Conférence PMA IV: débat thématique sur la mobilisation des ressources pour le développement des pays les moins avancés et le partenariat mondial
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CONFÉRENCE PMA IV: DÉBAT THÉMATIQUE SUR LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PAYS LES MOINS AVANCÉS ET LE PARTENARIAT MONDIAL
(Reçu d’un fonctionnaire de l’information)
TURQUIE, 10 mai – « La mobilisation des ressources pour le développement des pays les moins avancés et le partenariat mondial » était ce matin le thème de la première table ronde tenue ce jour dans le cadre des travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV). Ce débat interactif de haut niveau était coprésidé par le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, M. Unpendra Yadav, et la Vice-Ministre du développement international de la Norvège, Mme Ingrid Fiskaa, qui, respectivement, représentaient les PMA et les donateurs internationaux.
Les principaux intervenants à cette table ronde étaient M. Meles Zenawi, Premier Ministre de l’Éthiopie; M. Kabiné Komara, ancien Premier Ministre de la Guinée; M. Andris Piebalgs, Commissaire au développement de l’Union européenne; M. Anthony Lake, Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF); Mme Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice générale de la Banque mondiale; M. Hugh Bredenkamp, Directeur adjoint du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du Fonds monétaire international (FMI); M. Jon Lomøy, Directeur de la Direction de la coopération pour le développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE); Mme Carola Donner-Reichle, Conseillère principale auprès de la Banque asiatique de développement; et M. Ohashi Masaaki, Président du Centre japonais des ONG pour la coopération internationale.
Le Premier Ministre de l’Éthiopie, dont le pays fait partie des 33 PMA du continent africain, a reconnu la nécessité pour les nations concernées d’élargir leur assiette fiscale, à partir de laquelle ils peuvent mobiliser des ressources financières qui sont complémentaires de celles reçues à travers l’aide publique au développement (APD). Sur cette question, la représentante de la Gambie a annoncé par exemple que son pays s’apprêtait, à cette fin, à établir une taxe sur la valeur ajoutée.
Ni la mobilisation de ressources nationales, ni l’aide publique au développement et le soutien des bailleurs de fonds ne suffiront à garantir le redressement économique des PMA, a tenu à souligner M. Meles Zenawi, estimant que le retour de l’investissement étranger direct constitue la clef de l’émancipation économique des PMA, si ceux-ci font preuve de la volonté politique nécessaire.
Si le manque de capacités productives est souvent identifié comme un handicap majeur pour les PMA, qui sont trop souvent dépendants d’un secteur agricole aux performances insuffisantes, le véritable problème, pour l’ancien Premier Ministre de la Guinée, M. Kabiné Komara, réside d’abord dans le déficit dont souffrent les PMA en matière de bonne gouvernance. « La bonne gouvernance est essentielle, non seulement pour la prise de décisions rationnelles et motivées, mais aussi pour la mise en œuvre efficace des politiques et programmes de développement et pour une utilisation judicieuse des ressources publiques », a-t-il rappelé. Le Commissaire au développement de l’Union européenne, M. Andris Piebalgs, a appuyé le point de vue de M. Komara concernant l’importance qu’il y a d’assurer dans les PMA une redistribution équitable des richesses.
Pour relever les défis posés par la faiblesse des capacités productives des pays les moins avancés, par l’exigence d’assurer une diversification de leurs économies et de lutter contre les changements climatiques, les PMA n’ont pas seulement besoin de cultiver la bonne gouvernance, mais aussi de nouer des partenariats, qui peuvent se décliner sous les formes les plus diverses, a poursuivi l’ancien Premier Ministre guinéen. Les partenariats entre acteurs d’un même pays; l’intégration sous-régionale, les partenariats internationaux public-privé; la coopération Sud-Sud; l’aide publique au développement et l’investissement direct étranger; les projets menés en coopération avec les institutions financières internationales; et enfin la mise en valeur des ressources naturelles sont des pistes clefs à emprunter par les PMA. Ce dernier aspect est tout particulièrement pertinent pour les pays d’Afrique, qui regorgent de ressources naturelles, mais où l’exploitation des minerais ou des hydrocarbures n’est pas toujours mise au service du développement, a fait observer M. Komara.
Mais comment établir les partenariats dont ont désespérément besoin les PMA, dans un contexte marqué par une raréfaction des ressources au niveau international? M. Ohashi Masaaki, Président du Centre japonais des ONG pour la coopération internationale, a plaidé en faveur d’une augmentation de l’aide publique au développement versée par son pays, dont le niveau demeure, selon lui, insuffisant, et ceci, même avant que le Japon ne soit frappé par le tsunami du 11 mars dernier.
Le Directeur de la Direction de la coopération pour le développement de l’OCDE, M. Jon Lomøy, a, quant à lui, mis l’accent aussi bien sur le principe de l’efficacité de l’aide que sur celui de son augmentation. Il a proposé par exemple aux pays d’investir dans le renforcement des infrastructures ou dans les campagnes d’immunisation, qui sont des domaines porteurs d’avenir.
Il serait ainsi possible de sauver des millions de vies chaque année dans les PMA en s’investissant en priorité auprès des enfants et des communautés les plus désavantagées, a fait observer le Directeur exécutif de l’UNICEF. Une telle approche permettrait également de s’attaquer aux disparités grandissantes qui accompagnent les progrès effectués dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a assuré M. Anthony Lake.
Au cours d’un bref échange interactif, le représentant de la France a plaidé en faveur de la mise en place de mécanismes de financement innovants, qu’il a jugé techniquement faisable. cela ne tient désormais qu’à la volonté politique des États, a-t-il fait remarquer. Il est ainsi revenu sur le principe de la création de la taxe sur les transactions financières, qui permettrait de fournir des ressources stables et prévisibles au financement du développement des PMA, et serait un complément non négligeable de l’aide traditionnelle.
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