ECOSOC: les élections, l’éducation et l’emploi, priorités de l’action internationale en Haïti
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Conseil économique et social
Session d’organisation de 2011
3e séance – matin
ECOSOC: LES ÉLECTIONS, L’ÉDUCATION ET L’EMPLOI, PRIORITÉS DE
L’ACTION INTERNATIONALE EN HAÏTI
Le bon déroulement du second tour de l’élection présidentielle, l’élargissement de l’accès à l’éducation et la création d’emplois ont été identifiés aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) comme les trois priorités de la réponse internationale en Haïti. L’ECOSOC s’est penché ce matin, sur la situation dans ce pays, un peu plus d’un an après le séisme du 12 janvier qui a fait plus de 200 000 morts, 300 000 blessés et d’un million de sans-abri. Le tremblement de terre a détruit la plupart des infrastructures de Port-au-Prince, la capitale.
Les délégations ont ainsi entendu, dans le cadre de la session d’organisation du Conseil, les exposés du Président du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti et Représentant permanent du Canada, John McNee, et du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en Haïti, Nigel Fisher. Réagissant à ces interventions, le représentant haïtien s’est félicité de ce que « les choses bougent sur le terrain ». « En un sens, nous voilà condamnés à réussir ensemble », a-t-il encore dit, estimant possible de se rapprocher de la réalisation de certains Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.
L’ECOSOC a adopté à l’unanimité une décision* par laquelle il nomme au Groupe consultatif ad hoc sur Haïti, les Bahamas et les États-Unis.
Le Président du Groupe consultatif a salué l’élargissement du mandat de son Groupe - « compte tenu des nombreux défis qui se dressent sur la voie de la reconstruction ». Par une résolution pertinente, le Conseil avait chargé le Groupe de formuler des conseils sur la stratégie à long terme d’Haïti en vue de promouvoir le relèvement en accordant une attention particulière à la nécessité d’assurer la cohérence et la continuité de l’appui international.
Après avoir évoqué les activités menées par le Groupe depuis juillet dernier et noté que l’éducation et la création d’emplois sont désormais les priorités en ce qui concerne les 800 000 personnes déplacées vivant toujours dans des camps, John McNee s’est expliqué sur la « lenteur supposée des phases de transition et de relèvement ». La Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) a déjà approuvé des projets à hauteur de 3 milliards, adopté le Cadre stratégique intégré de l’ONU pour le pays qui remplace son Plan-cadre pour l’aide au développement. Concernant l’avenir proche, M. McNee a appelé tous les candidats encore en lice dans l’élection présidentielle « à garantir l’intégrité du processus et à forger un consensus national pour la reconstruction du pays.
Nigel Fisher, qui intervenait par visioconférence depuis Haïti, a appuyé ces propos en notant que cette séance coïncidait avec le lancement de la campagne des élections du 20 mars « dont les résultats, qui devraient être connus le 16 avril, conduiront à la nomination du nouveau président et d’une nouvelle administration au mois de mai ».
M. Fisher a assuré que, pour le second tour de scrutin, il n’y aurait pas besoin de forces de sécurité supplémentaires et que le décompte final des voix aurait lieu « de manière contrôlée » à Port-au-Prince. Concernant le financement de cette deuxième partie de l’élection présidentielle, il a indiqué que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’était déclaré prêt à offrir un préfinancement en vue de combler « immédiatement » un trou de 2,5 millions de dollars.
M. Fisher, qui est aussi Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti, a mis l’accent sur le fait qu’un an après le séisme, « les besoins sont moins criants: plus de 30 000 abris de transition ont été dressés, les Haïtiens ont accès à l’eau potable et les enfants sont de retour à l’école ».
Il a souligné que ces succès avaient été enregistrés en dépit des dégâts causés par l’ouragan Tomas et l’épidémie de choléra, « qui entraîne de moins en moins de décès depuis l’apparition de la maladie en octobre dernier ». Il a confirmé le chiffre de 4 000 morts dus à cette épidémie « n’ayant rien à voir avec le tremblement de terre ».
Nigel Fisher a aussi répondu aux médias qui accusent l’ONU de ne pas aller assez vite. En l’espace d’un an, a-t-il expliqué, les efforts ont permis de déblayer le quart des trois millions de mètres cubes de débris provoqués par le séisme, « soit l’équivalent du World Trade Center, dont le nettoyage a pris des années ». S’il a reconnu que les Nations Unies et la communauté internationale auraient dû mieux communiquer sur leurs actions, M. Fisher a toutefois confié que, depuis les commémorations du premier anniversaire de la catastrophe, « le ton a changé dans les médias comme dans la rue ».
Il a souligné, après M. McNee, que « l’emploi est la clef du développement et de la stabilité à long terme en Haïti ». « Pour cela, il faut renforcer l’état de droit », a-t-il ajouté avant d’évoquer l’avenir de la Commission intérimaire, dont le mandat expire en octobre prochain. « Le Gouvernement souhaite transférer son rôle à une institution haïtienne en vue de renforcer les ministères techniques », a-t-il fait observer.
La prochaine séance plénière de l’ECOSOC aura lieu demain, vendredi 18 février, à 15 heures.
*E/2011/L.2
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