Iraq: le Représentant spécial du Secrétaire général affiche devant le Conseil de sécurité un « optimisme prudent »
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6586e séance – matin
IRAQ: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL AFFICHE DEVANT LE CONSEIL DE
SÉCURITÉ UN « OPTIMISME PRUDENT »
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ad Melkert, a exprimé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, son « optimisme prudent » concernant l’avenir politique, sécuritaire et économique du pays « pour peu que prévalent un leadership déterminé et un esprit fort de coopération dans la région ».
M. Melkert, qui présentait le troisième rapport du Secrétaire général présenté en application du paragraphe 6 de la résolution 1936 (2010)*, a constaté que « de véritables progrès ont été réalisés en remplaçant une dictature impitoyable par des institutions et des représentants mandatés par des pratiques et des principes constitutionnels ».
« Le changement viendra de l’intérieur », a-t-il déclaré. « Le nouvel Iraq représentera une opportunité réelle pour tous les Iraquiens si ses dirigeants sont déterminés dans leur action, si ses alliés ne se détournent pas de leur appui et si sa souveraineté est respectée », a-t-il ajouté.
Dans son rapport, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, qui fait le point sur les activités menées par la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) depuis le 31 mars dernier, observe que le pays « continue de progresser dans le renforcement de sa jeune démocratie, de l’état de droit et de ses institutions, et le règlement des problèmes économiques et sociaux ».
Il souligne néanmoins que « ces efforts seraient considérablement renforcés si tous les principaux partis politiques œuvraient ensemble dans un esprit de réconciliation nationale de sorte que les aspirations légitimes du peuple iraquien à une vie meilleure puissent se concrétiser rapidement ».
M. Ban constate que l’Iraq d’aujourd’hui, bien que « très différent » de celui de 2003, continue néanmoins de faire face à des « difficultés considérables sur les plans politique, de la sécurité et du développement qui nécessitent le ferme soutien de l’ONU et de la communauté internationale ».
« Alors que le Conseil de sécurité s’apprête à renouveler le mandat de la MANUI, je tiens à assurer le Gouvernement et le peuple iraquien de ma ferme détermination, et de celle de l’Organisation, de continuer d’apporter notre appui à l’Iraq comme nous le faisons depuis si longtemps », écrit le Secrétaire général.
Lors de son exposé devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général a expliqué que la semaine dernière fut pour la MANUI une « semaine historique de transition entre des années d’appui des forces des États-Unis vers une coopération renforcée avec les Forces de sécurité iraquiennes ». « D’une perspective internationale, il y a tout lieu de se féliciter du retour de l’Iraq en tant que membre respecté de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
« Sachant qu’historiquement toutes les parties de l’Iraq sont inséparablement connectées avec les pays voisins, il est indéniable que ce qui est positif pour l’Iraq sera considérablement bénéfique pour la région tout entière », a-t-il estimé, précisant qu’un développement stable du pays « renforcera la stabilité régionale et internationale ».
Il s’est dit convaincu que le règlement des défis politiques, sociaux et économiques majeurs pourrait ainsi contribuer de façon significative à réduire l’espace du terrorisme, y compris en distribuant la richesse de l’Iraq de façon plus équitable parmi le peuple.
Le Représentant spécial a exhorté tous les pays de la région à « intensifier leur engagement en faveur de l’Iraq en vue de résoudre rapidement les divergences qui subsistent et d’identifier des zones concrètes de coopération dans les domaines politique, sécuritaire et de développement ».
Le Représentant spécial a également dit avoir été le témoin de « véritables progrès réalisés pour remplacer un passé horrible de confrontation ethnique par un avenir où la coexistence et l’intérêt commun caractérisent les relations entre Arabes et Kurdes ».
M. Melkert a ainsi recommandé de maintenir l’engagement international visant à faciliter le processus qui permettra d’aboutir à des « solutions mutuellement acceptables ».
De son côté, le Représentant de l’Iraq, M. Hamid Al Bayati, a rappelé que le Premier Ministre, M. Nouri al-Maliki avait lancé, le 27 mars dernier, l’initiative des 100 jours, dont l’objectif est de placer les institutions gouvernementales sur la bonne voie, de leur permettre d’améliorer leurs performances et d’identifier les points faibles afin de mieux les traiter.
Le Gouvernement, a-t-il dit, a pu enregistrer des avancées sur la question de la réconciliation nationale en mettant, en particulier, un terme au dossier des entités dissoutes et en intégrant celles-ci dans la société dans le cadre de la loi « justice et reddition des comptes ». En outre, des conseils tribaux ont été établis en vue, notamment, d’éviter les conflits et de « briser les obstacles dressés par le terrorisme entre les fils d’un même pays ».
M. Al Bayati a également expliqué que le Gouvernement avait, en matière de développement, coordonné ses efforts avec ses partenaires afin de renforcer les dispositions du Plan national de développement pour la période 2010-2014.
Il a, de même, indiqué que « le nouvel Iraq a accordé une attention spéciale aux questions des droits de l’homme grâce à la création de mécanismes nationaux indépendants crédibles chargés de surveiller la situation des droits de l’homme en Iraq afin de garantir leur protection ».
Enfin, le délégué iraquien a assuré de la volonté de son gouvernement à renforcer ses relations avec le Koweït, en exprimant une « coopération absolue à différents niveaux pour résoudre toutes les questions en suspens ».
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