Conférence sur les pays les moins avancés: débat thématique sur « le développement humain et social, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes »
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CONFÉRENCE SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS: DÉBAT THÉMATIQUE SUR « LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN ET SOCIAL, L’ÉGALITÉ DES SEXES ET L’AUTONOMISATION DES FEMMES »
(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)
TURQUIE, 12 mai – Coprésidé ce matin par le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et des réformes institutionnelles de la Belgique, M. Steven Vanackere, et par le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, M. Peter Shanel Agovaka, le sixième et dernier débat thématique organisé dans le cadre des travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA a entendu des exposés liminaires deM. Gervais Rufyikiri, Vice-Président du Burundi; et de Mme Selma Aliye Kavaf, Ministre de la condition de la femme et des affaires familiales de la Turquie.
Sont également intervenus comme panélistes invités Mme Michelle Bachelet, Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes); M. Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP); Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO; M. William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM); M. Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA); Mme Patricia Francis, Directrice générale du Centre du commerce international; et Mme Thida Khus, Directrice exécutive de « SILAKA Interactive ».
Les intervenants ont mis l’accent sur l’importance de promouvoir l’éducation pour parvenir à l’égalité entre les sexes. Ils ont aussi souligné que l’accès des femmes au marché du travail était un préalable incontournable pour réaliser leur autonomisation. À cet égard, la plupart des orateurs ont exprimé leur soutien à la promotion de politiques de discrimination positive et à la prise de mesures législatives qui seraient effectivement appliquées pour faciliter les changements nécessaires au sein de la société et dans les comportements. Intégrer les femmes et leurs spécificités dans toutes les politiques de développement est aussi le meilleur moyen de promouvoir la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, ont préconisé les intervenants à la table ronde.
« Investir en faveur des femmes vivant dans les zones rurales des PMA -où un tiers de la population souffre de malnutrition- permettrait à ces États de parvenir à une croissance économique exponentielle », a insisté Mme Michelle Bachelet, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, qui a estimé que l’autonomisation des femmes est le meilleur moyen de réduire la malnutrition et de promouvoir le développement social dans les pays pauvres. Elle a aussi précisé que les femmes des PMA consacrent en moyenne 90% de leur salaire à l’amélioration du bien-être de la famille contre 40% pour les hommes. Illustrant l’impact positif de l’éducation, elle a dit que l’augmentation du taux de scolarisation des femmes –qui est passé de 44% à plus de 50% entre 1999 et 2010 dans les PMA- a permis de faire reculer la pratique des mariages forcés, les grossesses précoces et la prolifération du VIH/sida.
« Il est essentiel d’augmenter la proportion de femmes sur le marché du travail pour garantir leur autonomisation », a dit la Ministre turque pour les femmes et les affaires familiales en présentant les mesures d’incitation prises par la Turquie visant à faire passer, de 24 à 35%, entre 2010 et 2023, le pourcentage de femmes sur le marché du travail. Mme Selma Aliye Kavaf a jugé déterminante l’application effective d’une législation garantissant l’égalité entre hommes et femmes pour que la société assimile la nécessité de réaliser cette notion d’égalité entre les sexes, notamment dans l’éducation et l’emploi. Toujours dans le domaine de la législation, M. Gervais Rufyikiri, le Deuxième Vice-Président du Burundi, a cité l’adoption, dans son pays, d’un nouveau Code pénal qui prévoit des sanctions sévères contre les auteurs de violences à caractère sexiste.
« Tant que les filles souffriront d’inégalités, nos appels à la paix et à la sécurité internationales et au développement durable resteront vains », a déclaré la Ministre de la condition féminine du Bangladesh, en rappelant que l’autonomisation des femmes est un outil économique « intelligent ». Mme Shireen Sharmin Chowdhury a, à cet égard, jugé essentielle l’instauration de mesures positives d’incitation à la parité, en rappelant que l’égalité entre les sexes n’est pas seulement un objectif, mais une condition préalable pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le développement durable.
« C’est notamment grâce à l’éducation et à la scolarisation des filles que le taux de natalité mondiale a baissé de 50% au cours des 50 dernières années », a dit M. Babatunde Osotiemehin, le Directeur exécutif duFNUAP, qui a exhorté les gouvernements à procéder à des investissements en faveur des filles et des femmes pour promouvoir la croissance et la prospérité. Notant que 360 000 femmes et 4 millions de bébés mourraient chaque année au cours, ou des suites d’accouchements, il a dit qu’il était essentiel d’investir dans la planification familiale à laquelle 250 millions de femmes n’ont toujours pas accès.
La Directrice générale de l’UNESCO a mis l’accent sur l’importance de l’alphabétisation des femmes et leur accès à la culture, à la science et à la technologie pour lutter contre la pauvreté, diminuer le taux de natalité et promouvoir la croissance économique. Mme Irina Bukova a également présenté les initiatives lancées par l’UNESCO en matière de formation dans les PMA, notamment dans le domaine de la gestion durable et de l’accès à l’eau et à l’assainissement, ce qui est essentiel pour les femmes et les filles.
« Sans une éducation des filles, il n’y aura pas de progrès », a prévenu leDirecteur général de l’OIM, en estimant que les « femmes détiennent la clef du développement économique et social ». Soulignant l’importance des fonds envoyés par les travailleurs migrants –dont le total mondial est équivalent au PIB de l’Australie– M. William L. Swing a estimé que les femmes migrantes « envoient plus d’argent à la maison que les hommes ».
Si le Directeur exécutif adjoint d’ONUSIDA a jugé déterminant de lutter contre la violence sexiste –dont souffrent 150 millions de femmes dans le monde, selon les informations disponibles– qui augmente le risque de transmission du VIH, la Directrice générale du Centre du commerce international a, quant à elle, dit l’importance qu’il y a de lancer des mesures d’incitation visant à augmenter les revenus des femmes par le biais d’activités commerciales. Enfin, Mme Thida Khus, la Directrice exécutive de la société « SILAKA Interactive », a mis l’accent sur le renforcement des capacités des femmes et la promotion de leur participation à la vie politique, avant d’exhorter les organismes des Nations Unies et leurs partenaires d’éviter de créer des institutions parallèles à celles qui existent déjà au niveau local en matière de promotion de la femme.
Au cours de l’échange qui a suivi, sont intervenus le Premier Ministre du Lesotho, le Ministre des affaires étrangères de la Lituanie et les représentants du Togo et du Niger. Les représentants des ONG « Fondation un ordinateur portable par enfant », « New Future Fundation » et « Réseau de la diaspora de l’Afrique de l’Est », ont également fait des commentaires. Ce dernier a jugé qu’il serait utile de prendre des mesures qui permettraient de faciliter les investissements des travailleurs émigrés dans leur pays d’origine.
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