AG/SHC/4009

De nombreux États soulignent devant la Troisième Commission le rôle important que les femmes jouent dans la consolidation de la paix

11/10/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4009
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

11e et 12e séances - matin et après-midi


DE NOMBREUX ÉTATS SOULIGNENT DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION LE RÔLE IMPORTANT QUE LES FEMMES JOUENT DANS LA CONSOLIDATION DE LA PAIX


Nombre des 45 délégations qui sont intervenues aujourd’hui devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, ont réaffirmé le rôle important que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix. 


Au deuxième jour du débat de la Troisième Commission sur la promotion de la femme, ces délégations ont rappelé que les femmes étaient victimes de violences durant les conflits et ont souhaité qu’elles participent, là aussi, aux efforts visant à promouvoir la paix.


La Ministre d’État à la condition féminine du Canada, Mme Rona Ambrose, au nom également de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a ainsi appuyé la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité ainsi que les résolutions connexes, notamment celles qui concernent les actes de violence liés aux conflits.


Dans le même esprit, la Directrice des droits économiques, sociaux et culturels et des groupes vulnérables du Département des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, Mme Claudinah Ramosepele, a fait remarquer que les femmes jouaient un rôle important dans les sociétés se relevant d’un conflit et qu’elles s’engageaient davantage en faveur de la réconciliation.


Pour sa part, le Mozambique a salué l’attribution du prix Nobel de la paix à trois femmes, dont la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf, comme illustrant « l’immense contribution des femmes » à la paix et au développement dans le monde.


Le Soudan a condamné les viols des femmes et des filles dans la région du Kordofan méridional et du Nil Bleu par les mouvements rebelles, et a appelé à y mettre fin d’urgence.


Les femmes jouent un rôle essentiel dans la reconstruction des sociétés des pays arabes, a renchéri le Liban.


Quant aux femmes palestiniennes, elles souffrent essentiellement de la violence qui émane de l’occupation militaire israélienne et du conflit armé, selon l’Observatrice de la Palestine.


L’Iraq a souligné que la guerre et le terrorisme avaient fait des dizaines de milliers de veuves et d’orphelins.


S’agissant de la participation à la vie politique, un grand nombre de délégations, dont le Soudan, l’Indonésie, le Kirghizistan, le Maroc, l’Inde, Djibouti, la République dominicaine, Oman, la Bolivie et l’Argentine, ont indiqué le pourcentage des femmes dans leurs parlements.


Fait sans précédent, l’Arabie saoudite a dit avoir décidé que la femme pourrait être membre du Majlis ash-Shura (Conseil de consultation équivalent à un parlement), devenant aussi électrice et éligible à des sièges municipaux.


Enfin, plusieurs pays ont accueilli avec satisfaction les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural.  À cet égard, le Ghana a déclaré que celle-ci était l’« épine dorsale de la main-d’œuvre agricole ».


L’Inde a résumé le point de vue des orateurs en citant l’ancien Premier Ministre Jawaharlal Nehru selon lequel « la bonne condition d’une nation se mesure au statut de la femme ».


Les représentants du Japon et de la République de Corée ont exercé leur droit de réponse.


En début de séance, des projets de résolution relatifs au développement social ont été présentés sur les thèmes suivants: Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/C.3/66/L.11); Politiques et programmes mobilisant les jeunes (A/C.3/66/L.7); Rôle des coopératives dans le développement social (A/C.3/66/L.9); Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées (A/C.3/66/L.10);L’éducation cérébrale, moyen d’avancer vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de contribuer à la paix et au développement dans le monde(A/C.3/66/L.14); Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/C.3/66/L.13).


La Troisième Commission achèvera son débat sur la promotion de la femme demain matin, à partir de 10 heures.  Elle abordera, l’après-midi, les questions relatives aux droits de l’enfant.


PROMOTION DE LA FEMME


--    Promotion de la femme (A/66/38, A/66/99, A/66/181, A/66/212 et A/66/215)


--    Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/66/211)


Suite du débat général


M. TAHA HUSSEIN ALAWADHI (Yémen) a déclaré que, partant de son patrimoine arabe et musulman, son pays n’épargnait aucun effort pour la promotion et la protection des droits de la femme.  La preuve en est, a-t-il dit, que le Yémen a été l’un des pays pionniers à signer, en mai 1984, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et à présenter, depuis, des rapports périodiques.  La Constitution nationale stipule que les droits et libertés des femmes sont inaliénables et la législation comporte un large éventail de lois relatives à la femme, régulièrement révisées pour les aligner avec l’évolution au niveau mondial. 


À part l’aspect législatif, plusieurs institutions ont été mises en place pour traduire les textes dans la réalité.  Ainsi, un Conseil supérieur de la femme et une Commission nationale ont été mis sur pied, de même qu’un Ministère des droits de la personne qui accorde un intérêt spécifique aux droits de la femme.  Enfin, une Stratégie nationale de promotion de la femme (2006-2015) et le quatrième Plan de développement économique (2011-2015) sont aussi axés sur le développement des femmes et la parité. 


M. DJUMAKADYR ATABEKOV, Envoyé spécial du Ministère des relations extérieures du Kirghizistan, a souligné que le Gouvernement kirghize comprenait cinq femmes et que huit femmes étaient également secrétaires d’État et Vice-Ministres.  La Cour suprême, le Bureau du Procureur général et l’Académie nationale des sciences sont chapeautées par des femmes.  Le Président du pays est une femme.  Saluant le rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la condition de la femme en milieu rural, M. Atabekov a reconnu qu’il fallait inclure dans les objectifs de développement du pays le renforcement des droits économiques et du potentiel des femmes et des filles vivant en milieu rural. 


Le niveau d’autonomisation des femmes permet ainsi de mesurer le niveau de progrès des régions.  Le Kirghizistan, qui célèbre cette année le vingtième anniversaire de son indépendance, est confronté à une série de problèmes nouveaux tels que l’augmentation de la pauvreté, la marginalisation de certains groupes de population, l’émigration des travailleurs, en majorité des femmes qui sont victimes de l’exploitation sexuelle.  À cet égard, le représentant a dit que son pays était engagé à lutter contre la violence à l’égard des travailleuses migrantes, conformément aux recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport sur la question.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a souligné que le Gouvernement syrien avait poursuivi, sans relâche, sa politique visant à la parité dans le cadre de la réforme générale en cours.  La femme syrienne est présente dans les sphères politique, juridique, militaire, administrative, économique et sociale, comme elle a obtenu le droit de vote au début du XXe siècle.  D’autre part, une stratégie nationale sur la santé reproductive a été conçue, conformément aux objectifs fixés par les conférences internationales.  Le projet de réforme 2011 inclut aussi l’exécution d’un programme d’amélioration des qualifications des femmes ingénieurs agronomes qui travaillent dans le secteur du développement de la femme rurale, d’autonomisation économiques des femmes rurales, sous l’égide du Ministère des affaires sociales, de l’emploi et de la solidarité, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


Mme Alsaleh a prié le Secrétaire général d’inclure, dans son rapport, la réalité pénible et les souffrances des femmes syriennes dans les territoires occupés.  Elle a déploré de devoir se répéter depuis plusieurs années à cet égard et a dénoncé les arrestations répétées de femmes syriennes dans le Golan occupé.  Le Gouvernement offre des bourses d’études, une aide au logement et au revenu dans le territoire occupé et considère que les fonctionnaires syriens limogés par la puissance occupante comme des membres actifs du service public syrien.  Elle a, en outre, exhorté ONU-Femmes et tous les autres organismes onusiens à prendre en compte la problématique de l’occupation étrangère, faute de quoi, selon elle, tous les débats sur cette question resteraient lettre morte. 


M. NAY MENG ENG (Cambodge) a rappelé que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés il y a 16 ans, constituaient le cadre de référence pour la réalisation de l’égalité des genres.  Affirmant que les femmes étaient bien la colonne vertébrale d’une société, il a passé en revue les actions entreprises par son gouvernement pour une meilleure protection des droits des femmes, telles les adoptions de la Loi sur la prévention de la violence domestique et la protection des victimes ainsi que la Loi contre la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle.


En coordination avec les Nations Unies, le Cambodge a adopté un plan de développement sur cinq ans, connu sous le nom de Stratégie rectangulaire, visant à l’amélioration du statut des femmes dans tous les secteurs de la société, a poursuivi le Représentant.  Il a ajouté que, dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Cambodge avait fait de la réduction de la violence faite aux femmes un indicateur spécifique de son plan de développement national.  En conclusion, le représentant a fait part de la détermination de son pays pour que les femmes, particulièrement en zone rurale, puissent bénéficier de soins de santé et, dans les cas de violences, de la protection légale appropriée. 


M. DAFFU ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a déclaré que la consolidation de la promotion de la femme était le résultat de décennies d’efforts et de politiques spécifiques fondées sur une législation garantissant l’égalité des salaires par exemple.  Le taux de participation des femmes au Parlement a atteint 25% et la liste des candidats à la présidence au cours des dernières élections comprenait une candidate, a-t-il indiqué.  Partant de la tradition et des principes de vie sociale du Soudan, le Gouvernement a joué un rôle pionnier dans la participation de la femme à la vie publique et politique, a-t-il dit.  Il a ensuite cité un certain nombre d’exemples sur la participation des femmes dans plusieurs secteurs.  Le nombre des juges femmes sont aujourd’hui au nombre de 80, y compris à la Cour suprême.  Des femmes ont atteint le grade de général de l’armée et occupent également des postes diplomatiques et dans le secteur privé. 


En mars 2007, le Soudan s’est doté d’une politique nationale pour la promotion de la femme, qui est assortie d’un plan d’exécution par tous les Ministères, lesquels disposent de points focaux relatifs à la consolidation de la participation de la femme dans tous les secteurs de la société.  En outre, un projet global de promotion de la femme en milieu rural dans toutes les provinces soudanaises, y compris au Darfour, est en cours d’exécution.  Depuis 2005, une unité au sein du Ministère de la justice, du Ministère de la police et du Ministère de la femme lutte contre la violence à l’égard des femmes.  Des amendements législatifs ont pénalisé toutes les formes de violence, en particulier le viol.  Le pays a aussi signé un protocole avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre la violence.  Le représentant du Soudan a vivement condamné les viols des femmes et des filles dans la région du Kordofan méridional et du Nil Bleu par les mouvements rebelles, et a appelé à y mettre fin d’urgence.  Il a dénoncé le blocus imposé dans les territoires arabes occupés et exhorté la conscience internationale à agir résolument pour mettre fin aux actes de discrimination et de punition collective qui ont de graves répercussions sur les femmes palestiniennes.


Mme SOMAIA BARGHOUTI, Observatrice de la Palestine, a déclaré que la situation et la promotion des femmes palestiniennes étaient directement liées au développement politique, économique et social dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem.  L’occupation militaire israélienne et l’intensification de ses pratiques oppressives à l’égard du peuple palestinien ont eu de graves conséquences pour la population dans son ensemble, en particulier pour les femmes et leurs familles, à la fois dans leur vie quotidienne et dans leurs efforts d’autonomisation.  Leur situation a empiré depuis l’année dernière, a souligné Mme Barghouti.


En raison de la politique illégale de colonisation et de la construction du « mur de l’apartheid », a poursuivi Mme Barghouti, des milliers de femmes palestiniennes et d’enfants sont sans abri et vivent dans des enclaves.  De nombreux rapports des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales et internationales ont conclu que la capacité de résistance des femmes palestiniennes déclinait tandis que le nombre de femmes dépendantes de l’aide d’urgence augmentait.  En outre, leurs responsabilités au sein des foyers augmentent du fait de la mort ou de l’emprisonnement des hommes.  Si les femmes sont victimes de la violence domestique comme dans les autres sociétés, elles souffrent essentiellement de la violence qui émane de l’occupation militaire israélienne et du conflit armé.  « Le temps est venu que nos hommes, nos femmes et nos enfants vivent des vies normales, qu’ils puissent s’endormir sans s’attendre au pire le lendemain », a déclaré le Président de l’Autorité palestinienne à l’Assemblée générale le mois dernier.  


Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) s’est félicitée des efforts déployés par le Secrétaire général pour l’initiative sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ainsi que pour toutes les autres initiatives dans des domaines spécifiques de promotion et de protection des droits des femmes.  Elle a également salué le travail d’ores et déjà entrepris par ONU-Femmes.


Le Bélarus, a-t-elle dit, fait partie des 27 pays qui font participer les femmes aux plus hautes instances du processus de prise de décisions.  La représentante a précisé que 54% des femmes actives dans son pays disposaient d’un diplôme supérieur.  En outre, le Gouvernement, qui se soucie de faciliter un équilibre pour les femmes entre leur vie privée et leur vie professionnelle, a proclamé une Journée nationale de la mère pour mieux alerter l’opinion publique sur la nécessité d’une responsabilité partagée au sein de la famille.  Au niveau international, la représentante a plaidé en faveur de ressources supplémentaires pour intensifier et accélérer la promotion et le développement des femmes.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a regretté qu’en dépit de nombreux progrès, la question de l’égalité des genres restait, pour de nombreuses femmes, largement théorique.  Il a affirmé qu’il était grand temps de transformer les cadres normatifs tels que la Convention sur  l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en réalité quotidienne.  En raison de la vulnérabilité de certains groupes de femmes, le représentant a souligné la nécessité d’efforts plus coordonnés et plus systématiques de la part de la communauté internationale.  Le représentant a indiqué les mesures prises par son gouvernement dans ce domaine.  « Avec l’augmentation dramatique des travailleurs immigrants et les mariages internationaux », le Gouvernement coréen cherche activement à adopter des mesures pour les membres venant des groupes culturels différents.  À cet égard, le Gouvernement a créé des centres multiculturels de soutien des familles, qui fournissent aux immigrants qui veulent se marier les informations de base.


Le représentant a condamné la violence sexuelle durant les conflits armés.  Il a exprimé sa profonde préoccupation face à l’augmentation de la violence sexuelle lors des conflits armés, notamment en ce qui concerne les viols et l’esclavage sexuel, y compris les « femmes de confort », ces victimes qui ont été forcées à l’esclavage sexuel durant la Deuxième Guerre mondiale.  « Ce sont des crimes contre l’humanité », a-t-il déclaré.  Il a demandé instamment aux Nations Unies de trouver des mesures efficaces, notamment en faisant comparaître ceux qui commettent ces crimes devant la justice.


M. NUR JAZLAN MOHAMED, Membre du Parlement de la Malaisie, a noté que les femmes de son pays avaient activement contribué au développement depuis l’indépendance.  Leur participation accrue a rendu possible le progrès économique des dernières décennies.  La législation garantit des opportunités égales pour les femmes ainsi que le respect de leurs droits, a précisé M. Mohamed.  Il s’est dit particulièrement encouragé par les progrès réalisés dans les domaines clefs de l’éducation, de la santé, de l’emploi, et de la participation au processus de prise de décisions.  La Malaisie respecte ses obligations en tant que signataire de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et s’est engagée à réaliser les droits des femmes, conformément au Programme d’action de Beijing.


Le parlementaire a informé que la Malaisie avait accueilli le premier sommet des premières dames, à Kuala Lumpur, en octobre 2010, à l’issue duquel a été adoptée une déclaration intitulée « Une enfant aujourd’hui, une dirigeante demain » qui a circulé à l’ONU.  La Malaisie est prête à accueillir le prochain sommet en 2012.  Consciente des changements intervenus dans l’environnement socioculturel, la Malaisie est fière de présenter des politiques de développement axées sur la population et sur la parité pour aider les femmes, qui constituent la moitié de cette population, à s’épanouir conformément à leurs capacités et à leurs besoins.


Mme CARMEN ARIAS (Pérou) a fait part de l’engagement de son gouvernement à accroître régulièrement les dépenses sociales en faveur des Péruviennes de sorte à poursuivre l’exécution, dans les zones les plus défavorisées du pays, de programmes stratégiques axés sur l’égalité des sexes et le développement.  Le Ministère de la femme et du développement social consacrera davantage de ressources humaines et financières à la mise en œuvre de politiques d’inclusion sociale dans le but de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la traite et le trafic des femmes et des filles, la lutte contre la féminisation de la pauvreté et le VIH/sida.  Il s’agit aussi d’améliorer la situation des migrantes, des femmes rurales et autochtones, des handicapées et des femmes d’ascendance africaine, en garantissant l’accès aux services de santé, y compris de santé reproductive, et en éliminant les obstacles à l’égalité des chances des femmes et des hommes devant l’emploi. 


Dans le cadre de la lutte contre la violence domestique et sexuelle qui touche gravement les garçons, les filles et les femmes, le Pérou a préparé un Plan national intégral qui prévoit une modernisation de la législation et des services, comme des centres d’urgence au niveau national, une ligne gratuite et des maisons accueillant des femmes fuyant la violence.  Dans le domaine de l’emploi, le Gouvernement entend faire tout son possible pour appliquer des mesures susceptibles de combler l’écart salarial ainsi que pour offrir des services susceptibles d’aider à la conciliation entre vie active au travail et vie privée en famille.  Le pays a, d’ailleurs, mis en place un programme de garde journalière d’enfants de moins de trois ans pour permettre aux mères de travailler sans souci.


La représentante a ensuite cédé la parole à une jeune déléguée, qui a mis l’accent sur la pauvreté en tant qu’entrave au développement.  « Nous avons besoin d’une éducation de qualité, d’un emploi décent avec un salaire digne », a-t-elle insisté.  L’écart entre hommes et femmes est en train de se combler en zone urbaine mais les stéréotypes sexospécifiques alimentent encore tant la pauvreté rurale que la violence à l’égard des femmes et des filles, a-t-elle ajouté.  La jeune déléguée a encouragé à inclure, chaque fois, plus de femmes dans les réunions internationales.  


Mme CHARLOTTE DJAN (Ghana) a déclaré être convaincu que l’éducation constituait l’un des moyens durables pour aider à l’autonomisation des femmes issues des milieux ruraux, lesquelles représentent l’« épine dorsale de la main d’œuvre agricole », dans la plupart des pays en développement.  Aussi, le Gouvernement ghanéen a-t-il mis en place l’initiative « les écoles du soir », en vue de permettre à ces femmes, dont 47 % constituent la main d’œuvre agricole du pays, d’être outillées afin de savoir lire et écrire.


Le représentant du Ghana a également fait remarquer que la participation peu élevée des femmes dans les processus de prise de décisions était actuellement le « maillon faible » de la lutte contre la pauvreté.  Il faut, a-t-il recommandé, « transcender les considérations sociopolitiques » pour garantir aux femmes une pleine participation dans tous les secteurs de la gouvernance et des prises de décisions.  Il s’avère urgent, a-t-il également précisé, de prendre les mesures idoines en vue d’accélérer de la mise en œuvre des programmes liés aux questions de genre pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, a dit M. Kanda.


M. ABDELMOUNAIM EL-FAROUQ (Maroc) a souligné que la question de la protection des femmes était une priorité pour les autorités de son pays, qui ont, à ce titre, inscrit cette problématique dans la nouvelle Constitution du Royaume.  Il s’agit d’une thématique centrale constituant une étape décisive dans l’évolution du statut de la femme, une consécration de ses droits acquis et une projection vers le futur, porteuse de nouveaux progrès, a déclaré M. El-Farouq.  Se félicitant de la volonté affichée du Maroc à « ériger l’égalité entre l’homme et la femme, en tant que principe constitutionnel fondamental », le représentant a lancé un appel en faveur d’ONU-Femmes, pour l’aider à continuer ses efforts en vue de consolider les droits de la femme.


S’agissant de la question de la prévention de la violence et des discriminations à l’encontre des travailleuses migrantes, M. El-Farouq a appuyé les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général qui incitent à la mise en œuvre des programmes d’appui à ces personnes vulnérables.  Il a également salué l’adoption, le 16 juin 2011, de la Convention concernant le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques, qu’il a qualifiée d’« avancée considérable ».


M. ASIM IFTIKHAR AHMAD (Pakistan) a indiqué que son pays était membre du Conseil d’administration de l’Entité ONU-Femmes et qu’il avait participé à l’élaboration de son plan stratégique.  La Constitution pakistanaise garantit des droits égaux pour tous ses citoyens, sans discrimination fondée sur la caste, la couleur, le sexe ou la race.  Elle garantit également la pleine participation des femmes dans toutes les sphères de la vie nationale.  Les gouvernements successifs, conformément aux obligations internationales du Pakistan, ont pris des mesures pour promouvoir les droits des femmes dans les domaines économique, social, politique et culturel, et pour éliminer la discrimination dans les secteurs public et privé.


Un grand nombre de femmes sont membres des assemblées nationale et provinciales, a précisé M. Ahmad.  Elles sont également Présidente du Parlement, Ministre de l’information et Ministre des affaires étrangères du Pakistan.  La Commission nationale sur le statut des femmes, créée en 2000, travaille avec le Ministère des droits de l’homme.  L’agenda du Pakistan pour la promotion des femmes a quatre objectifs: réduire la féminisation de la pauvreté; promouvoir la parité; mettre un terme à la violence contre les femmes; introduire les structures législatives nécessaires pour leur autonomisation.  Deux textes de droit pénal ont été adoptés en 2010 pour protéger les femmes contre le harcèlement sexuel, y compris sur le lieu de travail.  Par ailleurs, le Programme de soutien du revenu, Benazir, accorde des subventions en espèces aux femmes chefs de famille dans des foyers pauvres.  Le représentant a souligné que la Commission nationale pour le développement humain avait contribué à alphabétiser plus de deux millions de femmes en milieu rural.


Mme RATNA DE (Inde) a déclaré que son pays avait constamment travaillé pour améliorer la condition des personnes vulnérables et en particulier celle des femmes.  Elle a rappelé que la Constitution indienne imposait la discrimination positive en faveur des femmes et qu’elle incitait l’État à tout mettre en œuvre pour adopter des mesures visant à éliminer les formes d’inégalité entre hommes et femmes.  La représentante a déclaré que les statistiques de 2011 indiquaient une augmentation de 11,8% du taux d’alphabétisation parmi les femmes en Inde.  Le Parlement, quant à lui, atteint 50% de représentation féminine dans ses instances locales.


La représentante a, en outre, mis l’accent sur le cadre juridique et la politique globale mise en œuvre en vue de lutter contre le trafic des femmes et des petites filles.  Pour conclure, elle a cité l’ancien Premier Ministre Jawaharlal Nehru selon lequel « la bonne condition d’une nation se mesure au statut de la femme ».


M. WILFRIED EMVULA (Namibie) a réitéré l’engagement de son gouvernement en faveur du renforcement du rôle et de la place des femmes dans le développement socioéconomique du pays.  Il a notamment souligné le haut niveau d’inscription des filles à l’école, en particulier dans les écoles primaires et secondaires, où elles sont plus nombreuses que les garçons.  Rappelant que la participation des femmes au processus de développement garantissait leurs droits, comme partenaires égaux aux hommes, il a souligné les efforts déployés par son pays, au travers de nouvelles législations, de nouvelles politiques et de nouveaux programmes destinés à combattre les inégalités de genre et à contrecarrer les problèmes d’injustice économique et sociale qui résultent de pratiques culturelles discriminatoires.


La Namibie a également mis en œuvre un Plan d’action national et une série d’outils destinés à évaluer son impact et les avancées obtenues, a indiqué son représentant.  Il a précisé que ce Plan définissait clairement les stratégies à adopter, le rôle des différents acteurs impliqués, ainsi qu’un calendrier d’actions et un inventaire des ressources nécessaires.  En dépit de ces progrès et des efforts des autorités, a-t-il toutefois tempéré, les études montrent que les inégalités de genre persistent dans tous les secteurs de la société namibienne.  Pour inverser la tendance, le Ministère de l’égalité de genre et de la santé infantile a donc lancé, avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un programme concentré sur quatre secteurs d’activités: agriculture, eau et forêts; éducation; santé et services sociaux; finance.  L’objectif est de s’assurer que les ressources du Gouvernement sont utilisées pour répondre aux besoins des filles et des femmes les plus pauvres et les plus vulnérables.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a fait valoir que le rôle et la participation des femmes dans l’économie représentaient une dimension importante de l’agenda de l’Indonésie pour le développement, conformément aux droits constitutionnels des femmes et au Programme d’action de Beijing.  Des mesures concrètes sont adoptées pour faciliter l’accès des femmes au capital et au marché, y compris dans les micros, petites et moyennes entreprises.  Un programme national appuie la création d’infrastructures économiques et sociales dans les communautés des zones urbaines et rurales sous développées en vue de permettre l’accès des femmes entrepreneurs à la formation, aux ateliers et à d’autres ressources.


On estime que 150 millions de travailleurs migrants légaux sont répartis dans le monde, a poursuivi M. Khan.  Au niveau international, il faut s’assurer qu’ils soient partie prenante des bénéfices de  la mondialisation.  En tant que pays d’origine, l’Indonésie a pris des mesures institutionnelles, administratives et juridiques pour protéger et habiliter ses travailleurs migrants.  Le Gouvernement a mis au point des accords avec des pays hôtes, notamment pour garantir leurs droits à des salaires minima et des jours de congés.  Par ailleurs, l’Indonésie a réalisé que « l’absence de femmes dans le processus de prise de décisions politique ridiculisait le processus démocratique » et qu’il fallait nourrir un dialogue continu avec tous les éléments de la société et les femmes en particulier.  Une femme a ainsi été Présidente et des femmes ont été ministres.  Elles occupent 18,2% des sièges à l’Assemblée nationale et représentent 18% des juges de la Cour suprême.


Mme PALESA JOYCE LIPHOTO (Lesotho) a souligné que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes étaient au sommet des priorités de son gouvernement, avant de mettre en avant plusieurs succès majeurs obtenus pour éliminer les violences faites aux femmes, offrir aux femmes une éducation de qualité, accroître leur participation dans le processus de prise de décisions, ainsi que le renforcement de leur rôle dans la sphère économique.  Le Gouvernement du Lesotho a mis en place plusieurs législations pour promouvoir l’égalité entre les sexes et éliminer toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, a-t-elle poursuivi, citant la loi sur les agressions sexuelles de 2003, celle sur la capacité des personnes mariées de 2006 et celle sur les propriétés foncières de 2010.


Abordant ensuite le problème des femmes vivant hors des centres urbains, la représentante a souligné leur rôle clef dans le développement rural, tout en déplorant la persistance d’inégalités économiques et sociales.  Elles vivent dans une pauvreté abjecte et n’ont pas accès aux soins, a-t-elle déclaré, avant de souligner qu’elles étaient aussi directement affectées par des facteurs comme l’envolée des prix alimentaires et les changements climatiques.  C’est dans ce contexte que le Lesotho a lancé plusieurs campagnes de sensibilisation afin de renforcer le statut économique et social des femmes en milieu rural.  Avec le soutien des autorités, elles ont commencé à s’organiser autour de projets agricoles ou de systèmes de protections sociales pour elles. 


La représentante a qualifié d’obstacle majeur au développement le problème du trafic des personnes, en particulier des jeunes filles et des femmes.  C’est pour cette raison que le Lesotho est désormais État partie au Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ajoutant qu’une législation nationale avait aussi été votée cette année.  Pour conclure, elle est revenue sur le défi posé par le VIH/sida, en particulier pour les jeunes filles et les femmes plus vulnérables.  Là encore, le Lesotho a mis en place un plan quinquennal d’action 2011-2016, fondé sur le principe de l’égalité de genre et de la protection des droits des femmes.  Il établit les lignes directrices et les priorités de la lutte contre la maladie, pour réduire la vulnérabilité et l’impact du VIH/sida sur les femmes.


M. KHUSRAV NOZIRI (Tadjikistan) a recommandé une intensification des efforts de mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, particulièrement les objectifs d’égalité entre les sexes.  La politique étatique du Tadjikistan accorde une priorité à cette question dans les structures publiques qui reposent désormais sur une dynamique positive de sensibilisation de l’opinion publique à l’égalité des chances, à la représentation féminine dans les structures du pouvoir, à la scolarisation des filles, à l’élimination de la violence domestique et à la réduction de la mortalité maternelle et infantile évitables.  Cependant, les problèmes liés à la féminisation de la pauvreté persistent, avec des taux élevés de mortalité maternelle et infantile, une structure familiale qui subit des changements importants avec une augmentation du nombre de divorces, et un nombre encore élevé de mariages précoces.


La société et le Gouvernement recherchent des solutions à ces problèmes, a-t-il assuré, en soulignant la nécessité de ressources substantielles, de campagnes de prise de conscience du public et de mesures pratiques pour concrétiser les mesures juridiques et les mécanismes de protection des femmes en vertu des obligations étatiques.  À cet égard, le Tadjikistan aurait besoin de l’appui de la communauté internationale dans le cadre de projets internationaux axés sur la parité pour les femmes et les filles dans tous les domaines, particulièrement dans l’éducation.   


Mme CLAUDINAH RAMOSEPELE, Directrice des droits économiques, sociaux et culturels et des groupes vulnérables du Département des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a fait remarquer que les femmes jouaient un rôle important dans les sociétés se relevant d’un conflit.  Selon elle, les femmes se sont davantage engagées en faveur de la réconciliation dans les processus de consolidation de la paix.  Malheureusement, les droits et les priorités des femmes ne sont pas pris en considération dans les accords de paix.  Il faut donc encourager la participation des femmes à toutes les étapes des processus de paix, en tant que médiatrices et dans la résolution des conflits, a insisté la représentante.


Par ailleurs, les femmes doivent jouer un rôle actif dans les discussions sur les changements climatiques, car ce sont elles qui subissent le plus les effets de la pauvreté et du sous-développement.  Ce sont elles qui vont chercher l’eau, ramassent le bois et cultivent les terres pour faire vivre leurs familles au quotidien, a rappelé la représentante.  Le Gouvernement sud-africain, qui accorde la plus grande priorité à l’élimination de la pauvreté, a créé en 2009 le Ministère des femmes, des enfants et des personnes handicapées pour répondre aux besoins des groupes les plus vulnérables et créer une société inclusive et démocratique.


M. CHITSAKA CHIPAZIWA (Zimbabwe) a affirmé que son pays s’était efforcé d’incorporer une perspective féminine dans tous ses programmes de développement, conformément aux dispositions de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et au suivi de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Le Zimbabwe, en dépit de tous les efforts, connaît encore des inégalités, notamment des stéréotypes sexospécifiques, la violence à l’encontre des femmes, la sous-représentation des femmes dans les processus de prise de décisions, la distribution inégale du travail non rémunéré entre les femmes et les hommes.


L’autonomisation économique des femmes s’avère cruciale, a-t-il estimé.  Il a salué le rôle de plusieurs groupes de femmes comme les handicapées, les femmes rurales, celles infectées par le VIH/sida et les travailleuses migrantes.  Il a souligné que toutes ces catégories se heurtaient à différents types de défis qui accroissaient leurs vulnérabilités à la violence et à l’exploitation.  M. Chipaziwa a, en particulier, exhorté à une protection accrue des travailleuses migrantes en tant qu’actrices du développement tant dans le pays d’origine que d’accueil.  Il a également affirmé que son pays ferait tout ce qui est possible pour coopérer dans le combat contre la traite des femmes et des filles, « cette forme contemporaine d’esclavage est un grave fléau mondial », exhortant à la pleine application du Plan mondial d’action de l’ONU contre la traite des personnes.


Le représentant a assuré que la violence à l’encontre des femmes n’était pas tolérée dans le pays.  Il a toutefois admis que la tradition était un ennemi extraordinaire qu’il ne fallait pas sous-estimer.  Au niveau international, le représentant a émis l’espoir qu’ONU-Femmes donnerait la priorité au renforcement des capacités dans la collecte, l’analyse et l’utilisation de données ventilées par sexe, âge et zone géographique.  Il a aussi formé l’espoir que toutes les ressources financières et techniques nécessaires seront fournies à l’Entité en temps voulu pour garantir la mise en œuvre des programmes de pays et faciliter leur accélération.    


M. MUHAMMED HASSAN ALMOSSAWY (Iraq) a déclaré que la femme iraquienne avait souffert de décennies de régime dictatorial, des guerres menées par Saddam Hussein et des opérations terroristes qui, depuis 2003, ciblent la population civile, en particulier les femmes.  La guerre et le terrorisme ont fait, par ailleurs, des dizaines de milliers de veuves et d’orphelins, ce qui n’a pas manqué d’alourdir le fardeau des femmes qui doivent également s’occuper des handicapés et subvenir aux besoins de leurs familles.  En conséquence, le Gouvernement accorde une grande priorité au bien-être des femmes courageuses et résistantes et à leur participation active dans tous les aspects de la vie de la société. 


La nouvelle Constitution protège, d’ailleurs, tous les droits et libertés fondamentales des femmes et est alignée sur les instruments internationaux pertinents signés par l’Iraq.  La femme est électrice et éligible et bénéficie de mesures de discrimination positive pour faciliter sa participation aux élections, notamment pour lui permettre de se rendre plus aisément dans les centres de scrutin, avec des aides particulières aux femmes enceintes, handicapées ou à celles vivant dans des zones éloignées. Un quota d’un quart des députés a été aussi réservé aux femmes au sein du Parlement, a précisé le délégué, qui a également salué le travail des Iraquiennes à la tête de nombreuses associations et organisations non gouvernementales ou jouant un rôle efficace dans des activités bénévoles.   


Mme KIFAYA KHAMIS AL-RAISI (Oman) a souligné que depuis son accession au pouvoir, le Sultan d’Oman avait été un pionnier dans la région en insistant sur l’égalité des sexes et la promotion de la femme.  Les femmes ont ainsi pu bénéficier, a-t-elle dit, des préceptes de la charia islamique dans le processus de prise de décisions, du respect de leur intégrité physique et mentale, de l’accès à toutes les étapes de l’enseignement et à des postes importants dans la fonction publique, entre autres.  Le 17 octobre a également été décrété Journée nationale de la femme, ce qui a permis de prendre des mesures spécifiques pour les femmes et les enfants.  Depuis plusieurs années, les femmes peuvent aussi occuper 30% des sièges parlementaires, soit 15 députées à l’heure actuelle.


M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a indiqué que plusieurs femmes faisaient partie du Gouvernement et que celles-ci représentaient 30% des députés.  Il est également requis des partis politiques de présenter un nombre égal de candidats des deux sexes et tous les postes sont répartis sur la base d’une formule d’alternance par laquelle les Boliviens, hommes et femmes, assument la responsabilité de gouverner.  Les perspectives du genre sont également partie intégrante des plans de développement, principalement dans le domaine de la participation politique et économique des femmes et la protection de leurs droits en vertu de la législation pertinente.  Pour autant, a-t-il constaté, l’accélération des processus migratoires et la pauvreté rurale gardent un visage féminin.  Compte tenu de cette réalité, 25 articles de la Constitution incorporent les principes d’égalité des sexes dans le but de démanteler les schémas obsolètes de discrimination à l’égard des femmes.  Une loi sur l’éducation, en vigueur depuis 2010, prévoit de lutter contre les idées patriarcales en la matière.


Dans la même veine, la prévention et l’élimination de toutes formes de violence par le biais d’une sensibilisation aux droits des personnes et à la manière de les exercer pour un développement pleinement durable figurent parmi les priorités majeures du pays.  D’autre part, les Boliviennes ont le droit à une maternité sûre et gratuite, avec une vision et une pratique du respect de la diversité culturelle.  Le représentant a également souligné la nécessité de progresser dans la reconnaissance du travail domestique et de mettre en exergue son importance pour l’économie et la société.  À cet égard, il importe de reconnaître d’urgence la contribution des femmes au développement, a-t-il ajouté.  M. Archondo a conclu qu’avec la persistance des différences entre les sexes, l’humanité serait incapable de surmonter le sous-développement et l’exclusion sociale.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a déclaré que malgré les progrès enregistrés en matière d’autonomisation des femmes et d’égalité entre les sexes depuis l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing, les femmes des milieux ruraux des pays en développement continuaient de vivre dans des conditions difficiles.  La pauvreté, la malnutrition et l’insécurité alimentaire, qui résultent de l’absence de revenus ou du manque d’éducation, continuent d’être des phénomènes dominants dans les milieux ruraux, a-t-il ajouté.  Il en est de même pour les disparités entre les sexes dans le contrôle des ressources, y compris de la technologie ou de l’accès au crédit, domaine dans lequel les femmes restent également exclues, a encore estimé le représentant.  Compte tenu du rôle crucial des femmes dans la réduction de la pauvreté et du développement durable, il faut de toute urgence redoubler d’efforts en vue d’améliorer la situation des femmes en milieu rural, a-t-il déclaré.  Dans ce contexte, la coopération internationale en termes de financement sera essentielle, a-t-il ajouté.


M. Alemu a, de même, estimé que la violence à l’égard des femmes était un problème enraciné dans le monde, y compris à l’égard des femmes travailleuses migrantes.  Dans ce domaine aussi, il est nécessaire d’intensifier les efforts tant au niveau national, régional qu’international pour mettre en place des cadres législatifs et des stratégies en vue d’éliminer ce phénomène.  Dans son cadre national, l’Éthiopie a pris des initiatives favorisant les droits de la femme, y compris en matière de gestion des ressources, a-t-il dit.  Dans le cadre d’un programme sur la sécurité alimentaire, une attention particulière a été accordée aux femmes « cheffes de famille » et des encouragements spécifiques sont accordés aux femmes dans le cadre du microcrédit.  Par ailleurs, l’Éthiopie est engagée dans des efforts pour améliorer l’accès aux soins de santé en particulier maternelle et génésique et des succès majeurs ont été enregistrés dans ce domaine, a conclu M. Alemu.


M. MURAD ASKAROV(Ouzbékistan) a indiqué que son pays s’efforçait d’améliorer la condition matérielle et sociale des femmes.  Depuis l’indépendance, il y a 20 ans, le système électoral a été perfectionné et les femmes sont plus actives dans la construction de la société.  Elles doivent représenter au moins 30% des candidats des partis politiques.  Le Parlement compte 48 sénatrices et députées.  « Les femmes réalisent leur potentiel créatif dans des organisations non gouvernementales, elles sont le pilier de la société civile », a poursuivi le représentant.  Un nombre croissant d’agricultrices et de femmes entrepreneurs reçoivent des microcrédits.  Le Gouvernement ouzbèke attache aussi une grande importante à l’augmentation du professionnalisme des femmes, notamment dans le domaine de l’éducation auquel il consacre 12% du PNB.  C’est ainsi que le nombre de dissertations doctorales réalisées par des femmes a augmenté et que 40% des savants sont des femmes.


Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a reconnu que l’Ouzbékistan était un « modèle régional » en matière de protection de la maternité et de l’enfance, s’est félicité le représentant.  Il y a eu une amélioration qualitative de la vie; la mortalité maternelle a été divisée par deux et la mortalité infantile par trois.  En vertu du principe « une mère en bonne santé = un enfant en bonne santé », des réseaux de santé modernes ont été créés pour améliorer la situation des familles et des mesures de vaccination générale ont été mises en place.


Mme RONA AMBROSE, Ministre d’État à la condition féminine du Canada, au nom également de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a déclaré que les pays du groupe de CANZ étaient fiers d’appuyer ONU-Femmes qui fournit une voix puissante aux femmes et aux filles du monde entier.  Elle a soutenu sans réserve les engagements pris à l’Assemblée générale, au Conseil des droits de l’homme et à la Commission de la condition de la femme en vue d’intensifier les efforts d’élimination de la violence faite aux femmes et aux filles, y compris celle des collectivités autochtones.  Les femmes et les filles autochtones sont particulièrement vulnérables à la pauvreté, à la marginalisation et à l’exclusion sociale, ce qui les expose davantage à la violence, a-t-elle remarqué.  Mme Ambrose a souligné que la lutte contre la violence faite aux femmes ne pouvait être complète sans l’engagement actif des hommes et des garçons. 


La Ministre a aussi appuyé la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité ainsi que les résolutions connexes, notamment celles qui concernent les actes de violence liés aux conflits.  Elle s’est réjouie des progrès réalisés jusqu’ici quant aux indicateurs mondiaux et a exhorté tous les États Membres à s’engager à prendre des mesures concrètes, mesurables et assorties d’un échéancier pour que les objectifs de la résolution 1325 (2000) soient atteints.  Mme Ambrose attend également avec grand intérêt les résultats de l’étude sur la violence faite aux femmes et aux filles handicapées, actuellement menée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.  Ce travail important permettra de mieux comprendre l’intersection entre la violence et l’handicap et favorisera le respect des droits universels des femmes handicapées.  Elle a rappelé que les discussions annuelles sur les droits des femmes porteraient, en 2012, sur la difficulté d’offrir une réparation aux femmes ayant été victimes de violence tout en privilégiant les solutions qui sont à la fois transformatrices et respectueuses des spécificités culturelles.  La Ministre a enfin salué le fait que le prix Nobel de la paix avait été conjointement décerné à trois femmes, dont l’une en est la plus jeune récipiendaire.


Le CANZ à demandé à tous les États d’appuyer son initiative proposant la proclamation d’une Journée internationale de la fille, qui permettrait d’attirer l’attention sur les défis rencontrés par les filles.


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a déclaré que l’égalité entre les hommes et les femmes était garantie par la Constitution dans son pays.  Elle s’est félicitée de l’interaction fructueuse de Djibouti avec les membres du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes lors de la présentation de son rapport initial en juillet dernier.  Au niveau politique, la représentation de la femme dans les sphères politique et de prise de décisions, quasi inexistante en 1998, s’est très nettement améliorée grâce à plusieurs réformes législatives.  Les femmes composent aujourd’hui 14% du Parlement, a indiqué Mme Hassan.


Depuis 2000, on assiste à une augmentation sensible des effectifs des filles dans l’enseignement.  Cependant, le comportement discriminatoire relatif à la scolarisation des filles persiste encore dans les milieux ruraux et pauvres en raison des pesanteurs économiques et culturelles, a regretté la représentante.  Des mesures incitatives ont été prises, parmi lesquelles l’adoption d’une Journée nationale de la scolarisation des filles, l’octroi de bourses pour jeunes filles et la distribution de vivres pour les familles rurales qui scolarisent leurs filles.


« Les mutilations génitales sont la forme de violence la plus répandue à l’égard des femmes dans mon pays », a poursuivi la déléguée.  Des efforts incessants de lutte contre cette pratique néfaste visent à mobiliser tous les acteurs de la société.  Parallèlement à la démarche pédagogique menée avec l’UNICEF et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Gouvernement djiboutien a mis en place un arsenal juridique répressif à l’égard des contrevenants à la loi interdisant cette pratique.  Ces mesures ont permis de faire reculer le taux de prévalence de 5% sur le territoire mais « la bataille est loin d’être gagnée ».


M. GUSTAVO A. RUTILO (Argentine) a indiqué que pour résoudre le problème de la sous-représentation des femmes, son pays avait pris des mesures positives pour favoriser la présence de celles-ci aux postes de prise de décisions et de représentation, dont la loi sur les quotas de 1991 qui permet d’avoir un pourcentage systématique de femmes au Parlement.  Cette loi a permis une croissance qualitative féminine, avec 31% des portefeuilles ministériels et 17% des postes de secrétaires et de sous-secrétaires d’État. 


En 2009, date des dernières élections législatives, 38,5% des sièges parlementaires et 35,2% au Sénat ont été obtenus par des femmes.  Cette progression a permis un tournant historique dans la protection et la promotion des droits de la femme, en particulier à travers l’adoption de lois sur la santé génésique et reproductive, l’équité dans les syndicats, la prévention et la pénalisation de la violence fondée sur le sexe, la traite des personnes et, plus récemment, la loi octroyant une hiérarchie constitutionnelle à la Convention interaméricaine visant à prévenir, à punir et à éliminer la violence à l’égard des femmes.  


Mme SANJA ŠTIGLIC(Slovénie) a déclaré que l’année 2010 avait constitué une étape dans le processus d’autonomisation des femmes, 2011 ayant permis de mettre en œuvre les résultats obtenus.  Ainsi, l’Entité ONU-Femmes a commencé ses travaux et a adopté son premier plan stratégique pour 2011-2013 et le Groupe de travail sur les discriminations à l’égard des femmes dans les lois et les pratiques mises en place par le Conseil des droits de l’homme a tenu sa première session en juin.  La représentante a salué les débuts de l’Entité et a appuyé tous les autres acteurs agissant dans le domaine de la promotion de l’égalité entre les sexes et des droits de la femme.  Le rôle des femmes est indispensable pour le bon fonctionnement des communautés et des États, a-t-elle poursuivi, avant de rendre hommage aux femmes des « printemps arabes ».  Elles doivent prendre part de façon égale au processus de prise de décisions, a-t-il encore dit.


La Slovénie attache en outre une grande importance à la promotion de l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes dans le cadre de ses politiques et activités extérieures et porte une attention spéciale aux questions de paix et de sécurité, a-t-elle ajouté, soulignant que l’adoption du Plan d’action national sur la mise en œuvre des résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil de sécurité témoignait de cet attachement.  La violence sexuelle en temps de guerre représente la pire des armes de guerre, a-t-elle dit.  Dans ce contexte, la Slovénie réaffirme son plein soutien à la résolution 1960 (2010) du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité, au travail du Représentant spécial sur la violence sexuelle dans les conflits, à l’Expert indépendant sur l’état de droit.


Mme ONON SODOV, Directrice du Département des organisations internationales du Ministère des affaires étrangères de la Mongolie, a assuré que la promotion de la parité et l’autonomisation des femmes étaient au centre de l’agenda de son pays pour le développement.  Des progrès ont été réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, notamment en ce qui concerne l’égalité des salaires et la réduction de la mortalité maternelle.  Cependant, a-t-elle dit, la participation des femmes au niveau du processus de prise de décisions avance lentement même si les femmes sont mieux éduquées que les hommes.  En début d’année, le Parlement mongolien a adopté la loi sur la parité prévoyant que les femmes doivent occuper au moins 40% des postes dans le service public.


Mme BRIGITTE TAWK (Liban) a dit que la parité signifiait que « les hommes et les femmes peuvent vivre ensemble une vie décente, sans discrimination et sans pauvreté ».  L’autonomisation des femmes permet d’améliorer les indicateurs en matière de justice, d’éducation et de santé.  Leur rôle est essentiel dans la prévention des conflits, a estimé Mme Tawk, pour créer des phases de réconciliation et de paix.  Il faut, en outre, se pencher sur toutes les facettes de la vie des femmes et des fillettes.  La présence des femmes est un élément clef dans la reprise économique.


Les femmes jouent un rôle essentiel dans la reconstruction des sociétés des pays arabes, a poursuivi la représentante du Liban.  « Les hommes et les femmes, ensemble, décideront de la voie à suivre », car la promotion de l’égalité des sexes est une responsabilité individuelle et collective des hommes et des femmes.  Dans le cadre de la promotion de la femme, le Liban a adopté diverses lois, dont la loi sur la sécurité sociale et la loi bancaire, et a œuvré pour l’intégration des questions sexospécifiques dans le système national de santé.  Dans la société civile, des organisations non gouvernementales travaillent luttent contre les abus sexuels à l’égard des enfants.  Enfin, Mme Tawk a indiqué que son gouvernement avait jeté les bases d’une nouvelle stratégie pour améliorer la situation des réfugiées palestiniennes.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a souligné l’importance de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et a noté que seuls sept États devaient encore y souscrire pour qu’elle devienne universelle.  Le Costa Rica, pour sa part, a présenté ses cinquième et sixième rapports périodiques au titre de cette Convention et a adopté une politique nationale sur l’égalité et l’équité entre les sexes (2007-2017).  Il a établi un Réseau national de soins et de développement de l’enfance.  Au Parlement, 40% des députés sont des femmes et la première Présidente de l’histoire du pays a été élue en 2010.  M. Ulibarri a appuyé l’intégration de la perspective sexospécifique à tous les niveaux des Nations Unies et a considéré que le rôle d’ONU-Femmes serait crucial dans ce contexte.


La violence à l’égard des femmes est une question des droits de l’homme et reste inacceptable, a-t-il dit, en appuyant également l’optique intégrale dans la lutte contre la discrimination et la violence contre les femmes proposée dans le rapport de la Rapporteure spéciale.  Une telle approche doit reposer sur l’universalité, l’interdépendance et l’indivisibilité des droits de l’homme et se pencher non seulement sur la violence et la discrimination entre personnes mais également celles à caractère structurel, a-t-il souligné.  Elle doit aussi analyser les hiérarchies sociales et économiques entre les femmes et les hommes, ainsi que parmi les femmes.  Il a chaleureusement félicité les trois femmes lauréates du prix Nobel de la paix 2011: la Présidente du Libéria Ellen Johnson-Sirleaf, la militante libérienne Leymah Gbowee et la journaliste yéménite Tawakkul Karman.  « De telles femmes nous rappellent, s’il le faut, que si nous voulons réussir une transformation majeure au cours de ce siècle, cela ne se fera qu’avec la pleine participation des femmes dans tous les domaines de la société », a affirmé M. Ulibarri.


M. FARIS AL OTAIBI (Arabie saoudite) a indiqué que son pays avait adopté un certain nombre de mesures pour garantir la promotion de la femme dans divers domaines, y compris au niveau académique le plus élevé.  D’autre part, les entreprises sont encouragées à recruter des femmes.  Fait sans précédent, a-t-il souligné, le Roi Abdallah Bin Abdelaziz al-Saoud a décidé que la femme pourrait être membre du Majlis ash-Shura (Conseil de consultation équivalent à un parlement), devenant aussi électrice et éligible à des sièges municipaux.


Le représentant a énuméré une série de secteurs dans lesquels la femme saoudienne était active, depuis l’administration jusqu’à l’enseignement, en passant par la désignation de femmes chargées de l’organisation et de la gestion de la saison du pèlerinage à la Mecque.  Par ailleurs, une Saoudienne est à la tête du Fonds des Nations Unies pour la population, tandis que l’Arabie saoudite est membre du Conseil d’administration d’ONU-Femmes.  Enfin, les Nations Unies ont décerné un prix des droits de l’homme à une femme saoudienne qui s’est distinguée dans le domaine de la promotion de la santé de la femme et des mères.


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a salué l’attribution du prix Nobel de la paix à trois femmes, dont la Présidente du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf, comme illustrant « l’immense contribution des femmes » à la paix dans le monde et au développement.  Il a estimé que travailler à l’égalité des sexes et à un meilleur statut pour les femmes était essentiel pour le développement et la promotion des droits de l’homme, et concourait à la réussite des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le représentant a indiqué que son pays s’était engagé dans une politique concrète de promotion des femmes, notant qu’un tiers des membres du Parlement et un quart des membres du Gouvernement étaient des femmes.


La délégation mozambicaine a accueilli avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur l’amélioration de la condition des femmes dans les zones rurales, ainsi que la décision de la Commission de la condition de la femme de faire de « l’autonomisation des femmes en milieu rural et de leur rôle dans l’éradication de la pauvreté et de la faim » un de ses thèmes prioritaires en 2012.  M. Gumende a salué, d’une part, le soutien à cette cause d’agences des Nations Unies comme l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui organise des programmes de formation professionnelle agricole pour les femmes du Mozambique et d’autres pays d’Afrique australe, et, d’autre part, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), ainsi que le Gouvernement norvégien, lesquels, tous deux, ont permis d’inclure dans l’enseignement scolaire des cours d’entrepreneuriat, pour encourager les femmes à postuler à des postes traditionnellement occupés par des hommes et à promouvoir ainsi l’égalité des sexes.


Mme JANET Z. KARIM (Malawi) a salué la volonté de la communauté internationale en vue de mettre à la disposition des États, les instruments indispensables à la promotion de l’égalité des sexes et de la défense des droits des femmes.  Parmi ces outils, il y a, notamment, selon le Malawi, le Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement, qui reconnaissent l’autonomisation des femmes, en tant que facteur déterminant dans l’éradication de la pauvreté.


Mme Karim a également mis en avant le fait que le Malawi était l’un des pays africains ayant intégré la question du genre dans tous ses efforts de développement.  Pour ce qui est de la lutte contre les violences basées sur le genre, elle a indiqué que son pays s’était doté en 2006 d’une loi ayant essentiellement pour but de prévenir la violence domestique et de fournir aux victimes le soutien juridique et les services sociaux nécessaires.  Cependant, le représentant a admis qu’en dépit d’efforts multiples, il restait beaucoup à faire afin notamment d’aider les femmes issues des milieux ruraux.


Mme TAI LI-LIAN (Singapour) a indiqué que les limites géographiques de son pays obligeaient à maximiser le potentiel de chaque homme et de chaque femme.  « Nous ne pouvons pas nous permettre des discriminations contre un genre en particulier », a-t-elle poursuivi, affirmant que la méritocratie était un principe fondateur de Singapour.  Elle a passé ensuite en revue les initiatives de son pays en vue de la mise en œuvre de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Des mesures législatives pour une protection accrue des jeunes femmes et des filles contre l’exploitation sexuelle ont notamment été adoptées, a-t-elle indiqué.


Mme Li-Lian a également affirmé que son pays, au regard des développements dans la pratique de la charia à Singapour, avait réduit le champ d’application de ses réserves à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elle a ajouté que le taux d’alphabétisation des femmes à Singapour était de 93,8% et que leur taux d’emploi était passé de moins de 30% dans les années 1970 à 56,5% en 2010.  Les femmes décident de la carrière et du style de vie qu’elles entendent mener, a-t-elle poursuivi.  Elle a indiqué qu’il restait des défis importants à relever, au premier chef celui consistant à assurer l’employabilité des femmes dans un monde connaissant des mutations économiques et technologiques profondes.  En conclusion, la représentante a assuré de la détermination de son pays à continuer d’œuvrer à l’autonomisation des femmes.


Mme AL-SERAIDI (Émirats arabes unis) a déclaré que, fidèle à ses engagements en faveur des documents adoptés lors des conférences phares des Nations Unies en matière de développement, de la promotion de la femme et des droits de l’homme, son pays avait adopté un grand éventail de lois, de stratégies, de plans d’action et de mécanismes garantissant leur mise en œuvre.  Le pays a aussi ratifié, en 2003, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et présenté son deuxième rapport périodique au Comité chargé du suivi de cet instrument.


Les Émirats font également partie des pays qui ont atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement concernant l’égalité des sexes et l’autonomisation dans tous les domaines.  Elle a cité, à cet égard, le fait que le Rapport du développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour 2007 et 2008 avaient classé son pays 43e sur 177 pour ce qui est du développement de la femme, et 29e en termes de développement au niveau mondial.  La femme émirienne a en particulier progressé dans la participation aux processus de prise de décisions dans les trois principales branches du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.  Elle représente actuellement 22% des députés et 46% du corps électoral, et occupe des postes diplomatiques, y compris auprès d’organisations internationales.  La déléguée a aussi indiqué que son pays œuvrait à la prévention et à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et contre les diverses formes de criminalité transnationale organisée, notamment la traite des femmes et des enfants. 


Mme MARIELA SÁNCHEZ DE CRUZ (République dominicaine) a déclaré que la promotion de la femme dans son pays était assurée par le Ministère des femmes, qui a eu impact considérable à tous les niveaux de prise de décisions en inscrivant l’objectif de parité dans le bien être de la société.  Dans le cadre des stratégies de développement pour surmonter la pauvreté des femmes, le « Projet banane » a été mis en place dans trois provinces pour renforcer les capacités des femmes dans le secteur de la production et faciliter leur accès aux crédits et aux technologies agricoles. 


Par ailleurs, a souligné la représentante, le Gouvernement dominicain a lancé un plan national de prévention des grossesses chez les adolescentes, « un problème grave qui empêche les jeunes femmes de sortir du cycle de la pauvreté ».  Le Ministère des femmes s’est également engagé à mobiliser la société pour une vie exempte de violence à l’égard des femmes en République dominicaine, à travers une campagne reprise par les médias sur le thème « Unis pour arrêter la violence contre les femmes ».  Le Comité interagences pour la protection des femmes migrantes, avec des points de contact dans les provinces, lutte contre la traite des personnes, a ajouté Mme Sánchez De Cruz.  Par ailleurs, la République dominicaine compte 4 sénatrices, 38 députées, 8 femmes élues au Parlement d’Amérique centrale, 12 femmes maires.  Le pays est membre du Conseil d’administration de l’Entité ONU-Femmes.


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a indiqué que les femmes haïtiennes étaient actives dans le secteur économique, bien que leur contribution ne soit pas suffisamment reconnue et valorisée.  Plus touchées que les hommes par le phénomène d’analphabétisme, elles poursuivent moins souvent leurs études, a–t-elle regretté, en expliquant qu’en milieu rural, 65% de la population adulte féminine était concernée par l’analphabétisme.  Pour remédier à cette situation, le Ministère haïtien de la condition féminine a fait siennes diverses priorités en matière d’égalité des sexes, a dit Mme Romulus.  Ainsi, a-t-elle souligné, celui-ci s’attache à généraliser l’éducation à la non-violence dans les écoles secondaires afin de développer d’autres pratiques pour la promotion de la paix.  Il encourage également à la participation des femmes aux élections en tant que candidates et électrices et tend à mettre en place une procédure légale juste pour les femmes victimes de la violence sexuelle, en combattant la violence contre les femmes sous toutes ses formes.


En dépit de sérieux efforts, a poursuivi Mme Romulus, Haïti est encore loin d’atteindre le quota fixé en ce qui concerne la participation des femmes à la vie politique.  Néanmoins, ces dernières années, il a été constaté, chez celles-ci, une volonté manifeste de se porter candidates à des élections, s’est-elle félicitée.  Avant de conclure, la représentante a réaffirmé la détermination des femmes haïtiennes à intégrer la lutte féministe dans le contexte général du retour à la démocratie, c’est-à-dire à l’accès aux droits fondamentaux, au travail et à la santé.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a rappelé l’engagement de son pays à mettre en place une société plus respectueuse des questions de genre.  « L’autonomisation des femmes est une des priorités de notre agenda », a-t-il déclaré.  Le Gouvernement de Trinité-et-Tobago continue à avancer dans le processus d’élaboration d’une politique nationale sur le genre et le développement avec, notamment, la création récente d’un Ministère du genre, de la jeunesse et du développement de l’enfance.  « Un certain nombre de progrès ont été réalisés », a-t-il noté.  Ainsi, le nombre de femmes diplômées dans les niveaux secondaires et tertiaires excède le nombre d’hommes.


Les femmes et les jeunes filles peuvent bénéficier des services de santé gratuits, a-t-il ajouté.  Qui plus est, conscient du fardeau qui pèse sur les épaules des femmes qui travaillent, le Gouvernement a proposé des lois et règlements afin de fournir des horaires de travail flexibles pour les femmes ainsi que des facilités pour accéder aux centres de soins où des nourrices peuvent s’occuper des enfants.  En conclusion, le représentant a déclaré que son pays continuerait à travailler au niveau national pour créer une société où les femmes et les jeunes filles seraient traitées de la même façon que les hommes, pour le développement du pays.


Mme YANA BOIKO(Ukraine) a déclaré que son pays, qui est représenté au Conseil d’administration d’ONU-Femmes, avait adopté, en 2005, la Loi de garantie de l’égalité des droits et des chances pour les femmes et les hommes, laquelle a permis d’intégrer les dispositions de l’Entité dans les plans d’action quinquennaux.  La déléguée a salué la participation active de toutes les Entités concernées dans le processus d’amélioration des voies et moyens en vue de l’autonomisation des femmes.  Elle a également mis l’accent sur l’importance du projet « Égalité des chances et droits des femmes en Ukraine », exécuté avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de la Commission européenne et de l’Agence suédoise de développement internationale.  Elle s’est aussi félicitée du rôle important joué par l’événement « Chaque femme, chaque enfant », organisé le 20 septembre 2011 par le Secrétaire général dans le but d’évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans le domaine de la santé maternelle et infantile, puis de l’intensification de l’action mondiale visant à la mise sur pied de projets novateurs pour sauver la vie de 16 millions de femmes et d’enfants d’ici à 2015. 


Condamnant toutes les formes de violence à l’égard des femmes, la traite des femmes et des filles, la représentante ukrainienne a soutenu toutes les initiatives visant à mettre un terme à cette « pratique honteuse ».  Elle a salué en particulier la création, conformément à la résolution 15/23 du Conseil des droits de l’homme, d’un Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et la pratique et son entrée en fonction en mai 2011.  La déléguée a appelé au renforcement d’urgence des droits des femmes en milieu rural dont les priorités ne sont pas suffisamment mises en exergue dans les cadres juridiques et à tous les niveaux des politiques de développement nationales et locales.  Par ailleurs, l’Ukraine demeure engagée dans la lutte contre la traite des personnes et a ratifié, en 2010, la Convention européenne d’action contre la traite des êtres humains.  Une loi nationale a été adoptée pour aligner les dispositions nationales aux normes de cet instrument européen. 


M. ESHAGH AL HABIB (Iran) reconnaissant que la promotion de la dignité des femmes et de leur autonomisation était des facteurs de progrès pour la société, a estimé qu’ONU-Femmes devait s’appuyer sur la reconnaissance et le respect des religions et des cultures des différentes nations et sociétés pour être efficace et universelle.  ONU-Femmes doit rechercher un consensus pour établir des stratégies et des programmes et non suivre une conception toute faite, a affirmé M. Al Habib.  Par conséquent, ONU-Femmes doit développer de nouveaux paramètres pour assurer une distribution géographique et une expertise technique équilibrées dans son travail et la composition de son personnel, a-t-il ajouté.  Il faut aussi s’efforcer de mobiliser des ressources supplémentaires à travers le budget régulier des Nations Unies pour assurer la transparence et l’impartialité de cette nouvelle entité, a-t-il dit.


Le délégué iranien a rappelé que la troisième Conférence ministérielle de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui s’est tenue à Téhéran en décembre 2010, avait souligné que la promotion du rôle de la femme dans la famille et dans la société était un facteur crucial pour le développement.  Le renforcement de la famille est une condition sine qua non de l’autonomisation de la femme et constitue le cœur de la stratégie de l’Iran pour le développement, a-t-il insisté.  Sur le sujet de l’élimination de la violence contre les femmes sous toutes ses formes, qui représente une priorité dans le monde entier, le délégué iranien a appelé à adopter une approche systémique et complexe, dite « holistique », plutôt que la grille d’analyse stéréotypée déjà existante, pour considérer les différentes situations dans toutes leurs dimensions et les causes des violences dans toutes leurs formes, faute de quoi, a-t-il assuré, les efforts entrepris ne porteront pas leurs fruits. 


M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a dit que son pays s’était engagé à promouvoir et à protéger les droits des femmes, sans diminuer leur rôle au sein de la famille.  Le riche héritage culturel du Swaziland fait que les femmes y jouissent d’une grande estime et qu’elles sont considérées comme des « piliers de la société ».  La Constitution du Royaume garantit les droits et les libertés des femmes et leur permet de bénéficier d’opportunités identiques dans les activités politiques, économiques et sociales.  Depuis juillet dernier, les femmes peuvent enregistrer leurs biens sous leur nom propre, même si elles sont mariées sous un régime de communauté de biens.  S’alignant sur l’Union africaine qui a déclaré 2010-2020 Décennie de la femme africaine, le Swaziland a lancé, il y a un an, la feuille de route de la Décennie de la femme au niveau national et organisé quatre dialogues à travers le pays.


Malgré les progrès, la crise économique et financière a eu un impact terrible sur le Swaziland, a déploré M. Mnisi.  Le chômage, la pauvreté et la faim sont à leur pire niveau et les femmes et les filles sont les plus affectées.  Le VIH/sida a également alourdi le fardeau qui pèse sur les femmes qui sont en charge des foyers.  À cet égard, le Swaziland reconnaît le rôle vital que jouent les femmes en milieu rural.


« L’égalité entre hommes et femmes, est le premier et principal droit de l’homme », a déclaré M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana).  L’importance de cette égalité est caractérisée par le fait que l’on en a fait un des éléments clefs dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il soutenu. L’autonomisation des femmes est, par conséquent, un outil indispensable pour l’avancement du développement socioéconomique et la réduction de la pauvreté.  Depuis la Conférence de Beijing de 1995, le Botswana a-t-il dit, a accompli des progrès significatifs dans la promotion de l’égalité entre hommes et femmes par l’adoption de mesures visant à créer un environnement politique qui promeut cette égalité.  Diverses initiatives légales, policières et administratives mises en œuvre ont eu un impact positif sur le statut de la femme.  Des femmes ont ainsi été nommées à des postes ministériels et à des hautes fonctions au sein de l’administration. 


Malheureusement, l’égalité entre hommes et femmes est un processus évolutif, et beaucoup reste à faire pour incorporer la perspective du genre à travers tous les secteurs et tous les niveaux du Gouvernement Botswanais, a reconnu M. Ntwaagae.  Le Botswana, a-t-il encore dit, reste déterminé à améliorer la situation des femmes vivant en milieu rural, en élargissant leur accès aux services sociaux, à l’emploi et à l’entreprenariat.  Le délégué a ensuite fait part de sa préoccupation face à la violence contre les femmes et les filles.  « L’impact de cette violence contre les femmes sur la société ne peut être surestimé », a-t-il dit, avant d’indiquer que son pays avait renforcé son arsenal légal à cet égard, en adoptant notamment en 2008 une loi contre la violence domestique.  Un an auparavant, en 2007, avait été développé un plan d’action national en vue de mettre en œuvre des initiatives positives destinées à faire cesser la violence basée sur le genre.


Mme AMIRA DALI (Tunisie) a rappelé que depuis son indépendance, son pays avait joué un rôle pionnier dans la promotion et la protection des droits et libertés fondamentales de la femme.  Les mesures législatives les plus cruciales ont été adoptées en 1956 dans le Code du statut personnel qui a interdit la polygamie, garantit l’égalité de fait entre les époux dans tout ce qui concerne le mariage mais également le divorce.  Elle a fustigé le précédent régime politique qui s’attribuait de telles réalisations, tout en faisant de cette législation moderne et d’avant-garde une simple façade pour servir ses intérêts politiques et économiques.  Ceci explique, a-t-elle dit, que les Tunisiennes ont fortement contribué au succès de la révolution du 14 janvier 2011 et ont revendiqué leurs acquis et leurs droits.


Au lendemain de la révolution, la Tunisie a retiré ses réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et décrété la pleine parité sur les listes électorales, à commencer par celles prévues le 23 octobre prochain, ce qui constitue un tournant historique.  La Tunisie d’aujourd’hui a besoin de toutes ses compétences pour mener à bon port la réforme démocratique dans laquelle elle s’est embarquée pour garantir les droits et les libertés fondamentales de tous, a déclaré la représentante. 


Droit de réponse


Le représentant du Japon a répondu à la déclaration faite ce matin par le représentant de la République de Corée.  Il a reconnu que les femmes dites « de confort » avaient été un affront à la dignité des femmes.  Toutefois, le Japon a présenté ses excuses à la République de Corée et la question de la réparation a été réglée juridiquement.  En outre, le Japon a établi en 1995 un fonds pour les femmes d’Asie pour fournir un appui et dédommager ces femmes.  Le Japon a fait face à son passé avec sincérité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a-t-il ajouté.


Le représentant de la République de Corée a affirmé que la question des « femmes de confort » constituait un crime de guerre et un crime contre l’humanité qui n’avait pas été réglé et que la responsabilité juridique du Japon restait en vigueur.  Ni le Traité de paix de San Francisco ni les traités bilatéraux ne se sont penchés sur la question des viols, a-t-il dit.


Le représentant du Japon a conclu qu’il avait expliqué la position de son gouvernement.


Le représentant de la République de Corée a rappelé aux États Membres les recommandations du Comité contre la torture et du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes qui ont confirmé que la question restait pour le moment sans réponse.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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