La présidence lituanienne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) présente au Conseil de sécurité ses priorités pour 2011
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Conseil de sécurité
6481e séance – matin
LA PRÉSIDENCE LITUANIENNE DE L’ORGANISATION POUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION
EN EUROPE (OSCE) PRÉSENTE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ SES PRIORITÉS POUR 2011
Le Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, M. Audronius Ažubalis, dont le pays assure la présidence tournante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a présenté, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité les priorités pour 2011.
Le Président en exercice de l’OSCE a insisté sur la nécessité d’obtenir des progrès tangibles dans les conflits prolongés, d’améliorer la réalisation des engagements en matière de liberté de la presse, de renforcer l’action de l’Organisation face aux menaces transnationales, d’accroître son rôle dans le domaine de la sécurité énergétique et de promouvoir la tolérance par l’éducation.
M. Ažubalis a souligné que lors du Sommet de l’OSCE à Astana, au Kazakhstan, en décembre dernier, les chefs d’État et de gouvernement des membres de l’OSCE s’étaient engagés à nouveau en faveur de la vision d’une communauté de sécurité « libre, démocratique et indivisible ». Il a indiqué, en particulier, que l’OSCE s’attacherait à participer activement au processus politique visant à régler le conflit en Transnistrie. Il a souligné le rôle de l’Organisation dans le règlement du conflit au Nagorno-Karabakh, grâce à un engagement plus fort des coprésidents du Groupe de Minsk.
La présidence lituanienne demeure en outre déterminée, a-t-il ajouté, à préserver l’engagement actif de l’OSCE dans le cadre des Discussions internationales de Genève sur la Géorgie visant à réduire les tensions et à établir la confiance parmi les communautés affectées. Ces Discussions, a-t-il dit, représentent un forum unique dans la mesure où trois acteurs internationaux importants, à savoir l’Union européenne, l’OSCE et les Nations Unies, plus les États-Unis et la Fédération de Russie, travaillent étroitement pour la sécurité et la stabilité dans la région.
M. Ažubalis a également affirmé son intention de placer la liberté de la presse en général et la sécurité des journalistes en particulier, parmi les principales priorités de sa présidence en 2011. Il a ainsi annoncé la tenue d’une conférence sur la sécurité des journalistes à Vilnius, au mois de juin prochain. Il a cependant regretté que le Gouvernement du Bélarus ait décidé de fermer le bureau de l’OSCE à Minsk.
Lors du débat qui a suivi l’exposé du Président en exercice de l’OSCE, les membres du Conseil ont mis l’accent sur l’importance pour l’ONU de renforcer sa coopération non seulement avec l’OSCE, mais aussi avec les autres organisations régionales et sous-régionales, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.
La représentante des États-Unis a notamment estimé que l’OSCE, en raison de son expérience, était un partenaire important pour faire face aux défis mondiaux liés à la paix et la sécurité internationales. Dans la région des Balkans, a-t-elle dit, l’OSCE est un pilier de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) et joue un rôle prédominant dans le relèvement du Kosovo, en appuyant les efforts pour la transparence et la bonne gouvernance locales.
Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé qu’il incombait en premier lieu au Conseil de sécurité d’exercer ses responsabilités dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Pour sa part, le délégué de la France a estimé que l’ONU et l’OSCE pouvaient être complémentaires dans les domaines de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la sécurité énergétique, la lutte contre le terrorisme, la liberté d’expression et la liberté des médias.
Le représentant de l’Inde a, quant à lui, salué la contribution importante de l’OSCE pour assurer la sécurité des frontières afghanes et la surveillance des dernières élections dans ce pays.
Les mécanismes africains de prévention et de résolution des conflits gagneraient à bénéficier de la riche expérience de l’OSCE, a estimé le représentant du Gabon. Il en va de même, a-t-il estimé, pour la Force africaine en attente, dont les différentes composantes sont basées dans les cinq sous-régions du continent africain.
Enfin, plusieurs délégations, comme celles de l’Allemagne ou du Royaume-Uni, ont regretté la fermeture par les autorités du Bélarus du Bureau de l’OSCE à Minsk.
EXPOSÉ DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DE L’ORGANISATION POUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION EN EUROPE
M. AUDRONIUS AŽUBALIS, Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, qui s’exprimait en tant que Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a rappelé qu’avec 56 États membres couvrant les régions atlantique et eurasienne de l’Europe, l’OSCE était la plus grande organisation régionale du monde au titre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Il a dit apprécier hautement la coopération étroite entre l’OSCE et l’ONU dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. M. Ažubalis a souligné que lors du Sommet de l’OSCE à Astana, l’an dernier, l’Organisation avait établi une direction stratégique. Les chefs d’État et de gouvernement des membres de l’OSCE se sont engagés à nouveau en faveur de la vision d’une communauté de sécurité « libre, démocratique, commune et indivisible », enracinée dans des « principes reconnus, des engagements partagés et des buts communs ».
Le Président en exercice de l’OSCE a ensuite présenté les priorités de l’OSCE pour l’année en cours, visant à assurer des progrès tangibles dans les conflits prolongés, une mise en œuvre améliorée des engagements en matière de liberté de la presse, un renforcement de l’action de l’OSCE face aux menaces transnationales, y compris celles venant de l’extérieur de la zone OSCE, un renforcement du rôle de l’Organisation dans le domaine de la sécurité de l’énergie, et la promotion de la tolérance par l’éducation dans la zone de l’OSCE.
M. Ažubalis a indiqué en premier lieu que l’OSCE s’attacherait à participer activement au processus politique visant à régler le conflit en Transnistrie sur la base du plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriales de la République de Moldova. De même, le Président en exercice a mis l’accent sur le rôle de l’Organisation dans le règlement du conflit au Nagorno-Karabakh, grâce à un engagement plus fort des coprésidents du Groupe de Minsk. Il a invité les parties au conflit et d’autres États membres de l’OSCE à envisager des options pour établir des mesures de renforcement de la confiance et de consolidation des activités de contrôle de l’Organisation, notamment à la lumière des tensions croissantes sur le terrain.
La présidence lituanienne de l’OSCE demeure déterminée, a ajouté M. Ažubalis, à préserver l’engagement actif de l’OSCE dans le cadre des Discussions internationales de Genève sur la Géorgie visant à réduire les tensions et à établir la confiance parmi les communautés affectées. Genève, a-t-il dit, représente un forum unique au sens où trois acteurs internationaux importants, à savoir l’Union européenne, l’OSCE et les Nations Unies, plus les États-Unis et la Fédération de Russie, travaillent étroitement pour la sécurité et la stabilité dans la région. Il a exhorté tous les participants à tirer pleinement avantage du cadre de Genève pour développer des mesures visant à améliorer la sécurité et à satisfaire les besoins humanitaires.
M. Ažubalis, lui-même ancien journaliste, a déclaré qu’il plaçait la liberté de la presse en général et la sécurité des journalistes en particulier, parmi les principales priorités de sa présidence en 2011. Il a ainsi souligné qu’une conférence sur la sécurité des journalistes serait organisée à Vilnius en juin prochain, souhaitant une participation active des Nations Unies à cet événement. Le Ministre a en outre dit regretter la décision du Gouvernement du Bélarus de fermer le bureau de l’OSCE à Minsk. Il a affirmé qu’il restait déterminé à poursuivre des consultations avec les autorités du Bélarus pour examiner les moyens par lesquels l’OSCE peut continuer à soutenir le Gouvernement et le peuple de ce pays.
Le Chef de la diplomatie lituanienne a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité urgente, à la lumière des crises et conflits de ces dernières années dans la région de l’OSCE, de renforcer les capacités de l’Organisation à agir efficacement tout au long du cycle d’un conflit. De même, M. Azubalis s’est attaché à souligner le partenariat entre l’OSCE et les Nations Unies, en citant l’exemple du succès de cette coopération au Kosovo.
Le Président en exercice a conclu en assurant que l’OSCE continuerait de partager la richesse de son expérience dans le domaine de la sécurité transdimensionnelle avec d’autres organisations régionales, telles que l’Union africaine, la Ligue des États arabes, la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), le Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et l’Organisation des États américains (OEA).
Déclarations
Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) a estimé que l’OSCE, en raison de son expérience, était un partenaire important pour faire face aux défis mondiaux liés à la paix et la sécurité internationales. Dans la région des Balkans, a-t-elle dit, l’OSCE est un pilier de la MINUK et joue un rôle prédominant dans le relèvement du Kosovo en appuyant la transparence et la bonne gouvernance locales.
Elle a souligné les efforts de soutien de la communauté internationale en Afghanistan, précisant notamment la contribution de l’OSCE en matière de sécurisation des frontières et de lutte contre le trafic de stupéfiants et la promotion du développement. Elle a encouragé l’OSCE à poursuivre ses efforts en faveur de la promotion de la participation des femmes à tous les niveaux.
La représentante a mis l’accent sur l’expérience de l’OSCE, notamment en matière de facilitation. Elle a souhaité que la présence de l’OSCE en Géorgie soit rétablie. Les États-Unis, a-t-elle poursuivi, se félicitent des efforts conjoints de l’OSCE et de l’ONU dans la gestion des Discussions internationales de Genève sur la Géorgie, qui comprennent la Fédération de Russie, la Géorgie et les autorités de facto de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. La représentante a demandé que l’OSCE exhorte les parties concernées à se réunir régulièrement, afin d’avancer sur la question des mesures de confiance. Elle a salué le rôle de l’OSCE face à l’émergence de violences au Kirghizistan. Elle s’est félicitée des efforts de la présidence lituanienne de l’OSCE, qui visent notamment à promouvoir la liberté des médias et les technologies de l’information et des communications. Elle s’est également félicitée de l’accent mis sur les menaces transnationales et la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes.
M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a remercié le Président en exercice de l’OSCE pour son programme de travail dans le domaine de la bonne gouvernance et des droits de l’homme. Le représentant s’est également félicité du rôle de l’OSCE visant à faire progresser le dialogue dans le conflit en Transnistrie, ainsi que dans le règlement du conflit dans le Haut-Karabakh. M. Parham a également salué les efforts constants déployés par l’OSCE en vue de tenter de régler le conflit en Ossétie du Sud. Après avoir mis l’accent sur le rôle de la société civile dans la zone de l’OSCE, il a regretté la fermeture du Bureau de l’Organisation à Minsk. Il a réitéré l’appel lancé par le Royaume-Uni au Gouvernement du Bélarus pour reconsidérer sa position. M. Parham a en outre déploré le fait que trop de journalistes dans plusieurs États membres de l’OSCE font souvent l’objet de menaces, y compris la menace de mort.
M. PETER WITTIG (Allemagne) a déclaré que l’Allemagne partageait les priorités de la présidence lituanienne de l’OSCE. Mettant l’accent sur les conflits persistants en Europe orientale et dans le Caucase, le représentant de l’Allemagne a rappelé qu’aucun succès ne saura être obtenu sans la volonté politique des parties prenantes en Géorgie, en Arménie et en Azerbaïdjan. Il a salué les efforts de l’OSCE visant à relancer les négociations à « 5+2 » (République de Moldova, Transnistrie, OSCE, Fédération de Russie, Ukraine plus États-Unis et Union européenne) pour résoudre le conflit de Transnistrie, dans la République de Moldova, ainsi que les initiatives visant à résoudre le conflit dans le Haut-Karabakh. Le représentant a insisté sur la nécessité de la présence de l’OSCE en Géorgie, saluant à cet égard le dialogue en cours à Genève dans le souci de soulager les populations affectées par ce différend. L’Allemagne est préoccupée par la fermeture du bureau de l’OSCE à Minsk qui, a-t-il rappelé, contribuait de manière importante à la bonne gouvernance au Bélarus. Il a appuyé l’expérience de l’OSCE en matière de stabilisation, de reconstruction et d’édification de la paix en souhaitant un renforcement de la coopération entre l’OSCE et l’ONU.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a plaidé en faveur du développement et du renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les mécanismes régionaux et sous-régionaux en matière de sécurité, y compris l’OSCE. Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé qu’il incombe en premier lieu au Conseil de sécurité d’exercer ses responsabilités dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. M. Churkin a dit partager la vision de l’OSCE concernant le conflit dans le Caucase, saluant en particulier son engagement dans le cadre des Discussions internationales de Genève sur la Géorgie en vue de réduire les tensions. Il s’est en outre félicité des activités de l’Organisation au Kosovo.
Le représentant a par ailleurs attiré l’attention des membres du Conseil de sécurité sur le trafic de stupéfiants qui, à ses yeux, constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Il a souhaité la réalisation du concept de l’OSCE dans la lutte contre le trafic de stupéfiants et la production de précurseurs chimiques. L’Ambassadeur Churkin a espéré que la vision présentée par le Président en exercice de l’OSCE permettra à l’Organisation de surmonter la crise de ces dernières années et de s’adapter aux réalités de la période actuelle.
Mme JOY OGWU (Nigéria) a déclaré que l’OSCE était une composante clef pour la sécurité en Europe et pour le renforcement de son rôle de coopération. Elle a souhaité une coopération plus accrue entre l’ONU et l’OSCE pour la prévention et la gestion des conflits, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. La représentante du Nigéria a salué le rôle de l’OSCE au Kirghizistan et au Kosovo et appuyé les grandes priorités évoquées par le Président en exercice, M. Audronius Azulalis, pour résoudre les conflits de la région, y compris dans la région de Transnistrie, en République de Moldova, et dans le Haut-Karabakh. La représentante a souligné qu’il était nécessaire pour l’ONU de participer activement aux Discussions internationales de Genève sur la Géorgie. La Conférence de Vilnius sur la liberté de la presse et les menaces à la liberté était très utile, a-t-elle dit. La représentante a également estimé qu’il était nécessaire de renforcer la coopération entre l’ONU et les organisations régionales en matière de paix et de sécurité internationales, en estimant que la vision du Président en exercice de l’OSCE laissait entrevoir un avenir très prometteur pour promouvoir la paix, la stabilité et la sécurité dans le monde.
M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que le rôle des Nations Unies complétait le rôle des organisations régionales en matière de maintien de la paix et de la sécurité. Il s’est félicité des efforts entrepris par l’OSCE pour contribuer à faire face à des menaces en Asie, notamment en Afghanistan. M. Salam a salué le rôle de l’OSCE en matière de prévention des conflits. Le représentant a également appelé l’OSCE à accorder une importance particulière au respect des droits de l’homme, de l’état de droit, du dialogue entre les cultures et les religions. Il a également mis l’accent sur le rôle de l’OSCE dans la lutte contre le terrorisme, pour l’élimination des armes de destruction massive et des armes légères et de petit calibre.
M. NESTOR OSORIO (Colombie) a mis l’accent sur l’ensemble de principes et objectifs qui unissent l’ONU et l’OSCE en matière de liberté, de démocratie et de droits de l’homme, ainsi que pour la promotion de la paix et de la sécurité. Il a précisé que la sécurité était une priorité pour la Colombie, en estimant qu’elle constituait la base essentielle pour la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie. Il a souligné le rôle de l’OSCE pour la coopération régionale et sous-régionale en vue de garantir la paix entre les peuples. S’agissant de la coopération entre l’ONU et l’OSCE, le représentant a salué la contribution de cette organisation européenne à la mise en œuvre de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK). Il a souligné l’importance de la coopération de l’OSCE en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Il a particulièrement salué l’expérience de l’OSCE et sa contribution à la stabilisation de l’Afghanistan en contrant les menaces transnationales qui pourraient naître dans ce pays.
M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est félicité en particulier de l’intention de la présidence lituanienne de l’OSCE de se concentrer sur des mesures concrètes pour traiter des questions régionales. Le représentant a souligné l’importance d’établir une étroite coopération entre l’OSCE et les autres organisations régionales dans les domaines d’intérêt commun. Il a mis l’accent sur le travail effectué en matière de contrôle des armes classiques en Europe, de non-prolifération et, en particulier, sur le rôle de l’OSCE dans la lutte contre les menaces transnationales, comme la traite des personnes ou le trafic des stupéfiants. Il a estimé à cet égard que l’interaction entre l’OSCE et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) avait un potentiel considérable.
M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé que l’Article 54 de la Charte des Nations Unies engageait les organisations régionales à maintenir le Conseil de sécurité informé de leurs initiatives dans le domaine de paix et de la sécurité internationales. Il a déclaré que l’OSCE avait joué un rôle déterminant pour régler les problèmes les plus importants après la fin de la guerre froide. Au cours de ces 10 dernières années, l’OSCE a élargi ses activités en Asie centrale pour contribuer à la lutte mondiale contre le trafic des stupéfiants, s’est félicité le représentant de l’Inde. Il a également salué la contribution importante de l’OSCE pour assurer la sécurité des frontières afghanes et la surveillance des dernières élections dans ce pays.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) s’est dit convaincu que le multilatéralisme se renforçait grâce à une coopération accrue entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales. Chaque organisation régionale, de par sa nature et ses compétences, est unique à la fois pour contribuer à répondre aux défis qui se posent et pour contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il dit. Le représentant a estimé qu’à cet égard, les efforts de ces organisations se complétaient avec les activités du Conseil de sécurité. Il a assuré l’OSCE de l’appui de son pays pour tous les efforts qu’elle déploie.
M. WANG MIN (Chine) a déclaré que les organisations régionales et l’ONU devraient tirer parti de leurs expériences complémentaires pour promouvoir la paix et la sécurité internationales. Il a mis l’accent sur l’expérience de l’OSCE en matière de diplomatie préventive et de lutte contre le terrorisme. Le représentant de la Chine a demandé à l’OSCE de poursuivre ses efforts pour promouvoir la stabilité régionale. L’OSCE devrait, a-t-il souligné, renforcer sa coopération avec l’ONU pour promouvoir la paix et la sécurité internationales, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.
Mme MIRSADA ČOLAKOVIC (Bosnie-Herzégovine) a mis l’accent sur l’importance du partenariat entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales. Elle a encouragé, dans ce cadre, un renforcement des liens de coopération entre l’ONU et l’OSCE. La représentante a également mis l’accent sur la nécessité d’axer les efforts sur la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic des organes, la lutte contre la corruption, sur le contrôle des armements et sur le respect des droits de l’homme. La représentante a assuré que son pays était pleinement attaché à contribuer activement à la prévention des conflits dans les zones de compétence de l’OSCE. Le Sommet de l’OSCE d’Astana, en décembre dernier, a confirmé le fait qu’il existe des menaces pressantes auxquelles doivent faire face les États, a-t-elle fait observer. Le Sommet d’Astana, a-t-elle ajouté, a exprimé, dans sa déclaration finale, des attentes élevées pour faciliter la coopération entre les États membres de l’OSCE.
M. EMMANUEL BONNE (France) a indiqué que les 56 États membres de l’OSCE partageaient un même objectif de sécurité régionale, mais aussi de développement économique et humain et de respect des droits de l’homme. Il a rappelé que le Sommet d’Astana, qui s’est tenu en décembre 2010, a réaffirmé ces objectifs communs et ouvert la voie à de nouveaux partenariats. Il a estimé que l’ONU et l’OSCE pouvaient être complémentaires dans les domaines de la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la sécurité énergétique, la lutte contre le terrorisme, la liberté d’expression et la liberté des médias. Il a précisé que le Secrétaire général de l’OSCE, M. Marc Perrin de Brichambaut, viendra présenter ses initiatives, la semaine prochaine à l’ONU, devant le Comité contre le terrorisme, faisant observer qu’il s’agit là d’un bel exemple de coopération. Après avoir mis l’accent sur la contribution de l’OSCE en Afghanistan et au Kosovo, il a rappelé qu’en Asie centrale, la connaissance de terrain que l’OSCE a acquise lui a permis de réagir efficacement à la crise qui a secoué le Kirghizistan en juin 2010, de concert avec l’ONU et l’Union européenne.
Le représentant de la France a cependant regretté que les missions de l’ONU et de l’OSCE aient été forcées de quitter la Géorgie à la suite de la guerre de l’été 2008, alors que leur présence contribuait à instaurer la stabilité dans la région. Il a jugé préoccupante la situation en Géorgie, en particulier en Abkhazie et en Ossétie du Sud. La situation au Bélarus est également préoccupante depuis les élections de décembre dernier, a-t-il dit, citant notamment les atteintes à la liberté de la presse et l’arrestation d’opposants. C’est pourquoi, le représentant de la France a exhorté le Bélarus à respecter les droits de l’homme et, en particulier les droits civils et politiques sur son territoire. Il a regretté la fermeture de bureau de l’OSCE à Minsk, qu’il a jugée très dommageable pour la promotion des valeurs de l’Organisation qui, a-t-il fait remarquer, sont aussi celles auxquelles le Bélarus a souscrit.
M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a salué les efforts de l’OSCE visant à relancer les négociations à « 5+2 », afin de résoudre le conflit de Transnistrie, en République de Moldova, et faire respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales de la République de Moldova. Il a estimé que le renforcement du rôle des organisations régionales en vue de les rendre plus opérationnelles et plus aptes à répondre aux diverses crises doit demeurer au centre des priorités du Conseil. C’est pourquoi, il a félicité l’OSCE de prendre en compte cette préoccupation, à travers ses organes, ses mécanismes, de même que ses institutions spécialisées. Au niveau de l’Afrique centrale, a-t-il dit, des mécanismes de promotion des mesures de confiance ont été mis en place. La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) entend renforcer ses capacités pour répondre aux défis de la paix et de la sécurité dans la région. Le représentant du Gabon a estimé que ces mécanismes de prévention et de résolution des conflits, notamment le Mécanismes d’alerte rapide de l’Afrique centrale (MARAC) et le Conseil de la paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX) gagneraient à bénéficier de la riche expérience de l’OSCE dans tous ces domaines. De même, a-t-il estimé, la Force africaine en attente, dont les différentes composantes sont basées dans les cinq sous-régions du continent africain pourrait, pour son fonctionnement, s’appuyer sur l’expertise de l’OSCE.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré que la coopération entre l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’ONU était un exemple concret de partenariat qui a aidé à promouvoir la paix et la sécurité eu Europe de l’Est, au Caucase et en Asie centrale, ainsi qu’à combattre le terrorisme. En Afghanistan, l’OSCE a été impliquée dans les efforts visant à promouvoir le dialogue politique, le développement des capacités nationales et l’appui au processus démocratique, a-t-elle rappelé. Le Brésil, a ajouté Mme Ribeiro Viotti, note avec satisfaction l’étroite collaboration entre l’OSCE et la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ainsi que l’appui apporté au Gouvernement afghan dans le domaine de la sécurité aux frontières, la formation de la police et la lutte contre le trafic de stupéfiants. Au Kirghizistan, a-t-elle précisé, l’OSCE a joué un rôle constructif l’année dernière, en coopération étroite avec l’ONU et l’Union européenne, dans un contexte politique difficile. Faisant écho à la déclaration du Président en exercice de l’OSCE, M. Audronius Azubalis, la représentante s’est dite heureuse d’entendre qu’outre l’engagement renouvelé en faveur de la démocratie, la bonne gouvernance et la primauté du droit, la présidence lituanienne de l’OSCE cherchera de nouveaux moyens de promouvoir la sécurité énergétique, la liberté de la presse et une éduction tolérante.
Reprenant la parole, le Président en exercice de l’OSCE a émis l’espoir que l’appui unanime exprimé par les délégations se traduira par une forte volonté politique en faveur d’actions concrètes pour mettre en œuvre le programme de l’OSCE.
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