L’Assemblée générale appelle les organismes compétents des Nations Unies à donner toute sa place au volontariat » facteur important du développement »
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Assemblée générale
Soixante-sixième session
73e et 74e séances plénières
matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE APPELLE LES ORGANISMES COMPÉTENTS DES NATIONS UNIES À DONNER
TOUTE SA PLACE AU VOLONTARIAT » FACTEUR IMPORTANT DU DÉVELOPPEMENT »
L’Assemblée générale a célébré aujourd’hui le dixième anniversaire de l’Année internationale des volontaires qui coïncide avec le quarantième du programme des Volontaires des Nations Unies. « Le volontariat a été reconnu comme un facteur important du développement », note le premier rapport publié sur cette question.*
L’Assemblée a adopté, sans vote, une résolution par laquelle elle demande à tous les organismes compétents des Nations Unies de continuer à reconnaître et à intégrer le bénévolat sous ses diverses formes dans leurs politiques, programmes et rapports.
À ce jour, le programme des Volontaires des Nations Unies déploie chaque année 8 000 volontaires dans le monde. Un tiers du personnel civil de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) sont des Volontaires, a précisé l’Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Selon le premier rapport sur le volontariat, 50 000 volontaires ont permis de réduire la mortalité infantile d’un tiers en l’espace de 20 ans au Népal. Au Japon, après le tsunami de mars dernier, des milliers de personnes ont rejoint l’effort humanitaire. Le rapport mentionne également l’Afrique de l’Ouest, où un nouveau service de volontariat rassemble des personnes du Libéria, de la Sierra Leone, de la Guinée et de la Guinée-Bissau.
Dans sa résolution, l’Assemblée note que le bénévolat est un élément important de toute stratégie portant, entre autres choses, sur la réduction de la pauvreté, le développement durable, l’autonomisation des jeunes, les changements climatiques, la prévention et la gestion des catastrophes, l’intégration sociale, l’action humanitaire et la consolidation de la paix.
Un jeune Volontaire qui coordonne l’équipe brésilienne des Nations Unies en El Salvador a part fait, aujourd’hui, de son expérience. Tout en reconnaissant que les bénévoles donnent de leur énergie et de leur expérience, il a souligné que ce qu’ils reçoivent en retour est « indescriptible ». Un de ses homologues de du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a fait le même témoignage.
Le représentant du Japon a dit combien l’esprit chaleureux des volontaires nationaux et internationaux avait aidé son pays après la catastrophe de Fukushima. Il a espéré que le rôle des volontaires dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes serait approfondi davantage sur la base de cette expérience. En Australie, a dit le représentant du pays, six millions de bénévoles offrent chaque année 700 millions d’heures de travail représentant 14 milliards de dollars.
Pourtant, « en dépit de tout ce qu’il offre, le volontariat reste largement absent de l’Agenda pour la paix et le développement humain », indique les conclusions du rapport. Son principal auteur a estimé qu’il incombe aux gouvernements de jouer un rôle essentiel pour créer un environnement qui permette au bénévolat de prospérer. L’appui aux bénévolats, selon lui, ne vient pas sans coûts, et il a souhaité que des budgets y soient consacrés pour financer les infrastructures nécessaires.
Outre le débat de l’Assemblée générale, une table ronde a été organisée sur le thème « L’avenir de la société civile et du volontariat », en présence de la Coordonnatrice exécutive du programme des Volontaires des Nations Unies (VNU).
L’Assemblée générale tiendra sa prochaine séance, mardi 6 décembre à partir de 10 heures, pour examiner le rapport du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer.
DÉVÉLOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET À LA FAMILLE
Séances consacrées à la suite donnée à l’Année internationale des volontaires et à la célébration de son dixième anniversaire (A/66/454 (Part I))
M. CSABA KÖRÖSI, Vice-Président de l’Assemblée générale, au nom du Président de l’Assemblée générale, a affirmé que le volontariat était important pour permettre à l’ONU d’atteindre ses objectifs, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a estimé que le bénévolat permettait de surmonter l’exclusion sociale et la discrimination, de renforcer les valeurs fondées sur la collaboration et le partenariat et d’édifier un monde meilleur. Le volontariat, a-t-il souligné, est une démarche axée sur la personne qui permet de renforcer la confiance, la solidarité et la réciprocité entre les citoyens. Il permet de d’encourager au changement en facilitant la création de partenariats à tous les niveaux.
Le Vice-Président a rappelé que le programme des Volontaires des Nations Unies déployait chaque année 8 000 volontaires dans le monde. Cependant, a-t-il regretté, la contribution des bénévoles n’a pas été suffisamment reconnue à ce jour. Il a, par conséquent, vu dans la commémoration du dixième anniversaire de l’Année internationale des volontaires (JIV) l’occasion de raviver l’esprit du volontariat par une collaboration entre les gouvernements, le système de l’ONU, la société civile et le secteur privé. En reconnaissant la contribution des volontaires aux sociétés, nous pourrons faciliter le bénévolat aux niveaux local, national, régional et international. Avant de conclure, M. Körösi a remercié tous les « héros de l’ombre » de l’ONU que sont les volontaires.
Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, au nom du Secrétaire général, a rappelé les premiers mots de la Charte, « Nous, peuples des Nations Unies », pour montrer que ce ne sont pas seulement les gouvernements qui doivent rechercher la solution des grands problèmes mondiaux, mais que les peuples, les collectivités et les sociétés civiles ont aussi leur rôle à jouer.
Elle a rendu hommage au dévouement des volontaires, à leur admirable volonté de servir et aux efforts qu’ils font sur tous les fronts pour réaliser les idéaux des Nations Unies. La population mondiale atteint cette année 7 milliards d’êtres humains et, a-t-elle insisté, nous devons mettre à profit le potentiel de chacun pour le bien de tous les autres. Chacun de nous peut changer les choses et le bénévolat fait la différence.
Partout dans le monde, des millions de volontaires concourent au développement durable et à la paix. Leur engagement prend de multiples formes, qui vont des associations de bienfaisance au particulier qui travaille tout seul dans son entourage, en passant par les Volontaires des Nations Unies qui servent auprès de nous et de nos partenaires.
La première édition du Rapport sur le volontariat dans le monde fait bien valoir les succès remportés, s’est réjouie la Vice-Secrétaire générale. Elle a félicité le Programme des Volontaires des Nations Unies et a rendu hommage aux millions de bénévoles qui œuvrent pour le développement durable, l’aide humanitaire, la protection du milieu naturel et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Leur passion et leur zèle illustrent ce que peut faire le bénévolat pour changer le monde, a-t-elle conclu en invitant les responsables politiques à faire en sorte que le bénévolat soit mieux accueilli et mieux soutenu. Chacun doit réfléchir à ce qu’il peut faire pour joindre le mouvement.
M. OMBENI SEFUE (République-Unie de Tanzanie), au nom du Groupe des États d’Afrique, a estimé que le volontariat était au cœur de la philosophie et de la culture africaine et a rendu hommage aux nombreux volontaires qui travaillent partout sur le continent dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’entreprise, de la reconstruction après conflit, du développement durable, du sport et des urgences. Il a en particulier salué les 8 000 Volontaires qui officient actuellement dans des missions de maintien de la paix ou dans les institutions des Nations Unies dans le monde, et qui participent aux efforts nationaux pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Le représentant a souhaité que le Programme des Volontaires des Nations Unies relève les défis futurs, à la fois en matière de recrutement mais aussi de définition des normes du volontariat, en fournissant un cadre de travail pour partager les connaissances sur les bonnes pratiques et en exploitant au maximum les potentialités des avancées technologiques. Le travail des volontaires transforme à la fois les communautés auxquelles ils viennent en aide, mais a aussi un impact sur les Volontaires eux-mêmes, contribuant ainsi à la compréhension, au respect et à la compassion entre les peuples du monde, et donc à la paix et au développement, a conclu M. Sefue.
M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas), au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, a souligné que le volontariat permettait de promouvoir une plus grande participation citoyenne dans le monde d’aujourd’hui, profitant à la fois aux volontaires eux-mêmes et à ceux pour lesquels ils travaillent. Les volontaires contribuent ainsi à la cohésion sociale, et donc à l’essence même des Nations Unies, a-t-il expliqué. L’établissement de l’Année internationale des volontaires, il y a 10 ans, a été un succès dans tous ses aspects, a-t-il dit, rappelant que, depuis, plus de 70 pays ont adopté de nouvelles lois ou politiques en matière de volontariat.
L’année 2011 est en outre l’Année européenne du volontariat, a indiqué le représentant, estimant que faciliter le volontariat permettrait de garantir qu’un maximum de personnes, d’horizons différents, ait accès à des opportunités. M. Schaper a par exemple noté qu’avec le vieillissement de la population, particulièrement dans les pays développés, la contribution des personnes âgées, à travers le volontariat, était en pleine expansion. Il a appelé à la multiplication des opportunités en la matière, en intensifiant les relations entre les organisations nationales et internationales de volontariat, ainsi qu’entre les volontaires eux-mêmes.
M. MANUEL KORČEK (Slovaquie), intervenant au nom du Groupe des États d’Europe orientale, s’est félicité de la publication du tout premier rapport sur le volontariat dans le monde, formulant l’espoir que celui-ci puisse mieux sensibiliser l’opinion publique à l’importance du bénévolat dans le développement social et économique. Le volontariat, a-t-il affirmé, est l’expression la plus claire de la solidarité en action. Il a noté l’augmentation « impressionnante » du nombre de volontaires au cours de la décennie écoulée et a vu en eux des « partenaires inestimables ». Le représentant a estimé que le besoin de volontaires se faisait plus pressant que jamais et qu’il fallait par conséquent aider ces derniers en reconnaissant et en promouvant les efforts bénévoles à tous les niveaux.
M. HÉCTOR VIRGILIO ALCÁNTARA MEJÍA (République dominicaine), au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, a indiqué que le bénévolat avait ces dernières années pris de l’ampleur dans la région des Caraïbes. Tout d’abord, a-t-il poursuivi, le mouvement est né de dirigeants civils qui se sont engagés dans les activités sociales là où elles ont estimé que les États n’étaient pas efficaces ou ne faisaient rien. L’autre forme de volontariat, a-t-il ajouté, est apparue au cours des interventions humanitaires pendant la catastrophe naturelle. Ainsi, la catastrophe survenue en Haïti a suscité un mouvement parmi les associations de volontaires de la région des Caraïbes, a-t-il dit.
Le représentant a indiqué, qu’au début de l’année 2009, a été créé le réseau des volontaires de l’Université latino-américaine sous les auspices du bureau régional des Nations Unies. Ce réseau a permis de transformer en profondeur la vision du bénévolat dans la région, ainsi que le rôle joué par les universités et les jeunes. Au fil des années, la Journée internationale des volontaires a permis de concentrer l’énergie et les stratégies des pays sur la réalisation des OMD, s’est-il félicité. Concluant son propos, il a indiqué que l’Amérique latine et les Caraïbes étaient extrêmement enthousiastes vis-à-vis du bénévolat car la motivation n’était pas financière et reposait sur un engagement moral.
M. TSUNEO NISHIDA (Japon), au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique, a estimé que 10 ans après l’Année internationale des volontaires, ce dernier s’était développé, jouant un rôle actif dans la réduction de la pauvreté, la promotion de la santé et du développement durable, ainsi que la prévention et le relèvement après les catastrophes. Ce fut notamment le cas après les glissements de terrain et les inondations au Brésil, et ensuite le tremblement de terre qui a ravagé l’Est du Japon, a-t-il dit. Dans la région Asie-Pacifique, les gouvernements ont fait des efforts pour encourager le volontariat et soutenir l’accès à des activités de volontariat.
Le représentant a souligné que le volontariat constituait une activité importante pour le renforcement des relations interpersonnelles et la promotion de la solidarité. De telles activités doivent donc être encouragées par la communauté internationale, en ce qu’elles favorisent l’intégration sociale, a-t-il expliqué, rappelant que l’échange d’expériences sur la manière dont les volontaires peuvent contribuer à la paix et au développement était essentiel, et devait se poursuivre bien au-delà de la réunion d’aujourd’hui.
M. KENDRICK BRETT MEEK (États-Unis), en tant que représentant du pays hôte, a rendu hommage aux Volontaires des Nations Unies qui ont perdu leur vie. Il a fait savoir que de nombreux Américains avaient une activité bénévole et a évoqué la célébration, au mois de septembre, du cinquantième anniversaire des « Peace Corps », une organisation qui a envoyée plus de 200 000 citoyens américains dans une centaine de pays.
Pourquoi s’engagent-ils dans le volontariat? Parce que, a répondu la Coordonnatrice exécutrice du programme des Volontaires des Nations Unies, Mme FLAVIA PANSIERI, ils croient en la solidarité humaine, à l’engagement personnel et à la nécessité de faire tout leur possible afin de faire la différence dans le monde. Un monde sans volontaire serait un monde plus pauvre parce que les volontaires contribuent au PNB, à la paix, à l’intégration sociale et au bien-être d’une société, en prouvant par leur action qu’il existe d’autres valeurs que l’intérêt personnel.
Le but de l’Année internationale est de faire dépasser la vision du volontariat comme un facteur marginal et d’assoir ce courant comme une activité normale qui permet aux gens de jouer leur part dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Si l’on reconnaît que l’importance du volontariat comme une forme d’engagement citoyen, son impact sur la paix et le développement doit encore être reconnu. Nous devons documenter le travail et les résultats du volontariat. Nous devons trouver de nouvelles manières de mesurer l’impact du volontariat, et ce, pas seulement en termes monétaires. Nous devons aussi partager ces informations avec d’autres pour qu’ils puissent tirer profit des idées et des pratiques. Le développement durable, a-t-elle souligné, ne peut être atteint que par des partenariats élargis, en particulier avec les premiers concernés, les gens des pays en développement. Nous ne pourrions mieux célébrer les quarantième anniversaire du programme des Volontaires et le dixième anniversaire de l’Année internationale qu’en reconnaissant le volontariat comme une force durable et efficace du développement. On ne saurait trop encourager les gens à devenir les acteurs de leur propre développement.
Venue lancer le rapport sur l’état du volontariat dans le monde Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a repris une des conclusions du rapport selon lequel le bénévolat n’est pas suffisamment reconnu, bien qu’il soit une des composantes essentielles de l’aide au développement. Les valeurs qui le sous-tendent sont universelles et le potentiel des volontaires peut faire une différence extraordinaire. Mme Clark a néanmoins regretté que ce phénomène n’ait pas, à ses yeux, été suffisamment intégré dans les stratégies de développement.
Les Volontaires de l’ONU sont présents dans les missions de maintien de la paix et représentent, par exemple, un tiers du personnel civil de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). En appuyant les groupes de citoyens, les efforts déployés en matière de développement pourraient avoir un impact plus grand, a souligné Mme Clark. Elle a cité en exemple une initiative lancée au Rwanda, qui a permis de distribuer des téléphones portables à des femmes enceintes pour qu’elles puissent prendre contact plus facilement avec le personnel médical. Pour Mme Clark, la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale des volontaires est l’occasion de mesurer et de mieux reconnaître la contribution apportée par les volontaires.
M. ROBERT LEIGH, principal auteur du Rapport sur l’état du volontariat dans le monde, a souligné que l’importance du volontariat n’était pas pleinement comprise, ni exprimée dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement. Malgré des progrès notables, a-t-il ajouté, un effort considérable est encore nécessaire pour réaliser le plein potentiel des millions et des millions de personnes qui se portent volontaires, tous les jours, pour répondre à des questions clefs en matière de paix et de développement. Il a ajouté que l’occasion n’avait jamais été aussi vraie pour permettre aux gens de devenir des acteurs à part entière, plutôt que de simples spectateurs.
Le volontariat est une tradition très ancienne, a dit l’orateur, qui a souligné que les populations locales faisaient bénévolement des contributions essentielles dans de nombreux domaines. Le volontariat ne doit pas être considéré uniquement comme une forme d’altruisme. Il n’est pas la panacée et ne doit pas absoudre les gouvernements et les autres acteurs de leurs responsabilités.
L’auteur du Rapport a rappelé que l’appui au bénévolat ne venait pas sans coûts. Des budgets doivent y être consacrés pour financer les infrastructures nécessaires. Les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer pour créer un environnement qui permette au bénévolat de prospérer. Même si le volontariat est mieux reconnu, il reste encore mal interprété et sous-évalué, a prévenu M. Leigh.
Originaire du Japon, Mme SHOKO FUJITA, Volontaire des Nations Unies pour le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a indiqué qu’elle travaillait au Timor-Leste depuis six mois et que son expérience lui avait permis d’apprendre chaque jour, en lui donnant l’occasion de mettre ses connaissances au service des enfants timorais. Malgré les engagements forts du Gouvernement pour la défense et la promotion des droits de l’enfant, de nombreux enfants du Timor-Leste sont toujours exposés à la violence, aux abus, à l’exploitation et à la négligence, a-t-elle expliqué.
La Volontaire a dit avoir travaillé à une base de données sur les cas d’abus et à une campagne de sensibilisation à ces questions pour encourager les victimes à se tourner vers la police et autres acteurs de la protection de l’enfance. En menant ces activités, elle a dit avoir réalisé que le plus important était le contact avec les populations et les communautés, ce qui est au cœur du volontariat. Se disant impressionnée par la détermination de la population à avancer, elle a souligné qu’en tant que Volontaire, son rôle était de faciliter la participation du citoyen ordinaire aux décisions prises sur le bien-être des enfants.
M. FLAVIO RIBEIRO, Volontaire des Nations Unies, a expliqué qu’il coordonne l’équipe brésilienne des Nations Unies en El Salvador. Il a réalisé l’importance du volontaire lorsqu’un mois après son arrivée, la tempête tropicale qui a dévasté le pays l’a conduit à proposer ses connaissances en matière de risques de catastrophe.
Pourquoi faisons-nous cela et travaillons-nous dans des secteurs à haut risque? « J’ai un engagement avec moi-même », a répondu un homme qui a grandi dans une grande famille. Pour lui, le volontariat est finalement une manière de perpétuer cette vie familiale. Les bénévoles, a-t-il dit, donnent leur énergie et leur expérience mais ce qu’ils reçoivent en retour est « indescriptible ». Je suis volontaire parce que je veux un monde meilleur, débarrassé de la pauvreté, de la faim, de la violence. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle encourage le volontariat à travers le monde.
M. IOANNIS VRAILAS, Union européenne, a estimé que depuis 10 ans, des progrès importants avaient été faits en matière de facilitation, de promotion et de mise en relation des acteurs du volontariat, grâce notamment aux nouvelles technologies, à des initiatives nationales et locales, aux efforts de la société civile, ainsi qu’à la levée des obstacles législatifs. Au-delà de ses formes et de ses contextes divers, le volontariat est un vecteur important des valeurs universelles et du renforcement des trois piliers des Nations Unies, la paix et la sécurité, le développement, et les droits de l’homme, a-t-il dit, insistant notamment sur son impact dans le relèvement après des catastrophes, illustré dernièrement au Japon et en Thaïlande. Toutefois, il a souligné que les gouvernements devaient reconnaître la nature indépendante de cette contribution, qui ne saurait remplacer la responsabilité des États envers leurs citoyens.
L’année 2011 est l’Année européenne du volontariat, a rappelé le représentant, en hommage aux 100 millions d’Européens qui travaillent bénévolement. Il a rappelé que le Conseil des ministres européens avait insisté sur le rôle du volontariat dans les politiques sociales. Il a néanmoins reconnu que des barrières perduraient et a appelé à les lever, en travaillant notamment sur l’accès à l’information concernant les activités volontaires, et sur la reconnaissance des compétences acquises à travers elles. Dans ce contexte, il a plaidé pour la promotion du « e-volontariat » en tant que forme innovante et positive des activités autour des nouvelles technologies.
M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a estimé que le personnel des Nations Unies a fait preuve d’un extraordinaire dévouement pour que cette Année internationale soit un succès. Il a rappelé que la soixante-quatrième Conférence annuelle DPI/ONG, qui s’est tenue en septembre 2011 à Bonn, a été l’occasion de mettre l’accent sur la participation active des citoyens. L’Allemagne, a-t-il aussi rappelé, est depuis 1996 le siège du programme des Volontaires des Nations Unies. En Allemagne, quelque 30% de la population travaillent dans le bénévolat ou dans des organisations de la société civile. Plus de 4 000 jeunes participent ainsi à des programmes de bénévolat dans plus de 70 pays.
Le Gouvernement allemand fournit plus de 600 millions d’euros pour la participation de la société civile à des activités de développement. Le Gouvernement envisage de doubler de un à deux millions le nombre de citoyens allemands engagés dans le bénévolat. Le représentant a lancé un appel aux États pour qu’ils s’acquittent de leurs contributions au programme des Volontaires à l’instar de son pays.
M. GABRIEL FUKS (Argentine) a assuré que son pays avait établi une relation de travail étroite avec les Volontaires des Nations Unies, du Rwanda au Paraguay en passant par l’Inde, le Liban, Haïti ou la frontière entre la Tunisie et la Libye. Il a également souligné le soutien mutuel entre ces Volontaires et les Casques blancs, saluant la vocation solidaire des peuples pour un monde équitablement développé.
L’Argentine a connu l’amère expérience d’une profonde crise socioéconomique et politique, au cours de laquelle la solidarité volontaire s’est révélée indispensable, a-t-il rappelé. Dans le même temps, est apparue la nécessité d’organiser et de renforcer les capacités volontaires, a-t-il ajouté, et c’est dans cet objectif que les Casques blancs ont organisé des journées annuelles réunissant les leaders de la jeunesse solidaire, avec le soutien des Volontaires des Nations Unies. C’est pourquoi la célébration de l’Année internationale des volontaires revêt une importance particulière pour nous, a conclu le représentant, voyant là un motif de grande satisfaction et de fierté pour l’Argentine.
M. JOÃO ALBERTO DOURADO QUINTAES (Brésil) a estimé que le bénévolat pouvait être une composante intégrale des stratégies de développement dont la lutte contre la pauvreté, la santé, le développement durable, l’autonomisation des jeunes, les changements climatiques, la prévention et la gestion des catastrophes, l’intégration sociale, l’action humanitaire et la consolidation de la paix. Il a recommandé l’adoption d’une convention internationale sur le volontariat pour faciliter la création d’un environnement propice ainsi que l’adoption de politiques soulignant l’essence même du bénévolat, en se fondant sur ses formes traditionnelles et sur le bénévolat communautaire et international, ainsi que sur celui de la diaspora et du secteur privé.
M. MIGUEL DÍAZ REYNOSO (Mexique) a assuré que son pays avait une longue tradition de solidarité, qui a connu des avancées importantes dans la conception et la gestion de programmes toujours plus structurés, sous l’impulsion des organisations de la société civile, du milieu universitaire et des entreprises. Un exemple de ces avancées fut la participation couronnée de succès de nombreux volontaires lors du Sommet sur les changements climatiques de Cancún, a-t-il dit, appelant à poursuivre cet élan à la prochaine Conférence Rio+20.
Le Gouvernement du Mexique a travaillé à la promotion d’espaces de réflexion et de dialogue sur le volontariat, qui ont permis d’analyser les défis et les opportunités qui y sont liés. Le représentant a souligné la nécessité d’approfondir les connaissances sur le secteur volontaire, afin de pouvoir tirer profit des potentialités des jeunes universitaires. Lors d’un Forum national de réflexion sur le volontariat, plusieurs actions ont été envisagées pour renforcer la culture du volontariat au Mexique, notamment pour renforcer les liens avec le monde de l’entreprise. M. Díaz Reynoso a souligné la contribution des Volontaires des Nations Unies à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, appelant les gouvernements à la reconnaître davantage.
M. KAZUO KODAMA (Japon) a tout d’abord rappelé que la célébration de l’Année internationale des volontaires était une initiative de son pays. Il a ensuite fait savoir que de nombreux volontaires avaient participé aux efforts de redressement et de reconstruction de l’est du Japon après le tremblement de terre de mars dernier. L’esprit chaleureux des volontaires nationaux et internationaux nous a remonté le moral et nous avons pris conscience de l’importance des relations d’homme à homme, a dit M. Kodama. Il a dit espérer que le rôle de volontaires dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes serait renforcé sur la base de ces expériences.
Le représentant a fait savoir qu’un comité sur le dixième anniversaire de l’Année internationale avait été mis sur pied au mois de juin dernier afin d’attirer l’attention sur le bénévolat. M. Kodama a également parlé du Japan Overseas Cooperation Volunteers, une initiative lancée il y a 50 ans, et qui a permis à 30 000 personnes de travailler comme volontaires dans plus de 80 pays. Il a encouragé les États Membres à examiner par quels moyens encourager le bénévolat dans les domaines du maintien de la paix, et de la prévention et de la gestion des catastrophes. Il serait également propice de discuter du leadership des jeunes dans le domaine du volontariat, a-t-il ajouté.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a indiqué que le volontariat renforçait la confiance, la solidarité et la réciprocité entre les citoyens et la communauté internationale. La Malaisie, a-t-il dit, encourage et appuie pleinement le travail des volontaires et des organisations à but non lucratif. Ainsi, en 2010, les organisations malaisiennes à but non lucratif ont mobilisé des fonds pour les situations d’urgence en Haïti, en Palestine, en Somalie, au Pakistan, en Indonésie et au Chili. Dans le même temps, la Malaisie a encouragé les organisations locales à collaborer avec d’autres organisations internationales de volontaires pour fournir une assistance dans le domaine de la santé, tel que les programmes de vaccination, mais aussi dans les programmes de préparation aux catastrophes.
M. Haniff a jugé essentiel que les volontaires comprennent la culture, la coutume et les normes de la société dans laquelle ils travaillent. Le bénévolat doit être sous-tendu par la volonté d’apprendre et d’interagir directement avec les groupes cibles. Enfin, M. Haniff s’est félicité de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale qui a, selon lui, permis de renforcer la collaboration entre les gouvernements, le systèmes des Nations Unies et la société civile.
M. KHALID ALWAFI (Arabie saoudite) a affirmé que le bénévolat était le symbole de la solidarité et de la coopération. Il a indiqué que dans pays, le bénévolat émane des principes de la religion musulmane. Il a évoqué la Direction générale du développement social et la Direction générale des institutions et des organisations civiles qui œuvrent pour orienter l’action bénévole et répondre ainsi aux besoins socioéconomique des collectivités locales. Le bénévolat, a-t-il dit, est l’illustration d’un engagement citoyen efficace.
Mme EDITA HRDA (République tchèque) a estimé que la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale a, au moins, le mérite de relancer le débat sur le volontariat. Le représentant a indiqué que son pays contribuait financièrement et régulièrement au programme des Volontaires des Nations Unies. Il finance également des projets individuels et incite sa population à s’engager.
M. ATTILA ZIMONYI (Hongrie) a indiqué que le dixième anniversaire de l’Année internationale offrait l’occasion d’évaluer les acquis aux niveaux national et international. Il a estimé que les pays qui offraient aujourd’hui le plus grand nombre de bénévoles dans le monde étaient également des pays en proie à une grave crise financière. Pourtant, a indiqué le représentant hongrois, le bénévolat est le meilleur moyen pour surmonter les crises. Il a salué le premier rapport sur la situation du volontariat dans le monde et rappelé que la Conférence mondiale des bénévoles s’est tenue du 15 au 17 septembre à Budapest, sur le thème « Le bénévolat en vue d’un avenir durable ».
Il a rappelé qu’en Hongrie, le bénévolat, tradition qui remonte au XIVe siècle, était considéré comme une activité qui apporte des avantages sociaux énormes. Si le régime communiste a, à partir de 1945, interrompu les activités de bénévolat, ces dernières ont repris dès 1989. Aujourd’hui, nous comptons quelque 400 000 personnes bénévoles engagées à travers différentes organisations.
M. FATIH HASDEMIR (Turquie) a vu dans le volontariat une partie intégrante du développement et du « processus de l’Union européenne » de la Turquie. Il s’est enorgueilli de ce que la Turquie figure en première place des 33 pays européens du Programme de l’Union européenne pour l’éducation et les jeunes. Des fonds ont été alloués à la célébration de l’Année européenne des volontaires et le Rapport sur l’état du volontariat dans le monde a été traduit en turc. Avec ce rapport, l’impact des volontaires a été documenté pour la première fois, s’est-il félicité.
M. KELVIN THOMSON (Australie) a observé que les volontaires faisaient une contribution notable au développement à long terme, aux échanges interculturels, à l’intégration sociale et à la réduction de la pauvreté. Il a fait savoir que six millions d’Australiens avaient une activité bénévole, et que ce nombre avait doublé au cours des 15 dernières années. Ces personnes ont donné, chaque année, près de 700 millions d’heures de travail représentant 14 milliards de dollars. Le représentant a également évoqué la « croissance exponentielle » du bénévolat en ligne depuis la célébration de l’Année internationale.
M. Thomson a ensuite dressé les grandes lignes de la Stratégie nationale de volontariat qui entend encourager et appuyer les activités bénévoles au cours des 10 prochaines années. L’Australie entend également, cette année, verser 55 millions de dollars pour appuyer des programmes de volontaires à l’étranger et envisage de faciliter l’accès aux Australiens au volontariat dans les pays en développement. Le représentant s’est félicité à ce titre du lancement, au mois de mai dernier, du programme Australian Volunteers for International Development.
M. ANTONIO BERNARDINI (Italie) a estimé que le bénévolat était l’une des façons les plus puissantes de s’engager pour la promotion de la paix, du développement et des droits de l’homme. Dans cette perspective, il a salué le rôle essentiel des Volontaires des Nations Unies et a jugé que le premier Rapport sur le volontariat est utile pour comprendre, tirer parti de ce type d’activités et identifier les défis qui empêchent son développement.
Le bénévolat est l’une des composantes majeures de la société italienne, a poursuivi le représentant, indiquant que son pays disposait d’un cadre législatif clair sur le sujet, qui en reconnait la valeur sociale et la fonction, tout en garantissant son autonomie, son pluralisme et son développement. Trois millions de citoyens italiens sont impliqués dans des activités bénévoles qui s’étendent du secteur de la santé à l’assistance sociale, en passant par la culture, a-t-il dit, soulignant la contribution à la cohésion sociale. C’est pourquoi l’Italie soutient le volontariat international à travers sa coopération internationale, notamment en matière de formation. Il a enfin appelé la communauté internationale à renouveler fermement son engagement collectif à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. MARWAN JILANI, Observateur permanent de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a salué le fait que la résolution adoptée aujourd’hui reconnaisse les efforts de sa Fédération pour promouvoir le volontariat à travers le monde. Il a en outre rappelé que la Conférence mondiale des bénévoles de Budapest, organisée conjointement avec les Volontaires des Nations Unies en septembre 2011, avait appelé les gouvernements à reconnaître la valeur économique et sociale du bénévolat, et à créer un environnement qui lui permette de s’épanouir, des recommandations auxquelles le rapport présenté aujourd’hui fait écho.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a produit un rapport sur le sujet en janvier, ainsi que plus récemment, un rapport sur la question sous-documentée du bénévolat dans les urgences, en Haïti, au Pakistan, en Libye, en Syrie, en Égypte, au Japon et dans la corne de l’Afrique. Ce rapport plaide pour un ensemble d’actions visant à protéger, promouvoir et reconnaître le travail des volontaires, tout en garantissant que ces derniers disposent des équipements et d’une formation adéquate, jouissent d’une assurance risque et aient accès aux groupes vulnérables. Nous savons que les bénévoles permettent de renforcer la résistance des communautés et d’accélérer le développement durable, a assuré M. Jilani, promettant que sa Fédération continuera de travailler au développement d’une culture du bénévolat dans la société, et s’efforcera plus spécifiquement de mettre en œuvre la résolution adoptée sur le sujet la semaine dernière à Genève, lors de sa trente et unième Conférence internationale.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel