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CS/10266

Conseil de sécurité: l’ONU s’efforce d’amener les parties libyennes à entamer des pourparlers, indique le chef du département des affaires politiques

31/05/2011
Conseil de sécuritéCS/10266
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Conseil de sécurité

6541e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: L’ONU S’EFFORCE D’AMENER LES PARTIES LIBYENNES À ENTAMER

DES POURPARLERS, INDIQUE LE CHEF DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES POLITIQUES


Présentant ce matin devant le Conseil de sécurité un exposé sur la situation en Libye, M. B. Lynn Pascoe, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a évoqué l’état dans lequel se trouvent les négociations visant à mettre fin à une crise qui a déjà provoqué, depuis trois mois, le départ de 893 000 personnes du territoire libyen.  Une part importante de ces personnes sont des travailleurs migrants, a précisé M. Pascoe. 


Il a indiqué que dans le souci de réduire les différences entre les deux parties en conflit en Libye et de progresser vers des pourparlers indirects, l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies dans ce pays, M. Abdul Ilah Mohamed Al-Khatib, a présenté ses propositions aux représentants du Gouvernement, à Tripoli, le 15 mai, et à ceux du Conseil national de transition (CNT) le 24 mai, à Doha. 


« Ce sont des propositions », a-t-il précisé, qui mettent l’accent sur la nécessité de mettre fin aux hostilités, de s’entendre sur des arrangements de transition, de fournir un accès humanitaire à la population, et de mettre en œuvre les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité.  Il a indiqué que l’Envoyé spécial du Secrétaire général retournera à Tripoli le week-end prochain. 


M. Pascoe a précisé qu’à l’issue d’un entretien qui a eu lieu aujourd’hui entre le Président de l’Afrique du Sud, M. Jacob Zuma et le colonel Mouammar Al-Qadhafi, semble confirmer que le régime libyen campe sur les positions exprimées récemment par le Premier Ministre de la Libye et par le porte-parole du Gouvernement, à savoir l’arrêt préalable de la campagne de bombardement des forces de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).  De leur côté, les représentants du CNT réaffirment que les négociations sur un cessez-le-feu ne pourront commencer qu’après le départ du colonel Qadhafi et de sa famille.  Bien que les points de vue du Gouvernement de Tripoli et du CNT restent très éloignés, les deux parties ont réitéré leur engagement de continuer à collaborer avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général, a expliqué M. Pascoe. 


Il a ajouté que l’objectif immédiat de l’ONU est d’obtenir un engagement des deux parties à prendre part à des négociations indirectes basées sur les propositions de l’Envoyé spécial.  M. Pascoe a dit que parallèlement aux efforts déployés pour parvenir à amener les deux parties à dialoguer, des progrès ont été accomplis en matière de planification de programmes de consolidation de la paix dans une situation postconflit.  Il a précisé que le Conseiller spécial sur la question, M. Ian Martin, avait initié un processus de préévaluation se concentrant sur six domaines particuliers: le domaine politique, l’appareil sécuritaire, l’état de droit et les droits de l’homme, le relèvement économique, l’administration publique, et les infrastructures physiques. 


« Le Secrétaire général a des discussions presque quotidiennes avec les autorités libyennes et les dirigeants mondiaux au sujet de la Libye », a précisé M. Pascoe en indiquant qu’à l’occasion d’un entretien téléphonique avec le Premier Ministre Libyen, le 24 mai, le Secrétaire général a demandé qu’un cessez-le-feu soit instauré de manière urgente et que de sérieuses négociations soient lancées sur une transition qui permettrait à la Libye de se doter d’un gouvernement qui respecte les aspirations du peuple libyen. 


Par ailleurs, Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a indiqué que le Secrétaire général, son Envoyé spécial en Libye et lui-même avaient participé au Sommet extraordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine (UA) tenu le 25 mai dernier, et qui était consacré principalement à la crise libyenne.  Malgré des divergences entre les dirigeants, la réunion est parvenue à un accord sur un communiqué final qui souligne que seule une solution politique au conflit actuel rendra possible la promotion d’une paix durable en Libye et répondra aux aspirations légitimes du peuple libyen.  Ce communiqué a appelé à la fin de la campagne de bombardement menée par les forces de l’OTAN, et a demandé au Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye de se rendre dans ce pays et au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de considérer l’envoi d’observateurs en Libye. 


Mettant l’accent sur les efforts de l’ONU en matière de coordination des efforts internationaux, M. Pascoe a indiqué qu’il avait le 5 mai dernier coprésidé une réunion en présence de représentants de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).  Il a précisé que lors de son récent sommet à Deauville, le Groupe des huit (G-8), dans sa déclaration finale, a demandé « la cessation immédiate par le régime libyen de l’utilisation de la force contre des civils ».  Cette déclaration a mis l’accent sur le rôle central de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, pour faciliter une solution politique inclusive et durable, basée sur les demandes légitimes du peuple libyen tout en prenant en compte le rôle des organisations régionales, notamment la Ligue des États arabes et l’Union africaine.   


M. Pascoe a, en outre, déclaré que la situation des civils dans des zones affectées par les combats est une des principales préoccupations du Secrétaire général qui a demandé à la communauté internationale d’apporter un soutien humanitaire plus conséquent aux populations affectées en Libye et dans les pays voisins.  Il a précisé que l’appel régional éclair révisé, d’un montant de 407 millions de dollars, qui vise à satisfaire les besoins humanitaires de 1,7 million de personnes est financé à hauteur de 46%. 


S’inquiétant particulièrement de la situation des droits de l’homme, M. Pascoe a précisé que la Haut-commissaire aux droits de l’homme a, hier, devant le Conseil des droits de l’homme, condamné les actes de brutalité et d’autres mesures disproportionnées prises par le Gouvernement de la Libye et qui sont des violations patentes des droits de l’homme les plus fondamentaux.  Mettant l’accent sur la situation humanitaire, le Secrétaire général aux affaires politiques a rappelé qu’outre les 893 000 personnes –notamment des migrants– qui ont dû quitter la Libye, 50 000 autres individus vivent dans des camps de fortune.  Mille deux cent personnes auraient, par ailleurs, trouvé la mort en mer en essayant de se rendre en Italie, a ajouté M. Pascoe. 


Selon le Conseil national de transition, « qui ne dispose que de 40% du budget dont il a besoin pour les mois d’avril et de mai, 6 000 familles nécessitent une assistance dans le district de Benghazi », a relevé le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques.  À Misrata, où la situation s’est améliorée, 13 700 personnes ont été évacuées, et le septième bateau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) est arrivé le 21 mai pour permettre le déploiement d’une équipe interorganisations qui doit mener une évaluation des besoins humanitaires qui se posent, a conclu M. Pascoe.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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