Haïti: le Représentant spécial du Secrétaire général décrit devant le Conseil de sécurité une situation « calme mais fragile »
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6618e séance – matin
HAÏTI: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCRIT DEVANT LE CONSEIL
DE SÉCURITÉ UNE SITUATION « CALME MAIS FRAGILE »
Le Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), M. Mariano Fernández, a affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que la situation dans le pays demeurait « calme mais fragile », nécessitant ainsi la poursuite de l’« indispensable appui » dont a besoin Haïti la part de la communauté internationale.
Haïti se trouve à une « croisée des chemins », a déclaré M. Fernández, qui présentait au Conseil le rapport du Secrétaire général sur la Mission. « Des reculs pourraient provoquer une nouvelle crise », a-t-il prévenu.
Dans son rapport, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an, jusqu’au 15 octobre 2012, le mandat de la MINUSTAH, compte tenu du retrait partiel proposé des renforts envoyés à la Mission après le séisme qui a frappé Haïti au début de l’année.
« Avec leur réduction, écrit-il, la Mission fera porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État, ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions de l’État haïtien. »
Au cours de son exposé, le Représentant spécial a expliqué que, pour la première fois dans son histoire, Haïti avait connu une passation pacifique des pouvoirs entre un président démocratiquement élu et un autre issu de l’opposition. M. Fernández a néanmoins souligné que l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement, qui pose un obstacle à la nomination d’un premier ministre, risquait de saper les progrès politiques accomplis et d’aggraver l’état de la sécurité, ainsi que de constituer un obstacle majeur à l’accomplissement des tâches dont est chargée la MINUSTAH.
Le Représentant spécial a également indiqué que le pays continuait de faire face à d’importantes difficultés sur le plan humanitaire et qu’un grand nombre de personnes déplacées dépendent toujours de l’aide qui leur est fournie pour survivre. En juin 2011, a-t-il précisé, environ 634 000 personnes déplacées vivaient dans 1 001 sites d’hébergement.
M. Fernández a par ailleurs fait le point des activités de la MINUSTAH au cours de la période à l’examen, abordant notamment les domaines de l’appui aux élections et au processus politique, l’appui aux institutions publiques, les affaires militaires et de police, la protection des groupes vulnérables, la lutte contre la violence militaire, le renforcement des capacités en matière d’état de droit, la justice, le système pénitentiaire, ou encore, les droits de l’homme.
Les délégations qui ont pris part au débat ont appuyé les recommandations du Secrétaire général en faveur d’un renouvellement du mandat de la MINUSTAH et d’un retrait partiel de ses renforts militaires et policiers consécutifs au séisme.
Le représentant d’Haïti a estimé qu’un retrait brutal de la MINUSTAH serait contreproductif et créerait un « vide incalculable, surtout que les conditions propices à l’investissement massif et au développement durable ne sont pas encore totalement réunies ». « S’agissant du maintien de la paix, il faut adapter la présence des Nations Unies en Haïti en fonction des besoins existant sur le terrain », a jugé son homologue du Canada.
La délégation du Brésil a appuyé pour sa part le renouvellement du mandat de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti en estimant que la création d’emplois demeurait la question la plus urgente. La représentante du Brésil a souhaité une vision plus stratégique des efforts de reconstruction et une mise en œuvre plus expéditive des projets approuvés.
De même, les délégués, s’ils se sont réjouis de la passation pacifique des pouvoirs qui a eu lieu à l’issue de l’élection présidentielle, ont appelé les autorités politiques du pays à faire tout ce qui en leur pouvoir pour sortir Haïti de l’impasse actuelle liée à l’absence de premier ministre et de gouvernement. « La communauté internationale a besoin de stabilité politique et d’un gouvernement en place en Haïti pour poursuivre son effort en faveur de la stabilisation et de la démocratie », a ainsi observé le représentant de la France.
Au nom du Groupe des Amis d’Haïti, l’Uruguay a jugé indispensable de promouvoir l’état de droit, de renforcer les institutions haïtiennes, et de réaffirmer la responsabilité qu’a la MINUSTAH d’appuyer l’État haïtien dans les domaines du droit, de la bonne gouvernance, de l’extension de l’autorité de l’État et de la protection des droits de l’homme, conformément à son mandat.
À titre national, le représentant de l’Uruguay a exprimé la « honte profonde » ressentie par son gouvernement et son peuple à l’égard de la mauvaise conduite et des abus sexuels dont se seraient rendus coupables cinq membres du contingent uruguayen à Port-Salut.
LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI
Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti ( S/2001/540 )
Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, rend compte, dans ce rapport, des principaux événements survenus entre le 24 mars 2011, date de la parution de son rapport précédent sur Haïti (S/2011/183), et le 31 août 2011, tout en décrivant les activités de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an, jusqu’au 15 octobre 2012, le mandat de la MINUSTAH, compte tenu du retrait partiel proposé des renforts envoyés à la Mission après le séisme. Avec leur réduction, la Mission fera porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions d’État, écrit-il.
Depuis le tragique séisme du 12 janvier 2010, Haïti a fait d’énormes progrès, constate le Secrétaire général. Haïti a connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre appartenant à l’opposition, souligne-t-il, précisant qu’à l’issue de sa victoire au second tour de l’élection présidentielle qui a eu lieu le 20 mars 2011, M. Michel Joseph Martelly a prêté serment en tant que successeur de René Préval le 14 mai 2011.
M. Ban dit cependant qu’il s’inquiète encore de ce que la formation du gouvernement marque le pas et de ce que les pouvoirs exécutif et législatif ne s’entendent pas. Il est regrettable aussi, souligne-t-il, que l’on ne sache pas où en est le processus de réforme constitutionnelle.
Selon le Secrétaire général, pour que la MINUSTAH soit la dernière mission de maintien de la paix déployée en Haïti, il faudra que les autorités du pays assument de plus en plus la responsabilité de sa stabilité. Cela suppose une présence plus forte de l’État dans tout le pays, que ce soit la Police nationale, la magistrature et l’administration. Cela implique aussi la progression de l’éducation, des prestations de services essentiels, du logement, et de la protection de ceux qui restent déplacés depuis le séisme. Cela veut dire aussi la mise en place d’un conseil électoral crédible et permanent et la prise de mesures pour réduire la dépendance d’Haïti envers l’appui international pour la tenue d’élections libres et justes.
Dans ce contexte, ajoute le Secrétaire général, les préparatifs des élections législatives et locales prochaines devraient commencer sans tarder. Le Gouvernement, la MINUSTAH, et les autres parties électorales prenantes devraient convenir du rôle revenant à la communauté internationale pour aider à la tenue d’élections dans les années qui viennent et recenser les jalons menant Haïti à l’autonomie en matière électorale.
Déclarations
M. MARIANO FERNÁNDEZ, Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a présenté le rapport du Secrétaire général, soulignant d’emblée que le pays avait, depuis le tragique séisme du 12 janvier 2010, fait d’énormes progrès. Pour la première fois dans son histoire, Haïti a connu une passation pacifique des pouvoirs entre un président démocratiquement élu et un autre issu de l’opposition, a noté M. Fernández. Il a félicité le peuple haïtien pour ce progrès remarquable.
Le Représentant spécial a néanmoins fait état de la paralysie politique qui règne dans le pays. Les premiers mois du mandat de M. Michel Joseph Martelly, le nouveau Président d’Haïti, ont été marqués par deux tentatives infructueuses pour nommer un premier ministre et par l’enlisement de la réforme constitutionnelle. L’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement risque de saper les progrès politiques accomplis et d’aggraver l’état de la sécurité, ainsi que de constituer un obstacle majeur à l’accomplissement des tâches dont est chargée la MINUSTAH, a prévenu M. Fernández.
M. Fernández est également revenu sur la controverse soulevée en mai au sujet des amendements constitutionnels présentés par le Président René Préval durant son dernier mandat. Les allégations au sujet des différences qui existeraient entre le texte publié de la Constitution modifiée et les amendements votés au Parlement ont conduit à des débats houleux sur leur légalité. Le 13 juin, le Président Martelly a annulé le décret publié par l’ancien Président Préval qui promulguait les amendements et a annoncé que la Constitution de 1987 restait en vigueur. À ce jour, aucune décision n’a été prise en ce qui concerne le sort de ces amendements.
Par ailleurs, le Représentant spécial a indiqué que la situation humanitaire demeurait préoccupante. Haïti continue de faire face à d’importantes difficultés sur le plan humanitaire et un grand nombre de personnes déplacées dépendent toujours de l’aide fournie pour survivre. En juin 2011, a-t-il dit, environ 634 000 personnes déplacées vivaient dans 1 001 sites d’hébergement.
Malgré la reprise du choléra, les taux de mortalité ont diminué régulièrement dans tous les départements, passant de 5,62% depuis le début de l’épidémie à 1,4% en août 2011. Les activités de relèvement et de reconstruction progressent, bien que lentement. Au 23 juin, les donateurs internationaux du secteur public avaient décaissé 37,8% (soit 1,74 milliard de dollars) des contributions promises pour soutenir les efforts de relèvement après le tremblement de terre durant la période 2010-2011. M. Fernández a ainsi lancé un appel aux bailleurs de fonds pour qu’ils honorent leurs promesses.
La situation en matière de sécurité est, elle, calme et fragile, a poursuivi le Représentant spécial. Des troubles civils ont éclaté sporadiquement dans tout le pays à la suite du processus électoral. La sécurité pourrait néanmoins se détériorer en cas d’impossibilité de sortir rapidement de l’impasse politique actuelle au moyen d’un accord politique fondamental.
M. Fernández a ensuite fait le point des activités de la MINUSTAH au cours de la période à l’examen, abordant notamment les domaines de l’appui aux élections et au processus politique, l’appui aux institutions publiques, les affaires militaires et de police, la protection des groupes vulnérables, la lutte contre la violence militaire, le renforcement des capacités en matière d’état de droit, la justice, le système pénitentiaire, ou encore, les droits de l’homme.
Concernant le retrait des renforts consécutifs au séisme, M. Fernández a rappelé la recommandation du Secrétaire général au Conseil de sécurité d’envisager de réduire de 1 600 personnes les effectifs militaires autorisés pour la MINUSTAH en retirant deux bataillons d’infanterie des zones à risque minimum et de remanier d’autres unités militaires sans compromettre les moyens primordiaux. Le Secrétaire général recommande de même de réduire d’environ 1 150 agents de police constituée les effectifs de police autorisés pour la MINUSTAH. Ceci devrait porter les effectifs militaires à 7 500 éléments, et ceux des fonctionnaires de police à 2 300.
En matière de paix, de sécurité et de développement, la MINUSTAH et l’équipe de pays des Nations Unies ont accru leurs efforts pour mettre au point et exécuter des programmes communs. L’équipe a recensé et présenté des propositions pour quatre autres projets à la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti. Ainsi, a-t-il dit, sur les 18 propositions de projet présentées depuis juin 2010, 8 ont reçu un financement du Fonds pour le relèvement d’Haïti et des ressources de donateurs bilatéraux ont été trouvées pour trois autres. De plus, l’équipe de pays des Nations Unies a progressé pour améliorer l’efficacité de l’aide.
Pour renforcer la capacité de ses institutions garantes de l’état de droit et de la sécurité, Haïti aura besoin de l’appui constant de la MINUSTAH et des donateurs internationaux. L’engagement constant de la communauté internationale et l’investissement accru dans le développement, notamment par l’augmentation des ressources fournies à l’équipe de pays des Nations Unies, seront aussi d’une grande importance pour que toute réduction future de la MINUSTAH ne crée pas un vide, a indiqué M. Fernández.
Le Représentant spécial a admis que la situation dans le pays demeurait fragile et que des reculs pourraient provoquer une nouvelle crise. Haïti et la MINUSTAH se trouvent à une croisée des chemins, a-t-il conclu, estimant que la communauté internationale pouvait être fière de la solidarité dont elle a fait preuve avec le pays. M. Fernández a mis l’accent sur l’indispensable appui à Haïti du Conseil de sécurité et de la communauté internationale dans son ensemble.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée qu’Haïti a connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre venant de l’opposition. Si la situation humanitaire a connu des améliorations considérables, comme en témoigne la baisse significative du nombre de personnes vivant sous des tentes, un engagement international fort est toujours nécessaire pour nous permettre de répondre à tous les besoins humanitaires, de nous préparer aux catastrophes naturelles ou encore de prévenir tout risque d’épidémie de choléra, a indiqué Mme Ribeiro Viotti.
La représentante du Brésil a également appuyé le renouvellement du mandat de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti en estimant que la création d’emplois demeurait la question la plus urgente. Elle a souhaité une vision plus stratégique des efforts de reconstruction et une mise en œuvre plus expéditive des projets approuvés. Elle a salué la mise en place par le Président Martelly d’un Conseil consultatif pour le développement économique et les investissements, en espérant que cette initiative contribuera à renforcer la coordination de la coopération internationale afin de tirer parti du potentiel économique d’Haïti, et de son attractivité en matière d’investissement. Elle a mis l’accent sur les questions d’énergie et d’infrastructure, en jugeant que la construction de la centrale hydroélectrique d’Artibonite 4C était un projet crucial pour promouvoir l’activité économique et la création d’emplois. Mme Ribeiro Viotti a mis l’accent sur des initiatives particulières de la MINUSTAH en citant l’opération « Phoenix », conduite en juillet dans des zones défavorisées de Port-au-Prince pour démanteler des gangs et des groupes criminels, qui sont nombreux, et l’installation au mois d’août de 208 pôles d’éclairage public à Cité Soleil qui, outre leur impact économique, contribueront à l’amélioration de la sécurité, notamment celle des femmes.
M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a salué le succès du récent processus démocratique mené en Haïti en y appelant à la formation d’une union nationale pour la mise en œuvre du développement économique et social du pays. Dans le domaine des défis à relever, il a mis l’accent sur celui de la sécurité en insistant que la consolidation de la paix exigeait l’aide de la MINUSTAH à Haïti. « Si le Secrétaire général estime qu’il existe des conditions pour commencer à réduire les effectifs de la Mission au niveau antérieur au tremblement de terre, nous devons réfléchir aux moyens de gagner en efficacité, notamment en matière de reconstruction », a dit M. Osorio.
Notant que 125 demandes de projet de génie civil à l’appui du relèvement et de la reconstruction ont été reçues depuis le 1er avril, il a jugé essentiel de continuer à apporter une contribution à l’État haïtien pour qu’il soit en mesure de mener tous ces projets aussi vite que possible. Il a évoqué l’appui de la Colombie dans la formation de la Police nationale haïtienne et notamment dans la lutte contre le trafic de drogues. Il a indiqué que sa délégation s’associait à la position exprimée par le Conseil de sécurité au mois d’avril, selon laquelle le retour à la sécurité devait être associé à un véritable développement économique et social. Il a insisté sur l’importance de la coordination conjointe entre Haïti, les Nations Unies et la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti. Il est nécessaire de maintenir vivant le message de solidarité de la communauté internationale avec Haïti, a ajouté le représentant de la Colombie.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a déclaré que l’antagonisme entre les différents partis politiques haïtiens risquait de remettre en cause les succès démocratiques récents et le retour à la stabilité. Nous sommes toujours préoccupés par les niveaux de criminalité élevés que connait Haïti, a-t-il ajouté, en souhaitant que les efforts de la Police nationale soient élargis à toutes les régions. Il a noté que la criminalité a baissé partout où la Police nationale haïtienne a mené, en collaboration avec la MINUSTAH, des opérations contre la criminalité. Il a jugé important que la communauté internationale continue d’appuyer les efforts d’Haïti pour lui permettre de réussir son relèvement. Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la Mission.
M. MARTIN BRIENS (France) s’est félicité de la transition pacifique et historique qui a eu lieu en Haïti entre deux présidents démocratiquement élus. Il a appelé les autorités de ce pays à faire preuve de responsabilité et permettre la formation d’un gouvernement. La communauté internationale a besoin de stabilité politique et d’un gouvernement en place en Haïti pour poursuivre son effort en faveur de la stabilisation et de la démocratie, a déclaré M. Briens. Outre sa participation à la MINUSTAH, l’apport de la France se monte à plus de 326 millions d’euros pour la période 2010/2011.
« Nous allons poursuivre cet effort, non pas pour garder ce pays sous perfusion indéfiniment mais dans l’objectif de renforcer les capacités de l’État et du peuple haïtien », a dit M. Briens. S’agissant de la MINUSTAH, le représentant de la France a souligné que les circonstances avaient évolué. « Nous pouvons aujourd’hui réduire le nombre de personnels militaires et civils sans mettre en péril ni la capacité de la Mission à remplir son mandat, ni la stabilité du pays », a-t-il estimé.
M. KIO S. AMIEYEOFORI (Nigéria) a affirmé que le Gouvernement haïtien devait renforcer ses efforts de relèvement de la société haïtienne. L’appui du peuple haïtien demeure essentiel à cet égard. La voie qui mène à la paix, à la stabilité, à la sécurité et au développement passe par la fin de l’instabilité, et donc par la nomination d’un premier ministre. Répondre aux recommandations du Secrétaire général fera beaucoup pour ramener la paix et la sécurité dans le pays, a dit le représentant. Il a estimé que la situation humanitaire avait enregistré des progrès, bien qu’il reste beaucoup à faire pour retrouver la situation que connaissait le pays avant le séisme. La communauté internationale ne doit oublier Haïti, a-t-il dit. Les efforts bilatéraux et multilatéraux doivent être poursuivis, et les bailleurs de fonds doivent honorer leurs engagements et répondre aux appels consolidés de 2011, a-t-il ajouté. Il a enfin soutenu la recommandation du Secrétaire général en faveur d’un renouvellement du mandat de la MINUSTAH.
M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité qu’Haïti ait connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre, issue de l’opposition. Néanmoins, il s’est dit préoccupé de l’impasse politique qui s’est créée entre le Président et le Parlement et qui risque de saper les progrès politiques accomplis en Haïti, d’aggraver l’état de la sécurité, et de menacer la stabilité. Il a appelé les parties à parvenir un compromis politique pour sortir de l’impasse et à s’entendre sur un moyen concret pouvant leur permettre de faire des avancées par rapport à la situation actuelle. M. Barbalić s’est dit préoccupé par les tendances criminelles qui ont vu le jour en Haïti après le tremblement de terre, dont des enlèvements et des actes de violences sexistes. Il a demande au Gouvernement haïtien de prévenir ces violences et de s’assurer que ceux qui en sont responsables soient traduits en justice. Tout en saluant le renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne, il a jugé essentiel d’appuyer encore plus sa formation. Il a rappelé que 630 000 personnes déplacées vivaient encore dans des camps à travers le pays. Il a exprimé de l’inquiétude face à la résurgence du choléra, bien que le taux de mortalité baisse régulièrement, et a lancé un appel pour que des progrès soient faits dans le domaine des infrastructures d’eau et d’assainissement. Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de prolonger pour un an le mandat de la MINUSTAH.
M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a salué la transition démocratique qui a eu lieu en Haïti. Il a espéré que l’impasse politique actuelle sera très vite surmontée afin que le pays puisse se consacrer à la réalisation de ses priorités. Les efforts menés par les autorités d’Haïti sont louables, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires dans le domaine du renforcement de l’état de droit, a-t-il estimé. Il est important que la communauté internationale continue d’apporter sa solidarité à l’égard du peuple d’Haïti, la MINUSTAH devant jouer un rôle central dans ce contexte, a dit M. Moraes Cabral. Le représentant a enfin exprimé le soutien du Portugal aux recommandations du Secrétaire général, en particulier celle ayant trait au renouvellement du mandat de la MINUSTAH.
M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a encouragé toutes les forces politiques haïtiennes à poursuivre la concertation en vue d’accélérer la formation d’un nouveau gouvernement, et d’engager la réforme institutionnelle nécessaire à l’instauration d’un état de droit et d’un climat politique et social apaisé.
Évoquant la situation sécuritaire, le représentant a souligné que le Gabon restait préoccupé par le nombre d’enlèvements et d’assassinats de personnalités et de membres de la MINUSTAH. C’est en cela qu’il est disposé à soutenir le maintien au niveau actuel des effectifs militaires et de police de la MINUSTAH, pour appuyer la Police nationale haïtienne et veiller à la protection des personnes déplacées et des groupes vulnérables.
Par ailleurs, M. Moungara Moussotsi a exhorté le Parlement haïtien à tout mettre en œuvre pour aider le Gouvernement à s’atteler rapidement à la mise en place de nouvelles initiatives créatrices d’emplois. Préoccupé également par la situation des personnes déplacées vivant dans des camps, il a salué le lancement par le Président Martelly du projet susceptible de reloger les déplacés des six principaux camps de Port-au-Prince.
M. NIKITA Y. ZHUKOV (Fédération de Russie) a jugé indispensable le maintien de l’appui de la communauté internationale à Haïti pour que les tendances au redressement et les progrès observés deviennent irréversibles. Si la situation de la sécurité s’améliore progressivement, la situation socioéconomique et humanitaire demeure quant à elle fragile et difficile, a dit le représentant, en estimant que les forces de sécurité haïtiennes ne disposent pas encore des moyens dont elles ont besoin pour s’acquitter de leur mission. Il a jugé indispensable la poursuite de l’appui de la communauté internationale à Haïti afin de garantir le relèvement et le développement durable du pays. Il a insisté que toute aide à Haïti doit être fournie dans le respect de la souveraineté nationale haïtienne.
M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a appuyé le renouvellement pour un an du mandat de la MINUSTAH. Il a jugé essentiel le rôle que joue la MINUSTAH pour appuyer le processus politique en Haïti, y consolider l’autorité de l’État et y renforcer les capacités et de la responsabilisation des institutions d’État. Il a mis l’accent sur l’importance des prochaines élections locales partielles. Il a appuyé la proposition de retrait de deux bataillons d’infanterie et la réduction, de 1 150 personnels, des effectifs de la police constituée. Il a souhaité que toute détermination future des effectifs de la MINUSTAH tienne compte de la réalité de la situation sécuritaire. Bien que la Police nationale haïtienne ait fait des progrès, il semble qu’elle ne soit pas encore en mesure de prendre en charge pleinement la sécurité interne, a-t-il constaté. Il a souhaité que tout soit fait pour lutter contre les cas d’indiscipline de certains personnels de la MINUSTAH et a demandé instamment au Gouvernement haïtien de lutter contre l’impunité et les abus de pouvoir. Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de maintenir sur place les unités de génie envoyées en Haïti après le tremblement de terre.
M. PETER WITTIG (Allemagne) a observé qu’Haïti demeurait confrontée à une situation difficile. Haïti est paralysée par l’incertitude politique, a-t-il ajouté, demandant aux acteurs politiques de sortir de toute urgence de cette impasse. Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’état de droit en Haïti. Il a également souligné le rôle vital joué par la MINUSTAH. Il s’est par ailleurs dit rassuré de constater que des efforts sérieux ont été entrepris par les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat en vue d’appliquer la politique de tolérance zéro concernant tout abus commis par des membres de leur personnel.
M. WANG MIN (Chine) a déclaré qu’Haïti continuait à faire face à de grands défis dans le domaine de la stabilité et de la reconstruction après catastrophe. Il a mis l’accent sur la nécessité que plus d’efforts soient déployés dans le domaine politique, et il a appelé les différents acteurs politiques haïtiens à dialoguer. La communauté internationale, a-t-il dit, doit continuer à se concentrer sur les priorités du pays et à honorer ses engagements envers Haïti. Il a espéré que les recommandations pertinentes du Secrétaire général pourront être mises en œuvre le plus rapidement possible.
M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a demandé au Président et au Parlement d’Haïti de faire preuve d’esprit de compromis, afin qu’un premier ministre puisse être nommé dans l’intérêt du relèvement d’Haïti. Il a jugé que le maintien de contingents de Casques bleus à Haïti n’est peut-être pas le moyen le plus approprié d’y assurer le développement économique et social. Il a dit que le maintien d’ingénieurs militaires de la MINUSTAH ne faisait que ralentir le transfert de cette responsabilité vers le secteur privé. Notant que certains Haïtiens considèrent la MINUSTAH comme une force d’occupation, le représentant du Royaume-Uni s’est dit déçu que le Secrétaire général ne recommande qu’un retrait partiel des forces supplémentaires appelées à la suite du tremblement de terre. Il a estimé que la clef du progrès est la capacité des autorités nationales haïtiennes de faire respecter l’ordre et la justice dans leur pays. Il a dit que la formation de la police demeure l’épine dorsale de la stratégie de retrait de la mission
M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est particulièrement inquiété de la difficulté de nommer un premier ministre en Haïti. Il a dit que l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement risque de saper les progrès politiques et d’aggraver l’état de la sécurité. S’agissant de la situation humanitaire, il a rappelé que 634 000 personnes déplacées vivaient encore dans des camps, et que seulement 47 000 déplacés ont pu regagner leur domicile depuis mars 2011. Il a dit qu’il était essentiel d’accélérer les efforts de promotion d’un environnement propice aux retours des déplacés.
Par ailleurs, le représentant de l’Inde s’est inquiété de la persistance de l’épidémie actuelle de choléra, de l’extrême vulnérabilité d’Haïti aux catastrophes naturelles, et de la hausse régulière des prix des produits alimentaires et du carburant qui ont accru les difficultés auxquelles doit faire face la population. Si la présence et l’appui de la MINUSTAH demeurent indispensables pour assurer la stabilité et la sécurité, nous sommes cependant heureux de constater que les institutions nationales prennent en charge des responsabilités croissantes, a-t-il dit. Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de réduire partiellement le niveau des forces envoyées en Haïti après le tremblement de terre et de prolonger d’un an le mandat de la MINUSTAH. L’appui de la communauté internationale, et une bonne gouvernance sont indispensables pour aider le peuple d’Haïti et l’assister dans sa quête de la prospérité, a-t-il insisté.
M. NAWAF SALAM (Liban) a constaté qu’il y avait des éléments encourageants dans la situation politique d’Haïti, saluant notamment la passation pacifique du pouvoir qui a eu lieu à l’issue de l’élection présidentielle. Le représentant a néanmoins lancé un appel à toutes les parties pour qu’un premier ministre soit rapidement nommé. Il s’est en outre félicité des efforts déployés par la MINUSTAH, et il a exprimé l’appui du Liban à la prorogation du mandat de la Mission. Il a indiqué que le Liban se trouvait aux côté de la communauté internationale dans ses tentatives de reconstruction d’Haïti et d’établissement de partenariats stratégiques pour l’avenir du pays.
M. JEAN WESLEY CAZEAU (Haïti) s’est félicité de la rapidité de réaction du Secrétaire général face aux actes « innommables » qui font peser des suspicions sur certains éléments de la MINUSTAH. Il s’est aussi félicité du fait qu’un troisième premier ministre vient d’être désigné et que les formalités au niveau des deux Chambres du Parlement vont bon train, ce qui laisse présager une suite heureuse. Il a salué le travail de la Mission dans le domaine de la police face à une question sécuritaire qui n’est pas encore totalement jugulée.
Il a aussi salué le travail de la Mission dans la création d’emplois en faveur des jeunes et aux différents ministères et institutions gouvernementales, même si « l’espoir serait de la voir plus engagée dans le développement ». Sur le point social, le représentant a relevé des efforts considérables, en particulier en matière d’éducation. Il a conclu en soulignant qu’un retrait brutal de la Mission serait contre productif et créerait un vide incalculable surtout que les conditions propices à l’investissement massif et au développement durable ne sont pas encore totalement réunies.
M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a constaté que des progrès et des réussites avaient été enregistrés en Haïti, même si on peut être préoccupé par les défis qui y subsistent, notamment dans le domaine de l’état de droit. Le représentant a lancé un appel aux autorités politiques pour qu’elles mettent un terme à l’impasse actuelle. Par ailleurs, il est urgent de mettre en œuvre des programmes qui permettent d’atténuer les niveaux de pauvreté, a-t-il dit, soulignant en particulier la nécessité de s’attaquer au problème du chômage. Il a souligné l’engagement constant de l’Amérique latine en faveur d’Haïti. Il est important de maintenir un dialogue fluide avec les autorités haïtiennes, a-t-il recommandé. Le représentant a soutenu les recommandations du Secrétaire général relatives à la réduction des effectifs de la MINUSTAH et au renouvellement du mandat de la Mission.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a déclaré qu’Haïti méritait un appui de la communauté internationale pour que sa population puisse se libérer d’une spirale d’échecs. Il ne faut pas que la MINUSTAH abandonne Haïti prématurément. Car il faut s’assurer que les Nations Unies ne seront pas obligées de revenir dans ce pays au cours de la prochaine décennie, a dit le représentant. Les défis à relever exigent une présence internationale constante, a-t-il insisté, en souhaitant que la Mission se concentre sur des domaines prioritaires sur la base d’indices et d’objectifs clairs, et qu’elle ait une stratégie de sortie clairement définie. Le représentant guatémaltèque a dit que la stabilité politique d’Haïti devait constituer un élément des objectifs de la communauté internationale.
Bien qu’Haïti ait connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre appartenant à l’opposition, il s’est inquiété de l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement, et de leur incapacité à s’entendre sur la nomination d’un premier ministre. Il a dit que cette situation risquait de saper les progrès politiques et d’aggraver l’état de la sécurité en Haïti. Il a jugé indispensable que le Gouvernement d’Haïti et la société civile prennent graduellement en charge les tâches jusqu’ici effectuées par la MINUSTAH. Il s’est félicité que la MINUSTAH continue d’aider les autorités haïtiennes à élaborer le prochain plan quinquennal de développement de la Police nationale d’Haïti, qui fera suite au plan de réforme actuel quand celui-ci viendra à expiration en décembre 2011.
M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a estimé qu’il fallait examiner avec la plus grande attention les changements à apporter à la composition ou au mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), changements qui pourraient être envisagés, afin de préserver la stabilité en Haïti et de surmonter les obstacles politiques. Ainsi, a dit le représentant, le Canada appuie le renouvellement du mandat de la MINUSTAH pour une autre année. « S’agissant du maintien de la paix, il faut adapter la présence des Nations Unies en Haïti en fonction des besoins existant sur le terrain », a poursuivi M. Rishchynski. Il a estimé que la Mission pouvait commencer à réduire ses effectifs, pour les ramener à ce qu’ils étaient avant le séisme.
Le Canada contribue à la MINUSTAH par le déploiement d’un contingent maximal de 150 policiers, 25 agents correctionnels et 10 officiers militaires. Le représentant s’est dit convaincu que les efforts de son pays contribueront à la mise en place d’une force de police efficace en Haïti, condition essentielle au retrait de la Mission. « Force est d’admettre que le soutien qui est apporté par le Canada, la MINUSTAH et d’autres partenaires de la Police nationale haïtienne, ne donnera de résultats que si le Gouvernement haïtien a la volonté de renforcer ses propres forces de police », a toutefois insisté M. Rishchynski.
M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) s’est félicité de la transition politique pacifique qui a eu lieu en Haïti, déplorant toutefois l’impasse issue du fait qu’aucun premier ministre n’ait pu, depuis quatre mois, être nommé. En matière de sécurité, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la Police nationale haïtienne. Il a également évoqué avec préoccupation les situations humanitaire et en matière de reconstruction. Le représentant a appuyé également la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la MINUSTAH et de réduire graduellement les effectifs de la Mission. La poursuite de la présence de la MINUSTAH à moyen terme est nécessaire, a-t-il insisté.
M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a réaffirmé l’engagement ferme de son pays en faveur du renforcement institutionnel d’Haïti. La MINUSTAH continue d’être un élément essentiel de maintien de la sécurité et de la stabilité en Haïti, a-t-il estimé. L’Argentine appuie également la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la MINUSTAH, dont la présence demeure nécessaire pour le Gouvernement haïtien. De même, l’Argentine soutient la recommandation visant à réduire les renforts de la MINUSTAH afin que la Mission puisse porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions d’État.
Intervenant au nom du Groupe des Amis d’Haïti -comprenant l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, la France, le Pérou, les Etats-Unis et l’Uruguay, M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a jugé essentiel de poursuivre la collaboration entre la communauté internationale et Haïti en rappelant que 600 000 haïtiens vivaient encore dans près d’un millier de camps de déplacés. Il s’est inquiété de la persistance de violences sexuelles et sexistes durant la période à l’examen, en appelant à une action concertée et continue contre ce fléau, en particulier dans les quartiers marginalisés de Port-au-Prince et dans les camps de personnes déplacées. Le Groupe des Amis d’Haïti estime que la sécurité et le développement sont intimement liés et se renforcent mutuellement, a-t-il dit, en insistant que c’est une nécessité sécuritaire d’accompagner le développement économique et social en Haïti. Il a dit qu’il ne pourra y avoir de stabilité et de développement durable en Haïti sans renforcement des institutions démocratiques du pays.
M. Cancela a jugé indispensable de promouvoir l’état de droit, de renforcer les institutions haïtiennes et de réaffirmer la responsabilité qu’a la MINUSTAH d’appuyer l’État haïtien dans les domaines du droit, de la bonne gouvernance, de l’extension de l’autorité de l’État et de la protection des droits de l’homme, conformément à son mandat. Le Groupe des Amis d’Haïti réaffirme qu’il est nécessaire que les États Membres continuent de soutenir les autorités haïtiennes et le renforcement des institutions de base du Gouvernement, dont la mise en œuvre du plan d’action du Gouvernement pour le relèvement et le développement national, a-t-il dit. Il a appuyé le renouvellement du mandat de la MINUSTAH pour une nouvelle période d’un an et a estimé que la réduction additionnelle des effectifs militaires et de police proposée ne nuira pas aux progrès réalisés jusqu’à présent dans le domaine de la sécurité et à la capacité de la Mission d’exécuter les fonctions qui lui sont confiées.
Poursuivant son intervention, cette fois au nom de sa propre délégation, M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a déclaré que l’Uruguay avait actuellement 1 124 hommes et femmes au sein de la MINUSTAH. Il a précisé que depuis la création de la Mission en 2004, près de 10 000 Uruguayens et Uruguayennes ont contribué aux efforts de la MINUSTAH, dont huit ont payé leur dévouement de leur vie. Le représentant de l’Uruguay a indiqué que le Gouvernement et le peuple uruguayens ressentaient « une profonde honte » pour la mauvaise conduite et les abus sexuels dont se seraient rendus coupables cinq membres du contingent uruguayen à Port-Salut.
Il a dit que le Gouvernement de l’Uruguay avait reconnu cette lamentable situation de manière rapide, drastique et sans la moindre ambigüité et désigné un militaire de haut rang pour mener les enquêtes nécessaires. Il a précisé que le Gouvernement a exprimé sa volonté de mener une enquête complète en collaboration avec le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU en ajoutant qu’il avait décidé de transférer cette affaire à la justice pénale de l’Uruguay. M. Cancela a regretté cet évènement, qui porte atteinte à l’image de l’Uruguay et des Nations Unies, en assurant de la volonté du Gouvernement de l’Uruguay de donner à cette affaire toute la suite judiciaire qu’elle mérite.
M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, a jugé regrettable que plusieurs mois après les élections, les négociations politiques n’aient pas pu aboutir à la nomination effective d’un nouveau premier ministre et à la formation d’un nouveau gouvernement. Il a poursuivi en estimant qu’en matière de sécurité, le transfert d’expertise, le renforcement des institutions censées faire appliquer l’état de droit ainsi que celles en charge de veiller à une meilleure protection des personnes déplacées et des groupes vulnérables constituent des priorités auxquelles il faut s’atteler immédiatement avec l’appui indispensable de la MINUSTAH. Il a déploré les actes présumés d’abus sexuels et appelé les Nations Unies à faire part des résultats de son enquête le plus rapidement possible quels que soient les coupables du délit.
Le représentant a assuré que l’Union européenne continuera d’apporter en 2012 une aide humanitaire substantielle en faveur de la population haïtienne. Il a appuyé le principe du transfert progressif du rôle de coordination de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti vers le Gouvernement haïtien. Ce transfert, a-t-il précisé, doit aller de pair avec un renforcement des capacités institutionnelles de l’administration haïtienne. En attendant, il a appuyé la prorogation du mandat de la Commission, ce qui n’empêche pas de réfléchir dès à présent aux moyens nécessaires de rendre plus efficace le fonctionnement de cette dernière.
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