Conférence de presse du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en Haïti, M. Nigel Fisher
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL ADJOINT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN HAÏTI, M. NIGEL FISHER
Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en Haïti a affirmé, aujourd’hui au cours d’une rencontre avec la presse en visioconférence, que « rétrospectivement », la réponse humanitaire au séisme avait été « considérable ». Nigel Fisher a indiqué que les résultats du premier tour des élections présidentielles devraient être annoncés à la fin de cette semaine. Il a catégoriquement rejeté les allégations selon lesquelles Haïti serait devenu la « République des ONG ».
M. Fisher, qui est aussi Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti a estimé que si l’on tient compte du fait qu’avant le 12 janvier 2010, Haïti était un pays miné par une pauvreté endémique et des institutions et infrastructures très faibles, on peut considérer, un an après le drame, que l’effort international a été un succès.
Pour le Représentant spécial adjoint, « le tremblement de terre, qui a emporté 30% des fonctionnaires de l’État et un nombre terrible d’employés des Nations Unies, a brutalement aggravé en quelques heures la situation d’un pays déjà dévasté ».
Malgré cela, quatre jours après le séisme, le gros des équipes de sauveteurs étaient à pied d’œuvre, et, un mois plus tard, 1,5 million de personnes bénéficiaient d’un abri, de médicaments et de sanitaires, a-t-il ajouté. Nigel Fisher s’est également félicité de ce que le séisme n’ait provoqué aucune épidémie; l’irruption du choléra en octobre dernier étant « un évènement distinct ».
Le responsable onusien a ensuite détaillé l’état du financement de l’aide à la reconstruction du pays, un effort, a-t-il reconnu, qui a été compromis par trois facteurs à savoir le retard pris dans la définition du rôle de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, l’épidémie de choléra et la crise postélectorale.
M. Fisher a ainsi indiqué, que pour 2010-2011, les donateurs ont déboursé 28,7% des 4,5 milliards de dollars prévus*, soit 1,28 milliard de dollars. Il faut ajouter à cette somme entre 1,5 et 2 milliards de dollars levés par les ONG.
Pour 2011, la Commission intérimaire, qui est conjointement présidée par le Premier Ministre haïtien, Jean-Max Bellerive et l’ancien Président américain et Envoyé spécial de l’ONU en Haïti, Bill Clinton, a fixé à 3 milliards de dollars le relèvement des secteurs agricole, industriel et social.
La priorité est de permettre à moyen terme aux 800 000 personnes vivant toujours dans des camps de rentrer chez elles ou d’être transférées dans des maisons préfabriquées et résistantes aux cyclones.
M. Fisher n’a pas caché les « énormes difficultés » pour reconstruire dans certaines zones, y compris des écoles. Non seulement, a-t-il expliqué, Haïti est dépourvu d’un véritable système de propriété foncière mais il croule toujours sous 12 millions de mètres cubes de débris soit 40% des débris, par rapport au premier jour du séisme.
« Tout le monde est d’accord pour reconstruire une Haïti plus solide mais la tâche est de longue haleine. Elle prendra des années », a prévenu le Coordonnateur résident, invoquant en outre l’insécurité ambiante et l’absence presque totale d’état de droit comme obstacles supplémentaires au redressement du pays.
Sur ce dernier point, le Représentant spécial adjoint a souhaité que lorsque leurs noms seront connus, les candidats au second tour de l’élection présidentielle, « qui ne devrait plus avoir lieu à la date du 16 janvier », affirment leurs engagements à appuyer les objectifs de la Commission intérimaire.
Les résultats du premier tour pourraient être rendus publics à la fin de la semaine », a-t-il annoncé, en soulignant que l’attitude du futur gouvernement sera déterminante pour redonner confiance aux Haïtiens, qui vivent très mal le fait que l’actuelle période de transition politique ait généré de l’instabilité et entravé la reconstruction.
Nigel Fisher a défendu la pertinence et l’utilité de l’initiative « travail contre rémunération » du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dont auront bénéficié, en un an, un demi-million d’Haïtiens, « dont 40% de femmes ». « Non, Haïti n’est pas la République des ONG et elle ne le deviendra pas », a soutenu M. Fisher.
Il a assuré que la coordination et le financement des quelque 4 000 organisations présentes dans le pays étaient devenus plus efficaces depuis la mise en place de la Commission intérimaire et « grâce à l’engagement de Bill Clinton ».
* Lors de la Conférence des donateurs, le 31 mars 2010, les 55 représentants des gouvernements et institutions multilatérales avaient promis, pour la période 2010-2011, une somme de 5,57 milliards de dollars, dont 1,07 milliard au titre de l’annulation de la dette extérieure d’Haïti.
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