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AG/11315

L’Assemblée générale confirme l’importance de l’« Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo » pour l’avenir de l’Afghanistan

27/11/2012
Assemblée généraleAG/11315
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

41e séance plénière - matin


L’Assemblée générale confirme l’importance de l’« Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo » pour l’avenir de l’Afghanistan


L’Assemblée générale a adopté ce matin par consensus sa longue résolution annuelle* sur la situation en Afghanistan et entendu une vingtaine d’orateurs, dont le représentant afghan, confirmer l’importance de l’« Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo » pour l’avenir de ce pays.


Adopté le 8 juillet 2012, l’Accord-cadre prévoit que le processus de transition, qui doit s’achever fin 2014, sera suivi d’une décennie de la transition (2015-2024), au cours de laquelle l’Afghanistan consolidera sa souveraineté en assurant durablement le bon fonctionnement d’un État au service du peuple, conformément à la Stratégie nationale de développement et des programmes prioritaires nationaux pour la mise en œuvre desquels la communauté internationale a promis de verser 16 milliards de dollars.  


L’avenir pacifique de l’Afghanistan repose sur la transparence des institutions démocratiques, souligne d’ailleurs l’Assemblée dans sa résolution.  L’élection présidentielle étant prévue en 2014, l’Assemblée rappelle les engagements qu’a pris le Gouvernement afghan d’entreprendre une réforme électorale à long terme pour veiller à ce que les prochaines échéances électorales soient crédibles.  


Dotée d’un dispositif de plus d’une centaine de paragraphes, la résolution a été présentée par le représentant de l’Allemagne qui a indiqué que cette année, le texte met l’accent sur quatre domaines prioritaires, à savoir, la sécurité et transition, l’engagement à long terme de la communauté internationale pendant la décennie de la transformation, la coopération régionale et le processus de paix et de réconciliation.


Aux termes de cette résolution, l’Assemblée s’engage à continuer d’aider le Gouvernement et le peuple afghans à rebâtir un État stable, sûr, économiquement autonome, où il n’y ait plus de terrorisme ni de trafic de stupéfiants, et fondé sur la démocratie constitutionnelle.


L’Assemblée exhorteen particulierle Gouvernement afghan à continuer de réformer l’administration publique afin d’instaurer l’état de droit, d’assurer la bonne gouvernance et le respect du principe de responsabilité.


Elle n’oublie pas de condamner avec la plus grande fermetétous les actes de violence et d’intimidation et les attentats, ainsi que l’utilisation de civils comme boucliers humains par les Taliban et Al-Qaida.


Elle souscrit à l’objectif du Gouvernement afghan de doter les Forces nationales de sécurité afghanes des effectifs et des moyens opérationnels nécessaires pour prendre le relais de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et assumer la responsabilité intégrale de la sécurité dans toutes les provinces d’ici à la fin 2014.


Après s’être félicitée de la nomination, en avril 2012, du nouveau Président du Haut Conseil pour la paix, l’Assemblée demande au Gouvernement afghan de veiller à ce que le Programme afghan pour la paix et la réintégration soit exécuté dans le souci de l’intérêt commun, sans distinction fondée sur le sexe ou le statut social.


L’Assemblée condamne en effet avec forceles actes de discrimination et de violence dont sont victimes les femmes et les filles, et souligne qu’il importe de lutter contre l’impunité à cet égard.


Avec les élections prévues pour 2014 et la fin de la phase militaire de l’appui international, « un nouveau chapitre s’ouvre en Afghanistan », s’est félicité le représentant de l’Afghanistan.  Ce sera le début d’une « décennie de la viabilité » au cours de laquelle le pays consolidera sa souveraineté.  Pour que la transition soit couronnée de succès, « nous avons besoin de l’appui de la communauté internationale », a-t-il insisté.


Rappelant que la question sécuritaire en Afghanistan n’a pas de solution militaire, le représentant du Pakistan a estimé que la paix ne sera durable que si toutes les parties prenantes partagent les objectifs de la réconciliation.


Les représentants du Kirghizistan et du Kazakhstan, au nom, respectivement, de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), ont souligné l’importance de la lutte contre les stupéfiants dans la région.


L’Assemblée était saisie du rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales** qui a été présenté au Conseil de sécurité, le 20 septembre dernier.


L’Assemblée se réunira demain à partir de 10 heures pour examiner les points suivants: le sport au service de la paix et du développement; l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes; la suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire; le renforcement du système des Nations Unies; le rôle central du système des Nations Unies dans la gouvernance mondiale; la réforme de l’ONU.


*   A/67/L.16

 **  Voir communiqué de presse CS/10771


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général (A/67/354)


Déclarations


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a fait remarquer que son pays approche de la fin d’une période, alors que l’engagement militaire international se termine et que l’accent est mis sur la transition vers la responsabilité totale des Afghans en matière de sécurité, de gouvernance et de développement.  « La transition en Afghanistan n’est pas tombée du ciel.  Il a fallu 11 années pour y arriver », a-t-il déclaré.  Il n’y a pas eu qu’un effort militaire; le plus important pour les Afghans était de reconstruire véritablement l’État et, à cet égard, beaucoup de progrès ont été réalisés.  Le pays est aujourd’hui fondamentalement différent de ce qu’il était en 2001.


En avril 2014, la troisième élection présidentielle aura lieu en Afghanistan et, à la fin de l’année 2014, les dernières forces étrangères quitteront le pays.  « Avec l’élection et la fin de la phase militaire de l’appui international, un nouveau chapitre s’ouvre en Afghanistan », s’est félicité le représentant.  Ce sera le début d’une « décennie de la viabilité » au cours de laquelle le pays consolidera sa souveraineté.  Le cadre de transition représente la seule voie possible pour la stabilité à long terme en Afghanistan.  Il s’agit de placer le peuple afghan au centre de ce processus.  Pour que cette transition soit couronnée de succès, « nous avons besoin de l’appui de la communauté internationale », a-t-il insisté.


De Lisbonne à Chicago, l’Afghanistan a travaillé avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et ses partenaires internationaux pour planifier la transition et permettre aux forces afghanes de bénéficier de l’aide nécessaire au-delà de 2014.  L’importance de la souveraineté nationale restera au cœur de la vision afghane dans tous les pourparlers futurs avec la communauté internationale, a expliqué M. Tanin.  En outre, l’Afghanistan s’engage à tenir des élections démocratiques libres et justes pour renouveler l’élan en faveur de la paix et de la stabilité.  Il s’est dit persuadé que le processus électoral permettra de convaincre l’ensemble du peuple afghan quant à la transition politique.


Le représentant a évoqué ensuite les progrès obtenus dans le cadre du processus de paix avec les Taliban et d’autres groupes d’opposition armés.  À cet égard, il a assuré que ce processus ne se fera pas au détriment des droits de la femme.  La visite récente du Haut Conseil pour la paix à Islamabad et la libération d’un certain nombre de prisonniers taliban par le Pakistan sont des développements positifs.  Il a en outre salué le rôle joué par le Conseil de sécurité en ce qui concerne la Liste et le Comité créé en vertu de la résolution 1988.  Il a souhaité une participation renforcée de son gouvernement sur cette question.


Par ailleurs, la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, tenue en juillet dernier, a réaffirmé l’engagement de la communauté internationale en Afghanistan, s’est félicité M. Tanin.  Pour sa part, l’Afghanistan s’engage à être financièrement responsable, à se concentrer sur la bonne gouvernance, à mettre fin à la corruption et à promouvoir l’état de droit.


La poursuite d’une violente campagne par « les ennemis de la paix, de la stabilité et de la prospérité » reste l’un des grands défis, a toutefois déclaré le représentant.  C’est la raison pour laquelle la lutte contre les Taliban et les autres groupes extrémistes doit être appuyée par tous ceux qui veulent mettre fin au terrorisme.  Enfin, même s’il reste beaucoup de facteurs inconnus, la transition ne doit pas être vue comme « le bord d’un précipice », a ajouté M. Tanin.   Il s’agit d’un « concept concret, avec des ressources et des plans bien définis », qui doit permettre d’atteindre cet objectif noble de paix, de stabilité et de prospérité pour le pays.


M. IOANNIS VRAILAS, délégué de l’Union européenne, s’est attardé sur deux points, à savoir, la réconciliation nationale et les préparatifs des prochaines élections.  Il s’est félicité de la récente visite du Haut Conseil pour la paix au Pakistan et a appelé tous les gouvernements de la région à encourager tous les groupes à appuyer un processus de paix et de réconciliation dirigé par les Afghans eux-mêmes.  Les progrès ne seront au rendez-vous que si le processus est véritablement inclusif, c’est-à-dire s’il rassemble groupes armés et société civile.  Il est essentiel que le processus et ses résultats soient conformes à la Constitution afghane, y compris ses dispositions sur les droits de l’homme, en particulier les droits de la femme et de la fillette, a insisté le représentant.  Il a rappelé le Gouvernement afghan à son engagement de mettre pleinement en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.


Le représentant s’est félicité que l’Afghanistan ait annoncé la date de la prochaine élection présidentielle.  Il a appelé les autorités afghanes à faire participer tous les partis politiques et la société civile au processus de réforme électorale.  Toute décision rapide des autorités sur le système électoral et le processus d’enregistrement des électeurs serait la bienvenue non seulement pour mobiliser l’appui international mais aussi pour favoriser une communication claire et l’éducation des électeurs.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à maintenir son appui à l’Afghanistan au-delà de 2014.  L’Union européenne, a-t-il promis, qui débloque déjà un milliard d’euros par an, entend renforcer son appui à la « décennie de la transformation » convenue à Bonn. 


M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan), au nom de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a salué les progrès effectués en Afghanistan, tout en prévenant que la sécurité reste à la traîne.  Les activités terroristes des Taliban, des forces d’Al-Qaida et autres groupes terroristes continuent, la production et les trafics de drogues restent monnaie courante et les tensions et les conflits internes dans le pays menacent toujours la sécurité et la stabilité régionales.  Le représentant a exhorté le Gouvernement afghan et la FIAS à combattre encore plus vigoureusement le trafic des stupéfiants, sachant que ce trafic est devenu une source majeure du financement des activités terroristes en Afghanistan. 


Le représentant a estimé que le processus de réconciliation nationale est une composition importante de tout règlement du conflit afghan.  Il a donc appuyé le dialogue avec les éléments de l’opposition qui ont renoncé à la violence, coupé les liens avec Al-Qaida et autres organisations terroristes, dénoncé le terrorisme et accepté la Constitution afghane.  Soulignant la « futilité » qui consiste à vouloir régler les problèmes par des moyens militaires, le représentant a voulu que l’on mette l’accent sur l’appui à la reconstruction, au développement économique et social, à la gouvernance et à la création des conditions permettant au Gouvernement afghan d’assumer totalement sa responsabilité en matière de sécurité.  Le représentant a conclu en rappelant que l’Organisation de Shanghai pour la coopération a accordé le statut d’observateur à l’Afghanistan.    


M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan), au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a déclaré que l’OTSC suit de près la situation en Afghanistan.  L’Organisation souhaite qu’il devienne un État neutre, indépendant, démocratique et pacifique, « débarrassé du terrorisme et des stupéfiants ».  Les pays de la région considèrent en particulier que la production et le trafic illicites de stupéfiants sont une menace pour la paix et la sécurité internationales.  À cet égard, ils espèrent que l’Afghanistan collaborera avec l’OTAN sous l’égide de l’ONU.


Pour l’OTSC, la communauté internationale doit jouer un rôle effectif dans le processus de stabilisation de l’Afghanistan et de renforcement de la société afghane.  Ses membres souhaitent renforcer leur coopération économique et humanitaire avec l’Afghanistan et se félicitent des décisions prises à l’issue des Conférences de Bonn, d’Istanbul et de Tokyo.  Le représentant a rappelé le rôle important joué par les pays de l’OTSC pour le transport du matériel nécessaire à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  Enfin, il a insisté sur le fait que l’Afghanistan doit être au cœur du dialogue pour que les groupes extrémistes déposent les armes et pour que soient rompus tous les liens avec Al-Qaida.


M. SIRODJIDIN MUKHRIDINOVICH ASLOV (Tadjikistan) a estimé que l’Afghanistan est à un « tournant crucial de son histoire moderne » qui exige de la communauté internationale qu’elle donne son plein appui.  Rappelant les liens entre son pays et l’Afghanistan, le représentant a insisté sur l’importance qu’il y a à impliquer ce dernier dans les efforts d’intégration régionale, en particulier, pour combattre le trafic de drogues et la criminalité organisée.  Compte tenu de la nécessité de développer les ressources humaines et de former les agents de l’ordre afghans, le Tadjikistan a rappelé le représentant, n’a pas hésité à prêter ses centres de formation.  Les universités tadjikes ont aussi accueilli quelque 500 étudiants afghans.  L’importance régionale de l’Afghanistan ne fera que grandir, a dit le représentant, avant de donner l’exemple du chemin de fer entre son pays, l’Afghanistan et le Kirghizistan qui n’attend plus que sa concrétisation. 


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a reconnu que la sécurité en Afghanistan était une condition essentielle pour le succès de la reconstruction politique et économique.  Il s’est dit préoccupé par la violence toujours présente dans ce pays et a estimé qu’il faut éviter « à tout prix » les pertes civiles résultant des opérations militaires des forces internationales.  Sur une note positive, M. Haniff a fait valoir que des élections libres et justes devraient permettre de renforcer le Gouvernement afghan qui doit s’efforcer de promouvoir la bonne gouvernance, la justice, les droits de l’homme, l’état de droit et le développement économique et social du pays.


Par ailleurs, la Malaisie salue le rôle du Haut Conseil pour la paix et les efforts entrepris pour réhabiliter des insurgés et les réintégrer dans la société.  M. Haniff a souligné ensuite le rôle essentiel des femmes dans le développement.  Même s’il faut tenir compte des sensibilités culturelles et traditionnelles en Afghanistan, basées sur les croyances religieuses, l’éducation et la santé des femmes sont indispensables.  En outre, la Malaisie se félicite de l’engagement financier de la communauté internationale, à hauteur de 16 milliards de dollars, réaffirmé lors de la Conférence de Tokyo en juillet dernier.  Pour sa part, la Malaisie continue de mettre l’accent sur le développement des ressources humaines dans le cadre de son assistance à l’Afghanistan.  Elle a notamment fourni un contingent militaire médical dans le cadre de la FIAS.


M. AHMED AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a invité la communauté internationale à adopter une approche novatrice englobant l’appui économique, logistique et technique à l’Afghanistan.  Il s’est félicité du processus visant à placer progressivement la sécurité sous la responsabilité des Forces de sécurité afghanes.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance des États de la région pour la sécurité et la stabilité de l’Afghanistan.  Pour sa part, le Gouvernement des Émirats arabes unis a, entre autres, prévu de faire cette année, un don de 250 millions de dollars dont 80% iront à la construction de logements.  Avant de conclure, le représentant a insisté sur l’importance pour la communauté internationale d’appuyer plus fermement la Stratégie de développement de l’Afghanistan.  


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a indiqué que la série de Conférences internationales sur l’Afghanistan a permis de mieux définir les relations avec la communauté internationale.  Si l’Afghanistan a fait des progrès remarquables en matière de capacités institutionnelles, de croissance économique, de respect des droits de l’homme et de développement des forces de sécurité, il a encore besoin de la communauté internationale.  C’est pourquoi, l’Italie appuie le message des conférences internationales selon lequel la communauté internationale n’abandonnera pas l’Afghanistan après 2014.  L’Accord de partenariat bilatéral signé en janvier 2011 constitue la pierre angulaire de cet engagement mutuel et de cette coopération d’égal à égal.


À la Conférence de Tokyo, la communauté internationale et l’Afghanistan ont pris des engagements substantiels, a rappelé le représentant.  Le temps est venu pour l’Afghanistan de tourner la page des décennies de conflits et de turbulences.  Le succès de la réconciliation entre les nombreuses ethnies et les différentes composantes de la classe politique et de la société afghanes est une condition préalable à la stabilisation et à la paix.  Une réconciliation durable dépend d’un processus national inclusif et d’un engagement collectif pour la paix avec la participation des femmes et de la société civile, en vertu de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. 


La stabilisation et la prospérité de l’Afghanistan sont aussi importantes pour la stabilité de la région toute entière.  À cet égard, a estimé le représentant, la visite d’une délégation du Haut Conseil pour la paix au Pakistan représente une étape importante vers le dialogue régional.  Le représentant s’est déclaré « encouragé » par les efforts menés dans le cadre du Processus d’Istanbul, dont les mesures de confiance.  Il a réaffirmé la disposition de son pays à contribuer à la lutte contre le trafic de drogues et à la reconstruction des infrastructures régionales.  Il a prévenu que les prochaines élections seront un test important pour la démocratie afghane.  Il est important de garantir crédibilité et transparence, a-t-il insisté. 


M. KAZUO KODAMA (Japon) s’est tout d’abord félicité de ce qu’après toutes les Conférences internationales, l’Afghanistan dispose à présent d’une feuille de route vers un avenir stable et la stabilité économique.  Il a fermement engagé le Gouvernement afghan à continuer de déployer tous ses efforts pour former un gouvernement plus efficace et plus responsable, tel que le stipule l’Accord-cadre de Tokyo.  Il s’est félicité à cet égard des mesures de suivi lancées par le Ministère des finances.  M. Kodama a néanmoins prévenu que la feuille de route ne sera vraiment réalisée que si le Gouvernement afghan fait preuve de la volonté politique nécessaire pour faire avancer le processus de paix et de réconciliation.  Il a attiré l’attention sur la nécessité d’améliorer la sécurité dans le pays, en renforçant notamment les Forces de sécurité nationale afghanes.


Le représentant du Japon s’est félicité de la visite du Président du Haut Conseil pour la paix au Pakistan.  Il a aussi souligné l’importance de l’élection présidentielle de 2014, évoquant cependant les nombreux défis s’agissant de la réforme électorale.  Il a dit espérer que le résultat des élections offrira une légitimité absolue au Gouvernement et permettra de faire avancer le pays vers la prospérité.


Mme ROSEMARY DICARLO (États-Unis) a estimé que le projet de résolution reflète le fait que la communauté internationale reste attachée à la reconstruction d’un pays stable, prospère et sécurisé pendant la transition et au-delà.  Les évènement de Bonn, Chicago, Kaboul et Tokyo ont permis de nous orienter plus avant, a-t-elle aussi estimé.  L’Afghanistan et ses partenaires internationaux se sont dotés d’une feuille de route « responsable » s’agissant du transfert de la sécurité aux Afghans.


L’armée afghane représente déjà 90% de toutes les opérations et en dirige près de la moitié, a fait remarquer la représentante.  Le Sommet de l’OTAN en mai dernier a confirmé que ces progrès seront soutenus par l’OTAN au-delà de 2014.  Mais l’avenir du pays dépendra aussi de l’accès du peuple afghan aux opportunités économiques, a-t-elle ajouté.  Les 16 milliards de dollars d’aide économique offerts par la communauté internationale à Tokyo permettront d’attirer des investissements du secteur privé et de faire en sorte que la « décennie de la transformation » soit plus axée sur le commerce que sur l’assistance. 


S’agissant de la transition politique, Mme DiCarlo s’est félicitée de la décision du Gouvernement afghan d’organiser une élection présidentielle inclusive et crédible en 2014.  Ce processus est essentiel « pour maintenir le soutien des bailleurs de fonds », a-t-elle dit.  Rappelant que moins d’un million d’enfants allaient à l’école il y a 10 ans, elle a fait remarquer en conclusion que plus de 8,2 millions d’entre eux sont aujourd’hui scolarisés, dont 3 millions de filles, et que le taux de mortalité infantile a baissé de moitié alors qu’a triplé le nombre des centres de santé.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a insisté sur l’importance de mener à bien le processus de transition en Afghanistan et s’est dit confiant quant à son bon achèvement, se félicitant notamment de « l’enthousiasme et du professionnalisme » des forces afghanes.  Le représentant a ensuite insisté sur l’importance d’autoriser certaines personnes à participer au processus de réconciliation, estimant que les régimes de sanction devaient cibler en premier lieu ceux qui représentent une menace à la sécurité du pays.  Il a également souligné l’importance de la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan dans le cadre de la lutte contre la menace posée par les Taliban.  Il a dit attendre, en 2014, des élections crédibles et inclusives et a insisté, à cet égard, sur l’importance de la transparence et de la lutte contre les fraudes.  Le représentant s’est, à son tour, félicité des engagements pris par la communauté internationale à la Conférence de Tokyo.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que les quatre décennies de guerre ont montré que la question sécuritaire en Afghanistan n’a pas de solution militaire.  Seule une approche globale peut changer la donne et, a ajouté le représentant, le processus de paix et de réconciliation mené par les Afghans eux-mêmes montre que la chose a été bien comprise.  La paix ne sera durable que si toutes les parties prenantes partagent les objectifs de la réconciliation, a-t-il prévenu.  Il a donc appelé les partenaires de l’Afghanistan à faciliter cette convergence et à se rendre compte que les mesures imposées de l’extérieur ne feront que compliquer le processus tout comme toute réconciliation forcée n’irait qu’à l’encontre de la « leçon fondamentale » tirée de l’histoire afghane.  Le Pakistan appuie pleinement les efforts du Haut Conseil pour la paix et rappelle qu’il a toujours mis l’accent sur l’importance de l’unité régionale pour relever les défis en Afghanistan. 


Après avoir cité des exemples concrets des efforts de son pays pour l’avancement de l’Afghanistan, le représentant a prévenu que la situation humanitaire en Afghanistan est trop souvent éclipsée par les problèmes de sécurité.  En accueillant plus de trois millions de réfugiés afghans, le Pakistan soulage le fardeau afghan mais à un prix économique et social élevé.  Après 10 ans d’appui international en Afghanistan, il est possible de rapatrier un plus grand nombre de réfugiés, a estimé le représentant.  Il a dit attendre avec impatience la mise en œuvre de la Stratégie adoptée cette année à Genève. 


M. FERNANDO ARIAS GONZÁLEZ (Espagne) a expliqué que son pays a déployé « un effort militaire et civil considérable » pour contribuer à la stabilisation et à la reconstruction de l’Afghanistan, au prix d’un coût humain élevé puisque 98 Espagnols sont morts, dont 13 au combat.  L’Espagne est le neuvième contributeur de la FIAS et 1 500 militaires espagnols se trouvent actuellement en Afghanistan.  L’Espagne, a poursuivi M. Arias González, appuie les efforts du Gouvernement afghan dans le processus de transition.  Toutefois, pour rendre ce processus irréversible, la communauté internationale devra redoubler d’efforts dans les prochain mois, dans les domaines de la gouvernance, du renforcement des institutions et du développement économique.  L’Espagne restera engagée dans ses activités de formation des Forces de sécurité afghanes pendant la finalisation du processus de transition et au-delà. 


Pour ce qui est de l’aspect civil de la transition, le représentant a noté que la grande majorité des projets développés par l’Espagne en matière de santé, de formation professionnelle et de traitement des eaux usées est déjà administrée par des Afghans.  L’Espagne continuera de participer aux projets multilatéraux en Afghanistan et de verser des contributions à différents organismes internationaux.


Enfin, 2012 a été une année qui a connu de grands rendez-vous internationaux relatifs à l’Afghanistan, s’est félicité M. Arias González.  Il a été ainsi possible de tracer les grandes lignes des contributions de la communauté internationale pour promouvoir la paix et la stabilité.  La Conférence de Tokyo a jeté les bases d’une viabilité financière pour consolider le régime démocratique actuel de l’Afghanistan qui s’engage, à son tour, à promouvoir la bonne gouvernance, le développement, l’état de droit, les droits de l’homme et la lutte contre la corruption.  L’ONU aura aussi un rôle important à jouer pour s’assurer que les prochaines élections soient inclusives et transparentes.  En conclusion, le délégué a souligné le rôle capital que l’Union européenne peut jouer pour assurer le développement socioéconomique du pays en général.


M. WANG MIN (Chine) a estimé que le processus de paix et de sécurité en Afghanistan se trouve à une étape fondamentale qui requiert l’appui de toute la communauté internationale.  Après avoir appelé cette dernière à respecter ses engagements en faveur d’un processus mené par les Afghans eux-mêmes, le représentant a, à son tour, appelé à des élections conformes aux normes agréées.  En matière de développement économique et social, il a attiré l’attention sur la Stratégie convenue et le fait que l’Organisation de Shanghai pour la coopération a accordé à l’Afghanistan le statut d’Observateur.  La Chine, a-t-il promis, est disposée à accompagner le développement de l’Afghanistan qui est un pays ami. 


M. MOHAMED DIAAELDIN ABDRABBO (Égypte) a estimé que la stabilité de l’Afghanistan aurait un impact direct sur la paix et la sécurité aux niveaux régional et international et a appuyé les efforts déployés par le Gouvernement afghan pour assurer à lui seul la sécurité dans l’ensemble du territoire d’ici à la fin 2014.  Il a insisté sur l’importance de l’appropriation nationale, notamment en ce qui concerne les programmes qui ont un impact direct sur la vie quotidienne de la population afghane.  M. Khalil s’est ensuite félicité de l’appui accordé par la communauté internationale à l’Afghanistan, notamment lors des conférences internationales.  Il a aussi souligné l’importance de veiller à l’aspect inclusif du processus de réconciliation nationale.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé qu’alors que les forces internationales s’apprêtent à se retirer de l’Afghanistan d’ici à 2014, un effort international et régional concerté est nécessaire pour établir les bases d’une paix et d’une stabilité durables dans le pays.  M. Habib a affirmé que le retrait des forces militaires étrangères devait être « authentique », avertissant que la présence continue de ces forces, « sous quelque excuse ou prétexte que ce soit », ne ferait qu’accroitre l’instabilité et la violence dans le pays.  Le représentant a fait observer que les actes de violence n’étaient pas commis uniquement par des extrémistes armés, mais qu’un nombre croissant de victimes civiles était provoqué par les opérations de l’OTAN.  Toutes les parties doivent strictement respecter le droit international humanitaire, a-t-il souligné.


M. Al Habib s’est ensuite inquiété de la culture du pavot qui, a-t-il relevé, est passé de 131 000 hectares en 2011 à 154 000 en 2012, soit une augmentation de 18%, et comme le prix de l’opium demeure élevé, à 196 dollars le kilo, tout pousse les agriculteurs afghans à augmenter la surface de leur champ, a fait observer le représentant.  Il a demandé un engagement ferme des autorités afghanes et des partenaires internationaux.  Il s’est félicité de l’initiative triangulaire entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan ainsi que de l’organisation, les 12 et 13 novembre dernier, à Islamabad, de la Conférence ministérielle régionale sur la lutte contre le trafic de stupéfiants.


M. Al Habib a par ailleurs salué la tenue, au mois de mai à Genève, de la Conférence internationale sur les réfugiés afghans.  Précisant que son pays recense un million de ces réfugiés « et un nombre encore plus important de réfugiés sans papiers », il a engagé la communauté internationale à continuer de créer les conditions propices au rapatriement et à la réintégration des réfugiés.  Il a souligné que le renforcement des capacités institutionnelles afghanes devait demeurer au cœur des efforts internationaux pour que le Gouvernement afghan puisse exercer son autorité souveraine. 


M. FRANTIŠEK RUŽIČKA (Slovaquie) a indiqué que l’Afghanistan reste une priorité opérationnelle pour son gouvernement et que le Conseil national slovaque a prolongé la contribution du pays à la FIAS jusqu’en 2014.  La Slovaquie est disposée à envoyer des experts civils dans la région si nécessaire.  Le Bureau d’assistance au développement a déjà débloqué depuis 2004 des aides financières pour des projets dans l’éducation, les médias, les petites et moyennes entreprises et la société civile.  En 2005, le Gouvernement a décidé un allègement de la dette de quelque 29,3 millions de dollars.  


M. MASUD HUSAIN (Canada) a souligné l’importance des grandes conférences qui ont permis à la communauté internationale de faire preuve de son engagement vis-à-vis de l’Afghanistan.  La résolution sur l’Afghanistan ne fait que réitérer et renforcer les engagements mutuels de la communauté internationale et de l’Afghanistan.  Le représentant a toutefois considéré que le succès de la transition repose sur l’appui de tous les partenaires de l’Afghanistan, et en particulier sur celui des pays voisins qui doivent accentuer leur lutte contre les Taliban, Al-Qaida et les groupes extrémistes.  À cet égard, il a insisté sur les paragraphes 84 et 86 de la résolution qui mettent l’accent sur la coopération régionale, les relations de bon voisinage et les initiatives prises pour renforcer la confiance.  Il reste du travail à faire, a poursuivi le représentant, en enjoignant le Gouvernement afghan à « prendre des mesures immédiates pour renforcer sa législation », et pour lutter contre la fraude avant, pendant et après les élections.  La transparence et la responsabilité seront essentielles pour garantir une utilisation correcte de l’aide internationale, a-t-il conclu.


Mme RAIMONDA MURMOKAITÈ (Lituanie) a fait savoir qu’au cours des sept dernières années, la Lituanie avait versé 4,5 millions d’euros pour financer plus de 170 projets.  Mon pays est déterminé à maintenir ce niveau de contribution même quand le processus de transition aura été achevé.  La Lituanie continuera également de contribuer à la Mission de police de l’Union européenne en Afghanistan (EUPOL) et s’est engagée à verser une somme annuelle de 500 000 dollars aux Forces nationales de sécurité afghanes entre 2015 et 2017.  La représentante a encouragé l’Afghanistan à renforcer la coopération régionale.  Elle a rappelé l’organisation, au mois de septembre par la Lituanie, d’une Conférence internationale sur le développement durable de l’Afghanistan et de la région.  Elle a précisé que l’importance des accords de libre échange entre l’Afghanistan et ses voisins y avait été soulignée.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) s’est félicité de l’engagement, pris lors de la Conférence de Tokyo, de verser 16 milliards de dollars à l’Afghanistan jusqu’à la fin 2015 et de continuer d’appuyer le pays jusqu’à la fin 2017.  Il a également estimé que le Sommet d’investissements de Delhi, organisé par l’Inde le 28 juin dernier, avait permis de centrer l’attention régionale et internationale sur les investissements en Afghanistan.  Le représentant s’est cependant inquiété du fait qu’à l’approche du retrait des forces internationales, « l’infrastructure de la terreur » demeurait intacte dans le pays.  La situation sécuritaire demeure fragile et on a constaté une nette augmentation du nombre d’attaques perpétrées par les Taliban, a ajouté M. Puri, qui a relevé que les Forces de sécurité afghanes étaient mal équipées pour faire face aux défis tels que les bombardements transfrontaliers perpétrés au cours des derniers mois.  Le représentant a réclamé une action concertée pour déraciner le « syndicat du terrorisme » en Afghanistan.


M. Puri a ensuite insisté sur l’importance de la coopération régionale pour les progrès politiques et économiques de l’Afghanistan, estimant que le Processus d’Istanbul, « cœur de l’Asie », revêtait une importance particulière en la matière.  La viabilité économique de l’Afghanistan dépend de sa capacité d’occuper son rôle historique de pont terrestre entre l’Asie du Sud, l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Eurasie, s’est-il expliqué, pour ensuite insister sur l’importance de développer des infrastructures de transport, notamment le port de Chabahar.  Le représentant s’est attardé sur les relations bilatérales entre l’Inde et l’Afghanistan, évoquant notamment la visite du Président Karzai en Inde au début du mois.  L’Accord de partenariat stratégique entre les deux pays a commencé à être mis en œuvre et l’Inde s’est engagée à verser jusqu’à 2 milliards de dollars pour financer le développement et l’assistance humanitaire en Afghanistan, a-t-il par ailleurs fait savoir.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) s’est félicité du décret présidentiel du 26 juillet sur la mise en œuvre des engagements pris après l’Accord-cadre de Tokyo, ainsi que de la nomination, au mois d’avril, d’un nouveau Président du Haut Conseil pour la paix.  Le représentant a estimé qu’alors que les forces afghanes s’apprêtent à assurer la sécurité dans l’ensemble du pays d’ici à la mi-2013, une coopération plus rapprochée entre la communauté internationale et le Gouvernement afghan s’impose afin de ne pas laisser le processus de transition entraver la paix et la stabilité dans le pays.  À cet égard, M. Shin a dit être gravement préoccupé par l’augmentation du nombre d’attaques perpétrées par des parties afghanes, y voyant là un risque pour la stabilité à long terme de l’Afghanistan.  Le Gouvernement afghan, a-t-il ajouté, doit déployer de sérieux efforts pour prévenir ces attaques et l’appui de la communauté internationale sera plus nécessaire que jamais.


Le représentant a poursuivi son intervention en insistant sur l’importance des réformes politiques, de la coopération régionale et du processus politique qui précédera l’organisation de l’élection présidentielle de 2014.  Il a fait part des efforts que déploie la République de Corée pour renforcer les capacités de l’Afghanistan, grâce, notamment à une contribution de 50 millions de dollars, faite l’année dernière, au fonds d’affectation spéciale consacré à l’armée nationale afghane (ANATF).  « Ma délégation débloquera la même somme cette année et une autre tranche de 50 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale pour l’ordre public en Afghanistan », a-t-il fait savoir.


Mme PHILIPPA KING (Australie) a rappelé que cette année, l’Australie et l’Afghanistan ont signé des accords importants pour renforcer les relations bilatérales.  L’Australie a aussi accru son assistance au développement qui ira de 165 millions à 250 millions de dollars d’ici à 2015.  Une somme annuelle de 100 millions de dollars sera affectée aux Forces de sécurité afghanes pour la période 2015-2017.  Après avoir rappelé la teneur de l’appui australien en Afghanistan même, la représentante s’est félicitée d’une résolution qui salue les progrès faits par l’Afghanistan et qui, de manière tout à fait réaliste, souligne les défis que doit relever le pays avec l’aide de la communauté internationale.  Elle a jugé « fondamental » de faire en sorte que l’Afghanistan ne soit plus jamais « un paradis pour le terrorisme international ».  Elle a rappelé que la présence de son pays au Conseil de sécurité a coïncidé avec un moment critique de la transition en Afghanistan et les efforts pour mettre en œuvre un cadre global pour l’avenir du pays. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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