En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/4012

De nombreux États insistent devant la Troisième Commission sur la nécessité de porter les efforts sur les enfants les plus vulnérables et défavorisés

14/10/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4012
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

17 et 18e séances - matin et après-midi


DE NOMBREUX ÉTATS INSISTENT DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION SUR LA NÉCESSITÉ DE PORTER LES EFFORTS SUR LES ENFANTS LES PLUS VULNÉRABLES ET DÉFAVORISÉS


La plupart des 53 délégations qui se sont exprimées devant la Troisième Commission, aujourd’hui, au deuxième jour de son débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, ont donné un aperçu des mesures prises par leur pays pour réaliser de nouvelles avancées, et notamment pour servir les intérêts des enfants les plus vulnérables et les plus défavorisés.


Il a été reconnu que des progrès ont été accomplis grâce à la campagne mondiale pour promouvoir la ratification et la mise en œuvre universelles des Protocoles facultatifs se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant.


Au 1er juillet 2011, le Protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés avait été ratifié par 142 États et le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, avait été ratifié par 144 États.


Plusieurs pays ont, en outre, indiqué avoir parrainé la résolution 17/18 du Conseil des droits de l’homme appelant à l’élaboration d’un troisième protocole relatif à la procédure de communication.


Les participants ont souvent déploré les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des engagements énoncés dans « Un monde digne des enfants », le document adopté lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, en 2007.


Il y a encore chaque année 8,1 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans et plus de 350 000 décès liés à la maternité; près de 67 millions d’enfants ne vont toujours pas à l’école; et, dans les pays en développement, 195 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance.


L’Éthiopie a ainsi déclaré que la présente crise humanitaire dans la corne de l’Afrique, en particulier en Somalie, avait conduit à l’apparition de problèmes de malnutrition aigue chez des milliers d’enfants, et qu’il fallait agir rapidement pour briser ce cycle.


Une représentante de la jeunesse coréenne a cependant refusé de croire qu’il n’était pas possible de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.


Les droits des enfants handicapés, en particulier leur accès à l’éducation, ont encore été au centre de la plupart des interventions devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


Plusieurs orateurs ont souligné qu’il fallait renforcer la collecte de données spécifiques sur ces enfants pour améliorer leur visibilité.


La Sierra Leone, Trinité-et-Tobago, le Népal ou la Bolivie ont insisté sur la nécessité d’offrir une éducation de qualité à tous les enfants.


Haïti a rappelé, par exemple, que son nouveau Président avait, lors de la rentrée scolaire 2011-2012, marqué sa volonté de scolariser gratuitement tous les enfants haïtiens.


Pour sa part, la Malaisie a signalé qu’elle allouait entre un quart et un cinquième de son budget national au secteur de l’éducation.


Que ce soit dans les pays en développement ou dans les pays industrialisés, il est apparu que tous les enfants étaient exposés à différentes formes de violence, d’abus et d’exploitation dans divers milieux.


Le Burkina Faso, Djibouti et le Niger ont évoqué la lutte contre les mutilations génitales des jeunes filles.


Enfin, plusieurs pays, dont la Tanzanie et le Bangladesh ont mis l’accent sur les stratégies de réduction de la pauvreté.


Si des millions d’enfants ont été sortis de la pauvreté, a dit le Brésil, des millions d’autres continuent de l’affronter.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux lundi 17 octobre, à partir de 10 heures.  Elle achèvera son débat sur les enfants, avant d’entamer l’examen des droits des peuples autochtones.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT


--    Promotion et protection des droits de l’enfant (A/66/41 (Supp.), A/66/227, A/66/228, A/66/230, A/66/256et A/66/257)


--    Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/66/258)


Débat général suite


M. JUNG JIN-HO (République de Corée) a déclaré que son pays renforçait ses efforts pour répondre aux besoins des enfants les plus vulnérables, y compris les filles et les enfants handicapés.  En août dernier, le Gouvernement coréen a approuvé une loi sur le bien-être des enfants handicapés qui met l’accent sur leur droit à l’éducation. 


M. Jung a ensuite passé la parole à Mme PU-REUM YIM, représentante de la jeunesse coréenne, âgée de 20 ans, qui a dit: « Nous sommes ici, non pas parce que nous sommes obligés d’examiner la suite donnée à la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, mais pour renforcer les efforts entrepris par des milliers de gens et d’organisations, y compris dans cette enceinte ».  Elle a jugé que les vrais changements intervenaient au niveau local, là où les réalités convergent avec l’énergie créatrice des jeunes, qui n’ont ni couleur politique ni désir de profit, et représentent l’enthousiaste  « génération.com ».  Il reste moins de 1 000 jours d’ici à 2015, et des millions d’enfants doivent être sauvés, a averti Mme Yim.  « Ne nous résignons pas à prédire que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne sont pas réalisables d’ici à 2015 ».


M. SAEED AL-SIRI (Émirats arabes unis) a souligné les difficultés posées par les crises économique, alimentaire et énergétique tout en exhortant néanmoins à déployer des efforts soutenus, aux niveaux national et international afin d’améliorer le sort des enfants.  Il a rappelé les instruments internationaux qui constituent le cadre de travail pour une vie décente et sûre pour les enfants, particulièrement en légiférant sur la traite et l’exploitation des enfants et des handicapés parmi eux. 


Les Émirats arabes unis ont prévu les fonds et les stratégies nécessaires pour garantir les droits de l’enfant, leur accès à une éducation gratuite à toutes les filles et tous les garçons, aux différents niveaux de l’enseignement, l’objectif étant d’atteindre une éducation universelle.  La scolarisation actuelle dans le primaire est de 98,8%; la mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué de 60% et il n’y a eu aucun cas de poliomyélite dans le pays ni de diphtérie depuis 1990.  M. Al-Siri a aussi mis l’accent sur la situation difficile des enfants dans les situations de conflit et d’occupation étrangère, notamment dans les territoires arabes occupés et dans la bande de Gaza, avant d’inviter la communauté internationale à accorder plus d’attention à la résolution des conflits pour garantir une vie digne aux enfants.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a rappelé que son pays s’apprêtait à entamer une nouvelle phase de son histoire dans laquelle tout le peuple tunisien, hommes et femmes, jeunes et enfants, y participeraient pour édifier une société équilibrée.  Dans cette phase, la Tunisie s’emploiera à protéger et à promouvoir tous les acquis avant-gardistes qui ont été réalisés au profit de toutes les catégories sociales vulnérables, y compris les enfants.  À cet égard, le pays a institué un système législatif exhaustif destiné à garantir aux enfants tous leurs droits et à les protéger contre les menaces de violence et d’exclusion.  Un parlement de l’enfant avait été établi en 2002 et les conseils municipaux des enfants sont autant d’espaces de dialogue et d’échanges de vues utiles et nécessaires pour les pouvoirs publics afin qu’ils puissent mieux comprendre les nouvelles générations et adapter leurs stratégies, politiques, cadres juridiques et autres initiatives, selon les besoins spécifiques des enfants.


De même, les mécanismes d’intervention au profit des jeunes ont été renforcés par la création de la fonction de juge de famille et de celle de juge des enfants.  Des commissaires ont été chargés de la protection de l’enfance et à l’instauration d’un partenariat étroit en la matière entre les secteurs public et privé.  La tolérance et le dialogue constituent deux valeurs que les sociétés ont à inculquer et à consolider afin qu’elles fassent partie des fondements sociopsychologiques collectifs des populations, a-t-il indiqué, en appelant la communauté internationale à investir davantage dans les jeunes et les enfants, à les écouter et à leur accorder l’intérêt qu’ils méritent en tant que force motrice du présent mais aussi du futur.


M. GOBALAKRISHNAN NAGAPAN (Malaisie) a rappelé que la loi sur les enfants de 2001 était basée sur les principes de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Il a annoncé l’établissement d’un comité technique chapeauté par le Ministère des femmes, de la famille et du développement communautaire, et chargé de la mise en œuvre du plan national d’action sur les enfants.  Ce plan encourage toutes les organisations travaillant avec des enfants à élaborer des directives pour leur protection. 


En outre, le Département du bien-être social a créé des centres d’accueil pour les enfants négligés, abusés, abandonnés et orphelins.  Depuis son indépendance, en 1957, la Malaisie a alloué entre un quart et un cinquième de son budget national au secteur de l’éducation, a précisé le représentant.  En octobre 2010, le premier Sommet des premières dames, qui s’est tenu à Kuala Lumpur, a adopté la déclaration intitulée « Enfants aujourd’hui, dirigeants de demain », qui a circulé comme document officiel de l’ONU (A/65/774).


M. THANT SIN (Myanmar) a présenté les initiatives du Gouvernement de Myanmar en vertu de ses obligations internationales en matière de protection des droits de l’enfant.  Celui-ci a promulgué la Loi sur l’enfant, deux années après sa ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant en 1991.  Une Commission nationale, de même que des comités de travail sur les droits de l’enfant, ont été formés pour pleinement mettre en œuvre les dispositions de cette loi.  À l’heure actuelle, le pays est en train d’exécuter le Plan d’action national pour les enfants (2006-2015) axé sur la santé et la nutrition, l’eau et l’assainissement, l’éducation et le développement de l’enfant, et la protection de l’enfant.  Le Myanmar a aussi soumis ses troisième et quatrième rapports périodiques au Comité des droits de l’enfant chargé du suivi de la Convention, qui seront examinés en janvier 2012, a-t-il précisé, en expliquant que ces rapports combinés avaient été préparés d’une manière exhaustive avec la participation active de tous les secteurs, y compris les agences étatiques concernées, les organisations non gouvernementales, la société civile et les organisations internationales.


Il incombe, au premier chef, aux États d’assurer la protection des enfants et la promotion de leur bien-être, a-t-il considéré.  Il a indiqué que son gouvernement s’était engagé à ne recruter aucun mineur de moins de 18 ans pour le service militaire.  Les Forces armées nationales sont un corps purement volontaire et ceux qui s’y joignent le font en toute liberté, a commenté le représentant, qui a rappelé que le Comité pour la prévention du recrutement militaire des mineurs avait été mis sur pied le 5 janvier 2004, doté d’une équipe spéciale chargée de la réalisation des objectifs du Comité.  Ainsi, 710 nouvelles recrues qui se sont avérées des mineurs ont été relevées de leurs fonctions et rendues à leurs parents ou gardiens depuis 2002.  Des mesures disciplinaires ont également été appliquées contre les recruteurs contrevenant aux règlements relatifs au recrutement.  Concernant la vente d’enfants, la prostitution et la pornographie impliquant des enfants, il a estimé que la communauté internationale devrait coordonner et coopérer en vue de solutions durables.  D’ailleurs, le Myanmar collabore avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en vue de la diffusion et de la prise de conscience parmi les enfants et les jeunes et 264 programmes de sensibilisation ont été mis en œuvre entre 2002 et 2010, a souligné M. Thant.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur du Saint-Siège, a déploré le fait qu’un grand nombre d’enfants et d’adolescents à travers le monde soient toujours victimes de violences et de graves violations de leurs droits et de leur dignité, notamment dans les situations de guerre.  Il a appelé les États Membres, qui ont la responsabilité solennelle de protéger les plus faibles, à renforcer leur action pour prévenir ces violations et poursuivre les auteurs.  Il a aussi demandé que les enfants eux-mêmes, auteurs de violations lors de conflits armés, bénéficient d’une justice appropriée, qui garde à l’esprit que ces jeunes, généralement enrôlés de force, sont d’abord des victimes, et qui ait pour objectif leur réintégration dans leurs familles et leurs communautés.


L’observateur a réaffirmé l’importance de la ratification universelle du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant sur l’implication des enfants dans les conflits armés, et a indiqué attendre avec intérêt le document de travail du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés sur la question de la responsabilité des enfants auteurs d’actes criminels et des voies possibles pour leur réintégration dans la société.


Il a exprimé sa profonde préoccupation sur la question des enfants victimes de trafic et de prostitution et il a appelé les États Membres à lutter contre ce fléau par tous les moyens et à tous les niveaux, national et multilatéral, notamment en ratifiant le Protocole facultatif sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.


Afin de lutter contre ces maux, les États doivent d’abord agir au niveau national par des mesures préventives, à la fois par l’éducation et par une action dans le domaine socioéconomique pour fournir aux enfants des conditions de vie décentes, comme le recommande le Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution infantile et la pornographie mettant en scène des enfants, a estimé l’observateur.


M. MUHAMMAD HASSAN AL-MOSSAWY (Iraq) a déclaré que l’Iraq avait pris des mesures pour aider les familles à résoudre les problèmes qu’elles connaissent et créer un « environnement stable et positif en présence des deux parents ».  Le pays a adopté des lois sur la délinquance des mineurs et a l’intention de promulguer prochainement une série de lois, en particulier sur les soins aux enfants et sur l’interdiction d’importer des feux d’artifice à l’intention des enfants, qui sont examinés en première lecture par le Parlement.  Le Gouvernement a créé un Comité pour la protection des enfants, placé sous la responsabilité directe du Premier Ministre, qui définit les lignes directrices et coordonne les actions des autorités compétentes.  Ce Comité, a expliqué le représentant, fait des propositions parallèlement à la mise en œuvre des législations.  Il a ainsi créé des écoles pour les enfants talentueux et a donné suite à des initiatives de la société civile pour créer un parlement des jeunes et diffuser l’éducation sur les droits de l’homme.


« Il s’agit de confirmer la valeur de la paix et les effets négatifs des conflits et des guerres et de mettre l’accent sur le principe du dialogue », a poursuivi le représentant.  Il faut inculquer des convictions démocratiques aux enfants et développer la culture de la tolérance.  L’Iraq fait tout ce qu’il est nécessaire pour remplir ses obligations internationales, et a adopté un premier projet concernant la mise en œuvre du protocole facultatif relatif aux enfants dans les conflits armés.  Le pays présentera prochainement son rapport périodique sur l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant.


M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a déclaré que son pays avait été le huitième au monde à ratifier, en mai 1990, la Convention relative aux droits de l’enfant, et qu’il avait incorporé une ordonnance faisant prévaloir cet instrument dans la législation nationale.  Le Gouvernement a en particulier promulgué des lois en matière d’éducation, la rendant obligatoire et gratuite pour tous les enfants, et a rendu obligatoire l’éducation des enfants handicapés, ainsi que le développement de leur potentiel intellectuel.  D’autre part, l’ancienne Constitution citait les droits de l’homme dans 30 de ses articles, alors que le texte constitutionnel actuel en contient 120 sur ces droits. 


Différents aspects du développement et de la protection des enfants sont également intégrés dans le « Plan 2006 de développement pour une Bolivie digne, démocratique, souveraine et productive pour bien vivre ».  Dans ce Plan, le travail forcé et l’exploitation infantile sont strictement interdits et un programme incitatif a été établi pour accorder une aide financière aux filles et garçons à condition qu’ils continuent de fréquenter l’école.


M. OTHMAN AL-BALUSMI (Oman) a assuré que son pays accordait une protection particulière aux enfants, qui sont la base de la société et du développement.  Oman a adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs.  Il a également ratifié la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant l’âge minimum pour le travail des enfants.  Le représentant a dit que les efforts de son pays avaient été reconnus au niveau international, qu’il s’agisse de la santé ou de l’éducation des enfants. 


Une série de dispositions ont été prises pour que l’environnement soit approprié au bien-être des enfants.  C’est ainsi que l’éducation est gratuite pour tous les enfants dès leur plus jeune âge, ce qui a réduit l’abandon scolaire.  Oman est également attentif au cas des enfants handicapés et propose des services avancés pour permettre leur intégration dans la société, ainsi que des campagnes de sensibilisation.


Mme BRIGITTE TAWK (Liban) a déclaré que son pays s’était attaché à traduire, dans les faits, ses engagements en vertu des accords et des instruments internationalement agréés en matière de promotion et de protection de l’enfant.  Dans ce contexte, le Parlement libanais a supprimé le concept de « crimes d’honneur » du Code pénal, ainsi que la notion de « circonstances atténuantes » pour les auteurs de ces crimes.  Le Parlement a également élevé l’âge obligatoire de fréquentation scolaire de 12 à 15 ans.  Elle s’est félicitée, par ailleurs, de la décision de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants d’étudier le thème des « enfants et la justice », qui revêt une importance cruciale dans le domaine de la protection. 


Les institutions nationales pertinentes ont œuvré, en coopération avec la société civile et toutes les parties prenantes, à l’amélioration de la qualification du personnel travaillant dans le secteur de l’enfance et une série d’ateliers de formation ont été conduits par des experts.  D’autre part, des campagnes de sensibilisation ont été menées pour aider les parents à mieux comprendre les besoins des enfants.  Les autorités provinciales et municipales s’attachent également à lutter, au niveau local, contre la violence à l’égard des enfants, conformément à l’initiative de Marrakech adoptée lors du quatrième Sommet extraordinaire arabe sur les droits de l’enfant.  Mme Tawk a également plaidé en faveur des enfants dans les situations de conflit et a souligné que le meilleur moyen d’y remédier consisterait à éviter les conflits et à instaurer une paix durable.  Elle a dénoncé à cet égard les agissements d’Israël sur une partie du territoire libanais, l’existence des mines antipersonnel qui représentent une menace permanente pour la population civile locale et pour les enfants. 


Mme SIMONA LESKOVAR (Slovénie) a indiqué que son pays avait appuyé un certain nombre de projets pour améliorer le bien-être des enfants, dans les Balkans occidentaux et au-delà, par exemple l’ouverture récente d’une école dans la banlieue de Port-au-Prince, en Haïti.  La Slovénie appelle tous les États Membres à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs.  « Nous pensons que tous les enfants devraient avoir le droit de porter plainte au niveau international, lorsque leurs droits ne peuvent pas être protégés au niveau local », a fait valoir la représentante.  Elle a donc appuyé l’établissement d’une procédure de communication dans le cadre de la Convention et l’adoption d’un nouveau protocole facultatif. 


La représentante s’est prononcée en faveur de l’adoption de la Déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme qui sera également présentée à la soixante-sixième session de l’Assemblée générale par un groupe transrégional, dont la Slovénie fait partie.  Enfin, elle s’est félicitée du rapport conjoint présenté au Conseil des droits de l’homme par la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la violence à l’encontre des enfants et la Rapporteure spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.


Mme CLAUDINAH RAMOSEPELE (Afrique du Sud) a fait part de l’attachement de son pays concernant la question de la promotion et de la protection des droits des enfants.  La Déclaration des droits contenue dans la Constitution, ainsi qu’un certain nombre de législations et de mesures prises par l’Afrique du Sud insistent sur la promotion et la protection des droits des enfants, a-t-elle indiqué.  Mme Ramosepele a également cité les nombreux défis auxquels sont confrontés les enfants, mettant l’accent sur la nécessité de leur garantir un environnement sûr.  Les violences à l’égard des enfants demeurent importantes, en particulier chez les fillettes, a-t-elle dit, ajoutant que ces questions préoccupantes justifiaient l’adoption et la mise en œuvre d’un cadre législatif qui garantisse la protection des enfants.


Le renforcement des systèmes de protection des enfants doit rester l’une des priorités des gouvernements, a poursuivi Mme Ramosepele.  L’Afrique du Sud, a-t-elle dit, a créé un Ministère entièrement dévoué aux femmes, aux enfants et aux personnes handicapées.  Un partenariat international demeure indispensable pour protéger et promouvoir le droit des enfants, a-t-elle souligné, ajoutant qu’il était important de déployer des efforts concertés en vue de combler le fossé entre les intentions politiques et l’action, a dit la représentante.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) s’est félicité des progrès faits par la campagne mondiale pour la ratification universelle des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que de l’adoption, par le Conseil des droits de l’homme, du troisième Protocole.  Il a annoncé son intention de coparrainer, une fois de plus, avec les pays du groupe de travail chargé d’examiner le projet de protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (GRULAC) et de l’Union européenne, la résolution sur les droits de l’enfant avec pour thème cette année les enfants handicapés.  À cet égard, il a souligné la nécessité de renforcer la collecte de données sur les enfants handicapés, afin de consolider les capacités en matière de politiques.


Profondément préoccupé par les effets, sur les enfants, de la violence résultant du trafic de drogues et de la criminalité organisée en Amérique centrale, le Costa Rica appelle les Nations Unies à accorder plus d’attention à ce problème, a continué le représentant.  M. Ulibarri a jugé prioritaire de préserver l’intégrité et l’indépendance du mandat de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés.


M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a rappelé les paroles du défunt Président du pays Samora Moisés Machel qui avait coutume de dire que « l’avenir dépend des enfants, le sang de vie de la nation, les fleurs qui ne fânent jamais ».  Il a noté que les droits des enfants étaient mis en exergue dans le Programme d’action pour la réduction de la pauvreté pour la période 2011-2014.  Cet engagement en faveur des enfants, a indiqué le représentant, est visible à travers des mesures de protection prises en faveur des enfants abandonnés, ceux victimes d’abus ou encore des enfants souffrant d’infirmité.


Le représentant a souligné que l’engagement du Mozambique pour le bien-être des enfants était renforcé par l’adhésion du pays à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, d’une part, et par des dispositions de la Constitution du pays adoptée en 2005, d’autre part.  M. Gumende a estimé qu’afin que le Mozambique puisse offrir un environnement convivial à la cause de l’enfance, il était important que les parents puissent avoir un niveau de vie acceptable.  Il a, dans cette optique, souhaité une plus grande volonté politique en vue d’apporter un progrès social et économique plus juste. 


M. ERNEST PHOON (Singapour) a déclaré que son pays prend au sérieux ses obligations en tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et a récemment présenté son troisième rapport périodique au Comité des droits de l’enfant à Genève.  Ce rapport reprend tous les progrès accomplis dans ce domaine par son pays.  Dans la même veine, Singapour a accédé à la Convention de la Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants et a pris des mesures législatives pour mise en œuvre de cette convention sur son territoire.  Le représentant a ensuite indiqué que le taux de mortalité infantile de son pays était parmi les plus bas du monde, s’établissant à 2 pour 1 000.  De même, le système éducatif enregistre des performances record et a été cité en modèle à suivre par l’Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE).


Dans le domaine de l’assistance aux enfants, Singapour a adopté une loi spécifique pour les enfants handicapés qui leur fournit éducation et soins depuis l’enfance jusqu’à l’âge de six ans.  Une attention particulière est aussi accordée aux cas de violence, y compris sexuelles à l’égard des enfants.  Singapour a une approche multiple dans ce domaine, a ajouté le représentant, précisant que chaque victime était personnellement suivie, soutenue et assistée.  Enfin, Singapour promeut la diversité et a, par exemple, accueilli les premiers Jeux olympiques de la jeunesse en août 2010.


M. OMAR MOHAMMED ABABNEH (Jordanie) a indiqué que les enfants constituaient 46,2% de la population jordanienne et que des réformes législatives et administratives avaient été effectuées, ainsi que des programmes et activités pour conforter les droits de l’enfant à plusieurs niveaux en prenant en considération l’intérêt supérieur de l’enfant en tant que facteur fondamental, conformément aux instruments internationaux pertinents.  La réforme du Code du statut personnel en 2010 reconnaît désormais l’identité juridique des enfants nés hors mariage et modifie le statut civil des enfants nés de parents anonymes, pour leur accorder protection, éducation et d’autres droits. 


D’autres lois ont été promulguées, en 2009 et 2010, pour sanctionner les auteurs de crimes d’exploitation sexuelle des enfants à travers l’Internet, tandis qu’en 2008, une loi avait été adoptée pour prévenir et protéger les enfants de la violence familiale.  La Jordanie a également pris des mesures plus strictes concernant le travail des enfants et a interdit tout emploi avant l’âge de 16 ans, et de 18 ans pour le travail dangereux.  La petite enfance fait aussi l’objet de soins particuliers, a-t-il expliqué, à travers l’amélioration de la qualité des prestations à ce groupe d’âge, en particulier pour favoriser un développement harmonieux et continu, et préparer les petits enfants à l’éducation.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a déclaré que son pays avait adopté une série de textes, dont la loi sur la protection de l’enfant et la loi sur les droits humains, qui contiennent, entre autres, des dispositions spéciales en faveur des enfants handicapés, des filles, et des enfants dans les conflits armés.  Depuis 2009, c’est au Ministère de l’autonomisation de la femme et de la protection de l’enfant qu’il appartient de promouvoir la parité.  Le Gouvernement indonésien s’emploie à éliminer les causes profondes de la violence à l’encontre des filles se trouvant dans des situations socioéconomiques qui les vulnérabilisent. 


Par ailleurs, en vue d’améliorer la visibilité des enfants handicapés, il a introduit un système statistique qui ventile les données par sexe, âge, groupe et nature du handicap, et a créé un « forum de communication » pour les familles et un service mobile de réhabilitation sociale.  Enfin, M. Khan a salué la coopération entre la Représentante spéciale chargée de la violence à l’encontre des enfants et la Commission sur la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).


Mme HANNA PROROK (Ukraine) a déclaré qu’en tant qu’État partie à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs, l’Ukraine se félicitait de l’adoption de la résolution 17/18 du Conseil des droits de l’homme établissant un troisième protocole à la Convention, et espérait une prochaine adoption par l’Assemblée générale de ladite résolution.  De plus, l’Ukraine souligne l’importance de la pleine mise en œuvre des dispositions contenues dans différents instruments internationaux et régionaux en matière de protection des droits de l’enfant.  Dans ce contexte, la représentante a estimé qu’il était hautement important de maintenir une entière coopération avec le Comité sur les droits de l’enfant en matière de surveillance de la mise en œuvre de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.


Au niveau national, l’Ukraine a adopté des mesures en faveur des droits de l’enfant et a fait des progrès significatifs en la matière, grâce notamment à un plan national d’action, a ajouté la représentante.  Ainsi, des programmes de lutte contre le travail, le trafic, la prostitution ou la pornographie à l’égard des enfants ont été adoptés.  Dans le même ordre d’idées, l’Ukraine a accueilli une conférence sur le thème de « combattre les violences à l’égard des enfants » ainsi qu’une rencontre internationale sur la fourniture de soins de santé aux enfants.  Enfin, la représentante de l’Ukraine a réitéré la pleine volonté de son pays à coopérer avec les fonds, programmes et agences des Nations Unies pertinents, tout en reconnaissant la persistance de nombreux défis en dépit des avancés en Ukraine.


M. ABDULMOHSEN BINKHOTHAILA (Arabie saoudite) a déclaré que dans le cadre de sa politique fondée sur le resserrement des liens de la famille, la préservation de ses valeurs arabes et islamiques et la création d’un climat propice au développement des talents et des capacités de sa population, son pays avait établi, dès 1979, un Comité national sur l’enfance chargé de la coordination de tous les efforts dans les domaines de l’éducation, la santé, les loisirs, le développement social et le développement des capacités. 


Plus récemment, le Royaume a centré son attention sur l’importance des crèches compte tenu du rôle de celles-ci dans le développement de la personnalité de l’enfant.  À cet égard, un Comité de supervision de haut niveau a été établi sous la présidence du Vice-Ministre de l’éducation et de l’éducation des filles.  Les efforts de ce comité ne se sont pas limités à l’éducation mais ont également touché la santé de l’enfant, avec des stratégies destinées à réduire la mortalité infantile des moins de 5 ans et des nouveau-nés, à garantir une large couverture en matière de vaccination, à assister les enfants ayant un handicap mental, ainsi qu’à élargir les tests prénuptiaux, notamment.  La législation interdit strictement les abus et violences contre les enfants et de nombreux séminaires de sensibilisation ont été organisés pour éduquer la communauté, a souligné M. Binkhothaila.


Mme MARIE-FRANÇOISE BERNADEL (Haïti) a rappelé que l’éducation dans son pays avait toujours été un problème, en raison notamment du manque d’infrastructures et de programmes nationaux scolaires adaptés.  Après son entrée en fonctions en mai dernier, le nouveau Président Michel Martelly a mis en place un fonds national pour l’éducation, doté de 28 millions de dollars américains, qui permet la scolarisation des enfants les plus défavorisés et la gratuité, prochainement, du transport scolaire, a-t-elle expliqué.  Elle a remercié les pays amis qui en contribuant à ce fonds ont « compris l’urgence et l’importance de cette démarche ».


Elle a expliqué que le nouveau Président, lors de la rentrée scolaire 2011-2012, avait marqué sa volonté de scolariser gratuitement tous les enfants haïtiens.  Dans le cadre de ce programme, 772 000 enfants doivent être scolarisés, a-t-elle annoncé avec satisfaction.  L’ouverture d’écoles représente un symbole d’espoir, notamment pour ces enfants qui ont beaucoup perdu, a indiqué Mme Bernadel.  Par ailleurs, elle s’est félicitée du soutien que les États apportent à la Convention relative aux droits de l’enfant et a réaffirmé la volonté de son pays de mettre en application ses engagements vis-à-vis de cette Convention.  Elle a également souligné la nécessité pour son pays de redoubler d’efforts en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Mme MAIMOUNA ANGO (Niger) a affirmé que son pays avait enregistré des progrès importants en matière de santé des enfants grâce à la mise en œuvre de ses programmes avec l’appui des organisations non gouvernementales et des partenaires au développement.  Dans le domaine de l’éducation, l’État a entrepris une politique de réforme destinée à garantir à tous les enfants une éducation primaire.  Il a élaboré un cadre d’orientation du système éducatif et un programme décennal de développement de l’éducation (PDDE) 2003-2012, dont la mise en œuvre a entraîné un accroissement du budget consacré au secteur.  En outre, l’objectif majeur fixé par le Gouvernement est la scolarisation universelle à l’horizon 2015, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il rend en conséquence l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans et envisage la construction d’au moins 2 500 classes par an, la formation et le recrutement de 3 500 enseignants et la création de nouveaux collèges ruraux dans les cinq prochaines années.


En outre, un Parlement des jeunes, chargé de les sensibiliser et de mobiliser les autorités, a été mis en place en 2002, alors qu’un Conseil national de la jeunesse a été institué en 2006 comme nouveau cadre d’expression pour la jeunesse.  Pour juguler le problème de la violence à l’égard des enfants, des mécanismes de suivi et de contrôle des pires formes de travail des enfants ont permis l’élaboration d’un Code de bonne conduite pour la promotion des meilleures pratiques en faveur des enfants travailleurs domestiques. 


Concernant la traite des enfants, le Niger a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et met l’accent sur l’identification, le retrait, la prise en charge, la réinsertion sociale et le rapatriement des victimes.  Il s’est aussi doté de mécanismes de protection civile, juridique et sociale ou a renforcé ceux existants, a précisé la représentante, en ajoutant que le Code pénal réprimait la mendicité et aggravait la peine pour ceux qui utilisaient les enfants pour mendier ou en tirer profit.  Le Code pénal punit d’une peine d’emprisonnement de 15 à 30 ans le crime de viol sur l’enfant de moins de 13 ans, le harcèlement sexuel d’une personne, abusant de l’autorité que lui confère sa fonction, l’esclavage, les mutilations génitales féminines, et aggrave les sentences pour coups et blessures sur un enfant de moins de 13 ans.   


M. SIDATI OULD CHEIKH (Mauritanie) a rappelé qu’aujourd’hui, dans le monde, ce sont près de 200 000 enfants qui sont poussés et enrôlés de force dans des guerres et conflits.  L’ONU, en mettant en place la Convention internationale des droits de l’enfant en 1989, a contribué à l’instauration d’un processus de suivi et de contrôle des droits de l’enfant.  Ce processus est clairement lancé et le Conseil de sécurité, en adoptant la résolution 1882 (2009), a permis une très grande avancée dans la défense des droits de l’enfant.  Cette résolution étend le mécanisme de surveillance des meurtres, des mutilations ou encore des violences sexuelles commises à l’égard des enfants.  Elle permet une attention particulière et une plus grande réactivité de la communauté internationale face au nombre de crimes sexuels commis dans de nombreuses régions du monde.  Soulignant le rôle essentiel de l’UNICEF, le représentant a indiqué que cette institution avait lancé, en juillet 2011, une importante campagne pour prévenir, renforcer et soutenir la vaccination des enfants en Mauritanie.


De son côté, la Mauritanie a initié une action plurielle en faveur d’une meilleure promotion et d’une plus forte protection des droits de l’enfant, et a créé en 1998 un Conseil national de l’enfance avec pour mission de veiller à la mise en œuvre d’une politique nationale en la matière.  Une ordonnance a été adoptée en 2005 sur la protection pénale de l’enfant, puis le pays a signé la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant africain.  En outre, les ressources affectées à l’éducation ont été augmentées, de même que le taux de scolarisation.  Le taux d’analphabétisme, lui, a diminué.   


M. ABDELMOUNAIM EL FAROUQ (Maroc) a dit que son pays considérait la promotion et la protection des droits de l’enfant comme une « priorité nationale ».  L’un des piliers de l’action publique dans ce domaine est le « Plan d’action national en faveur de l’enfance: un Maroc digne des ses enfants » (2005-2015), qui a été conçu selon une approche consultative et inclusive de toutes les administrations, des représentants de la société civile et autres parties prenantes.  Ce plan s’articule autour de trois axes majeurs portant sur la promotion du droit à une vie saine; à l’éducation; et sur la protection contre la maltraitance, l’exploitation et la violence.  Il a fait l’objet d’une évaluation à mi-parcours qui a eu lieu lors du treizième Congrès national des droits de l’enfant, organisé en mai dernier à Marrakech, sous la présidence de la Princesse Lalla Meryem, Présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant. 


Par ailleurs, le Maroc accorde une grande importance à la lutte contre la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, a souligné le représentant.  Il existe ainsi des unités de protection de l’enfance, qui servent de point focal pour les différents départements en charge de cette protection et un service d’aide médicale d’urgence en faveur des personnes, notamment des enfants en situation de détresse sociale et de précarité extrême.


M. BADER NASSER AL SAQER (Koweït) a partagé les préoccupations du Secrétaire général quant au placement des enfants handicapés dans des institutions, et a estimé que le meilleur lieu pour leur développement était au sein de la famille, avec l’appui de l’État.  Il a souligné que, dans son pays, des programmes étaient prévus dans ce contexte.


Le Koweït a adhéré aux Conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail des enfants.  Abordant la situation des enfants palestiniens dans les territoires arabes occupés, le délégué a dénoncé les multiples exactions à l’encontre de la population civile et le blocus illégal d’Israël à Gaza.  Il a également demandé à la communauté internationale et à l’ONU d’accorder une attention particulière à l’enfant palestinien. 


Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a souligné la nécessité de mettre les enfants des communautés les plus vulnérables au centre des politiques de développement, une attention particulière devant être accordée aux filles qui souffrent le plus souvent de discrimination et de traitements inégaux.  Dans ce cadre, l’accent porté par cette session sur la situation des enfants handicapées renforce cet objectif et montre l’importance de remédier aux inégalités auxquelles ils sont confrontés, a-t-elle ajouté.  Mme Bruell-Melchior a ensuite indiqué que Monaco soutenait des projets éducatifs et pédagogiques en faveur d’enfants déficients visuels et avait choisi de travailler avec d’autres partenaires locaux pour aider les enfants et personnes handicapés, notamment par l’intégration ou l’amélioration de l’accessibilité.  La Princesse Charlène de Monaco, en tant qu’Ambassadrice mondiale et membre du Comité directeur international de Special Olympics, a pris à cœur de défendre ce mouvement synonyme d’intégration, a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter que Monaco était aussi engagé dans les projets de microfinance ou des programmes de lutte contre le VIH/sida.  Un projet initié par le Prince Albert II de Monaco dénommé « Collectif Humanitaire » a en outre permis d’opérer 140 enfants souffrant de pathologies cardiaques.


Par ailleurs, la représentante a salué le travail du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés, ainsi que le rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous de l’UNESCO.  De même, la Principauté de Monaco exprime son soutien à l’approche globale intégrée centrée sur les enfants promue par la Rapporteure spéciale sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant  des enfants.  Enfin, Monaco se réjouit d’accueillir la « Conférence Monaco+5 », les 20 et 21 novembre prochain, avec pour objectifs d’évaluer les progrès réalisés depuis le lancement du programme « construire une Europe pour et avec les enfants » et de définir les prochaines priorités dudit programme, a-t-elle déclaré.


M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a indiqué que la Constitution ivoirienne offrait dans son ensemble un dispositif amélioré de protection des droits humains, avec une préoccupation particulière pour les enfants et les autres personnes vulnérables.  Revenant sur la grave crise militaro-politique que la Côte d’Ivoire a traversée, qui s’est notamment traduite par l’utilisation d’enfants soldats, il s’est félicité de la pleine coopération avec les Nations Unies et du fait que son pays ne figurait plus sur la « liste de la honte » de ceux ou les enfants sont utilisés dans les conflits armés.  Il a également confirmé que les engagements internationaux de son pays dans le champ de la protection des droits s’étaient traduits dans des textes réglementaires visant à combattre des pratiques comme les mutilations génitales féminines, les punitions physiques et humiliantes des élèves à l’école ou bien encore la traite des enfants.  Des émissions spéciales sont diffusées à la radio nationale pour sensibiliser la population aux bonnes pratiques relatives au respect des droits de l’enfant, a-t-il poursuivi.


Le représentant a ensuite développé la question du travail des enfants dans les plantations de cacao, secteur clef de l’économie ivoirienne.  L’objectif du Gouvernement ivoirien, depuis son avènement en juin 2011, est d’assainir le secteur du café et du cacao en le débarrassant du travail des enfants, a-t-il ajouté.  Il a indiqué à cet effet que la Côte d’Ivoire était partie prenante du Processus de certification, qui, en conformité avec les Conventions pertinentes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), permet d’évaluer la situation du travail des enfants dans la cacaoculture de manière permanente, crédible et financièrement supportable.  M. Bamba a indiqué que les actions prises dans le cadre de ces réponses de protection sociale avaient contribué à l’autonomisation des communautés de prés de 30 villages.  Enfin, il a fait état du projet de loi portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants actuellement en cours d’élaboration en Côte d’Ivoire.


Mme VICTORIA SULIMANI (Sierra Leone) a expliqué que le Ministère chargé du bien-être social était responsable de la protection des droits de tous les enfants, quels que soient leur âge, leur sexe ou leur handicap.  Ce ministère est en cours de transformation pour être rendu plus efficace.  Une loi sur l’éducation a établi l’éducation primaire gratuite et obligatoire pour tous les enfants du pays, y compris les fillettes et les filles mères.  En outre, grâce à des services de santé améliorés, la mortalité maternelle et infantile a baissé. 

Les enfants, les mères et les communautés dans l’ensemble sont sensibilisés aux questions d’hygiène, de nutrition et d’immunisation; l’utilisation de moustiquaires a diminué la prévalence du paludisme.  « Nous faisons tous les efforts possibles pour enregistrer les naissances », a ensuite assuré la représentante.


Par ailleurs, la Sierra Leone a créé un comité national sur la violence sexiste et un système d’orientation pour les enfants victimes de la violence sexuelle.  Il existe aussi des maisons pilotes pour les victimes de la violence domestique dans les régions du nord et de l’ouest.  Une série de lois centrées sur les enfants ont été adoptées, notamment en ce qui concerne le mariage et le divorce, l’adoption et la traite des personnes.  En juin dernier, la Sierra Leone a adopté les Conventions 182 et 138 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants et l’âge minimum pour l’emploi.  S’agissant du Protocole facultatif concernant l’implication des enfants dans les conflits armés, le pays a progressé, notamment pour aider les anciens enfants soldats.  Une loi pénalise le recrutement et l’enrôlement des enfants.


M. RALPH SHROEER (Allemagne) a affirmé que son pays accordait une grande importance à la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs.  Il a appuyé l’adoption d’un troisième protocole proposé par l’Union européenne et le GRULAC.  Cette année, la résolution omnibus intitulée « Droits de l’enfant » traite spécifiquement des droits des enfants handicapés.  Il convient en effet, d’intégrer des mesures spécifiques à ce groupe dans le cadre international, compte tenu du fait des discriminations flagrantes dont ils sont l’objet, a affirmé le délégué.


Très souvent, les enfants handicapés sont même utilisés comme kamikazes ou boucliers humains dans des situations de conflit.  Il a salué le travail du Conseil de sécurité dans le souci de créer un monde digne des enfants, en particulier la résolution 1998 (2011) adoptée en juillet 2011, qui insiste sur le caractère neutre des écoles et des hôpitaux.  Le mois dernier, l’Allemagne a présenté un nouveau Plan national d’action pour les enfants et les jeunes et compte bien poursuivre son appui et sa coopération régionale et internationale dans les efforts visant à la protection des enfants pour qu’ils puissent effectivement vivre dans un environnement pacifique, a conclu M. Shroeer.


M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a rappelé que la Constitution de son pays stipulait que la famille était l’unité fondamentale de la société et que les enfants étaient en droit d’être élevés par leurs parents ou tuteurs légaux.  En tant qu’État signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Swaziland déploie actuellement des efforts supplémentaires en vue de signer ses deux Protocoles facultatifs et de renforcer les lois et politiques nationales pour assurer la protection et la promotion des droits des enfants.  C’est dans cet esprit qu’ont été adoptées en 2009 la Politique nationale pour l’enfance et, en 2011, la loi sur la protection et le bien-être des enfants, a précisé le délégué. 


Le représentant a cependant reconnu qu’en dépit de ces efforts, il restait toujours des défis à relever, notamment l’augmentation frappante du nombre d’orphelins et d’enfants en situation vulnérable qui s’explique en partie par la pauvreté et les conséquences du VIH/sida.  On assiste actuellement à l’émergence de foyers avec un enfant à leur tête, a regretté le représentant.  Pour y faire face, le Gouvernement a mis en place des centres de proximité pour apporter les services de base au niveau de la communauté.  Ils assurent également un soutien psychologique aux enfants, ainsi que des repas, des soins de santé et l’éducation, a-t-il encore expliqué avant de préciser que les 1 495 centres en place accueillaient actuellement 48 248 enfants de moins de 5 ans.


Mme FAITH DANIEL (Botswana) a indiqué que son pays avait ratifié les principaux instruments internationaux traitant de la promotion et de la protection des droits des enfants.  Il envisage, en outre, la ratification de la Convention de la Haye sur la protection des enfants contre l’enlèvement.  Prônant la prévention de tout acte de violence et d’abus contre les enfants, Mme Daniel a rappelé le ferme engagement de son pays en faveur de l’élimination de toutes formes de violence à leur égard et que le Botswana s’était doté d’une stratégie de communication visant à la diffusion d’informations sur les abus et l’exploitation, avec des mesures aidant les enfants à identifier et à porter plainte contre les auteurs et mobilisant les familles et les communautés contre ces délits. 


La déléguée a appuyé tous les efforts déployés dans la lutte contre les violences à l’égard des enfants dans les situations de conflit, contre la vente et la traite ou le recrutement forcé par les groupes et forces armées.  Elle a aussi dénoncé les mariages précoces et l’exploitation sexuelle.  Le Botswana a accompli des progrès significatifs en matière d’éducation ces dernières années, en particulier dans l’amélioration de l’accès à l’enseignement primaire et de la qualité de celui-ci, comme il a également mis en place une politique de développement de la petite enfance.  Des avancées notables ont été faites dans le domaine de la santé, avec l’élargissement et l’amélioration de la couverture ciblant spécifiquement les enfants et la vaccination.  En dépit de ces nouveaux acquis, Mme Daniel a déclaré que son pays se heurtait encore à des contraintes d’ordre financier et humain et qu’il s’employait à renforcer ses partenariats avec le système des Nations Unies et des partenaires du développement, vitaux pour l’aider à préserver les acquis.


M. ISMAEL GASPAR-MARTINS (Angola) a noté que la Constitution de 2010 avait créé un cadre juridique plus solide pour les droits des enfants angolais.  Le Gouvernement combat la violence à l’encontre des enfants dans le cadre de sa stratégie nationale de développement.  L’Institut national des enfants s’emploie à répondre à ce défi, en s’appuyant sur un réseau d’organisations non gouvernementales, d’églises et d’institutions gouvernementales. 


Le représentant a reconnu qu’il restait encore beaucoup de progrès à accomplir, notamment dans la collecte des données sur la violence familiale, les abus, les cas d’exploitation et de mariages forcés et la violence contre des enfants handicapés.  À cet égard, l’Angola demande l’aide des institutions internationales spécialisées.


Mme GRETA GUNNARSDÓTTIR (Islande) a exhorté les quelques pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier, d’ici à 2012, la Convention relative aux droits de l’enfant, pour que cet instrument international devienne universel.  Elle a également encouragé à en faire de même pour les deux Protocoles s’y rapportant.  L’Islande, qui a ratifié la Convention en 1992, s’en est servie comme plate-forme dans sa législation en rapport avec les enfants.  Elle a ensuite axé son intervention sur la discrimination à l’égard des filles et sur les jeunes, en particulier les adolescentes.  Elle a rappelé que la discrimination fondée sur le sexe intervenait dès la gestation en raison de l’utilisation des nouvelles technologies permettant de connaître le sexe du fœtus dès les premiers mois de la grossesse.  Condamnant de telles pratiques dans les sociétés qui se basent sur la préférence des garçons, elle en a décrié les conséquences pour des générations de jeunes gens qui deviennent adultes sans trouver de partenaires pour la vie ni fonder une famille. 


Les conséquences sociales de telles pratiques sont aussi très graves et conduisent à une instabilité sociale due à l’accroissement de la criminalité, au « trafic des épouses » et à la violence sexuelle.  Ce problème existe dans presque tous les continents, a-t-elle fait observer, en rappelant qu’il affectait au même titre les riches et les pauvres, les personnes instruites comme les analphabètes, et toutes les religions.  Mme Gunnarsdóttir a aussi plaidé en faveur de l’écoute des jeunes, particulièrement des filles, et a appelé l’attention sur le rapport du Secrétaire général sur la situation des filles.  Il incombe aux États de veiller à ce que les filles soient éduquées, en bon état de santé physique et mentale et qualifiées pour pouvoir efficacement participer au développement économique de leur société, à la promotion de la justice sociale et à l’élimination de la pauvreté, a souligné la représentante.


Mme MELISSA ANN MARIE BOISSIERE (Trinité-et-Tobago) a dit que son gouvernement avait formulé un plan national d’action sur les enfants pour leur offrir une éducation de qualité, promouvoir des vies saines, combattre le VIH/sida et les protéger contre la maltraitance, l’exploitation et la violence.  Une loi contre la traite des personnes a été adoptée en 2011.  Une série de lois antérieures garantissant la protection des enfants ont permis à Trinité-et-Tobago de réaliser les Objectif 2 et 3 du Millénaire pour le développement, relatifs à l’éducation primaire pour tous et à l’égalité des sexes dans les enseignements primaire et secondaire.


En outre, depuis 2003, un fonds spécial aide les enfants handicapés et les organisations chargées de promouvoir leur bien-être.  Le Ministère de l’éducation et la Banque interaméricaine ont lancé un projet d’éducation visant à inclure les enfants handicapés, notamment les enfants sourds et aveugles.  Le Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a ajouté Mme Boissiere, a créé un fonds, auquel les membres du Cabinet donnent 5% de leur salaire pour aider les enfants dont l’état requiert un traitement médical à l’étranger.  Entre mai 2010 et avril 2011, on a pu ainsi sauver la vie de 23 enfants.


Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a considéré que les problèmes qui affectaient les enfants ne pouvaient être séparés de la situation socioéconomique dans laquelle se trouvait un pays donné.  Partant, les programmes de développement national ainsi que la Stratégie de réduction de la pauvreté, en Tanzanie et à Zanzibar, ont incorporé les questions relatives aux enfants et ont établi des buts et objectifs reposant sur ceux fixés dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Les efforts entrepris dans ce cadre ont eu des résultats positifs, en particulier l’éducation primaire quasi universelle et la parité à ce niveau de l’enseignement.  D’autre part, le Gouvernement a veillé à ce que les jeunes soient entendus sur les questions et les décisions qui les concernent, et ces derniers ont participé aux consultations préalables à la promulgation de la loi de 2009 sur les enfants.  Cette loi a été d’ailleurs traduite en kiswahili et diffusée auprès des communautés, en particulier ses mesures relatives à la violence à l’égard des enfants.  Une ligne téléphonique gratuite a été créée pour permettre aux enfants de dénoncer de tels actes, a indiqué Mme Maduhu, en appelant à une coopération internationale accrue pour compléter les efforts des pays.


M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a indiqué que Saint-Marin, qui a toujours joué un rôle très actif pour protéger les enfants, avait été l’un des premiers pays à ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif.  Il y a plus de 40 ans, Saint-Marin a commencé à intégrer tous les enfants handicapés, à l’exception des cas graves, dans les écoles normales.  « Dans chaque classe, il y a des enseignants formés pour suivre les enfants handicapés et pour développer leur potentiel », a assuré le représentant.  Selon lui, le cas de ces enfants devrait faire partie intégrante des politiques pour que soit vraiment réalisé l’Objectif 2 du Millénaire pour le développement sur l’éducation primaire universelle.


M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a mis le monde au défi d’agir face au problème conjugué des enfants disparus, enlevés, victimes de trafics ou abusés sexuellement, dont le nombre est plus important chaque jour.  Tous les dirigeants, y compris les hauts responsables des organisations internationales, les chefs d’entreprise et les responsables de la jeunesse et de la société civile doivent réaffirmer leur engagement personnel en faveur de la protection des enfants, lesquels sont les membres les plus vulnérables de la société, a-t-il dit.  Ce jeune délégué a également demandé aux parents, éducateurs, professionnels de santé, travailleurs sociaux, professionnels des médias, dirigeants religieux et autres, de consentir davantage d’efforts en vue d’être pleinement informés, de guetter les signes précurseurs d’abus et de respecter leurs obligations de protection des enfants de toute forme de violence, d’abus et de négligence.  Garder le silence devant le diable n’est pas une vertu et les jeunes doivent prendre la parole lorsqu’ils se rendent compte que d’autres sont exploités, a-t-il déclaré. 


Dans le cas de son pays, il a mis l’accent sur l’occupation du cinquième du territoire, qui, a-t-il dit, a fait de nombreux réfugiés ou déplacés à l’intérieur, dont beaucoup d’enfants et de jeunes.  Il a préconisé la promulgation de nouvelles législations ou une réforme des lois existantes en matière de protection de l’enfance.  Il a mis l’accent sur la nécessité de faire de l’élimination de l’exploitation des enfants une priorité absolue et de lancer une campagne mondiale de sensibilisation en vue de protéger les enfants partout dans le monde.  Le jeune représentant a formé l’espoir que le programme des jeunes délégués au sein des Nations Unies soit élargi de sorte que les jeunes deviennent de véritables partenaires dans la mise en œuvre des objectifs et engagements mondiaux. 


M. PHAM BINH ANH (Viet Nam) a souhaité une plus grande coordination entre les différents organismes des Nations Unies en charge des questions de l’enfance.  Il a rappelé que le Viet Nam était l’un des premiers signataires de la Convention relative aux droits de l’enfant et que le Parlement du pays avait adopté, en 1991, une loi sur la protection de l’enfance, laquelle a été révisée en 2004.  Le représentant a indiqué que l’engagement du Viet Nam pour les enfants avait été reconnu par les Nations Unies et d’autres partenaires de développement. 


À cet égard, il a cité des avancées majeures comme le fait que près de 90% des enfants de moins de 6 ans, au nombre de 9 millions, ont reçu l’assurance maladie.  De même, des programmes de vaccination ont été menés dans tout le pays, permettant le recul de nombreuses maladies infectieuses.  Il a ajouté que la distribution de suppléments alimentaires avait permis de réduire à 22% le taux d’enfants mal nourris, ainsi que le taux de mortalité infantile.  M. Binh Anh a relevé que le Viet Nam comptait plus de 23,6 millions d’enfants, représentant 27,5% de la population totale du pays. 


Mme BERNADETTE BONKOUNGOU KANDOLO (Burkina Faso) a assuré que, compte tenu de la jeunesse de sa population, son pays ne ménageait pas ses efforts pour en placer les intérêts au centre de ses priorités.  « Le dernier recensement général de la population effectué en 2006, indique que 46% de la population a moins de 15 ans, et un peu plus d’un habitant sur deux, soit 53%, a moins de 18 ans », a indiqué Mme Kandolo.  « Les enfants burkinabè », a-t-elle souligné, sont confrontés à diverses difficultés traduisant « une ignorance ou du moins des insuffisances notoires dans le respect de leurs droits », comme en témoigne une enquête menée en 2008 par le Ministère de l’action sociale et de la solidarité du Burkina Faso, qui a révélé, a-t-elle dit, que « 63% des enfants et 40% des adultes n’ont jamais entendu parler des droits de l’enfant ». 


En vue de pallier cette insuffisance, le Gouvernement burkinabè a multiplié les actions en vue, notamment, de promouvoir la question des droits de l’enfant au sein des différentes couches socioprofessionnelles, ainsi que la mise en place d’un cadre législatif « réprimant les violences et l’exploitation des enfants dont la loi du 15 mai 2008 portant sur la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées », a précisé Mme Kandolo.  Par ailleurs, en vue de combattre la pratique des mutilations génitales féminines, un plan d’action couvrant la période 2009-2013 a été mis en œuvre par les autorités burkinabè, a-t-elle annoncé.  S’agissant du droit à l’éducation, elle a expliqué que les autorités du Burkina Faso avaient accordé une attention particulière à l’enseignement primaire, portant ainsi « le taux de scolarisation de 65,5% en 2007 à 75% en 2010 ».


M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ (Monténégro) a exprimé la volonté de son pays à mettre sur pied une société démocratique, soucieuse de s’attacher au respect et à la pleine protection des droits des enfants, notamment grâce à la mise en œuvre de programmes et projets s’inscrivant dans le cadre de l’état de droit, et en observant les principes de responsabilité et de transparence gouvernementales.


M. Šćepanović, a salué la coopération de son pays avec l’UNICEF, qui a permis de réaliser des progrès notamment avec l’introduction « de nouvelles formes de protection de l’enfance ».  Le représentant du Monténégro a souligné qu’une plus grande attention allait être accordée aux enfants ayant des besoins spéciaux, notamment, les Roms, les réfugiés, les enfants vivant dans la pauvreté, ainsi qu’un meilleur accès à l’éducation pour les enfants vivant avec un handicap, a-t-il ajouté.


M. NEGASH KIBRET (Éthiopie) a déclaré que la présente crise humanitaire dans la corne de l’Afrique, en particulier en Somalie, avait conduit à l’apparition de problèmes de malnutrition aigue chez des milliers d’enfant, et qu’il fallait agir rapidement pour briser ce cycle.  Pour sa part, l’Éthiopie attache une importance considérable au bien-être de l’enfant, comme en témoignent les mesures prises par son gouvernement en vue d’harmoniser ses législations avec les dispositions existantes dans le droit international.  « Nous avons ainsi révisé notre Code du travail et notre Code pénal afin de veiller à les rendre conformes aux instruments juridiques internationaux », a précisé le représentant. 


Par ailleurs, a-t-il ajouté, afin de protéger l’enfant du mariage précoce ou forcé, le droit de la famille éthiopien souligne l’importance de la notion de libre consentement et de l’âge de la majorité.  Le Gouvernement éthiopien a également lancé, depuis 1997, des programmes de développement du secteur de l’éducation, avec un accent mis sur la scolarisation des filles.  Enfin, des centres alternatifs d’éducation de base ont été ouverts à l’intention des enfants issus des zones rurales et pastorales, a précisé M. Kibret.


M. JAVED FAIZAL (Maldives) a rappelé que les jeunes représentaient 40% de la population des Maldives.  Il a souligné qu’après la transition démocratique pleine et entière en 2008, les Maldives avaient renforcé leurs institutions nationales pour protéger les droits des enfants contre toute forme d’abus et d’exploitation.  Le Gouvernement a notamment adopté une loi pour la protection juvénile, notamment contre l’exploitation sexuelle.  Malheureusement, les changements dans ce domaine sont plus lents qu’escomptés, a-t-il déploré.  Les institutions et les services sociaux ne sont pas assez performants pour fournir aux jeunes l’assistance dont ils auraient besoin, a-t-il ajouté. 


De plus, les Maldives continuent d’avoir un taux élevé de jeunes dépendants des drogues.  Afin de répondre à ce problème, le Gouvernement en a fait une de ses priorités, en mettant en œuvre des politiques de lutte contre les narcotrafiquants, mais aussi en établissant des centres de réhabilitation ou en augmentant la coopération avec des organisations non gouvernementales.  « Nous croyons fortement que les cadres de coopération régionale peuvent fournir une solution intéressante pour protéger les enfants et promouvoir leurs droits », a-t-il dit.  Le représentant a en outre soutenu tous les efforts faits pour éradiquer le problème des enfants soldats, ainsi que ceux victimes de trafic ou d’exploitation sexuelle.


M. RUDRA KUMAR NEPAL (Népal) a indiqué que la Constitution intérimaire du Népal de 2007 protégeait les droits fondamentaux des enfants, en particulier le droit à l’identité, à l’alimentation, à la santé et à la sécurité sociale.  Les enfants sont protégés contre l’exploitation et le travail en usine et dans les mines, ou encore dans l’armée, la police et les conflits.  L’État aide les orphelins, les enfants des rues, les enfants mentalement retardés, victimes de conflits ou déplacés, a détaillé le représentant.  Le Népal a mis au point un système juridique complet pour protéger les droits des enfants.  La justice pénale vise à réhabiliter les jeunes délinquants et punit sévèrement ceux qui emploient des enfants de moins de 14 ans.


Le Gouvernement a adopté une stratégie de « tolérance zéro » par rapport au recrutement des enfants dans les conflits armés, a insisté M. Nepal.  Un total de 4 008 combattants non qualifiés, dont 2 973 mineurs ont déjà été libérés de divers cantonnements et réintégrés dans la société.  Par ailleurs, le Népal s’est engagé à offrir une éducation primaire gratuite et obligatoire à tous ses enfants, y compris ceux qui appartiennent à des minorités ethniques.


Mme MARINA IVANOVIĆ (Serbie) a fermement appuyé la ratification universelle de la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que sa mise en œuvre effective.  Elle s’est aussi prononcée en faveur de la prochaine adoption par l’Assemblée générale, à sa présente session, d’un troisième Protocole à cette convention, qui porterait sur la procédure de communication/plaintes.  Cet instrument a d’ores et déjà été adopté par le Conseil des droits de l’homme, lors de sa session de juin, a-t-elle précisé.  Compte tenu de la perspective stratégique d’intégration européenne, Mme Ivanović a déclaré que le processus de réforme en cours tendait à harmoniser les règles nationales avec les acquis de l’Union européenne et à embrasser les normes les plus élevées en matière des droits de l’homme.


Depuis l’an 2000, la Serbie a adopté une gamme de stratégies et de politiques en matière de réduction de la pauvreté, de protection et d’inclusion sociale, de résolution des problèmes des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur, d’amélioration des conditions de vie des Roms, de protection des personnes handicapées, de protection des enfants de toutes formes de violence, autant de domaines qui affectent les enfants de manière directe ou indirecte, a expliqué la déléguée.  Le document le plus détaillé à cet égard est le Plan d’action national pour les enfants, adopté en 2004, a-t-elle dit.  Elle a également fait état du nouveau Programme d’action de pays, d’une durée de cinq ans, signé entre le Gouvernement serbe et l’UNICEF en 2010 en vue de renforcer les efforts en faveur de l’inclusion sociale des enfants et des familles vulnérables.   


M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a noté que son pays, soucieux d’améliorer le sort des enfants d’un pays qui a « souffert des ravages de la guerre », remplissait ses obligations en présentant régulièrement ses rapports périodiques nationaux au Comité des droits de l’enfant.  Pour réduire la pauvreté, qui affecte les enfants de façon disproportionnée, le Gouvernement a élaboré une stratégie de sécurité alimentaire, de iodation du sel, et d’enrichissement des aliments.  Ces mesures ont permis de réduire l’insuffisance pondérale chez les enfants.  Entre 1990 à 2009, le taux de mortalité infantile est passé à 55 pour 1 000, contre 66 pour 1 000 en moyenne dans les pays en développement.


De même, l’Érythrée a réussi à réduire de 86% le taux de mortalité dû au paludisme, devenant l’un des rares pays en Afrique subsaharienne à avoir réalisé les objectifs du projet « Faire reculer le paludisme » d’Abuja.  La prévalence du VIH/sida, estimée à 2,4% en 2002, est maintenant de 0,7%.  Enfin, a dit M. Giorgio, le pays s’est employé depuis l’indépendance à améliorer l’accès à l’enseignement primaire et secondaire.  Le défi reste toutefois important puisque seulement 56% des enfants en âge d’être scolarisés l’étaient en 2010.


M. ESSA SALEEM ALSUBAIEI (Bahreïn) a déclaré que son pays avait harmonisé sa législation avec la Convention relative aux droits de l’enfant et consolidé ses capacités institutionnelles et ses stratégies nationales dans le domaine de la protection de l’enfance, en se dotant notamment de centres et d’institutions spécialisés, œuvrant en étroite coopération avec la société civile.  Depuis sa création en 1999, la Commission nationale chargée de l’enfant a adopté une approche fondée sur les cycles de vie de l’enfant et est susceptible de favoriser sa protection juridique dans divers domaines.  À ce titre, cette commission représente un mécanisme de suivi de la Convention relative aux droits de l’enfant et de préparation des rapports périodiques au Comité sur les droits de l’enfant.


Le Bahreïn a également ratifié la Convention 182 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) axée sur les pires formes de travail des enfants.  Dans ce contexte, le suivi des questions relatives aux enfants a été transféré aux Ministère des droits de l’homme et du développement social pour mettre en relief l’importance à accorder à la prévention et à la protection de l’enfance.  Le Bahreïn a également révisé sa législation, y compris le Code de la famille, dont la réforme, en 2009, a modifié plusieurs articles relatifs aux droits de l’enfant.  En coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNICEF, la Commission nationale chargée de l’enfant étudie actuellement l’état d’avancement du pays par rapport aux objectifs fixés, et s’apprête à concevoir les stratégies et futures priorités dans ce domaine. 


M. ABDUL HANNAN (Bangladesh) a estimé que son pays jouait un rôle de « pionnier » pour la promotion et la protection des droits de l’enfant car il a été l’un des premiers à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs, puis à présenter ses rapports périodiques au Comité des droits de l’enfant.  En plus de la législation existante, le Gouvernement a lancé un projet quinquennal intitulé « Autonomisation et protection des enfants » visant à instaurer dans la société une culture de respect des enfants et à les protéger contre la maltraitance, l’exploitation et la violence.  À cet égard, les clubs d’adolescents (« Kishori Kendras ») jouent un rôle important pour les informer en matière de mariages, de dots ou de traite des personnes. 


Le Gouvernement a interdit les châtiments corporels dans tous les établissements d’enseignement, a ajouté M. Hannan.  Par ailleurs le Bangladesh a signé la Convention de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR) sur la prévention et l’élimination de la traite des femmes et des enfants aux fins de la prostitution et la Convention de l’ASACR relative au dispositif régional de promotion du bien-être de l’enfant en Asie du Sud.


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a indiqué que son pays avait adhéré à tous les instruments régionaux et internationaux pertinents pour la promotion des droits de l’enfant et continuait de consolider cette démarche.  Elle a particulièrement souligné l’intensification de la lutte contre toutes les formes d’excision.  Désormais, a souligné Mme Ahmed Hassan, les associations œuvrant dans la lutte contre les mutilations génitales féminines peuvent se porter partie civile en lieu et place des victimes n’étant pas en mesure de recourir en justice.  Le Gouvernement a également œuvré pour l’élaboration d’un Plan d’action national pour l’enfant, en ayant comme objectif le rôle vital de l’éducation.  Il a aussi mis en place une politique nationale de développement intégré de la petite enfance.  Elle a ajouté que l’école était obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans pour tous les enfants. 


En complément des efforts du Ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, le Ministère de la promotion de la femme, après avoir mis sur pied un projet expérimental de création des structures spécifiques à la petite enfance dans deux régions du pays, élargit actuellement ces structures pour promouvoir le développement intégré et harmonieux de l’enfant de 3 à 5 ans par la création d’un environnement favorable à son épanouissement, principalement dans les régions rurales et dans les secteurs urbains défavorisés.  La représentante a réitéré l’engagement total de son gouvernement à utiliser tous les moyens dont il dispose pour assurer à tous les enfants Djiboutiens la protection de tous leurs droits.  Elle a affirmé que, dans un contexte de sécheresse sans précédent qui sévit dans son pays, l’appui et l’assistance des partenaires tant bilatéraux que multilatéraux sont primordiaux pour contribuer à l’effort national déjà engagé pour soulager les populations les plus vulnérables au premier rang desquelles se trouvent les enfants. 


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré qu’il était nécessaire de déplacer les barrières qui empêchent la réalisation des droits des enfants handicapés et de reconnaître l’importance de la coopération internationale pour l’amélioration de leurs conditions de vie, en particulier dans les pays en développement.  Au niveau national, les Philippines ont enraciné la promotion et la protection des droits de l’enfant dans leur Constitution et dans divers autres cadres légaux, dont le Code de la famille ou celui du bien-être.  Ainsi, la torture et autres traitements cruels inhumains et dégradants sont strictement interdits dans le pays, tandis que les adolescents de moins de 15 ans, qui étaient détenus en prison, ont été relâchés et remis à leurs familles dans le cadre de la loi sur la justice et le bien-être.  À côté de cette loi, d’autres ont été adoptées, notamment en matière de prévention de la traite des personnes, de responsabilisation des parents, d’élimination de toutes les pires formes du travail des enfants ou de leur exploitation à des fins sexuelles.


Le spectre de ces lois est tellement vaste qu’il couvre même les situations de combat en établissant, par exemple, des zones de paix pour l’évacuation des enfants pendant les conflits armés.  Les Philippines sont très engagées dans la promotion et la protection des droits des enfants dans les conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés a exprimé sa grande satisfaction à cet égard lors de sa dernière visite aux Philippines, a ajouté le représentant, avant de souligner que les Forces armées et de sécurité de son pays suivaient des programmes de formation aux droits de l’homme accordant une priorité à la protection des enfants.


Pour Mme SANJA ZOGRAFSKA-KRSTESKA (Macédoine) l’importance des défis à relever en termes de protection et promotion des droits des enfants est telle qu’il faut envisager des réponses aux plans mondial et régional et, simultanément, des actions sur mesure en fonction des réalités nationales et locales.  Au plan national, la Macédoine, qui a signé la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs, est en train de mettre en application les recommandations du Comité des droits de l’enfant qui avaient été adoptées l’année dernière. 


Dès 2007, le Gouvernement a mis en place la Commission nationale du droit de l’enfant qui est chargée du suivi de l’application de la Convention et de ses Protocoles, a expliqué la déléguée.  Cette Commission a, selon elle, joué un rôle déterminant pour attirer l’attention sur les besoins des enfants, en particulier les plus vulnérables et les enfants handicapés, et pour mobiliser les preneurs de décisions autour de ces questions.  Elle explique en partie ce succès par la composition variée de cette Commission qui compte des représentants de l’État, d’organisations non gouvernementales et de la société civile.  La politique de la Macédoine consiste à essayer de limiter les écarts entre enfants en milieu urbain et rural et de rechercher une plus grande égalité et inclusion sociales, a encore précisé la représentante.  Pour ce qui est de l’action de la Macédoine au sein des Nations Unies, la représentante a expliqué qu’elle soutenait pleinement les travaux du Groupe de travail à composition non limitée sur le troisième Protocole facultatif de la Convention relative aux droits de l’enfant.


M. PEDRO AURELIO FIORENCIO CABRAL DE ANDRADE (Brésil) a déclaré que le Brésil avait été l’un des premiers pays à adopter des lois spécifiques pour la protection des droits de l’enfant et avait dans ce cadre fait de nombreux progrès, notamment en matière de réduction de la pauvreté, d’éducation ou encore de la réduction de la mortalité infantile.  Pour autant, de nombreux défis persistent, a reconnu le représentant, citant une fois de plus la pauvreté qui continue de toucher sévèrement les enfants et adolescents du pays.  Ces dernières années, le Gouvernement du Brésil a sorti des millions d’enfants de la pauvreté, mais des millions d’autres continuent de l’affronter, a-t-il précisé, tout en rappelant l’engagement réitéré de la présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, de poursuivre le combat contre ce fléau.


Le représentant a ensuite déclaré que le Brésil appuyait la campagne internationale en faveur de la ratification des Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant et encourageait les États qui ne l’avaient pas encore fait à le faire.  De plus, le Brésil a parrainé la résolution 17/18 du Conseil des droits de l’homme appelant à l’élaboration d’un troisième protocole relatif à la procédure de communication car il estime qu’un nouvel instrument permettra la pleine mise en œuvre de conventions susmentionnées.  De la même façon, le Brésil salue la décision de l’Assemblée générale de porter son attention cette année sur la résolution « omnibus » relative aux enfants handicapés, en tant que personnes désavantagées au sein des sociétés et compte tenu des risques d’abus et de violence qu’ils encourent.  À son échelle nationale, le Brésil a mis en place une série de mesures visant les groupes vulnérables avec une attention particulière sur l’éducation des enfants handicapés, a enfin ajouté le représentant en guise de conclusion.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a souligné l’urgence d’une action concertée aux niveaux national, régional et international pour mettre fin à toutes les formes de violences contre les enfants, notamment le recrutement forcé.  Le Sri Lanka s’est engagé dans des politiques actives pour protéger les enfants, a expliqué M. Kohona, indiquant que 594 anciens enfants soldats avaient été réhabilités et réintégrés en 2010, cette question constituant une priorité pour le Gouvernement.  Depuis 2009, plus de 600 enfants disparus, qui avaient été enrôlés par les Tigres Tamouls, ont été retrouvés, a-t-il aussi indiqué.  Dans le nord du pays, plus de 900 écoles abandonnées durant le conflit avec les Tigres tamouls ont été restaurées, et accueillent aujourd’hui 220 000 élèves.


Le Sri Lanka s’est aussi attaqué au trafic et à l’exploitation sexuelle des enfants, au travail des enfants et aux mariages précoces, en dédiant à ces questions une agence gouvernementale, l’Autorité nationale de protection des enfants, a expliqué le représentant.  Des dispositions nouvelles ont été introduites dans le Code pénal pour lutter contre la cybercriminalité sexuelle.


M. TAGHI M. FERAMI (République islamique d’Iran) a considéré que les problèmes actuels qui se posaient aux enfants différaient de ceux du passé de par leur nature, portée et cause.  Il a souligné que la principale tâche à accomplir consistait à faire prendre conscience aux enfants et aux jeunes du rôle de la famille, et à leur inculquer des valeurs éthiques et morales.  Le délégué a réitéré la position de son pays relative à l’institution de la famille en tant que cellule de base de la société, et à la nécessité d’un climat propice à la sécurité et à la sûreté des enfants en tous lieux.  Il a exhorté à une nouvelle approche internationale centrée sur les enfants les plus vulnérables et désavantagés pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Cette approche pourrait être accompagnée d’initiatives nationales, régionales et internationales, y compris par l’organisation de réunions de haut niveau de l’Assemblée générale en 2012, comme alternative d’évaluation des progrès accomplis et des défis qui subsistent. 


M. Ferami a estimé, par ailleurs, que la vente et l’exploitation sexuelle des enfants était, en règle générale, alimentée non seulement par le contexte local mais par des conditions mondiales comme l’existence d’un marché de demande dans différentes régions du monde, et le phénomène du tourisme sexuel.  L’interdiction, la prévention et la riposte rapide à ces phénomènes abjects exigent un changement radical des tendances des mécanismes pertinents aux Nations Unies, en particulier le Conseil des droits de l’homme et ses procédures spéciales.  Il a plaidé pour que la priorité absolue soit accordée à la problématique de la répartition inéquitable des richesses et des opportunités, à l’exclusion et l’injustice, aux souffrances des enfants vivant dans des situations difficiles de conflit armé, sous occupation étrangère et dans des situations de sévères crises humanitaires.  À cet égard, il a jugé que la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés n’avait pas suffisamment mis en relief le rôle proéminent de l’occupation étrangère dans le contexte de conflit armé, qui est la cause sous-jacente de la situation actuelle des enfants vivant sous occupation étrangère en Palestine.  Il a émis l’espoir que la Représentante spéciale présente une image claire, dans son prochain rapport, de la situation humanitaire des enfants sous occupation étrangère et fournisse une série de recommandations à ce sujet.  


Mme SOFIA MESQUITA BORGES (Timor-Leste) a déclaré que son pays avait marqué le vingtième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant lors d’une cérémonie nationale unique durant laquelle des enfants, des groupes de la société civile et des fonctionnaires publics se sont réunis et ont visité le bureau du Président et le parlement national.  L’attachement du pays à la protection de l’enfance est traduit dans la législation et un cadre de politiques conçues pour dûment appliquer les instruments internationaux. 


Au cours des dix dernières années, l’éducation a fait des progrès significatifs à tous les niveaux de l’enseignement et depuis cinq ans, le Gouvernement a triplé le budget destiné à l’éducation.  D’autre part, des projets pilotes ont été mis en place dans le but de déclarer le pays exempt d’analphabétisme d’ici à 2015, et certaines régions ont déjà atteint cet objectif en 2009 et 2010.  Mme Borges a remercié, à cet égard, le Gouvernement cubain pour son assistance dans les projets d’alphabétisation.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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