Conférence de presse du Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Ivan Barbalić (Bosnie-Herzégovine)
Le Représentant permanent de la Bosnie-Herzégovine et Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Ivan Barbalić, a présenté, aujourd’hui, le programme de travail du Conseil. Il a d’emblée souligné que si ce programme était a priori « léger », les membres du Conseil resteront prêts à agir en ce qui concerne « le Soudan, la Côte d’Ivoire et Haïti ».
M. Barbalić a ainsi indiqué que le Conseil de sécurité avait eu, ce matin, des consultations sur la situation en Côte d’Ivoire et, qu’à cette occasion, il avait réaffirmé son plein appui aux efforts diplomatiques en cours de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine, ainsi qu’à l’ONUCI. « Le 14 janvier, nous devrions adopter une résolution autorisant le redéploiement de Casques bleus de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) vers la Côte d’Ivoire prévu par la résolution 1693 », a-t-il indiqué. L’Ambassadeur Barbalić a ajouté qu’aucune sanction n’était en préparation, faisant observer cependant que le Conseil de sécurité se réservait le droit de réagir en fonction des développements sur le terrain.
Le Président du Conseil de sécurité a ensuite déclaré que le Conseil saluait, « comme l’a fait le reste de la communauté internationale », les propos « rassurants » du Président soudanais Omar Al-Bachir. Ce dernier avait assuré, le 4 janvier, à Juba, « qu’il respecterait le résultat du référendum sur l’autonomie du Sud-Soudan », a-t-il précisé. M. Barbalić a indiqué que le Conseil tiendrait des consultations dès demain sur les préparatifs du scrutin, qui durera sept jours à compter du 9 janvier, et qu’il resterait prêt à intervenir pendant tout le processus de consultation.
« Un exposé sur le Soudan est également prévu pour le 18 janvier ainsi qu’un point sur les activités des deux missions de l’ONU déployées dans le pays », a-t-il dit. Sur ce dernier sujet, M. Barbalić a indiqué que le Conseil entendrait un exposé du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, « qui pourrait être suivi d’une discussion et d’une déclaration présidentielle ». Répondant aux questions des journalistes, il a estimé que l’attitude et les déclarations de Khartoum incitaient à un optimisme « prudent ». « Nous restons sur nos gardes et prêts à envoyer un message clair si les choses prenaient une autre tournure », a-t-il prévenu.
Le Président du Conseil de sécurité a aussi fait savoir que deux débats publics seraient organisés ce mois-ci, l’un le 19 janvier sur la situation au Moyen-Orient, et l’autre, deux jours plus tard, sur la création d’institutions. Il s’est attardé sur le thème du second débat, en mettant en exergue le fait que son pays « attachait une importance particulière à la question du renforcement des institutions après un conflit ». « Pour la Bosnie-Herzégovine, dont vous n’ignorez pas l’histoire récente, il est crucial de développer des institutions solides dans le domaine de l’état de droit pour assurer la mise en œuvre efficace des accords de paix ». Il a annoncé que la réunion aurait lieu au niveau des ambassadeurs et en présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, ainsi que de présidents des différentes formations de la Commission de consolidation de la paix (CCP). « En l’absence de modèle universel en matière de création d’institutions, le Conseil peut être l’instance appropriée pour discuter des bonnes pratiques qui ont fait leurs preuves », a-t-il estimé. Il a aussi annoncé que la Bosnie-Herzégovine défendrait, dans la déclaration présidentielle qui devrait ponctuer le débat, « la nécessité que l’appropriation nationale des programmes de développement s’effectue le plus tôt possible ».
Concernant Haïti, M. Barbalić a indiqué que le 20 janvier, le Conseil de sécurité entendrait un exposé sur les développements politiques dans le contexte postélectoral sur la base duquel il pourrait être amené à envisager une augmentation des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). « Il est du devoir du Conseil d’assurer le bon fonctionnement de la Mission, et ce, dans l’intérêt de tous les Haïtiens », a-t-il dit, ajoutant que le Conseil de sécurité observerait ce même jour une minute de silence pour marquer le premier anniversaire du séisme en Haïti.
M. Barbalić a par ailleurs signalé que le Conseil de sécurité entendrait cet après-midi un exposé de la Représentante du Secrétaire général et Responsable de la Mission des Nations Unies au Népal (MINUNEP), Mme Karin Landgren. Il a indiqué qu’un retrait de la Mission de ce pays ne signifiait pas « un départ de toute présence onusienne du Népal». « Le mandat de la Mission expirant le 15 janvier, le Conseil de sécurité devrait se prononcer sur la question, avant cette date, dans une déclaration présidentielle », a-t-il ajouté.
Le Président du Conseil de sécurité a également annoncé que le Conseil entendrait deux exposés sur la situation en Somalie. Il entendra d’abord un exposé sur le renforcement des troupes de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), le 14 janvier. Ensuite, il entendra, le 25 janvier, le Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large de la Somalie, M. Jack Lang, qui présentera son premier rapport depuis sa nomination en juin dernier.
Concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC), M. Barbalić a noté que la position actuelle du Conseil était de ne pas prendre de décision hâtive, « compte tenu des récents développements positifs enregistrés sur place ». Il a indiqué aux journalistes que la proposition de demander au Secrétaire général de nommer un envoyé spécial pour la RPDC, que la Fédération de Russie avait faite le mois dernier, n’était pour l’heure « plus discutée ». S’agissant du Moyen-Orient, il a assuré que lors du débat public consacré à ce point de l’ordre du jour, toutes les questions, y « compris celle des activités de construction israéliennes et les suites de l’incident de la flottille humanitaire à destination de Gaza », seraient abordées « de façon transparente ».
Au nombre des autres réunions prévues au cours de ce mois, le Conseil devrait tenir, le 13 janvier, des consultations à l’issue d’un exposé d’un représentant du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale, a également signalé l’Ambassadeur Barbalić. « Nous devrions aborder l’évolution de la situation au Kirghizstan », a-t-il notamment indiqué.
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