En cours au Siège de l'ONU

CS/10323

Soudan du Sud: les membres du Conseil de sécurité saluent l’entrée du nouvel État dans la communauté des nations

13/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10323
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6583e séance – matin


SOUDAN DU SUD: LES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SALUENT

L’ENTRÉE DU NOUVEL ÉTAT DANS LA COMMUNAUTÉ DES NATIONS


Ils soulignent l’immensité des défis à relever en matière

de développement et exhortent le Nord et le Sud à établir des relations harmonieuses


« Notre nouvelle Constitution répondra aux aspirations de notre peuple », a affirmé, ce matin, le Vice-Président du Soudan du Sud lors d’un débat tenu juste après que le Conseil de sécurité ait recommandé à l’Assemblée générale d’admettre le nouvel État en qualité de Membre des Nations Unies.  L’Assemblée devrait ainsi faire, dès demain, du Soudan du Sud son 193e État Membre.


Devant le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et plusieurs ministres, M. Riek Machar Teny-Dhurgon a assuré que son pays serait un membre responsable de la communauté internationale, « qui respectera ses obligations en vertu du droit international ». 


Après avoir indiqué que la première priorité du nouvel État sera d’instaurer l’état de droit et la sécurité afin que puisse se développer la démocratie, M. Teny-Dhurgon a abordé la question des relations avec le Nord.  À cet égard, il a affirmé que son pays demeurait engagé à mettre pleinement en œuvre l’Accord de paix global, en particulier les dispositions concernant le statut final d’Abyei et la délimitation des frontières.  « Le Soudan du Sud est résolu à trouver par la voie du dialogue des arrangements avec le Nord sur ces questions », a-t-il fermement déclaré.


« Nous continuerons aussi à travailler avec le Soudan pour garantir la justice au peuple du Darfour, et des États du Kordofan méridional et du Nil bleu », a également souligné le Vice-Président du Soudan du Sud, qui a salué l’établissement de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei (FISNUA).  Il s’est également engagé à coopérer avec la Représentante spéciale et Chef de la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS), nouvellement créée, Mme Hilde Johnson, sur les modalités de la présence future de l’ONU dans son pays.


« Nous avons été les premiers à reconnaître les résultats du référendum de janvier dernier ainsi que l’existence du nouvel État », a rappelé, de son côté, le représentant du Soudan, estimant que la proclamation d’indépendance du nouvel État, qui a eu lieu le 9 juillet à Juba, avait ouvert « une période de cohabitation pacifique dans le respect des principes défendus par le Président Al-Bashir ». 


« Une page d’amertume et de guerre est révolue et fait désormais place à la réalisation des promesses », a aussi déclaré le représentant, qui a demandé que, dans ce contexte, les sanctions « unilatérales » pesant contre le Nord soient levées et qu’une partie de la dette de Khartoum soit effacée. 


« La séparation n’est pas une coupure, car nos liens historiques sont plus forts que tout », a-t-il encore lancé, assurant que les deux pays œuvreront à la prospérité commune « parce que nous sommes tous Soudanais, au Nord comme au Sud ». 


Les membres du Conseil de sécurité, qui ont unanimement accueilli le Soudan du Sud au sein de la communauté des nations, ont salué la volonté affichée par les représentants du Nord et du Sud de relever les défis qui subsistent et d’établir des relations politiques, économiques et culturelles harmonieuses.  Néanmoins, s’ils se sont engagés à prodiguer, par le biais de la MINUSS, un soutien durable au pays, ils ont partagé les préoccupations exprimées par M. Ban Ki-moon, qui a prévenu qu’une situation viable au Sud exige une situation viable au Nord et vice-versa. 


« Ce moment de promesse est aussi un moment fragile », a convenu la Représentante permanente des États-Unis auprès des Nations Unies, Mme Susan Rice, considérant que le Nord et le Sud devront « travailler dur pour garantir la paix ».  Il est vital, a-t-elle estimé, que les deux pays œuvrent avec le Groupe de haut niveau de l’Union africaine pour résoudre la question du statut d’Abyei.  Étant donné les hostilités et les abus en cours dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu, Mme Rice a par ailleurs regretté la décision du Gouvernement du Soudan d’obliger l’ONU à quitter ces États. 


Pour sa part, M. Henry Bellingham, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni, a déclaré que si les défis auxquels fait face le nouvel État du Soudan du Sud sont « colossaux », « les opportunités de coopération entre le Nord et le Sud pour transformer la vie des populations sont tout aussi nombreuses ».  La prospérité des peuples du Soudan dépendra, a-t-il dit, de la volonté politique de leurs dirigeants de changer le destin de la région.  M. Bellingham a annoncé que son pays se tenait prêt à accroître l’assistance économique au Soudan du Sud et à envisager un effacement de la dette du Soudan « pour accélérer le développement économique des différents États du Soudan ». 


Le Gouvernement de l’Allemagne, représentée par son Ministre des affaires étrangères, M. Guido Westerwelle, qui présidait la séance, a lui aussi évoqué la possibilité de réduire la dette du Soudan.  « Le Soudan et le Soudan du Sud ont besoin de l’appui de la communauté internationale pour relever les immenses défis auxquels ils font face », a-t-il expliqué.  M. Westerwelle a en outre demandé au Gouvernement soudanais de travailler de manière étroite ave l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), soulignant l’urgence d’améliorer le sort des Darfouriens et de parvenir sans délai à un accord de paix global au Darfour. 


S’agissant de la présence onusienne au Soudan, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, a fait savoir que la transition de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) vers la MINUSS était en bonne voie.  « Le déploiement des soldats et des policiers de la FISNUA sera confronté à plusieurs défis, lesquels nécessiteront une pleine coopération entre les deux Gouvernements si la Mission doit devenir complètement opérationnelle avant 2012 », a-t-il également signalé. 


RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Rapport spécial du Secrétaire général sur le Soudan (S/2011/314)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a dit quelques mots d’introduction pour féliciter le Conseil de sécurité d’avoir fait un pas important vers la voie de la création du nouvel État du Soudan du Sud.  Il a confié avoir été ému lors des célébrations qui se sont tenues à Juba le 9 juillet.  Notant que le peuple du Soudan du Sud possède maintenant son propre État, M. Ban a reconnu que « la part la plus dure du travail » ne faisait que commencer, compte tenu des faibles institutions du Soudan du Sud.  Les défis sont énormes à tous les niveaux: services sociaux, santé et éducation.  Le jour de sa proclamation d’indépendance, le Soudan du Sud se classait en dernière place de presque tous les indicateurs de développement humain.  Comme tout « nouveau-né », le Soudan du Sud aura besoin de l’aide internationale, a-t-il insisté, en rappelant que la responsabilité des Nations Unies dans ce contexte est énorme.  « Notre rôle est vital mais compliqué », a-t-il précisé.  « Nous avons une mission au Darfour mais nous devons aussi maintenant procéder à la liquidation de notre mission au Soudan.  Des soldats de la paix éthiopiens sont déployés à Abyei.  La situation au Kordofan méridional nous préoccupe profondément », a-t-il énuméré en soulignant qu’il est absolument vital de régler ces problèmes.


Une situation viable au Sud exige une situation viable au Nord et vice-versa.  C’est pourquoi, il a appelé le Sud et le Nord à faire face à leur avenir commun en tant que partenaires et non pas en tant que rivaux.  Nous devons continuer à aider le nouvel État à devenir une véritable nation et la région à consolider ses gains.  C’est l’ultime test de la consolidation de la paix et de l’édification d’un État, a-t-il rappelé.  Les Nations Unies doivent jouer un rôle central et, dans ce contexte, le leadership du Conseil de sécurité sera crucial dans les mois et années à venir, a-t-il souligné avant de conclure.


M. ALAIN LE ROY, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a, tout d’abord, félicité les Gouvernements du Soudan et du Soudan du Sud « en ce moment historique ».  « Les deux parties ont fait des compromis difficiles », a-t-il dit.  « Elles ont fait preuve de courage politique en respectant les résultats du référendum et en s’assurant de l’indépendance pacifique du Soudan du Sud le 9 juillet. »


M. Le Roy a affirmé que le nouvel État devra dans les premiers temps faire face à d’immenses défis, y compris en matière de politique et de sécurité interne et dans ses relations avec le Nord.  Conformément au mandat qui lui a été dévolu par le Conseil de sécurité dans la résolution 1996 (2011), la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS) travaillera en étroite collaboration avec le Gouvernement pour relever ces défis, en soutenant la consolidation de la paix et en offrant bons offices et appui au Gouvernement sur la transition politique, la gouvernance et l’établissement de l’État.  La transition vers la nouvelle mission est bien amorcée, a-t-il ajouté, précisant que la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Hilde Johnson, avait pris ses fonctions le 9 juillet.


Le Secrétaire général adjoint a expliqué qu’en application de la résolution 1990 (2011) sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), tous les efforts étaient faits pour expédier le déploiement complet et la capacité opérationnelle de cette mission.  Il est ainsi prévu, a-t-il dit, un déploiement initial de 1 643 soldats avant le 20 juillet.  Conformément à l’Accord du 20 juin entre les parties et à la résolution 1990 (2011), toutes les forces armées doivent se retirer d’Abyei au terme de ce premier déploiement, a-t-il poursuivi, précisant qu’une des premières tâches de la FISNUA sera de surveiller le retrait complet des forces de l’ensemble d’Abyei.


Selon le Secrétaire général adjoint, le déploiement des soldats et des policiers de la FISNUA sera confronté à plusieurs défis, lesquels nécessiteront une pleine coopération entre les deux Gouvernements si la mission doit devenir complètement opérationnelle avant 2012.  Il est essentiel que le premier groupe de troupes déployées ce mois-ci puisse avoir une pleine liberté de mouvement et un accès à tous les secteurs d’Abyei pour pouvoir garantir le retrait de toutes les forces armées de la zone.


M. Le Roy s’est par ailleurs dit gravement préoccupé par la situation au Kordofan méridional où des combats sont signalés.  En dépit de l’accord-cadre du 28 juin, les hostilités se sont poursuivies et l’accès humanitaire a été extrêmement limité, a-t-il affirmé.  Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a jugé essentiel que les parties parviennent à un accord immédiat de cessation des hostilités et s’engagent en faveur d’un dialogue politique.  Il est également important, a-t-il estimé, que les parties cherchent à régler les points inachevés de l’Accord global.  Le règlement pacifique de ces questions permettra d’assurer la stabilité à long terme des deux pays et de la région, a-t-il conclu.


M. RIEK MACHAR TENY-DHURGON, Vice-Président de la République du Soudan du Sud, a déclaré que son pays serait un membre responsable de la communauté internationale et respecterait ses obligations en vertu du droit international.  Il a ensuite indiqué que le Soudan du Sud travaillait d’arrache-pied pour accéder le plus rapidement possible à l’ensemble des conventions et traités internationaux, en particulier ceux relatifs aux droits de l’homme.  Affirmant que son pays demeurait pleinement engagé à mettre en œuvre l’Accord de paix global, notamment les dispositions concernant Abyei et la délimitation des frontières, M. Teny-Dhurgon a tenu à remercier le Conseil de sécurité pour avoir établi la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei.  Il a également salué le Gouvernement de l’Éthiopie, qui déploiera l’essentiel des forces dans le cadre de cette mission. 


« L’accord temporaire entre les parties sur Abyei doit être appliqué », a-t-il insisté, avant d’assurer que le Soudan du Sud travaillerait en étroite collaboration avec la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Hilde Johnson, sur les modalités de la présence future de l’ONU dans son pays.  M. Teny-Dhurgon a également répété que le Soudan du Sud restait résolu à atteindre de manière pacifique des accords avec le Nord sur toutes les questions en suspens, en particulier le statut final d’Abyei et la gestion mutuellement avantageuse d’une frontière commune.  « Nous continuerons aussi à travailler avec le Soudan pour garantir la justice au peuple du Darfour, et des États du Kordofan méridional et du Nil bleu », a-t-il dit.  Concluant son intervention, M. Teny-Dhurgon a indiqué que, « chez nous », la première priorité du nouvel État serait d’instaurer l’état de droit et la sécurité pour tous afin que puisse se développer la démocratie, le pluralisme, les libertés fondamentales, la tolérance et l’unité.  « Notre nouvelle Constitution répondra aux aspirations de notre peuple », a-t-il assuré. 


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a félicité la délégation du Soudan du Sud pour leur accession à l’indépendance.  « Nous avons été les premiers à reconnaître les résultats du référendum de janvier dernier ainsi que l’existence du nouvel État », a-t-il rappelé, estimant qu’aujourd’hui, une période de cohabitation pacifique s’ouvre dans le respect des principes de paix durable défendus à Juba par le Président Al-Bashir.  Le représentant a appelé à l’établissement de relations politiques, culturelles et économiques de bon voisinage entre le Nord et le Sud, qui ont, a-t-il dit, une responsabilité commune pour garantir un avenir prospère aux deux peuples.  Il a ensuite souligné la nécessité de continuer d’appliquer les accords reconnus internationalement, la communauté internationale devant œuvrer à renforcer avec les parties les domaines d’intérêts communs et mutuels.  « Une page d’amertume et de guerre est révolue et fait désormais place à la réalisation des promesses », a ensuite déclaré le représentant, qui a demandé que, dans ce contexte, les sanctions « unilatérales » pesant contre le Nord soient levées et qu’une partie de la dette de Khartoum soit effacée.  « La séparation n’est pas une coupure, car nos liens historiques sont plus forts que tout », a-t-il encore lancé, assurant que les deux pays œuvreront à la prospérité commune « parce que nous sommes tous Soudanais, au Nord comme au Sud ».  « Aujourd’hui, nous possédons deux foyers », a-t-il conclu. 


M. SEVEN ALKALAJ, Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a rappelé que la République du Soudan du Sud était le résultat des aspirations et de la volonté du peuple du Soudan du Sud qui a pu exercer son droit à l’autodétermination lors du référendum du mois de janvier dernier.  Le nouvel État symbolise leur détermination à gérer leur avenir et à construire une nation prospère.  Le Ministre a ajouté que toute assistance internationale au nouvel État devra être assortie d’une forte appropriation nationale, surtout dans les domaines du renforcement des capacités et du développement économique.  Il est important, a-t-il dit, de mettre en place un partenariat efficace entre les autorités du Soudan du Sud et les Nations Unies lors de la phase de consolidation de la paix et de stabilisation.  De même, le Ministre a jugé important que la République du Soudan du Sud s’engage dans des relations constructives avec les États voisins afin d’éliminer les menaces à la paix et à la sécurité dans la sous-région.  Il a appelé la communauté internationale et les États Membres des Nations Unies à apporter leur soutien au peuple de la République du Soudan du Sud alors qu’il s’efforce de régler les problèmes liés à la consolidation de la paix, de bâtir un État et de mettre en place les fondements du développement économique et social de leur pays.


M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA, Ministre des relations extérieures du Brésil, a affirmé qu’en exprimant son soutien à l’admission du Soudan du Sud en tant que Membre des Nations Unies, son pays renouait ses liens historiques et culturels avec l’Afrique et renouvelait son engagement en faveur du développement économique, social et politique du continent.  Le Brésil, a-t-il ajouté, est prêt à coopérer avec le Soudan du Sud dans les domaines susceptibles de contribuer au développement durable de ce dernier.  M. Patriota a souligné la nécessité de rendre hommage, en ce moment historique, aux deux parties signataires de l’Accord de paix global.  Les autorités et les peuples de la République du Soudan du Sud et de la République du Soudan ont démontré leur courage politique en œuvrent à cet objectif, a-t-il déclaré.  Il ne faut pas oublier pour autant les nombreux défis qui subsistent, a-t-il ajouté, notant que le Brésil encourageait fermement les dirigeants des deux pays à régler leurs différends par le biais de moyens pacifiques et en plaçant leurs intérêts à long terme devant toute autre considération.


M. JEFFREY T. RADEBE, Ministre de la justice et du développement constitutionnel de l’Afrique du Sud, a reconnu la multiplicité des défis auxquels fait face le nouvel État « au lendemain de sa naissance ».  « Le Soudan du Sud est l’un des pays les plus sous-développés et pauvres au monde, et il faudra compter sur le courage de son gouvernement pour relever les défis économiques et sociaux », a-t-il ajouté.  Évoquant ensuite l’Accord de paix global, il a souligné l’urgence de trouver des solutions sur le statut final d’Abyei et de mettre un terme aux tensions dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu.  Pour M. Radebe, l’accord temporaire sur la sécurité et l’administration d’Abyei, qui a entraîné la création de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abyei, n’est qu’un préalable pour parvenir à une solution durable qui, seule, permettra de consolider la paix et la stabilité dans les deux États soudanais.  « Nous continuerons à appuyer à cette fin les efforts du Groupe de haut niveau de l’Union africaine dirigé par l’ancien Président Thabo Mbeki », a poursuivi M. Radebe, avant d’appeler à la normalisation complète des relations entre la communauté internationale et le Soudan, « afin que tous les peuples soudanais puissent jouir de la paix, de la dignité, de la démocratie et du développement ».  Le Ministre sud-africain a par ailleurs salué la création de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, dont il a noté avec satisfaction la nature intégrée et la portée du mandat, axé sur la consolidation de la paix et l’appui au développement sur la base du principe d’appropriation.  « La Mission jouera un rôle significatif dans le soutien au développement durable du nouvel État », a-t-il affirmé. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a affirmé qu’elle avait ressenti beaucoup de fierté, samedi dernier, en conduisant la délégation américaine à Juba pour célébrer l’indépendance de la République du Soudan du Sud.  Ce fut une journée émouvante, a-t-elle dit.  Après des décennies de guerre, le Soudan du Sud peut enfin déterminer son propre avenir.  Les États-Unis saluent le courage et le sacrifice du Soudan du Sud qui, a-t-elle dit, n’a jamais abandonné l’espoir.


Le Conseil de sécurité reste pleinement engagé pour aider les deux pays dans leur objectif commun en faveur de la paix et de la sécurité.  La Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS) aidera le Gouvernement alors qu’il construit une nouvelle nation.  Ce moment de promesse est aussi fragile, a prévenu Mme Rice.  C’est pourquoi, les deux pays doivent travailler dur pour garantir une paix durable.  Il est vital, a-t-elle estimé, que les deux pays œuvrent avec le Groupe de haut niveau de l’Union africaine pour résoudre les problèmes en suspens, a-t-elle ajouté.  Un règlement permanent du statut d’Abyei reste à finaliser, a-t-elle dit, qualifiant de très volatile la situation sur le terrain.


Étant donné les hostilités et les abus en cours dans les États du Kordofan méridional et du Nil Bleu, la représentante des États-Unis a regretté la décision du Gouvernement du Soudan d’obliger les Nations Unies à quitter ces États.  Les défis sont grands mais ne sont pas insurmontables, a-t-elle dit.  Le Conseil de sécurité et les États-Unis restent profondément engagés pour appuyer le Soudan du Sud à ce stade critique, a déclaré Mme Rice. 


M. DAVID DOUILLET, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de la France, a déclaré que l’Afrique vivait un moment historique, l’indépendance du Soudan du Sud étant un événement majeur dans l’histoire du continent.  M. Douillet a ensuite estimé que la naissance du nouvel État représentait un formidable espoir de paix pour tous « qui montre que le dialogue est plus fort que l’affrontement militaire ».  « Il s’agit également d’un soulagement pour la communauté internationale qui a appuyé ce processus sans relâche », a-t-il ajouté, soulignant que la France s’était investie dans ces efforts en appuyant la signature et la mise en œuvre de l’Accord de paix global, en reconnaissant le nouvel État, puis en établissant des relations diplomatiques avec ce dernier dès le 9 juillet.  M. Douillet a, à son tour, reconnu les nombreux défis auxquels fait face le Soudan du Sud pour se développer et entretenir des relations harmonieuses avec le Soudan.  « La MINUSS devra joueur un rôle d’accompagnement à ce niveau. »  Il a par ailleurs demandé au Soudan d’accepter une présence de la communauté internationale dans les États du Kordofan méridional et dans les États du Nil bleu.  Enfin, M. Douillet a assuré que la France, avec ses partenaires de l’Union européenne, sera aux côtés du nouvel État pour l’aider à construire des infrastructures à même de sortir la population de la pauvreté et à former des cadres à la gestion des affaires politiques. 


M. MIKHAIL BOGDANOV, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a indiqué que son pays reconnaissait la République du Soudan du Sud, nouvel État proclamé officiellement le 9 juillet.  Les autorités du Soudan et du Soudan du Sud ont toujours fait preuve, malgré les difficultés, de la volonté politique nécessaire sur la voie de la mise en œuvre de l’Accord de paix global, a-t-il dit.  Les dirigeants doivent faire montre de la plus haute responsabilité pour le bien-être de leurs peuples et régler les questions litigieuses en suspens par la négociation et le dialogue politique, a-t-il dit.  Il a jugé essentiel que l’Union africaine poursuive sa médiation.  Pour le Ministre, la Mission des Nations Unies doit jouer un rôle important.  Il a également mis l’accent sur la responsabilité principale du Soudan du Sud pour garantir la paix.  La Fédération de Russie est prête à établir des relations diplomatiques avec le Soudan du Sud, a-t-il de même souligné.  L’établissement réussi de relations de bon voisinage contribuera à la stabilité en Afrique centrale, a poursuivi M. Bogdanov. 


M. HENRY BELLINGHAM, Sous-Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Royaume-Uni, a jugé que le nouvel État devrait satisfaire des besoins considérables mais que le temps était limité pour réunir les conditions d’une vie meilleure que le peuple du Soudan du Sud attend depuis si longtemps.  Il a ensuite affirmé que son pays se tenait prêt à accroître l’assistance économique au Soudan du Sud et à envisager un effacement de la dette du Soudan pour appuyer le développement économique des différents États du Soudan.  Concernant la situation à Abyei et au Kordofan méridional, il a appelé les parties à permettre sans délai aux personnes déplacées de regagner leur foyer et de se mettre d’accord sur un cessez-le-feu immédiat en vue de rouvrir l’accès humanitaire sans entrave aux zones touchées par les combats.  Si les défis auxquels fait face le nouvel État du Soudan du Sud sont colossaux, les opportunités de coopération entre le Nord et le Sud pour transformer la vie des populations sont tout aussi nombreuses, a-t-il ensuite souligné.  La prospérité des peuples du Soudan dépendra, a-t-il estimé, de la volonté politique de leurs dirigeants de changer le destin de la région.


M. LUÍS BRITES PEREIRA, Ministre adjoint des affaires étrangères du Portugal, a affirmé que son pays avait reconnu le Soudan du Sud en tant qu’État souverain et indépendant, et était prêt à nouer avec lui des relations diplomatiques.  L’indépendance de la République du Soudan du Sud, aussi importante soit-elle, ne constitue qu’une étape, mais les défis qui subsistent doivent être surmontés de manière urgente et globale, a-t-il dit.  Les deux dirigeants doivent ainsi n’épargner aucun effort et régler les questions en suspens entre les deux pays.  Les progrès encourageants enregistrés dans plusieurs domaines doivent se concrétiser au Kordofan méridional, a-t-il estimé.  Le Ministre s’est dit vivement préoccupé par les combats en cours, à l’origine de l’augmentation alarmante du nombre des personnes déplacées.  Il a demandé aux parties de donner suite à l’accord-cadre politique et sécuritaire afin de trouver une solution rapide à cette situation et de mettre un terme aux hostilités.   


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a indiqué que les défis auxquels le nouvel État devra faire face étaient immenses, le Soudan du Sud ayant « tout ou presque à mettre en place ».  Il a ajouté que la création de la MINUSS serait un outil fondamental du processus de construction du nouvel État, son rôle étant d’aider ce pays à consolider la paix et la sécurité et créer un environnement économique stable.  Pour le représentant du Gabon, la démarcation des frontières, la question de la citoyenneté et le partage des richesses sont des points cruciaux qui doivent être résolus.  Les relations de bon voisinage et la cohabitation pacifique entre les deux pays reposeront sur les solutions apportées à ces questions, a-t-il dit.  Le représentant s’est par ailleurs félicité de l’établissement d’arrangements politiques et sécuritaires dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional.  En conclusion, il a demandé aux parties d’accepter la mise en place d’un cessez-le-feu viable et durable au Darfour et de faciliter l’accès aux travailleurs humanitaires ainsi qu’à la MINUAD dans les zones de conflit. 


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a affirmé que les dirigeants du Soudan et du Soudan du Sud avaient joué un rôle moteur et ont fait preuve d’une patience et d’une maturité exemplaires.  Il a félicité les deux parties pour être parvenues au terme de la voie qui a conduit à l’établissement du nouvel État.  Le représentant a également rappelé que l’Inde et le Soudan avaient des liens profonds.  Depuis plus de 100 ans, a-t-il expliqué, des ressortissants indiens ont fait du Soudan leur maison, et près de 10 000 personnes d’origine indienne vivent à Khartoum, Omdurman, Wad Madani et Port Soudan.  De même, l’Inde fut l’un des premiers pays d’Asie à ouvrir un consulat à Juba.  Les deux pays, a poursuivi M. Puri, devront faire face à des défis considérables au cours des années à venir.  L’Inde, a-t-il ajouté, est prête à accompagner le processus, à la fois sur le plan bilatéral et sur la base de son interaction croissante avec l’Afrique.


M. WANG MIN (Chine) a salué la proclamation de l’indépendance du nouvel État –le Soudan du Sud- qu’il a qualifié de « résultat majeur des efforts inlassables déployés depuis longtemps et appuyés par la communauté internationale ».  « Le peuple chinois et celui du Soudan du Sud comptent renforcer leurs échanges amicaux et ouvrir un nouveau chapitre dans les relations de coopération entre la Chine et la région », a-t-il poursuivi, souhaitant « sincèrement » que le nouvel État contribue à la stabilité du Soudan.  La communauté internationale doit appuyer les efforts de développement économique et politique du Soudan du Sud, a également estimé le représentant, en se disant convaincu que « la tolérance et la compréhension mutuelle sont les seules options pour permettre la coexistence pacifique entre le Nord et le Sud et le développement économique et social des deux pays ».  « C’est sur cette même base qu’il faut trouver des solutions aux problèmes en suspens, en s’appuyant sur la médiation offerte par l’Union africaine, que nous soutenons », a-t-il ajouté, avant d’insister sur la normalisation des relations entre le Soudan et la communauté internationale « dans l’intérêt des deux États ». 


Mme JOY OGWU (Nigéria) a affirmé que les dirigeants du Soudan et du Soudan du Sud avaient fait preuve de courage pour la mise en œuvre de l’Accord de paix global, une leçon qui doit nous inspirer beaucoup, a-t-elle précisé.  La représentante a énoncé les défis qui attendent le nouvel État, comme l’insécurité, les infrastructures, le développement économique, la cohésion nationale, l’établissement de partenariats forts avec les voisins, en particulier avec le Soudan.  Le nouveau pays aura besoin de l’appui des pays voisins, du Soudan et de la communauté internationale, a-t-elle dit.  L’indépendance fut sans doute obtenue à un prix élevé mais, a-t-elle dit, l’avenir de la République du Soudan du Sud confirmera la validité de l’entreprise, à condition que les ressources économiques et culturelles du pays soient utilisées de façon stratégique dans le plus grand intérêt du peuple.  


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a déclaré qu’indéniablement, le Soudan du Sud fait déjà face à des défis immenses sur la voie de son développement politique et économique.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit, dans ce contexte, continuer d’appuyer durablement et généreusement le nouvel État pour lui permettre de construire un avenir prospère et pacifique pour sa population.  « Le Conseil de sécurité a établi la MINUSS dans le pays, qui sera l’instrument d’appui de choix de la communauté internationale pour accompagner le Soudan du Sud dans la phase de transition démocratique qui s’ouvre aujourd’hui. » 


M. NAWAF SALAM (Liban) a salué les efforts et les grands sacrifices déployés par toutes les parties concernant la situation au Soudan.  Il a insisté pour que se poursuivre le dialogue sur tous les sujets en suspens.  La coopération entre le Nord et le Sud est essentielle compte tenu des liens qui unissent les deux peuples, a—t-il dit.  Il a notamment invité toutes les parties à signer le document final de la réunion de Doha.  Le représentant du Liban a félicité le Soudan du Sud pour l’édification de son nouvel État, résultat de l’exercice du droit de son peuple à l’autodétermination.  Il a ainsi espéré voir le peuple palestinien réaliser son droit à l’autodétermination et jouir de ce droit inaliénable sur son territoire national.   


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a déclaré à son tour que le Soudan et le Soudan du Sud avaient besoin de l’appui de la communauté internationale pour relever les énormes défis auxquels ils font face, indiquant que son pays était prêt à contribuer à la réduction de la dette du Soudan.  Le Ministre allemand des affaires étrangères s’est ensuite dit confiant que l’ONU et, en particulier, le Conseil de sécurité demeureront aux côtés de tous les peuples du Soudan en vue de l’instauration définitive de la paix dans la région.  Concernant la création de la MINUSS, il a estimé que cette mission était la meilleure preuve possible de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la paix et de la stabilité au Soudan.  « Je suis sûr que le rôle de la Mission sera déterminant afin de mettre un terme aux conflits et promouvoir la paix, le développement et la réconciliation », a-t-il déclaré avant d’exprimer le soutien de son gouvernement à la prorogation de la MINUAD.  « J’encourage le Gouvernement soudanais à travailler de manière étroite ave la Mission pour améliorer le sort du peuple du Darfour », a-t-il ajouté, jugeant qu’un accord de paix global au Darfour doit être trouvé sans délai. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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