ENV/DEV/1188

Lancement de la célébration de l’Année internationale des forêts lors de l’ouverture du Débat de haut niveau du Forum des Nations Unies sur les forêts

02/02/2011
Conseil économique et socialENV/DEV/1188
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Forum des Nations Unies sur les forêts

Neuvième session

Débat de haut niveau

10e séance - matin & après-midi                            


LANCEMENT DE LA CÉLÉBRATION DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DES FORÊTS LORS DE L’OUVERTURE

DU DÉBAT DE HAUT NIVEAU DU FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS


« Nous dépendons de la forêt autant que la forêt dépend de nous », a déclaré ce matin le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Joseph Deiss, qui présidait la cérémonie marquant le lancement de la célébration de l’Année internationale des forêts, 2011.  Cet évènement était organisé dans le cadre de l’ouverture du Débat ministériel de haut niveau de la neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9).


La cérémonie a été marquée par la présence de la lauréate du prix Nobel de la paix en 2004, Mme Wangari Maathai, et d’experts de l’ONU sur les forêts, ainsi que par la première mondiale de « Forêts », le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand.  Mme Maathai a estimé qu’il était fondamentalement injuste que beaucoup de communautés des zones de forêts vivent dans la pauvreté alors que ces forêts regorgent de richesses qui sont exploitées au bénéfice d’acteurs extérieurs.


La célébration en 2011 de l’Année internationale des forêts a été décidée par l’Assemblée générale des Nations Unies, avec pour thème central: « Les forêts pour les peuples », afin de sensibiliser l’opinion mondiale à la nécessité de renforcer la protection et la gestion durable de tous les types de forêts, alors que ces écosystèmes couvrent environ 31% de la totalité des terres de la planète.


S’adressant aux délégations par vidéoconférence, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré qu’en proclamant 2011, l’Année internationale des forêts, l’Assemblée générale avait ainsi créé une plate-forme importante pour éduquer les populations du monde sur les grandes valeurs des forêts et sur les substantiels coûts économiques et sociaux qu’entraîne leur perte.  Le Secrétaire général a rappelé que les forêts, qui abritent 80% de la biodiversité terrestre, stockent également un milliard de tonnes de carbone qui autrement serait laissé libre dans l’atmosphère.


M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui aura lieu en 2012 à Rio de Janeiro au Brésil (Conférence Rio+20), a lui aussi souligné combien la détérioration des forêts et le déboisement présentent des dangers pour les personnes et les populations.  Parmi ces dangers, il a entre autres cité la diminution des ressources en eaux et celles des superficies de terres arables.


Le Vice-Premier Ministre et Ministre du développement régional et de la gestion des eaux et forêts de la Croatie, pays qui a été en 2006 à l’origine du projet de résolution sur l’Année internationale des forêts, a espéré que les efforts entrepris pendant l’Année internationale se poursuivront bien au-delà de 2011.  Pour la Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), Mme Jan McAlpine, cette prise de conscience présente aujourd’hui une occasion historique d’assurer que les générations futures pourront bénéficier, elles aussi, des fruits et des bienfaits de la forêt.


Par ailleurs, le Ministre de l’environnement et des terres du Rwanda, M. Stanislas Kamanzi, a annoncé le lancement cette année d’une initiative de rétablissement des paysages forestiers au Rwanda.  La concrétisation de cette initiative sera possible grâce à la collaboration du FNUF, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et d’autres partenaires mondiaux de la restauration des forêts, comme le Canada, qui est le pays qui a lancé en 1992 le Réseau des forêts modèles, a expliqué le Vice-Ministre adjoint du Service canadien des forêts, Tom Rosser.


Le lancement de l’Année internationale des forêts est une occasion unique de créer un cadre d’action unifié de la communauté internationale en faveur de la préservation des forêts et de l’environnement dans le cadre du système de l’ONU, a estimé pour sa part en s’en félicitant le Vice-Ministre des affaires étrangères du Mexique, Juan Manuel Gómez-Robledo Verduzco.


Parmi les autres initiatives en faveur des forêts, Mme Wangari Maathai a parlé de son organisation, « Green Belt », qui a planté 30 millions d’arbres en Afrique depuis 1977, tandis que M. Arthus-Bertrand a présenté sa fondation, « Good planet » qui prépare quatre événements importants qui se dérouleront dans le cadre de la célébration de l’Année internationale des forêts, en collaboration avec la Fondation Yves Rocher et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). 


Un jeune écolier allemand, Felix Finkbeiner, âgé d’à peine 13 ans, a pris la parole, et a indiqué que plus de 100 000 écoliers de 91 pays différents avaient planté plusieurs millions d’arbres dans le cadre de « l’Initiative des enfants - planter-pour-la-planète ». 


Le programme de la réunion de ce matin comprenait également la projection d’extraits de films lauréats du Festival international du film sur les forêts organisé par le Forum en collaboration avec le « Jackson Hole Wildlife Film Festival ».


Outre le lancement de l’Année internationale des forêts, le Débat de haut niveau du Forum, qui se tient sur deux jours, porte sur des questions majeures telles que l’importance accrue des forêts dans divers instruments et processus unilatéraux, le processus de financement des programmes forestiers ou encore la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable.  Dans son rapport* pertinent, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, formule une vingtaine de propositions visant à renforcer et améliorer la contribution des forêts au programme mondial d’action pour le développement.


Les ministres et hauts représentants réunis aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York ont tenu, dans l’après-midi, deux Tables rondes portant sur les thèmes suivants: « Les forêts au service des populations » et « Financement pour les communautés tributaires de la forêt ».


La prochaine réunion du Forum des Nations Unies sur les forêts aura lieu demain, jeudi 3 février, à 10 heures.


* E/CN.18/2011/8


LANCEMENT DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DES FORÊTS, 2011


Déclarations


M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale de l’ONU, a observé que « les forêts occupent une place importante dans notre existence et pour notre survie et subsistance ».  « Nous dépendons de la forêt autant que la forêt dépend de nous », a-t-il dit.  Nous y trouvons les racines de nos traditions et de nos cultures, ainsi qu’abri, nourriture, énergie et bien d’autres services écologiques, a dit M. Deiss.  Il a aussi rappelé que des centaines de millions de personnes, vivant pour la plupart dans des pays en développement, dépendent de la forêt pour leur survie quotidienne.  Mais, chaque minute, ce sont environ 25 hectares de forêts qui disparaissent, car ils sont convertis à d’autres usages, a déploré M. Deiss.  Dénonçant l’exploitation excessive des forêts et la mauvaise gestion des ressources forestières, qui entravent la lutte contre la pauvreté et contre les changements climatiques, il a souligné, à l’instar de l’Assemblée générale en 2006, le besoin de promouvoir une gestion durable des forêts.  L’objectif de l’Année internationale des forêts est de braquer les projecteurs sur cette gestion durable, et sur la conservation et le développement de tous les types de forêts au service des générations présentes et futures, a expliqué M. Deiss.


« Éradiquons la pauvreté, mais surtout pas les forêts! », a poursuivi le Président de l’Assemblée générale.  Il a souligné que cette Année des forêts succédait fort à propos à l’Année internationale de la biodiversité, célébrée en 2010, qui s’est conclue sur un succès avec l’adoption, à Nagoya, d’un nouveau plan stratégique pour la conservation de la biodiversité.  En outre, il a mentionné la Réunion de haut niveau à l’Assemblée générale qui se tiendra en septembre prochain sur le thème de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté.  Ce sont des défis qui requièrent une coordination internationale des politiques et des actions à mener, a-t-il observé.  M. Deiss a souhaité que l’Année internationale des forêts renforce la prise de conscience de l’imbrication étroite des problèmes de la perte de la biodiversité, des changements climatiques et de la désertification.  Il faut aussi que cette Année engendre des activités qui conduisent à une meilleure gestion des différents défis et qui contribuent à la réussite de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra l’an prochain à Rio de Janeiro, a souligné Joseph Deiss.


Avec cette cérémonie officielle de lancement de l’Année internationale des forêts, qui a pour thème « des forêts pour les populations », nous inaugurons tout un programme d’évènements consacrés aux différents défis qui touchent les forêts, a relevé le Président de l’Assemblée.  M. Deiss a ensuite accueilli les personnalités du monde politique, de la société civile et des milieux académiques présentes à cette cérémonie, saluant leur engagement sans faille en faveur des forêts et de la gestion durable des ressources forestières.  Il a remercié en particulier le professeur Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la paix en 2004 pour sa contribution remarquable à la cause des forêts.  Concluant son intervention, M. Deiss a appelé chaque État Membre à faire en sorte que l’action lancée s’inscrive dans la durée.


S’adressant aux délégations par vidéoconférence, M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que l’Assemblée générale, en lançant l’Année internationale des forêts, 2011, a créé une plate-forme importante pour éduquer les populations du monde sur les grandes valeurs des forêts et sur les substantiels coûts économiques et sociaux qu’entraîne leur perte.  Le Secrétaire général a rappelé que les forêts, qui abritent 80% de la biodiversité terrestre, stockent également un milliard de tonnes de carbone qui autrement serait laissé libre dans l’atmosphère.  Il a précisé que les émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation semblent être plus importantes que celles liées aux transports routiers.  Il a estimé que la décision d’aller de l’avant grâce à l’application du programme « REDD-Plus » fournira des résultats tangibles au 1,6 milliard de personnes dont les vies dépendent directement ou indirectement de l’exploitation des ressources qu’offrent les forêts.  Alors que nous nous tournons vers la Conférence de Rio+20, qui aura lieu en 2012, a-t-il dit, nous avons l’occasion de nous pencher sur les potentiels qu’ont les forêts en faveur de la promotion du développement durable, de la durabilité économique, de la lutte contre la pauvreté et d’une prospérité pour tous, a souligné Ban Ki-moon.


M. BOŽIDAR PANKRETIĆ, Vice-Premier Ministre et Ministre du développement régional et de la gestion des eaux et forêts de la Croatie, a rappelé que sa délégation avait été l’initiatrice de la résolution adoptée en 2006 par l’Assemblée générale pour proclamer 2011 l’Année internationale des forêts.  Il a expliqué que la forêt représentait un véritable sanctuaire pour le peuple de Croatie, un lieu de vie, ainsi qu’une source de produits alimentaires et de matières premières.  C’est aussi là que l’on trouve un bois de qualité, utilisé pour la construction de navires qui ont fait la renommée de la Croatie, a-t-il dit.  En 1765, la première autorité sur les forêts a été créée en Croatie, et des lois ont été adoptées dans ce domaine, qui ont ensuite constitué la base d’une gestion stable et durable des forêts croates, a indiqué le Vice-Premier Ministre croate.  Par la suite, le principe de gestion durable des forêts a été au cœur des travaux de professionnels et d’experts de la Croatie, a-t-il précisé.  Actuellement, les forêts couvrent presque la moitié de la superficie de la Croatie, a indiqué le Vice-Premier Ministre, et des efforts sont menés pour assurer leur maintien et leur renouvellement, notamment grâce à des mesures incitatives.  Ainsi, la maintenance et le statut de toutes les forêts contrôlées par l’État, et dont la superficie dépasse 2 millions d’hectares, sont certifiés.


L’objectif de l’Année internationale des forêts, a expliqué le Vice-Premier Ministre, est de sensibiliser et d’encourager le public à s’engager à tous les niveaux sur les questions relatives aux forêts et de se lancer dans des dialogues multipartites.  Il s’agit aussi de souligner les avantages d’une bonne gestion des forêts pour les générations actuelles et futures.  L’Année internationale des forêts offre une bonne occasion de parvenir à cet objectif et d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a ajouté M. Pankretić.  Les efforts entrepris pendant l’Année internationale se poursuivront bien au-delà de 2011, a-t-il espéré.  Parmi les objectifs à atteindre, il a appelé notamment à augmenter le nombre de forêts protégées.  Il a, par ailleurs, espéré que l’engagement politique se renforcerait en ce qui concerne la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant relatif à tous les types de forêts.  Il nous faut également adopter une vision claire de la gestion des forêts et lui assurer un financement suffisant, a-t-il souligné, soutenant à cet égard les travaux du Groupe d’experts spécial chargé de proposer des stratégies pour mobiliser les ressources.  Enfin, le responsable croate a signalé la tenue d’une exposition photo présentée par la Croatie au Siège des Nations Unies, et intitulée « les forêts à travers les yeux d’un forestier ».


M. STANISLAS KAMANZI, Ministre de l’environnement et des terres du Rwanda, a estimé que cette neuvième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF9) et la célébration de l’Année internationale des forêts étaient l’occasion de renforcer l’action commune de la communauté internationale pour promouvoir le développement durable.  « C’est aussi l’occasion de tirer les bilans respectifs de nos actions et de voir où nous avons avancé et où nous avons échoué en matière de gestion durable des forêts », a estimé M. Kamanzi.  Il a présenté les efforts déployés par le Rwanda pour entretenir et restaurer ses forêts dans le souci de préserver ses zones hydriques.  Nous avons besoin d’une démarche intégrée de réhabilitation des terres, a-t-il dit.  La planification de la gestion des sols est une condition préalable essentielle pour parvenir à tirer partie des activités liées à la terre et préserver l’environnement, a-t-il insisté.  M. Kamanzi a annoncé le lancement d’une initiative de rétablissement des paysages forestiers au Rwanda, dont la mise en œuvre commencera durant l’Année internationale des forêts, ceci, en collaboration avec le FNUF, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et d’autres partenaires mondiaux de la restauration des forêts.  D’ici à 2035, a-t-il précisé, le Rwanda sera parvenu à renverser la tendance concernant la détérioration des sols et des forêts, de manière a offrir aux populations rurales de nouvelles opportunités économiques et de nouveaux moyens de subsistance.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui aura lieu en 2012 à Rio de Janeiro au Brésil (Conférence Rio+20), a espéré que l’Année internationale des forêts contribuerait aux efforts menés pour atteindre l’objectif de gestion durable des forêts à travers le monde.  Rappelant que le thème de cette Année est « les forêts au service des populations », il a souligné combien la détérioration des forêts et le déboisement présentent des dangers pour les personnes et les populations, tels que la diminution des ressources en eaux et celles des superficies de terres arables.  Les forêts sont en outre des puits de carbone, ce que le public commence à réaliser, a relevé M. Sha.  Les forêts offrent des emplois et des moyens de subsistance aux pauvres, et ce sont souvent des « emplois verts », a-t-il aussi observé.  M. Sha Zukang a également rappelé que les forêts fournissent du bois d’œuvre, du bois de chauffe et de nombreux autres produits, notamment pour la fabrication de médicaments.  En outre, a-t-il ajouté, n’oublions pas la valeur spirituelle et culturelle des forêts, qui sont liées à de nombreuses traditions.


En ce qui concerne le financement de la gestion durable des forêts, il faut s’assurer que les milliards de dollars promis soient bien déboursés et convenablement utilisés, a-t-il préconisé.  Il a engagé les gouvernements à organiser des événements et des activités qui impliqueront la société civile, les jeunes et les universités au cours de la célébration de cette Année internationale.  Il a aussi appelé la communauté internationale à se mobiliser pour préparer la Conférence Rio+20, rappelant les deux thèmes principaux que sont l’économie verte dans le cadre de l’élimination de la pauvreté et de la promotion du développement durable; et la définition du cadre institutionnel pour la promotion du développement durable.  « En ma qualité de Secrétaire général de la Conférence Rio+20, je vous invite à collaborer pour qu’elle serve à faire progresser la gestion durable des forêts », a déclaré M. Sha Zukang.


M. JUAN MANUEL GÓMEZ-ROBLEDO VERDUZCO, Vice-Ministredes affaires étrangères du Mexique, a rappelé que la Conférence de Cancún sur les changements climatiques a été l’occasion de reconnaître l’importance des forêts et l’importance qu’il y a de les préserver pour améliorer le sort et les conditions de vie des populations qui en dépendent pour leur survie et préserver la biodiversité et les écosystèmes.  Il a indiqué que les accords conclus à Cancún prévoient la mise sur pied d’une structure solide et multidisciplinaire qui comprend un mécanisme favorable au développement et au transfert des technologies, un « fonds vert » et des mesures de mise en œuvre du mécanisme REDD-Plus.  Il a déclaré que l’adoption du mécanisme « REDD-Plus » à Cancún ouvre des options nouvelles et exceptionnelles au FNUF qui doit en profiter dans ses réflexions.  Il a dit que le FNUF est un instrument fondamental pouvant faciliter les échanges d’expériences et l’amélioration des stratégies relatives aux forêts adoptées aux niveaux régional et national.  Le FNUF peut agir comme un catalyseur de la mise en œuvre du mécanisme « REDD-Plus », a estimé le Vice-Ministre du Mexique.  Il a rappelé que les objectifs nationaux de « REDD-Plus » qui se propose d’inverser le rythme auquel s’opère la perte de la couverture forestière dans les pays en développement, coïncident aussi avec les objectifs mondiaux du programme « REDD-Plus ».  Le lancement de l’Année internationale des forêts est une occasion unique de créer un cadre d’action unifié de la communauté internationale en faveur de la préservation des forêts et de l’environnement dans le cadre du système de l’ONU, a souligné M. Gómez-Robledo Verduzco.


M. TOM ROSSER, Vice-Ministre adjoint chargé du Service canadien des forêts au sein de Ressources naturelles Canada, a expliqué que le Canada a participé à l’initiative de rétablissement des paysages forestiers lancée par le Rwanda.  En 1992, le Canada a lancé le concept des « forêts modèles » et, depuis lors, nous sommes passés de quelques sites protégés au Canada à un véritable réseau de forêts modèles créé dans de nombreux pays, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que le Canada voulait travailler avec le Gouvernement rwandais, le Forum des Nations Unies sur les forêts et l’Union internationale pour la conservation de la nature afin de promouvoir l’approche des forêts modèles au Rwanda.  Nous espérons accompagner le Rwanda tout au long de l’élaboration et de la mise sur pied de sa première forêt modèle, a dit M. Rosser.  Nous sommes heureux de travailler avec nos partenaires et la communauté internationale pour élever les normes de protection des forêts et contribuer à l’avancement social et économique des habitants de ces écosystèmes, a-t-il expliqué.  Il a espéré que l’initiative de la promotion de forêts modèles africaines permettra de mettre au point un véritable réseau de « forêts panafricaines » et renforcera la collaboration entre États et autres organisations en Afrique et ailleurs.  Le Gouvernement du Canada apportera aussi son appui à un partenariat sur les forêts dans le bassin du Congo, région qui offre un grand potentiel de génération de recettes tirées des produits forestiers, à condition que les bonnes politiques soient en place, a annoncé M. Rosser.  Il a expliqué comment, depuis 1992, le Canada s’est engagé à partager ses connaissances sur les forêts avec d’autres pays, notamment par le biais de projets et de partenariats en Afrique.  Nous ne devons pas oublier nos responsabilités vis-à-vis de nos enfants et des générations futures, a-t-il dit en concluant son intervention.


Mme WANGARI MAATHAI, lauréate du prix Nobel de la paix 2004 pour sa contribution au développement durable et à la paix, a mis l’accent sur les risques de conflits liés à l’insuffisance de bonne gouvernance et à l’absence de mesures qui permettraient une répartition équitable des ressources naturelles, comme les produits tirés de l’exploitation des forêts et de l’eau.  Wangari Maathai a dit que les gouvernements et les communautés savent parfaitement qu’il est impossible d’améliorer la qualité de vie des personnes et des groupes humains sans assurer une gestion durable des ressources naturelles.  Elle a regretté qu’il soit si difficile de mobiliser et de galvaniser les volontés des gouvernements pour lancer des programmes pertinents et indispensables en matière de gestion des forêts.  Mme Maathai a estimé qu’il était fondamentalement injuste que beaucoup de communautés qui vivent dans les forêts soient pauvres alors que ces forêts regorgent de richesses qui sont exploitées au bénéfice d’acteurs extérieurs.  Pourquoi nos dirigeants sont-ils tellement lents à adopter des mesures qui permettraient pourtant de résoudre des inégalités criardes? a demandé Wangari Maathai?  Elle a salué les pays qui ont mis en place le Fonds des forêts du bassin du Congo et a remercié à cet égard le Président de la République du Congo, M. Sassou Nguesso, d’avoir accepté que son pays accueille une conférence qui examinera la situation des forêts dans les trois bassins fluviaux du Congo, du 31 mai au 3 juin 2011.  Se basant sur l’expérience de son organisation, « Green Belt », qui a planté 30 millions d’arbres en Afrique depuis 1977, Wangari Maathai a estimé qu’il était virtuellement impossible d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sans d’abord réaliser l’OMD nº7, consacré à la promotion du développement durable.  Nous devons cesser de sous-évaluer ou minimiser les services que nous rendent les forêts, a-t-elle dit en jugeant essentiel de considérer les valeurs des écosystème forestiers et de trouver les moyens financiers nécessaires à leur gestion durable. 


Mme JAN McALPINE, Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), a insisté sur la reconnaissance et la prise en compte du lien qui existe entre les forêts et l’histoire de la vie sur Terre.  L’Année internationale des forêts est une première historique, a-t-elle aussi souligné, car jamais auparavant les forêts n’ont occupé une place aussi visible dans l’activité mondiale.  « Le bien-être physique, économique et spirituel de chacun d’entre nous est lié à la santé du système forestier », a souligné Mme McAlpine.  En 2011, nous allons célébrer le rôle que jouent les forêts dans nos vies et dans le développement durable.  Nous sommes conscients des multiples fonctions que remplissent les forêts, a poursuivi Jan McAlpine, tout en soulignant que les forêts ont plus de signification que leur seule valeur économique.  Elle a parlé de leur valeur écologique, représentée non seulement par la biodiversité des forêts mais aussi par leur impact sur le climat, la fertilité des sols, l’eau et les pluies, ainsi que sur leur capacité à ralentir l’érosion des sols.  Ce qui nous manque le plus, c’est une perspective transversale sur la question des forêts, qui permettrait de mieux appréhender les relations diverses qui existent entre les forêts et les personnes; et les forêts et la préservation de la vie, a souligné Mme McAlpine.  Elle a aussi noté que plus d’un quart des médicaments fabriqués aujourd’hui à travers le monde proviennent des plantes des forêts tropicales.  Mme McAlpine a ensuite félicité le Président du Rwanda d’avoir pris une initiative historique pour intégrer les forêts dans l’économie du pays.   Enfin, elle a invité la communauté internationale à faire en sorte que cette Année internationale des forêts soit une occasion historique d’assurer que les générations futures pourront bénéficier des fruits de la forêt, grâce à la prise de conscience d’aujourd’hui.


M. YANN ARTHUS-BERTRAND, Photographe, cinéaste et environnementaliste, a présenté aux délégations les efforts qu’il déploie pour sensibiliser le grand public sur les problèmes de gestion durable des forêts, ceci, par le biais de ses photos et documentaires.  Il a indiqué que sa fondation, « Good planete » préparait quatre événements importants dans le cadre de la célébration de l’Année internationale des forêts 2011, en collaboration avec la fondation Yves Rocher et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).  M. Yann Arthus-Bertrand a précisé que, pour la première fois, toutes les écoles du monde pourront télécharger gratuitement 20 posters sur les forêts mis en ligne sur Internet. 


Mme LISA SAMFORD, Directrice générale du Festival du film « Wildlife Film Festival » de Jackson Hole, Wyoming, aux États-Unis, a expliqué que les histoires qui sont racontés à travers des films « donnent une voix à tous ceux qui sont sans parole ».  La technologie a permis d’élargir l’impact de nos histoires, car celles-ci peuvent maintenant faire le tour du monde de façon instantanée, a-t-elle ajouté, donnant en exemple le film de Yann Arthus-Bertrand visionné ce matin.  « Les histoires inspirent des émotions et des sentiments », a aussi fait observer Mme Samford, « dans le but de nous inspirer le type de passion qui conduit à l’action ».  Elle a indiqué que tous les réalisateurs qui ont présenté des films au Festival du film sur les forêts l’ont fait dans le but de partager une histoire unique au monde.  Elle a ensuite remercié les membres du Forum pour leur contribution aux initiatives qui cherchent à sauver les forêts du monde.  Enfin, Mme Samford a invité les délégations à se rendre, en octobre prochain, au « Wildlife Film Festival » de Jackson Hole.  Elle a rappelé que, depuis plusieurs années, ce Festival collaborait aux travaux du Forum des Nations Unies sur les forêts.


Mme MONIQUE BARBUT, Présidente du Fond pour l’environnement mondial (FEM), a rappelé que la contribution du FEM à l’Année internationale de la biodiversité a eu comme résultat de mieux faire connaître l’importance et la valeur qu’a la biodiversité pour la sauvegarde de l’humanité.  Elle a précisé que les décisions clefs prises à Nagoya (Japon) permettront de créer les conditions nécessaires pour changer la donne en ce qui concerne la préservation de la biodiversité dans les 10 prochaines années.  En tant que mécanisme financier des trois Conventions de Rio, le FEM occupe une place unique en matière de mobilisation des financements, a-t-elle dit en précisant que le FEM rendait compte aux États parties à ces Convention de l’utilisation des fonds mobilisés dans les pays développement.  Elle a indiqué que le FEM fournissait un tiers de tous les financements multilatéraux dans le domaine de la gestion et de la sauvegarde des forêts et que sa contribution annuelle à ces tâches se chiffrait à 2 milliards de dollars.  Le FEM reste la première source de dons aux pays en développement pour la conservation et la gestion durable des forêts, a souligné Mme Barbut. 


Elle a dit indiqué que le programme REDD-Plus représentait à ce jour la meilleure opportunité qui s’offre afin de générer de nouvelles ressources financières en faveur des forêts.  Elle a précisé que 5 milliards de dollars de contribution ont été annoncés dans le cadre de REDD-Plus, dont les deux tiers devraient être mobilisés sous forme de contributions bilatérales sur la période 2010-2012.  Mme Barbut a présenté aux délégations des projets dont la mise en œuvre s’appuiera sur l’utilisation de solides cadres de surveillance et d’évaluation, dans le souci de générer des effets positifs sur la conservation de la biodiversité et la gestion durable des sols.  Elle a précisé que le FEM soutenait les trois étapes de l’application du programme REDD-Plus: à savoir, la préparation, l’exécution et la mise en application de programmes basés sur la recherche d’un maximum de performance.  Par ailleurs, elle a noté que les deux tiers des montants de l’APD consacrés aux forêts ont été dirigés vers seulement 10 pays.  Quinze bailleurs de fonds sont présents en Indonésie, 14 au Brésil, et 13 au Viet Nam, mais nous n’en voyons aucun dans 25 petits États insulaires en développement (PEID), a-t-elle dit en soulignant la volonté du FEM de corriger ces disparités. 


M. STEWART MAGINNIS, de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (UICN), a salué l’initiative visant à assurer le rétablissement des paysages forestiers au Rwanda, qui vise aussi à préserver les forêts du pays.  Il a expliqué que le Gouvernement rwandais avait maintenant besoin de la compétence d’experts et d’assistance en matière de gouvernance locale, afin de traduire les politiques décidées en actions concrètes et rapides.  L’UICN apporte ainsi des connaissances d’experts et un appui à ce projet, a-t-il souligné.  Il a aussi indiqué que tous les acteurs présents dans le pays doivent participer au processus mis en place, ceci afin d’éviter les conflits et les doubles emplois.  M. Maginnis a ajouté que l’UICN travaille en coopération avec des organisations, comme le Réseau des forêts modèles, en vue de mettre en place des activités de restauration des forêts et des projets pilotes dans ce domaine.  D’après nos recherches, a-t-il indiqué, 1,5 milliard d’hectares de paysages forestiers, qui sont perdus ou dégradés à travers le monde, pourraient être restaurés.  Ces efforts sont importants pour lutter contre la pauvreté, la faim et les changements climatiques, a ajouté M. Maginnis.


FELIX FINKBEINER, écolier allemand d’à peine 13 ans et représentant de groupes d’étudiants et d’amis de la forêt, a dit qu’il était possible d’atteindre l’objectif de planter 1 000 milliards d’arbres à travers le monde, ce qui en fait ne représente que 150 arbres par habitant de la planète.  Il a rappelé que plus de 100 000 écoliers dans 91 pays ont planté plusieurs millions d’arbres dans le cadre de « l’Initiative des enfants - planter-pour-la-planète ».  Il a estimé qu’une des raisons des difficultés qu’ont les adultes à répondre à leurs obligations en matière de gestion des forêts est « qu’ils ressemblent à des singes dans leur manière de consommer, c’est à dire qu’ils préfèrent avoir une banane tout de suite plutôt que d’en avoir six dans l’avenir ».  Rappelant que les forêts représentent aussi l’avenir des enfants du monde, Felix Finkbeiner a exhorté les délégations à « arrêter de faire de grands discours et à commencer à planter des arbres dans l’intérêt de toute l’humanité ». 


TABLE RONDE 1 SUR LE THÈME: «  LES FORÊTS AU SERVICE DES POPULATIONS »


La Table ronde 1, présidée par M. INGWALD GSCHWANDTL, de l’Autriche, a réuni une dizaine de ministres et une trentaine de hauts fonctionnaires qui ont notamment partagé avec les autres délégations les expériences nationales de leur pays, et exprimé l’engagement de leurs gouvernements respectifs envers la promotion d’une gestion durable des forêts au service des personnes.


L’animateur de la Table ronde 1, M. MOHAMED EL-ASHRY, Associé principal de recherche de la Fondation pour les Nations Unies et ancien Directeur général du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), a rappelé l’importance des forêts, notamment du fait qu’elles sont la source de nombreux biens et services utiles au bien-être humain, ainsi que l’origine de nombreuses coutumes et formes de spiritualité.  Il a expliqué en quoi les populations urbaines bénéficient des forêts, qui leur apportent des matériaux de base, de l’eau potable et une meilleure qualité de vie.


Dans la discussion qui a suivi, les intervenants ont énuméré les nombreux avantages que procurent les forêts pour les populations, allant de l’eau propre aux activités récréatives.  « Les forêts nous fournissent des biens de base, un environnement plus sain, et nous protègent des changements climatiques et permettent de réduire les risques de catastrophes naturelles », a observé le représentant des Philippines.  Elles permettent en outre de créer des emplois et de réduire les vulnérabilités sociales, a ajouté le représentant du Gabon.  Les participants ont parallèlement relevé les menaces qui se posent aux forêts et expliqué ce que font les gouvernements et autres acteurs pour les protéger et les gérer de façon durable.


Les intervenants ont ainsi mentionné les efforts menés aux plans national et régional dans ce domaine.  Le Ministre des ressources naturelles de la Thaïlande a indiqué, par exemple, que son pays travaille à l’extension des zones protégées en matière de biodiversité, et que la Thaïlande s’est associée en 2000 au Réseau des forêts modèles.  En ce qui concerne la Turquie, elle a pu augmenter de 6% sa couverture forestière au cours des 30 dernières années, a indiqué pour sa part le Ministre de l’environnement et de la foresterie de ce pays.  Nous rencontrons aussi des succès dans la lutte contre les feux de forêts, a-t-il dit.  Dans ce domaine, la Fédération de Russie a aussi une riche expérience, qu’elle partage avec d’autres pays, a assuré son représentant.


En Europe, continent qui abrite 25% des forêts mondiales, la gestion durable des forêts a été intégrée dans les lois et pratiques nationales et locales, a expliqué le Ministre de l’agriculture de la Norvège.  La Conférence ministérielle « Forest Europe », qui aura lieu en juin prochain à Oslo sera l’occasion pour les pays européens de se concentrer sur le rôle des forêts dans l’économie verte, a-t-il annoncé.


Le Cameroun a mené une importante réforme de son secteur forestier qui place l’homme au centre de toutes les préoccupations, a signalé le Ministre camerounais des forêts et de la faune, qui a notamment mentionné la mise en œuvre dans son pays d’un programme national de reboisement.  De même, la Ministre du tourisme, de l’environnement et des ressources naturelles de la Zambie a indiqué que son pays continue de replanter des arbres au rythme de 2 000 hectares par an.  Le Sénégal, pays à faible couverture forestière et qui connaît des sécheresses récurrentes, a défini une stratégie pour la conservation des ressources forestières et des espaces naturels, a indiqué son représentant qui a notamment parlé de la « grande muraille verte », une initiative du Nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD).


En cette Année internationale des forêts, les délégations ont exprimé le souhait que soient renforcées les actions en faveur de la protection et de la gestion durable des forêts.  À l’instar d’autres orateurs, le Ministre fédéral de l’agriculture, de la foresterie, de l’environnement et de la gestion de l’eau de l’Autriche a appelé le Forum à prendre des dispositions énergiques pour protéger et préserver les forêts.  Nous avons besoin d’engagements forts, a-t-il insisté.


Le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) doit jouer un rôle majeur en matière de coordination, et ce rôle doit être renforcé, a préconisé le Vice-Ministre de la foresterie de la Chine.  Plusieurs intervenants ont aussi souligné l’importance pour les pays de mettre en œuvre l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts.


Certains ont également appelé à multiplier les mécanismes de collaboration et de partenariat avec les pays en développement pour les aider, notamment sur les plans financiers et techniques, à mieux gérer leurs forêts.  Le représentant des États-Unis a donné l’exemple de son pays, qui travaille avec des partenaires en Afrique de l’Ouest, en vue de faire le lien entre les forêts et le bien-être des personnes, par le biais du programme STEWARD (Sustainable and Thriving Environment for West African Regional Development).  Pour sa part, a déclaré le représentant d’Israël, notre pays partage son expertise forestière avec plusieurs pays, comme le Rwanda.


Sont également intervenus à cette Table ronde les représentants des pays suivants: Croatie, Pérou, Ghana, Mongolie, Angola, Roumanie, Pologne, Maroc, Hongrie, Jamaïque, Lesotho, République centrafricaine, Inde, République tchèque, Mauritanie, Ukraine, Indonésie, Botswana, Équateur, Costa Rica, Érythrée et Afghanistan.


TABLE RONDE 2 SUR LE THÈME: «  FINANCEMENT POUR LES COMMUNAUTÉS TRIBUTAIRES DE LA FORÊT »


Cet après-midi, dans une déclaration liminaire, l’animatrice de cette Table ronde, Mme ANA MARIA SAMPAIO FERNANDEZ, Représentante permanente du Brésil auprès de l’Office des Nations Unies à Nairobi, a souhaité que les interventions des délégations mettent l’accent sur les moyens d’assurer la meilleure collaboration avec les populations locales, qui sont à la fois le moteur de la gestion durable des forêts et les groupes humains les plus pauvres.   


La douzaine de délégations qui sont intervenues au cours des échanges ont souligné l’importance de mettre en place des plans nationaux de gestion durable des forêts dans lesquels les communautés humaines vivant dans les zones forestières seraient impliquées.  Les délégations ont jugé indispensable l’avènement d’un fonds mondial des forêts basé sur des contributions volontaires et dont les ressources permettraient le renforcement des capacités des communautés locales.  Ce fonds est essentiel pour renforcer les capacités institutionnelles des communautés vivant en milieu forestier, afin qu’elles puissent avoir accès aux bénéfices de la gestion durable des forêts, ont souligné de nombreux intervenants.   


L’Administrateur général de la Société nationale des forêts du Soudan a souligné les initiatives lancées par son pays pour inverser la tendance à la déforestation, tandis que le Directeur général des eaux, des forêts de la chasse et de la pêche de la République centrafricaine a indiqué que cinq pays du bassin du Congo se sont engagés en partenariat avec l’Union européenne dans la mise en œuvre du processus FLEGT de l’Accord de partenariat volontaire.  Le représentant a indiqué que les revenus tirés de la pratique de la chasse sportive, à laquelle s’adonnent notamment les touristes, procurent chaque année 500 emplois dans son pays. 


Les interventions ont été l’occasion pour les délégations de mettre l’accent sur la nécessité d’établir un lien entre les forêts naturelles et les forêts plantées, non seulement aux fins de l’exploitation de ces dernières, mais aussi pour réduire les pressions qui s’exercent sur les forêts naturelles.  Il faut inclure la gestion des forêts dans les plans nationaux de développement, a-t-il également été souligné par plusieurs intervenants qui ont souhaité l’apport d’une aide internationale pour permettre aux pays en développement d’accéder aux opportunités que présente le développement des marchés forestiers.   


« Pour commencer, il est essentiel de clarifier les termes qui régissent les différents régimes fonciers » a, de son côté, estimé la représentante de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).  De son côté, l’animatrice a jugé tout aussi important la mise en place d’un mécanisme de répartition des tâches et des ressources qui garantisse aux communautés locales une indépendance et la possibilité de participer aux décisions relatives à la gestion des forêts dont dépend leur survie. 


La participation des communautés locales dans la définition des politiques forestières n’est pas suffisante pour sortir les membres de ces communautés de l’isolement, a relevé Mme Sampaio Fernandez avant d’estimer indispensable de développer les capacités locales pour améliorer les perspectives des populations qui sont tributaires des forêts pour leur survie en concevant des stratégies financières qui permettent de promouvoir une meilleure gestion des écosystèmes forestiers.   


Donnant lecture d’un message du Ministre de l’environnement de la République démocratique du Congo (RDC), le représentant de la RDC a indiqué que son pays -classé parmi les 10 plus grands pays forestiers du monde et les 5 pays à mégabiodiversité- était prêt, en partenariat avec la communauté internationale, à faire face à ses responsabilités en matière de gestion de ses 145 millions d’hectares de forêts.  Néanmoins, face à l’insuffisance des ressources mobilisables à travers les mécanismes de financement internationaux actuels, il a demandé la mise en place immédiate d’un fonds mondial volontaire pour les forêts de façon à ce que la mise en œuvre de l’Instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts soit effective d’ici à 2015.  


De son côté, la représentante des États-Unis a estimé qu’il était utile de démontrer l’utilité économique des forêts pour le développement, pour que les ministères et départements en charge des forêts obtiennent les financements qui leur sont nécessaires.  


Le représentant du Népal a regretté que, malgré les initiatives novatrices lancées par son pays en matière de reboisement et de protection de 23% de la superficie totale de son couvert forestier, les financements internationaux restent insuffisants pour permettre au Népal de tirer profit de toutes les opportunités que peut offrir une bonne gestion durable des forêts.  Répondant à ces interventions, Mme Sampaio Fernandez a mis l’accent sur l’importance de trouver les moyens de profiter de l’expérience du secteur privé en matière de gestion des forêts.


« La dimension spirituelle de la forêt devrait être prise en compte », a suggéré le représentant du Guatemala en soulignant la nécessité de créer des mécanismes financiers novateurs tenant compte des biens et des services culturels ou spirituels que rendent les forêts à différents niveaux.  Abondant dans ce sens, Mme Sampaio Fernandez a suggéré de recourir à l’expérience acquise par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour quantifier et mesurer la contribution immatérielle de la forêt au bien-être de l’humanité.


Sont intervenus au cours de ce Débat les représentants des pays suivants: Bolivie; Botswana; République centrafricaine, Colombie, République démocratique du Congo (RDC), Guatemala, Malaisie, Népal, Paraguay, Soudan, États-Unis et Zimbabwe.  A également pris la parole la représentante de l’UICN.  


Documentation


Projection d’extraits de films et de courts-métrages


-          Extrait du film « The Queen of Trees » (le roi des arbres), réalisé par Vicky Stone et Mark Deeble.  Ce film montre le rôle que joue, dans la nature, le « roi des arbres d’Afrique », le figuier sycomore.

-          court-métrage « Hope in a Changing Climate » (des raisons d’espérer face aux changements climatiques), réalisé par John Liu.  Ce documentaire montre qu’il est possible de remettre en état de grands écosystèmes qui ont été endommagés et d’améliorer les conditions de vie des personnes vivant dans la pauvreté.

-          Extrait du film « ClimbingRedwood Giants » (escalader les séquoias géants), réalisé par John Rubin et James Donald pour National Geographic Television.  Ce film retrace l’histoire du séquoia, un des plus grands et des plus vieux arbres qui existent sur terre.

-          Extrait du film « Kingdomof the Forest » (le royaume des forêts), réalisé par Jon Haft, qui se penche sur la faune des forêts des premiers temps de l’Europe.

-          Extrait du film « Man of the Soil » (l’homme de la terre), réalisé par Pierre Deschamps.  Ce film porte sur un homme qui cultive son jardin dans les terres intérieures luxuriantes de la Dominique, dans les Antilles.

-          Extrait du film « The Man Who Stopped the Desert » (l’homme qui arrêta le désert), réalisé par Mike Dodd.  C’est l’histoire d’un paysan africain illettré qui s’est transformé en pionnier de la lutte contre la désertification.

-          Court métrage « Forêt » de Yann Arthus-Bertrand, photographe, journaliste et écologiste français de grande renommée.

-          Extrait du film « Green », de Patrick Roussel, qui raconte l’histoire d’un orang-outan du même nom et parle du risque d’extinction de cette espèce de grand singe, causé par la déforestation.

-          Extrait du film « ConflictTiger » (tigre de conflit), de Sasha Snow, qui étudie les relations de plus en plus conflictuelles entre les tigres et les humains peuplant les forêts des zones de l’est de la Russie.

-          Extrait du film « Amazon Alive: Jungle of the mind » (Amazone vivante: la jungle de l’esprit), réalisé par Christian Baumeister, sur la beauté de la forêt tropicale amazonienne.

-          Extrait du film « The Ancient Forests » (les forêts d’autrefois), réalisé par Julien Temple, qui montre comment les habitants de forêts vivent la disparition de ces écosystèmes et de leurs anciens modes de vie.

-          Extrait du film « Switch Today » (changer aujourd’hui), réalisé par Arjun Rihan, qui raconte une histoire de papier toilette et d’arbres, le premier étant fabriqué à partir de la destruction des seconds.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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