Première Commission: les États non dotés de l’arme nucléaire défendent l’élimination totale des armes nucléaires
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Première Commission
11e séance – après-midi
PREMIÈRE COMMISSION: LES ÉTATS NON DOTÉS DE L’ARME NUCLÉAIRE DÉFENDENT
L’ÉLIMINATION TOTALE DES ARMES NUCLÉAIRES
La Première Commission, chargée du désarmement et de la sécurité internationale, a poursuivi, cet après-midi, son débat thématique consacré aux armes nucléaires, au cours duquel elle a entendu une vingtaine de délégations. Elle a également été saisie de deux projets de résolution, l’un sur la reconnaissance de son statut de zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN), présenté par la Mongolie, et l’autre appelant une nouvelle fois à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), présenté par l’Australie.
« L’élimination totale des armes nucléaires représente la seule garantie absolue contre l’emploi ou la menace d’emploi de ces armes ». À l’instar de l’Algérie, les États non dotés de l’arme nucléaire ont une nouvelle fois rappelé l’importance du désarmement et leur priorité vis-à-vis de la non-prolifération. De nombreux États non dotés de l’arme nucléaire, l’Iran, le Pakistan, Cuba, l’Équateur et le Nigéria ont insisté sur l’objectif d’une élimination rapide et totale des armes nucléaires, en soulignant le déséquilibre qui existe, d’une part, entre leurs propres efforts en faveur de la non-prolifération et, d’autre part, les efforts de désarmement jugés insuffisants des États dotés de l’arme nucléaire. « On ne peut pas compter sur la réciprocité avec les États nucléarisés puisque 40 ans se sont écoulés depuis l’adoption du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », a ainsi affirmé l’Équateur, en s’interrogeant « sur le temps qu’il faudra attendre pour obtenir cette réciprocité car, a-t-il fait observer, aucun signe dans ce sens n’a été donné à ce jour ». De même, l’Inde, le Pakistan ou les Philippines ont appelé à l’élaboration d’une convention sur l’élimination des armes nucléaires. Cuba a, pour sa part, indiqué être favorable à l’adoption d’un calendrier précis pour y parvenir, fixant, comme l’a souhaité l’Iran, l’échéance à 2025.
Les États non dotés de l’arme nucléaire ont également déploré le manque de progrès concernant les garanties négatives de sécurité offertes par les puissances nucléaires, tout particulièrement vis-à-vis des ZEAN d’Amérique latine, d’Afrique, et d’Asie du Sud-Est. Ils ont demandé l’adhésion des puissances nucléaires aux protocoles des traités établissant ces zones, en assurant par ailleurs leur plein soutien à la création d’une telle zone au Moyen-Orient et à la tenue de la Conférence d’Helsinki, en décembre prochain, convoquée à cette fin, conformément au Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010.
S’agissant toujours des ZEAN, le représentant de la Mongolie a présenté un projet de résolution intitulé « Sécurité internationale de la Mongolie et statut de zone exempte d’armes nucléaires ». Comme chaque année, le texte reconnaît le caractère unique du statut d’État dénucléarisé de la Mongolie et rappelle sa contribution aux efforts de non-prolifération et de désarmement. Mis à jour, le texte intègre la déclaration signée le 17 septembre 2012 avec le Groupe P5, par laquelle les puissances nucléaires reconnaissent le statut spécial de la Mongolie, déclarent qu’ils le respecteront et s’engagent à ne contribuer à aucun acte qui pourrait le violer.
Prenant le contrepied de la majorité des États non dotés de l’arme nucléaire, l’Australie s’est dite au contraire « encouragée » par les discussions entre les puissances nucléaires au sein du Groupe P5 pour avancer dans leur désarmement respectif et leurs adhésions aux Protocoles des Traités établissant des ZEAN. Sa représentante a rappelé également que l’élaboration d’un traité interdisant la production de matières fissiles, était « une étape vitale vers le désarmement nucléaire total » et regretté profondément l’impasse au sein de la Conférence du désarmement qui empêche le lancement de négociations sur ce sujet depuis plus d’une décennie. À ce titre, l’Australie soutient l’initiative du Canada pour lancer des discussions préparatoires hors du cadre de la Conférence du désarmement.
Par ailleurs, l’Australie, tout en reconnaissant qu’il incombe en premier lieu aux puissances nucléaires d’assumer leur responsabilité en matière de désarmement, a souligné que les États non dotés de l’arme nucléaire avaient aussi la responsabilité de mettre en œuvre leurs engagements en faveur de la non-prolifération. Sa représentante a réitéré les « graves préoccupations » de son pays quant aux activités nucléaires et balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et « la possible dimension militaire du programme nucléaire iranien ». Intervenant après les mises en cause de l’Australie et de l’Irlande lors de cette séance, mais aussi d’autres délégations au cours de ces derniers jours, l’Iran a estimé que le désarmement nucléaire était « la plus haute priorité à l’agenda du désarmement » Dénonçant aussi l’existence à ce jour « de milliers de têtes nucléaires » dans le monde, son représentant a déploré cette réalité qui « met en péril la paix et la sécurité internationales, mais aussi mine l’objet, la raison d’être, l’intégrité et la crédibilité du TNP comme pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération ».
Après avoir exhorté les puissances nucléaires à honorer leurs obligations de désarmement, à cesser la modernisation de leurs arsenaux, à ne pas menacer des États non dotés de l’arme nucléaire et à retirer leurs armes nucléaires des territoires d’autres États, l’Iran a défendu le lancement de négociations au sein de la Conférence du désarmement pour élaborer un instrument juridiquement contraignant qui interdirait les armes nucléaires, leur possession, leur développement, leur usage et aboutirait à leur destruction complète en 2025.
Seul État doté de l’arme nucléaire à s’exprimer aujourd’hui, la Fédération de Russie a finalement affirmé, en ce qui concerne la mise en place d’un bouclier antimissile en Europe, qu’elle avait besoin « de garanties fortes de la part de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) », notamment pour s’assurer qu’un tel bouclier ne viendra pas « saper le potentiel stratégique des forces russes ». Ces garanties doivent se fonder sur des critères objectifs, a ajouté le représentant russe, en précisant que le bouclier antimissile devrait correspondre aux objectifs affichés pour sa création, à savoir la protection des États européens contre des missiles venant d’une zone extérieure.
La Première Commission reprendra ses travaux lundi, 22 octobre, à 10 heures, en salle de conférence 1. Elle devrait achever son débat thématique sur les armes nucléaires et entamer ensuite son débat thématique sur les autres armes de destruction massive.
DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE
Déclarations
Se ralliant aux déclarations faites par le Pérou, au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), M. JOSÉ EDUARDO PROAÑO (Équateur) a condamné « l’existence même des armes de destruction massive » et qualifié l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes de « crime contre la nature et de crime contre l’humanité ». Il a ensuite fait part de sa « déception » et estimé « qu’on ne peut pas compter sur la réciprocité avec les États nucléarisés puisque 40 ans se sont écoulés depuis le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ». Déplorant un déséquilibre entre désarmement réel et la non-prolifération, il s’est interrogé sur « le temps qu’il faudra attendre pour obtenir cette réciprocité, car aucun signal n’est donné dans ce sens ».
Le représentant a déclaré que son pays demande aux États dotés de l’arme nucléaire d’éliminer totalement ces armes car, a-t-il insisté, ces armes ne font pas de distinction entre les civils et les militaires. Les États non dotés de l’arme nucléaire et qui sont parties au TNP n’ont toujours pas obtenu les garanties négatives de sécurité réclamées aux puissances nucléaires, a-t-il dit. « On prétend protéger la sécurité de certains, mais c’est en fait la planète tout entière que l’on risque de détruire », a-t-il mis en garde. Après avoir rappelé « l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de l'utilisation ou de la menace d’utiliser des armes nucléaires», il a souligné que les conventions d’interdiction des armes chimiques et biologiques avaient permis de limiter l’usage de ces armes et souhaité qu’une convention d’interdiction des armes nucléaires soit élaborée. Le représentant a rappelé la contribution des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) à la non-prolifération, en déplorant que celle d’Amérique latine, à laquelle son pays appartient, « ne jouisse toujours pas de la dénucléarisation, en raison du refus des puissances nucléaires de rejoindre les Protocoles au Traité de Tlatelolco ». Son pays, a-t-il dit en conclusion, appuie l’idée de créer une ZEAN au Moyen-Orient.
M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a réaffirmé que le désarmement nucléaire restait la principale priorité de son pays. Il a exprimé sa profonde préoccupation face à la menace posée par les arsenaux nucléaires existants. « L’Algérie appelle les États dotés à se conformer pleinement à leurs obligations en vue de parvenir à l’élimination totale de leurs armes nucléaires sans plus tarder », a-t-il déclaré, avant d’insister sur les trois principes de ce désarmement: transparence, irréversibilité et vérifiabilité. Rappelant ensuite que l’élimination totale des armes nucléaires représentait « la seule garantie absolue contre l’emploi ou la menace d’emploi » de ces armes, le représentant a défendu, « en attendant d’atteindre cet objectif », la conclusion d’un instrument universel, inconditionnel et juridiquement contraignant sur les garanties de sécurité négative. Il a réitéré son soutien à l’organisation d’une conférence internationale sur le sujet, à la date la plus proche, pour arriver à un accord visant à l’élimination complète des armes nucléaires selon un calendrier déterminé.
Après avoir rappelé l’engagement de l’Algérie en faveur du TNP, « pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération », M. Moktefi a insisté sur la nécessité d’universaliser ce Traité et de respecter l’équilibre entre ses trois piliers: désarmement, non-prolifération et usage pacifique de l’énergie nucléaire. Il a rappelé à ce titre « le droit inaliénable et légitime de tous les États parties au TNP de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ». Le représentant de l’Algérie a réitéré son soutien à la mise en place de ZEAN, appelant les États dotés qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre les Protocoles du Traité de Pelindaba instaurant une ZEAN en Afrique. Il a également assuré le soutien « ferme » de son pays à l’élaboration d’une telle ZEAN au Moyen-Orient, conformément au Plan d’action adopté à la Conférence d’examen du TNP de 2010, appelant à l’organisation de la Conférence d’Helsinki sur ce sujet, en décembre prochain. Il a également insisté sur l’importance de voir tous les États de la région y participer. Le représentant a souligné l’importance d’une adhésion universelle au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), en déplorant que 16 ans après son ouverture à la signature, il ne soit toujours pas entré en vigueur. Dans ce contexte, il a appelé les États de l’Annexe II du texte à le ratifier pour permettre enfin cette entrée en vigueur.
M. KHALIL HASHMI (Pakistan) a rappelé que le Document final de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement avait été le premier et unique effort de la communauté internationale pour parvenir à un consensus sur l’élimination des armes nucléaires. La communauté internationale avait alors reconnu que cet objectif devrait être atteint en assurant une sécurité égale pour tous les États, en plaidant également pour une approche progressive en matière de non-prolifération, désarmement, et contrôle des armes tout en promouvant le désarmement nucléaire. Malheureusement, a-t-il regretté, les puissances nucléaires se sont concentrées sur des conventions et traités encadrant la non-prolifération nucléaire ou le contrôle d’armes ne menaçant pas leur sécurité, par exemple les conventions interdisant les armes biologiques et chimiques, ou le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires.
Aujourd’hui, certaines puissances majeures promeuvent un traité sur l’interdiction de la production des matières fissiles, matières fissiles dont ils n’ont plus besoin aujourd’hui, a fait remarquer le représentant. Malgré les déclarations faites, les armes nucléaires restent partie prenante des doctrines stratégiques des alliances militaires, a-t-il regretté. Le Pakistan, a-t-il dit, appelle à la limitation et la réduction des armes conventionnelles et stratégiques. Le représentant a aussi souligné la nécessité de renforcer le régime de non-prolifération à travers des politiques équitables, basées sur des critères, et non discriminatoires. Il a en outre appelé à la nécessité de fournir des garanties négatives de sécurité étendues aux États non dotés de l’arme nucléaire. Le Pakistan rejette l’idée d’élaborer un traité portant uniquement sur l’interdiction de la production future de matières fissiles, interdiction limitée qui, à ses yeux, ne serait même pas une mesure de non-prolifération. Le Pakistan estime qu’il faudrait aller vers une réduction des stocks existants, ce qui constituerait une véritable étape en direction de l’élimination des armes nucléaires. Par ailleurs, le Pakistan appelle à lancer immédiatement des négociations sur un projet de convention sur l’élimination des armes nucléaires en établissant un calendrier précis. Enfin, le représentant a souhaité la tenue d’une quatrième session extraordinaire sur le désarmement en vue de parvenir à un consensus mondial permettant d’assurer l’élimination des armes nucléaires et de répondre aux préoccupations des États en matière de sécurité.
M. EDOUARDO JOSE A. DE VEGA (Philippines) a fait part de ses préoccupations quant au manque de progrès dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Il a estimé que « la route vers un monde sans armes nucléaires est encore longue et périlleuse », mais qu’il est « impératif d’avancer en s’appuyant sur la dynamique de ces dernières années ». Sa délégation, a-t-il poursuivi, appuie le projet de résolution portant sur le « suivi de l’avis consultatif donné par la Cour internationale de Justice sur la licéité de l'utilisation ou de la menace d’utiliser des armes nucléaires ». Rappelant ensuite le Plan d’action adopté à l’issu de la Conférence d’examen du TNP de 2010, il a salué les efforts déployés par les puissances nucléaires au sein du Groupe P5. Il les a cependant appelées à honorer leurs engagements en préparant « un calendrier spécifique pour la destruction de leurs armes nucléaires, de manière vérifiable et irréversible ».
Rappelant par ailleurs l’appartenance des Philippines à la zone exempte d’arme nucléaire (ZEAN) d’Asie du Sud-Est, M. De Vega a exhorté les puissances nucléaires à rejoindre le Protocole au Traité de Bangkok encadrant les garanties négatives de sécurité offertes par les pays dotés aux pays de la ZEAN. Il a également réitéré le soutien de son pays à l’élaboration d’une ZEAN similaire au Moyen-Orient, en se félicitant de la tenue de la Conférence d’Helsinki prévu à cet effet en décembre prochain, avec la participation de tous les États de la région. En conclusion, le représentant est revenu sur l’impasse qui demeure au sein de la Conférence du désarmement et empêche le lancement de négociations sur un traité sur les matières fissiles. Il a souhaité que la composition de la Conférence du désarmement soit élargie à d’autres États Membres. Sa délégation, a-t-il ajouté, souhaite également la conclusion d’une convention visant à interdire l’usage, la possession et le développement d’armes nucléaires, qui établisse un calendrier clair prévoyant l’élimination totale de ces armes.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a déclaré que la course aux armes nucléaires ne reculait pas, que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires n’avait pas contribué, à ce jour, à freiner les programmes nucléaires et qu’il avait même favorisé « l’émergence de nouveaux États nucléaires ». Il est nécessaire, a-t-elle souligné d’universaliser et de renforcer le TNP, en plaidant également en faveur d’un contrôle international qui serait effectué par les Nations Unies et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le respect par tous les États de leurs obligations en matière de non-prolifération. La représentante a ensuite affirmé qu’une mesure efficace pour faire progresser le régime de non-prolifération serait la mise en place d’une banque internationale de combustible nucléaire sous les auspices de l’AIEA.
Le Kazakhstan exprime des préoccupations à propos du manque de progrès dans les travaux de fond de la Conférence du désarmement au cours des 16 dernières années et regrette que cet organe ne soit plus d’avant-garde dans le processus du désarmement. À cet égard, la représentante a appelé à lancer les négociations sur un traité sur les matières fissiles. Elle a ensuite appelé à l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant en vertu duquel les États dotés de l’arme nucléaire offriraient des garanties de sécurité négatives aux États qui n’en sont pas dotés. Enfin, le Kazakhstan est favorable à la tenue d’une conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.
M. JIM KELLY (Irlande) a souligné l’importance d’établir la confiance, en mettant en garde contre le sentiment grandissant selon lequel le TNP conforte une situation discriminatoire entre les États nucléaires. À cet égard, il a déclaré le défi aux objectifs du Traité représenté par la République populaire démocratique de Corée extrêmement préoccupant. L’Iran, a-t-il ajouté, doit pour sa part répondre aux questions légitimes de la communauté internationale. Il est aussi préoccupant que trois États –l’Inde, Israël et le Pakistan– n’adhèrent pas au TNP.
D’une manière générale, l’absence de progrès en matière de désarmement porte atteinte à un Traité qui repose au départ sur le postulat que les États ne disposant pas de l’arme atomique y renoncent, étant entendu que ceux dotés démantèleront effectivement leur arsenal, a souligné le représentant de l’Irlande. M. Kelly a aussi souligné l’exigence de la transparence. Cela implique que les cinq puissances nucléaires fassent part de leurs projets dans la perspective de la prochaine conférence d’examen de 2015, a-t-il précisé.
Mme MARÍA SOLEDAD URRUELA ARENALES (Guatemala) a indiqué que « seul le désarmement nucléaire permettrait de mettre fin à la prolifération des armes nucléaires ». « Le désarmement doit rester une priorité pour la communauté internationale », a-t-elle insisté, avant de rappeler que « le TNP était la pierre angulaire de la non-prolifération et du désarmement ». Le Guatemala appelle à son universalisation et à sa mise en œuvre en assurant un équilibre entre les trois piliers du Traité, qui sont, a-t-elle insisté, étroitement liés. Elle a demandé aux puissances nucléaires de redoubler d’efforts en faveur du désarmement et de « retirer les réserves qu’ils ont émises sur les Protocoles au Traité de Tlatelolco instaurant la ZEAN d’Amérique latine ». Après avoir déploré l’impasse qui persiste au sein de la Conférence du désarmement, elle a réitéré le soutien de sa délégation à la création d’une ZEAN au Moyen-Orient. Elle a par ailleurs appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le TICEN pour permettre son entrée en vigueur.
MmeYADIRA LEDESMA HERNÁNDEZ (Cuba) a regretté qu’à ce jour, plus de 20 000 armes nucléaires existent encore à travers le monde. La représentante s’est dite convaincue que seule l’interdiction sous strict contrôle international sera une garantie solide contre la prolifération des armes nucléaires ou leur utilisation. Les États doivent pouvoir jouir du droit inaliénable à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a rappelé la représentante. Elle a ensuite indiqué que son pays appuyait l’idée de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Cuba, a-t-elle poursuivi, souhaite que des négociations soient engagées pour élaborer un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles. La représentante a néanmoins souligné qu’un tel texte serait un pas en avant insuffisant si aucune mesure n’était prise en parallèle sur le désarmement nucléaire. Elle s’est par ailleurs félicitée de la première session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP de 2015. Cuba, a-t-elle ajouté, plaide pour que l’interdiction des armes nucléaires devienne effective au plus tard en 2025. Enfin, la représentante a présenté un projet de résolution recommandant la tenue d’une réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire qui sera, a-t-elle dite, l’occasion de dynamiser les efforts de la communauté internationale pour le désarmement nucléaire.
M. OD OCH (Mongolie) a présenté comme chaque année le projet de résolution intitulé « Sécurité internationale de la Mongolie et Statut de zone exempte d’armes nucléaires » qui reconnaît le caractère unique du statut d’État dénucléarisé de la Mongolie et rappelle la contribution qu’il représente aux efforts de non-prolifération et désarmement. Mis à jour, le texte intègre la déclaration signée le 17 septembre 2012 avec le Groupe P5, par laquelle ils reconnaissent le statut spécial de la Mongolie, déclarent qu’ils le respecteront et s’engagent à ne contribuer à aucun acte qui pourrait le violer.
M. CHRISTIAN STROHAL (Autriche) a indiqué que le débat sur les armes nucléaires devrait porter sur des initiatives stratégiques soulignant les effets catastrophiques d’une utilisation éventuelle de ces armes. La responsabilité du désarmement, qui incombe au premier chef aux États dotés de l’arme nucléaire, nous concerne tous, a-t-il rappelé. Le délégué autrichien a ensuite affirmé que le Plan d’action adopté en 2010 lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires devrait être pleinement mis en œuvre afin de progresser dans la voie d’un monde exempt d’armes nucléaires. Il a ensuite salué l’initiative visant à avancer dans la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles, avant d’insister sur les buts poursuivis par le projet de résolution relatif à l’avancement des négociations multilatérales pour le désarmement, présenté par son pays.
Ce projet de résolution, a précisé M. Strohal, vise à mettre en place un groupe de travail qui se réunirait pendant trois semaines l’année prochaine, à Genève. Il a précisé que ce projet de résolution ne cherchait pas à créer une nouvelle institution dans le champ du désarmement ou à saper la crédibilité des institutions existantes, en rappelant que le recours à un groupe de travail ouvert était répandu au sein des Nations Unies. En conclusion, il a souhaité que ce projet de résolution, qui a été amendé afin de prendre en compte les préoccupations de certains États, soit perçu comme une opportunité de sortir de l’impasse les négociations sur le désarmement.
M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a réaffirmé le soutien ferme de son pays en faveur de l’Agenda mondial du désarmement nucléaire défini dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), à savoir le désarmement nucléaire, la non-prolifération et les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Si, au cours de ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés en vue de limiter la prolifération horizontale des armes nucléaires, le représentant a regretté que des dizaines de milliers d’armes nucléaires continuent de menacer l’humanité. Il a ainsi lancé un appel aux États dotés de l’arme nucléaire pour que ces derniers procèdent à l’élimination totale de leurs arsenaux nucléaires et, ce, dans le respect de leurs obligations juridiques.
Par ailleurs, M. Momen a indiqué que le Bangladesh était l’un des pays pionniers en Asie du Sud-Est en matière de désarmement, notamment à avoir joint le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN). Il a toutefois déploré que 16 ans après son adoption, ce Traité ne soit toujours pas entré en vigueur. L’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, y compris l’accession aux Protocoles des Traités les établissant, pourrait être une étape importante en faveur du renforcement des garanties négatives de sécurité, a estimé le représentant. Enfin, M. Momen a estimé que puisque la Conférence du désarmement est dans l’impasse depuis plus d’une décennie, il est temps de revitaliser les travaux de la Conférence et d’entamer de nouvelles négociations sur le désarmement multilatéral. Le Bangladesh est fermement convaincu que l’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie absolue pour un monde pacifique et sûr, a conclu le représentant.
Mme CLAIRE PAULIEN ELIAS (Australie) a présenté un projet de résolution, au nom de la Nouvelle-Zélande et du Mexique, intitulé « Traité d’interdiction des essais nucléaires ». Soutenu par 75 pays, le texte souligne l’importance « vitale » de voir le traité entrer en vigueur 16 ans après son ouverture à la signature des États et appelle une nouvelle fois les États qui ne l’ont pas ratifié à le faire afin de permettre son entrée en vigueur. La représentante s’est ensuite dite encouragée par les discussions en cours entre les puissances nucléaires au sein du Groupe P5 pour progresser vers le désarmement et leur adhésion aux protocoles des traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires dans différentes régions du monde. Elle a estimé toutefois que si les cinq puissances nucléaires ont une « responsabilité spéciale » de désarmer, les États non dotés de l’arme nucléaire doivent aussi assumer une « responsabilité collective » pour la mise en œuvre du Plan d’action de 2010. C’est pourquoi elle a exhorté tous les États de la région du Moyen-Orient à coopérer de manière constructive pour la création d’une ZEAN dans cette région, comme convenu par le Plan d’action adopté lors de la Conférence d’examen du TNP de 2010.
Mme Elias a ensuite rappelé que l’une des priorités de l’Australie était l’élaboration d’un traité interdisant la production de matières fissiles. « C’est une étape vitale vers un désarmement nucléaire total », a-t-elle déclaré, avant de déplorer l’impasse qui persiste depuis plus d’une décennie au sein de la Conférence du désarmement et empêche ainsi les délibérations sur ce sujet. Elle a rappelé que ces deux dernières années, l’Australie, le Japon, l’Allemagne et les Pays-Bas avaient pris des mesures concrètes pour faire avancer les travaux de la Conférence du désarmement et tenter de dépasser les blocages qui la paralysent, notamment dans le cadre d’évènements spéciaux réunissant des experts, en marge de la Conférence du désarmement. Elle a également apporté « un soutien ferme » au Canada, qui a annoncé lors des séances précédentes la présentation d’un projet de résolution visant à encourager le lancement de discussions de fond hors de la Conférence du désarmement, notamment dans le cadre d’un « groupe d’experts intergouvernemental ».
En conclusion, Mme Elias a réitéré les « graves préoccupations » de son pays liées aux activités nucléaires et balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). « L’Australie a aussi de sérieuses préoccupations concernant la possible dimension militaire du programme nucléaire iranien », a-t-elle ajouté. « Il n’y a aucun doute que l’Iran et la RPDC doivent chacun résoudre leurs problèmes et remplir leurs obligations pour retrouver la confiance de la communauté internationale », a conclu la représentante.
M. KAYODE LARO (Nigéria) a rappelé l’importance de la création de zones exemptes d’armes nucléaires dans la mise en œuvre du désarmement, en se félicitant que 113 États appartiennent aux cinq zones exemptes d’armes nucléaires établies dans le monde. Il a ensuite salué l’engagement de la Finlande d’accueillir la Conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient prévue à la fin de cette année, avant d’exhorter les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Soulignant le risque d’un accès de groupes terroristes à la technologie nucléaire, il a exhorté tous les pays concernés à respecter les garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Appelant tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à faire montre d’un engagement ferme en faveur de l’Article VI dudit Traité, le délégué du Nigéria a espéré que les deux sessions prévues avant la Conférence d’examen de 2015 contribuent à la pleine mise en œuvre des Plans d’action adoptés lors de la Conférence d’examen de 2010. Le représentant du Nigéria a regretté l’absence de progrès dans les négociations en vue d’un traité d’interdiction de production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et d'autres dispositifs explosifs nucléaires. C’est pourquoi il a exhorté les États parties de la Conférence du désarmement à faire preuve de la flexibilité et du courage politique nécessaires pour avancer dans les négociations d’un tel traité.
M. IBRAHIM OMAR DABBASHI (Libye) a souscrit à la déclaration de l’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, de l’Égypte et au nom du Groupe des États arabes. Il a insisté sur l’importance de la Conférence sur la création d’une ZEAN au Moyen-Orient, qui est prévue à Helsinki, en Finlande, en décembre prochain. Il a remercié la Finlande d’accueillir cette Conférence, ainsi que le Facilitateur pour les efforts inlassables qu’il déploie en vue d’assurer son succès. Après avoir souligné l’importance de la mise en œuvre du Plan d’action adopté lors de la Conférence d’examen du TNP de 2010, il a appelé tous les États Membres et le Secrétaire général des Nations Unies à encourager les États de la région du Moyen-Orient à participer à la Conférence d’Helsinki.
M. SERGEY Y. VASILIEV (Fédération de Russie) a indiqué que l’accord avec les États-Unis en vue de réduire les armements stratégiques était sur la bonne voie. La Fédération de Russie est ouverte au dialogue sur les mesures à prendre ultérieurement pour aller vers le désarmement nucléaire, et estime que cela sera possible en prenant compte tous les facteurs de la sécurité internationale, a indiqué son représentant. S’agissant de la mise en place d’un bouclier antimissile en Europe, le représentant a affirmé que la Fédération de Russie avait besoin de garanties fortes de la part de l’OTAN, notamment pour s’assurer qu’un tel bouclier ne viendra pas saper le potentiel stratégique des forces du pays.
Ces garanties doivent se fonder sur des critères objectifs, a ajouté le représentant, en indiquant que le bouclier antimissile devrait correspondre aux objectifs affichés pour sa création, à savoir la protection des États européens contre des missiles venant d’une zone extérieure. Il s’est en outre félicité de l’issue de la première session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP de 2015. La Fédération de Russie, a-t-il indiqué, insiste sur un respect scrupuleux du système de garanties de l’AIEA. Elle appuie, enfin, la tenue d’une conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient en 2012.
M. JOHAN KELLERMAN (Afrique du Sud), reconnaissant le droit inaliénable des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a toutefois prévenu contre la tendance de plusieurs pays à opérer une sélection préférentielle de certaines dispositions du Traité sur la non-prolifération (TNP), une approche qui pourrait faire des émules et perturber le délicat équilibre entre les trois piliers du TNP. En dépit d’avancées notables sur la question de la non-prolifération, le manque de progrès en ce qui concerne le désarmement nucléaire demeure une préoccupation majeure pour l’Afrique du Sud, a déclaré le représentant. Pour sa délégation, les conclusions de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires revêtent une grande importance puisqu’elles recommandent sans équivoque aux États détenant l’arme nucléaire de procéder à l’élimination complète de leurs arsenaux.
L’Afrique du Sud est fermement convaincue que les armes nucléaires n’étaient pas une garantie sécuritaire, mais augmentaient plutôt l’insécurité et encourageaient une course effrénée à l’armement, a déclaré son représentant. C’est pourquoi, il a lancé un appel pressant aux cinq pays possédant l’arme nucléaire à intensifier leurs efforts en vue de renforcer la transparence et d’établir la confiance entre les États. Alors que la Conférence sur le désarmement fait l’objet de critiques sur son manque de progrès, du fait de certains pays, il apparaît évident qu’un engagement politique pourrait consolider les progrès en vue d’un désarmement nucléaire. Au sujet des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), en particulier au Moyen-Orient, le représentant a souligné le soutien de son pays et salué le travail des facilitateurs en vue d’aider à la mise en oeuvre de la résolution 1995 de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération, laquelle encourage, notamment, la tenue de la Conférence d’Helsinki en décembre prochain.
M. REZA NAJAFI (République islamique d’Iran) a estimé que le manque persistant de progrès dans le domaine du désarmement et l’existence de milliers de têtes nucléaires dans le monde sont la principale menace à la stabilité du monde et la paix internationale. « Alors que les États qui en sont dotés ont l’obligation d’éliminer totalement leurs armes nucléaires, le non-respect répété de ces obligations par ces États a sans aucun doute mis en péril la paix et la sécurité internationales, mais également miné l’objet, la raison d’être, l’intégrité et la crédibilité du TNP comme pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération », a-t-il déclaré. Le représentant a qualifié la possession d’armes nucléaires, leur usage ou l’usage de la menace d’y recourir de contraire aux principes de la Charte des Nations Unies et du droit international humanitaire. Le représentant a ensuite déploré « la modernisation des arsenaux nucléaires » qui, a-t-il dit, va à l’encontre des obligations des pays dotés.
« Nous exhortons les puissances nucléaires, en particulier les États-Unis, à honorer leurs obligations contenues dans le TNP, à cesser immédiatement les recherches, développement ou modernisation de nouvelles armes, à ne pas menacer des États qui ne sont pas dotés de ces armes, à retirer leurs armes nucléaires du territoire d’autres États et à cesser de garder en alerte les armes déployées », a déclaré le représentant, avant de reprocher à la France de « menacer des États non dotés » et « d’investir des milliards de dollars d’ici à 2020 pour moderniser son arsenal ». Il a également dénoncé le silence « de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas, l’Union européenne et le Canada » à propos du programme nucléaire clandestin israélien. « Cette hypocrisie et cette politique de « deux poids, deux mesures » montrent bien qu’un État non partie au TNP est récompensé, tandis qu’un autre dont toutes ses activités nucléaires sont placées sous le contrôle de l’AIEA est punissable. »
Le représentant a également estimé que « certaines puissances nucléaires, en transférant du matériel et des technologies nucléaires, en violation de leurs obligations au TNP, avaient contribué à l’émergence de nouveaux détenteurs d’armes nucléaires, en particulier dans la région volatile du Moyen-Orient, où les activités nucléaires clandestines du régime sioniste représentent la menace la plus sérieuse dans cette région et au-delà ». « Il n’y a pas de sources d’insécurité et d’instabilité au Moyen-Orient autre qu’Israël », a-t-il ajouté. Le désarmement nucléaire est « la plus haute priorité à l’agenda du désarmement » et l’élimination totale des armes nucléaires est « la seule garantie absolue contre l’usage de ces armes ou l’usage de la menace d’y recourir ». Il a donc défendu « des négociations rapides sur un programme précis prévoyant l’élimination totale des armes nucléaires, avec un calendrier spécifique, et incluant le lancement de négociations au sein de la Conférence du désarmement, sur un programme de travail équilibré, menant à l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant qui interdirait les armes nucléaires, leur possession, leur développement, leur usage ou celui d’y recourir, et aboutirait à la destruction complète de ces armes inhumaines en 2025 ».
Mme SUJATA MEHTA (Inde) a noté que le désarmement nucléaire avait été une priorité des Nations Unies depuis la toute première résolution de l’Assemblée générale le 24 janvier 1946, en assurant que son pays avait constamment apporté son soutien à la réalisation de cet objectif. Le premier Chef de gouvernement de l’Inde, Jawaharlal Nehru, avait été un des premiers dirigeants mondiaux à se faire le champion du désarmement nucléaire dans les années 50, a-t-elle rappelé. En tant qu’État disposant de l’arme atomique, l’Inde est consciente de sa responsabilité. Son appui à un désarmement nucléaire mondial, non discriminatoire, n’avait pas faibli. La représentante a indiqué qu’en 2007, le Premier Ministre indien, M. Mnamohan Singh, avait déclaré: « La possession d’armes atomiques ne fait qu’accroître notre sens de la responsabilité mondiale, ne la diminuant en rien ».
L’Inde est convaincue qu’il est possible de parvenir au désarmement par un processus progressif en vertu d’un engagement universel et par un cadre multilatéral non discriminatoire conclu au niveau mondial. Cela implique un dialogue significatif entre les États détenteurs de l’arme atomique afin d’établir la confiance et afin de diminuer le poids des armes nucléaires dans les relations internationales et dans les doctrines de sécurité. Des étapes dans la délégitimisation des armes nucléaires sont essentielles à l’objectif de leur élimination complète, a affirmé la représentante de l’Inde. Son pays est favorable à la conclusion d’un traité d’interdiction des matières fissiles. Il s’engage à œuvrer avec la communauté internationale pour empêcher la prolifération nucléaire, tout en notant que l’énergie atomique demeure une source essentielle d’énergie propre et durable. L’Inde va proposer un projet de résolution intitulé « Réduire le danger nucléaire » mettant en relief la nécessité d’un réexamen des doctrines nucléaires et proposant des actions immédiates pour réduire le risque d’utilisation involontaire ou accidentelle. Elle présentera aussi un autre texte, récurrent année après année, en faveur d’une Convention sur l’interdiction de l’utilisation d’armes nucléaires.
Mme ISABEL HABWEZA (Zambie) s’est félicitée du succès de la première session de la Commission préparatoire à la Conférence d’examen 2015 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Elle a souhaité que la mise en œuvre du Plan d’action adopté en 2010 à la Conférence d’examen sur le désarmement nucléaire, la non-prolifération et l’usage pacifique de l’énergie nucléaire soient plus efficace. Des développements positifs ne doivent pas faire perdre de vue que les travaux de la Conférence sur le désarmement sont paralysés en raison de divergences politiques, a fait remarquer Mme Habweza, en rappelant à la Première Commission son rôle de premier plan à cet égard.
Parallèlement, la Zambie a fait part de ses inquiétudes en raison de l’absence d’un instrument contraignant au niveau international garantissant des assurances sécuritaires en cas d’attaques ou de menaces par un État doté de l’arme nucléaire, alors que l’on assiste à un non-respect par des États Membres de leurs obligations vis-à-vis du Traité sur la non-prolifération (TNP) et du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). Mme Habweza a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) en se félicitant de la tenue de la Conférence sur la mise en place d’une ZEAN au Moyen-Orient à Helsinki, en Finlande en décembre prochain. Insistant par ailleurs sur la puissance destructrice de l’énergie nucléaire, comme l’a prouvé la catastrophe de Fukushima au Japon, Mme Habweza a vu un signe d’encouragement dans la démarche de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de renforcer les mécanismes de réglementation et l’élaboration de normes pour l’amélioration de la sûreté nucléaire. Au titre de la coopération de l’AIEA avec les pays en développement, la Zambie s’est félicitée de l’installation, prochainement, d’un portique de détection des rayonnements dans le nord du pays, en vue de repérer tout mouvement de matériel radioactif.
M. PONOMAREV (Bélarus) a rappelé que son pays avait été le premier État à renoncer, après la fin de l’Union soviétique, au stock d’armes nucléaires qui se trouvaient sur son territoire. Le représentant a ensuite plaidé pour une relance des mécanismes multilatéraux de désarmement, notamment des négociations sur l’élaboration d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles. Le Bélarus, a-t-il ajouté, demande également des efforts accrus dans la lutte contre le terrorisme nucléaire et la prolifération des matières nucléaires. Le représentant a souhaité la reprise des travaux de la Conférence de désarmement et des discussions en faveur de l’octroi de garanties négatives de sécurité de la part des États dotés de l’arme nucléaire en faveur des États qui n’en sont pas dotés.
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