Assemblée générale: des propositions sont formulées par les délégations pour renforcer l’efficacité de l’ECOSOC
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
36e séance plénière – matin
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DES PROPOSITIONS SONT FORMULÉES PAR LES DÉLÉGATIONS
POUR RENFORCER L’EFFICACITÉ DE L’ECOSOC
L’examen du rapport annuel du Conseil économique et social par l’Assemblée générale a été, ce matin, l’occasion pour les délégations de formuler des propositions pour renforcer l’efficacité de cet organe.
« L’ECOSOC ne joue en réalité qu’un rôle limité dans la conduite des activités de développement économique et social », a regretté d’emblée le représentant du Sénégal.
Pour y remédier, il faudrait, a-t-il recommandé, renforcer les pouvoirs de l’ECOSOC et améliorer ses relations avec les autres organes de l’ONU afin de lui permettre de jouer un « véritable rôle d’impulsion ».
Le représentant du Brésil a estimé, pour sa part, que le Forum de l’ECOSOC pour la coopération en matière de développement avait la capacité de jouer un rôle clef, en particulier dans les domaines de l’aide publique au développement, de la coopération Sud-Sud et de la philanthropie, et a souhaité que celui-ci se réunisse tous les ans et non plus tous les deux ans comme il est actuellement d’usage.
Le représentant du Bélarus a plaidé, de son côté, pour le renforcement du rôle de coordination de l’ECOSOC concernant tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tandis que son homologue de la Fédération de Russie a estimé important de créer un mécanisme de contrôle qui permette aux États Membres d’évaluer le travail de cet organe.
L’Examen ministériel annuel (EMA) a également été commenté à plusieurs reprises par les délégations, le représentant du Sénégal ayant notamment suggéré qu’il conviendrait d’envisager d’y faire participer les organes subsidiaires de l’ONU.
Le Vice-Président de l’ECOSOC, qui était venu présenter le rapport annuel de cet organe, a profité de son passage à la tribune pour annoncer que le prochain Examen ministériel annuel de l’ECOSOC serait consacré à la question de l’emploi. « Les Examens ministériels antérieurs ont noté qu’aucun progrès véritable n’est possible sur le plan du développement sans des mesures vigoureuses dans le domaine de l’emploi », a-t-il rappelé.
Le Maroc se félicite de la décision de l’ECOSOC d’inclure dans son Examen ministériel annuel de 2015 la question du suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2011-2020, a indiqué son représentant.
L’Assemblée générale se réunira le vendredi 21 octobre, à partir de 10 heures, pour procéder à l’élection de cinq membres non permanents du Conseil de sécurité.
RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Rapport du Conseil économique et social (A/66/3)
Note du Secrétaire général (A/66/263
Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes: Rapports du Secrétaire général(A/66/160)
Débat commun
M. MILOŠ KOTEREC, Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), intervenant au nom du Président de l’ECOSOC, a présenté l’édition 2011 du rapport de l’entité. Il a fait savoir que l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC avait été consacré cette année à l’éducation, en la présence notamment du Premier Ministre britannique, M. Gordon Brown, et qu’une attention particulière avait été accordée aux initiatives de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en la matière. La nécessité d’améliorer l’accès à l’éducation ainsi que la qualité des programmes de formation avaient été notamment soulignées à cette occasion, a ajouté M. Koterec. Il a aussi fait savoir que la proposition de création d’un fonds pour l’éducation avait été examinée, de même que la question de l’égalité entre les sexes. Le Vice-Président s’est ensuite félicité de la manière rapide dont l’ECOSOC agit sur le plan humanitaire. Il a également évoqué la résolution de l’ECOSOC relative au Soudan du Sud et son engagement à suivre l’évolution de ce nouvel État. Un groupe spécial pour la gestion des informations a par ailleurs été approuvé, a-t-il aussi fait savoir. Le représentant a également indiqué que l’ECOSOC avait étudié le rapport de son Groupe consultatif spécial sur Haïti. L’ECOSOC a réalisé des progrès notables sur des questions clefs de l’économie, a poursuivi M. Koterec, avant d’annoncer que le prochain Examen ministériel de l’ECOSOC serait consacré à la question de l’emploi. Les Examens ministériels antérieurs avaient permis de noter qu’aucun progrès véritable n’est possible sur le plan du développement, notamment sans des mesures vigoureuses dans le domaine de l’emploi, a-t-il indiqué.
Mme VIPLOVE THAKUR (Inde) a estimé que l’ECOSOC avait un rôle à jouer en tant qu’entité principale chargée de la coordination, du dialogue et des recommandations sur les questions de développement économique et social. Par l’intermédiaire de l’Examen ministériel annuel et du Forum pour la coopération en matière de développement (FCD), l’ECOSOC a pu examiner les efforts entrepris pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. Chaque année, l’Examen ministériel annuel se concentre sur l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), encourageant ainsi les mesures prises en vue d’améliorer la réalisation des OMD, a-t-elle souligné. La bonne gouvernance économique mondiale nécessite une plus grande participation des pays en développement. Ces derniers, a-t-elle plaidé, doivent avoir leur place au sein des institutions de Bretton Woods et l’ECOSOC est la seule entité en mesure de les aider à atteindre cet objectif. Il ne peut y avoir un monde juste et équitable tant que la prospérité ne profitera pas à tous, a-t-elle rappelé.
La crise économique mondiale a représenté une menace pour la réalisation des OMD, a déploré Mme Thakur. Cette crise pourrait avoir des conséquences irréversibles sur la réduction de la pauvreté et les autres objectifs de développement. La représentante a souhaité que des actions rapides et efficaces soient adoptées pour neutraliser la régression. Par ailleurs, les suivis de la Conférence de Monterrey et de la Conférence d’examen de Doha sur le financement du développement sont fondamentaux pour aider les pays en développement, a-t-elle estimé. À cet égard, elle a appelé les pays développés à respecter leurs engagements concernant l’aide publique au développement (APD). Le transfert des technologies et le renforcement des capacités des pays en développement doivent être assurés de manière équitable, a-t-elle conclu.
Mme MARY ELISABETH FLORES (Honduras) a salué le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dont ont bénéficié 50 pays, y compris le Honduras, dans la préparation d’élections et la reconstruction après des catastrophes. L’économie du Honduras a connu une croissance dans la moyenne de l’Amérique latine mais va de crise en crise, à la fois pour des raisons internes et externes au pays, a-t-elle dit. Il est difficile de faire des prévisions pour le futur immédiat quand on est dépassé par les urgences actuelles, a-t-elle fait remarquer, en rappelant les conséquences dramatiques de récentes inondations dans son pays sur la population et les infrastructures. Dans ce contexte, aggravé par une importante dette sociale, il est aisé de comprendre pourquoi plus de la moitié de la population du Honduras vit toujours dans des conditions précaires, a poursuivi la représentante, en regrettant l’absence de progrès significatifs dans la lutte contre la pauvreté, malgré une baisse de 7,5% du nombre de Honduriens vivant dans l’extrême pauvreté depuis 2001.
Mme Flores a néanmoins assuré que son gouvernement ne désarmait pas et avait adopté un Plan pour la nation pour la période 2010-2022 avec comme priorité la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le pays. Dans notre combat pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il faudrait établir des politiques qui permettent la création rapide d’emplois et le renforcement des sources de revenus des ménages, si l’on souhaite connaître à nouveau des migrations avec des conséquences tragiques. Compte tenu de la vulnérabilité du Honduras aux changements climatiques, la représentante a insisté sur la nécessité d’encourager les progrès en matière d’agriculture. Des progrès ont été faits en matière de gouvernance démocratique, de réconciliation nationale, des droits de l’homme et de la sécurité dans son pays, a-t-elle rappelé. Le Gouvernement, a-t-elle assuré, poursuivra les réformes pour lever les barrières qui entravent la participation des femmes à la politique et à l’économie.
M. DMITRY I. MAKSIMCHEV (Fédération de Russie) a indiqué que son pays accordait une grande importante aux activités menées par l’ECOSOC, notamment dans les préparatifs du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et de la Conférence sur la crise économique et financière mondiale. S’agissant de l’Examen ministériel annuel (EMA), le représentant a annoncé que son pays présentera son examen volontaire en 2012. Concernant la Conférence sur la crise économique et financière, il a salué le rôle joué par l’ECOSOC pour définir des programmes fondamentaux, notamment par la création d’un nouvel organe consultatif. En 2011, l’ECOSOC a confirmé son rôle clef dans le cadre du suivi des conférences internationales sur le développement. Le représentant de la Fédération de Russie a plaidé pour un renforcement des liens entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Il est important de créer un mécanisme de contrôle qui permettra aux États Membres d’évaluer le travail du Conseil et des principales conférences des Nations Unies dans les domaines économique et social. Concluant son propos, il a précisé que son pays appuyait les recommandations contenues dans la résolution 61/16 sur le renforcement de l’ECOSOC et a regretté que les questions liées à une meilleure coordination et à l’amélioration de l’ordre du jour du Conseil n’aient toujours pas été améliorées.
M. ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a assuré que son pays prenait des mesures concrètes pour améliorer l’intégration de son système d’éducation dans le système mondial, comme il l’avait montré dans le cadre des présentations volontaires des pays devant l’ECOSOC lors d’une session consacrée à la mise en œuvre des objectifs et engagements en matière d’éducation. Le Bélarus plaide pour un renforcement du rôle de coordination de l’ECOSOC autour de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement et souhaite une nouvelle architecture dans le domaine de l’énergie. Il est nécessaire de prendre en considération les conséquences des changements climatiques dans les stratégies de financement du développement à long terme et d’œuvrer pour une économie verte, a souligné le représentant. Enfin, il a salué la pratique d’examens périodiques des activités opérationnelles de développement poursuivies sous les auspices de l’ECOSOC, et a rappelé la volonté de son pays de contribuer aux activités de ce dernier, s’il est élu au sein de cette entité vitale des Nations Unies.
M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a estimé que l’ECOSOC contribuait de manière significative à stimuler le débat sur la coopération internationale en vue d’identifier les meilleures approches et politiques pour faire avancer l’Agenda des Nations Unies pour le développement. Son rôle en matière de suivi des résultats des grandes conférences et réunions au sommet sur le sujet ne fait que se consolider, notamment dans le cadre de ses nouvelles fonctions, l’Examen ministériel annuel et le Forum pour la coopération en matière de développement, a-t-il estimé. Le représentant a, en outre, rappelé l’importance de l’implication de la société civile, ainsi que des représentants du secteur privé et des milieux académique et scientifique, au sein de l’ECOSOC. Les sessions de fond du Conseil sont des moments privilégiés pour procéder à un examen intégré des problèmes économiques et sociaux auxquels est confrontée la communauté internationale, a-t-il dit, en rappelant que celle de cette année était axée sur l’éducation. Le représentant a rappelé que la conjonction des crises financière, économique et alimentaire, alliée à l’exacerbation des changements climatiques, avait commencé à remettre en cause plusieurs des acquis obtenus en matière de développement. À cet égard, les pays les plus touchés sont les pays africains et les pays les moins avancés (PMA), a fait remarquer le représentant. Le Maroc se réjouit que l’ECOSOC ait décidé d’inclure dans son Examen ministériel annuel de 2015 la question du suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA pour la décennie 2011-2010, a-t-il dit. Dans le cadre d’un débat constructif sur la gouvernance mondiale, l’ECOSOC peut apporter la cohérence et l’efficacité dans les processus de prise de décisions et dans la mise en œuvre de ces dernières, a estimé M. Iziraren, en rappelant que le Maroc avait, au niveau national, créé un Conseil économique, social et environnemental, érigé en instance constitutionnelle.
M. JOÃO LUCAS QUENTAL NOVAES DE ALMEIDA (Brésil) a souligné l’importance de renforcer l’ECOSOC afin de lui permettre de contribuer pleinement aux délibérations relatives aux questions clefs du développement. Il a estimé que son Forum pour la coopération en matière de développement avait la capacité de devenir le principal forum pour la coopération en matière de développement, notamment en matière d’aide publique au développement, de coopération Sud-Sud et de philanthropie. Le représentant a appelé au renforcement de ce Forum, en estimant que celui-ci devrait se réunir chaque année et non plus tous les deux ans, conformément à la pratique actuelle. Il a par ailleurs estimé que la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, prévue en 2013, devrait accorder une attention particulière au cadre institutionnel du financement du développement afin de répondre aux défaillances actuelles. Évoquant ensuite la tenue, l’année prochaine, de la Conférence Rio+20, le représentant a engagé les États Membres à réaffirmer leur engagement commun, à adopter de mesures concrètes pour réaliser le développement durable, et à établir des bases solides pour la coopération à venir.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a tout d’abord souligné que l’Examen ministériel annuel offrait la possibilité de mesurer l’impact de l’application des décisions et recommandations de l’ECOSOC dans le développement des États. Il a également appelé les États Membres à « rendre vivant » le Forum pour la coopération en matière de développement de l’ECOSOC. Le représentant a ensuite regretté que l’ECOSOC ne joue « en réalité » qu’un rôle limité dans la conduite des activités de développement économique et social. Des stratégies de développement, qui contribueraient effectivement à atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté, gagneraient à être appliquées au sein d’institutions économiques et sociales efficaces, a-t-il estimé. M. Diallo a recommandé de mettre l’accent sur le renforcement des pouvoirs de l’ECOSOC, l’amélioration de ses relations avec les autres organes de l’ONU et la « clarification de leurs divers mandats », notamment pour lui permettre de jouer un « véritable rôle d’impulsion ». Le représentant du Sénégal a également estimé qu’il conviendrait d’envisager de faire participer les organes subsidiaires de l’ONU à l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC et assurer une implication plus poussée de l’ECOSOC dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a ensuite appelé l’ECOSOC à envisager une session de suivi du Sommet de 2010 sur les OMD. Le représentant a par ailleurs estimé que pour instaurer un système « performant, équilibré et cohérent », les liens entre l’ECOSOC et les divers fonds et programmes de l’ONU devraient être réexaminés.
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