L’Assemblée générale souligne l’importance de l’enseignement de la démocratie et du Plan d’action de l’ONU sur le sport au service du développement et de la paix
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Assemblée générale
Soixante-septième session
42e et 43e séances plénières
matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SOULIGNE L’IMPORTANCE DE L’ENSEIGNEMENT DE LA DÉMOCRATIE ET DU PLAN D’ACTION DE L’ONU
SUR LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX
L’Assemblée générale a adopté, aujourd’hui, sans mise aux voix, deux résolutions qui encouragent, d’une part, les États Membres à inscrire l’enseignement de la démocratie dans les normes de l’éducation nationale et qui les invitent, d’autre part, à mettre le sport au service du développement en s’inspirant du Plan d’action des Nations Unies.
Les délégations ont également débattu de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015 et commenté le Rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la lutte contre les maladies non transmissibles. Le bilan d’ONU-Femmes était également sur la table de l’Assemblée.
Aux termes de la résolution intitulée « Enseignement de la démocratie »*, l’Assemblée générale prend notede l’initiative, intitulée « L’éducation avant tout », lancée par le Secrétaire général le 26 septembre 2012, et en particulier du troisième domaine prioritaire, qui consiste à « favoriser l’avènement d’une citoyenneté mondiale ».
L’Assemblée encourage vivementles États Membres à inscrire l’enseignement de la démocratie, avec l’éducation civique et l’éducation en matière de droits de l’homme dans les normes d’éducation nationales, et à élaborer des programmes nationaux et infranationaux ainsi que des activités pédagogiques scolaires et extrascolaires dans le but de promouvoir et consolider les valeurs et la gouvernance démocratiques et favoriser ainsi l’autonomisation des citoyens et leur participation à la vie politique et à la prise de décisions à tous les niveaux.
En ce qui concerne « Le sport, moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix »**, l’Assemblée invite les États Membres, les organismes du système des Nations Unies, les organisations, fédérations et associations sportives, les médias, la société civile, les milieux universitaires et le secteur privé à promouvoir l’intégration du sport dans les programmes pour le développement, en suivant les orientations inspirées du Plan d’action des Nations Unies.
Ces acteurs sont donc invités à préciser les contours d’un cadre mondial qui permette de dégager une conception commune du sport au service du développement et de la paix et promouvoir des mécanismes de financement novateurs ainsi que des outils d’évaluation et de suivi, des indicateurs et des repères fondés sur des « normes arrêtées d’un commun accord ».
Ce projet de résolution était présenté par la représentante de Monaco qui a précisé que ce texte met également en exergue l’importance « cruciale et accrue » des femmes dans le milieu sportif et l’impératif de réaliser leur autonomisation en vue de parvenir à un développement durable.
Au cours du débat qui a précédé l’adoption de ce texte, nombre de délégations ont vanté le pouvoir du sport de rassembler et sa capacité d’inculquer, aux jeunes notamment, les valeurs du respect, de la diversité et de la tolérance.
Le représentant de la Tunisie a néanmoins appelé à ce qu’une éducation sur l’éthique du sport soit diffusée auprès des jeunes afin que « les arènes et les rassemblements sportifs ne soient pas utilisés pour l’expression des slogans puisés dans les lexiques du racisme, de la xénophobie et du refus de l’autre ».
Son homologue de l’Australie a mis en garde contre les répercussions du dopage, tandis que le représentant du Bélarus a dénoncé « la course aux sponsors » qui fait que « le sport de haut niveau cesse alors d’être au service de l’individu et de la société ».
Cette réunion a également été l’occasion pour nombre de délégations de commenter les travaux liés à l’Agenda pour le développement post-2015. Dans son rapport sur la question, le Secrétaire général propose une approche en deux étapes dont la première étape, qui commencerait maintenant et s’achèverait à l’automne 2013, consisterait en un vaste débat sur l’objet et la portée du programme au-delà de 2015. Elle serait suivie de négociations, de l’automne 2013 jusqu’à 2015, qui aboutiraient à la définition d’objectifs et de cibles concrets.
La représentante du Brésil a voulu que des « liens synergétiques » soient établis entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de développement durable. « Alors que les OMD concernaient uniquement les pays en développement, les objectifs de développement durable sont censés être universels, ce qui entraînera des obligations pour tous mais sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée et des moyens respectifs », a-t-elle commenté,
Comme la gouvernance démocratique est le socle des politiques de développement, elle doit apparaître en bonne place dans les futurs objectifs de développement, avec des indicateurs ou des objectifs clairs, a insisté, pour sa part, le représentant de l’Union interparlementaire.
Plusieurs voix se sont également élevées pour voir figurer dans l’Agenda post-2015 la lutte contre les maladies non transmissibles. En la matière, le représentant de l’Union européenne a estimé qu’avant de faire l’objet d’un débat plénier à New York, les options présentées dans le rapport de l’OMS devaient être discutées davantage à Genève, dans le contexte du développement du Plan d’action global de l’OMS et en présence des spécialistes de la santé publique. Il a regretté, entre autres, que dans ce rapport, l’importance de la recherche pour les interventions de santé publique n’est pas suffisamment soulignée au profit de la recherche et du développement pour des produits spécifiques.
L’Assemblée générale poursuivra ses travaux, demain, jeudi 29 novembre à partir de 15 heures avec l’examen de la question de la Palestine.
* A/67/L.25
** A/67/L.26
LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT
Rapport du Secrétaire général « intégrer un instrument polyvalent » (A/67/282)
Dans ce rapport, le Secrétaire général résume les activités entreprises dans les États Membres et le système des Nations Unies depuis le 9 août 2010. Le rapport fournit une mise à jour des activités du Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix et du fonctionnement du Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix et de son Fonds d’affectation spéciale.
Le rapport tient également compte des activités visant à mettre en œuvre la résolution 66/5 de l’Assemblée générale sur l’édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique ainsi que des activités du Conseil des droits de l’homme relatives au sport et aux questions des droits de l’homme.
Finalement, le rapport propose un nouveau Programme d’action sur le sport au service du développement et de la paix visant à donner une orientation sur les diverses façons de maximiser les ressources et d’exploiter le potentiel du sport afin de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs de consolidation de la paix.
Les principaux axes stratégiques du Programme d’action sont le Cadre mondial pour le sport au service du développement et de la paix, l’élaboration des politiques, la mobilisation et la programmation des ressources et l’évaluation de l’impact.
S’agissant du Cadre mondial, le Secrétaire général estime que l’objectif doit être de renforcer la coopération et la coordination pour créer une vision commune du rôle du sport au service du développement et de la paix pour aboutir ainsi à une série d’objectifs convenus en évitant les doublons et appuyer la communication et le partage des informations parmi les parties prenantes.
Le Secrétaire général identifie pour ce faire des mesures concrètes à l’intention des États Membres qui devraient, entre autres, accroître la sensibilisation de toutes les parties prenantes à leurs interventions, en les invitant à coopérer ensemble à la réalisation des objectifs du Plan d’action. Le système des Nations Uniesdevrait quant à lui améliorer la cohérence interne ainsi que la collaboration et rechercher les synergies et les entreprises communes possibles en établissant des partenariats avec des organisations sportives. Enfin, les organisations sportives et les organisations non gouvernementales (ONG) sont appelées à renforcer davantage la coopération avec toutes les parties prenantes en vue de répondre aux besoins identifiés et contribuer aux buts et objectifs convenus.
Les universités sont invitées à faire de même pour concevoir des projets de recherche avec des applications concrètes, de manière à concrétiser une utilisation à la fois efficiente et efficace du sport contribuant à réaliser des objectifs déterminés de développement et de consolidation de la paix. Quant au secteur privé, il devrait accentuer la conscience sociale des entreprises et leur engagement par le biais du sport au service du développement et de la paix.
Venant à l’élaboration des politiques, le Secrétaire général souligne que le défi doit être de promouvoir et appuyer l’intégration systématique du sport au service du développement et de la paix dans le secteur du développement et dans les plans et politiques de développement nationaux et internationaux. Les États Membres devraient par exemple se joindre aux autres initiatives du système des Nations Unies relatives aux politiques et y prendre une part active, notamment les Conférences des ministres et hauts fonctionnaires responsables de l’éducation physique et des sports et les Réunions du Comité intergouvernemental pour l’éducation physique et le sport.
Le système des Nations Uniesdevrait inclure et élargir le rôle du sport au service du développement et de la paix dans les programmes de pays des Nations Unies, dans les bilans communs de pays, dans les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement et autres documents de stratégie, de planification et de politiques, en vue d’établir un cadre commun intégré du sport au service du développement et de la paix ainsi qu’une base de connaissances commune.
Les organisations sportives devraient instaurer, renforcer davantage ou réclamer la présence de projets de développement social comme héritage des manifestations sportives alors que les ONG devraient considérer qu’adopter le sport au service du développement et de la paix constitue un instrument novateur, efficace et économique pour leurs approches, politiques et programmes de développement. Quant aux universités, elles devraient grâce à des recherches orientées vers la pratique, construire une solide base de données pour une utilisation efficace et économique du sport au service du développement et de la paix et contribuer à la formulation de recommandations de politiques viables.
Enfin, le secteur privé devrait s’engager dans des partenariats entre le secteur public et le secteur privé dans le cadre de l’élaboration de politiques en vue d’assurer un large appui aux initiatives sur le sport au service du développement et de la paix.
Pour ce qui est de la mobilisation et programmation des ressources, le but selon le Secrétaire général est de renforcer et promouvoir des mécanismes de financement novateurs et des accords multipartites dans tous les secteurs et à tous les niveaux et augmenter les investissements et l’allocation des ressources en faveur du sport au service du développement et de la paix. Là encore, des mesures concrètes sont identifiées pour les États, le système des Nations Unies et la société civile.
Enfin, pour ce qui est de l’évaluation de l’impact, l’objectif devrait être d’encourager et appuyer les recherches factuelles et l’élaboration et la promotion des outils généraux et spécifiques d’évaluation et de suivi, d’indicateurs et de bases de référence fondés sur des normes communément admises. Des mesures concrètes sont suggérées aux trois catégories de parties prenantes.
Déclarations
Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a présenté la résolution A/67/L.26, en affirmant, à l’instar du Secrétaire général, que le sport pouvait être utilisé dans un grand nombre de situations car, là où parfois les politiques échouent et la vie discrimine, le sport parvient à unir des peuples et des communautés divisés et déchirés. Elle a annoncé que l’Université internationale de Monaco et l’Université pour la paix avaient formé un partenariat qui permet à des étudiants de suivre des maîtrises sur des sujets innovants comme la paix durable par le sport.
Mme EL KHANSA ARFAOUI HARBAOUI (Tunisie) a dit que le sport est un élément déterminant pour établir les normes d’un comportement citoyen, jouant ainsi un rôle très particulier dans le maintien d’un tissu social sain. Elle a ajouté que l’accès au sport est un droit social fondamental et un facteur important d’intégration sociale et de développement, un instrument de promotion de valeurs exemplaires et d’une éducation solide pour les enfants et les jeunes. Elle a constaté que le sport est entré dans les mœurs des Nations Unies et constitue un outil efficace à inclure dans les thèmes majeurs soulevés au sein de l’Organisation. La Tunisie, a-t-elle indiqué, reste déterminée à poursuivre son action afin de faire du sport un puissant vecteur d’intégration et de développement sur les plans national et international et un moyen de promouvoir la solidarité, la tolérance et la diversité culturelle et humaine.
À cet égard, la Tunisie invite les États Membres à prendre les mesures nécessaires pour faire face au danger du dopage qui guette aussi bien la santé des sportifs que l’image et la crédibilité des manifestations sportives. Il est également important qu’une éducation sur l’éthique du sport soit disséminée auprès des jeunes à travers le système éducatif et par l’intermédiaire des associations et des organisations de la société civile afin que les arènes et les rassemblements sportifs ne soient pas utilisés pour l’expression des slogans puisés dans les lexiques du racisme, de la xénophobie et du refus de l’autre. Aussi, la déléguée a-t-elle exhorté les États Membres à nommer des points focaux chargés du sport pour le développement et la paix et à établir des partenariats novateurs avec le Bureau des Nations Unies pour le sport au service de la paix et du développement.
M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a considéré que le sport constitue un aspect important du développement aux niveaux national et international. C’est une pratique qui renforce la solidarité et l’amitié entre les peuples. Depuis la révolution cubaine en 1959, « le sport est devenu le droit de tout un peuple », s’est-il enorgueilli. Aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Cuba s’est placée à la seizième place, second pays en développement après la Chine.
Cuba s’oppose toutefois à l’activité athlétique qui n’a que l’argent pour récompense et dénonce « le vol de talents sportifs dont sont victimes les pays en développement ». Depuis des années, s’est expliqué le représentant, le Comité olympique cubain et l’Institut national des sports, de l’éducation physique et du loisir ont collaboré de façon désintéressée avec les pays du Sud. Cuba a également mis à leur disposition l’Institut de médecine sportive et le Laboratoire anti-doping. Enfin, Cuba a fondé l’École internationale de l’éducation physique et du sport dont l’objectif est de « former des professionnels dont la valeur essentielle est la solidarité ».
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a souligné que la pratique du sport est profondément enracinée dans la culture et la société brésiliennes. L’accès au sport est d’ailleurs un droit social fondamental consacré dans la Constitution, a précisé la représentante. Le Gouvernement brésilien est fermement convaincu du potentiel sportif comme facteur d’intégration sociale et de développement. Pour le Gouvernement, le sport fait partie intégrante d’un spectre plus large d’objectifs politiques englobant aussi l’accès à l’éducation et à la santé. Le Gouvernement a lancé des initiatives incluant des partenariats avec une multitude d’acteurs de la société civile. Il a par exemple lancé un programme qui emploie plus de 12 000 détenus dans des usines d’équipements sportifs, lesquels équipements sont ensuite utilisés dans d’autres programmes sportifs. En outre, le programme dit « Seconde moitié » qui bénéficie à un million de personnes, propose des activités sportives à mi-temps aux enfants et aux jeunes des écoles publiques. Conformément à la résolution adoptée l’année dernière, le Brésil a aussi développé des projets de coopération avec plusieurs pays en développement et entend faire plus.
Le Brésil, s’est enorgueillie la représentante, est au début d’une décennie réjouissante centrée sur le sport. Il organise en effet trois manifestations sportives d’importance à savoir la Coupe des confédérations de la FIFA en 2013, la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques et paralympiques en 2016. Le sport sera donc au sommet de l’agenda social, politique et économique du Brésil et la décision d’accueillir ces manifestations sportives est parfaitement conforme à la promotion du développement durable et de l’intégration sociale. Le Gouvernement du Brésil reste engagé à faire en sorte que ces manifestations contribuent à la création d’emplois, à l’amélioration des infrastructures et à la multiplication des chances pour la jeunesse brésilienne.
M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a reconnu que le sport est une pratique universelle qui contribue à inculquer aux personnes les valeurs du respect, de la diversité et de la tolérance. C’est également un moyen de lutter contre toutes les formes de discrimination. Le sport doit être pleinement intégré dans les plans de développement nationaux des pays. « L’accès et la participation au sport et à l’activité physique sont essentiels pour vivre une vie pleine et saine », a-t-il ajouté.
En outre, le sport permet aux minorités d’avoir « un rôle digne dans la société », à travers notamment le mouvement para-olympique ou la « Coupe mondiale de football de la rue ». Quant aux athlètes, ils peuvent promouvoir la stabilité sociale, la réconciliation et le dialogue. M. Ulibarri s’est félicité de la tenue des prochains jeux centraméricains à San José, au Costa Rica, en février 2013. Enfin, le Costa Rica fait partie des pays qui ont souhaité la création, à Genève, d’un groupe des amis du sport au service de la paix et du développement, comme celui qui existe déjà à New York.
M. PETER STONE (Australie) a évoqué la popularité du sport et sa capacité de servir de plateforme de communication, y voyant là un moyen de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a indiqué que le Programme australien appuie d’importants projets dans sept pays et finance des activités de moindre envergure dans 40 pays d’Afrique, des Caraïbes et de la région Asie-Pacifique. Le représentant a expliqué que le Gouvernement australien se sert du sport comme prévention des maladies non transmissibles, en luttant contre l’inactivité physique, les mauvais régimes alimentaires et la consommation d’alcool et de tabac. En mars 2012, a-t-il enchaîné, l’Australie a organisé un forum intitulé « Des îles en bonne santé grâce au sport » au cours duquel les ministres de la santé de la région du Pacifique ont établi une action multisectorielle pour répondre aux causes des maladies non transmissibles.
M. Stone a également vu dans le sport un moyen d’améliorer la vie des personnes handicapées en promouvant leur intégration sociale et leur bien-être. Il a aussi évoqué les divers programmes lancés par l’Australie pour promouvoir la participation des femmes et des fillettes aux activités sportives. Il a averti que le dopage et les paris illégaux risquent de saper la capacité du sport d’être un véhicule du développement.
M. PAUL WILLIAMS (Royaume-Uni) a rappelé l’organisation à Londres des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques dont l’héritage baptisé « International inspiration sports legacy programme » a enrichi la vie de 11 millions d’enfants dans 20 pays dans le monde, grâce à une éducation physique de très bonne qualité. Le programme devrait atteindre son objectif qui est de toucher 12 millions d’enfants en 2014. En collaboration avec les États Membres, les Comités olympiques nationaux, les parlementaires et la société civile, les missions diplomatiques du Royaume-Uni ont organisé plus de 80 activités relatives à la Trêve olympique dans chaque continent. Le représentant a présenté ses meilleurs vœux aux futurs pays hôtes des Jeux, notant que les Ministres britanniques se sont rendus à Moscou et à Rio de Janeiro pour passer le relais. Il s’est félicité des accords signés entre la Fédération de Russie, le Brésil et le Comité olympique international sur la promotion des idéaux de la Trêve olympique. Il a encouragé tous les États Membres à faire de même.
M. SERGEY N. KAREV (Fédération de Russie) a observé une exacerbation des tensions entre les sociétés et cultures ainsi qu’une recrudescence de l’extrémisme dans le monde, et estimé important d’utiliser le sport et son pouvoir de rassemblement pour en faire un moteur du développement économique. Il a affirmé que le sport était particulièrement important pour les jeunes car, a-t-il soutenu, il permet de leur inculquer les principes de respect et de tolérance, de les éduquer contre la xénophobie et de les protéger des forces destructrices qui, a-t-il affirmé, mènent au terrorisme. Le représentant a expliqué que la politique étrangère de son pays accordait une attention particulière au sport. Il a évoqué l’organisation, à Sotchi, des Jeux olympiques et paralympiques de 2014 et a affirmé que les infrastructures de cette ville étaient en train d’être améliorées et que d’autres installations sportives étaient en cours de construction. M. Karev s’est dit confiant que ces Jeux permettront d’insuffler un nouvel élan économique à cette ville et d’y améliorer la qualité de vie de ses habitants.
M. NIKOLAI OVSYANKO (Bélarus) a estimé que l’adoption par tous les États Membres de l’Assemblée générale de la résolution d’octobre 2011, sur le sport au service de la paix et du développement, leur a permis de réaffirmer leur attachement aux idéaux olympiques, où le principe de non-discrimination occupe une place particulière. Toutefois, a déploré le représentant, le déroulement des derniers Jeux olympiques à Londres a montré que tous les États ne se sont pas acquittés de façon adéquate de leurs engagements à ce sujet, et a révélé une « tendance à faire pression sur des États souverains ». Il a également dénoncé « la course aux sponsors », notamment les géants de l’industrie pharmaceutique, ainsi que « le scandale du dopage » et une sélection basée sur la pratique du « deux poids, deux mesures ». Le sport de haut niveau cesse alors d’être au service de l’individu et de la société. Le représentant a demandé le renforcement du rôle de l’Assemblée générale dans le mouvement olympique et dans la lutte contre toutes les tendances négatives. Il a jugé qu’il est « grand temps » d’établir des mécanismes de coordination entre les Nations Unies et le Comité olympique, et de respecter la trêve olympique.
M. TSHAMANO COMBRICK MILUBI (Afrique du Sud) a rappelé que ce débat se tient avant la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) que son pays organise en janvier 2013. Il a souligné que l’héritage de la Coupe du monde de football, que son pays a aussi organisée en 2010, va bien au-delà de choses concrètes comme les stades, les routes ou encore les aéroports. En Afrique du Sud, s’est-il expliqué, nous avons vu comment le sport peut devenir une inspiration pour l’unité et les changements pacifiques. Le sport a appuyé le développement économique, au niveau local, et contribuer à la création d’emplois.
Le Plan national pour le sport et les loisirs met l’accent sur le sport au service de la santé, en particulier chez les jeunes. Le Plan peut aussi être utilisé pour prévenir la discrimination et promouvoir l’intégration sociale et économique des personnes vivant avec le VIH/sida. Le Gouvernement a aussi commencé la mise en œuvre du programme « Le sport au service du changement » qui entend prouver que le sport peut être un catalyseur du changement et encourager des comportements positifs. Le sport a le pouvoir d’enlever les jeunes de la rue et de promouvoir la santé, l’éducation, le développement et la paix, a insisté le représentant.
M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a affirmé que la « magnifique performance » des athlètes jamaïcains lors des Jeux olympiques de Londres illustrait le pouvoir qu’a le sport d’unir le monde et son potentiel en matière de développement. Il a souligné l’importance pour sa région de développer, de manière urgente, des stratégies visant à maximiser les ressources et s’assurer ainsi que le sport aura le plus grand impact possible sur la population. Il est essentiel que le sport devienne le point focal autour duquel s’articulent les programmes de développement, a-t-il affirmé, car il a un potentiel énorme pour l’ensemble de la société, en particulier, les jeunes. Le représentant a fait observer que le sport a également un impact sur la santé, le tourisme, le développement social et le progrès économique et contribue aussi à la « réduction systématique » de la pauvreté, à la paix et à la création des richesses.
M. Wolfe a parlé de la politique sportive de son pays qui met le sport au service du développement et de l’édification d’une société saine. Les femmes sont pleinement intégrées aux processus de prise de décisions relatifs aux activités sportives, a-t-il souligné, en indiquant aussi que le sport est inclus dans les programmes scolaires, du primaire à l’université.
M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a reconnu que le sport rapproche les cultures et les peuples. Il favorise l’inclusion sociale et combat la discrimination contre les femmes et les personnes handicapées. En outre, les programmes sportifs peuvent jouer un rôle important dans la réhabilitation et la réintégration des enfants soldats. C’est un sujet que l’Allemagne suit de près au sein du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, a précisé le représentant. En tant que membre du Groupe des amis pour le sport au service de la paix et du développement, l’Allemagne appuie depuis 2008 les travaux du Conseiller spécial du Secrétaire général et du Bureau des Nations Unies. À cet égard, elle est fière d’avoir accueilli cette année un « camp des jeunes dirigeants » promu par l’ONU.
Mme SHULAMIT YONA DAVIDOVICH (Israël) a constaté que le sport avait joué un rôle important dans la réalisation des OMD ainsi que dans la promotion de l’égalité entre les sexes. Elle a fait savoir qu’en 2009, son gouvernement avait créé un Ministère de la culture et des sports et que son pays avait organisé, en 2011, avec l’Allemagne, la première Conférence internationale sur le sport comme médiateur entre les cultures. Elle a également évoqué les activités sportives multiculturelles organisées par l’autorité sportive de son pays qui permettent de rassembler Israéliens, Palestiniens et Jordaniens. Mme Davidovich a, par exemple, parlé de l’ONG Mifalot qui, a-t-elle expliqué, gère près de 300 programmes qui se servent du football pour promouvoir la paix et la tolérance au Moyen-Orient. Une manifestation annuelle permet ainsi de rassembler 20 000 jeunes d’Israël, de l’Autorité palestinienne et de la Jordanie, ce qui permet de combattre les préjugés.
APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES
Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie d’une Note du Secrétaire général sur la périodicité et portée des futurs rapports sur l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies ( A/67/82)
Elle était également saisie d’autres documents dont la Note du Secrétaire général sur la prise en compte des principes de non-discrimination et d’égalité dans le programme de développement pour l’après-2015 concernant l’eau, l’assainissement et l’hygiène ( A/67/270)
Par cette note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport de la Rapporteuse spéciale sur le droit de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement qui juge qu’il serait fort utile de redéfinir les progrès à accomplir et de faire explicitement de l’égalité, de la non-discrimination et de l’équité dans les fondements du programme pour l’après-2015.
Pour ce faire, dit-elle, deux démarches sont possibles, qui se renforcent mutuellement: faire de l’égalité un objectif à part entière, et faire en sorte que les autres objectifs, cibles et indicateurs soient explicitement conçus pour repérer les populations laissées pour compte et prendre des mesures d’incitation pour améliorer l’accès des plus défavorisés. Elle souligne que l’objectif d’égalité doit aller au-delà des inégalités de revenus, afin de s’attaquer aux causes profondes de l’exclusion et de la misère et de refléter la nature transversale de l’égalité. Les objectifs, cibles et indicateurs devraient être conçus de façon à réduire les inégalités et à viser les populations les plus défavorisées. Ils ne doivent pas s’intéresser uniquement aux progrès et résultats globaux.
Le programme de développement pour l’après-2015 devrait comporter un objectif à part entière pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène, afin que l’accès universel à ces services soit traité comme un aspect crucial du développement social et économique, au même titre que la santé ou l’éducation. Les futurs objectifs, cibles et indicateurs devront mettre l’accent sur la réalisation progressive du droit à un approvisionnement en eau et à des services d’assainissement durables et de qualité pour tous, sans discrimination; et combattre les inégalités géographiques liées aux groupes, à l’appartenance ethnique, raciale, nationale, linguistique et religieuse, au sexe ou au genre ou encore à l’âge et au handicap.
La Rapporteuse spéciale demande aussi que le champ des éléments actuellement considérés comme mesurables soit élargi, pour un meilleur repérage et un meilleur suivi des inégalités. La ventilation des données ne donne pas systématiquement lieu à une réduction des inégalités.
Suite donnée aux textes issus du sommet du millénaire
Rapport du Secrétaire général sur le renforcement des mécanismes institutionnels en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme (A/67/201)
Dans ce rapport, le Secrétaire général s’attarde sur les principes généraux, la gouvernance de l’Entité, l’administration et les ressources humaines, le financement et les mesures de transition. Il indique qu’ONU-Femmes a entrepris de consolider son rôle de chef de file sans rencontrer de problèmes et que les activités des organismes des Nations Unies sont mieux coordonnées et plus cohérentes. Les capacités institutionnelles et l’efficacité d’ONU-Femmes en tant qu’entité composite s’améliorent de jour en jour et les domaines dans lesquels des efforts complémentaires s’imposent ressortent plus clairement.
Le Secrétaire général prévient que les objectifs en matière de mobilisation des ressources pour 2011 n’ont toutefois pas été complètement atteints, ce qui reste préoccupant. Pour que l’objectif, revu à la baisse, de 700 millions de dollars pour l’exercice biennal soit atteint, il faudra que les donateurs accroissent sensiblement leur appui financier. Si ONU-Femmes veut pleinement s’acquitter de son mandat dans les années à venir, il sera essentiel que les donateurs lui fournissent un niveau de financement minimum à la hauteur des ambitions du mandat que lui a confié l’Assemblée générale, insiste le Secrétaire général.
ONU-Femmes fait de plus en plus le lien entre sa fonction d’appui normatif et son expérience opérationnelle et son expertise. Pour l’avenir, elle accordera la priorité à l’établissement d’un système solide pour pouvoir mieux promouvoir l’égalité des sexes à l’échelle nationale et répondre de manière plus systématique aux résultats des processus intergouvernementaux mondiaux.
Elle redoublera d’efforts pour mieux faire comprendre son rôle à l’égard du système des Nations Unies car si des progrès notables ont été accomplis, il convient que l’Entité consacre davantage d’investissements et de capacités à son rôle de chef de file dans ces contextes et à l’appui technique qu’elle dispense aux partenaires des Nations Unies. Des efforts doivent notamment être concédés pour renforcer la présence d’ONU-Femmes sur le terrain afin que ses bureaux puissent participer pleinement aux mécanismes interinstitutions et dispositifs de coopération.
Le Secrétaire général souligne aussi que si ONU-Femmes a renforcé ses ressources humaines, les écarts de capacités posent toujours problème. Le processus de prise de décisions excessivement centralisé, aggravé par l’insuffisance de la communication, continue de provoquer des retards et de se solder par d’importants coûts de transaction. Il s’agit là des priorités qu’il conviendra d’aborder en 2012 pour mettre en place les structures régionales et, de manière plus générale, pour améliorer l’efficacité de l’Entité.
Rapport du Secrétaire général intitulé « Accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement: options pour une croissance durable et partagée et enjeux de l’action des Nations Unies en faveur du développement au-delà de 2015 (A/67/257)
Dans ce rapport, le Secrétaire général récapitule les progrès accomplis récemment dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et formule des recommandations en faveur du programme de développement au-delà de 2015. À la demande des États Membres, il analyse également les questions liées à la promotion d’une croissance économique durable et partagée dans le cadre des stratégies visant à la réalisation des OMD, avec un accent particulier sur la création d’emplois.
Pour promouvoir une croissance économique durable et stable et la création suffisante d’emplois décents, tout en préservant l’environnement, le Secrétaire général préconise une bien plus grande cohérence dans les politiques macroéconomiques, commerciales, financières, sociales, d’investissement et de développement rural. Les initiatives nationales cohérentes devront être appuyées par la relance du partenariat mondial pour le développement, y affirme-t-il notamment.
Le Secrétaire général propose que cela pourrait se faire par le rétablissement des budgets d’aide et le respect de tous les engagements en matière d’aide, par l’amélioration de l’accès aux marchés pour les pays en développement, et le renforcement des efforts visant à assurer la soutenabilité de la dette extérieure, ainsi que par la mise en place d’autres initiatives pour assurer l’accès, à des prix abordables, aux médicaments essentiels et aux nouvelles technologies.
Le Secrétaire général recommande par ailleurs que l’on se préoccupe d’urgence de concilier la suite donnée à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable avec les préparatifs du programme de l’ONU en matière de développement pour après 2015.
S’agissant de la voie à suivre, il propose une approche en deux étapes dont la première étape, qui commencerait maintenant et s’achèverait à l’automne 2013, consisterait en un vaste débat sur l’objet et la portée du programme au-delà de 2015 et bénéficierait grandement d’un processus de consultation ouvert, inclusif et transparent auquel participe un large éventail de parties prenantes. Ces consultations constitueraient une base solide pour la deuxième étape (de l’automne 2013 jusqu’à 2015), qui serait marquée par l’intensification des efforts déployés pour parvenir à un consensus intergouvernemental.
Les négociations menées au cours de cette étape aboutiraient à la définition d’objectifs et de cibles concrets, le caractère ouvert et inclusif du processus étant maintenu. Cette manifestation spéciale pourrait jouer un rôle important en ce qu’elle fournirait la base du processus ultérieur de décision concernant les caractéristiques et la teneur du programme pour l’après-2015. Un autre objectif, suggère aussi le Secrétaire général, pourrait être de convier une réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale en 2015 et d’établir une feuille de route à cette fin en vue de trouver un accord sur ce programme.
Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé sur les options à envisager pour renforcer et faciliter l’action multisectorielle en matière de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles au moyen d’un partenariat efficace (A/67/373)
Dans ses recommandations, le Directeur général constate d’abord que la plupart des pays ont un plan national de lutte contre les maladies non transmissibles, mais rares sont ceux qui disposent de structures suffisamment solides pour les mettre en œuvre. Pour combler cette lacune, les dirigeants peuvent nommer des référents placés sous leur autorité. Au niveau national, il propose de mettre en place un mécanisme multisectoriel de haut niveau –commission, agence ou groupe de travail– relevant du chef de l’État ou de son représentant, chargé de planifier, d’orienter, de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de la politique nationale multisectorielle.
Les États Membres peuvent aussi faire figurer la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles parmi les activités menées au titre du plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement et des stratégies de réduction de la pauvreté. En s’inspirant d’autres programmes, ils peuvent concevoir un plan national multisectoriel unique, assorti d’un financement et reposant sur un ensemble d’objectifs et d’indicateurs nationaux harmonisés.
Vers le milieu de l’année 2013, les référents et les organismes de soutien devraient être en place, dotés de moyens et prêts à s’associer au Plan d’action mondial de lutte contre les maladies non transmissibles pour la période 2013-2020. Ce plan précisera les activités à mener tout en associant la cible mondiale consistant à réduire de 25%, d’ici à 2025, la mortalité prématurée imputable aux maladies non transmissibles aux autres cibles mondiales non contraignantes, les modalités de mise en place d’un cadre de suivi à l’échelle mondiale et les possibilités d’application de ce cadre au niveau national et les mesures à prendre pour adapter les traités et autres instruments aux contextes nationaux.
Un mécanisme mondial de coordination pourrait élaborer des structures afin de stimuler la lutte des pays contre les maladies non transmissibles. Le climat actuel d’austérité rend difficile l’élaboration d’un modèle. Dans le cas des maladies non transmissibles, il existe un décalage flagrant entre la faiblesse des ressources financières mobilisées et l’énormité des besoins. La mise en application dépendra dans une large mesure, au niveau national, de l’attribution de budgets spécifiques. Mais, ajoute le Directeur général, plus que les ressources financières et la supervision, c’est l’appui technique qui jouera dans les partenariats le rôle de « liant ».
Un groupe de travail des Nations Unies sur les maladies non transmissibles relevant du Conseil économique et social pourrait, en complément, soutenir la mise en place d’équipes de pays des Nations Unies, notamment chargées des actions recommandées dans la lettre commune de l’OMS et du PNUD sur l’intégration des maladies non transmissibles au plan-cadre pour l’aide au développement des Nations Unies et à sa mise en œuvre.
À cet égard, on pourrait songer à s’appuyer sur l’expérience de l’Équipe spéciale interorganisations de lutte contre le tabac qui lutte contre l’un des principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles.
Réforme de l’Organisation des Nations Unies: mesures et propositions
Déclarations
M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, de la délégation de l’Union européenne a insisté sur la nécessité d’accroître le plus possible l’impact de la coopération au développement sur la réalisation des OMD d’ici à 2015. Il a fait savoir que l’Union européenne entend débloquer une somme d’un milliard d’euros à la réalisation des OMD, notamment ceux qui sont à la traîne. L’Agenda post-2105, a-t-il dit, doit se fonder sur les OMD actuels qui doivent être actualisés et assortis d’objectifs cohérents et intégrés, tenant compte du principe de responsabilité commune mais différenciée.
Tournant ensuite son attention sur le rapport de l’OMS relatif aux maladies non transmissibles, le représentant a estimé qu’avant de faire l’objet d’un débat plénier à New York, les options présentées dans ce document devaient être discutées davantage à Genève par l’OMS, dans le contexte du développement du Plan d’action global de l’OMS et en présence des spécialistes de la santé publique. Il a reproché au Directeur général de l’OMS de ne pas avoir analysé les six fonctions relatives à la collaboration et aux partenariats mais d’avoir présenté un certain nombre de questions de portée générale.
Le représentant a aussi regretté que le Directeur général ait préféré fondé ces fonctions sur une approche verticale au lieu de mettre l’accent sur les déterminants et les mesures de prévention qui pourraient être développés avec les parties prenantes concernées, dont la société civile. L’importance de la recherche pour les interventions de santé publique n’est pas suffisamment soulignée alors que l’accent semble être mis uniquement sur la recherche et le développement pour des produits spécifiques.
M. JOSEPH E. GODDARD (Barbade), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné l’importance des mécanismes de coordination aux niveaux national, régional et mondial pour répondre aux défis posés par les maladies non transmissibles (MNT). À cet égard, il a salué le rôle de l’OMS et la mise en place d’un réseau de partenariat pour promouvoir des approches multisectorielles. La CARICOM note qu’il faudra obtenir les ressources et l’assistance technique nécessaires à cette fin et enjoint tous les États Membres à participer. Les pays de la région saluent également le second Plan d’action mondial de l’OMS 2013-2020 pour la prévention et le contrôle des MNT. Ils applaudissent l’objectif de réduire de 25% l’incidence des MNT d’ici à 2015. Par ailleurs, la CARICOM espère recevoir au cours de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale le rapport consacré à l’examen des progrès réalisés dans la lutte contre ces maladies. En conclusion, le représentant a rappelé que 60% des décès au niveau mondial, dont 80% dans les pays en développement, résultent des MNT. C’est la raison pour laquelle la CARICOM appuie l’inscription de cette question dans l’Agenda pour le développement après 2015.
Mme CHERYL SABAN (États-Unis) s’est dite convaincue qu’une action multisectorielle est essentielle pour prévenir les maladies non transmissibles et gérer leurs conséquences à long terme, avec la participation de la société civile et du secteur privé. La Déclaration politique adoptée par l’Assemblée générale en 2011 demande au Secrétaire général de développer avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des actions en ce sens. Elle prévoit notamment de réduire de 25% d’ici à 2015 les morts prématurées dues aux MNT.
D’après la représentante, les partenariats doivent servir à favoriser un environnement propice à la santé publique. Elle a appuyé le rôle de chef de fil de l’OMS pour faciliter la coordination au sein du système des Nations Unies. En effet, « un partenariat unique et indépendant ne serait pas réalisable pour couvrir l’ensemble des défis » posés par les MNT. Une réponse souple doit être recherchée. À ce sujet, le Plan d’action de l’OMS pour la période 2013-2020 devrait fournir des directives. Enfin, les États-Unis souhaitent davantage d’informations sur l’idée d’une équipe interagences sur les MNT qui ferait rapport à l’ECOSOC.
M. PETER LLOYD VERSEGI (Australie) a indiqué que l’aide publique au développement (APD) reste importante mais a estimé qu’il était aussi important de promouvoir un commerce international plus ouvert, d’ouvrir les marchés du Nord aux pays du Sud, d’encourager l’investissement privé et de développer la coopération Sud-Sud pour aider les pays en développement à atteindre les OMD. L’Australie poursuivra ses efforts de coopération et attend avec intérêt la manifestation de 2013 qui devrait être l’occasion d’évaluer les progrès et d’avancer. L’Australie apporte aussi sa contribution à la formulation de l’Agenda post-2015 qui, a insisté le représentant, doit être clair et cohérent.
Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a estimé qu’en accordant la priorité à l’éducation, il serait possible de faire face à presque tous les « immenses défis » du XXIe siècle, notamment la pauvreté et les inégalités. Elle a engagé la communauté internationale à honorer ses engagements, relevant avec préoccupation que le niveau actuel de l’aide publique au développement (APD) était bien en deçà des 0,7% du PIB des pays développés. Elle a également exhorté la communauté internationale à adopter des mesures concrètes pour relancer les Négociations de Doha et promouvoir le transfert des technologies, entre autres. Mme Dunlop a aussi estimé que les efforts de redressement économique devaient se centrer sur la création d’un modèle économique socialement inclusif et centré sur l’emploi. Elle a appelé l’ONU à accorder une attention spéciale au Pacte mondial pour l’emploi ainsi qu’à la création et au renforcement des filets de protection sociale.
Mme Dunlop a estimé que les objectifs qui seront établis dans l’Agenda post-2015 devront consolider les progrès réalisés dans les OMD. Elle a voulu que le processus de consultation avec les États Membres soit inclusif, ouvert et transparent, et qu’il débouche sur un agenda « légitime » qui prenne en compte la diversité des points de vue et des opinions et qui illustre les attentes partagées et les aspirations communes. La représentante a préconisé que des liens synergétiques soient établis entre les OMD et les objectifs de développement durable et que les discussions prennent en compte les questions du financement et de la technologie. Alors que les OMD concernaient uniquement les pays en développement, les objectifs de développement durable sont censés être universels, ce qui entraînera des obligations pour tous mais sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée et des moyens respectifs.
M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est intéressé à la suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire. Selon lui, le cadre des OMD a trop mis l’accent sur le développement humain, au détriment de la croissance économique. Certains pays n’ayant pas connu de croissance soutenue ne seront pas en mesure d’atteindre leurs objectifs en matière de réduction de la pauvreté. Or la croissance permet de créer des emplois et de fournir une protection sociale aux groupes les plus vulnérables. Il faut inclure le « concept d’une croissance économique soutenue, inclusive et équitable » dans l’Agenda pour le développement des Nations Unies après 2015.
Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévoit que les décès dus aux maladies non transmissibles (MNT) vont augmenter de 17% au cours de la prochaine décennie. En Asie du Sud-Est, 3 décès sur 5 sont causés par les MNT. Pour lutter contre ce phénomène, l’Indonésie s’efforce de limiter les facteurs de risque tels que le tabac, l’alcool, la mauvaise alimentation et l’inactivité physique, a expliqué le délégué. La lutte contre les MNT doit également figurer dans les programmes de développement après 2015.
M. Percaya a ensuite salué les efforts entrepris par ONU-Femmes dans son pays. En tant que membre du Conseil d’administration de cet organe, l’Indonésie poursuivra ses contributions. Il a espéré que la base des donateurs sera élargie et que les activités opérationnelles seront renforcées aux niveaux national et régional.
M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a fait observer que c’était les pays qui avaient mis sur pied des politiques axées sur le développement social, notamment l’emploi pour tous, qui avaient été les moins touchés par la crise économique. Il a insisté sur la nécessité d’intégrer la question de l’emploi dans l’Agenda post-2015. La Fédération de Russie vient d’ailleurs de réglementer sa politique de l’emploi et son système de pension, en accordant une attention accrue aux populations vulnérables. Il a également annoncé qu’une conférence internationale sur le travail décent serait prochainement organisée à Moscou dans le but de donner de l’élan à la mise en œuvre du concept de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
S’agissant des MNT, le représentant a appelé à l’élaboration d’un accord à l’OMS. Il a demandé un plan d’action pour la période 2014-2020 et indiqué que son pays versera une somme de 36 millions de dollars à la lutte contre les MNT dans les pays en développement. Commentant par ailleurs divers éléments de la réforme de l’ONU, il a affirmé que le système « Umoja » et la réforme de la gestion du personnel, entre autres, souffrent d’un manque de vision à long terme, la conception de l’objectif final manquant de clarté.
M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a estimé qu’une gouvernance mondiale effective était essentielle pour assurer la formulation et la mise en œuvre de l’Agenda post-2015. Il a fait part de ses préoccupations concernant l’architecture actuelle de la gouvernance mondiale où, a-t-il relevé, les inégalités persistent s’agissant de sa composition et de ses procédures de vote. Nous devons comprendre, a-t-il dit, que la gouvernance mondiale va des Nations Unies aux autres organisations et agences dont l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods. Il a affirmé qu’outre les groupes régionaux, un accent particulier doit être placé sur les acteurs non étatiques qui ont toujours été présents dans le dialogue sur les politiques de développement. Le système de gouvernance mondiale doit être capable de mieux gérer les défis interconnectés dans le domaine socioéconomique, être plus cohérent, mieux coordonné et appuyé par les institutions représentatives, inclusives et efficaces.
Conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée, a poursuivi le représentant, le cadre multilatéral devait répondre aux situations régionales, en particulier les petits États insulaires vulnérables qui, a-t-il fait observer, sont bien souvent les plus touchés par les règles internationales alors qu’ils n’ont pas eu leur mot à dire dans leur élaboration. Après avoir rappelé que son pays siègera bientôt au Conseil d’administration d’ONU-Femmes, le représentant a estimé qu’il fallait accorder la priorité à la présence de l’Entité sur le terrain, ainsi qu’à la coordination avec les États Membres. La priorité doit également être accordée au renforcement de ses capacités.
M. OCH OD (Mongolie) a rappelé que son pays défend l’idée d’une convention internationale sur la consommation d’alcool à l’instar de la Convention-cadre de l’OMS sur la lutte contre le tabac. En Mongolie, des efforts sont entrepris pour réduire les risques liés à la consommation abusive d’alcool. Une politique publique de sensibilisation conjuguée à une augmentation des taxes sur l’alcool a été mise en œuvre en 2011. S’agissant des OMD, le représentant a chiffré le taux national d’exécution à 77,9%, tout en reconnaissant que la lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition tout comme le combat pour les droits des femmes et sa santé sont encore à la traîne. Il a demandé aux bailleurs de fonds de respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.
M. LHATU WANGCHUK (Bhoutan) a rappelé que le 19 juillet 2011, la résolution A/65/309, intitulée « Le bonheur: vers une approche globale du développement », a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale. Il y a quelques mois, elle a déclaré le 20 mars, Journée internationale du bonheur. Mandaté par la résolution 65/309, le Bhoutan a organisé le 2 avril 2012, une réunion de haut niveau sur le bien-être et le bonheur qui a vu la participation de 800 personnes mues par le besoin urgent de changer le chemin global du développement qui doit désormais se concentrer sur le bien-être et le bonheur de l’homme.
Le Roi du Bhoutan a créé un Groupe de travail de haut niveau regroupant 50 dirigeants du monde, chargé d’élaborer les détails de la nouvelle approche du développement pendant les deux années à venir, et le Comité national de pilotage qui est chargé d’accompagner ce processus. Le Groupe de travail va étudier le thème du bonheur, de l’environnement durable, de la répartition équitable des richesses et de l’utilisation efficace des ressources. Il préparera un rapport détaillé sur une nouvelle approche de la pratique du développement. Le représentant a fait part de l’intention de son gouvernement de présenter un autre projet de résolution sur le bonheur.
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a concentré son intervention sur la question de la parité et de l’autonomisation des femmes. Il a salué le rôle critique d’ONU-Femmes dans la région de l’Asie du Sud. En partenariat avec le Gouvernement indien, ONU-Femmes a permis à plus d’un demi-million de femmes élues dans cinq États de l’Inde de réaliser leurs droits et de renforcer leurs qualités de dirigeantes, dans le cadre de la gouvernance locale. Un programme consacré aux femmes dalits a permis de sécuriser les moyens de subsistance de familles pauvres. En particulier, a continué M. Puri, ONU-Femmes, en collaboration avec la société civile, a aidé des femmes candidates à gérer leurs campagnes dans les États du Bihar et d’Orissa, qui comptent une forte population féminine. Avec plus de 500 millions de femmes, l’Inde considère que leur rôle véritable dans la société est non seulement un « impératif moral », mais aussi « une condition essentielle pour réaliser la paix, la prospérité et le développement durable ». Les femmes occupent déjà des postes de très haut niveau dans ce pays et participent au quotidien au processus de prise de décisions politiques.
M. ANDERS B. JOHNSSON, Secrétaire général de l’Union interparlementaire, a constaté que trois ans seulement après la mise en œuvre des OMD, le résultat est mitigé. Globalement, certains objectifs sont sur la bonne voie mais l’image devient floue quand on regarde la situation particulière de chaque pays. Depuis quelques années, l’UIP a sensibilisé les parlementaires aux OMD, en les rendant mieux à même de superviser l’action gouvernementale, d’adopter une législation adéquate et de prendre des décisions budgétaires conformes aux priorités du développement. L’UIP s’est particulièrement concentrée sur les OMD relatifs à la santé, à l’autonomisation des femmes et à la coopération au développement. L’UIP s’est aussi attachée à évaluer certains des mécanismes institutionnels, comme les comités et les caucus parlementaires.
La leçon la plus importante que l’UIP a tirée des OMD est qu’il faut une implication rapide des parlementaires dans le développement des objectifs de développement pour garantir l’appropriation nationale et la redevabilité. En conséquence, l’UIP a déjà commencé à travailler avec les parlementaires pour faciliter leur implication dans les consultations sur l’agenda post-2015. Au titre de ses efforts, l’UIP a décidé de consacrer sa 128e Assemblée, qui se tiendra à Quito en Équateur en mars 2013, à une réflexion sur le développement sous l’angle du bien-être plutôt que sous celui de la croissance économique. Les résultats de toutes les consultations seront soumis à l’Assemblée générale, l’année prochaine.
Mais il se dégage déjà un consensus sur le rôle central de la démocratie et de la coopération au développement. Le problème du développement n’est pas seulement économique, il est aussi politique. L’inégalité d’accès aux processus prise de décisions avec ses corollaires que sont la répartition inéquitable des richesses, les politiques de confrontation et autres déséquilibres, est souvent à la base des échecs dans les politiques de développement. Comme la gouvernance démocratique est le socle de telles politiques, elle doit apparaître dans les futurs objectifs de développement durables, avec des indicateurs ou des objectifs clairs. De même, l’Agenda post-2015 doit être accompagné d’engagements financiers clairs. Le succès du futur agenda du développement durable dépendra d’ailleurs aussi du successeur de l’OMD nº8 relatif au partenariat international.
M. MASSIMO TOMMASOLI, Observateur permanent de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), a salué le rôle joué par la Mongolie pour la promotion de la résolution sur « l’éducation pour le développement ». Il a encouragé l’intégration de l’éducation pour la démocratie dans les programmes nationaux et les activités extracurriculaires. L’idée est de contribuer à « l’autonomisation des citoyens » et de promouvoir la participation à la vie politique à tous les niveaux. L’investissement dans l’éducation est important pour la démocratie et le développement, a insisté le représentant.
M. Tommasoli a rappelé l’importance du droit à l’éducation et sa dimension constitutionnelle. C’est une question qui est évaluée par l’IDEA dans une vingtaine de pays. Quant à l’éducation pour la démocratie, elle est directement liée à l’éducation des électeurs et « contribue à l’une des formes les plus visibles de la participation démocratique ». Elle joue également un rôle important au niveau parlementaire et pour le développement des partis politiques et du dialogue démocratique en général.
L’Institut a créé, en partenariat avec les Nations Unies et d’autres acteurs internationaux, un programme de formation sur les processus électoraux, intitulé « BRIDGE », qui est largement utilisé dans les transitions politiques et met l’accent sur l’éducation civique.
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