En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, M. Vitaly Churkin

07/02/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE

AUPRÈS DES NATIONS UNIES, M. VITALY CHURKIN


Le Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, M. Vitaly Churkin, a catégoriquement démenti, ce matin, les informations circulant dans certains médias faisant état de menaces qu’il aurait proférées à l’encontre du Premier Ministre du Qatar lorsque les deux hommes se sont rencontrés à New York la semaine dernière.


« La Fédération de Russie est amie du monde arabe », a déclaré M. Churkin, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York. 


« En 25 ans d’expérience avec les médias, je n’ai jamais rien vu de la sorte », s’est-il indigné, faisant référence aux propos qui lui avaient été prêtés.  « C’est de la désinformation, ce sont des mensonges! »


M. Churkin a précisé qu’il avait rencontré à trois reprises le Premier Ministre qatarien, M. Hamad Bin Jassim Bin Jaber Bin Muhammad Al-Thani, la première fois en présence du Secrétaire général de la Ligue des États arabes, devant une salle « remplie de monde », la deuxième fois en présence de la délégation du Qatar et des Représentants permanents de l’Inde, de la Chine, du Pakistan et de l’Afrique du Sud, et une troisième fois en présence du Représentant permanent de la Chine et de la délégation qatarienne.


« Lorsque l’on veut proférer des menaces ou parler de livraisons d’armes, on ne s’exprime pas en présence d’une vingtaine de personnes et de ses collègues du Conseil de sécurité », a ironisé M. Churkin.


Ce dernier a expliqué que les discussions qu’il avait eues avec le Premier Ministre du Qatar avaient porté « exclusivement » sur le projet de résolution sur la Syrie et sur la situation qui prévaut actuellement dans ce pays. 


« Il n’y a pas eu ne serait-ce qu’un soupçon d’insolence de sa part ni de la mienne », a-t-il dit.  « De toute évidence, quelqu’un déploie beaucoup d’efforts pour enfoncer un coin entre la Fédération de Russie et le monde arabe. »


M. Churkin s’est dit particulièrement préoccupé par l’utilisation faite par certains du veto russe, samedi dernier, lorsque le Conseil de sécurité s’est prononcé sur le projet de résolution sur la Syrie, pour « empoisonner artificiellement » les relations entre la Fédération de Russie et le monde arabe et créer « une certaine image de la Fédération de Russie ».


Mais, a-t-il tempéré, citant un vieux dicton russe, « on ne doit jamais cracher dans un puits car on peut être amené à y boire un jour ».


« Notre position, a-t-il poursuivi, se fonde exclusivement sur notre forte préoccupation concernant le sort et le destin du peuple arabe.  Nous venons en tant qu’ami, même dans des situations où nous pouvons être attaqués. »


M. Churkin a dit regretté que son pays eût été contraint d’opposer un veto au projet de résolution sur la Syrie, d’autant que, selon lui, « deux ou trois jours de travail supplémentaires auraient pu déboucher sur la rédaction d’un texte qui aurait bénéficié de l’aval de l’unanimité des membres du Conseil de sécurité ».


« Si l’objectif est d’obtenir le consensus, il faut saisir toutes les occasions qui se présentent », a-t-il dit.  « Nos collègues occidentaux se plaignent de nous, mais je pourrais tout autant dire qu’ils nous ont laissés tomber à cause de leur impatience.  L’adoption de ce genre de résolution exerce une forte pression sur tout le monde et ils se sont laissés porter par leurs émotions », a déploré le représentant russe.


Ce dernier a précisé que la Fédération de Russie souhaitait un projet de résolution qui soit en mesure de « véritablement » appuyer la Ligue des États arabes et non pas un texte qui aurait, selon lui, « échoué dès son adoption ».


Il a par ailleurs indiqué qu’il n’était pas possible d’entreprendre un « travail constructif » sur cette question au Conseil de sécurité « pour le moment ». 


« Soyons professionnels, a-t-il poursuivi, et n’oublions pas que dans cette affaire, il ne s’agit ni de la Fédération de Russie, ni de la Chine, ni même du veto ou du Conseil de sécurité, mais du meilleur moyen de résoudre la crise et de mettre un terme à la violence qui sévit actuellement en Syrie. »


M. Churkin a dit espérer que la Ligue des États arabes puisse poursuivre son travail et redéployer sa mission d’observation.  Il a également appelé toutes les parties syriennes à faire preuve de retenue et à mettre un terme à la violence.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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