PI/2024

Comité de l’information: les délégations exhortent le DPI à poursuivre les efforts en faveur du multilinguisme

24/04/2012
Assemblée généralePI/2024
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité de l’information

Trente-quatrième session

2e séance – après-midi


COMITÉ DE L’INFORMATION: LES DÉLÉGATIONS EXHORTENT LE DPI À POURSUIVRE

LES EFFORTS EN FAVEUR DU MULTILINGUISME


L’utilisation des médias sociaux doit être complémentaire des médias traditionnels

pour sensibiliser à l’action des Nations Unies, soulignent de nombreuses délégations


Le Comité de l’information a poursuivi, cet après-midi, le débat général qu’il avait entamé hier, à l’ouverture de sa trente-quatrième session, en exhortant le Département de l’information des Nations Unies à réaliser l’équilibre entre les six langues officielles, et à continuer d’accorder un rôle central aux médias dits traditionnels.


Si les délégations ont dans l’ensemble salué les efforts faits par l’ONU pour que son site officiel soit multilingue, elles se sont cependant dites préoccupées par le fait que le multilinguisme ne s’applique pas encore aux documents, publications et messages de l’Organisation.  « Le DPI ne pourra pas réaliser ses objectifs tant que le message de l’Organisation ne sera pas diffusé dans les six langues officielles », a ainsi prévenu la délégation du Venezuela.


Rappelant le mandat conféré au Département de l’information par l’Assemblée générale, le représentant de l’Argentine a insisté pour que la publication de communiqués de presse soit assurée dans les autres langues officielles que l’anglais et le français afin de diffuser plus largement le message de l’Organisation.  Pour y parvenir à court terme, il a suggéré au DPI de commencer à rédiger des communiqués plus courts dans les quatre autres langues officielles -espagnol, russe, chinois et arabe-, à intervalles réguliers et pendant des périodes délimitées, dans la limite des ressources existantes.


Une rotation pourrait même s’imposer à titre préliminaire, a-t-il proposé, en ajoutant que « les critères éditoriaux, la longueur et la fréquence avec laquelle les communiqués de presse existants sont publiés pourraient être modifiés de manière à permettre à de nouvelles équipes de commencer à élaborer les communiqués dans l’une des autres langues officielles, selon des procédés qui restent à déterminer »


Si l’Indonésie s’est félicitée de la décision d’accorder plus de présence aux six langues officielles de l’ONU sur le site Internet des opérations de maintien de la paix de l’ONU, afin de mieux informer sur leurs actions, l’Afrique du Sud a souhaité, quant à elle, y voir plus d’informations sur les situations de conflit et les situations au lendemain d’un conflit.


Plusieurs des délégations, qui se sont exprimées lors du débat général, ont également souligné l’importance du rôle que jouent la Radio et la Télévision de l’ONU.  Tout en reconnaissant les avantages que procure l’utilisation des réseaux de médias sociaux pour le Département, elles ont défendu le rôle crucial des deux médias traditionnels « qui continuent d’être les premières sources d’information dans les pays en développement ».  « Sans ces médias, le message des Nations Unies ne pourrait toucher les populations les plus pauvres de la planète, en particulier dans les pays en développement », a ainsi souligné le Pakistan.


Comme à l’ouverture des travaux hier, la plupart des délégations ont réaffirmé, cet après-midi, leur attachement au travail accompli par les Centres d’information des Nations Unies, en plaidant, à l’instar du Japon, en faveur de ressources financières adéquates pour leur permettre de s’acquitter efficacement de leur rôle.  Certains États ont par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de renforcer la collaboration entre le DPI et les institutions universitaires, « afin de mieux diffuser le message de l’ONU auprès de toutes les communautés ».


Louant les efforts déployés pour trouver des moyens innovants de parvenir à des résultats probants avec des ressources limitées, la représentante des États-Unis a encouragé le Département de l’information à les poursuivre, en s’appuyant notamment sur les réseaux et médias sociaux, pour renforcer le travail des médias traditionnels.  Le représentant du Japon a estimé, pour sa part, que, dans un contexte délicat sur le plan budgétaire, le DPI devrait réfléchir à une gestion plus efficace de ses ressources.


Au cours de cette session, qui se déroule jusqu’au vendredi 4 mai, le Comité, organe intergouvernemental chargé d’évaluer les progrès des Nations Unies dans le domaine de l’information, examine les rapports d’activité des trois sous-programmes du Département de l’information: les services de communication stratégique, les services d’information et les services de diffusion.


Le Comité de l’information poursuivra son débat général demain, mercredi 25 avril, à 15 heures.



EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Suite du débat général


M. JAHANGIR IQBAL (Pakistan) a reconnu que les nouvelles technologies de l’information, et en particulier l’Internet, avaient ouvert des possibilités de connectivité et de sensibilisation sans précédent.  Il a ensuite salué le travail effectué par le Département de l’information (DPI) qui, a-t-il indiqué, a su allier nouveaux médias et médias traditionnels.  Sans ces médias traditionnels, le message des Nations Unies ne pourrait toucher les populations les plus pauvres de la planète, en particulier dans les pays en développement, a-t-il estimé.  Le Pakistan, a poursuivi le représentant, attache une grande importance aux opérations de maintien de la paix dans le monde.  « Nous demeurons l’un des plus gros contributeurs de troupes et entendons continuer à jouer un rôle de premier plan », a estimé le représentant.  C’est dans ce contexte qu’il a invité le DPI à poursuivre et à renforcer son partenariat avec le Département des opérations de maintien de la paix, à travers plus de communication et de sensibilisation sur ses succès et sur les difficultés auxquelles font face les missions sur le terrain.


S’agissant des Centres d’information des Nations Unies, M. Iqbal a souligné que ces structures permettaient de combler le fossé existant entre les pays en développement et les pays développés en matière d’accès à l’information.  Il est urgent que le DPI alloue les ressources nécessaires à ces Centres d’information afin de leur permettre de fonctionner avec efficience, a-t-il dit, avant de demander au même Département d’envisager la reprise des services complets du Centre d’information d’Islamabad.  Le représentant s’est aussi félicité des efforts déployés pour rendre disponibles les documents et publications de l’ONU dans certaines langues locales comme l’ourdou.  Il a vivement salué la couverture en direct des débats de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et d’autres entités du système de l’ONU, par les services de retransmission vidéo (Webcast).  Avant de conclure, M. Iqbal a insisté sur la nécessité d’innover au sein de DPI, sur la promotion du multilinguisme et des partenariats, notamment avec la société civile, et sur l’augmentation de formations au bénéfice des médias du monde en développement.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) s’est félicitée du soutien apporté par le DPI en vue de sensibiliser l’opinion publique internationale à l’importance de la Conférence Rio+20, qui se tiendra en juin prochain.  Elle s’est dite convaincue par la nécessité d’établir des synergies entre médias traditionnels et nouvelles technologies de la communication et de l’information, dont les rôles complémentaires sont clairement apparus lors de la couverture du séisme d’Haïti et de celle de la catastrophe de Fukushima.  Réaffirmant ensuite le soutien de sa délégation aux Centres d’information des Nations Unies, dont le réseau doit être renforcé par le DPI avec l’appui des États Membres, Mme Cordeiro Dunlop a expliqué que son propre pays soutenait le Centre d’information de Rio de Janeiro par diverses initiatives et partenariats. 


La représentante s’est félicitée de la décision d’ouvrir un Centre d’information supplémentaire à Luanda, qui renforce la présence des Nations Unies dans les pays lusophones.  Rappelant que le Brésil et l’Angola mettaient à disposition des centres basés sur leur territoire respectif des locaux à titre gratuit, la représentante a encouragé tous les États Membres concernés à envisager d’en faire de même.  En conclusion, elle a salué les activités entreprises par le Département au titre du Programme d’information spécial sur la question de Palestine, et les efforts qu’il déploie afin de préserver la mémoire institutionnelle des Nations Unies, grâce à la numérisation continue des documents historiques de l’Organisation.


Mme CAROL ARCE (Costa Rica) a salué le dynamisme et l’efficacité qui caractérisent, à ce jour, le DPI.  Les innovations menées par les trois sous-programmes du Département de l’information, à travers l’usage des nouvelles technologies, ne permettent pas seulement de toucher un plus large public, mais aussi d’appuyer l’expansion des médias classiques que sont la télévision et la radio.  Grâce à l’utilisation de ces moyens modernes, le DPI, a-t-elle poursuivi, a réussi à faire diverses économies.  Néanmoins, il subsiste toujours un fossé large entre les besoins énormes en matière de communication de l’ONU et les ressources pour y faire face.  C’est le cas notamment des activités visant à promouvoir et sensibiliser sur la question palestinienne, les Objectifs du Millénaire pour le développement, le VIH/sida ou encore l’action du Département des opérations de maintien de la paix, a déploré la représentante.


Le Costa Rica, a-t-elle assuré, attache une grande importance au multilinguisme au sein de l’ONU.  Le DPI doit travailler davantage pour assurer une meilleure utilisation des différentes langues officielles, a-t-elle souhaité, avant de souligner que les 62 Centres d’information des Nations Unies jouent un rôle fondamental pour établir des partenariats avec les médias et les institutions universitaires.  Cette politique de partenariat doit être poursuivie, a dit la déléguée, en appelant à étendre le réseau de partenaires et d’alliances à la fois au niveau local et au niveau international, avec le secteur privé, comme par exemple, les maisons d’édition.  Pourquoi ne pas faire de chaque visiteur des Nations Unies, un messager de l’Organisation? a demandé Mme Arce avant de conclure.


Mme PATRICIA MWABA KASESE-BOTA (Zambie) a déclaré que son pays se félicitait de la création d’un Centre d’information régional des Nations Unies à Lusaka.  Elle a ensuite réaffirmé le rôle important que jouent la science et la technologie, en particulier les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La représentante a, par ailleurs, signalé que le Gouvernement zambien était sur le point de promulguer une loi sur la « Liberté de l’information », qui permettra à ses citoyens de pouvoir se renseigner sur la transparence des activités de l’État.  Il contribue ainsi au renforcement de la culture de reddition de comptes, a-t-elle précisé.  Le Gouvernement zambien procède actuellement à la restructuration des médias nationaux afin de leur permettre de faire leur travail sans ingérence politique.


M. ANDREI SAVINYKH (Bélarus) s’est dit convaincu que, dans le contexte d’un échange croissant des idées et de l’information, le rôle du Département dans la sensibilisation sur les travaux et les objectifs de l’ONU ne fera que croître.  Il a ensuite salué et défendu la collaboration existante entre le service russophone de la radio l’ONU et les médias de son pays.  Cette collaboration ciblée est bénéfique et mérite d’être renforcée.  Il a également souhaité que les documents de l’ONU soient diffusés de la manière la plus large possible sur le territoire national du Bélarus.


Le représentant a par ailleurs regretté le fait que divers programmes de la Télévision des Nations Unies ne puissent toujours pas être disponibles pour les téléspectateurs du Bélarus.  Il faut remédier à cette situation, a-t-il plaidé, avant d’estimer que l’efficacité des nouveaux médias utilisés par le DPI, dont Youtube, ne réussira que si l’on offre des formations spécifiques aux journalistes locaux au service de l’Organisation.  Il faut renforcer les capacités de ces journalistes dans ce domaine.  Le délégué a indiqué en outre que les médias traditionnels demeuraient les moyens de communication principaux au Bélarus et dans les États de la région.  Ces médias doivent continuer à être pris en compte par le DPI.  Avant de conclure, il a insisté sur la diffusion, dans les six langues officielles de l’Organisation, des documents de l’ONU et, en particulier, du manuel ABCD de l’ONU, qui est très apprécié par les étudiants bélarussiens.


M. MANIEMAGEN GOVENDER (Afrique du Sud) a déclaré que la crédibilité de l’Organisation était étroitement liée à la manière dont celle-ci arrive à communiquer son message dans le monde entier, qu’il s’agisse de sujets relatifs à l’élimination de la pauvreté, à la lutte contre les changements climatiques, aux besoins spécifiques de l’Afrique et des pays les moins avancés, au désarmement ou aux droits des personnes handicapées.  Une stratégie de communication efficace se doit d’être « précise, qualitative, impartiale et équilibrée » afin de permettre à l’opinion publique de mieux comprendre les efforts que la communauté internationale déploie pour parvenir à un monde meilleur. 


À cet égard, a poursuivi le représentant, les nouvelles technologies de la communication et de l’information peuvent élargir le public visé par le Département, en complément des médias traditionnels, plus que jamais indispensables dans les pays en développement.  Saluant le rôle des Centres d’information des Nations Unies, qui constituent un relais essentiel auprès des populations locales, la délégation a apporté le soutien de sa délégation à l’ouverture d’un centre à Luanda afin de mieux répondre aux besoins de la communauté lusophone.  La diffusion de l’information sur les situations de conflit et au lendemain d’un conflit, a-t-elle jugé, peut jouer un rôle déterminant dans le cadre du déploiement des opérations de maintien de la paix, dans la mesure où elle participe à la sensibilisation des populations locales à l’importance de ces missions.


M. SHARAF MORSY (Égypte) s’est félicitée de l’action de sensibilisation menée par le DPI sur les questions des femmes, la question palestinienne, les Objectifs du Millénaire pour le développement ou encore l’action des opérations de maintien de la paix.  Pour le représentant, le travail accompli chaque jour par le DPI permet de rapprocher l’ONU de son noble objectif visant la promotion de la tolérance et de la paix.  Les Centres d’information des Nations Unies, a-t-il dit, jouent un rôle important dans cette œuvre de sensibilisation et méritent d’être appuyés à cet égard.  Tout en se félicitant de l’utilisation par le Département des réseaux sociaux pour ses activités de promotion, le représentant a tenu à réaffirmer le rôle crucial des médias traditionnels qui continuent d’être les premières sources d’information dans les pays en développement.  Il est important d’assurer l’équilibre entre les six langues officielles de l’Organisation et de produire plus de documents en langue arabe, a-t-il insisté, avant d’ajouter que les six langues officielles doivent être équitablement utilisées sur le site officiel de l’Organisation.


Mme CHERITH NORMAN (États-Unis) a salué les efforts déployés par le DPI pour chercher des moyens innovants de parvenir à des résultats probants avec des ressources limitées.  Elle s’est félicitée du fait que, dans le budget biennal 2012-2013, le Département avait proposé de dépenser 5 millions de dollars en moins par rapport à l’exercice biennal précédent, en s’appuyant sur l’utilisation des technologies de la communication et de l’information, en particulier les réseaux de médias sociaux, en complément des médias traditionnels.  La représentante a donc encouragé le Département à poursuivre ces efforts en ce sens, particulièrement dans un contexte délicat sur le plan budgétaire.  À l’approche de la Conférence Rio+20, elle a aussi souhaité que les synergies entre le Département de l’information et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences se poursuivent et se renforcent en vue de parvenir à une efficacité maximale.  La représentante a rappelé l’attachement des États-Unis à la liberté de la presse, dont la Journée mondiale sera observée le 3 mai prochain.  À cet égard, elle a rappelé qu’en vertu de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».


M.GERARDO DÍAZ BARTOLOMÉ (Argentine) a fortement appuyé le travail et le rôle des Centres d’information de l’ONU.  Ces Centres, qui utilisent de plus en plus les réseaux sociaux, dans leur fonctionnement quotidien et diffusent leurs programmes dans les langues locales, doivent être en mesure de renforcer leurs capacités, a estimé M. Bartolomé.  Le Centre d’information de l’ONU à Buenos Aires est, depuis sa création en 1948, la voix espagnole de l’Organisation, a-t-il assuré.  Le délégué a reconnu les efforts faits par l’ONU pour que le site officiel des Nations Unies soit multilingue.  De même, a-t-il noté avec satisfaction, la poursuite de la création de pages Internet dans les six langues officielles sur divers sites Web de l’Organisation.  Il a également salué l’utilisation des réseaux de médias sociaux pour diffuser des informations de l’Organisation en langue espagnole, avant de souligner que « ces réseaux doivent être considérés comme des éléments complémentaires et non pas comme des outils devant supplanter les médias traditionnels et les informations publiées sur le site officiel de l’ONU ».


À son tour, le représentant a soutenu la collaboration entre le DPI et les acteurs universitaires, notamment l’Université argentine de Cordoba, en vue d’assurer la diffusion multilingue de ses publications et informations.  M. Bartolomé a ensuite déploré le fait que les communiqués de presse publiés régulièrement par les services du DPI ne soient diffusés à ce jour que dans les deux langues de travail de l’ONU, à savoir l’anglais et le français.  Le mandat de l’Assemblée générale est pourtant clair sur la question, a-t-il rappelé, précisant qu’il exigeait bien le respect de la parité entre les différentes langues officielles des Nations Unies dans la publication de ces communiqués de presse.  « Nous souhaitons, par conséquent, que l’obligation de les diffuser dans les langues officielles de l’ONU soit entièrement respectée », a martelé le délégué, en appelant à allouer au DPI les ressources nécessaires. 


Pour sa part, le DPI devrait réfléchir aux moyens de réaliser cet objectif.  Il pourrait par exemple commencer à rédiger des communiqués plus courts dans les autres langues officielles, à intervalles réguliers et pendant des périodes délimitées, dans la limite des ressources existantes.  Une rotation pourrait même s’imposer à titre préliminaire, a suggéré le représentant.  Les critères éditoriaux, la longueur et la fréquence avec laquelle les communiqués de presse existants sont publiés pourraient être modifiés de manière à permettre à de nouvelles équipes de commencer à élaborer les communiqués dans l’une des autres langues officielles, selon des procédés qui restent à déterminer.  Certains critères de représentation géographique pourraient être pris en compte dans le cadre de ce processus, ainsi que les données disponibles au sein du Département, qui forment une source objective d’informations pour prendre des décisions à cet égard.  Saluant par ailleurs le travail accompli par l’équipe de la Radio des Nations Unies en espagnol, M. Bartolomé a également rendu hommage au Département, en particulier à la Bibliothèque Dag Hammarskjöld pour les progrès accomplis dans la numérisation des documents des Nations Unies, qui est vitale, a-t-il dit, pour la mémoire institutionnelle des Nations Unies.


M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a déploré l’élargissement du fossé numérique qui ne cesse d’aggraver les disparités entre monde en développement et monde développé en matière d’accès aux nouvelles technologies de la communication et de l’information.  L’immense majorité des citoyens du monde n’ont pas accès à Internet, a fait remarquer le représentant, qui a déclaré que les pays développés monopolisaient et concentraient les puissances médiatiques qui perpétuent un traitement impartial de l’actualité et entravent la liberté d’expression et d’information des peuples.  Le représentant a ensuite indiqué qu’en dépit de demandes répétées du Bureau des communications de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gouvernement des États-Unis n’avait toujours pas mis fin à ses interférences radiophoniques continuelles. 


M. González a dénoncé la transmission illégale d’émissions anti-cubaines qui encouragent l’immigration illégale et déforment l’histoire officielle du pays.  Chaque jour, a-t-il accusé, des stations basées aux États-Unis émettent vers Cuba plus de 2 000 heures sur 30 fréquences différentes.  Avec la bénédiction du Gouvernement américain, mensonges et insultes s’y succèdent, cherchant à détruite l’ordre constitutionnel établi par le peuple cubain, a-t-il indiqué.  Le Congrès  des États-Unis approuve chaque année plus de 30 millions de dollars pour financer la propagande anti-cubaine, a assuré le représentant, qui a condamné cette agression et a rappelé que c’est au peuple cubain de décider de l’information qu’il souhaite recevoir.


Mme ELLEONORA TAMBUNAN (Indonésie) s’est félicitée de la décision du Département de l’information d’accorder plus de présence aux six langues officielles de l’ONU sur le site Internet des opérations de maintien de la paix de l’ONU, afin de mieux informer sur leurs actions.  Elle a aussi salué le travail accompli par le DPI dans la sensibilisation à la question palestinienne.  Le conflit en Palestine dure depuis trop longtemps et tant qu’il durera, il sera fondamental d’informer la communauté internationale sur l’évolution de la situation sur le terrain.


La représentante, qui s’est félicitée de la création du Centre d’information de l’ONU à Luanda, en Angola, s’est dite convaincue de l’importance des nouvelles technologies et des réseaux de médias sociaux dans la possibilité de toucher un très large public.  Elle a cependant souligné la nécessité de résorber le fossé numérique qui perdure entre les États du Nord et ceux du Sud.  Sa délégation, a-t-elle assuré, est favorable à des partenariats entre le DPI et des universités ou autres institutions afin de mieux diffuser le message de l’ONU auprès de toutes les communautés.


Mme SHULI YONA DAVIDOVICH (Israël) a rappelé que son pays était honoré d’être un partenaire actif du DPI, comme en témoigne le partenariat d’il y a deux semaines à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme ou, le 19 avril dernier, celui qui avait été conclu pour célébrer le cinquantenaire du procès d’Adolf Eichmann.  Elle s’est également dite encouragée par les nombreuses activités lancées dans le cadre du programme de sensibilisation à l’Holocauste du Département, en particulier cette année à travers son réseau de centres d’information à travers le monde. 


De tels efforts, a estimé Mme Davidovich, sont d’autant plus importants qu’un enfant né aujourd’hui a peu de chances de pouvoir un jour rencontrer un survivant de l’Holocauste.  Elle a toutefois déploré le nombre croissant d’individus et d’entités qui continuent de nier la réalité historique de l’Holocauste, dont le chef d’un État Membre des Nations Unies.  Pour sa délégation, le DPI peut jouer le rôle de chef de file dans la lutte contre ces tendances dangereuses.  La représentante s’est dite préoccupée par le Programme d’information spécial sur la question de Palestine, établi, selon elle, en vertu d’une résolution de l’Assemblée générale anti-israélienne qui présente une vision déformée des évènements sur le terrain.  C’est pourquoi, la délégation israélienne, a-t-elle assuré, s’engage dans l’élaboration d’une résolution « plus constructive et équilibrée » pour les futures activités menées dans le cadre de ce Programme.


M. TAKAHIRO NAKAMAE (Japon) a invité le DPI à poursuivre sa transparence et son travail de sensibilisation aux efforts déployés par les Nations Unies.  Le DPI joue un rôle de premier plan au sein de l’ONU, en tant que Département assurant la couverture des travaux de l’Organisation.  Le Japon a félicité le DPI de s’acquitter de cette tâche difficile dans la limite des ressources existantes pour poursuivre et même accroître son rôle important.  De son côté, le DPI doit gérer de façon efficace les Centres d’information des Nations Unies qui ont été soutenus par le Japon, a insisté le délégué.  Récemment, notre gouvernement a octroyé la somme de 300 000 dollars au Centre de Tokyo, afin d’accroître ses activités, s’est réjoui M. Nakamae.  Le DPI, a-t-il poursuivi, doit explorer des moyens novateurs pour mieux gérer ses ressources.  De même, a-t-il insisté, il doit poursuivre la coordination de ses travaux avec la société civile et le monde universitaire.  M. Nakamae a conclu en exprimant ses remerciements au DPI pour son action et les efforts qu’il a déployés lors du tremblement de terre qui avait frappé le Japon l’année dernière.


Mme ESTHER FELICES ZUBIRI (Espagne) a axé sa brève déclaration sur la proclamation d’une journée internationale de la radio, un média considéré par sa délégation comme étant toujours pertinent, dans la mesure où la radio peut toucher un très large public.  Elle a rappelé que le 3 novembre 2011, la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) avait approuvé la proposition faite par l’Espagne pour que soit proclamée, le 13 février de chaque année, une telle journée.  La Directrice générale de l’UNESCO a transmis la résolution au Secrétaire général de l’ONU afin que l’Assemblée générale examine un tel projet lors de sa soixante-septième session, a-t-elle indiqué.  Mme Zubiri a demandé au Comité de l’information d’adopter également cette proposition de l’Espagne et de la recommander à l’Assemblée générale.


M. RAJESH MISHRA (Inde) a demandé au DPI de multiplier les moyens de mieux diffuser les messages et autres informations de l’ONU, tout en reconnaissant la place centrale des médias traditionnels et des outils modernes.  Par-dessus tout, il est important d’atteindre les populations les plus éloignées, a-t-il estimé, avant d’encourager le DPI à augmenter ses diffusions radiophoniques, en élargissant notamment ses partenariats dans le monde.  M. Mishra a également défendu la nécessité d’allouer plus de ressources financières aux Centres d’information de l’ONU, et de diversifier les services qu’ils offrent à leurs visiteurs.  Il a par ailleurs souhaité voir le DPI mettre l’accent sur les succès des opérations de maintien de la paix et sur le quotidien des soldats de la paix déployés à travers le monde.


M. ADELA LEAL-PERDOMO (Venezuela) a salué les activités du DPI, tout en affirmant qu’il ne pourrait pas réaliser ses objectifs tant que le message de l’Organisation ne serait pas diffusé dans les six langues officielles.  Si elle a encouragé le Département à continuer d’explorer de nouveaux moyens de renforcer son efficacité, la représentante a cependant déclaré que les partenariats devraient respecter à la lettre les mandats des Nations Unies.  Défendant le droit de tous les pays à avoir un accès équitable à l’information et aux communications, le représentant a affirmé que des moyens techniques et des ressources devraient être mis à disposition de chaque État pour y parvenir. 


Conscient du fossé numérique qui ne cesse de se creuser entre pays développés et pays en développement, le Venezuela œuvre à rapprocher les peuples d’Amérique du Sud.  Ainsi, grâce à la mise sur orbite du satellite Simon Bolivar depuis 2008, un accès élargi aux médias et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication est possible pour les pays voisins.  Cette année, a annoncé la représentante, le Venezuela mettra sur orbite un second satellite, destiné à prévenir les catastrophes naturelles dans le sous-continent.  Mme Leal-Perdomo a dénoncé, avant de conclure, l’utilisation des moyens de communication visant à répandre une version distordue de la réalité dans les pays en développement.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse à la suite de la déclaration de Cuba, la représentante des États-Unis a soutenu que leur pays agissait en conformité avec les règles internationales en vigueur.  Nous diffusons des informations au peuple cubain, car nous nous préoccupons de son bien-être, et parce qu’il n’a pas d’accès libre à l’information. 


Réagissant au droit de réponse des États-Unis, le représentant de Cuba s’est dit surpris de la détermination américaine à défendre la violation de son espace radiophonique.  L’envoi d’avions créant des interférences est une pratique américaine ayant cours depuis 20 ans.  Le Département du Trésor américain alloue d’ailleurs des fonds spécifiques à cet effet.  Contrairement à ce qui est dit, les États-Unis ne sont pas décidés à assouplir leur politique à l’égard de Cuba.  Bien au contraire, le Gouvernement américain compte plutôt sur les nouvelles technologies pour renverser la révolution cubaine.  Les États-Unis doivent fermer les radios émettant vers Cuba, a estimé le représentant cubain.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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