Lancement du rapport annuel « attaques contre la presse » du Comité pour la protection des journalistes (CPJ)
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LANCEMENT DU RAPPORT ANNUEL « ATTAQUES CONTRE LA PRESSE » DU COMITÉ
POUR LA PROTECTION DES JOURNALISTES (CPJ)
En 2010, 42 journalistes sont morts et 145 autres ont été arrêtés, dont 34 en Chine et le même nombre en Iran. C’est ce que révèle le Comité pour la protection des journalistes (CPJ)*, dans son rapport annuel « Attaques contre la presse », lancé aujourd’hui au Siège des Nations Unies, à New York.
Les évènements de ces deux dernières semaines en Égypte ont montré ce que les journalistes subissent chaque jour dans le monde: violence, propagande, intimidation et censure des sites Internet, a rappelé le Directeur exécutif du CPJ, Joël Simon qui était accompagné de ses collègues du Comité, Paul Steiger, Bob Dietz et Mohamed Abdel Dayem.
Ces responsables du CPJ ont insisté sur l’importance du droit de savoir servi par le principe de la liberté de la presse. Ils ont relevé la place de plus en plus prépondérante des nouvelles technologies de l’information comme l’ont montré les émeutes de 2010, en Iran, où les informations étaient relayées non pas par des journalistes mais par des particuliers connectés à l’Internet.
Mais, ont-ils prévenu, 2010 a aussi été l’année où 69 journalistes, qui travaillent principalement sur Internet, ont été emprisonnés.
Si la Chine et l’Iran détiennent le record en la matière, le Pakistan a été le pays le plus meurtrier avec huit morts parmi les journalistes dont deux pris délibérément comme cibles. Même si la plupart d’entre eux ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions, la culture de l’impunité est toujours de mise au Pakistan, ont accusé les membres du CPJ.
Cuba qui, sous la pression internationale, a libéré 17 journalistes, n’a absolument pas changé son paysage médiatique. La Fédération de Russie reste inquiétante, même si les membres du CPJ ont dit avoir eu une rencontre « positive » avec des autorités politiques. « Nous attendons la concrétisation des promesses et c’est également le cas pour le Mexique », ont-ils ajouté.
L’Iraq, qui a vu le nombre de journalistes assassinés chuter de 35 en 2005 à 5 en 2010, a accompli des progrès. Mais au fur et à mesure que les institutions publiques se consolident, les moyens utilisés ailleurs pour museler la presse font leur entrée, à savoir, les procès politiques, les intimidations et la violence.
Les membres CPJ ont pointé un doigt accusateur sur les institutions internationales qui, garantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.
Entité principale de l’ONU pour la défense de la liberté de la presse, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) n’a renoncé au « prix international UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie » qu’après la campagne musclée des défenseurs des droits de l’homme. L’Union africaine n’a pas hésité pour autant à porter le dictateur équato-guinéen à sa présidence.
Les membres du CPJ ont aussi regretté que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, se soit bien gardé de féliciter le prix Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobo, opposant chinois purgeant une peine de 11 ans de prison.
La représentation de l’ONU au Sri Lanka, ont-ils ajouté, n’a exercé aucune pression morale, politique ou juridique pour obtenir des informations sur le sort du dessinateur de presse, Prageeth Eknelygoda, disparu depuis six mois.
Les quatre membres de la CPJ n’ont pas échappé à une question sur Wikileaks. La question, ont-ils répondu, n’est pas de savoir qui est journaliste ou pas mais de défendre la liberté d’expression. Le Comité a envoyé une lettre à la Maison Blanche pour lui rappeler ce principe fondamental au nom duquel la publication de documents classés ne saurait être un délit.
À ce jour, se sont-ils félicités, les États-Unis n’ont lancé aucune poursuite contre le patron de Wikileaks, Julian Assange, et « nous espérons qu’ils en resteront là ».
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