dans le domaine de l’éducation, en réponse au déficit d’infrastructures créé ces 10 dernières années, les principaux objectifs visent à garantir l’accès à une offre de qualité.  Le pays a également mis en place un système de soutien psychosocial aux enfants déplacés internes sur les sites et en famille d’accueil, et facilité la réouverture des écoles précédemment fermées du fait du conflit postélectoral de 2010-2011.  En outre, l’enseignement des droits de l’homme a été introduit, cette année, dans les programmes scolaires.  


Le représentant a précisé qu’en matière de l’accès des enfants aux soins de santé, qui bénéficie de l’appui de certaines organisations non gouvernementales, dont la Fondation enfants de l’Afrique, un hôpital de référence pour les mères et les enfants est en cours de construction.  Ce projet contribuera à réduire la morbidité et la mortalité maternelle, néonatale, infantile et juvénile et permettra d’améliorer l’offre des soins de santé de qualité pour le couple mère-enfant, a-t-il commenté. 


Rappelant que la Côte d’Ivoire avait été exposée sur la scène internationale, pendant plus d’une décennie, comme un pays d’exploitation abusive de la main-d’œuvre enfantine, notamment dans la production du cacao dont il est le premier producteur mondial, M. Bamba a souligné qu’un comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants avait été constitué et qu’un Plan national de lutte contre le travail des enfants avaitº été adopté pour la période 2012-2014. 


Mme FATIMA RACHID MOHAMED (Bahreïn) a présenté plusieurs mesures prises par son pays pour garantir les droits des enfants, dont l’adoption, en août de cette année, d’un Code de l’enfant, premier du genre, qui se décline en 69 articles régissant les droits des enfants bahreïnis et visant à l’établissement d’un environnement propice à leur développement, en tenant compte de leur intérêt supérieur.  Le législateur a assorti cet instrument de mécanismes d’application par la création d’une Commission nationale de l’enfance chargée de la conception des stratégies en faveur de l’enfance, d’identifier les défis et les besoins essentiels, et de rechercher les solutions idoines. 


Un Ministère du développement a créé en 2007, tandis que la Fondation royale de bienfaisance s’occupe des enfants vulnérables, maltraités et handicapés en prodiguant notamment des soins et un appui psychologique et matériel.  Elle a annoncé que son pays avait soumis la candidature de Mme Amal Al Dosari au Comité des droits de l’enfant, en formant l’espoir que les États l’appuieront lors des élections, le 18 décembre prochain. 


Mme NELI SHIOLASHVILI (Géorgie) a déclaré que l’amélioration du cadre législatif en matière de protection sociale des enfants et la mise en œuvre de leurs droits en pratique constituaient une des priorités du Gouvernement de Géorgie, État partie à plusieurs instruments internationaux pertinents.  Cette priorité a de nouveau été soulignée dans le premier rapport national de la Géorgie, publié dans le cadre de l’examen périodique universel, a-t-elle encore dit. 


Depuis de nombreuses années, le Gouvernement a aussi mis en œuvre des programmes en faveur des enfants les plus vulnérables, notamment ceux vivant dans la rue.  Un système alternatif incluant la garde par les proches parents, les familles d’accueil, la réintégration ou l’adoption a en outre été établi et mis en œuvre depuis 2004. 


La représentante a ensuite reconnu que, malgré ces progrès, de nombreux défis persistaient.  Certains sont hors du contrôle gouvernemental, a-t-elle ajouté, citant le cas des enfants vivant, a-t-elle dit, dans le district de Gali, en « Abkhazie occupée ».  Ces enfants veulent recevoir une éducation en langue géorgienne et cela leur est refusé, a poursuivi la représentante.  L’intervention proactive de la communauté internationale et en particulier des agences spécialisées des Nations Unies reste la seule solution pour résoudre ces questions de violations des droits de l’enfant, a conclu la déléguée géorgienne. 


M. ANDRÉS FIALLO (Équateur) a souligné l’élan donné aux politiques intersectorielles et aux activités concrètes de mise en œuvre du Plan national du « Bien-vivre », mis en place par son pays depuis plusieurs années.  Il a annoncé que son pays avait décidé d’adhérer au troisième Protocole se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de communications.  


Après avoir estimé qu’une des conséquences les plus néfastes du néolibéralisme était la propagation du travail infantile, ce qui constitue une violation flagrante des droits des filles et des garçons, il a affirmé que son pays avait lancé, en 2007, une campagne nationale en vue de l’élimination du travail des enfants.  En dépit des écueils, les résultats sont d’ores et déjà historiques dans le domaine de la santé et de l’éducation, a-t-il dit.  


Le représentant a plaidé en faveur des enfants handicapés et a rappelé qu’à l’occasion du débat général sur le développement social la semaine dernière, l’Équateur avait exhorté la communauté internationale à s’engager à mettre sur pied des programmes spécifiques pour ce groupe vulnérable, et à inclure cette problématique dans l’Agenda international pour le développement au-delà de 2015.  En conclusion, il a invité les États Membres à appuyer la candidature de Mme Sara Oviedo au Comité des droits de l’enfant, estimant qu’elle apportera une contribution importante aux travaux de cet organe. 


M. HTIN LYNN (Myanmar) a affirmé que, plus tôt cette année, son pays avait adhéré au Protocole de la Convention relative aux droits de l’enfant.  « Nous continuons à faire des efforts, et les résultats seront bientôt visibles », a déclaré M. Lynn, en présentant le Plan d’action national pour l’enfance (2006-2015) actuellement en cours au Myanmar.  


L’un des objectifs du Myanmar est d’en finir avec le recrutement de mineurs dans l’armée, conformément à l’accord signé entre ce pays et les Nations Unies, le 27 juin 2012, a souligné M. Lynn.  Un plan d’action a été mis sur pied dans ce sens, la délégation du Myanmar précisant qu’il donnait des résultats, puisque « 42 recrues mineures ont déjà été identifiées et rendues à la vie civile le 3 septembre 2012 ».  


Le plan d’action visant à débarrasser l’armée de recrues mineures a été prévu pour une durée de 18 mois.  « À la fin du processus, les Forces armées du Myanmar ne compteront plus de mineurs dans leurs rangs », a promis la délégation du Myanmar. 


M. SEMERE AZAZI (Érythrée) a évoqué les résultats enregistrés par son gouvernement en matière de traitement des maladies virales et infectieuses des enfants.  Il a affirmé que le taux de prévalence du virus VIH/sida était passé de 2,4% en 2002 à 1% actuellement.  La mortalité infantile a par ailleurs été réduite de 57,4% entre 1990 et 2010.  Il s’est ainsi montré optimiste concernant la perspective de voir son pays atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement concerné d’ici à 2015.  Il a, à ce titre, salué l’action de l’UNICEF et remercié l’ONU pour ses efforts en matière d’assistance financière et technique. 


Le représentant a également estimé que la réduction de la mortalité infantile ne pouvait être assurée par la seule facilitation de l’accès à la santé mais aussi par une croissance économique et une nutrition suffisante renforcée par une stratégie de sécurité alimentaire.  Les efforts menés par son pays en la matière ont permis, selon lui, de réduire le taux d’enfants en sous-poids qui est désormais sous le seuil de 10% fixé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). 


Mme NGUYEN CAM LINH (Viet Nam) a réaffirmé que, depuis son adhésion à la Convention relative aux droits de l’enfant, son pays avait procédé à l’harmonisation de son arsenal législatif de protection des droits des enfants et refondu l’action de nombreuses agences gouvernementales vers la réalisation de ces objectifs.  Elle a également insisté sur les efforts mis en œuvre pour promouvoir la participation des enfants à la vie sociale et politique du pays.  Des milliers de clubs et de centres d’accueil ont été créés afin de donner à la jeunesse vietnamienne une opportunité d’être consultée et informée sur des sujets allant de la santé reproductive aux changements climatiques en passant par l’art et la lutte contre la drogue.  


Sur le thème de la violence commise contre les enfants, la représentante a exprimé la préoccupation de son pays quant à l’émergence de nouvelles formes donnant à ce phénomène une dimension internationale et protéiforme nécessitant une coopération accrue.  Ces violences peuvent se traduire, a-t-elle poursuivi, par l’exploitation sexuelle et la traite mais aussi par la mutilation génitale féminine et les violences domestiques.  Elle a souligné l’engagement de son pays pour coopérer avec la communauté internationale dans ses efforts d’éradication des atteintes aux droits des enfants.  


M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a déclaré que son gouvernement avait fait des efforts énormes pour répondre aux besoins des enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur, groupe vulnérable qui se retrouve dans une situation récurrente de déplacement massif.  Le Gouvernement demeure très préoccupé par le problème et n’épargne aucun effort pour leur garantir leur droit inaliénable au retour dans leurs terres d’origine, a-t-il affirmé.  Le pays souffre des conséquences d’un conflit armé, a-t-il dit, en invitant à combattre l’impunité par tous les moyens.  Il s’est félicité du fait que des mesures et initiatives remarquables et courageuses à l’échelle internationale aient permis la libération d’enfants dans les situations de conflit. 


De son côté, le délégué de la jeunesse de l’Azerbaïdjan a constaté que 25 000 enfants mouraient tous les jours à cause de la pauvreté dans le monde et 270 millions d’enfants n’avaient pas accès aux services de base, alors que plus de 100 millions n’ont toujours pas accès à l’éducation, selon le rapport de l’UNICEF.  Ces statistiques montrent que les enfants sont confrontés à une situation alarmante et que les gouvernements et la société civile doivent réagir efficacement. 


Au niveau national, plusieurs lois de protection des enfants ont été adoptées pour favoriser la défense de leurs droits fondamentaux.  Il a souligné qu’avec le soutien du secteur privé et des organisations de la société civile, des abris ont été construits pour les enfants de la rue.  


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a expliqué que son pays avait promulgué un ensemble de lois pour sauvegarder les droits des enfants et les protéger de la discrimination et de la violence.  Les foyers de placement, l’adoption, les enlèvements, les tribunaux pour enfants, les tests ADN, la traite des personnes, l’âge minimum d’admission à l’emploi et la violence dans la famille sont autant de questions qui sont couvertes par le droit trinidadien. 


Le Plan national d’action pour le développement de l’enfant 2012-2016 s’attache à promouvoir le bien-être des enfants, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’éducation.  Trinité-et-Tobago a dépassé les deuxième et troisième Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en assurant l’éducation primaire et secondaire pour tous et en éliminant les disparités entre les sexes à tous les niveaux de l’enseignement. 


Par ailleurs, M. Charles a déclaré que les maladies non transmissibles, comme le diabète, continuaient de poser un défi, notamment chez les enfants.  Enfin, Trinité-et-Tobago a lancé des initiatives pour aider les écoliers malvoyants et malentendants et attend avec impatience la Réunion de haut niveau sur les handicaps et le développement en 2013. 


Mme ANN DEER, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rappelé que les enfants souffraient des conséquences directes des conflits armés et d’autres situations de violence.  Ils risquent d’être recrutés par des forces ou des groupes armés, d’être emprisonnés et de subir des atteintes à leur intégrité physique, ou encore d’être violés ou tués.  Les enfants peuvent également être déplacés, perdre leur famille ou se retrouver séparés d’elle, être témoins d’actes de violence traumatisants ou même y participer.  Le CICR entreprend un certain nombre d’activités pour protéger ou aider ces enfants. 


Mme Deer a choisi d’attirer l’attention de la Commission sur la question de « l’accès des enfants à l’éducation dans les conflits armés ».  Selon un rapport de l’UNESCO, 40% des enfants qui n’étaient pas scolarisés en 2011 vivaient dans des pays affectés par un conflit.  Les violations du droit humanitaire créent un climat général d’insécurité qui a un effet négatif direct sur l’accès des enfants à l’éducation, a-t-elle insisté.  Lors de la trente et unième Conférence de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, l’année dernière, les États ont adopté un plan d’action sur quatre ans qui vise notamment à protéger l’éducation pendant les conflits armés.  


Le CICR appelle donc toutes les parties à un conflit armé à respecter les enfants et les enseignants, de même que les établissements scolaires.  En outre, les enfants qui ont été illégalement recrutés par des forces ou des groupes armés, et qui sont accusés d’avoir commis des crimes lors d’un conflit, devraient avant tout être traités comme des victimes, a conclu Mme Deer. 


Mme ALICIA GOMEZ-RECIO, de l’Ordre de Malte, a souligné que 40% des décès d’enfants de moins de 5 ans se produisaient au cours des 28 premiers jours de leur vie, et que 75% des morts de nouveau-nés avaient lieu au cours de leur première semaine de vie.  Elle a affirmé que l’Ordre de Malte avait renforcé son programme de formation de sages-femmes au Soudan du Sud et récemment ouvert une nouvelle maternité en Haïti.  Mme Gomez-Recio a également évoqué les problèmes liés à la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, signalant que 1 000 enfants contractaient cette infection chaque jour, que ce soit au cours de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement.  Elle a ajouté que les programmes de prévention de la transmission de la mère à l’enfant lancés par l’Ordre de Malte en Argentine, en Angola, en Afrique du Sud et au Cambodge étaient une réussite. 


Un nombre trop important de décès d’enfants est également dû à la malnutrition, a poursuivi l’observatrice de l’Ordre, précisant que l’hôpital de Maracha en Ouganda accueillait 30 enfants mal-nourris par mois.  En moyenne, 90% d’entre eux sont guéris et peuvent regagner leur foyer, s’est-elle félicitée.  Mme Gomez-Recio a ensuite souligné que la bonne alimentation de la mère pendant la grossesse était essentielle au bon développement de l’enfant.  Elle a dit que l’Ordre de Malte avait lancé un nouveau projet au Cambodge au mois d’août pour répondre aux causes et aux conséquences de la malnutrition.  Elle a également insisté sur la nécessité d’accorder une attention particulière à la situation des fillettes, expliquant que sa délégation appuyait leur participation à des programmes télévisuels dans des pays comme l’Afghanistan afin de rehausser leur statut social. 


M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a affirmé que 215 millions d’enfants dans le monde étaient pris au piège du travail, une situation, qui, a-t-il dit, nécessite une action urgente.  Il a fait état des différentes conventions de l’OIT concernant la protection de l’enfance, en particulier la Convention sur l’âge minimum pour l’emploi (no.138), et celle sur les pires formes de travail des enfants (n.182).  L’observateur a noté qu’au cours de la dernière décennie, environ 70 pays avaient formulé une politique nationale sur le travail des enfants, tandis que 90 plans nationaux d’action ont été adoptés par les États pour combattre les pires formes de travail.  S’attaquer au travail des enfants est à la fois une question des droits de l’homme et de justice sociale, a souligné M. Cassidy, en recommandant une accélération des progrès en termes de protection.  


L’observateur a particulièrement insisté sur l’adoption et l’application des conventions de l’OIT sur le travail des enfants par le truchement de politiques nationales et de programmes reposant sur une approche intégrée.  Il a notamment recommandé un renforcement des normes et conditions de sûreté sur le lieu de travail et de santé de tous les travailleurs, avec des filets de sécurité spéciaux pour les enfants.  En tout état de cause, a-t-il conclu, la communauté internationale est en mesure d’atteindre l’objectif ultime d’un monde exempt de travail des enfants. 


Droits de réponse


La représentante de la Finlande a exercé son droit de réponse à propos de la déclaration de la Fédération de Russie.  Elle a affirmé qu’il incombait d’abord aux États de prendre en considération l’intérêt supérieur.  Elle a souligné que cette considération était au cœur des législations finlandaises qui respectent les droits de chaque enfant sans discrimination d’origine ou de nationalité. 


La délégation de la Fédération de Russie a redit que la privation de la tutelle des familles de certains enfants représentait un traumatisme moral pour certains enfants et ne pouvait être tolérée que dans des cas exceptionnels.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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