En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de Mme Annika Thunborg, Porte-parole de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires

1/09/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE MME ANNIKA THUNBORG, PORTE-PAROLE DE LA COMMISSION PRÉPARATOIRE DE L’ORGANISATION DU TRAITÉ D’INTERDICTION COMPLÈTE DES ESSAIS NUCLÉAIRES


La Porte-parole et Chef de l’information de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Mme Annika Thunborg, a rappelé devant la presse, cet après-midi, que le 1er  septembre 2011 marquait le cinquantième anniversaire de la reprise des essais nucléaires en 1961.


Invitée du Point de presse, Mme Thunborg intervenait juste avant la tenue d’une manifestation spéciale à l’occasion de la Journée internationale contre les essais nucléaires, observée aujourd’hui, et en prévision de la Conférence en vue de faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui aura lieu au Siège des Nations Unies, le 23 septembre 2011, en présence d’une centaine de ministres.  Elle a annoncé que les pays qui n’ont toujours pas ratifié le Traité seraient vivement encouragés à le faire.


Le 1er septembre 1961, a souligné Mme Thunborg, trois ans après le début d’un « fragile » moratoire sur les essais nucléaires, et un mois après la construction du mur de Berlin, l’Union soviétique reprenait les essais nucléaires, les deux autres puissances de l’époque dotées de la bombe atomique -les États-Unis et le Royaume-Uni- lui emboîtant le pas, aux heures les plus sombres de la Guerre froide.


Cette rupture du moratoire inaugura ce qu’elle a qualifié de « véritable frénésie » d’essais nucléaires, plus de 250 ayant été réalisés dans les 16 mois qui suivirent, avec en point culminant l’explosion, le 30 octobre 1961 dans l’Arctique russe, de l’arme la plus puissante jamais utilisée dans l’histoire de l’humanité: la bombe à hydrogène soviétique Tsar Bomba, « l’équivalent de 4 000 bombes d’Hiroshima ».


« Cinquante ans et 1 500 essais nucléaires plus tard, une occasion historique nous est donnée de tirer les leçons des erreurs du passé », a affirmé la Porte-parole de l’OTICE.  Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, signé depuis 1996 par 90% des nations du monde, a permis de mettre un frein aux essais, a-t-elle reconnu.  Au cours de la décennie écoulée, deux essais seulement, mais « deux essais de trop », ont été effectués, par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).


Jusqu’à présent, 182 pays ont signé le Traité et 154 l’ont ratifié.  Mais l’entrée en vigueur de cet instrument juridiquement contraignant est suspendue à la ratification de neuf pays dits de l’Annexe II: les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël, l’Égypte, la RPDC, l’Iran et l’Indonésie.  « Ces pays doivent ratifier le Traité pour que les essais nucléaires soient interdits une fois pour toutes », a martelé Mme Thunborg.


« L’Histoire a déjà montré à quel point les moratoires sont peu fiables.  En conséquence, nous pourrions assister à une autre série d’explosions, une autre course obscène à la mégatonne et un autre compte à rebours entre puissances nucléaires, dont le nombre a considérablement augmenté », a-t-elle prévenu.


La Porte-parole de l’OTICE a également expliqué que chaque pays avait ses raisons de ne pas vouloir ratifier le Traité.  Ainsi, certains alignent leur décision de ratifier cet instrument sur la position d’autres pays ou sur ce qu’ils perçoivent comme étant une menace à leur sécurité.  Dans d’autres cas, des considérations de politique intérieure sont à prendre en compte, le droit de procéder à des essais nucléaires relevant du débat national.


Mme Thunborg a cependant estimé qu’il n’y avait pas de lien particulier à établir entre le ralentissement du nombre de ratifications du Traité et l’absence de progrès enregistrés par la Conférence du désarmement.  En réalité, les négociations ayant abouti au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ont été la dernière « réalisation à succès » de la Conférence, qui se heurte depuis à l’impasse des négociations du traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles.


Interrogée au sujet de la catastrophe de Fukushima, la Porte-parole a confirmé que des radiations avaient été détectées dans l’atmosphère, les océans, au sol et sous terre.  Elle a rappelé que les données relatives à la dispersion de la radioactivité de la centrale de Fukushima étaient disponibles auprès de tous les États Membres.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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