Conférence de presse du Coordonnateur spécial pour le Liban, Michael Williams
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR SPÉCIAL POUR LE LIBAN, MICHAEL WILLIAMS
Le Coordonnateur spécial pour le Liban, Michael Williams, a fait le point, aujourd’hui, sur la situation dans ce pays. Lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU à New York, après l’exposé que M. Williams a fait au Conseil de sécuritésur l’application de la résolution 1701, il a noté que « les soulèvements survenus dans le monde arabe auront un impact positif au Liban ».
« De la Tunisie à l’Ouest, jusqu’au Bahreïn, à l’Est, les peuples remettent en cause des régimes, républiques ou royaumes, dont les gouvernements ne sont pas assez représentatifs et ne parviennent pas à répondre aux aspirations du plus grand nombre », a-t-il constaté. M. Williams a estimé que la demande de liberté exprimée par les populations des pays arabes en crise était aussi une demande de dignité, « c’est un appel à l’instauration de nouvelles politiques ». « Ce mouvement ne peut qu’avoir un effet positif sur le Liban, pays où le Gouvernement doit être représentatif, et qui jouit depuis toujours d’une véritable liberté de la presse. Encore faut-il que le Liban forme rapidement un gouvernement, ce qui est dans l’intérêt de toutes les parties », a-t-il ajouté. Pour M. Williams, les tensions en Syrie ont « de toute évidence une influence sur les processus politiques et de paix en cours au Liban et dans toute la région ».
Concernant l’actualité du Tribunal spécial pour le Liban, dont le mandat est de poursuivre les responsables de l’attentat du 14 février 2005 ayant entraîné la mort de l’ancien Premier Ministre libanais, Rafik Hariri, Michael Williams a confirmé que le Procureur de ce Tribunal, Daniel Bellemare, avait remis au juge de la mise en état, M. Daniel Fransen, un acte d’accusation modifié « élargissant la portée » de l’acte de mise en accusation déposé auparavant. « Il s’agit là d’une évolution, mais qui risque d’entraîner l’allongement de la période d’examen des preuves de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois », a-t-il cependant prévenu.
Répondant ensuite aux questions des correspondants de presse, le Coordonnateur spécial pour le Liban a brièvement évoqué l’exposé qu’il a fait à huis clos au Conseil de sécurité. Il a notamment indiqué que la situation le long de la Ligne bleue -la ligne tracée par l’ONU en 2000 et derrière laquelle les troupes israéliennes peuvent être stationnées pour que leur retrait du Sud-Liban soit conforme à la résolution 425 du Conseil de sécurité-était stable, « ceci, grâce en particulier au travail remarquable accompli par la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ». M. Williams a ensuite reconnu que « les violations quotidiennes de l’espace aérien du Liban par des avions militaires israéliens constituaient effectivement une violation de la souveraineté de ce pays ». Michael Williams a par ailleurs souligné que la contrebande d’armes dans la zone fait qu’« il y a encore et toujours beaucoup trop d’armes au Liban, dont des quantités importantes sont destinées à des acteurs non étatiques, auxquels elles parviennent ».
Interrogé sur la pertinence d’une visite des membres du Conseil de sécurité au Liban, Michael Williams a déclaré qu’une telle mission pourrait jouer en faveur du processus de paix au Moyen-Orient. « Les missions du Conseil, comme l’a montré l’exemple soudanais, représentent un bon mécanisme d’appui à la paix. Cela fait près de 20 ans que le Conseil ne s’est pas rendu au Liban, et, à la lumière des événements actuels dans le monde arabe, sa présence sur place serait un signe de plus que la communauté internationale est décidée à accompagner les processus de transition. Cela, je l’imagine, pourrait avoir un effet bénéfique sur la relance des efforts concernant la paix régionale », a-t-il jugé.
En conclusion, M. Williams a affirmé qu’il est « nécessaire et urgent, comme je l’ai dit récemment au Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas », de faire plus, en particulier sur le plan financier, pour permettre aux réfugiés palestiniens du Liban d’exercer leur droit au retour.
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