En cours au Siège de l'ONU

SOC/4773

Les membres de la Commission du développement social prônent une lutte contre la pauvreté centrée sur le respect de la personne humain

11/02/2011
Conseil économique et socialSOC/4773
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement social

Quarante-neuvième session

6e et 7e séances – matin et après-midi                      


LES MEMBRES DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL PRÔNENT UNE LUTTE CONTRE

LA PAUVRETÉ CENTRÉE SUR LE RESPECT DE LA PERSONNE HUMAINE


Des experts indépendants suggèrent que la question soit abordée sous l’angle

des droits de l’homme et que les personnes handicapées reçoivent plus d’attention


Les droits de l’homme doivent guider toutes les politiques relatives à l’élimination de la pauvreté, a affirmé ce matin, l’Experte indépendante chargée de la question des droits de l’homme et de la pauvreté extrême, Mme Sepúlveda Carmona, devant la Commission du développement social.  Poursuivant aujourd’hui son débat général sur l’élimination de la pauvreté, entamé mercredi, la Commission a ensuite débattu cet après-midi des mesures de lutte antipauvreté visant les personnes handicapées, après l’intervention du Rapporteur spécial pour les personnes handicapées, M. Shuaib Chalklen.


En matinée, Mme Sepúlveda Carmona, dont les recommandations ont reçu l’appui de nombreuses délégations, a appelé la communauté internationale à adopter des programmes de protection sociale mettant en valeur les principes essentiels du respect des droits de l’homme, notamment l’égalité, la non-discrimination, la participation et l’accès à l’information.  Les droits de l’homme ne sont pas une option dont on pourrait se passer, mais une obligation à remplir, a-t-elle insisté.  Elle a invité les États Membres à intégrer le droit à la protection sociale au sein de leurs lois nationales et même dans leur Constitution. 


Mme Carmona a par ailleurs abordé la situation des femmes et a estimé qu’il est nécessaire d’intégrer une dimension sexospécifique dans tous les programmes de protection sociale.  Elle a également plaidé pour la création de mécanismes destinés à aider les familles.  Les personnes doivent être placées au centre des politiques de protection sociale et les principes des droits de l’homme doivent permettre de solidifier le consensus social nécessaire à l’élargissement des programmes de protection sociale, a préconisé l’experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté.


Au cours du débat général, toutes les délégations ont été unanimes à reconnaître que la pauvreté ne peut être combattue seulement par la promotion de la croissance économique et par l’emploi.  La personne humaine doit être placée au centre des politiques sociales, et on doit lui garantir une protection sociale efficace et accorder une attention particulière aux catégories vulnérables de la population, comme les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants et les autochtones, ont recommandé les délégations.


Le Rapporteur spécial pour les personnes handicapées, M. Shuaib Chalklen, a constaté que si de nombreux pays se basent sur les dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées lorsqu’ils formulent et mettent en œuvre leurs politiques relatives à cette catégorie de personnes, il reste cependant encore beaucoup à faire pour conscientiser davantage le public sur la situation des handicapés.


Il a notamment soulevé le problème du manque de statistiques que l’on observe dans ce domaine.  Il a également recommandé la mise en commun des meilleures pratiques des États Membres et la création d’un fonds d’affectation spéciale multidonateurs pour appuyer les mesures visant à assurer le respect des droits des handicapés dans le cadre du développement.  Le Rapporteur spécial a par ailleurs annoncé qu’il convoquerait prochainement une réunion de haut niveau sur le développement inclusif en Afrique.


Chacune des 20 délégations d’États Membres qui se sont exprimées aujourd’hui a tenu à préciser les stratégies, plans d’action, programmes, initiatives et projets d’élimination de la pauvreté mis en œuvre par son gouvernement.  À cet égard, celle du Mexique, a expliqué la stratégie du « Mieux vivre » qui est mise en œuvre dans ce pays, tandis que celle de la Zambie a parlé de la « Vision 2030 » que ce pays a adoptée sur la création d’emplois décents.  En outre, plusieurs représentants d’organisations internationales ont présenté leur point de vue sur la manière dont a été conçue et appliquée la lutte contre la pauvreté, et comment elle pourrait être améliorée.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a notamment recommandé d’assurer aux pauvres un meilleur accès aux services, aux terres, aux technologies et aux marchés pour leur permettre de devenir des acteurs économiques productifs et de sortir de l’isolement dans lequel ils sont souvent relégués.


La prochaine séance de la Commission aura lieu lundi 14 février, à 10 heures.



SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE(E/CN.5/2011/2 ET E/CN.5/2011/4)


Exposé de l’Experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté


Mme MAGDALENA SEPÚLVEDA CARMONA, Experte indépendante chargée de la question des droits de l’homme et de la pauvreté extrême, a estimé que la pauvreté ne pouvait être simplement caractérisée par l’insuffisance de revenu, l’inégalité sociale et les défaillances structurelles étant également à l’œuvre.  Après avoir brièvement passé en revue le rôle du mandat de l’ONU en matière de promotion et de respect des droits de l’homme, l’experte a estimé que les droits de l’homme devaient guider toutes les politiques relatives à l’élimination de la pauvreté.  Les programmes de protection sociale doivent faire valoir les principes essentiels du respect des droits de l’homme, notamment l’égalité, la non-discrimination, la participation, la transparence, l’accès à l’information et la responsabilisation.  Les droits de l’homme ne sont pas une option, mais une obligation, a-t-elle souligné.  L’experte a également insisté sur la nécessité d’établir des cadres institutionnels et juridiques adéquats en matière de protection sociale, et d’intégrer le droit à la protection sociale au sein de la Constitution et des lois nationales.  La protection sociale n’est pas une panacée mais un des éléments d’une stratégie élargie en matière d’élimination de la pauvreté, a-t-elle également observé.


Mme Sepúlveda Carmona a par ailleurs abordé la situation des femmes, estimant nécessaire d’intégrer une dimension sexospécifique à tous les programmes de protection sociale.  Le respect des droits de l’homme ne sera pas compromis par la création de programmes ciblés qui visent à améliorer le sort des personnes les plus vulnérables, a-t-elle indiqué.  Elle a également plaidé pour la création de mécanismes destinés à aider les familles.  L’impunité ne saurait en aucun cas être tolérée, a par ailleurs ajouté l’experte pour qui la transparence et l’accès à l’information revêtent une importance notable pour assurer la responsabilisation des personnes dans le cadre des programmes de protection sociale.  Elle a également expliqué que les bénéficiaires devaient pouvoir participer aux programmes de protection sociale afin d’éviter une éventuelle manipulation politique, d’une part, et pour assurer la cohésion sociale, d’autre part.  Les personnes doivent être placées au centre des politiques de protection sociale, et les principes des droits de l’homme doivent permettre de créer et de solidifier le consensus social nécessaire au niveau national afin d’assurer la mise en œuvre et l’élargissement des programmes de protection sociale, a préconisé Mme Sepúlveda Carmona. 


Dialogue interactif


Au cours du débat interactif qui a suivi la présentation de l’experte indépendante, la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies a rappelé que plusieurs régions de l’Union européenne avaient connu une grande pauvreté, soulignant ainsi que ce n’est pas une situation qui touche seulement les pays en développement.  Elle a voulu en savoir plus sur les pratiques optimales qui permettraient de favoriser la relance sans aggraver la pauvreté.  Comment envisagez-vous le rôle de la société civile dans la lutte contre la pauvreté? a demandé la délégation de l’Union européenne.


L’Experte indépendante sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté a indiqué que la session de juin du Conseil des droits de l’homme allait aborder ces questions.  Indiquant s’être rendue récemment en Irlande, elle a évoqué la conduite d’une évaluation de la pauvreté en Irlande, dont les travaux sont orientés de manière à ce qu’il soit tenu compte des droits de l’homme.


L’experte indépendante a souligné par ailleurs que si certaines mesures peuvent résoudre les problèmes de la dette sur le court terme, elles peuvent cependant aggraver la pauvreté sur le long terme.  Elle a relevé avec satisfaction que certains pays à revenu moyen, comme le Brésil ou le Mexique, ou à faible revenu, ont mis en place des mécanismes de participation de membres de la société civile à la conception et à la mise en place des politiques.  Mais pour que des mécanismes de ce genre fonctionnent bien, a-t-elle ajouté, il faut éliminer les barrières linguistiques, afin de permettre aux autochtones et aux migrants de participer.


Pour sa part, le représentant du Maroc a souligné combien il est difficile de concilier l’impératif d’une croissance équilibrée et le besoin de relever l’enjeu de la lutte contre la pauvreté.  Comment peut-on concilier la distribution des fruits de la croissance dans une optique des droits de l’homme? a-t-il demandé.  L’Experte indépendante a jugé qu’il est possible de promouvoir la croissance tout en respectant la composante des droits de l’homme dans les politiques économiques et sociales.  Cela est indispensable pour s’assurer que les pauvres bénéficient des fruits de la croissance, a-t-elle dit.


De son côté, le Ministre chargé de la promotion du bien-être au sein du Gouvernement du Ghana s’est inquiété du rôle que jouent le Fonds monétaire international et la Banque mondiale et de l’impact que les décisions de ces institutions ont sur les pays.  « À chaque fois que les institutions de Bretton Woods interviennent dans des pays, il en résulte davantage de pauvreté », a-t-il affirmé, en soulignant notamment que les politiques qu’elles imposent aux gouvernements les obligent à réduire leurs dépenses publiques et leurs investissements sociaux.  En Afrique en général et notre région en particulier, le secteur privé n’est pas aussi solide et dynamique qu’il peut l’être dans d’autres régions du monde, a-t-il fait observer.  Les États qui ont des droits de vote décisif au sein de ces institutions ont une responsabilité vis-à-vis des pays pauvres, a répondu l’Experte indépendante.


Enfin, la délégation du Zimbabwe a noté l’avis de l’experte selon lequel la protection sociale ne devait pas être perçue comme quelque chose de facultatif ou de volontaire, et qu’il faudrait peut-être l’inclure dans les Constitutions.  La protection sociale peut-elle être considérée comme un droit opposable? a-t-il d’autre part demandé.  Ce fardeau est-il laissé au seul État?  Et quelles en sont les incidences?  Cette obligation résulte des grands textes internationaux sur les droits de l’homme ainsi que de conventions spécialisées, telles que la Convention relative aux droits de l’enfant et celle relative aux droits de personnes handicapées, a précisé l’Experte indépendante.  Il est important que chaque pays s’approprie la protection sociale et les programmes mis en place à cet égard, a-t-elle recommandé.  Les États doivent aussi se doter de systèmes fiscaux qui soutiennent le système de protection sociale, a-t-elle ajouté.


Suite du débat général


M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZÁLEZ (El Salvador) a indiqué que son pays accordait beaucoup d’attention à la lutte contre la pauvreté comme moyen de parvenir à la réalisation des OMD.  En la matière, les gouvernements doivent faire en sorte que les populations puissent s’approprier un projet collectif, a-t-il estimé.  Il a expliqué que le Gouvernement salvadorien avait mis en place un plan quinquennal de développement.  Tournant son attention sur le problème de la faim, qui présente un « défi éthique » à relever, M. González a expliqué qu’El Salvador promouvait une politique d’agriculture familiale comme base d’un modèle de développement rural viable.  Un programme permet par ailleurs de fournir un revenu pendant un mois aux chefs de familles de sexe féminin, et le Gouvernement salvadorien cherche également á assurer la stabilité macroéconomique du pays.  Le représentant a par ailleurs affirmé que l’inclusion et la cohésion sociale jouaient un rôle essentiel dans l’élimination de la pauvreté, et il a souligné combien il est important d’investir dans le capital humain.


M. WAHEED AL-SHAMI (Yémen) a indiqué qu’au cours des années 90, le Yémen a fait face à des défis intérieurs et extérieurs qui ont aggravé la pauvreté de sa population.  Le Gouvernement yéménite a donc pris différentes mesures, telles que des réformes administratives et financières, adoptées en 1995.  Il a aussi créé un réseau de protection sociale et des mécanismes de financement pour venir en aide aux plus pauvres.  En outre, l’État a fait des investissements pour créer des emplois, a ajouté le représentant.  On a aussi adopté plusieurs stratégies et plans d’actions contre la pauvreté, le dernier étant le Plan quinquennal 2011-2015.  Il reste cependant de nombreux obstacles qui se posent sur la voie qui mène vers l’élimination de la pauvreté, a reconnu le représentant.  Mais le Yémen est un des premiers pays à avoir signé et ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et il veille à appliquer les dispositions de ce texte, a-t-il poursuivi, mentionnant la création d’un comité national et d’un fonds de protection pour les handicapés.  En ce qui concerne les jeunes, qui constituent le pilier du développement, le Gouvernement du Yémen a promulgué plusieurs lois et mis en place des projets en leur faveur, a indiqué le représentant.  Le Yémen assure aussi la protection des personnes âgées, en souscrivant notamment au Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, ainsi qu’en favorisant des programmes qui bénéficient à la famille, qui joue un rôle important dans l’élimination de la pauvreté.


Mme SHERRY THOLE (Zambie) a indiqué que son pays est en train de mettre en œuvre son sixième Plan national de développement (PND) placé sous le signe d’une croissance économique soutenue et de la réduction de la pauvreté.  En 2010, la Zambie a enregistré un taux de croissance de 7,1% qui malheureusement, a reconnu la représentante, n’a pas conduit à une réduction significative de la pauvreté.  En conséquence, le PND a été réorienté vers des programmes à impact plus grand sur la population tant du point de vue économique que social.  Le Programme national sur l’emploi décent a aussi été aligné sur la Vision 2030 qui fait de la création d’emplois la priorité du pays. 


La représentante a attiré l’attention sur le Plan d’action des jeunes entrepreneurs, élément essentiel dans un pays doté d’une population très jeune, inexpérimentée mais éduquée.  Après avoir passé en revue les programmes mis en place pour les femmes, les enfants et les personnes handicapées, la représentante a appelé la communauté internationale à maintenir son appui aux programmes mis en œuvre par les pays en développement. 


Mme XIOMARA CHAVEZ RIVERA (Équateur) a indiqué que la pauvreté avait reculé au cours des quatre dernières années en Équateur, y étant passé de 37,6% en 2006 à 36,8% de la population en 2010.  Elle a également précisé que la pauvreté avait reculé de 3,5 points de pourcentage en zone urbaine.  Elle a expliqué qu’une réforme en vue d’instaurer plus d’équité fiscale a été adoptée en 2008 et que le Gouvernement entendait répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables afin d’améliorer leur situation.  La représentante a insisté sur l’importance de l’emploi décent et d’un salaire digne.  Elle a ensuite indiqué que le 16 mars 2010, une campagne avait été lancée en Équateur en faveur des employées domestiques pour que ces dernières se voient octroyées un salaire mensuel.  Vingt-deux virgule sept pourcent des travailleurs domestiques équatoriens disposent maintenant d’une assurance, s’est-elle félicitée.  Par ailleurs, d’autres projets garantissent l’accès du public à des programmes sociaux, et une stratégie intersectorielle en matière de santé, de logement et de formation, qui vise les mères, a été mise en place, a fait savoir la représentante.


Mme SUTAPA MAJUMDAR, Directrice de la Commission de la planification de l’Inde, a affirmé que les gains réalisés sur le terrain de l’élimination de la pauvreté étaient consolidés depuis l’indépendance de l’Inde afin que nul ne soit laissé sur le bord de la route du progrès social.  Elle a précisé que l’économie de l’Inde avait montré une forte résilience lors des récentes crises économique et financière.  Depuis le lancement d’une politique de libéralisation économique au début des années 90, une croissance soutenue a permis au pays de connaître une prospérité qui le place parmi les plus grandes économies du monde.


Mme Majumdar a souligné que la pauvreté ne pouvait être combattue seulement par la croissance économique et l’emploi.  Les programmes, politiques et les stratégies adoptés devraient également se concentrer sur d’autres éléments importants du développement social, y compris l’éducation, la santé, le développement rural, l’autonomisation des femmes, la bonne gouvernance et la durabilité de l’environnement, a-t-elle estimé.  Elle a ainsi mis l’accent sur la phase finale de la mise en œuvre du onzième Plan de développement quinquennal de l’Inde, qui couvre la période 2007-2012, la croissance inclusive en étant un élément essentiel, afin que les gains de la croissance économique puissent atteindre toutes les couches de la population.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a estimé impératif de renforcer le partenariat mondial pour l’élimination de la pauvreté et d’adopter une approche holistique pour faire face aux dimensions économique, sociale, politique, environnementale et institutionnelle de la pauvreté.  L’apport d’un appui financier adéquat aux secteurs de la production, de l’économie et de l’infrastructure sociale, ainsi que la création de filets de sécurité pour les groupes les plus vulnérables, revêtent une importance critique pour pouvoir créer des perspectives d’emplois et pour éliminer la pauvreté extrême, a-t-il observé.


M. Hassen a ensuit expliqué que l’Éthiopie avait mis en œuvre un plan pour le développement durable et que le pays en a accéléré la mise en œuvre en vue d’éliminer la pauvreté.  Le plan met l’accent sur l’éducation, l’infrastructure et la compétitivité.  M. Hassen a précisé qu’au cours des sept dernières années, le Gouvernement éthiopien avait investi plus de 60% de son budget de lutte contre la pauvreté dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation, de la santé, de l’approvisionnement en eau et de la création de réseaux routier.  Il a ajouté que la croissance du secteur agricole et des zones rurales se trouvait au centre de l’agenda d’élimination de la pauvreté de l’Éthiopie.  De plus, un programme de création de filets de sécurité vise à combler l’écart de revenu dont pâtissent 8,29 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire chronique.


M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a déclaré que la crise économique et financière actuelle, ainsi que les défis découlant de la crise alimentaire, de la crise de l’énergie et des changements climatiques, avaient eu un impact négatif sur l’élimination de la pauvreté, et que le Royaume du Swaziland et d’autres pays en développement n’avaient pas été épargnés.  Le représentant a expliqué que son gouvernement avait élaboré une Stratégie de réduction de la pauvreté et un Plan d’action, une initiative nationale, visant à diminuer le taux de pauvreté de 50% d’ici à 2015 et de l’éliminer d’ici à 2022. 


Dans le cadre de cette Stratégie, un Fonds de réduction de la pauvreté a été établi, lequel a changé le paysage rural du Swaziland en fournissant aux campagnes les infrastructures de développement nécessaires et en créant des emplois pour un nombre de personnes significatif dans les zones rurales où vit la majorité de la population swazie.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que le Royaume du Swaziland avait développé des initiatives importantes dans le cadre de sa stratégie nationale multisectorielle contre l’épidémie de VIH/sida.


Mme MARÍA CLARISA SOLÓRZANO ARRIGADA (Nicaragua) a expliqué que le Gouvernement nicaraguayen, dans sa stratégie de réduction de la pauvreté et des inégalités, a ciblé en particulier la promotion des petites et moyennes entreprises.  Elle a souligné l’importance de cette catégorie d’entreprises qui emploient, au Nicaragua, 70% de la population active.  Elle a mentionné les différents programmes de redistribution des revenus nationaux, qui ont eu des incidences positives sur les familles.  Ainsi, par exemple, le programme de nutrition scolaire mis en place au Nicaragua a bénéficié à 995 114 enfants chaque année.  Les autres programmes s’attaquent notamment aux problèmes de la faim, du crédit et du logement social, a-t-elle dit.  Tous ces programmes démontrent le niveau élevé d’engagement du Gouvernement nicaraguayen envers la reconstruction et le renforcement de l’unité nationale, ceci en faveur des secteurs les plus vulnérables.  La représentante a aussi indiqué que son pays est membre de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et compte ainsi sur la solidarité avec ses pays frères, pour qu’ils mettent ensemble en place une société fondée sur la justice et l’équité. 


M. A. K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a indiqué que son pays avait réussi à réduire les poches de la pauvreté la plus abjecte au sein de sa population, mais qu’il était encore loin de pouvoir réaliser l’OMD nº1.  Il a évoqué les raisons de ce retard en citant notamment des ressources inadéquates, l’augmentation de la fréquence et de l’impact des changements climatiques, la croissance démographique et l’insécurité alimentaire.  M. Abdul Momen a également convenu que le développement, au sein du Bangladesh, avait été inégal.  Même le succès des programmes de microcrédit n’a pas permis d’améliorer le sort des personnes vivant dans la plus grande pauvreté, a ajouté le représentant qui a par ailleurs expliqué que le Gouvernement bangladais avait établi des programmes d’alimentation pour les plus vulnérables et l’octroi de subventions aux personnes âgées, aux veuves et aux personnes handicapées.


M. Abdul Momen a ensuite abordé la question de la migration.  Il a indiqué que la hausse du niveau des mers avait poussé des milliers de personnes à migrer vers les villes, ce qui y aggravait le chômage, la pauvreté et la difficulté de la vie dans les bidonvilles.  Il a néanmoins affirmé que les envois de fonds depuis l’étranger avaient contribué à la création d’emplois et à l’élimination de la pauvreté.  Il a par ailleurs dénoncé le fait que dans de nombreuses sociétés, les travailleurs migrants n’étaient pas autorisés à participer à la vie sociale ou à s’intégrer dans leur société d’accueil.  Le représentant a également estimé qu’une attention particulière devait être accordée au problème du chômage chez les jeunes.


M. YAHYA IBRAHEEM FADHIL AL-OBAIDI (Iraq) a appelé tous les États à consentir de plus grands efforts pour atteindre l’objectif de l’élimination de la pauvreté dans le monde.  La pauvreté a pris des formes diverses, comme le manque d’accès aux services sociaux de base ou le recul de l’éducation, a-t-il expliqué, ajoutant que la pauvreté fait partie des problèmes qui requièrent des solutions dans la durée et que c’est une lutte de longue haleine.  En Iraq, a-t-il précisé, une Commission a été créée pour mettre en œuvre une stratégie de réduction de la pauvreté, sur la période 2010-2015.  Ce plan s’oriente sur six axes principaux, a-t-il dit.  Il s’agit ainsi d’améliorer les capacités et potentialités de travail des pauvres, d’améliorer leur santé, leur niveau d’éducation et leurs conditions de logement; de leur accorder une protection sociale efficace et de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes pauvres.  Le Ministère du travail et des affaires sociales iraquien a mis en œuvre un système de protection sociale qui accore des subsides aux familles qui en ont besoin, a encore précisé le représentant.  Ce Ministère a aussi créé un grand nombre d’emplois par le biais des centres de formation présents dans tous le pays.  Le représentant a signalé que tous ces efforts ont permis d’augmenter le revenu net par habitant, depuis le changement de régime.  Il a enfin appelé la communauté internationale à appuyer les initiatives nationales et régionales visant à réduire la pauvreté. 


M. ISLAM SALUM (République-Unie de Tanzanie) a commenté le lien qui existe entre l’élimination de la pauvreté et les autres OMD, estimant que c’était le principal défi que devait relever la communauté internationale.  Il a relevé que l’indice de développement humain était très faible en Afrique et que la majorité de la population du continent vivait dans des zones rurales.  Le représentant a expliqué que la Tanzanie avait mis en œuvre un programme destiné à améliorer la productivité agricole.  Le Gouvernement tanzanien accorde également une attention particulière au développement des infrastructures, a-t-il ajouté.  De plus un projet de loi espère favoriser les partenariats internationaux en matière de construction de réseaux routiers.  Nos efforts nationaux ne suffisent cependant pas à régler le problème de la pauvreté, a-t-il néanmoins fait remarquer.  Il a réclamé une plus grande coopération internationale en matière de lutte contre la pauvreté, notamment une hausse de l’aide publique au développement au niveau promis; l’allègement de la dette et le transfert des technologies, ainsi que l’élimination des subventions agricoles versées dans les pays développés et la levée des barrières posées aux échanges.  Le représentant a par ailleurs estimé que les personnes handicapées devaient être intégrées à tous les programmes de lutte contre la pauvreté.


Mme LENA TERZIKIAN (Arménie) a estimé que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociales doit reposer sur l’application des droits de la personne.  Le Gouvernement de l’Arménie cherche à parvenir à l’instauration de l’inclusion sociale de tous ses citoyens, a-t-elle assuré, citant les efforts de création d’emplois déployés par l’Arménie et les politiques sociales adoptées au début des crises récentes, qui ont permis au Gouvernement de ne pas réduire les dépenses sociales.  L’Arménie est entrée dans le groupe des pays à revenu intermédiaire, a-t-elle aussi indiqué, expliquant que le pays a connu en 2010 un redressement économique lent, mais sûr.  Cela a contribué à la réduction de la pauvreté, a-t-elle expliqué, ajoutant que le Gouvernement arménien poursuit la mise en œuvre de son plan d’action 2009-2012 dans ce domaine.  Une plus grande égalité des sexes, et la promotion du développement durable figurent parmi les éléments de ce plan.  Le Gouvernement arménien a aussi lancé des programmes de protection des personnes handicapées et de l’enfance, a signalé la représentante.  Elle a enfin jugé qu’il est impératif que chacun exerce sa responsabilité individuelle au milieu de la responsabilité collective de toute la société en matière de lutte contre la pauvreté, afin de parvenir à une société plus cohérente et équitable.


Mme BLANCA LILIA GARCÍA LÓPEZ (Mexique) a tout d’abord passé en revu le fonctionnement de la stratégie du « Mieux Vivre », qui symbolise la politique sociale du Mexique et qui est axée sur le développement des capacités, la création d’un réseau de protection sociale et l’amélioration de l’environnement physique et social.  Elle a affirmé qu’une approche fragmentée ne permettrait pas d’atteindre des résultats concrets dans la lutte contre la pauvreté.  La représentante a ensuite expliqué qu’en 2010, six millions de famille mexicaines vivant en milieu rural bénéficiaient des subventions et de l’appui social du programme « Oportunidades », qui adopte une approche sexospécifique en matière d’éducation, de santé et d’alimentation.  La couverture médicale universelle est promue par le biais de l’assurance populaire, qui elle-même cible en premier lieu les personnes sans couverture médicale, a également indiqué Mme Garcia López.  Selon la représentante, l’élimination de la pauvreté exige des institutions solides, un cadre juridique capable d’appuyer une action à long terme, la protection des droits de l’homme, ainsi qu’un financement durable.  Elle a par ailleurs fait savoir que depuis 2009, le Mexique mettait en œuvre une méthodologie destinée à mesurer la pauvreté à partir d’une perspective multidimensionnelle.


Mme CELINE PARAMUNDA (Organisation des missionnaires médicaux catholiques) a souligné que l’un des meilleurs moyens d’éliminer la pauvreté est d’améliorer l’accès aux ressources financières des pauvres par le microcrédit.  Elle a relevé que les dépenses militaires augmentent à un taux alarmant.  Aux États-Unis, par exemple, pour 41 dollars consacrés aux dépenses militaires, un seul dollar est dépensé dans le domaine de l’adaptation aux conséquences des changements climatiques.  Chaque année, le monde dépense 1 400 milliards de dollars en armes, alors qu’une petite partie de ces ressources suffirait à résoudre plusieurs problèmes liés à la pauvreté, a déploré l’intervenante.  Elle a donc lancé un appel aux dirigeants du monde pour qu’ils diminuent leurs dépenses militaires afin de consacrer davantage de ressources à la lutte contre la pauvreté.


Exposé du Rapporteur spécial de la Commission du développement social chargé d’étudier la situation des handicapés


M. SHUAIB CHALKLEN, Rapporteur spécial pour les personnes handicapées, a indiqué que les missions qu’il avait effectuées au cours des neuf derniers mois lui ont permis de constater que de nombreux pays se basent sur les dispositions de la Convention relative aux droits des personnes handicapées lorsqu’ils formulent et mettent en œuvre leurs politiques relatives à cette catégorie de personnes.  Il a également observé que la collecte de données revêtait une importance particulière pour évaluer la situation dans laquelle se trouvent les personnes handicapées.  Il a néanmoins estimé qu’il reste beaucoup à faire pour conscientiser davantage le public sur la situation des handicapés et pour adopter des mesures concrètes en vue de réaliser les OMD.  Le Rapporteur spécial a ensuite passé en revue les diverses initiatives prises par l’ONU en matière de handicap, précisant, par exemple, que le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU avait organisé plusieurs évènements autour du thème des personnes handicapées et du développement, en plus d’établir une équipe interne visant à rendre l’ONU plus accessible aux handicapés.


M. Chalklen a ensuite indiqué que la Décennie africaine des personnes handicapées, dont le siège du Secrétariat est en Afrique du Sud, avait « désespérément » besoin de ressources financières et humaines.  Au cours de mes missions, a-t-il poursuivi, je n’ai cessé de souligner l’urgence d’intégrer les handicapés dans la coopération pour le développement.  Le Rapporteur spécial a annoncé qu’il organiserait fin mars, avec le Gouvernement de la Norvège, un séminaire sur l’intégration des handicapés dans les programmes de développement.  Les pays bénéficiaires ne reconnaissent souvent pas l’urgence d’adopter une politique inclusive, a-t-il observé, pour ensuite déplorer l « écart constant » qui existe entre les engagements pris et les pratiques relatives aux personnes handicapées.  Il a souhaité que plus d’effort soient déployés afin d’intégrer les personnes handicapées au programme d’action en matière de développement. 


M. Chalklen a ensuite appelé l’ONU à examiner d’urgence le problème du manque de statistiques sur les personnes handicapées et à prendre des mesures pour renforcer les systèmes de collecte de données.  Il a également recommandé la mise en commun des meilleures pratiques des États Membres et la création d’un fonds d’affectation spéciale multidonateurs destiné à appuyer les mesures visant à assurer le respect des droits des handicapés dans le cadre du développement.  Il a aussi réclamé la création de points focaux sur les handicapés dans chacune des agences de l’ONU, ainsi qu’une meilleure coordination entre les coalitions de personnes handicapées.  Le Rapporteur spécial a par ailleurs annoncé qu’il convoquerait prochainement une réunion de haut niveau sur le développement inclusif en Afrique.


Dialogue interactif


Ouvrant le débat après l’exposé du Rapporteur spécial pour les personnes handicapées, le représentant du Mexique a signalé l’élan politique qui existe dans son pays en faveur du respect et de la promotion des droits des personnes handicapées depuis l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies relative aux droits de ces personnes.  Le Rapporteur spécial est bien placé pour faire la promotion des mesures à prendre en faveur des ces droits, a-t-il dit, souhaitant aussi que les initiatives se renforcent mutuellement.  Comment encouragez-vous les États à prendre des mesures en faveur des droits des personnes handicapées? a ensuite demandé la représentante du Qatar.  Le Rapporteur spécial a expliqué qu’il prodiguait des conseils sur les différentes manières dont les pays peuvent parvenir à la ratification de la Convention, par exemple, en fonction des dispositions constitutionnelles ou législatives qui sont en vigueur dans chacun d’entre eux.


La Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées a été ratifiée par l’Union européenne le 24 janvier 2011, a signalé la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies.  Rappelant que les membres de la Commission du développement social, lors de sa quarante-septième session, avaient débattu des pratiques de référence relatives à la coopération sur le terrain visant l’intégration des personnes handicapées à la société, la représentante de l’Union européenne a demandé quels étaient les aspects pratiques et les résultats obtenus à travers cette démarche.  Elle a aussi voulu savoir ce que proposait le Rapporteur spécial pour trouver des remèdes et solutions au problème de l’isolement, que rencontrent généralement les personnes handicapées.  Le Rapporteur spécial a recommandé à cet égard d’adopter des politiques d’inclusion, qui doivent être incorporées dès le stade de la planification des programmes et politiques à mettre en œuvre.  Les personnes handicapées sont souvent bien traitées chez elles mais ce fait à lui seul ne leur permet pas de sortir du cadre familial, a-t-il remarqué.  Il faut aussi renforcer le système de suivi de la mise en œuvre des mesures prises en faveur des personnes handicapées, a-t-il préconisé.


De son côté, la délégation de l’Union africaine (UA) a parlé du Plan d’action de l’Union africaine pour la Décennie des personnes handicapées, au cours de la période 1999-2009.  L’évaluation de ce Plan a permis de constater que 2% seulement des personnes handicapées vivant en Afrique avaient accès aux soins et à la réhabilitation sociale.  En ce qui concerne le projet de création d’un forum africain sur le handicap, nous souhaitons travailler avec vous, a assuré la délégation.  Nous sommes en train de créer, avec la société civile, une organisation panafricaine de personnes handicapées, a-t-elle ajouté.


Le représentant du Botswana a, lui aussi, présenté les efforts déployés par son gouvernement en faveur des personnes handicapées, évoquant notamment la création d’un bureau national chargé de ces questions.  Il a soulevé en particulier les problèmes particuliers auxquels font face les femmes handicapées et celui de l’éducation des enfants handicapés.


En ce qui concerne les activités futures du Rapporteur spécial, le représentant de la Suisse a demandé quelles étaient ses priorités.  Il a apprécié que le Rapporteur cherche á établir des liens avec les autres titulaires de mandats thématiques relatifs aux droits de l’homme et a demandé des précisions à cet égard.  Le Rapporteur spécial a confirmé son intention de travailler en étroite collaboration avec ses homologues.


Pour répondre à la délégation de l’Australie, qui demandait des informations sur les préparatifs de la Réunion de haut niveau qui se tiendra en 2012 sur la question des personnes handicapées, le Rapporteur spécial a assuré qu’il coopérait activement avec les entités chargées de l’organisation de cette rencontre.


Suite du débat général


M. AMADOU ROUAMBA (Mali) a indiqué que le Mali avait développé un cadre stratégique pour la lutte contre la pauvreté et mis sur pied diverses stratégies de développement.  À l’instar du Secrétaire général, il a estimé que l’élimination de la pauvreté passe par une croissance économique forte et soutenue, le plein emploi et une protection sociale efficace.  Le représentant a expliqué que le Mali accordait une attention particulière à la croissance du secteur agricole et de l’industrie, ainsi qu’à la question du plein emploi.  Il a ainsi précisé que le Programme national pour l’emploi du Mali cible, entre autres, les femmes, les personnes vivant en milieu rural, les travailleurs du secteur informel et les personnes handicapées.  Un programme pour l’emploi des jeunes a également été créé, a indiqué le représentant.  Le travail décent est un instrument privilégié par lequel la majorité de la population pourra s’affranchir dignement de la pauvreté, a souligné le représentant.


M. Rouamba a également fait savoir que la stratégie malienne d’expansion de la protection sociale entend réformer les institutions de sécurité sociale et créer un système d’assurance médicale obligatoire, entre autres.  Il a ajouté qu’une étude sur la nécessité de mettre en place un programme de filets de sécurité pour les plus vulnérables devrait être achevée en juin 2011.  Le représentant a conclu son intervention en appelant les pays développés à honorer leur engagement en matière d’APD.


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a expliqué qu’en 2001, le Gouvernement du Lesotho avait adopté une stratégie nommée « Vision nationale 2020 » destinée à assurer la croissance durable du pays.  « Vision nationale 2020 » reconnaît que la solution à la question du développement dépend aussi de l’élimination de la pauvreté.  Une stratégie de réduction de la pauvreté pour la période 2004-2007 a également été adoptée.  Elle met l’accent sur la création d’emplois, entre autres, a indiqué M. Ramafole.  Dans ce cadre, a-t-il précisé, le Gouvernement a mis en place des stratégies de protection sociale, notamment un système d’éducation gratuite et obligatoire aux niveaux primaire et secondaire; un système de distribution de fonds de pension aux personnes âgées et un programme d’autonomisation des personnes handicapées afin de leur permettre de participer au marché du travail.


M. Ramafole a ensuite fait état de la persistance de nombreux défis au Lesotho.  Un quart de la population du pays est infectée par le VIH/sida et le nombre d’orphelins du VIH/sida ne cesse d’augmenter.  Par conséquent nombre d’enfants se retrouvent dans le rôle de chef de famille, a notamment indiqué le représentant.  Il a expliqué qu’afin de faire face à cette situation, le Gouvernement fournissait des médicaments aux malades et assurait l’accès des orphelins à l’éducation, tandis que la distribution de subventions leur est assurée.


M. ARNAUD LORETI (Belgique) est intervenu sur la question spécifique des enfants et des jeunes vivant en situation de pauvreté, précisant qu’en Belgique, 17% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté.  Les enfants qui vivent dans des familles précarisées connaissent un taux de placement plus élevé dans les institutions sociales et sont davantage orientés vers une éducation spécialisée, a-t-il indiqué.  Il a estimé que le travail des enfants devrait être interdit et a souhaité que, pour les pays où il est impossible de l’interdire, ce travail soit règlementé de manière stricte.  Le représentant a aussi dénoncé les emplois précaires proposés aux jeunes diplômés, ainsi que toute discrimination à leur égard dans le secteur de l’emploi.  Il a espéré que les initiatives prises par l’Union européenne en matière de lutte contre la pauvreté seront rapidement suivies d’effet.  Enfin, il a plaidé en faveur de la redistribution des richesses, au plan national comme au plan international.


M. HASSAN EL MKHANTAR (Maroc) a indiqué que les récentes réformes entreprises dans son pays avaient permis la mise en œuvre d’une politique sociale fondée sur une approche participative, tandis que l’amorce d’un dialogue social a permis d’aboutir à des résultats positifs en matière de Code du travail, de salaires et d’habitat social.  Il a expliqué que le Maroc avait également mis en place une stratégie annuelle pour l’alphabétisation, qui touche un million de personnes, et qui vise à réduire le taux d’analphabétisme « de manière quasi définitive » à l’horizon 2015.  Afin de parer à la déperdition scolaire des jeunes filles en milieu rural, a-t-il ajouté, le Maroc a lancé le programme « foyer des étudiantes » qui prévoit la prise en charge totale de 4 500 filles scolarisées issues de familles rurales démunies.  Il a également fait savoir que le Maroc avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en avril 2009.


Ma délégation, a poursuivi M. El Mkhantar, est d’avis que les impératifs de lutte contre la pauvreté et la création d’emplois ne peuvent être mis en place qu’à travers des projets de grande envergure.  Il a notamment indiqué que l’Initiative nationale de développement humain, lancée en 2005, disposait d’un budget de plus d’un milliard de dollars pour la période 2006-2010.  Par ailleurs, des services sociaux de proximité sont destinés aux différentes catégories vulnérables de la population, dont les personnes âgées.


M. RAFF BUKUN-OLUN WOLE ONEMOLA (Nigéria) a indiqué que son pays reste engagé à éliminer la pauvreté, grâce aux efforts de son Agence nationale pour le programme d’élimination de la pauvreté.  Nous continuons de faire des efforts pour améliorer la situation des groupes sociaux fragiles, comme les handicapés, les personnes âgées, les familles et les jeunes, a-t-il dit.  Il a précisé que le Nigéria a ratifié la Convention 159 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’emploi des personnes handicapées.  En outre, le Nigéria a mené une enquête pour obtenir des données nationales sur cette catégorie de personnes, en vue d’améliorer leur bien-être.   Nous avons accueilli la Conférence internationale sur la réhabilitation, qui s’est tenue à Abuja en octobre 2010, a-t-il aussi indiqué.  En matière de vieillissement, le représentant a assuré que son pays est engagé à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur cette question.  M. Onemola a ensuite expliqué qu’il existe au Nigéria plusieurs structures familiales, reconnaissant aussi que la famille représente l’institution de base qu’il faut protéger et promouvoir dans le cadre du développement de la société.  Il a aussi mentionné le programme d’intégration des personnes et familles défavorisées qui sont vulnérables et au bord de la pauvreté extrême. 


M. SHANKER D. BAIRAGI (Népal) a estimé qu’il fallait adopter une approche holistique en matière de lutte contre la pauvreté, par le biais d’une croissance économique soutenue, du développement durable et de politiques de développement inclusives et favorisant les pauvres.  Il a estimé que la prochaine Conférence des pays les moins avancés (PMA) aurait un rôle important à jouer dans la conception d’une nouvelle architecture d’appui destinée à aider ces pays à éliminer la pauvreté et la faim.  Le représentant a ensuite expliqué que la stratégie de lutte contre la pauvreté du Népal ciblait le secteur agricole, les zones rurales et reculées, et les groupes de personnes vulnérables, notamment les femmes et les enfants, par le biais de programmes de formation et de microcrédits, entre autres.  M. Bairagi a également évoqué l’existence d’un programme d’octroi de soins de santé destiné aux personnes âgées victimes de conflits, et a fait savoir que le secteur public était en cours de réforme afin d’assurer une meilleure distribution des services de base. 


Suite à ces initiatives, s’est-t-il félicité, le niveau de pauvreté est passé de 42% de la population du Népal en 1996 à 25,4% en 2009.  Il a également indiqué que la pauvreté en zone urbaine était passée de 10% en 2004 à 8% en 2010, tandis que le niveau de pauvreté en milieu rural était passé de 35% à 22% pour la même période.  Malgré ces avancées, a fait savoir le représentant, le Népal demeure néanmoins prisonnier d’un cercle vicieux de pauvreté et de sous-développement.  Une solide base industrielle fait toujours défaut au pays, et le Népal dépend d’un système traditionnel d’agriculture et souffre de son incapacité à devenir un exportateur de biens, tandis qu’en même temps, l’écart entre les riches et les pauvres menace de mettre à mal la cohésion sociale du pays, a-t-il notamment expliqué.


Mme LINYI BAIDAL SEGUEIRA (Costa Rica) a estimé que le combat contre la pauvreté passe par le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’exclusion.  Le processus de développement social basé sur la sécurité des individus doit se concentrer sur la participation de chaque personne à la construction nationale, a-t-elle dit.  Elle a souligné l’interdépendance des Objectifs du Millénaire pour le développement et des droits de l’homme, qui se renfoncent mutuellement.  Le Costa Rica suit un chemin de développement qui devrait le rendre plus prospère, avec comme objectif d’améliorer la qualité de vie de sa population.  Nous avons consacré beaucoup de ressources à la protection sociale, a indiqué la représentante, précisant que la couverture médicale bénéficie à 89% de la population.  Il est maintenant nécessaire de garantir la pérennisation de ces acquis, sans oublier de gérer la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles.  Le Costa Rica étant une économie ouverte au monde et à la concurrence, nous avons misé sur l’éducation et le développement social, a-t-elle expliqué.  Cela implique des politiques ciblées de distribution de la richesse, a-t-elle observé.  Elle a en outre souligné l’importance de renforcer l’autonomisation économique des femmes et de combler les écarts de salaires entre les hommes et les femmes.


M. ALPHEUS MUHEUA (Namibie) a fait savoir que son pays s’apprêtait à réviser sa Stratégie de réduction de la pauvreté et à préparer son quatrième Plan de développement national.  Il a indiqué que la proportion des ménages souffrant de pauvreté extrême était passée de 9% à 4% entre 1993-1994 et 2003-2004, et que la Namibie avait adopté une nouvelle définition du seuil de pauvreté basée sur le coût des besoins de base.  Évoquant l’écart important entre les riches et les pauvres, le représentant a indiqué que son gouvernement avait introduit un vaste éventail de filets de sécurité sociale comme, par exemple, l’octroi de subventions destinées aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux enfants et aux anciens combattants.  Il a également évoqué l’existence d’un programme de discrimination positive en matière de prêts qui permet aux personnes marginalisées d’acheter des terres, du bétail ou des équipements agricoles.  De plus, un système de microcrédit destiné aux jeunes leur permet de créer des petites entreprises.  M. Muheua a par ailleurs indiqué que le taux de chômage en Namibie était de 51,2%, et qu’un Sommet national pour la création d’emploi avait été mis sur pied dans le but de remédier à la situation.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKAT, Observateur permanent du Saint-Siège, a estimé que sans une dimension éthique et sociale, le développement social ne reposera pas sur des fondations solides.  La fondation éthique, a-t-il dit, doit lier les individus, les familles, les générations et les peuples, dans un objectif commun de sauvegarder la dignité humaine.  Insistant sur l’institution sociale fondamentale qu’est la famille humaine, fondée sur le mariage, le prélat s’est opposé à l’assertion selon laquelle la croissance démographique nuirait au développement. 


Il a cité l’exemple des régions développées, qui luttent pour maintenir les services sociaux et la croissance économique alors que le rapport entre travailleurs et retraités s’inverse.  Il a dit craindre que les pays en développement, où les taux de fertilité diminuent également, « ne vieillissent avant de devenir riches ».  La pauvreté vient non pas d’un trop grand nombre d’enfants, mais bien d’un investissement insuffisant dans le bien-être de l’enfant, a dit Mgr Chullikat. 


L’Observateur permanent du Saint-Siège a ensuite parlé de l’intégration sociale dont les premiers défis à relever sont ceux de l’inégalité dans les revenus, dans le capital, l’éducation et dans le manque d’accès des pauvres et des autres personnes vulnérables à tous les secteurs de la société.  Il a aussi parlé du sort des migrants, en appelant au respect de leurs droits et de leur dignité.  


M. SALIMA HAMID, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a estimé que face à une population mondiale de près de 7 milliards de personnes, des investissements massifs sont nécessaires pour améliorer le bien-être des jeunes et des personnes âgées.  Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale est âgée de moins de 25 ans, et quand ces jeunes peuvent exercer leur droit à l’éducation, à la santé et à un travail décent, ils deviennent un moteur puissant du développement, a dit le représentant.  C’est la raison pour laquelle, le FNUAP met un accent particulier sur les jeunes gens.  Le Fonds travaille avec les équipes de pays des Nations Unies pour répondre aux besoins et aux droits des jeunes.  Faire passer de 12 à 24 milliards de dollars les investissements actuels dans la santé reproductive, y compris la planification familiale, peut faire baisser significativement le taux de mortalité chez les femmes et les nouveau-nés et placer le monde dans une voie plus prospère et plus durable.  Le représentant a aussi plaidé pour l’accès des personnes âgées à la protection sociale.


Mme RHITU SIDDHARTH, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), a indiqué que 925 millions de personnes souffraient de la faim et de la malnutrition en 2010 à travers le monde, selon les dernières données disponibles.  La flambée des prix des produits alimentaires deux ans après la crise alimentaire de 2007-2008 révèle la fragilité du système alimentaire mondial, a-t-elle expliqué.  Il est temps de traiter des causes profondes de l’insécurité alimentaire, a-t-elle ajouté.  Elle a indiqué que, selon la FAO, il faudrait que la production agricole augmente de 70% dans le monde en général, et qu’elle double dans les pays en développement, pour permettre de nourrir la population croissante.  Parmi les mesures à prendre, elle a recommandé d’assurer aux pauvres un meilleur accès aux services, aux terres, aux technologies et aux marchés.  Il faut aussi adopter des politiques commerciales justes, a-t-elle souhaité.  Elle a averti, en outre, qu’aucune initiative ne peut réussir sans tenir compte de la dimension sexospécifique et a appelé notamment la communauté internationale à faire participer les femmes des zones rurales aux prises de décisions et à leur donner accès aux ressources.


M. FREDERICO NETO, Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a rappelé que la région de l’Asie occidentale est classée parmi les trois dont les pays ne réaliseront probablement pas, d’ici à 2015, l’Objectif visant à réduire de moitié la pauvreté –OMD no1-.  La proportion des gens pauvres vivant dans la région de la CESAO a triplé entre 1990 et 2005, a-t-il regretté.  Le rythme de la croissance démographique a fait que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue est passé de 3 à 11 millions durant la même période.  Après avoir souligné l’importance, pour l’élimination de la pauvreté, de l’intégration sociale, il a souligné le caractère crucial de l’emploi pour la région. 


En Asie occidentale, plusieurs programmes ont répondu à la crise économique mondiale en stimulant l’emploi par des investissements dans les infrastructures.  Certains gouvernements ont aussi adopté des mesures pour appuyer les travailleurs, comme notamment des mesures de formation et le renforcement des systèmes de protection sociale, et dans ce cadre, la CESAO s’emploie à faciliter l’échange des pratiques exemplaires, a indiqué M. Neto.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES (Ordre souverain militaire et hospitalier de Malte) a expliqué que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, la reconnaissance et l’affirmation de la dignité sont au cœur même des activités de l’Ordre souverain et hospitalier de Malte depuis plus de 900 ans.  Sa mission est de venir en aide à toute détresse, sans distinction de race, d’origine ou de religion, a indiqué M. de Looz Karageorgiades.  Seule compte la dignité de l’homme, a-t-il souligné.  Il a précisé que l’Ordre de Malte, qui compte 12 500 membres, 80 000 bénévoles permanents et un personnel médical salarié, intervient dans plus de 120 pays.  « Cette force, cette armée, toute pacifique, de bérets noirs à la croix blanche et rouge, est toujours à la disposition de la communauté internationale et de l’ONU en particulier », a-t-il assuré.  M. de Looz Karageorgiades a cité le pape Benoît XVI qui, dans sa première encyclique, avait attiré l’attention du monde sur un aspect de la pauvreté souvent négligé, à savoir l’isolement dont souffrent les personnes démunies.  L’élimination de la pauvreté n’est pas un acte de charité, mais bien plutôt une obligation de la communauté internationale, a souligné le représentant de l’Ordre souverain militaire et hospitalier de Malte. 


M. UFUK GOKCEN, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a expliqué que le Programme d’action décennal de l’OCI a engagé ses États membres à participer aux efforts internationaux d’appui aux programmes d’atténuation de la pauvreté et de renforcement des capacités des pays les moins avancés.  Il a également indiqué que le Fonds de solidarité islamique avait pour objectifs principaux la réduction de la pauvreté, l’élimination de l’analphabétisme, l’élimination de maladies transmissibles comme le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, et le renforcement des capacités humaines et productives.  Cette structure a également établi deux programmes quinquennaux sur la microfinance et la formation professionnelle.


M. Gokcen a poursuivi son intervention en affirmant que l’élimination de la pauvreté devait cibler en premier lieu l’élimination des inégalités entre hommes et femmes.  Il a rappelé la tenue en 2006 et 2008 de la Conférence ministérielle sur le rôle des femmes dans le développement de l’OCI.  Le représentant a également estimé qu’une attention particulière devait être accordée aux problèmes qu’affrontent les pays les moins avancés.


Mme JANE STEWART, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que les États Membres devaient reconnaître la nécessité d’établir une relation beaucoup plus rapprochée entre le développement social, le marché du travail et les politiques macroéconomiques.  Le succès des politiques macroéconomiques à lui seul est trop limité pour créer les conditions nécessaires pour une croissance rapide et durable, comme en témoigne le taux important de chômage, a-t-elle fait observer.  Le plein emploi et un travail décent doivent figurer parmi les principaux objectifs des stratégies macroéconomiques qu’appliquent les pays, au même titre qu’une faible inflation et que l’adoption de mesures fiscales solides, a ajouté la représentante.


Mme Stewart a par ailleurs estimé qu’un cadre cohérent était nécessaire pour assurer une bonne transition vers une économie à faible émission de carbone basée sur le travail décent et des politiques de protection sociale comme principes.  La garantie d’une protection sociale de base est un droit fondamental, ainsi qu’une nécessité économique, a-t-elle souligné.  Elle a notamment relevé que les programmes de protection sociale créés par les pays en développement avaient démontré que l’impact sur la pauvreté, la vulnérabilité et l’inégalité d’un seuil minime de protection sociale pouvait être notable et progressivement abordable, même pour les pays les moins avancés.  Mme Stewart a appelé la Commission à accorder une attention particulière à cette question.


Mme ANKE STRAUSS, Organisation internationale pour les migrations(OIM), a indiqué que les migrants, les diasporas et les rapatriés étaient des acteurs importants pour le développement car ils sont capables de générer des richesses à a travers les envois de fonds qu’ils font à leurs familles notamment.  Elle a estimé que les liens entre la migration et l’élimination de la pauvreté demeuraient complexes.  La représentante est ensuite revenue sur les envois de fonds qui, a-t-elle affirmé, permettent d’alléger la pauvreté en fournissant aux familles des pays d’origine des migrants une source de revenu supplémentaire, voire même essentielle.  L’année dernière, a-t-elle indiqué, les envois de fonds des migrants et expatriés représentaient 316 milliards de dollars.  Pour la douzaine de pays où les envois de fonds représentent 30% ou plus du PNB, la migration peut être un facteur déterminant pour la réalisation de l’OMD nº1, a souligné Mme Strauss.  Lorsque la migration est gérée humainement, a poursuivi la représentante, elle peut appuyer le droit au développement et l’élimination de la pauvreté.  Elle a ensuite passé en revue les différentes initiatives lancées par l’OIM dans le but d’intégrer la migration dans la planification du développement.


M. SETHURAMIAH RAO, Partners in Population and Development(PPD, a expliqué que son organisation regroupe 25 pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine engagés dans la promotion de la coopération Sud-Sud dans les domaines de la population, de la santé reproductive, de la sexospécificité et du développement.  Il a expliqué que la planification familiale permet d’améliorer la santé maternelle, de réduire la mortalité maternelle et de ralentir la croissance démographique.  Cela permet aussi d’atténuer la pauvreté et de contribuer au développement économique.  M. Rao a indiqué que le PDD encourage la coopération Sud-Sud dans ses pays membres par le biais de la formation et du renforcement des capacités, ainsi que par le partage de connaissances en ce qui concerne la santé reproductive, grâce notamment au soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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