L’Assemblée générale demande aux États de mener des activités favorisant la sécurité routière
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
106e séance plénière – après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DEMANDE AUX ÉTATS DE MENER DES ACTIVITÉS FAVORISANT LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Chaque année, la route tue près de 1,3 million de personnes dans le monde, selon un rapport de l’OMS
L’Assemblée générale a adopté, cet après-midi, une résolution dans laquelle elle demande aux États Membres de mener des activités favorisant la sécurité routière, et ce, dans le cadre des cinq volets du Plan mondial pour la Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020.
Près de 1,3 million de personnes meurent chaque année dans le monde à la suite d’accidents de la route, dont 90% dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, selon le rapport sur l’amélioration de la sécurité routière mondiale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)*, qui avait été communiqué aux États Membres par le Secrétaire général.
Vingt à cinquante millions de personnes supplémentaires sont gravement blessées et les blessures dues aux accidents de la route sont également la cause principale de décès des 10 à 24 ans. Si la tendance actuelle se poursuit, les traumatismes imputables aux accidents de la circulation pourraient devenir la cinquième cause de mortalité au niveau mondial d’ici à 2030.
Dans ces circonstances, les accidents et les blessures provoqués sur la route sont devenus l’un des principaux problèmes de santé publique, ont souligné aujourd’hui tour à tour la dizaine de représentants et observateur qui ont pris la parole pour appeler à soutenir le projet de résolution**.
Adopté sans vote, ce texte invite les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à désigner des coordonnateurs nationaux chargés de la Décennie d’action pour la sécurité routière. L’Assemblée générale leur demande également de mener des activités favorisant la sécurité routière, et ce, dans le cadre des cinq volets du Plan mondial pour la Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020.
Ces cinq volets concernent la gestion de la sécurité routière, la sécurité des routes et la mobilité, la sécurité des véhicules, le comportement des usagers et les soins après les accidents.
Un grand nombre de décès et de blessures dus aux accidents de la route pourraient en effet être évités mais les ressources font souvent défaut, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, constate l’OMS, dans son rapport.
Celui-ci est le second du genre depuis 2009 et le premier depuis la proclamation de la Décennie d’action pour la sécurité routière (2011-2020) par l’Assemblée générale dans sa résolution 64/255.
Ces dernières années, plusieurs événements sont intervenus en matière de sécurité routière, dont la première Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, tenue à Moscou sous les auspices de la Fédération de Russie en novembre 2009, et le lancement de la Décennie d’action pour la sécurité routière, en mai 2011.
La Conférence ministérielle de Moscou a considérablement accéléré les efforts internationaux dans le domaine de la sécurité routière, a rappelé, cet après-midi, le Chef du Département de la sécurité routière auprès du Ministère de l’intérieur de la Fédération de Russie, M. Viktor Kiryanov.
Présentant le projet de résolution, dont il s’est réjoui du nombre de plus de 80 coauteurs, il a estimé que les accidents et les blessures de la route étaient l’un des plus grands problèmes posés à la santé publique mondiale.
M. Kiryanov a, par ailleurs, annoncé que la Fédération de Russie accueillerait, à l’automne prochain, le quatrième Congrès international, intitulé « La sécurité routière pour la sécurité de tous », à Saint-Pétersbourg, et a appelé tous les États Membres à y participer.
Rappelant à son tour les lourdes statistiques du nombre de tués chaque année sur les routes, la déléguée d’Oman a fait remarquer le coût socioéconomique de ces catastrophes: 518 milliards de dollars par an, dont 100 milliards dans les pays en développement. Dans ces circonstances, elle a salué « l’engagement constant » des différentes organisations internationales dans ce domaine, notamment celui de l’OMS et de la Banque mondiale.
Le représentant de l’Islande a insisté sur le coût économique des accidents et s’est alarmé du fait que, selon les estimations, le nombre de victimes de la route devrait atteindre 2 millions annuellement en 2020. « Dans ce contexte, il est clair qu’il nous faut agir », a-t-il lancé à ses collègues.
« Des résultats peuvent être atteints », a-t-il ensuite expliqué, détaillant l’expérience islandaise. L’Islande est en effet parvenue à réduire de moitié le nombre de décès sur la route au cours des 10 dernières années, passant d’une moyenne de 25 décès par an, entre 2002 et 2006, à une moyenne de 13 décès par an entre 2007 et 2011.
Il a également invité les États Membres à ne pas perdre de vue les blessures causées, en particulier celles qui frappent la moelle épinière, dont souffrent entre 4 et 5 millions de personnes âgées de 20 à 40 ans. Il a ensuite présenté l’initiative islandaise d’un Institut des blessures à la moelle épinière, qui réunit chercheurs et médecins afin de mieux connaître et traiter ce type de handicap, et a encouragé les États à partager leurs connaissances sur ce sujet.
La représentante du Brésil a souligné que son pays payait un lourd tribut à cause des accidents de la route. Ils provoquent en effet, chaque année, plus de 70 000 blessés et coûtent la vie à plus de 6 000 personnes dans son pays. Elle a ensuite mis l’accent sur la coopération internationale dans le domaine de la sécurité routière, estimant que la Décennie d’action fournissait un cadre idéal à cet effet.
En Malaisie, il existe un Centre de recherche et d’études sur la sécurité routière dont l’objectif est de récolter et de générer des informations qui peuvent être au cœur des politiques, a expliqué son représentant. Son gouvernement a également mis en place une plateforme interactive où les Malaisiens peuvent participer au débat et s’approprier cette question, a-t-il ajouté.
À la Barbade, les accidents de la route ont tué 8 317 personnes en 2009, contre 4 200 en 1980. « Ces statistiques ne sont peut-être pas aussi frappantes qu’au niveau mondial mais elles restent trop élevées pour un petit pays », a noté son représentant. Raison pour laquelle son gouvernement a décidé de créer un Conseil de la sécurité routière, qui sera dirigé par le Premier Ministre en personne.
La route tue aussi considérablement au Mexique, où elle est la deuxième cause de la condition d’orphelin dans le pays, a expliqué son représentant. Les décès sur les routes ont également un coût très élevé, qui atteint 1,7% du produit intérieur brut (PIB).
Pour réduire cet impact, le Gouvernement mexicain a donc mis en place un Observatoire national de la sécurité routière et un Programme de contrôle de la consommation d’alcool au volant, ainsi que différentes mesures pour améliorer l’éducation et la sensibilisation. Elles ont déjà enregistré des résultats, avec une baisse du nombre d’accidents de la route signalés de 9%, ainsi qu’une baisse de 5,6% du nombre de personnes transférées à l’hôpital à la suite d’un accident.
Le représentant de la République arabe syrienne a également détaillé les institutions mises en place dans son pays en matière de politique de sécurité routière, mais il a déploré les problèmes de financement que rencontrent les pays en développement. Il a également dénoncé le fait que son pays ait subi ces derniers mois des attaques terroristes qui ont causé des morts sur la route et des destructions des infrastructures routières.
Enfin, la déléguée de l’Éthiopie a rappelé combien le transport routier était très important pour le développement des nations, la circulation des biens, des personnes et des services. Soulignant les défis dans le domaine de la sécurité routière propres à son pays, elle a détaillé l’initiative du Plan national éthiopien dans ce domaine, qui couvre une période de 10 ans et qui se base sur le Plan mondial de la Décennie pour développer une culture de la sécurité routière dans le pays.
Pour l’observateur de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les différents chiffres évoqués aujourd’hui cachent l’impact réel des pertes qui affectent les communautés. Rappelant que 85% du nombre d’accidents annuels intervenaient dans les pays à faible ou moyen revenus, et qu’ils coûtaient à ceux-ci entre 2 à 3% de leur produit national brut (PNB), il a mis l’accent sur l’engagement des sociétés nationales qui s’impliquent auprès des États dans des programmes de sécurité routière.
L’Assemblée générale a encore pris note, cet après-midi, de la nomination, sur recommandation du Président du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, de l’Uruguay en tant que membre du Comité des conférences pour une période qui débute le 19 avril 2012 et se termine le 31 décembre 2013.
L’examen d’un projet de décision sur les modalités de l’accréditation et de la participation des organisations non gouvernementales et autres grands groupes compétents à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable a été reporté à une date ultérieure, qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.
* A/66/389
** A/66/L.43
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