En cours au Siège de l'ONU

AG/11283

L’Assemblée générale clôt sa 66ème session avec le discours-bilan de son Président sortant et l’adoption d’une dernière série de résolutions

17/09/2012
Assemblée généraleAG/11283
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Assemblée générale                                        

Soixante-sixième session                                   

130e & 131e séances plénières

matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CLÔT SA 66ÈME SESSION AVEC LE DISCOURS-BILAN DE SON PRÉSIDENT SORTANT

ET L’ADOPTION D’UNE DERNIÈRE SÉRIE DE RÉSOLUTIONS


L’Assemblée générale a clos, aujourd’hui, sa soixante-sixième session, en présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  Avant d’adopter une dernière série de six résolutions, dont une sur la revitalisation de ses travaux, l’Assemblée a entendu le discours-bilan de son Président sortant qui a passé le marteau à son successeur et ancien Ministre serbe des affaires étrangères, M. Vuk Jeremić.


Le Président sortant, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, du Qatar, a rappelé les quatre piliers autour desquels il avait axé les travaux de la soixante-sixième session, à savoir le règlement pacifique des conflits, la réforme et la revitalisation de l’ONU, l’amélioration de la prévention et de la réaction en cas de catastrophes naturelles, et le développement durable et la prospérité mondiale.  Le Président a engagé les États Membres à veiller à une bonne mise en œuvre de « L’avenir que nous voulons », le Document final de la Conférence Rio+20 sur le développement durable qui s’est tenue dans la ville brésilienne, au mois de juin.


« L’Assemblée générale ne doit jamais être perçue comme le substitut des autres principaux organes de l’ONU.  Au contraire, elle propose une alternative complémentaire et viable pour permettre à la communauté internationale d’agir en période d’impasse », a affirmé le Président sortant.  


M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, a renchéri en ajoutant que lorsque le Conseil de sécurité était trop divisé pour prendre des mesures contre la violence et la répression en Syrie, l’Assemblée était entrée en scène de façon proactive. « Cette session a démontré une fois de plus le rôle inestimable de l’Assemblée en tant qu’organe délibérant moteur de l’ONU », s’est félicité le Secrétaire général, qui s’est par ailleurs réjoui que l’Assemblée ait promu la compréhension mutuelle et la culture de paix dans le monde, notamment par le biais de l’Alliance des civilisations.  


« Les évènements tragiques qui se sont déroulés la semaine dernière au Moyen-Orient nous rappellent la nécessité urgente de faire foisonner et de promouvoir la tolérance, le respect mutuel et le dialogue entre les civilisations », a acquiescé le Président sortant.


À son successeur, il a fait part de ses préoccupations face à l’état actuel de l’appareil de désarmement et de non-prolifération, lançant un appel à plus d’efforts et de flexibilité afin de faire avancer les négociations internationales. 


Avant de clôturer cette session, l’Assemblée générale a adopté six dernières résolutions dont l’une sur la revitalisation de ses travaux, dans laquelle elle prend note de la recommandation du Corps commun d’inspection (CCI) visant à ce qu’elle organise des auditions ou des réunions avec les candidats au poste de secrétaire général de l’ONU.


Le même texte priele Secrétaire général actuel de lui soumettre, dans le cadre du projet de budget-programme pour 2014-2015, des propositions concernant une révision du budget alloué au Bureau de l’Assemblée générale pour que son président dispose du personnel et des bureaux conformes au niveau et au prestige de sa charge.


L’Assemblée générale a aussi décidé aujourd’hui de créer un mécanisme de l’ONU pour assurer le suivi des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique, dans le cadre des structures existantes.


Elle a également convoqué une « Conférence mondiale sur les peuples autochtones », les 22 et 23 septembre 2014, et proclamé le 1er  juin, « Journée mondiale des parents » même si la Suisse, parmi d'autres États, a dit ne pas voir l’intérêt d’une telle décision puisque cette date coïncide déjà avec la « Journée internationale de l’enfant », sans compter que le 15 mai correspond à la « Journée de la famille ».  L’Assemblée a aussi décidé d’inscrire à l’ordre du jour de sa prochaine session la « question de l’île comorienne de Mayotte ».


Sur recommandation de sa quatrième Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, elle a décidé que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix continuera de s’employer à procéder à l’étude d’ensemble de ces opérations et examinera toute nouvelle proposition concernant le renforcement des moyens dont dispose l’Organisation pour s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine.


Plusieurs délégations ont expliqué leur position sur ces différents textes.


Avant de fermer ses portes, l’Assemblée générale a observé uneminute de silenceconsacrée à la prière ou à la méditation.


Elle les rouvrira pour la soixante-septième session qui commencera demain, mardi 18 septembre, à partir de 15 heures, avec une intervention de son nouveau Président et ancien Ministre serbe des affaires étrangères, M. Vuk Jeremić.


ADOPTION DE RÉSOLUTIONS


L’Assemblée générale a adopté une résolution sur la « Journée mondiale des parents » (A/66/L.59/Rev.1), telle qu’oralement amendée, soit le retrait de tous les paragraphes du préambule.  Par ce texte, l’Assemblée décide de faire du 1er juin la « Journée mondiale des parents » et invite les États Membres à marquer cette Journée, en étroite association avec la société civile, particulièrement les jeunes et les enfants.


Tout en se ralliant au consensus, le représentant de Chypre, qui intervenait au nom de l’Union européenne, a fait observer que rien ne prouve que l’organisation de ce type de journées ait une quelconque influence sur les politiques.  Il a surtout fait remarquer qu’une « Journée de la famille » est déjà célébrée le 15 mai et que de nombreux pays consacrent le 1er juin à la célébration de la « Journée internationale de l’enfant ».


Le représentant du Costa Rica a regretté que sa délégation n’ait pas pu expliquer la teneur de ses propositions lors de la rédaction de la résolution.


Son homologue du Chili s’est plaint de n’avoir pas pu participer aux débats officieux.


À son tour, le représentant de la Suisse, intervenant au nom de l’Islande, du Liechtenstein et de la Nouvelle-Zélande, a vivement déploré l’absence de négociations ouvertes et transparentes.  Il a dit ne pas voir l’intérêt d’une telle Journée alors que la communauté internationale célèbre déjà la « Journée de la famille », le 15 mai.  Le choix du 1er juin est malheureux, a-t-il ajouté, arguant, comme d’autres avant lui, qu’elle coïncide avec la « Journée internationale de l’enfant ».


Le représentant du Pakistan s’est félicité de ce que les amendements au texte répondent aux préoccupations de sa délégation.


L’Assemblée générale a également adopté une résolution intitulée « Mécanisme de suivi des engagements pris en faveur du développement en Afrique » (A/66/L.63) par laquelle elle décide de créer un mécanisme de l’ONU pour assurer le suivi des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique.  Le mécanisme de suivi sera un processus qu’elle dirigera et qui sera établi dans le cadre des structures existantes.  L’Assemblée met au centre de ce Mécanisme les principes de la responsabilité mutuelle et du partenariat et le fonde sur des données fiables, disponibles et actuelles, notamment au niveau national, pour permettre d’évaluer les résultats et l’incidence des activités, y compris sur le principe de l’unité d’action.  L’Assemblée décide en outre de réaliser un examen biennal du Mécanisme sous sa responsabilité.


Le Président de l’Assemblée générale a remercié les représentants de la Suède et du Kenya pour leur rôle de facilitateurs dans les négociations qui ont conduit à l’adoption de ce texte.


L’Assemblée générale a aussi adopté, sur recommandation de son Groupe de travail, une résolution consacrée à la revitalisation de ses travaux (A/66/891), et par l’intermédiaire de laquelle elle décide de créer, à sa soixante-septième session un groupe de travail spécial sur la revitalisation de ses travaux chargé de trouver de nouveaux moyens de renforcer « son rôle, son autorité, son efficacité et son efficience » notamment en s’appuyant sur les progrès accomplis aux sessions précédentes et sur les résolutions antérieures et en faisant le point de l’application de ces dernières.


Elle décide également que le Groupe de travail spécial continuera d’examiner le tableau de ses résolutions sur la revitalisation et qu’à l’issue de cet examen, il publiera une version actualisée de ce tableau.  L’Assemblée prie le Secrétaire général de lui présenter un état actualisé de l’application de ses résolutions sur la revitalisation que le Secrétariat a été chargé de mettre en œuvre et qui ne l’ont pas encore été, indiquant les difficultés rencontrées et les raisons de la non-application de ces prescriptions.


La résolution parle aussi du rôle et des pouvoirs de l’Assemblée générale et de ses méthodes de travail.  Dans le chapitre consacré à la sélection et à la nomination du Secrétaire général et d’autres chefs de secrétariat, l’Assemblée constateque la procédure pour le Secrétaire général diffère de celle qui est appliquée pour les autres chefs de secrétariat du système des Nations Unies.  Elle réaffirme qu’elle doit être transparente et impliquer tous les États Membres de l’ONU.  Elle prend note de la recommandation du Corps commun d’inspection qui propose qu’elle organise des auditions ou des réunions avec les candidats au poste de secrétaire général de l’ONU.


S’agissant du renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau de son président, l’Assemblée priele Secrétaire général de lui soumettre, dans le cadre du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2014-2015, des propositions concernant une révision du budget alloué au Bureau de son président qui soit conforme aux procédures existantes.  Elle note qu’aucune contribution n’a été versée au Fonds d’affectation spéciale pour le Bureau de son président.


L’Assemblée prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur les fonds et le personnel alloués au Bureau de son président, en abordant notamment tout aspect technique, logistique, protocolaire ou financier.  Elle le prie aussi de continuer à s’employer à faire en sorte que le Président dispose des services de protocole et de sécurité nécessaires et des bureaux dont il a besoin pour s’acquitter de ses fonctions dans des conditions qui reflètent le niveau et le prestige de sa charge.  Elle a souligné qu’il faut que le Bureau de son Président dispose au Secrétariat de personnel spécialement chargé de coordonner la transition d’un président à l’autre, de gérer les relations entre le Président et le Secrétaire général et de préserver la mémoire institutionnelle, et prie chaque président sortant d’informer son successeur des enseignements tirés de l’expérience et des pratiques optimales.


Le Président de l’Assemblée générale a remercié les coprésidents du Groupe de travail, les ambassadeurs de la Gambie et de la Géorgie, qui ont permis l’adoption de cette résolution.


L’Assemblée générale a par ailleurs adopté, telle qu’oralement amendée la résolution intitulée « Extension du processus intergouvernemental de l’Assemblée générale visant à renforcer et améliorer le fonctionnement effectif de l’ensemble des organes conventionnels chargés des droits de l’homme » (A/66/L.62)


L’Assemblée décide ainsi de reconduire à sa soixante-septième session le processus intergouvernemental, « l’objectif étant de proposer des mesures concrètes et viables » nécessaires au renforcement et au fonctionnement effectif de l’ensemble des organes conventionnels chargés des droits de l’homme ».


Le représentant de la Fédération de Russie, intervenant au nom du Groupe interrégional, (Bélarus, Bolivie, Chine, Cuba, Fédération de Russie, Iran, Nicaragua, Pakistan, Syrie et Venezuela), a insisté sur l’importance pour les États Membres d’assurer le plein respect des dispositifs de cette résolution afin d’assurer le plein succès des négociations à venir.  Il faut, a-t-il insisté, maintenir le caractère intergouvernemental du processus de l’Assemblée générale et débattre ainsi de toute proposition présentée par quelque État ou groupe d’États que ce soit, dans le but de renforcer et d’améliorer le fonctionnement du système des traités des droits de l’homme.


La représentante de l’Islande, qui intervenait au nom de l’Indonésie, l’autre cofacilitateur de cette résolution, a salué l’atmosphère positive dans laquelle se sont déroulées les négociations.


La représentante des États-Unis a indiqué pour sa part que sa délégation n’appuie pas l’édification d’un code de conduite pour les organes de protection des droits de l’homme.  Elle a également insisté sur la nécessité pour les ONG de continuer de prendre part au processus.


L’Assemblée générale a aussi adopté, telle qu’oralement amendée, la résolution sur l’Organisation de la réunion plénière de haut niveau, qui sera nommée Conférence mondiale sur les peuples autochtones ( A/66/L.61).  Par ce texte, l’Assemblée décide que la Conférence aura lieu à New York, le 22 septembre 2014 et l’après-midi du 23 septembre 2014.  Elle décide aussique la Conférence mondiale produira un document final concis et pragmatique, devant contribuer à la réalisation de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


L’Assemblée prie donc son président d’organiser, au plus tard en juin 2014, une audition informelle interactive avec les représentants des peuples autochtones et des organismes des Nations Unies, les universités, les institutions nationales de défense des droits de l’homme, les parlementaires, les organisations de la société civile et les ONG, pour qu’ils apportent un concours précieux à la préparation de la Conférence mondiale.  Elle décide aussi de proroger le mandat du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les peuples autochtones afin qu’il puisse aider les représentants d’organisations et de communautés autochtones à participer au processus préparatoire et à la Conférence mondiale elle-même.


Le représentant de Chypre, au nom de l’Union européenne, s’est félicité de la créativité des cofacilitateurs pendant les négociations sur ce texte.  Mais s’agissant de la participation de la société civile, il a estimé qu’elle devait être maintenue selon des principes qui n’ont cependant pas été retenus dans le texte à cause de réticences de certains États Membres.


Le représentant de la Fédération de Russie a expliqué que le succès de la Conférence dépendra du strict respect des modalités du format adopté.  Il a demandé qu’on n’interprète pas le texte adopté comme modifiant le règlement de l’Assemblée générale et regretté que la position de certaines délégations ait été déformée au cours du processus de négociation.


Le représentant de la Bolivie a rappelé qu’il avait fallu près de 20 ans pour arriver à organiser la réunion de haut niveau de 2014.  Cette Conférence sera à marquer d’une pierre blanche, a-t-il dit, espérant cependant qu’une conférence des Nations Unies et non pas mondiale, serait aussi organisée à l’avenir.  Notant que le processus d’accréditation des représentants des peuples concernés est clairement énoncé dans le texte adopté, il a remarqué sa différence avec l’accréditation des ONG, de la société civile, du milieu universitaire et des institutions nationales des droits de l’homme.  Cela permet, une nouvelle fois, de souligner que les peuples autochtones ne doivent en aucun cas être considérés comme des ONG, a-t-il dit.


Le représentant de la Suède a annoncé que sa délégation allait verser 100 000 dollars au Fonds de contributions volontaires.  Il a également appelé l’Assemblée générale à établir très prochainement des procédures pour faciliter la participation des représentants des peuples autochtones, faisant observer que ces derniers ne sont pas toujours organisés en ONG.


Rappelant qu’il y a plus de 370 millions d’autochtones dans le monde, la représentante des États-Unis a souligné le rôle important que jouent les organisations qui les représentent.  Soulignant la procédure « ouverte et transparente » d’accréditation prévue par le texte adopté, elle a regretté la référence à « la pratique établie pour l’accréditation des représentants d’organisations et d’institutions des peuples autochtones », alors qu’il n’y a pas de pratique établie en la matière.  Elle a demandé que les consultations se poursuivent à cet égard entre les États Membres et les peuples autochtones.  Elle a aussi exprimé ses préoccupations sur d’autres dispositions concernant ce processus d’accréditation.


Le représentant de la Chine a appuyé la tenue de la Conférence mondiale ainsi que la participation des représentants des peuples autochtones, conformément aux procédures de l’Assemblée générale.  Concernant l’accréditation des ONG, il a estimé que la décision et les procédures pertinentes du Conseil économique et sociale (ECOSOC) devaient être respectées. 


Le Président de l’Assemblée générale a remercié les deux cofacilitateurs du processus préparatoire.


L’Assemblée générale a enfin adopté, sur recommandation de la sa Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, la résolution intitulée « Étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects » (A/66/428/Add.1).


L’Assemblée générale a ainsi décidé que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix continuera de s’employer à procéder à cette étude, qu’il fera le point de la suite donnée à ses propositions antérieures et examinera toute nouvelle proposition concernant le renforcement des moyens dont dispose l’Organisation pour s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine.


Le représentant de l’Argentine, s’exprimant également au nom du Brésil et de l’Uruguay, a salué les efforts déployés en vue de l’adoption d’un rapport de fond qui contient des recommandations importantes.  Ce rapport constitue un pas en avant, a-t-il estimé, soulignant qu’il présente des dispositions importantes sur la sécurité des Casques bleus et sur la nécessité de disposer de ressources suffisantes pour mener des opérations de maintien de la paix de plus en plus complexes.  Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, dit Comité des 34, doit traiter en détail de tous les aspects des missions de maintien de la paix, a-t-il rappelé. 


Avec la complexité croissante de ces opérations, il est normal, selon lui, de parler des coûts et des questions structurelles.  Le représentant a expliqué que la complexité des questions traitées empêche souvent d’atteindre un consensus, mais il a invité à préserver le rôle du Comité des 34.  Il a assuré que les trois pays au nom desquels il parlait s’étaient engagés à travailler à trouver des solutions dans une ambiance d’ouverture, espérant que le travail d’équipe continuerait au sein de ce comité.


L’Assemblée générale a reporté au début de sa prochaine session sa décision sur la répartition des sièges du Groupe de travail constitué en application de la résolution 66/288 du 27 juillet 2012, qui entérine le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable « Rio+20 » 


En vertu de ce texte, ce groupe de travail intergouvernemental doit être composé de 30 experts nommés par les groupes régionaux sur la base d’une représentation géographique équitable.  L’Assemblée se prononcera également, lors de sa prochaine session, sur les représentants spécifiquement désignés par les États Membres pour occuper ces sièges.


Auparavant, la représentante du Brésil a expliqué que le processus de consultations mené à ce sujet avait pris en compte les exemples récents du Conseil des droits de l’homme et du Conseil d’administration d’ONU-Femmes.  Une approche proportionnelle a été suivie dans ces deux cas, afin de tenir compte des différences de taille entre les groupes régionaux.  Mais l’absence de consensus a conduit les délégations à considérer une formule de compromis qui se base, au départ, sur une distribution égale mais qui permet des ajustements basés sur la taille des groupes.  Plusieurs États Membres ont souhaité poursuivre les consultations sur la façon dont ce groupe de travail doit être constitué et sur son caractère « ouvert », a-t-elle indiqué.


Déclarations


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a tout d’abord évoqué les évènements « historiques » en cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, faisant observer qu’outre le conflit arabo-israélien, l’attention de l’Assemblée générale se portait également sur le printemps arabe et l’appui à accorder aux aspirations légitimes des citoyens de ces pays. 


Il a rappelé le « développement historique » lorsque le Président Mahmoud Abbas a présenté la demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU et a formulé l’espoir que cette demande recevra une réponse favorable.  Il a également parlé de la « décision historique » prise par l’Assemblée générale de rétablir les nouvelles autorités libyennes dans leur droit, aussi bien en son sein qu’au Conseil des droits de l’homme.  M. Al-Nasser a également évoqué les différents textes adoptés par l’Assemblée générale pour répondre à la situation  en Syrie, notamment la résolution 66/253 relative à la nomination de l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes.  L’Assemblée générale, a-t-il affirmé, a un rôle crucial à jouer pour faire en sorte que la violence en Syrie prenne fin rapidement.


M. Al-Nasser a ensuite rappelé les quatre piliers autour desquels il avait organisé les travaux de cette soixante-sixième session.  Abordant tout d’abord le volet du « règlement pacifique des conflits », il a constaté que cette année avait été très importante en matière de médiation, comme en témoignent les nombreux réunions et séminaires organisés autours de ce thème.  Il s’est notamment félicité du fait que son successeur, M. Vuk Jeremić, ait choisi de placer la soixante-septième session de l’Assemblée sous le signe du règlement pacifique des conflits. 


M. Al-Nasser a ensuite souligné le rôle de l’Alliance des civilisations et a appelé à son renforcement afin qu’elle puisse effectuer sa « noble mission » plus efficacement.  Les évènements tragiques qui se sont déroulés la semaine dernière au Moyen-Orient nous rappellent la nécessité urgente de faire foisonner et de promouvoir la tolérance, le respect mutuel et le dialogue entre les civilisations, a affirmé M. Al-Nasser, qui a par ailleurs condamné toute forme de diffamation religieuse et d’incitation à la haine, ainsi que les attaques perpétrées contre des consulats et des ambassades.  « J’implore les citoyens du monde à ouvrir leur cœur et leur esprit et à célébrer les valeurs communes qui unissent la famille humaine », a-t-il lancé.


Commentant ensuite le pilier « Réforme et revitalisation de l’ONU », M. Al-Nasser a rappelé l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale qui engage le Secrétaire général à soumettre une demande de réexamen des fonds alloués au Bureau de la présidence de l’Assemblée pendant la période 2014-2015.  « L’Assemblée générale ne doit jamais être perçue comme le substitut des autres principaux organes de l’ONU.  Au contraire, a-t-il affirmé, l’Assemblée générale propose une alternative complémentaire et viable pour permettre à la communauté internationale d’agir en période d’impasse ».  Le Président de l’Assemblée s’est également félicité du bon déroulement du huitième cycle de négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité.


Pour ce qui est du troisième pilier, « L’amélioration de la prévention et de la réaction en cas de catastrophes naturelles », M. Al-Nasser est revenu sur la crise humanitaire dans la corne de l’Afrique.  Il s’est également félicité de ce que le débat thématique informel de l’Assemblée sur cette question ait été utile à la rédaction du Document final de la Conférence Rio+20.  Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’être mieux préparée aux catastrophes, qu’elles soient naturelles ou provoquées par l’homme, et a insisté sur l’importance de la résolution sur l’amélioration de l’efficacité et de la coordination des mécanismes de défense militaire et civil (HOPEFOR).


Venant au quatrième pilier, « Développement durable et prospérité mondiale », le Président de l’Assemblée a insisté sur l’importance de mettre en œuvre le Document final de la Conférence Rio+20.  Il a également annoncé qu’il avait nommé la représentante du Brésil pour diriger le processus de création d’un groupe de travail chargé de définir les objectifs du développement durable.  M. Al-Nasser a ensuite indiqué qu’au cours du débat thématique de haut niveau sur l’économie mondiale, les dirigeants avaient souligné qu’à moins de faire preuve de leadership, l’économie mondiale continuerait de faire face à de graves défis.


Si nous voulons repenser notre façon de faire le développement, il importe de repenser et de reconcevoir certaines de nos organisations et entités intergouvernementales, a indiqué M. Al-Nasser, avant de souligner l’importance de la résolution sur l’examen quadriennal global des activités opérationnelles de développement menées par le système de l’ONU.  L’Assemblée doit se prononcer sur ce texte, cet automne.


Dans son discours de clôture, M. Al-Nasser a également fait part de ses préoccupations face à l’état actuel de l’appareil de désarmement, lançant un appel pour plus d’efforts et de flexibilité afin de faire avancer les négociations internationales.  La mise en œuvre des engagements en matière de désarmement et de non-prolifération est essentielle au succès de la Conférence d’examen de 2015 sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il importe également de réaliser des avancées notables pendant la Conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, a-t-il estimé.  Il a également affirmé que l’on ne pouvait sous-estimer l’importance des questions liées au maintien de la paix.  Cela a toujours été et sera toujours essentiel au renforcement de la légitimité des actions de l’Assemblée générale, a-t-il insisté.


M. Al-Nasser a ensuite parlé des autres évènements qui ont marqué sa présidence de l’Assemblée générale, notamment la tenue, au mois de juin, du débat thématique sur la drogue et le crime en tant que menace au développement, de la toute première Réunion de haut niveau sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles, et de la retraite organisée à son initiative dans le but de réexaminer les méthodes de travail de la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires.


Le Président a constaté un besoin croissant pour une Organisation des Nations Unies « universelle et véritablement légitime».  « Aucune autre organisation n’est dotée d’un mandat aussi englobant et international.  Aucune autre agence n’a le potentiel et la responsabilité d’édifier la paix et la prospérité pour tous », a-t-il affirmé avant de conclure, non sans rappeler que le 24 septembre, l’Assemblée organisera sa toute première Réunion de haut niveau sur l’état de droit.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, s’est rappelé qu’il y a un an, les États Membres étaient déjà en pleine préparation de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.  Le contexte était aussi celui de la crise économique et financière et de la transformation du monde arabe.  L’année a été riche en évènements, a-t-il remarqué.  Louant les mérites du Document final de Rio+20, il a rappelé que l’Assemblée générale avait été le lieu de discussions importantes sur l’élimination de la pauvreté.  L’Assemblée a également tenu une réunion importante sur la sécurité et la sûreté nucléaires, ainsi que sa première Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles.  Le Secrétaire général n’a pas oublié les discussions qui ont eu lieu à l’Assemblée sur la médiation et sur la sécurité humaine.


Lorsque le Conseil de sécurité était trop divisé pour prendre des mesures contre la violence et la répression en Syrie, l’Assemblée générale est entrée en scène de façon proactive, a souligné le Secrétaire général.  Il s’est réjoui par ailleurs que l’Assemblée ait promu la compréhension mutuelle et la culture de paix dans le monde, notamment par le biais de l’Alliance des civilisations, sujets qui restent une priorité au vu des récents troubles, a-t-il noté.  D’après M. Ban, la soixante-sixième session a démontré une fois de plus le rôle inestimable de l’Assemblée générale en tant qu’organe délibérant moteur de l’ONU.  Il a rendu hommage à son Président qui a fait preuve de leadership et d’engagement au cours d’une période marquée par des évènements dramatiques et des défis complexes.  Il a indiqué avoir eu avec lui de bonnes relations de travail, notamment lors de leurs voyages communs en Libye et en Somalie.


Nous devons poursuivre les efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire du développement (OMD) d’ici à la date butoir de 2015, a demandé Ban Ki-moon.  Il a souligné la nécessité d’élaborer un programme de travail audacieux pour le développement après 2015.  Nous devons aussi affiner nos outils de maintien de la paix et de promotion des droits de l’homme, tout en renforçant l’ONU afin qu’elle soit plus efficace et plus représentative malgré un contexte de restriction budgétaire.  Enfin, rappelant que la session qui s’achève a institué la Journée internationale du bonheur, il a émis l’espoir de voir se réaliser cette aspiration dans le monde.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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