En cours au Siège de l'ONU

PI/1977

Comité de l’information: la pertinence des médias sociaux comme moyens de diffusion des messages de l’ONU attire l’attention des délégations

27/04/2011
Assemblée généralePI/1977
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité de l’information

Trente-troisième session

1re séance - matin


COMITÉ DE L’INFORMATION: LA PERTINENCE DES MÉDIAS SOCIAUX COMME MOYENS DE

DIFFUSION DES MESSAGES DE L’ONU ATTIRE L’ATTENTION DES DÉLÉGATIONS


Le Comité de l’information a entamé, ce matin, le débat général de sa trente-troisième session.  Les travaux du Comité, organe intergouvernemental chargé d’évaluer les progrès accomplis par les Nations Unies dans le domaine de l’information du public, dureront jusqu’au 6 mai.


La dizaine de délégations qui ont participé à la discussion tenue ce matin, et qui étaient saisies des rapports du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, sur les activités du Département de l’information (DPI), ont appuyé les propos du Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka.  Dans sa déclaration, M. Akasaka a souligné le rôle joué par les médias sociaux lors des soulèvements survenus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et la nécessité que les États Membres appuient le DPI pour qu’il puisse être « la voix de l’ONU », ceci, dans un contexte marqué par la mutation des moyens d’information publique.


« Après avoir été le témoin du pouvoir d’Internet et du rôle déterminant des médias sociaux dans les changements survenus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le DPI est convaincu de la nécessité d’utiliser de manière plus efficace ces outils afin d’informer les journalistes et le grand public sur l’action de l’ONU, qu’il s’agisse de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des changements climatiques, ou encore, de la lutte contre la violence à l’égard des femmes », a ainsi noté M. Akasaka.  Il a indiqué que le DPI contribuerait à la couverture de la quatrième Conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés (PMA) qui va se tenir le mois prochain à Istanbul, en Turquie; de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida que l’Assemblée générale tiendra à New York au mois de juin; de la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles, qui, elle, aura lieu en septembre prochain; ainsi que de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio 2012), en intensifiant l’usage des nouveaux outils d’information.


M. Akasaka a reconnu que le climat actuel, marqué par des réductions budgétaires, imposait au DPI et aux autres départements « de faire plus avec moins ».  Soulignant que pour répondre à la demande croissante d’information publique, « le DPI doit faire preuve d’agilité et de souplesse dans la manière dont il s’acquitte de ses tâches et de son mandat », il a admis la nécessité que le Département élargisse ses partenariats avec les États Membres, la société civile et d’autres organes au sein de l’Organisation.  M. Akasaka a exhorté les pays à continuer à appuyer les activités des 57 centres régionaux d’information de l’ONU disséminés à travers le monde, se disant à ce sujet préoccupé que les contributions financières dans le domaine de l’assistance à ces centres aient baissé de 20% depuis 2008. 


Le représentant du Brésil a réagi en déclarant que son pays appuyait le centre d’information des Nations Unies à Rio depuis plus de six décennies, indiquant que, grâce à cette antenne, « le public brésilien connaît le rôle fondamental de l’ONU dans la promotion des solutions multilatérales pour répondre aux défis notre temps ».  À l’instar de délégations d’autres États, le représentant du Brésil s’est de plus dit convaincu de la nécessité d’établir des synergies entre les nouveaux médias sociaux et les médias traditionnels, car sans ces derniers « le message de l’ONU ne pourrait pas être entendu par les populations des nations en développement ».  Prenant pour exemple Haïti, il a souligné que l’utilisation équilibrée de ces deux catégories d’outils d’information avait apporté la preuve de son efficacité au lendemain du séisme ayant frappé le pays en janvier 2011: « les médias traditionnels ont aidé à mobiliser la solidarité internationale, et les médias sociaux ont permis de tenir le monde informé, heure par heure, de l’évolution de la situation sur place », a-t-il relevé.  « Le DPI devra être à la pointe de cette utilisation combinée des médias traditionnels et des nouveaux médias sociaux lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui aura lieu à Rio l’année prochaine », a-t-il encore souhaité. 


De son côté, le représentant du Bélarus a appelé le DPI à mieux sensibiliser les journalistes aux activités actuelles des Nations Unies, cela en investissant dans des programmes de formation des professionnels aux questions multilatérales.  « Ces programmes et séminaires sont coûteux lorsqu’ils sont proposés à New York, Genève et Vienne; mais ils le seraient moins s’ils étaient organisés dans les régions d’origine des journalistes », a-t-il préconisé.  Expliquant qu’en misant sur des stratégies régionales, le DPI deviendrait un partenaire de choix des gouvernements dans le domaine de l’information, le représentant a estimé que, dans un tel cadre, les pays hôtes de centres régionaux d’information de l’ONU seraient plus enclins à les appuyer financièrement.


Pour ce qui est du multilinguisme, la délégation de la Chine a regretté qu’en 2010 le niveau de consultation des versions arabe, russe et chinoise du site Web de l’ONU n’ait augmenté que de 17%.  Le représentant a donc demandé que les services compétents mettent plus rapidement à jour ces versions du site Internet des Nations Unies et augmentent le volume des contenus qui y sont proposés au grand public.  « L’amélioration du fonctionnement du portail Internet de l’ONU doit se poursuivre en assurant une fourniture équilibrée des services d’information à tous les peuples du monde », a-t-il réclamé, en suggérant par ailleurs que le DPI oriente davantage son information vers la réponse aux besoins spécifiques des pays en développement.


Pour sa part, le représentant de la Hongrie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a rendu hommage à Tim Hethrington et Chris Hondros, deux photojournalistes qui ont été récemment tués dans une explosion à Misrata, en Libye.  « Comme le rapporte le Comité de protection des journalistes (CPJ), en 2010, au moins 42 journalistes à travers le monde ont été tués en exerçant leur métier.  Ce niveau de violence et d’impunité est inacceptable », a-t-il déploré.


Le Secrétaire général adjoint à l’information, M. Kiyo Akasaka a annoncé que le DPI participerait aux célébrations de la Journée mondiale de la liberté de presse, qui aura lieu le 4 mai, en déployant tous ses moyens de communication.  « Le Comité de l’information a le devoir de promouvoir et de défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression en usant de tous les moyens à sa disposition: presse écrite, diffusion radiophonique et retransmission vidéo en ligne », a-t-il déclaré.


EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Déclarations liminaires


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica), Président du Comité de l’information, a souligné que grâce à la relation constructive qui existe entre le Département de l’information et le Comité de l’information, et à l’orientation du Secrétaire général, les Nations Unies ont fait, au cours des récentes années, des progrès remarquables en matière de communication.


M. Ulibarri qui a rappelé que la résolution 33/115 de l’Assemblée générale de l’ONU demandait d’accorder à l’information une place stratégique dans les activités des Nations Unies, a noté qu’aujourd’hui la communication redéfinit le monde « à une vitesse surprenante ».  En plus de 60 années d’existence, le multilatéralisme n’a jamais été autant mis à l’épreuve à travers le monde, au cours d’une même période, qu’il l’est actuellement, a-t-il noté.  Il a ensuite estimé que les activités d’information au sein de l’ONU tendent à prendre une dimension mondiale, ce qui exige par conséquent qu’elles soient replacées dans une perspective de long terme.


En vue de l’amélioration des travaux du Comité de l’information, M. Ulibarri a invité les membres de cette instance à poursuivre leurs discussions autour de trois axes de réflexion qui concerne à la fois aussi bien le Comité lui-même que le Département de l’information et tout le système des Nations Unies, de façon générale.  Le premier axe, a-t-il expliqué, demande que l’on agisse avec efficacité et rigueur durant le processus d’adoption de la résolution marquant la fin des travaux du Comité.  Le second axe de réflexion concerne l’interaction entre le Département de l’information et le Comité, a relevé le Président du Comité de l’information.  Bien que celle-ci se soit améliorée au cours des récentes années, il est utile que soit poursuivi encore plus ce processus d’amélioration, a-t-il insisté.  Le troisième domaine de réflexion impose que l’on aille au-delà du Département de l’information, a indiqué M. Ulibarri, en suggérant l’amélioration par exemple, de la transparence dans la manière dont sont conduits les travaux du Conseil de sécurité.  « En progressant dans ces domaines, nous réussirons à asseoir les ambitions de l’Organisation en matière d’information et de communication », a-t-il conclu.


M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a indiqué que dans le contexte actuel marqué par la rigueur budgétaire, l’ONU se doit de communiquer de manière efficace avec moins de moyens.  « Pour répondre à la demande croissante d’information publique, le DPI doit faire preuve d’agilité et de souplesse dans la manière dont il s’acquitte de ses tâches et de son mandat », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité que le Département élargisse et renforce ses partenariats avec les États Membres, la société civile et d’autres organes au sein de l’Organisation elle-même.  S’adressant aux délégations, M. Akasaka leur a rappelé leurs demandes répétées que les messages de l’ONU soient clairement diffusés et entendus.  « Vous avez souligné le rôle que doit jouer à cette fin le DPI, et nous attendons de vous, les États Membres, que vous dotiez le DPI des ressources adéquates de telle sorte que le Département puisse contribuer à l’atteinte des objectifs fixés aux Nations Unies ».  Indiquant la nécessité que les pays continuent d’appuyer les activités des 57 centres régionaux d’information déployés à travers le monde, M. Akasaka s’est dit préoccupé que les contributions financières dans le domaine de l’assistance à ces centres aient baissé de 20% depuis 2008.  Il a ainsi demandé directement aux États qui accueillent des centres d’information de l’ONU d’accorder des exemptions fiscales à ces derniers ou encore, de leur prêter gracieusement des locaux. 


Concernant la question du multilinguisme, M. Kiyo Akasaka a indiqué, qu’aujourd’hui, les centres d’information de l’ONU s’adressent au public dans un répertoire de plus de 150 langues, y compris 5 langues autochtones, et que leurs sites Web proposent des contenus en 29 langues.  Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs invité les délégations à examiner le rapport de M. Ban Ki-moon en ce qui concerne la question du multilinguisme.  Dans ce rapport figurent des recommandations relatives à l’utilisation des médias sociaux, a relevé Kiyo Akasaka.  Après avoir évoqué les différentes réunions organisées récemment par le DPI en collaboration avec des États Membres, il a annoncé que la soixante-quatrième Conférence annuelle du Département de l’information pour les organisations non gouvernementales (Conférence DPI/ONG) aura lieu à Bonn, en République fédérale d’Allemagne, le 24 septembre prochain, et aura pour thème: « Sociétés durables; citoyens réceptifs ».  « Organisée avec l’Allemagne, la Conférence DPI/ONG servira également de point de ralliement de la société civile en vue de la prochaine Conférence de Rio sur le développement durable, prévue l’an prochain », a-t-il précisé.  M. Kiyo Akasaka a aussi escompté que, lors de la dixième Réunion annuelle du Groupe de la communication des Nations Unies, qui se tiendra à Genève en juin prochain, des mesures seront prises pour renforcer le système de communication de l’ONU dans son ensemble.


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information a souligné le haut degré de mobilisation des centres régionaux d’information onusiens situés dans les pays en crise en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  Il a notamment indiqué que les centres observaient comment les médias locaux répercutent les messages de l’ONU et que ces messages ont une certaine incidence sur les changements en cours.  « En outre, l’ONU utilise dans ces situations les médias sociaux pour expliquer aux populations le rôle de l’Organisation ainsi que pour rendre compte de la situation humanitaire et expliquer le travail du Conseil de sécurité », a-t-il relevé.  M. Akasaka a de plus fait remarquer que le DPI avait participé à la réponse internationale à la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, en fournissant un appui en communication à l’ONUCI, qui elle-même, a-t-il rappelé, a été la cible d’une campagne médiatique hostile de la part de certaines parties.  « Cet appui a consisté en une coordination de l’information diffusée entre le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), le Bureau du Porte-parole du Secrétaire général et l’ONUCI, et en la création d’une page Web relatant les événements », a-t-il détaillé.


M. Akasaka a en outre indiqué que le DPI contribuerait à la couverture, aux côtés de partenaires externes, de grandes conférences et réunions dans les prochaines semaines, en particulier la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) qui va se tenir à Istanbul, en Turquie, et la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida que l’Assemblée générale tiendra à New York au mois de juin.  « Nous travaillons déjà avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la société civile pour attirer l’attention des médias sur la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les maladies non transmissibles, qui elle, aura lieu en septembre prochain.  Et nous avons commencé à réfléchir à une stratégie pour assurer une campagne de communication à l’échelle du système de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio 2012) », a également fait savoir le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information. 


M. Akasaka a ensuite mentionné le lancement, en novembre dernier, de « Impact universitaire », une nouvelle initiative qui vise à associer des universités du monde entier et l’Organisation des Nations Unies pour leur permettre de promouvoir activement les principes universellement acceptés dans les domaines des droits de l’homme, de l’alphabétisation, du développement durable et du règlement des conflits.  Après avoir indiqué que la digitalisation de la collection de documents audiovisuels du DPI prendrait plusieurs années et nécessiterait des ressources adéquates et continues, M. Kiyo Akasaka a déclaré que, « compte tenu de ce que le financement de cette tâche immense ne pourra provenir du budget ordinaire de l’ONU, nous avons commencé à envisager des sources de financement alternatives ». 


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information a conclu son intervention en répétant qu’après avoir été le témoin du pouvoir que peut avoir Internet et du rôle déterminant des médias sociaux dans les changements survenus en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le DPI est plus convaincu que jamais de la nécessité d’utiliser de manière plus efficace ces outils afin d’informer les journalistes et le grand public sur l’action de l’ONU, qu’il s’agisse de la recherche de la réalisation des OMD; des changements climatiques; ou encore de la lutte contre la violence à l’égard des femmes.  Indiquant ensuite que le nombre de téléchargements des bulletins d’information et des reportages quotidiens retransmis par le système de distribution « UNifeed » a presque doublé cette année par rapport à la même période en 2009, M. Kiyo Akasaka a signalé que, pour la première fois, l’Annuaire des Nations Unies était disponible cette année en version électronique « e-book ».  Enfin, il a annoncé que le DPI participerait aux célébrations de la Journée mondiale de la liberté de presse, qui aura lieu le 4 mai, cela en déployant tous ses moyens de communication.  « Le Comité de l’information a le devoir de promouvoir et de défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression en usant de tous les moyens à sa disposition: presse écrite, diffusion radiophonique et retransmission vidéo en ligne », a-t-il souligné.


Débat général


M. MARCELO SUÁREZ SALVIA (Argentine), qui s’exprimait au nom des États membres du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la coopération et le partenariat qui existent entre le Comité de l’information et le Département de l’information (DPI) a toujours été « la pierre angulaire des politiques du DPI en matière d’information publique ».  Aussi le Groupe des 77 et de la Chine, a dit le représentant, estime-t-il qu’il est important de renforcer et d’améliorer ce partenariat, afin que le DPI continue de jouer son rôle vital de « voix publique » faisant la promotion de l’image et des objectifs des Nations Unies.


Beaucoup de populations de pays en développement, a-t-il indiqué, font encore face à un manque de ressources et de moyens techniques pour accéder à l’information relative aux activités et aux réalisations de l’Organisation.  Le Département de l’information a, face à cette réalité, l’immense défi de toucher l’audience la plus large possible et de projeter les réussites de l’ONU vers ces populations, en vue de promouvoir une plus grande compréhension des actions menées par cette institution multilatérale, a souligné le représentant de l’Argentine.  M. Salvia a également apporté le soutien du Groupe des 77 et de la Chine aux différentes campagnes de promotion menées par le DPI, notamment en matière d’éradication de la pauvreté et de mise en œuvre des programmes liés à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Abordant le fonctionnement des centres d’information des Nations Unies, M. Salvia a exhorté l’ONU à prendre toutes les mesures nécessaires afin de renforcer ces structures qui sont « une source vitale d’information aidant à combler le fossé entre les pays développés et les pays en développement en matière d’accès à l’information et aux technologies de la communication ».  Toute décision concernant la restructuration d’un centre d’information de l’ONU doit se faire en collaboration avec le pays hôte, a-t-il insisté, avant de réitérer la volonté des États membres du Groupe des 77 et de la Chine de voir l’ensemble des productions du Département de l’information être publiées dans toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies. 


M. ATTILA ZIMONYI (Hongrie), a pris la parole au nom de l’Union européenne (UE).  Il a souligné que le « printemps arabe » avait été marqué par l’utilisation « révolutionnaire » de médias sociaux comme Facebook et Youtube, « qui signe l’avènement d’un nouvel ordre informationnel mondial ».  « Ces outils ont permis aux jeunes des pays arabes d’entrer en contact avec le monde extérieur et d’amorcer un changement social réel chez eux », a estimé le représentant.  Il a toutefois estimé que les « tweets » et les messages de Facebook « peuvent compléter l’information journalistique rigoureuse et vérifiée mais ne peuvent pas la remplacer ».  « La force des médias sociaux est leur spontanéité, qui cependant est aussi leur faiblesse », a-t-il jugé avant de s’attarder sur la situation des journalistes dans les pays en proie au conflit et dans ceux où la liberté d’expression n’est pas assurée.  « La semaine dernière, nous avons été bouleversés par la mort des photojournalistes Tim Hethrington et Chris Hondros, tués tous les deux dans une explosion à Misrata, en Libye.  Et comme le rapporte le Comité de protection des journalistes, en 2010, au moins 42 journalistes à travers le monde ont été tués en exerçant leur métier. Ce niveau de violence et d’impunité est inacceptable », a estimé M. Zimonyi.


M. Attila Zimonyi a ensuite constaté qu’il est nécessaire que, dans le nouveau contexte d’information et de communication prévalant actuellement, l’ONU utilise de manière plus efficace les médias sociaux « dans le plus grand nombre possible de langues ».  Sur ce dernier point, il a souligné l’importance que se poursuive à un rythme plus rapide le développement du multilinguisme à l’ONU, le Département de l’information de l’ONU devant continuer d’encourager les autres départements et bureaux à lui fournir des contenus dans toutes les langues officielles pour que ces produits soient postés sur leurs modules du site Web de l’ONU. « Ce site a, en 2010, été consulté près de 30 millions de fois », a noté le représentant.  Il a ajouté que l’Union européenne souhaite que, l’année prochaine, le Comité de l’information fournisse plus d’information et de nouvelles, via les centres régionaux, sur les activités de communication et de diffusion du DPI dans le domaine des droits de l’homme.  « Nous attendons avec impatience l’établissement d’un centre régional d’information du DPI à Luanda, en Angola, centre qui renforcera les capacités de diffusion de l’information publique auprès du public lusophone à travers l’Afrique ».  Pour ce qui est du financement du Département, M. Zimonyi a reconnu la nécessité que, « dans un climat général d’austérité budgétaire », le DPI s’efforce de « faire plus avec moins », cela en exécutant son mandat de manière plus économique et plus pragmatique. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ(Chili), s’exprimant au nom des États membres du Groupe de Rio, a reconnu les efforts déployés par le Département de l’information dans la promotion de l’objectif d’une meilleure compréhension, par l’opinion publique mondiale, des objectifs recherchés et des travaux accomplis par les Nations Unies dans une variété thématique de grande importance pour la communauté internationale.  Le Groupe de Rio, a poursuivi le représentant du Chili, constate avec intérêt la spontanéité, la souplesse et l’agilité caractérisant les communications électroniques actuelles et, par conséquent, reconnaît la nécessité de tirer profit de cette opportunité en vue d’étendre la plate-forme médiatique de l’Organisation des Nations Unies.  Cependant, bien que le Groupe de Rio considère que le développement de sites Internet est une solution utile pour atteindre les buts visés, il tient à exprimer sa préoccupation face au fossé numérique croissant entre les pays en développement et les pays développés.  De même, a insisté le représentant, la radio, la télévision et la presse écrite devraient continuer à être utilisés par le Département de l’information de l’ONU pour la diffusion des messages de l’Organisation.  Dans ce cadre, il a salué le renforcement continu des services offerts par la Radio des Nations Unies dans les six langues officielles de l’Organisation.


Le représentant du Chili et porte-parole s’est également félicité du travail effectué par les centres d’information des Nations Unies, indiquant que ceux-ci « ont démontré qu’ils jouent un rôle effectif au sein de l’Organisation », et « qu’ils œuvrent à une meilleure compréhension du travail de l’ONU ».  Le Groupe de Rio, a dit le délégué, encourage le Département de l’information à poursuivre le renforcement de la capacité des centres d’information de l’ONU, afin qu’ils puissent remplir leurs fonctions.  Il a en outre défendu la nécessité d’accorder véritablement une importance et une place égales à l’ensemble des langues officielles des Nations Unies, au sein des activités du Département de l’information, et notamment dans les contenus des sites Internet de l’ONU. 


M. ANDREI SAVINYKH (Bélarus) a mis l’accent sur les avantages qu’il y a d’adopter des approches et stratégies régionales d’information « afin de mieux communiquer et informer sur les questions de développement intéressant de manière concrètes les groupes de pays à ce niveau ».  « Les messages créés à l’intérieur de stratégies régionales peuvent contribuer à la mobilisation du public, et, ce faisant, à répondre aux aspirations des peuples », a-t-il estimé.  « Au niveau des régions, il est en outre plus facile de nouer des partenariats locaux, nationaux et régionaux, associant par exemple les radiodiffusions et les télédiffuseurs », a dit M. Savinykh.  Le représentant a ensuite appelé le DPI à mieux sensibiliser les journalistes aux activités actuelles des Nations Unies, cela en investissant dans des programmes de formation.  « Ces programmes et séminaires sont coûteux lorsqu’ils sont proposés à New York, Genève et Vienne; ils le seraient moins s’ils étaient organisés dans les régions d’origine des journalistes », a-t-il estimé.  « En misant sur des stratégies régionales, le DPI deviendrait de fait un acteur de la prise de décisions locale et un partenaire de choix des gouvernements dans le domaine de l’information », a-t-il poursuivi, notant que, dans un tel cadre, les pays hôtes de centres régionaux d’information de l’ONU seraient plus enclins à les appuyer financièrement.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a estimé, à la lecture des rapports inscrits à l’ordre du jour des travaux du Comité, que le DPI doit être l’un des moyens globaux de promotion de la culture de la paix et des valeurs de tolérance chères aux États Membres de l’ONU.  « C’est le DPI qui doit interpeller les opinions du monde entier sur ce qui divise les nations, les peuples et les religions, et sur l’importance de lutter contre la diffusion des stéréotypes dans les médias de masse », a-t-il ajouté.  Concernant la situation au Moyen-Orient, M. Khan a demandé au DPI de poursuivre la mise en œuvre de son programme d’information sur la question palestinienne.  « Il est essentiel de continuer à sensibiliser le monde aux souffrances et au sort injuste infligés au peuple palestinien vivant sous occupation étrangère », a-t-il ainsi souligné.  Par ailleurs, le représentant, qui a rappelé que l’Indonésie était un important contributeur de troupes aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, a salué le haut degré de collaboration entre le DPI, le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’appui aux missions (DAM), pour mobiliser l’opinion publique en faveur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment par la diffusion de communiqués de presse confectionnés à l’intention de 14 pays qui fournissent des effectifs militaires et de police aux opérations de maintien de la paix. 


M. MIAN JAHANGIR IQBAL (Pakistan) a d’entrée, remercié le Département de l’information d’avoir informé et éclairé de façon efficiente l’opinion internationale sur les inondations qui ont eu lieu dans son pays, l’an dernier, et sur les efforts de réhabilitation menés à cet égard par le Pakistan, en collaboration avec les Nations Unies et ses partenaires.  Le Pakistan, a-t-il poursuivi, a conscience des défis auxquels fait face le Département, singulièrement à une période marquée par d’importants bouleversements à travers le monde et caractérisée par des incompréhensions entre les sociétés, les peuples, les religions et les cultures.  Le déplorable incident qu’a représenté l’autodafé du Coran commis en Floride, aux États-Unis, souligne la nécessité de conférer aux Nations Unies un rôle plus actif en matière de promotion de la tolérance, a préconisé M. Iqbal.  Dans ce contexte, il a estimé que la communication devrait être utilisée pour combler les divergences entre les peuples et promouvoir le dialogue interreligieux, l’harmonie entre les religions, et le respect entre les peuples appartenant à des sociétés et des cultures différentes. Pour y arriver, il a exhorté le Département de l’information à encourager la tenue de rencontres et de discussions à l’échelle régionale et internationale sur ces sujets.


M. Iqbal a par ailleurs reconnu le rôle crucial que jouent les centres d’information de l’ONU dans la dissémination des messages relatifs aux activités de l’Organisation, avant d’appeler au renforcement de ces structures, particulièrement dans les pays en développement. Il a aussi invité les États Membres à allouer à ces centres les ressources appropriées pour leur fonctionnement efficace.  Il s’est d’autre part félicité des efforts déployés par le Département de l’information pour parvenir à la parité entre les langues officielles de l’ONU, tout en invitant au renforcement continu des capacités technologiques du Département, du multilinguisme et des partenariats.


M. HU BO (Chine) a regretté, concernant le multilinguisme, qu’en 2010, le niveau de consultation des versions arabe, russe et chinoise du site Web de l’ONU ait augmenté de seulement 17%.  Il a souhaité que les services compétents mettent plus rapidement à jour ces versions du site onusien et augmentent le volume des contenus qui y sont proposés.  Le représentant de la Chine a ajouté que l’amélioration du fonctionnement du portail Web de l’ONU doit se poursuivre « en assurant une fourniture équilibrée des services d’information à tous les peuples du monde ».  Il a également préconisé que le DPI oriente davantage son information vers la réponse aux besoins spécifiques des pays en développement, « où les populations utilisent toujours en premier lieu les médias traditionnels pour se tenir informées de l’actualité nationale et internationale et des activités de l’ONU ».


Pour M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba), il est impossible de parler de société mondiale participative sans un monde débarrassé de la faim, de l’ignorance, de l’insalubrité, de la pauvreté et de l’exclusion.  « À quoi servent les nouvelles technologies de l’information, lorsque 72 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation?  À quoi sert un ordinateur lorsque 1,4 milliard d’individus vivent dans l’extrême pauvreté? », s’est interrogé le représentant.


Il y a de plus en plus de personnes connectées au réseau Internet, mais, le fossé numérique n’a pas été comblé entre les pays développés et les pays en développement, a-t-il constaté.  Ces derniers sont encore du mauvais côté, a-t-il déploré en rappelant que les trois quarts des propriétaires des infrastructures et connections liées à l’Internet étaient des habitants des pays développés.  Les réussites des États du Sud sont souvent oubliées et condamnées au silence, a-t-il d’autre part regretté, en précisant qu’il est difficile à ces pays et à leurs populations d’accéder au marché de l’information, car ce dernier exige des moyens importants que beaucoup n’ont pas.


M. Versón a soutenu ensuite qu’il faudrait dorénavant que la communauté internationale s’oriente réellement vers l’établissement d’un « nouvel ordre mondial de l’information et de la communication ».  Ce nouvel ordre, a-t-il précisé, pourrait s’appuyer sur les stratégies récemment mises en place par le Venezuela.  L’ONU doit s’approprier son rôle central, qui est d’informer, de diffuser et de promouvoir une information objective et équilibrée au public le plus large possible, a-t-il dit, avant de conclure son intervention en dénonçant les violations commises contre la souveraineté de Cuba en matière de communication et de télécommunication, par les États-Unis. 


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a rappelé que son pays appuie le centre d’information des Nations Unies à Rio depuis plus de six décennies.  « Les activités de ce centre exemplaire informent le grand public sur les activités de l’ONU, via des collaborations de longue date avec les médias nationaux brésiliens, les ONG, les universités et le Gouvernement du Brésil», a-t-il expliqué.  « Le public brésilien connaît le rôle fondamental de l’ONU dans la promotion des solutions multilatérales pour répondre aux défis de notre temps », a assuré le représentant.  Poursuivant son intervention, il s’est dit convaincu de la nécessité d’établir des synergies entre nouveaux médias sociaux et médias traditionnels, car sans ces derniers « le message de l’ONU ne pourra pas être entendu par les populations des nations en développement ».  « Les nouveaux médias, quant à eux, constituent un moyen dynamique pour renforcer l’efficacité des réseaux d’information de l’ONU et pour fournir en direct des informations dans de nombreux domaines et auprès de millions d’individus à travers le monde », a-t-il cependant reconnu 


Le représentant du Brésil a ensuite souligné que l’utilisation équilibrée de ces deux catégories d’outils d’information avait apporté la preuve de son efficacité au lendemain du séisme qui a frappé Haïti en janvier 2011.  « Les médias traditionnels ont aidé à mobiliser la solidarité internationale, et les médias sociaux ont permis de tenir le monde informé heure par heure de l’évolution de la situation sur place », a-t-il noté.  Il a félicité à ce niveau le rôle joué par le DPI en Haïti, mais aussi au Japon, frappé en mars par un tremblement de terre et des tsunamis.  Le représentant a plaidé pour une intensification de l’usage combiné des médias traditionnels et des nouveaux médias afin d’informer plus efficacement l’opinion mondiale sur des questions importantes telles que la promotion du développement durable, l’éradication de la pauvreté, la préservation de la biodiversité, ou encore l’impact de la désertification et des changements climatiques.  Il a souhaité que le DPI soit à la pointe de cette utilisation des médias lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui aura lieu à Rio l’année prochaine.


Mme MILAGROS MIRANDA ROJAS (Pérou) a estimé que les multiples avancées technologiques actuelles favorisent l’accomplissement des objectifs assignés au Département de l’information des Nations Unies, qui sont la promotion et la diffusion de l’information « en vue d’une meilleure compréhension de l’Organisation ».  Elle a insisté sur la nécessité de parvenir à rendre le Département apte à faire usage des nouveaux outils de communication de manière harmonieuse, tout en préservant les outils traditionnels que sont les publications imprimées, la radio et la télévision.  « Ce n’est qu’à ce prix que le Département pourra promouvoir de manière efficiente le travail de l’ONU, à travers une information équilibrée, exacte, impartiale et complète destinée au public », a-t-elle soutenu.


La représentante a également souligné l’importance pour le DPI de se servir des réseaux sociaux que sont entre autres Facebook et Twitter, et qui sont utiles pour élargir la base de l’audience qu’il vise.  Après s’être félicitée de campagnes d’information menées par le Département dans la promotion des activités menées par les opérations de maintien de paix, telles que la protection des femmes et des civils, la représentante du Pérou a insisté sur l’importance de respecter la parité entre les langues officielles des Nations Unies.  Concernant le multilinguisme l’ONU doit y veiller continuellement, a-t-elle dit, en regrettant cependant que certains contenus continuent d’être publiés uniquement en langue anglaise.  Cette tendance risque de s’accroître au fil des années, a-t-elle averti, avant d’appeler à y faire face.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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