Conférence de presse du Représentant spécial pour la Somalie et du commandant des forces de l’AMISOM
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LA SOMALIE ET DU COMMANDANT DES FORCES DE L’AMISOM
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie s’est félicité, aujourd’hui, au Siège de l’ONU, à New York, du retrait des milices Al-Chebaab de Mogadiscio, la capitale somalienne.
Lors d’une conférence de presse donnée par visioconférence depuis Mogadiscio, et qui faisait suite à son intervention au Conseil de sécurité, M. Augustine P. Mahiga a imputé ce départ des miliciens aux actions coordonnées du Gouvernement fédéral de transition et de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). « Les sanctions imposées par le Conseil ont également contribué à affaiblir les réseaux de financement des insurgés Chebaab », a-t-il ajouté avant d’assurer, qu’à présent, « 95% de la capitale est contrôlée par les autorités somaliennes et les troupes de l’AMISOM ».
M. Mahiga a attiré l’attention sur le fait que le départ des miliciens, « qui sont encore présents dans quelques poches de la capitale », allait faciliter la prise en charge des réfugiés touchés par la famine et venus chercher de l’aide à Mogadiscio. Il a aussi noté que l’amélioration de la situation en matière de sécurité dans la capitale devrait permettre au personnel civil de l’ONU sur place d’interagir quotidiennement avec les autorités somaliennes de transition sur la mise en œuvre de l’Accord de Kampala du 9 juin. « Cet Accord a permis d’accélérer la formation d’un nouveau gouvernement et ouvert la voie à l’établissement d’une feuille de route politique pour les 12 prochains mois, et qui sera entérinée fin septembre lors d’une conférence », a expliqué à ce sujet M. Mahiga.
Le Représentant spécial a ensuite donné la parole au commandant des forces de l’AMISOM, M. Nathan Mugisha, qui a renouvelé l’appel de la Mission au Conseil de sécurité demandant un renfort militaire rapide. Il a ainsi rappelé qu’à l’heure actuelle, 9 000 Casques bleus étaient déployés dans la capitale, « alors qu’il en faudrait 15 000 pour consolider sur la durée nos efforts de sécurisation, au moment où la ville est, au moins provisoirement débarrassée des Chebaab ». M. Mugisha a fait remarquer que le Conseil avait autorisé l’envoi de 3 000 soldats supplémentaires, afin de porter à 12 000 le contingent militaire de l’AMISOM à Mogadiscio. « Les troupes sont prêtes, mais ce qui manque ce sont les moyens de leur déploiement et d’accueil dans de bonnes conditions », a-t-il relevé.
Sur l’hypothèse d’un retour des miliciens Chebaab dans la capitale, le commandant des forces de l’AMISOM a répondu aux journalistes que « tout était possible », y compris le recours de ces miliciens à des méthodes terroristes comme les attentats à la bombe.
« Les miliciens Chebaab, qui ont tout à Mogadiscio, peuvent aussi revenir discrètement en se fondant dans la population », a renchéri M. Mahiga, qui a toutefois insisté sur le fait que ces miliciens étaient affaiblis non seulement financièrement « mais aussi par la famine, qui ne les épargne pas ». « Les miliciens Chebaab sont dispersés, ce qui pourrait compliquer un retour en force à moyen terme », a également avancé le Représentant spécial.
Par ailleurs, M. Mahiga a évoqué la tenue de deux réunions de haut niveau en septembre prochain à New York. Il a précisé que ces événements auraient pour but de continuer d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la mise en œuvre de l’Accord de Kampala, de la feuille de route politique ainsi que sur la situation en matière de sécurité et humanitaire dans les zones où l’état de famine a été déclaré. « Nous ferons donc le point en septembre sur l’efficacité de la réponse humanitaire internationale à une crise qui pourrait encore durer pendant six mois », a-t-il dit.
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