Conseil de sécurité: le Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine défend sa gestion de la crise libyenne et insiste sur sa neutralité
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Conseil de sécurité
6555e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE GROUPE D’EXPERTS DE HAUT NIVEAU DE L’UNION AFRICAINE
DÉFEND SA GESTION DE LA CRISE LIBYENNE ET INSISTE SUR SA NEUTRALITÉ
« Rien dans la feuille de route de l’Union africaine ne saurait légitimement être interprété comme relevant d’une logique de soutien à une partie donnée » en Libye, a insisté aujourd’hui dans son exposé au Conseil de sécurité, le Ministre mauritanien des affaires étrangères et de la coopération.
Parlant au nom du Groupe d’expert de haut niveau de l’Union africaine sur la crise libyenne, M. Hamady Ould Hamady a prévenu que la prolongation des opérations militaires en Libye pose de nouveaux défis tant en ce qui concerne les chances d’une transition démocratique que la sécurité et la stabilité des pays de la région.
Le Ministre a jugé bon de rappeler les principaux éléments de la feuille de route de l’Union africaine « tant il est vrai que des incompréhensions ont pu, ça et là, surgir sur les objectifs poursuivis et les véritables intentions de notre Union ».
La feuille de route prévoit la cessation immédiate de toutes les hostilités, la coopération des autorités libyennes pour faciliter l’aide humanitaire, la protection des ressortissants étrangers et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires.
Le Ministre a réitéré « la surprise et la déception » de l’Union africaine face aux tentatives de la marginaliser dans la gestion d’un conflit qui la concerne au premier chef. L’Union africaine, a-t-il affirmé, participera activement à la réunion prévue au Caire, le 18 juin, pour faciliter l’élaboration d’un plan d’action conjoint afin de faire avancer la quête de la paix en Libye.
LA SITUATION EN LIBYE
Exposé
M. HAMADY OULD HAMADY, Ministre mauritanien des affaires étrangères et de la coopération, qui s’exprimait au nom du Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africaine sur la crise libyenne, a prévenu que la prolongation des opérations militaires en Libye pose de nouveaux défis « tant en ce qui concerne les chances d’une transition démocratique réussie que la sécurité et la stabilité des pays de la région ».
Après avoir plaidé pour une solution rapide afin de mettre fin aux souffrances de la population civile et créer les conditions d’un retour durable à la paix en Libye, M. Hamady a rappelé les principaux éléments de la feuille de route de l’Union africaine. Il a ainsi noté que la médiation de l’Union africaine auprès des autorités de Tripoli et de Bengazi vise la cessation immédiate de toutes les hostilités, la coopération des autorités libyennes pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, la protection des ressortissants étrangers et l’adoption de réformes politiques pour mettre un terme aux causes de la crise.
« Clairement, rien dans cette feuille de route ne saurait légitimement être interprété comme relevant d’une logique de soutien à une partie donnée », a-t-il tenu à indiquer, assurant que la démarche de l’Union africaine cherche, au contraire, à permettre aux Libyens de se doter d’un système politique qui répond à leurs aspirations.
Revenant sur les initiatives récentes menées par le Groupe de haut niveau et la Commission de l’Union africaine, le Ministre mauritanien des affaires étrangères s’est notamment attardé sur la tenue d’une session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, le 25 mai dernier.
Il a noté qu’à cette occasion, les participants avaient de nouveau insisté sur la nécessité d’une cessation immédiate de toutes les attaques et exactions contre la population politique, ainsi que d’un cessez-le-feu. « J’insiste sur le fait qu’un tel cessez-le-feu devra être lié au processus politique, en particulier la transition inclusive et consensuelle devant être mise en place pour réaliser les réformes requises et déboucher sur une élection démocratique afin de permettre aux Libyens de choisir librement leurs dirigeants », a ajouté M. Hamady.
Il a fait observer qu’en vue de cette session, le Groupe de haut niveau avait rencontré les représentants du Gouvernement libyen, qui ont réaffirmé leur acceptation « inconditionnelle » de la feuille de route de l’Union africaine, tandis que le Comité national de transition a présenté un document posant les conditions à de nouvelles négociations en vue d’une sortie de crise.
M. Hamady a ensuite défendu la gestion de la crise libyenne par l’Union africaine. Rappelant d’abord que le Sommet extraordinaire est marqué par la surprise et la déception face « aux tentatives de marginalisation du continent dans la gestion d’un conflit qui le concernera en premier chef », il a souligné que l’Afrique, et en particulier les pays de la région, est le continent qui subit le plus l’impact du conflit, « tant sur le plan de la sécurité qu’en termes socioéconomiques ».
« Nous ne pouvons simplement pas rester spectateurs des malheurs qui nous assaillent », a-t-il lancé avant d’assurer que l’Union africaine demeure déterminée à poursuivre ses efforts, animée, a-t-il dit, « de la même conviction quant à la nécessité d’une solution politique ».
Face à la dégradation de la situation humanitaire sur le terrain, au risque que la région bascule dans la crise politique et à la prolifération d’armes à ce niveau provenant de dépôts libyens, M. Hamady a fait plusieurs requêtes. Il a de nouveau demandé l’instauration immédiate d’une trêve humanitaire afin de répondre aux besoins urgents des populations affectées, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye, qui devra être suivie d’un cessez-le-feu devant marquer le début de la transition.
Il a en outre réitéré l’attachement de l’Union africaine aux résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, relevant l’obligation qui incombe à tous les États Membres et aux autres acteurs internationaux concernés de s’y conformer pleinement afin d’éviter « des interprétations biaisées et les conséquences qui en résultent pour la légalité internationale ».
Concernant les échéances à venir, M. Hamady a promis que l’Union africaine participerait activement à la réunion du Caire du 18 juin en vue de faciliter l’élaboration d’un plan d’action conjoint destiné à faire avancer la paix en Libye. « En outre, le prochain Sommet de l’Union africaine, à Malabo, sera l’occasion pour la Conférence de l’Union de décider de la marche à suivre, cela à la lumière de la situation et du rapport que lui fera le Groupe de haut niveau », a-t-il encore déclaré.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel