Conférence de presse de « Médecins sans frontières » sur les enjeux liés au traitement du VIH/sida
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE « MÉDECINS SANS FRONTIÈRES » SUR LES ENJEUX
LIÉS AU TRAITEMENT DU VIH/SIDA
Des responsables de l’organisation non gouvernementale (ONG) « Médecins sans frontières » ont souligné, aujourd’hui, qu’en matière de lutte contre la pandémie de VIH/sida, « le traitement c’est la prévention ». Ils ont plaidé pour que d’ici à 2015, 15 millions de personnes aient accès aux antirétroviraux contre 6,6 aujourd’hui sur les 34 millions de séropositifs dans le monde.
Lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, à New York, à deux jours du coup d’envoi de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, « Médecins sans frontières » s’est promis de sensibiliser les États aux enjeux liés au traitement.
La « clarté » des dernières études scientifiques a été soulignée par le docteur Tido von Schoen-Angerer, Directeur exécutif de la Campagne en faveur de l’accès aux médicaments essentiels: les traitements antirétroviraux sont d’autant plus efficaces qu’ils sont administrés tôt. Non seulement la personne soignée peut reprendre une vie normale mais ses chances de contaminer une autre personne baisse de plus 96%.
Estimant qu’à l’aune de « cette nouvelle vérité scientifique », le meilleur moyen de juguler la pandémie est de concentrer les efforts sur l’accès de tous aux antirétroviraux, le docteur von Schoen-Angerer a voulu que le document final de la Réunion de haut niveau s’accorde sur l’objectif d’assurer, d’ici à 2015, l’accès de 15 millions de personnes au traitement.
Sur le plan financier, 6 milliards de dollars supplémentaires par an seront nécessaires jusqu’en 2015, ce qui empêcherait du même coup 12 millions de nouvelles infections et sauverait 7 millions de vies à l’horizon 2020.
Citant ainsi les chiffres d’ONUSIDA, le docteur von Schoen-Angerer a dit: « cette semaine, nous devons accentuer la pression sur les États pour qu’ils garantissent des traitements à des prix abordables et s’engagent à financer l’accès aux médicaments aux 9 millions de malades qui en ont actuellement le plus besoin ».
Le responsable de « Médecins sans frontières » a relevé qu’aujourd’hui ce sont les traitements de secondes lignes qui sont les plus chers, ce qui expose certains malades, en Afrique du Sud et au Kenya par exemple, à des risques de rechute.
Or, plusieurs États qui négocient en ce moment le document final de la Réunion de haut niveau s’opposent à l’objectif de 2015, a dénoncé Mme Sharonann Lynch, Conseillère pour les politiques en matière de lutte contre le VIH/sida.
« C’est inquiétant à un moment où l’on sent, preuves scientifiques à l’appui, qu’en fournissant un traitement à 15 millions de personnes d’ici à 2015, on sera sur le point de porter un coup fatal à la pandémie », a-t-elle commenté, soulignant que le financement de la lutte contre le sida ne cesse de baisser depuis 2008.
« Médecins sans frontières », a-t-elle ajouté, attend de l’Union européenne (UE) « et pas uniquement des pays en développement » qu’elle confirme son appui à cette lutte que les coupes budgétaires ont affaiblie.
La Conseillère pour les politiques en matière de lutte contre le VIH/sida a jugé important d’encourager la concurrence entre les laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent des génériques. « Grâce à cela, nous sommes parvenus à faire baisser le prix d’un traitement individuel de 10 000 dollars à 350 dollars par an dans les pays en développement », a-t-elle précisé.
De son côté, Mme Nonkosi Khumalo, Présidente de la Campagne pour l’accès au traitement en Afrique du Sud, s’est émue de ce que le Groupe africain s’oppose « franchement » à ce que le document final mentionne « certains groupes sociaux ».
« À ma connaissance, l’Afrique du Sud est le seul pays qui se montre progressiste, alors que l’Ouganda, le Malawi, le Swaziland et l’Égypte, qui invoquent la culture et la religion pour ne pas parler d’homosexualité, nient certaines réalités », a-t-elle accusé.
Les recommandations et les engagements que prendront les États durant la Réunion de haut niveau devront être basés sur des preuves scientifiques « et non pas sur des croyances culturelles déterminant ce qui est juste ou mal », a-t-elle prévenu.
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