Conférence de presse du Représentant permanent de la Fédération de Russie M. Vitaly Churkin, sur la présidence russe du Conseil de sécurité
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE
M. VITALY CHURKIN, SUR LA PRÉSIDENCE RUSSE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
S’exprimant essentiellement en sa qualité de Représentant permanent de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, M. Vitaly Churkin, a déclaré, aujourd’hui à l’occasion d’une conférence de presse, que son pays souhaitait que le Conseil de sécurité agisse pour mettre fin à la violence en Syrie, mais n’avait nullement l’intention de servir d’« auxiliaire d’une politique de changement de régime ».
M. Churkin, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, a clarifié la position de la Fédération de Russie sur les enquêtes relatives aux pertes civiles occasionnées par la campagne de bombardement de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) et d’un projet de texte concernant la Syrie.
L’Ambassadeur Churkin s’est dit profondément préoccupé par l’acrimonie croissante qui existe entre les membres du Conseil de sécurité, certains d’entre eux étant chaque fois plus « inflexibles ». Il a cependant reconnu que les membres du Conseil ont coopéré étroitement pour répondre aux crises, survenues cette année, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Son pays, a-t-il précisé, a proposé des amendements au texte sur la Libye, en prévoyant notamment une réunion d’experts dont les conclusions seraient analysées par les membres du Conseil. M. Churkin a espéré que le Conseil soit en mesure de se prononcer sur le projet de résolution dès la semaine prochaine.
La Fédération de Russie attache une grande importance à l’accord entre le Gouvernement syrien et la Ligue des États arabes ainsi qu’au déploiement d’une mission d’observation de la Ligue dans le pays, a indiqué M. Churkin, en rappelant qu’elle avait proposé une déclaration à la presse saluant le déploiement de cette mission.
« Il s’agit d’un texte direct, dans lequel le Conseil de sécurité apprécie les efforts louables déployés par la Ligue des États arabes et se félicite de l’objectif de la mission d’observation qui vise à mettre un terme à la violence et appelle toutes les parties à faire preuve de retenue », a-t-il commenté. Il a cependant regretté que cinq membres du Conseil s’y soient opposés, jugeant que ce texte n’était pas équilibré, alors que le règlement exige un consensus.
L’Ambassadeur Churkin a également annoncé que le Conseil préparait également une déclaration à la presse sur le double attentat qui s’est produit aujourd’hui à Damas. Ce texte, a-t-il assuré, est conforme aux déclarations publiées par le Conseil à la suite d’attentats terroristes. Par le projet de déclaration, les membres du Conseil condamneraient de la manière la plus ferme tout acte terroriste et présenteraient leurs condoléances aux familles des victimes, a-t-il précisé.
Il a ensuite rappelé que son pays avait, dès le début de la crise en Syrie, agi comme médiateur et fortement plaidé en faveur du dialogue et de l’adoption de réformes, mais ne sera pas « l’auxiliaire d’une politique de changement de régime ».
En outre, M. Churkin a sévèrement réagi aux déclarations informelles, faites hier devant la presse, sur la Libye et la Syrie à la sortie du Conseil de sécurité par ses homologues des États-Unis, Mme Susan Rice, et de la France, M. Gérard Araud.
Émettant des réserves sur les déclarations faites par Mme Rice à son retour de sa visite en Libye, qui avait affirmé avoir visité un site bombardé par l’OTAN, M. Churkin a appelé l’OTAN à procéder à une enquête, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies, et renvoyé à plusieurs reprises à un article d’un journal américain sur la question.
Répondant à ceux qui jugent suffisante la Commission internationale d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme, le représentant de la Fédération de Russie a critiqué les lenteurs d’une telle procédure et insisté sur la nécessité pour l’OTAN de lancer rapidement une enquête, chargée notamment d’examiner les aspects militaires de son intervention en Libye.
« Ceci pourrait se faire dans les plus brefs délais, en dépit des fêtes de Noël », a-t-il argué, en dénonçant la « rhétorique de perfection de l’OTAN. « Il faut savoir avec exactitude ce qui s’est passé en Libye », a-t-il dit, en faisant remarquer que certains membres du Gouvernement actuel seraient d’anciens partisans du régime de Qadhafi.
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