Conférence de presse conjointe à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE
DE L’AIDE HUMANITAIRE
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, et M. Anthony Lake, Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ont fait le point sur la situation dans la corne de l’Afrique.
Après avoir rendu hommage aux travailleurs humanitaires, « hommes et femmes de toutes origines et de toutes cultures », qui risquent leur vie pour porter assistance aux populations dans le besoin, Mme Amos et M. Lake ont affirmé que cet engagement était plus que jamais nécessaire pour aider les 12 millions de personnes frappées par la sécheresse dans la corne de l’Afrique.
Lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, Mme Amos a insisté sur la situation en Somalie où, depuis que la famine a été déclarée dans cinq régions du pays il y a un mois, « des dizaines de milliers d’enfants sont morts de malnutrition et de maladies ». « Les bailleurs de fonds ont déjà donné 1,3 milliard de dollars aux institutions de l’ONU, mais pour éviter une détérioration de la situation alors que se profilent les pluies d’octobre, qui peuvent intensifier les épidémies, nous avons encore besoin d’un milliard de dollars. Il est impératif que nous puissions accéder à toutes les régions, du sud mais aussi du centre, pour sauver le maximum de vies humaines », a-t-elle expliqué.
« Le désastre humanitaire somalien pourrait rapidement se transformer en catastrophe humaine tout court », a renchéri M. Lake, soulignant qu’1,5 million d’enfants étaient directement menacés par la famine. Le Directeur général de l’UNICEF a ensuite indiqué que depuis janvier, le Fonds, prévenu depuis des mois des risques de sécheresse, avait mis en place des centaines de centres de nutrition à travers tout le pays.
« Nous avons également mené des campagnes de vaccination contre la rougeole », a-t-il ajouté, avant de constater à son tour que la crise qui sévit en Somalie pourrait s’aggraver avec la saison des pluies. « Comme Valerie Amos l’a dit, nous avons besoin de tout le soutien possible pour empêcher cela », a-t-il insisté. M. Lake s’est ainsi ému de ce que, « selon certains médias », l’attention sur la corne de l’Afrique était en train de diminuer. « Cela peut s’expliquer par l’accumulation des crises, en Haïti, au Pakistan, au Japon, en Libye et ailleurs. Mais l’opinion ne doit pas oublier que derrière les statistiques, ce sont des petits garçons et des fillettes qui crient à l’aide », a fait remarquer Anthony Lake.
Répondant aux questions des correspondants de presse, Mme Amos a reconnu les changements climatiques qui avaient contribué à l’aggravation de la crise humanitaire dans la corne de l’Afrique. « C’est vrai, le réchauffement du climat explique en partie le fait que les sécheresses surviennent désormais tous les 2 ans au lieu de tous les 10 ans. Mais dans le cas de la Somalie, c’est d’abord un conflit vieux de deux décennies qui empêche l’accès aux populations dans le besoin, d’où une famine qui épargne le Kenya et l’Éthiopie », a-t-elle noté.
Valerie Amos a estimé que ces pays devaient être des exemples à suivre, les programmes mis en œuvre au cours de ces dernières décennies pour lutter, par exemple, contre le paludisme et assainir l’eau ayant renforcé considérablement la résilience des populations face au péril climatique. « En Somalie, c’est une solution politique au conflit qui permettrait d’améliorer la situation », a insisté la Secrétaire générale adjointe.
« Aider les plus vulnérables, a estimé M. Lake, doit être un investissement pour l’avenir, car en misant sur le développement, en particulier de l’agriculture dans les communautés, on permettra aux enfants dans la souffrance aujourd’hui de choisir leur destin ». « Les crises humanitaires ne doivent plus entraîner ces transferts massifs de populations qui causent la disparition de modes de vie traditionnels », a-t-il dit.
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