Conférence de presse sur le lancement du rapport de l’OIT intitulé « croissance, emploi productif et travail décent dans les pays les moins avancés »
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT DE L’OIT INTITULÉ « CROISSANCE, EMPLOI PRODUCTIF ET TRAVAIL DÉCENT DANS LES PAYS LES MOINS AVANCÉS »
L’Organisation internationale du Travail (OIT) a présenté, ce matin, son nouveau rapport intitulé « Croissance, emploi productif et travail décent dans les pays les moins avancés (PMA) », au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU, à New York.
« Le rapport examine la relation entre la croissance du PIB, l’emploi et le travail décent dans les PMA, et met en lumière les difficultés et les opportunités de changements structurels, de création d’emplois et d’éradication de la pauvreté », a expliqué le Directeur exécutif du Secteur de l’emploi à l’OIT, M. José Manuel Salazar-Xirinachs. « Le document offre également un ensemble d’options et de politiques qu’il revient à chaque pays d’adopter en fonction de ses propres besoins et spécificités, et des circonstances qui prévalent, afin de créer les conditions propices à l’effectivité du travail décent », a-t-il ajouté.
La nouvelle publication, qui aborde un certain nombre de problèmes clefs pour la croissance et le développement à travers les trois principales catégories de pays que sont les PMA de l’Afrique, ceux de l’Asie et des pays insulaires, se concentre surtout sur les faits survenus au cours des 10 dernières années. Celles-ci, a dit le Directeur exécutif, « ont été marquées par une forte mais volatile croissance, qui a atteint en 2007 un pic de 7% dans les PMA ». « Cette croissance s’est plus basée sur les exportations de matières premières que sur une structure de production diversifiée », a-t-il précisé.
L’Étude de l’OIT contient une liste de recommandations destinées à aider les PMA dans la mise en place de meilleures politiques pour leur permettre de parvenir à l’effectivité du travail décent sur leurs territoires. Ainsi, dans le domaine de l’agriculture, où l’on note une stagnation de la production, particulièrement chez les PMA d’Afrique, l’OIT recommande « la promotion de la révolution verte », à l’image de celle qu’a connue l’Asie dans les années 60. S’agissant de l’investissement public, l’Organisation invite les institutions étatiques au renforcement des investissements dans le secteur des infrastructures, tout en s’assurant que celles-ci sont mises en place avec pour objectif spécifique de dynamiser la création d’emplois.
L’Étude publiée, aujourd’hui, a été élaborée en vue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) qui se tiendra du 9 au 13 mai prochain à Istanbul, en Turquie. Cette Conférence, a souligné, M. Salazar-Xirinachs « revêt une grande importance au regard de son ambition qui est d’examiner les progrès accomplis par les PMA au cours de ces deux dernières décennies ».
« L’objectif de parvenir à l’amélioration des revenus des populations des PMA, poursuivi par les auteurs du présent rapport est salutaire », a pour sa part déclaré la Vice-Présidente de l’Association des industries d’Haïti (ADIH), Mme Norma Powell. La réalisation de cet objectif doit avant tout se fonder sur le travail et non pas sur l’aide, a-t-elle ensuite précisé, avant de déplorer que « très souvent l’aide apportée par les donateurs à Haïti, au lieu d’aider les populations, finit souvent par les maintenir dans un état de nécessité et de dépendance ». Il est donc urgent que les donateurs, la communauté nationale et la société civile réfléchissent aux moyens de renverser cette tendance, et surtout de créer les conditions propices à la création d’emplois durables, a-t-elle en outre dit en insistant sur le rôle central que doit à cet égard jouer l’État..
« Seul 10% des travailleurs africains bénéficient d’une protection sociale, a révélé à son tour le Directeur pour l’Afrique des politiques économiques de la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique), M. Kouglo Lawson-Body, qui prenait part à la conférence de presse. « Comme les auteurs du rapport, notre Organisation estime que l’idée de travail décent en Afrique ne peut être réalisable sans l’implication forte des institutions étatiques », a-t-il souligné.
M. Sanjesh Naidu, Conseiller économique du Forum des îles du Pacifique (PIF), autre participant à cette conférence de presse, s’est félicité du fait que les recommandations proposées par les auteurs du rapport « ne peuvent être appliquées par les États sans un processus d’adaptation qui tienne compte de leurs réalités ».
Chef de la Division de la coopération technique du Ministère du travail et de l’emploi du Brésil, Mme Raquel de Carvalho Oliveria, est à son tour intervenue pour indiquer que les recommandations contenues dans le rapport de l’OIT pouvaient non seulement servir aux PMA, mais aussi à tous les autres pays fragilisés par les crises financières et économiques mondiales.
En réponse à un correspondant de presse qui l’interrogeait sur les critiques formulées par le Royaume-Uni contre l’Organisation internationale du Travail, le Directeur exécutif du Secteur de l’emploi de l’OIT a fermement défendu l’OIT en rejetant les accusations portées par contre elle par la partie britannique. Par ailleurs, a-t-il tenu à relever, « on ne peut généraliser des faiblesses qui auraient été constatées dans seulement quatre pays à l’ensemble des actions menées par une organisation qui est présente sur l’ensemble de la planète ».
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel