La Troisième Commission achève son débat général sur le développement social
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Troisième Commission
4e et 5e séances - matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION ACHÈVE SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Les délégations soulignent la nécessité de systèmes
de protection sociale universelle face aux conséquences néfastes des crises
La communauté internationale ne doit ménager aucun effort pour éviter une crise sociale mondiale majeure et investir davantage dans des systèmes de protection sociale universelle, ont souligné les États Membres qui participaient aujourd’hui à la fin du débat général sur le développement social de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
Ce débat, qui s’est achevé ce soir, était l’occasion pour les délégations de présenter les programmes et politiques que leurs États ont mis en œuvre, aux niveaux national et régional, afin de juguler les effets des crises économique, financière, alimentaire et énergétique qui secouent le monde depuis 2008.
Plusieurs des 40 qui sont intervenues au cours de la journée ont mis en garde contre le chômage des jeunes et relevé que les événements récents dans plusieurs nations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient avaient montré la maturité de la jeunesse en tant qu’acteur de changement.
Comme au premier jour du débat hier, des représentants de la jeunesse de pays de diverses régions ont réclamé une participation accrue des jeunes dans le processus de prise de décisions.
Prônant un développement à « visage humain », avec la mise en place systématique de programmes efficaces et durables de protection sociale qui prennent en considération les jeunes, mais également les personnes âgées, les personnes handicapées, l’égalité entre les sexes et les disparités dans le développement des zones rurales et urbaines, la plupart se sont entendues sur la nécessité d’accorder la priorité aux investissements sociaux.
Une telle approche, inclusive et humaine, passe obligatoirement par l’élimination de la pauvreté et la garantie de la sécurité alimentaire, ont affirmé nombre de délégués, pour qui le document, issu de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2010, indique la voie à suivre en vue de réaliser l’agenda du développement d’ici à 2015 et au-delà.
Certaines délégations ont estimé qu’il manquait encore la volonté politique nécessaire pour traduire au quotidien, en particulier pour tous les groupes vulnérables, ce document, ainsi que d’autres internationalement agréés.
« La faim et la pauvreté sont parmi les pires formes de violation des droits de l’homme », a déclaré le Chili, au nom du Groupe de Rio, qui a réclamé l’ouverture des marchés aux pays en développement, l’allègement de la dette extérieure et le transfert des technologies, ainsi qu’une réforme de fond en comble du système économique et financier international.
Certains pays, à l’instar du Secrétaire général dans son dernier rapport sur la situation sociale dans le monde 2011*, ont exhorté à tenir compte des incidences sociales des politiques économiques. Les politiques sociales devaient faire partie intégrante des politiques macroéconomiques pour garantir un développement inclusif, a jugé le représentant de l’Azerbaïdjan.
D’autres États, comme la République-Unie de Tanzanie, ont développé des programmes pour moderniser et améliorer la production agricole en impliquant la société civile, les organisations paysannes et le secteur privé.
D’autre part, le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a rappelé que la centième Conférence du travail, qui a eu lieu en juin 2011, s’était achevée par l’adoption notamment d’une résolution sur la protection sociale, confirmant la sécurité sociale en tant que droit de l’homme et d’impératif social et économique pour les pays, quelque soit leur niveau de développement.
La Troisième Commission reprendra ses travaux demain à 10 heures pour aborder les questions relatives à la prévention du crime et justice pénale, et au contrôle international des drogues.
* A/66/226
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
-- Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/66/124 et A/66/226)
-- Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/66/62–E/2011/4 , A/66/121, A/66/61–E/2011/3, A/66/128, A/66/129 et A/66/136)
-- Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/66/173)
Suite du débat général
M. EDUARDO GÁLVEZ (Chili), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a réaffirmé son appui aux travaux de la Commission du développement social, présidés par la Bolivie, notamment en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté, un objectif prioritaire. Le Groupe de Rio est convaincu que l’intégration sociale requiert un engagement fort de la part des gouvernements et des sociétés. Le but est de créer un « ordre social équitable, démocratique, multiethnique et multiculturel, basé sur la reconnaissance universelle des droits de l’homme, y compris le droit au développement, la participation dans un esprit démocratique aux niveaux national et international, un climat général de tolérance et le respect pour la diversité ».
L’intégration sociale des personnes vivant dans la pauvreté devrait inclure la couverture des droits humains essentiels, tels que la nutrition, la santé, l’eau, le logement ainsi que l’accès à l’éducation et à l’emploi, a poursuivi M. Gálvez. « Nous continuons à souffrir des conséquences adverses de la crise sur le plan social », a-t-il souligné. Les États devraient prendre des mesures appropriées pour répondre à la crise et se concentrer sur la création d’emplois ainsi que sur les groupes les plus affectés tels que les jeunes et les personnes âgées. À cet égard, le document, issu de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2010 indique la voie à suivre pour réaliser l’agenda du développement d’ici à 2015.
Le Groupe de Rio considère que la communauté internationale doit adopter des mesures concertées aux niveaux multilatéral et régional pour résoudre la crise alimentaire et promouvoir le développement rural et la production agricole. « La faim et la pauvreté sont parmi les pires formes de violation des droits de l’homme », a insisté le représentant. Outre la sécurité alimentaire, le Groupe de Rio est préoccupé par l’accès du monde en développement aux marchés, l’allègement de la dette extérieure et le transfert des technologies. Il rappelle l’engagement des pays développés à consacrer 0,7 de leur PIB à l’aide officielle au développement et juge essentiel de réformer le système financier et économique.
Par ailleurs, le Groupe de Rio appuie les discussions en faveur de la création de nouveaux mécanismes et instruments pour promouvoir les droits des personnes âgées. Le Groupe a également toujours promu les droits et la dignité des femmes, des populations autochtones, des jeunes, des migrants, des personnes handicapées, qui sont souvent exclus du développement national et victimes de la discrimination, a ajouté M. Gálvez. Les jeunes doivent pouvoir participer aux programmes d’éducation à tous les niveaux, car c’est par l’éducation que les pays pourront construire une société plus prospère.
M. STEFANI SIMEONOVA et Mme KATERINA LOVTCHINOVA, représentants de la Bulgarie pour la jeunesse, ont déclaré qu’il fallait améliorer la qualité de l’éducation partout dans le monde car beaucoup de jeunes ne bénéficient toujours pas du savoir et des qualifications nécessaires à la fin de leurs études. De ce fait, ils ne sont pas prêts pour le marché de l’emploi et finissent chômeurs. L’éducation aide au développement mondial et doit devenir une priorité pour tous, a insisté Mme Lovtchinova, en expliquant qu’en Bulgarie, les possibilités pour la jeunesse étaient sans limites grâce à une politique nationale qui stimule les étudiants et élargit leur participation au sein de l’école. Les jeunes doivent en particulier être inclus dans le processus de prise de décisions et leurs points de vue pris en compte.
Les deux jeunes représentants ont salué les efforts du Gouvernement bulgare en faveur de l’amélioration de la participation des jeunes dans les affaires de la cité. Ils ont encouragé à réduire le chômage et ont mentionné la Stratégie de la Bulgarie pour l’emploi, adoptée à la fin avril 2008, conformément à la Stratégie de Lisbonne de l’Union européenne. En dépit des progrès significatifs enregistrés, ils ont considéré que les résultats demeuraient insuffisants.
M. JORGE VALERO BRICEÑO(Venezuela) a déclaré que les effets pervers de la crise financière et économique du capitalisme avaient « mercantilisé les droits humains à la santé, à l’alimentation, à l’emploi et à l’éducation », entravant par la même occasion la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Les peuples souffrent des terribles effets des politiques impérialistes », a poursuivi M. Valero. Il a déploré la violation de la souveraineté des États, la destruction de villes historiques et le pillage des ressources naturelles des pays en développement.
Pour sa part, le Venezuela consacre 60% de son budget national aux investissements sociaux. Le pays a opté pour une « société où la justice sociale prévaut », a dit le représentant. C’est ainsi que l’indice de développement humain a crû constamment entre 2000 et 2010. Le taux de chômage a baissé de 56% entre 2003 et 2011 et le Venezuela peut se targuer d’être le pays avec le plus bas pourcentage d’inégalités en Amérique latine. M. Valero a noté que son pays présidait actuellement la Commission du développement social et que le thème prioritaire était l’élimination de la pauvreté.
M. FAROUK ABDELMOUNIM (Maroc) a réaffirmé l’importance cruciale que devrait accorder la communauté internationale aux effets directs et indirects de la crise financière mondiale et à ses répercussions sur l’économie réelle, notamment sur les dépenses sociales. Le Maroc partage les recommandations du Secrétaire général qui s’articulent autour des mesures d’amélioration de la situation sociale et de préservation des acquis de la lutte contre la pauvreté, en vue de la réalisation, d’ici à 2015, des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). La mise en place d’un système de protection sociale universel, efficace et adéquat est, du point du vue du Royaume, une des dispositions clefs pour réduire la vulnérabilité de certaines franges fragiles des populations.
Pour sa part, dès l’apparition des premiers signes de la crise, le Maroc a mis en place un Comité de veille stratégique pour proposer des mesures de soutien appropriées qui visent notamment le volet social et le maintien de l’emploi. Dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), il a été possible, entre 2005 et 2010, de faire bénéficier plus de 5,2 millions de personnes de ses 22 000 projets de développement. Pour la période 2011-2015, le Maroc va affiner davantage les modes opératoires de l’INDH, a précisé le représentant.
Le représentant a également salué le travail du Groupe de travail à composition limitée sur le vieillissement qui a étudié les lacunes en matière de droit international dans la protection des droits des personnes âgées. Le Maroc soutient en particulier sa proposition d’élaborer un nouvel instrument international dédié à la protection de ces droits. Le Royaume a d’ores et déjà lancé le processus d’élaboration d’une stratégie nationale en faveur des personnes âgées en vue de les aider à résoudre les questions de santé, de sécurité économique et de logement.
Mme MONIKA MAREKOVÁ, représentante de la jeunesse de la Slovaquie, a expliqué d’emblée que l’une des plus grandes préoccupations de la jeunesse actuelle était l’éducation car elle est l’instrument d’un avenir meilleur. Sans éducation de qualité, la jeunesse est confrontée aux problèmes du chômage, de la pauvreté, de la violence, d’une faible participation politique et d’une absence de conscience de questions fondamentales telles que les droits de l’homme et les changements climatiques, a remarqué la représentante. Si « l’éducation pour tous » d’ici à 2015, qui se limite à l’éducation primaire, est un sujet « chaud » sur papier, il n’en demeure pas moins que dans la réalité on attache très peu d’attention à l’éducation des minorités, a-t-elle dénoncé. Or cette question revêt, selon elle, un intérêt particulier parce qu’elle permet de préserver d’un héritage culturel, des traditions et des langues.
Mme Mareková préconise une éducation inclusive (populations minoritaire et majoritaire dans les mêmes établissements) et culturellement appropriée, ce qui pourrait éviter, selon elle, des conflits entre ces populations ainsi que la xénophobie. En tant que slovaque, la déléguée est revenue sur la question de l’éducation des Roms, qui représentent l’une des plus grandes minorités ethniques non seulement dans son pays, mais également en Europe. Malgré les efforts récents à l’échelle européenne, seuls 42% des enfants roms ont fini leur éducation primaire, a-t-elle précisé. La Slovaquie est pleinement consciente de l’urgence de remédier aux problèmes de cette minorité et a, par conséquent, mis en place une stratégie relative aux problèmes des Roms, a expliqué la déléguée, ajoutant que l’un des principaux volets de cette stratégie était précisément l’éducation.
M. SHIN DONG IK (République de Corée) a mis l’accent sur l’urgence d’accorder plus d’attention à la crise sociale mondiale en redoublant d’efforts dans la lutte contre la pauvreté par la création d’emplois. Il a estimé, dans ce contexte, qu’il conviendrait d’examiner de plus près le rôle de la protection sociale pour faire face à la crise sociale car les programmes de protection sociale se sont avérés hautement utiles pour amortir les chocs pour les groupes vulnérables et maintenir une croissance économique durable et inclusive en pleine crise économique.
À cet effet, la République de Corée a augmenté cette année de 4,7 milliards de dollars son budget consacré aux services sociaux, soit une augmentation de 6,3% par rapport à l’année dernière. Un tel apport a permis de mieux façonner les programmes ciblant les groupes sociaux marginalisés. Dans ce cadre, les personnes handicapées et les personnes âgées reçoivent une attention spécifique car elles ont été plus touchées par la crise. Avec une population vieillissante, le pays a mis en œuvre, depuis 2006, un Plan quinquennal pour une société vieillissante, introduisant une pension en faveur de 70% des personnes âgées de plus de 65 ans. De son côté, le Système d’assurance médicale à long terme, mis en place en 2008, offrent des services de soins à plus de 280 000 personnes âgées ayant des difficultés motrices, et le nouveau Plan quinquennal 2011-2015 pour une société vieillissante prévoit de créer 300 000 emplois pour les baby-boomers retraités et d’élargir l’infrastructure d’aide à la participation à des services bénévoles et aux activités de loisirs.
MM. ALEXANDRA NASTASE et BOGDAN BACIN, représentants de la jeunesse de la Roumanie, ont axé leur intervention sur trois questions « clefs » pour la jeunesse, à savoir la participation active, l’emploi des jeunes et l’éducation. Pour ce qui est de la participation active des jeunes, ils ont insisté sur le rôle prépondérant que les jeunes peuvent jouer en tant qu’acteurs du changement dans leurs sociétés. Leur enthousiasme, leurs capacités et leur sens de l’innovation sont autant d’atouts pour jeter les bases du progrès dans leurs sociétés respectives, ont estimé les délégués, en citant l’exemple du rôle des jeunes pendant le printemps arabe.
Pour eux, le succès de la stratégie européenne pour la jeunesse dépend en partie d’une meilleure information des jeunes et de leur consultation de manière à renforcer les rapports de confiance mutuelle entre jeunes et les institutions concernées. Ils ont saisi cette occasion pour lancer un appel aux jeunes afin qu’ils s’engagent, tant sur le plan national, régional qu’international, dans des programmes qui ont pour objectif de renforcer leur rôle dans la société.
S’agissant de l’emploi des jeunes, les représentants ont mis en avant le lien incontestable qui existe entre éducation, formation et emploi. Parmi les initiatives prises en Roumanie pour encourager l’emploi des jeunes, ils ont cité la nouvelle loi qui encourage la création de petites et moyennes entreprises par des jeunes. De plus, certaines sociétés roumaines ont passé des accords de partenariat avec des universités et des organisations non gouvernementales (ONG) pour offrir des opportunités de stages aux jeunes. Revenant à l’importance de l’éducation, les représentants ont insisté sur l’importance d’autres formes d’éducation non traditionnelles comme le volontariat dans des ONG pour former la jeunesse à la réalité du terrain et les engager dans des causes d’intérêt national, régional et international.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a affirmé que l’élimination de la pauvreté constituait la principale priorité de son pays, de même que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Après avoir dressé un bilan positif des résultats dans le domaine de l’éducation, notamment l’éducation primaire universelle et l’égalité des chances entres les filles et les garçons, le représentant a également noté une croissance de 4,5% du taux net de couverture dans l’enseignement secondaire, ainsi qu’une réduction substantielle de la mortalité infantile, l’amélioration des soins aux femmes enceintes et à l’accouchement. D’autre part, la croissance économique a progressé en dépit de la crise économique mondiale et atteindra 6,11% cette année.
M. Ruiz a indiqué que le Plan national de développement (2010-2014) était axé sur le renforcement du système de protection sociale et sur l’amélioration de la politique de l’emploi, de manière à ce que les petites et moyennes entreprises entrent dans le secteur formel de l’économie et promeuvent l’emploi, en particulier pour les jeunes. M. Ruiz a par ailleurs fait état des difficultés persistantes rencontrées par la Colombie, pays à revenu moyen, pour atteindre les populations vulnérables. À cet égard, il a lancé un appel au système de l’ONU pour saisir l’occasion de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Conférence Rio+20, pour revoir les paradigmes du développement social en vue d’adopter une approche autour de laquelle les piliers économiques, sociaux et écologiques s’articuleraient efficacement pour répondre aux besoins mondiaux.
Mme ATSUKO HESHIKI (Japon) a encouragé la communauté internationale à accélérer la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour le développement et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il faudrait également reconnaître tous les groupes vulnérables comme les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées, qui souffrent profondément des crises économique et financière en cours, a-t-elle plaidé. La communauté internationale ne devrait ménager aucun effort pour créer un climat propice à l’élimination de la discrimination et des obstacles sociaux pour favoriser l’intégration sociale.
Le Japon a déployé des efforts spécifiques en faveur des groupes vulnérables, à commencer par la signature, en 2007, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, qu’il ratifiera sous peu. Concernant les jeunes, Mme Heshiki a fait observer que ceux-ci ont été les principaux acteurs des changements en cours dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elle a plaidé pour l’emploi des jeunes dans toutes les régions de sorte à maintenir la stabilité sociale, faire progresser le développement social et réduire la pauvreté.
Comme 23% de la population japonaise est âgée de plus de 65 ans, le Japon a pris des mesures, à travers deux lois, qui permettront d’offrir à ce groupe d’âge des possibilités d’emplois, un système de retraite fiable et une réforme de l’assurance médicale. Mme Heshiki a aussi indiqué que le Gouvernement concentrait ses efforts sur la participation de tous les groupes d’âge dans des activités bénévoles au sein de leurs communautés, précisant également que de nombreuses personnes, jeunes et âgées, avaient aidé dans la reconstruction des communautés dévastées au lendemain du tremblement de terre. La déléguée a annoncé que son pays et le Brésil avaient soumis un projet de résolution à l’occasion du dixième anniversaire de l’Année internationale du bénévolat, qui met l’accent sur la nécessité de promouvoir toutes les formes de bénévolat.
M. WANG MIN (Chine) a salué le travail accompli ces dernières années par les Nations Unies pour promouvoir le développement social. Les gouvernements doivent prêter davantage attention aux questions de développement social en période d’après-crise. À cet égard, la Chine appuie les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur la situation mondiale 2011, notamment en ce qui concerne la promotion de l’emploi et l’amélioration des modes de subsistance. « Le développement social est la force motrice et la garantie du développement économique, et les efforts entrepris pour contrer la crise économique ne doivent pas se faire au détriment du développement social », a assuré le représentant.
Selon M. Wang, la communauté internationale doit renforcer son appui aux pays en développement, d’autant plus que l’impact de la crise économique a aggravé la situation des pays les moins avancés. La Chine considère que les pays développés doivent honorer leurs engagements en ce qui concerne l’aide publique au développement et éviter d’assortir cette aide de conditions. Pour sa part, la Chine adhère à une approche du développement durable globale, coordonnée et centrée sur les populations. Le pays a ainsi mis en place un système d’assurance médicale de base pour les résidents urbains et un système d’éducation universel et gratuit pour tous. Entre 2006 et 2010, 57,71 millions d’emplois ont été créés, a ajouté le représentant. La Chine, qui est le « plus grand pays en développement du monde », s’efforce d’aider les autres pays en développement en fonction de ses moyens.
M. MACHARIA KAMAU (Kenya) a affirmé que pour faire face aux conséquences néfastes de la sécheresse et de la famine, son pays avait financé des produits alimentaires de base, distribué des repas dans les écoles et assisté les personnes âgées. Toutefois, la situation en Somalie est bien pire, a rappelé M. Kamau. La corne de l’Afrique est affectée par la pire famine depuis 60 ans. Depuis 20 ans, le Kenya supporte le fardeau des réfugiés, a-t-il dit, précisant que le camp de Dadaab accueillait ainsi 500 000 réfugiés. Pas moins de 1,3 million de personnes vivent à l’extérieur du camp, a-t-il ajouté. « Il existe une relation très claire entre le problème des réfugiés au Kenya et le développement économique, la dégradation de l’environnement et la sécurité », a-t-il souligné.
Le représentant a mis en garde contre les mesures d’austérité qui sapent la reprise économique à long terme et mettent en péril les progrès réalisés dans le développement social. Les jeunes, qui composent 65% de la population, constituent une ressource nationale importante. C’est la raison pour laquelle, le Kenya veut promouvoir le dialogue et la participation des jeunes. À travers ses projets phares intitulés « Vision 2030 », le pays s’efforce de garantir le droit à l’éducation, l’accès à la santé et à une vie décente de ses citoyens, dans un souci d’équité et d’inclusion. Grâce à des dirigeants responsables au plus haut niveau, le Kenya est sur la voie du développement économique, avec la participation de tous les secteurs et de la population dans son ensemble.
Mme RATNA DE (Inde) a souligné que, d’après les prévisions de la Banque mondiale, 950 millions de personnes environ vivront encore dans une pauvreté extrême en 2015. Pour lutter contre la pauvreté, le Gouvernement indien s’efforce de promouvoir une croissance inclusive et équitable, qui bénéficie à tous les secteurs de la société, en mettant l’accent sur l’éducation, la santé, la création d’emplois et le logement. Un programme national répond ainsi aux besoins de 53 millions de foyers ruraux pauvres en leur garantissant 100 jours de travail par an sur des projets publics, a expliqué Mme De. En outre, le Gouvernement indien cherche à fournir une éducation gratuite et obligatoire pour tous les enfants de moins de 14 ans. Des initiatives spéciales visent à réduire l’analphabétisme féminin et à donner aux enfants handicapés un accès à l’éducation.
L’Inde, qui compte déjà 80 millions de personnes âgées, concentre ses efforts sur l’amélioration de leur qualité de vie, en leur fournissant abri, nourriture, santé et divertissements. La politique nationale sur les personnes âgées, formulée en 1999, l’Acte relatif au bien-être des parents et des seniors de 2007 et le Plan d’action de Madrid de 2002 fournissent un cadre approprié à cet effet, a ajouté la représentante.
M. YUSRA KHAN (Indonésie) a prôné un développement à « visage humain » et noté que, malgré les efforts consentis ces dernières années, la reprise économique demeure improbable. Il a salué la franchise du Secrétaire général dans son rapport 2011 sur la Situation sociale dans le monde. Pour arrêter la détérioration et mettre l’économie globale sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Secrétaire général recommande des programmes robustes de protection sociale.
Cette année, le Gouvernement indonésien a annoncé une stratégie visant à corriger les déséquilibres de croissance économique qui restent un défi majeur dans la réalisation des objectifs fixés au Sommet de Copenhague. Les investissements sociaux continueront à faire partie des politiques de développement du pays, et des politiques ont été mises en place pour améliorer la sécurité alimentaire et celle des produits. Les politiques de développement ont misé sur l’amélioration des conditions de vie de tous les membres de la famille, en particulier à travers l’éducation, l’assurance médicale et la création d’emplois. La santé reproductive est une priorité alors que la promotion et la protection des droits fondamentaux des personnes âgées ont également été structurées au sein d’une stratégie nationale en faveur de ce groupe.
Mme ONON SODOV (Mongolie) a déclaré que son pays avait déjà atteint, ou qu’il atteindrait d’ici à 2015, 66% des 24 buts spécifiques qu’il avait fixés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement durable. Des défis restent toutefois à surmonter en ce qui concerne la pauvreté, les logements, un environnement durable et l’égalité des sexes. « La Mongolie est un pays de jeunes », a-t-elle expliqué, soulignant que 2011 avait été déclarée Année de la promotion de l’emploi.
Pour préparer l’Année internationale des coopératives en 2012, qui sera lancée le 31 octobre à l’Assemblée générale, la Mongolie a également établi un comité national présidé par le Vice-Premier Ministre. En mai dernier, elle a accueilli une réunion d’experts sur le rôle des coopératives dans le développement social, organisée avec le Département des affaires économiques et sociales (DAES) de l’ONU.
M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a indiqué que l’économie mondiale, qui n’a pas encore pleinement repris depuis la crise financière de 2008-2009, risquait d’entrer dans une « nouvelle zone dangereuse de turbulences » avec une relance beaucoup plus faible qu’escomptée alors que de nombreux pays sont toujours en butte aux dettes publiques, au déficits fiscaux, à des taux d’inflation élevés, au chômage et à une relance non durable. Pour assurer de meilleures conditions de vie aux populations, le Gouvernement vietnamien s’efforce de maintenir un équilibre entre la croissance économique et le développement social.
En 2010, le PIB était trois fois supérieur à son taux de l’an 2000, a-t-il dit, ajoutant que les décès résultant de maladies dangereuses, avaient diminué, de même que la malnutrition infantile. L’assurance santé couvre cinq fois plus de personnes depuis 2000 et le pays affiche également des progrès en matière de parité entre les sexes. Il a salué l’appui et l’assistance de bon nombre d’institutions et d’agences des Nations Unies. Le Viet Nam est l’un des pays les plus touchés par les méfaits des changements climatiques et des programmes sont nécessaires pour faire face à cette réalité. La crise financière ne provient pas des pays en développement, même si les pays développés sont également touchés. Il a exhorté à une coopération pour insister sur la protection sociale, d’autant que la date butoir pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) arrive rapidement.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a déclaré que la jeunesse érythréenne constituait le « principal agent du changement ». Le pays doit participer pleinement aux efforts nationaux pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement, en particulier à travers des programmes axés sur la sécurité alimentaire et la restauration de l’environnement. L’Érythrée place le capital humain au centre de son développement et investit dans une éducation libre et accessible à tous.
M. Giorgio a dit que la politique sociale de l’Érythrée, conduite sur la base de la justice et de la cohésion sociales, avait joué un rôle clef pour mettre le pays sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont la réduction de la mortalité maternelle et infantile et de la prévalence du VIH/sida et du paludisme. L’espérance de vie est aussi passée de 52 ans en 1995 à 60 ans en moyenne en 2008.
SHEIKHA NOORA AL-THANI (Qatar) a déclaré que, depuis quinze années maintenant, son pays avait entamé une nouvelle phase de développement social caractérisée par l’expansion des services sociaux et l’accélération de la coopération internationale dans les domaines sociaux, politiques et du développement. Les politiques et stratégies centrées sur la personne sont fondées sur la jouissance des droits fondamentaux de tous, l’être humain devant être au cœur de la politique, a-t-elle expliqué, en considérant que le renforcement des activités en faveur des jeunes était important et que chaque programme ciblant la jeunesse devait être évalué, surtout pour ce qui a trait à l’éducation, à la santé et à la liberté d’expression.
L’Année internationale de la jeunesse a permis de mieux cerner la problématique et de réviser certains plans de la vision nationale dans ce domaine, a ajouté la représentante. La vision nationale met l’accent sur toute une série de stratégies en vue d’une société démocratique tenant compte des aspirations de toutes les composantes de la population.
M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a rappelé la philosophie autochtone du « bien vivre » sur laquelle repose la politique sociale de son gouvernement et a indiqué que son pays était le principal auteur de la résolution sur le droit à l’eau et a l’assainissement adoptée l’année dernière par l’Assemblée générale, de même que celle approuvée par le Conseil des droits de l’homme reconnaissant un tel droit. De telles initiatives marquent un jalon historique pour l’humanité, a-t-il dit, en déplorant que des millions de personnes, pauvres et marginalisées, ne jouissent toujours pas d’eau potable et d’un assainissement adéquat.
D’autre part, le système de santé bolivien aspire à être universel, gratuit, équitable, intraculturel, non discriminatoire ni exclusif, a expliqué le représentant. Cela est également vrai pour l’éducation, le savoir et la formation. Il a indiqué qu’en 2010, la Bolivie était devenue le troisième pays d’Amérique latine exempt d’analphabétisme. Le délégué a enfin souligné que la construction de sociétés plus inclusives exigeait, outre des efforts nationaux, un renforcement de la coopération internationale, une assistance technique et un transfert de technologie.
M. HANNA PROROK (Ukraine) a salué les travaux de la Commission du développement social qui a servi de « plate-forme » pour œuvrer concrètement en faveur de l’intégration de tous les groupes sociaux, en particulier les jeunes, les personnes handicapées, les familles et les personnes âgées, sur le thème prioritaire de l’élimination de la pauvreté. Compte tenu des conséquences à long terme de la récession économique, l’Ukraine a pris les mesures nécessaires pour lancer des programmes de réforme économique incluant une dimension sociale. Il est évident qu’il faut également adopter des mesures financières urgentes afin d’assurer une croissance économique soutenue, de créer de nouveaux emplois et d’améliorer le niveau de vie des citoyens.
Le représentant de l’Ukraine a ajouté que la stabilisation du marché du travail et la diminution du chômage constituaient des priorités pour son pays. À cet égard, l’Ukraine souhaite développer une coopération constructive avec l’Organisation internationale du Travail (OIT). Le pays poursuit, en outre, son dialogue avec les syndicats en vue de relancer l’économie et compte participer à la promotion de 2012, Année internationale des coopératives.
M. CHITSAKA CHIPAZIWA (Zimbabwe) s’est aligné sur les déclarations faites par l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et par le Lesotho, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe. En tant que petit pays confronté à de nombreux défis historiques et présents, le Zimbabwe comprend combien il est important de vivre dans une société exempte de pauvreté et de faim. Les problèmes économiques du pays résultent des sanctions imposées par l’Union européenne, les États-Unis et leurs alliés, s’est-il plaint. Les maladies transmissibles et non transmissibles, ainsi que les changements climatiques aggravent la situation.
M. Chipaziwa a annoncé l’intention de son pays d’adhérer à la Convention relative aux droits des personnes handicapées et de rester engagé dans les discussions entamées à l’ONU pour améliorer le statut des personnes âgées. Condamnant l’abus et l’exploitation des jeunes par des intérêts étrangers et à des fins politiques, il a dit par ailleurs que le Zimbabwe continuerait à empêcher ceux qui cherchent à opérer de la sorte sur son territoire.
M. MUHAMMAD HASSAN ALMOSSAWY (Iraq) a déclaré que son pays tentait de mettre fin à la pauvreté et aux disparités sociales par la création d’un climat politique et économique stable. Il a rappelé la réalité de la période de transition de son pays, qu’il a qualifiée de délicate et difficile à la fois. Soulignant le lourd héritage d’un régime sans partage, de la guerre et de la destruction, il a affirmé que le Gouvernement actuel s’efforçait de doter le pays de structures politiques, économiques et sociales solides et durables. Une attention particulière est accordée au développement agricole et le Gouvernement souhaite créer un projet d’envergure pour créer des millions de logements en milieu rural et citadin, a-t-il dit. Un tel projet d’envergure favoriserait, selon lui, la création d’emplois.
Par ailleurs, la migration a été réglementée conformément aux conventions et protocoles signés par l’Iraq. Le représentant met l’accent sur les objectifs de réduction de l’exode rural, l’amélioration des opportunités pour les jeunes, grâce au recrutement de 100 000 personnes. L’Iraq, qui loue les efforts des pays voisins et amis qui l’ont aidé à réaliser le développement social, à leur tête les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que les institutions internationales, n’est pas encore tout à fait sorti de la crise, a expliqué le représentant.
M. ELBAHI MOHAMED IBRAHIM (Soudan) a affirmé que les crises en cours et les menaces qu’elles constituent pour les acquis sociaux partout dans le monde, exigent une concertation accrue de la communauté internationale. Il a ensuite salué la création du nouvel État du Soudan du Sud, ainsi que les accords de paix de Doha en vue de l’instauration de la paix, la sécurité et la stabilité au Darfour.
En outre, le Soudan s’est doté d’un plan national de lutte contre la pauvreté, d’accès universel gratuit à l’éducation, aux soins de santé et de logement pour les groupes marginalisés. Une stratégie nationale quinquennale est aussi en cours de mise en place. Le Soudan a aussi ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et œuvre à aligner ses politiques et stratégies avec cet instrument international. En conclusion, le représentant a lancé un appel à la communauté internationale et aux donateurs pour qu’ils respectent leurs engagements et améliorent la coopération avec les pays en développement aux fins de favoriser le développement social.
M. MARGHOOB SALEEM BUTT (Pakistan) a rappelé l’engagement pris à l’occasion du Sommet mondial pour le développement social en vue de l’élimination de la pauvreté. Cet engagement a été réaffirmé par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ces objectifs restent d’actualité et leur réalisation un impératif, a-t-il dit. Le Pakistan a été confronté à la détérioration des indicateurs macroéconomiques, aggravée par les inondations qui ont frappé certaines régions.
Cependant, a ajouté le représentant, le Gouvernement a œuvré à la mise sur pied de programmes de protection sociale, dont un destiné à soulager les ménages des contrecoups de la crise économique. Des programmes ciblant les femmes, les habitants des bidonvilles et autres groupes vulnérables ont été conçus, de même que des projets en collaboration avec les entreprises du secteur privé pour créer des emplois, notamment pour les jeunes, et aider à leur formation.
M. FARID JAFAROV (Azerbaïdjan) a prévenu que le chômage, la pauvreté et la famine continueraient d’affecter des milliards de personnes dans les années à venir et de saper les efforts entrepris pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Chaque pays est responsable de son propre développement », a soutenu M. Jafarov. L’Azerbaïdjan est parvenu à atténuer les effets de la crise, à garantir la reprise économique et à préserver ses recettes fiscales grâce à l’exploitation du pétrole et du gaz.
Le représentant a reconnu que les politiques sociales devaient faire partie intégrante des politiques macroéconomiques pour garantir un développement inclusif. L’Azerbaïdjan a prévu d’harmoniser sa législation nationale et de créer des points focaux pour la mise en œuvre de la Convention sur les droits des personnes handicapées. Par ailleurs, le pays est toujours confronté à l’« occupation continue de près d’un tiers de son territoire », qui fait qu’1 personne sur 9 soit déplacée, à l’intérieur du pays, ou réfugiée.
M. OMBENI Y. SEFUE (République-unie de Tanzanie) a assuré que son gouvernement avait poursuivi la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague à travers différents programmes nationaux, et fait des progrès significatifs, même si les défis du chômage, du sous-emploi et de la pauvreté demeuraient. Le développement rural et la productivité agricole sont essentiels au développement social, à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il souligné. C’est pourquoi la Tanzanie a développé le programme « Kilimo Kwanza » pour moderniser et améliorer la production agricole en impliquant la société civile, les organisations paysannes et le secteur privé. En outre, la législation foncière a été réformée pour permettre aux femmes d’acquérir des terres, a-t-il annoncé.
Dans sa volonté de soutenir un développement participatif, le Gouvernement tanzanien a par ailleurs accentué la décentralisation et le transfert de responsabilités vers les autorités locales, tout en développant des politiques de protection des groupes vulnérables, femmes, enfants, personnes âgées et personnes handicapées. M. Sefue a rappelé les liens étroits entre la pauvreté et le handicap et a souhaité l’organisation d’une réunion de haut niveau sur le sujet l’année prochaine.
Mme HALIMATOU DJIBO SADDY (Niger) a axé son intervention sur le vieillissement dans les États membres de l’Union africaine et sur le Plan d’action de Madrid. Le Niger a fixé les conditions et les modalités de protection des personnes âgées et institué une semaine de solidarité en leur faveur, a-t-elle souligné. Il a aussi installé un service de coordination avec les associations œuvrant dans ce domaine. Les valeurs de solidarité sont traditionnellement ancrées dans la société nigérienne, a expliqué la représentante, en déclarant que la loi sur les personnes âgées consacrait leur droit au consentement éclairé dans les questions qui les concernent.
Mme AMIRA DALI (Tunisie) a affirmé que son pays avait connu, au début de cette année, « une révolution sociale et démocratique historique qui a abouti à la chute d’un régime despotique », a-t-elle déclaré. Le système précédent avait provoqué « la confiscation de toutes les libertés, l’aggravation des inégalités sociales et la paupérisation de larges couches de la société ». Le Gouvernement transitoire a donc conçu un ambitieux programme économique et social visant à la stimulation de l’emploi, la relance des investissements, le développement régional et l’assistance sociale aux couches démunies.
Une politique active de promotion de l’emploi s’est concrétisée par la mise en place d’un plan de recrutement à court terme au profit de 240 000 demandeurs d’emploi dans les secteurs public et privé. La Tunisie, qui s’appuie sur ses propres atouts nationaux pour réaliser les objectifs de cette nouvelle politique sociale, compte également sur le soutien de la communauté internationale et des pays amis, a précisé la représentante. Selon elle, le meilleur moyen d’édifier une société ouverte et équilibrée est d’être à l’écoute des préoccupations des jeunes, de leur garantir une participation effective dans le processus de prise de décisions et de répondre à leurs attentes.
Mme BERNADETTE BONKOUNGOU KANDOLO (Burkina Faso) a constaté que les résultats enregistrés depuis la Déclaration du Millénaire étaient encore loin des attentes. Bien que le nombre des pauvres ait diminué dans toutes les régions, les progrès inégaux au niveau mondial laissent entendre que les stratégies de réduction de la pauvreté n’ont pas toujours donné les résultats escomptés, surtout dans les pays les plus pauvres, a-t-elle dit. Elle a ensuite formé l’espoir que la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 donnera un élan supplémentaire aux actions déjà entreprises. Mme Kandolo a également salué le couronnement de l’Année internationale de la jeunesse qui a offert un cadre exceptionnel de mobilisation des structures nationales et internationales en faveur des jeunes.
La représentante a souhaité que ces actions se perpétuent afin que la communauté internationale reste engagée sur la question des jeunes. Elle a également fait état de l’Année internationale des coopératives, prévue en 2012. Au plan national, le Burkina Faso a ratifié, en juillet 2009, la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et adopté en avril 2010, une loi portant sur la protection et la promotion des droits des personnes handicapées, ainsi qu’une stratégie nationale couvrant la période 2011-2020, avec le soutien de Handicap International, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et de Light for the World. Le Burkina Faso a également créé en 2002 un Conseil national des personnes âgées, cadre fédérateur de toutes les associations de personnes âgées.
M. PINTO DA SILVA (Portugal) a rappelé que c’est sur la base d’une recommandation faite lors de la première Conférence mondiale des Ministres de la jeunesse, tenue à Lisbonne en 1998, que l’Assemblée générale des Nations Unies avait déclaré le 12 août Journée internationale de la jeunesse. Les jeunes sont des « agents actifs du dialogue, du changement positif et du développement dans la société mondiale » et le Programme d’action mondial pour la jeunesse établit un cadre d’action et des directives sur les mesures à prendre en vue d’améliorer la situation des jeunes. Le Portugal a œuvré au niveau national pour célébrer l’Année internationale de la jeunesse en 2010.
M. Silva a fait remarquer que le deuxième Forum national des jeunes descendants d’immigrants et de la diaspora africaine avait eu lieu au Portugal en février dernier. Le Portugal, avec la Moldavie et le Sénégal, a l’intention de présenter de nouveau cette année la résolution traditionnelle sur les programmes et les politiques relatifs à la jeunesse, qui mettra l’accent sur la nécessité de faire participer les jeunes au processus de prise de décisions pour répondre à la crise.
M. NTEZIMANA ALOYS (Rwanda) a salué la présence des jeunes délégués des pays développés mais a regretté l’absence de leurs homologues du continent africain. Il a souligné que son pays était toujours aux prises avec l’héritage terrible du génocide de 1994 et a mis l’accent sur les mesures prises par le Gouvernement pour hisser les jeunes sur le marché de l’emploi. De son côté, un jeune représentant rwandais a décrit la Vision 2020 pour les jeunes et les stratégies de lutte contre la pauvreté afin de promouvoir l’entreprenariat, la formation et les services pour les jeunes.
Or, a-t-il dit, la pauvreté et le chômage demeurent des défis à relever pour la jeunesse et menacent le progrès économique et la stabilité. Il a appelé la Troisième Commission à élaborer des programmes de renforcement des capacités et des services à cette fin. La fourniture d’accès aux prêts, la vulgarisation de l’entreprenariat et l’établissement de centres de transfert de technologie pourraient figurer parmi les moyens de répondre aux aspirations et besoins des jeunes.
M. SENA FAÑAS (République dominicaine) a fait remarquer que, dans son pays, comme dans la majorité des États d’Amérique latine, les jeunes étaient confrontés à des difficultés pour intégrer le marché du travail, lesquelles contribuaient à les stigmatiser et à précariser la cohésion sociale. La République dominicaine compte près de 3,3 millions de jeunes âgés de 15 à 34 ans, dont 2,6 millions entre 15 et 29 ans.
C’est un groupe démographique qui demande une attention urgente, a poursuivi M. Fanas. Ils sont 60% à avoir terminé l’école primaire et seulement 48% à avoir achevé l’école secondaire. Il est important de préparer les jeunes au marché de l’emploi, non seulement à travers l’éducation universitaire, mais aussi à travers une formation technique et professionnelle, a-t-il poursuivi
M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a indiqué que les investissements dans les secteurs de la santé et de l’éducation, assortis de programmes de protection sociale, avaient été les pierres angulaires des politiques sociales depuis l’indépendance du pays, qui s’est aussi employé à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), y compris la croissance économique, en dépit des effets préjudiciables des crises, et des sérieuses contraintes imposées par le terrorisme. Depuis la fin du conflit, la croissance économique a fait un bond, en particulier dans la Province du Nord qui a affiché une croissance de 22%.
Une politique en faveur des jeunes et un plan décennal de développement visent à engager les jeunes comme partenaires actifs du processus de développement et comme parties prenantes au sein de leurs communautés, a-t-il dit. Le représentant a souligné toutefois que le défi restait celui du chômage des jeunes de 15 à 29 ans, dont le groupe d’âge enregistrait en 2010 un taux de chômage de 14,8%. Il a également indiqué que le pays était en passe d’améliorer le niveau de vie de la population, de créer des opportunités d’entreprises et de venir en aide aux jeunes agriculteurs, en partenariat avec le secteur privé. La réinsertion des jeunes combattants a aussi été rendue possible par des cycles de formation et de mise à niveau. D’autre part, un parlement des jeunes a été conçu et mis en place pour marquer l’Année internationale de la jeunesse. Après 27 ans de terreur, le Sri Lanka met cette période derrière lui et aspire à un nouveau futur, a-t-il conclu.
M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a expliqué que son pays émergeait progressivement de la crise qu’il avait traversée ces dix dernières années. Le Gouvernement doit répondre à des défis multiples, notamment sur le front social. M. Bamba a mentionné quelques initiatives « encourageantes » que son gouvernement a entreprises en faveur de la population. Par exemple, en mars dernier, avant la fin de la crise électorale, le Président Alassane Ouattara avait déjà décidé de la gratuité des soins de santé pour les couches de la population les plus pauvres, et notamment les femmes et les enfants.
La question de l’emploi et de la jeunesse constitue également l’un des principaux axes du programme de réconciliation et de reconstruction en cours en Côte d’Ivoire, a poursuivi le représentant. Ce programme prévoit pour les jeunes, au cours de cinq années à venir, une meilleure accessibilité aux structures d’éducation, de formations qualifiantes, de santé, d’information et de communication, ainsi qu’une dynamisation des dispositifs de placement des jeunes à la recherche d’un emploi. La Côte d’Ivoire prévoit la création d’un million d’emplois pour la période 2011-2015. Par ailleurs, le Gouvernement a établi un plan d’urgence de mise en œuvre du programme éducatif UNICEF/Côte d’Ivoire, notamment la scolarisation des jeunes filles et l’alphabétisation des femmes.
S’agissant des déplacés internes ou des réfugiés dans les pays voisins, le Gouvernement privilégie la voie du retour volontaire et s’attache, dans le cadre d’accords tripartites réunissant la Côte d’Ivoire, le pays d’accueil et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à organiser le rapatriement harmonieux des personnes concernées dans leurs foyers respectifs, a assuré M. Bamba.
M. IQBAL AHMED (Bangladesh) s’est intéressé en particulier à la situation sociale des personnes handicapées et a rappelé que, selon le rapport du Secrétaire général sur la question, 15% de la population mondiale vivait avec un handicap ou un autre. Les crises ont fortement touché les couches vulnérables et les personnes handicapées sont alors les premières à perdre leur emploi en cas de coupures, ce qui les rend encore plus vulnérables dans les pays en développement où il n’existe pas de protection sociale adéquate, a-t-il dit. Il a mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention accrue aux personnes atteintes d’autisme et de lutter contre la discrimination des handicapés.
Par ailleurs, le Bangladesh a mis en œuvre des programmes inclusifs de lutte contre la pauvreté, de création d’un emploi par famille, de lutte contre la discrimination et les abus, d’inclusion des groupes vulnérables dans des projets de renforcement des capacités et de lutte contre le terrorisme aux fins de garantir un développement social durable pour tous les groupes. Il a souligné la responsabilité de la communauté internationale dans la réduction de l’écart en matière de développement, en fournissant des ressources adéquates en vue de la pleine mise en œuvre des programmes nationaux ciblant les personnes handicapées. Il a estimé qu’il était crucial que les pays développés honorent leur engagement en matière d’aide publique au développement comme cela fut réaffirmé à l’occasion de la Conférence d’Istanbul sur les pays les moins avancés (PMA).
M. SAEED AL-SIRI (Émirats arabes unis) a considéré que le développement social et l’élimination de la pauvreté étaient des piliers essentiels pour la paix et la stabilité. Les Émirats arabes unis estiment qu’il faut apporter une aide humanitaire aux pays les moins développés, à ceux qui sont dans une situation de postconflit ou qui ont subi des catastrophes naturelles. Le pays, qui a consacré 1,4 milliard de dollars à des associations philanthropiques, collabore avec le système des Nations Unies pour faire en sorte que les engagements du Sommet de Copenhague se traduisent dans la réalité. « Chaque être humain est une richesse pour les pays », a conclu le représentant.
Un jeune délégué a pris la parole à son tour, faisant remarquer que 33% de la population des Émirats arabes unis était âgée de 15 à 24 ans. Son pays a créé une série de mécanismes pour tenir compte de la situation des jeunes à tous les niveaux dans les différents ministères. La jeunesse bénéficie d’aides, grâce à l’assistance de l’État. Il y a une université reconnue, et des investissements dans le domaine de l’enseignement permettent de développer le capital humain et d’impliquer les jeunes dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Nous sommes parvenus à réduire la consommation de drogues et la propagation du VIH/sida », s’est félicité le délégué. De plus, les jeunes s’impliquent de plus en plus et commencent à occuper des postes de responsabilité au niveau fédéral.
M. TALAL HAMED SAID AL-YAQOOBI (Oman) a réaffirmé la détermination de son pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015 et a fortement plaidé en faveur du transfert des technologies par le biais de l’amélioration de la coopération avec les États et les entreprises pour faciliter l’enseignement scientifique, technique et professionnel, en fonction des besoins nationaux.
Le représentant a également déclaré que le Sultanat d’Oman avait lancé des projets de transfert de technologie spécifiques pour les personnes handicapées. L’année 2010, a-t-il dit, a été consacrée aux personnes handicapées et à la jouissance de tous leurs droits ainsi qu’à leur participation dans la société sur un pied d’égalité. Le représentant a appelé les organisations internationales à poursuivre leurs efforts de coopération dans ce domaine humanitaire et noble.
Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a encouragé les États à tenir compte des défis particuliers auxquels les migrants étaient confrontés afin de renforcer un développement social inclusif. Elle a d’abord souligné que les migrants âgés rencontraient des problèmes liés aux différences linguistiques et culturelles et à la santé.
Ensuite, elle a souligné que les jeunes migrants servaient souvent de « ponts » entre les familles et les sociétés dans les pays d’origine et qu’ils pouvaient jouer un rôle clef pour faire en sorte que la migration bénéficie à tous. Enfin, elle a jugé important de répondre aux besoins spécifiques des migrants handicapés.
Mme SHARON BRENNEN-HAYLOCK, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné que 925 millions de personnes étaient mal nourries dans le monde, et que le manque de vivres menaçait directement le développement social et économique. Il a également fait savoir que même des courtes périodes de pénurie en éléments nutritifs de base pouvaient avoir des conséquences à long terme sur le plan social, économique et humain. Cette dure réalité démontre que dix ans après le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’on n’a toujours pas répondu aux causes premières et structurelles de la pauvreté et de la faim, a-t-elle déploré.
Mme Brennen-Haylock a également avancé que l’inégalité entre les sexes exacerbait l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté. Elle a évoqué l’importance d’assurer l’égalité face à l’emploi dans les zones rurales, ainsi que l’emploi des jeunes et des jeunes agriculteurs. Elle a ensuite annoncé qu’à l’occasion du lancement de l’Année internationale des coopératives, la FAO organiserait un événement parallèle pour attirer l’attention sur le rôle des coopératives agricoles dans la sécurité alimentaire.
M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a fait le point sur la centième Conférence du travail qui s’est déroulée au mois de juin dernier et qui a débouché sur l’adoption d’une résolution sur la protection sociale, laquelle, a-t-il indiqué, confirme une nouvelle fois le rôle de la sécurité sociale en tant que droit de l’homme et d’impératif social et économique pour les pays, quelque soit leur niveau de développement. Il a également fait savoir que le Groupe consultatif mondial sur le socle de protection sociale s’était réuni pendant l’année afin de coordonner la préparation du rapport sur le socle de protection sociale, lequel sera publié à la fin du mois. M. Cassidy a ensuite annoncé que la Conférence internationale du travail serait consacrée, en 2012, à la question de l’emploi des jeunes. Il a également indiqué que l’OIT avait mis sur pied un nouveau partenariat avec huit grandes entreprises de l’industrie du cacao pour lutter contre le travail d’enfant dans certaines communautés cacaotières du Ghana et de la Côte d’Ivoire.
M. ANDRÉS FIALLO (Équateur) a exhorté à la mise sur pied de processus qui permette une vie plus digne pour tous en fixant des critères précis. Le représentant s’est inquiété du fait que la sécurité sociale n’ait pas été suffisamment prise en compte lors de l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). L’Équateur a pu réduire la pauvreté au cours des quatre années écoulées grâce à des programmes de formation dans l’entreprenariat et les domaines techniques.
En outre, un programme a été lancé pour la rémunération du travail domestique, ce qui a permis de sortir de nombreuses familles de la pauvreté. Un système a été aussi mis au point pour localiser, géographiquement, les personnes handicapées dans le but de mieux les inclure dans les projets ciblant ce groupe de la population.
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