Assemblée générale: réflexion sur le rôle de l’ECOSOC dans l’élaboration de l’Agenda pour le développement de l’après-2015 et des objectifs fixés à Rio+20
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Assemblée générale
Soixante-septième session
28e séance plénière – après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: RÉFLEXION SUR LE RÔLE DE L’ECOSOC DANS L’ÉLABORATION DE L’AGENDA POUR LE DÉVELOPPEMENT
DE L’APRÈS-2015 ET DES OBJECTIFS FIXÉS À RIO+20
Après avoir achevé son débat sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’Assemblée générale a examiné, cet après-midi, le rapport* annuel du Conseil économique et social (ECOSOC), une occasion pour une quinzaine de délégations de réfléchir au rôle que sera amené à jouer l’ECOSOC dans l’élaboration de l’Agenda pour le développement de l’après-2015, date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 ».
À Rio, a rappelé le représentant de l’Inde, le monde s’est entendu pour fixer des objectifs de développement durable, élaborer une stratégie de financement, créer un mécanisme pour les technologies, renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et mettre en place un forum politique de haut niveau pour le développement durable.
Si, comme l’a rappelé le Vice-Président de l’ECOSOC, Rio a confirmé le mandat de ce dernier comme l’un des organes principaux chargés du suivi intégré et coordonné des résultats de toutes les grandes conférences et réunions des Nations Unies dans le domaine économique, social et environnemental, la représentante de l’Argentine a tranché: le Conseil n’est pas à la hauteur pour répondre à ces défis. Pour la représentante, l’ECOSOC aborde les thèmes les plus variés sans pouvoir atteindre les résultats escomptés.
Il faut trouver le moyen de le rendre plus efficace pour qu’il contribue, de manière décisive, à la promotion des trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement.
L’ECOSOC doit commencer, a suggéré le représentant de l’Union européenne, par garantir une meilleure cohérence dans la manière dont les organes subsidiaires, les fonds et les programmes sont prêts à répondre aux mandats qu’il confère. Il doit capitaliser sur la diversité des acteurs qu’il réunit, et comme la mise en œuvre du développement durable est un exercice qui implique tous ces acteurs, il doit refléter cette réalité dans ses méthodes de travail.
En matière de développement durable, a en effet renchéri son homologue de l’Inde, la plus grande question est celle de la gouvernance mondiale. « Si nous ne nous attaquons pas à cette question, nous ne pourrons pas transformer la communauté des nations du XXIe siècle en une matrice équitable qui sert la cause de tous. »
L’ECOSOC a été appelée par le Président de l’Assemblée générale à prendre part aux relations « plus proches et plus formalisées » que ce dernier compte établir avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et le G-20.
« Nous sommes convaincus que seul un système de gouvernance mondiale, fondé sur un processus multilatéral de prise de décisions, efficace, inclusif, représentatif et transparent, doté de règles claires et justes, peut offrir des solutions aux problèmes actuels. Le renforcement et le rehaussement du rôle de l’ECOSOC seraient un pas dans la bonne direction », a dit la représentante de l’Argentine.
Aujourd’hui, l’Assemblée a aussi achevé son débat sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Le représentant de la Namibie a profité de l’occasion pour alerter sur le caractère « non viable » de la dépendance à l’aide internationale. « L’Afrique s’est levée face au défi tout aussi considérable de triompher du colonialisme. Il est temps qu’elle se lève avec la même détermination et la même énergie pour son développement économique. »
L’Assemblée générale était par ailleurs saisie d’une note** du Secrétaire général dans laquelle il indique que le Prix des Nations Unies en matière de population a été octroyé en 2012 à Mme Adrienne Germain, des États-Unis, pour son travail dans la santé procréative et à la « Federation of Reproductive Health Associations » de la Malaisie.
L’Assemblée générale poursuivra ses travaux lundi 29 octobre, à partir de 10 heures, avec une réunion sur le lancement de l’Année internationale du quinoa.
*A/67/3
** A/67/298
RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Rapport du Conseil économique et social (A/67/3)
Note du Secrétaire général (A/67/298)
Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes : notes du Secrétaire général (A/67/82 et A/67/270)
Débat conjoint
M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a rappelé que lors de la Réunion ministérielle spéciale du Conseil économique et social (ECOSOC), il avait soulevé la question de l’amélioration de la réponse multilatérale aux défis du développement. Il a souligné que l’Assemblée générale a le mandat de proposer des options pour une stratégie de financement effective de l’Agenda pour le développement durable, fixé à la Conférence Rio+20, et à cet égard, l’Assemblée doit également créer un groupe de travail chargé de proposer une liste d’objectifs de développement durable.
Dans ce cadre, M. Jeremić a estimé que l’amélioration de la coordination entre le Secrétariat, l’ECOSOC et l’Assemblée générale était d’une importance critique. L’Assemblée, a-t-il encouragé, doit jouer un rôle plus prépondérant dans le débat actuel sur la gouvernance économique. Elle doit compléter les efforts existants pour répondre aux questions sur la transparence, la participation et la légitimité, a précisé le Président.
Il a fait part de son intention d’établir des relations plus proches et plus formalisées avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et le G-20 et a appelé l’ECOSOC à prendre part à ce processus. Il a aussi rappelé qu’il avait proposé d’enclencher un processus pour établir un cadre de consultation effectif entre l’Assemblée et les différentes institutions financières intergouvernementales.
Le Président a promis des débats et des conférences sur l’économie mondiale, en prévision du Sommet du G-20, prévu l’année prochaine, à Saint Petersbourg. Il s’est félicité de la proposition du Kazakhstan de coordonner l’agenda du Forum économique d’Astana, prévu en mai 2013, avec les efforts de l’ONU. M. Jeremić a enfin annoncé qu’il nommerait prochainement les cofacilitateurs des négociations sur le renforcement de l’ECOSOC.
M. LUIS-ALFONSO DE ALBA, Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a présenté le rapport de l’ECOSOC pour 2012. En coopération avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) et avec le système des Nations Unies en général, l’ECOSOC a abordé la crise de l’emploi et recommandé que les efforts de la communauté internationale se concentrent sur l’emploi productif, l’emploi dans l’économie verte, en particulier pour les jeunes, et la protection sociale. Ces recommandations ont été inscrites dans une Déclaration ministérielle qui a souligné la nécessité de mesures collectives immédiates pour augmenter la productivité et créer des emplois de qualité dans le monde.
À travers des réunions préparatoires en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, des agents régionaux ont été consultés sur des questions allant de la productivité aux petites et moyennes entreprises, en passant par la croissance inclusive, a expliqué M. de Alba. Le Forum sur la coopération pour le développement de l’ECOSOC s’est affirmé en tant qu’« espace critique pour le dialogue sur les politiques et l’orientation technique du développement ».
S’agissant du suivi de la Déclaration ministérielle sur l’éducation de 2011, l’accent a été mis sur la collaboration entre l’ONU, la société civile et le secteur privé, et dans le cadre des sessions de coordination du Conseil, il a été convenu d’éviter les doublons entre le Processus de suivi du Consensus de Monterrey et de la Conférence de Doha et les résultats de la Conférence Rio+20 liés au financement du développement durable.
M. de Alba a indiqué que les préparatifs de la prochaine Réunion quadriennale de l’Assemblée générale sur les activités opérationnelles des Nations Unies du développement avaient porté, notamment, sur « la création de meilleurs instruments pour améliorer la cohérence » et sur le renforcement du système des coordonnateurs résidents. Comme chaque année, l’ECOSOC a examiné la question des urgences humanitaires et envisage les réponses à apporter aux crises futures. Il a insisté sur « la transition du secours au développement », en particulier dans la région du Sahel.
Le Conseil a adopté un nouveau plan d’action pour tout le système sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, a fait remarquer le Vice-Président de l’ECOSOC qui a, par ailleurs, rappelé que le Soudan du Sud et Haïti ont été ajoutés sur la liste des pays les moins avancés (PMA), tandis que Vanuatu en a été retiré.
Enfin, la Conférence Rio+20 a confirmé le mandat de l’ECOSOC comme l’un des organes principaux chargés du suivi intégré et coordonné des résultats de toutes les grandes conférences et réunions des Nations Unies dans le domaine économique, social et environnemental et dans les domaines connexes.
M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, de la délégation de l’Union européenne, a voulu dire trois choses: l’Union européenne est encouragée par les progrès dans la revitalisation du travail du Conseil, elle pense qu’il faut améliorer de nombreux domaines pour faire de l’ECOSOC, un organe plus efficace et souligne que la pertinence de l’ECOSOC dépend de la volonté des États membres. Le représentant a estimé que l’ECOSOC devrait s’efforcer de garantir une meilleure cohérence dans la manière dont les organes subsidiaires, les fonds et les programmes sont prêts à répondre aux mandats qu’il confère. Le Conseil doit assurer une vision politique cohérente du suivi de la Conférence Rio+20 et de l’agenda plus large de l’après-2015.
Il pourrait ainsi contribuer à la convergence et à la coordination des efforts et éviter les chevauchements et les doubles emplois. Il doit aussi, a poursuivi le représentant, capitaliser sur la diversité des acteurs qu’il réunit et devenir la vitrine des réalités qui existent en dehors des murs de l’Organisation. Un renforcement plus avant de l’interaction entre l’ECOSOC et toutes les parties prenantes améliorerait la perception du public non seulement du Conseil lui-même mais aussi de l’ONU dans son ensemble, a dit le représentant. Il renforcerait aussi la capacité de l’ECOSOC à jouer un vrai rôle dans les affaires mondiales. La mise en œuvre du développement durable est un exercice qui implique plusieurs acteurs. C’est là une réalité que l’ECOSOC doit mieux refléter dans ses méthodes de travail, a insisté le représentant.
M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a souligné l’aspect essentiel de l’ECOSOC, planificateur de stratégies aux ramifications internationales et coordonnateur essentiel des politiques arrêtées à Rio. Ma délégation, a-t-il prévenu, n’acceptera pas que le consensus de Rio soit enterré sous des débats de procédure sans fin. Le représentant a appelé l’ECOSOC à s’affirmer davantage dans le début sur une croissance économique équilibrée et durable. Il a profité de cet appel pour mettre en garde contre le risque que l’économie verte n’accroisse le fossé entre pays développés et pays en développement.
La session de fond de l’ECOSOC a confirmé la volonté des États de se fonder sur des systèmes mis sur pied par l’ONU, a estimé le représentant avant de saluer la série de manifestations parallèles qu’il a qualifiée d’essentielle pour les pays à revenu intermédiaire. Une nouvelle fois, il s’est opposé à ce que la réforme de l’ECOSOC se transforme en un « ravalement de façade sans fin ».
Mme JOAN PRINCE (États-Unis) a estimé que l’ECOSOC était « une plateforme essentielle pour aiguiser la réflexion collective sur le prochain Agenda pour le développement mondial dans le cadre du suivi de Rio+20 ». Cette année, le Conseil a entamé un dialogue innovant sur l’efficacité des institutions, pour mieux les adapter aux défis futurs. D’ici à 2030, la population mondiale atteindra 8,3 milliards de personnes avec des exigences plus importantes vis-à-vis des ressources disponibles.
La représentante a jugé qu’il fallait mieux mobiliser l’expérience multilatérale, les ressources et les capacités, et envisager de « concilier les autorités onusiennes avec plus de cohérence ». Il faut également s’engager par rapport à la prise de décisions. « Une certaine souplesse » sera nécessaire, a-t-elle dit, d’autant plus que ce n’est que le début des délibérations pour élaborer l’Agenda pour le développement après 2015.
La représentante a recommandé ensuite de mettre l’accent sur la valeur ajoutée et les résultats. Selon elle, le rôle des femmes dans le développement durable pourrait être « conçu comme un fil conducteur » pour les réunions de printemps de l’ECOSOC. Il faut encore élargir les mécanismes du développement et « combler les lacunes » à travers le partenariat avec le secteur privé, les ONG et la société civile. Il serait bon également d’étoffer le programme de travail du Conseil et d’adopter des ordres du jour plus réactifs. Quant au Forum de haut niveau convenu à Rio, il pourra « Répartir les forces de l’ECOSOC » et contribuer à moderniser le système institutionnel.
M. DEREK O’BRIEN (Inde) a souligné à quel point le temps presse, trois ans avant la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a parlé des succès et des difficultés de son pays. Il a aussi rappelé qu’à la Conférence Rio+20, le monde s’est entendu pour fixer des objectifs de développement durable, élaborer une stratégie de financement, créer un mécanisme pour les technologies, renforcer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’ECOSOC et mettre en place un forum politique de haut niveau pour le développement durable. Le temps presse et la concrétisation de ces mesures doit être notre priorité, a dit le représentant.
Nous venons juste de commencer un nouveau siècle mais ne reportons pas pour autant les efforts à plus tard, car c’est ce que nous avons fait au XXe siècle et voyons comme le monde en souffre. Le représentant a insisté sur l’engagement de son pays en faveur des OMD et des objectifs de Rio. En matière de développement durable, la plus grande question aujourd’hui est celle de la gouvernance mondiale. Si nous ne nous attaquons pas à cette question, a prévenu le représentant, nous ne pourrons pas transformer la communauté des nations du XXIe siècle en une matrice équitable qui sert la cause de tous.
M. MANSOUR AYYAD AL-OTAIBI (Koweït) a insisté sur la nécessité de renforcer les relations entre l’ECOSOC et les autres principaux organes de l’ONU, l’Assemblée générale. Réclamant la transformation des résultats de la Conférence Rio+20 en « réalité tangible », il a parlé du Fonds koweïti pour le développement économique arabe qui, a-t-il indiqué, a concédé des prêts et des appuis technologiques de plus de 18 milliards de dollars, au cours des cinq dernières décennies, à plus de 100 pays en développement. Il a également indiqué que son Émir avait l’intention d’établir un programme de 2 milliards de dollars pour financer des projets de développement dans des pays asiatiques non arabes. Une somme de 300 millions de dollars sera réservée à la réalisation des OMD, a-t-il précisé, avant de rappeler la candidature de son pays à un siège à l’ECOSOC pour la période 2013-2015.
M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a jugé utile l’Examen ministériel annuel et le Forum biennal sur la coopération pour le développement. À travers ces mécanismes, l’ECOSOC est en mesure d’évaluer les efforts entrepris aux niveaux national et international pour réaliser les objectifs de développement, en particulier l’élimination de la pauvreté. « Nous devons faire de l’ECOSOC l’organe central des Nations Unies pour la coordination et la supervision des activités de développement, comme cela était initialement prévu dans la Charte », a-t-il fait valoir.
Le représentant a estimé que les conférences et les sommets des Nations Unies qui ont été organisés depuis les années 90 ont généré « une extraordinaire prise de conscience au niveau mondial sur la nécessité de réaliser un développement durable, inclusif et équitable ». Le moment est venu d’évaluer les progrès accomplis et de voir ce qu’il reste à faire. « Les incertitudes économiques mondiales ne doivent pas servir de prétexte à l’inaction », a-t-il averti. L’aide publique au développement (APD) reste une source importante de financement pour les pays en développement, en particulier pour les pays les moins avancés. À Monterrey, la communauté internationale a convenu qu’il fallait éliminer la pauvreté et promouvoir le développement durable. C’est la raison pour laquelle l’objectif de 0,7% pour l’APD doit être respecté.
Par ailleurs, a poursuivi M. Rahman, il est grand temps de conclure un accord ambitieux sur les changements climatiques qui reflète le Protocole de Kyoto et prenne en compte les réfugiés climatiques et les transferts de technologies vertes. Dans un autre domaine, il faut également faire aboutir au plus vite les pourparlers de Doha, en réglant la question des déséquilibres commerciaux, notamment les subsides dans les pays développés. À cet égard, il faut renforcer la capacité de production des pays les moins avancés.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a indiqué que son gouvernement avait récemment lancé le dixième « Plan Malaisie » qui entend, grâce à des politiques macroéconomiques tournées vers l’avenir, permettre au pays d’accélérer sa croissance de manière durable, inclusive et équitable et devenir une nation à revenu élevé d’ici à 2020. Il s’est félicité de ce que la « Federation of Reproductive Health Associations » ait reçu le Prix des Nations Unies en matière de population pour 2012 et en a profité pour saluer le travail effectué par cette ONG malaisienne. Le représentant a ensuite appelé l’ECOSOC à fixer le thème de son Examen ministériel annuel longtemps à l’avance afin de permettre aux délégations de se préparer. L’ECOSOC doit également établir des modalités adéquates pour assurer le suivi efficace des grandes conférences, a estimé le représentant.
M. Haniff a exhorté les États Membres à revoir leurs stratégies macroéconomiques afin de renforcer la lutte contre la pauvreté et l’accès aux services sociaux de base. Il a parlé des avancées réalisées par son gouvernement, en particulier du programme de suivi « e-Kasih » qui a obtenu le premier prix du service public de l’ONU. Il a expliqué que ce système de base de données permettait de collecter des statistiques sur les familles pauvres et de veiller ainsi à une distribution équitable des services. Le représentant a aussi insisté sur l’importance de la coopération et a fait savoir que depuis son lancement en 1980, plus de 25 000 personnes originaires de 140 pays différents avaient participé au Programme de coopération technique malaisien.
M. DIMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a fait remarquer que son pays avait toujours été en faveur du rôle renforcé de l’ECOSOC pour résoudre les problèmes socioéconomiques du monde. Aujourd’hui, la tâche principale est de déterminer le rôle de l’ECOSOC tout en tenant compte des priorités pour l’après-2015 et du travail réalisé pour réformer le volet socioéconomique de l’ONU. À cet égard, le forum de haut niveau pour le développement durable fera partie intégrante de cette réforme.
Pour la première fois depuis 2006, la question de l’emploi sous tous ses aspects a été examinée cette année, a noté le représentant. Il s’est félicité que l’ECOSOC ait mis à l’ordre du jour la question du « travail digne ». Les décisions de l’ECOSOC doivent être orientées vers un renforcement de la coopération internationale à des fins de développement. Dans le rapport qu’elle a présenté en 2012 à l’ECOSOC, la délégation russe a expliqué les mesures prises au niveau national pour garantir une croissance économique équitable et durable et garantir le bien-être de la population.
Enfin, M. Maksimychev a salué les efforts déployés par l’ECOSOC pour établir des contacts avec les institutions de Bretton Woods. Il a conclu en déclarant qu’il fallait « étudier la question du rôle de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale ».
Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a affirmé que l’ECOSOC n’était pas à la hauteur pour répondre aux défis économiques et sociaux actuels. Il faut trouver le moyen de rendre cet organe plus efficace pour qu’il puisse contribuer de manière décisive à la promotion des trois piliers du développement durable, a estimé la représentante pour qui il importe de rationaliser l’ordre du jour car, a-t-elle relevé, il aborde actuellement d’innombrables rapports sur les thèmes les plus divers sans pouvoir atteindre les résultats escomptés. Elle a estimé que l’ECOSOC devait jouer un rôle de caisse de résonnance pour les débats en cours dans ses organes subsidiaires ainsi qu’au sein de fora ad hoc. Elle a appelé l’ECOSOC à assurer le suivi adéquat de la mise en œuvre de ses résolutions, notamment celle ayant trait à l’élimination de la pauvreté, et à promouvoir des débats productifs sur des questions d’actualité comme l’inclusion sociale. Mme Martinis a aussi estimé que des organisations internationales pertinentes, comme la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED, devaient être invitées à participer aux débats de l’ECOSOC.
La représentante de l’Argentine a dénoncé les attaques dont a été victime son pays dans des fora internationaux qui cherchaient à décourager les politiques publiques contre le déversement des surplus des pays développés sur le marché argentin, à l’aide de politiques fiscales restrictives qui limitent la demande mondiale. En revanche, a aussi dénoncé la représentante, rien n’est dit dans ces mêmes fora sur les plans de relance ou les subventions en faveur des secteurs agricole et industriel que les économies les plus puissantes continuent de gérer et qui sont défavorables aux pays en développement. À cela, il faut ajouter, les millions de plans de relance fiscaux et monétaires mis en place pour répondre à la crise et dont il est impossible de mesurer l’impact négatif. Nous sommes convaincus que seul un système de gouvernance mondiale, fondé sur un processus multilatéral de prise de décisions, efficace, inclusif, représentatif et transparent, doté de règles claires et justes, peut offrir des solutions aux problèmes actuels. Le renforcement et le rehaussement du rôle de l’ECOSOC seraient un pas dans la bonne direction.
Mme YANERIT MORGAN (Mexique) s’est dite convaincue que l’ECOSOC était « le forum naturel pour aborder de manière globale les questions liées au développement ». Il faut toutefois que l’ECOSOC et son système de commissions régionales retrouvent leur efficacité pour définir le nouvel agenda du développement après-2015 et en assurer le suivi. La Conférence des Nations Unies sur le développement durable a réaffirmé le rôle central de l’ECOSOC à cet égard.
Un Conseil rénové et renforcé doit pouvoir remplir les trois fonctions suivantes: leadership et capacité d’intégration; promotion de la coopération et suivi d’un agenda mondial du développement; promotion d’une meilleure cohérence et d’une coordination systémique efficace. Mme Morgan a aussi souhaité que l’ECOSOC retrouve « le dynamisme » qui lui permettrait de formuler des recommandations sur les thèmes graves et urgents qui préoccupent la communauté internationale. Elle a prôné le renforcement du Forum sur la coopération pour le développement, avant d’appuyer le processus d’Examen ministériel annuel.
« La réforme des institutions multilatérales qui s’occupent du développement est urgente », a insisté la représentante du Mexique. La mission de l’ECOSOC sera notamment de créer des espaces communs pour que les acteurs pertinents puissent prendre des décisions. « D’autre part, les Nations Unies ne doivent pas avoir d’agendas parallèles du développement », a-t-elle dit. En conclusion, il faut « un agenda intégral » où le développement est entendu comme un tout dont les différents piliers se complètent et se renforcent mutuellement.
NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN ŒUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/67/204 ET A/67/205); ET 2001-2010: DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE
Déclarations
M. WILFRIED INOTIRA EMVULA (Namibie) a estimé que le développement socioéconomique de l’Afrique est un impératif urgent. Nous devons, a-t-il dit redoubler d’efforts pour les capacités de production et humaines du continent, en particulier des jeunes. Il faut, a-t-il insisté, améliorer l’accès à l’éducation, à la santé, au logement, à l’électricité et aux autres services sociaux de base. S’attardant sur la lutte contre le paludisme, il a fait part des progrès « significatifs » de son pays. Le nombre des cas recensés a chuté de 97% entre 2001 et 2011 alors que celui des morts dues à cette maladie, est passé de 1 747 en 2001 à 45 en 2010, soit une baisse de 98%. La Namibie est bien partie pour éliminer totalement le paludisme d’ici à 2015.
S’agissant du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il a estimé que la promotion politique et la mise en œuvre des stratégies régionales pour les infrastructures permettra au NEPAD et à l’Union africaine de mobiliser les fonds pour les projets de développement agréés. Il a appelé les pays africains à faire preuve de la volonté politique nécessaire à la mobilisation des ressources financières. La dépendance à l’aide internationale pour financer les programmes de développement n’est pas viable. L’Afrique s’est levée face au défi tout aussi considérable de triompher du colonialisme. Il est temps qu’elle se lève avec la même détermination et la même énergie pour son développement économique.
M. ELMAHDI ELMAJERBI (Libye) a évoqué les avancées réalisées par l’Afrique en matière de démocratie et de bonne gestion de l’économie, avant de s’inquiéter de l’impact des crises actuelles, de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques sur la réalisation des OMD. Il faut étoffer les efforts internationaux pour réaliser la sécurité alimentaire en Afrique, en veillant notamment à une meilleure budgétisation et en lançant des initiatives destinées à améliorer le rendement et la qualité des productions agricoles africaines, a estimé le représentant. Il a aussi appelé à la suppression des politiques qui nuisent au commerce international et a engagé les pays développés à honorer les engagements pris lors des grandes conférences. Il a également insisté sur la nécessité pour les pays africains de créer un environnement favorable à l’investissement.
M. CHRISTOPHE LOBRY-BOULANGER, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a constaté qu’alors que certains pays sont sur le point d’éliminer le paludisme, d’autres continuent de faire face à un fardeau inacceptable. Il a estimé que les avancées réalisées jusqu’à présent demeuraient fragiles et qu’il fallait davantage appuyer et investir dans les solutions communautaires en mettant notamment l’accent sur les communautés les plus marginalisées, vulnérables et difficiles à atteindre. Ce n’est qu’au niveau des foyers et des communautés que l’on obtiendra le plus important retour sur investissement et que l’on permettra aux gens d’agir de manière informée contre cette maladie.
M. Lobry-Boulanger a parlé des activités des volontaires des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui, a-t-il expliqué, font par exemple du porte à porte pour s’assurer de la bonne installation et du bon entretien des moustiquaires. En Haïti, la Croix-Rouge a eu recours à la technologie mobile pour lancer une campagne de sensibilisation comprenant la diffusion de 3,5 millions de SMS. Le représentant a appelé à une augmentation de l’appui financier et de l’engagement politique, faisant observer qu’un simple doublement des efforts de prévention permettrait de sauver la vie à près de trois millions d’enfants d’ici à 2015. Un investissement précoce et continu dans les mesures de contrôle permettra en outre d’aider les pays impaludés à réaliser les OMD.
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