AG/11157

Assemblée générale: les délégations estiment que, dix ans après son lancement, le NEPAD, programme phare de l’Union africaine, ne connaît que des résultats limités

11/10/2011
Assemblée généraleAG/11157
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

32e et 33e séances plénières – matin et après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES DÉLÉGATIONS ESTIMENT QUE, DIX ANS APRÈS SON LANCEMENT, LE NEPAD, PROGRAMME PHARE DE L’UNION AFRICAINE, NE CONNAÎT QUE DES RÉSULTATS LIMITÉS


Dix ans après son lancement, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), projet sous tutelle de l’Union africaine, a permis des avancées significatives en Afrique, même si le manque de financement international ne lui a pas permis de tenir toutes ses promesses, ont souligné aujourd’hui les délégations devant l’Assemblée générale.


Dès l’ouverture de la session, le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Jean-Francis Régis Zinsou, du Bénin, a salué un mécanisme encourageant à bien des égards, notamment en matière de paix, de sécurité, de démocratie et de relance économique, qui a posé les fondations de programmes dans tous les domaines, infrastructures, agriculture, santé et éducation.


De nombreuses délégations ont aussi salué sa pertinence.  « Le NEPAD nous aide à établir des priorités et à coordonner les initiatives régionales et nationales », a notamment expliqué le représentant de l’Australie.  Son pays a pu, par exemple, concentrer son assistance sur l’amélioration de la sécurité alimentaire, à travers le Programme global de développement agricole, et éviter ainsi les doubles emplois.


Toutefois, plusieurs délégations ont dénoncé la lenteur des progrès.  Le représentant du Soudan a notamment estimé que le développement de l’Afrique était loin de répondre aux objectifs fixés par le NEPAD.  Il a appelé à redoubler d’efforts en matière de coopération internationale et de mise en œuvre des engagements pris.  Outre la mobilisation des ressources financières, humaines et techniques, il faut traduire les engagements pris en mesures concrètes, dans le cadre d’un ordre économique mondial juste, a-t-il insisté. 


L’Afrique ne connaîtra le salut qu’avec un partenariat loin des promesses et des engagements rarement respectés, a aussi déclaré le représentant du Sénégal, en rappelant par exemple que sur les 64 milliards promis lors du Sommet du G-8 de Gleneagles en 2005, seulement 46 milliards avaient été versés.  De nombreuses délégations ont d’ailleurs réaffirmé leur soutien à la création d’un mécanisme de suivi des engagements pris d’ici à la fin 2012.


Soulignant que le NEPAD a permis aux pays d’Afrique de produire leur propre agenda pour le développement et d’assurer eux-mêmes la réalisation des priorités de cet agenda, le Directeur exécutif de son Agence de planification et de coordination (APCN) a appelé à aller au-delà de l’aide.  Cela permettra de réduire la dépendance de l’Afrique et de répondre au projet du NEPAD pour la croissance durable, a estimé M. Ibrahim Assane Mayaki. 


De même, le représentant de la République de Corée s’est dit convaincu que pour optimiser les résultats de l’aide au développement, il était nécessaire de ne pas se limiter aux acteurs traditionnels de l’aide au développement mais, au contraire, d’élargir les partenariats à de nouveaux donateurs, la société civile, les fondations privées et le secteur privé.


« Pour préserver la stabilité et la sécurité en Afrique, essentielle au développement, il y a urgence à tenir nos promesses et offrir à la jeunesse africaine un enseignement de qualité, des compétences professionnelles et des emplois décents », a de son côté déclaré le représentant de la Tunisie, en rappelant que les soulèvements en Afrique du Nord avaient été nourris par le chômage des jeunes, qui a atteint 31% en Tunisie et 34% en Égypte.  La communauté internationale doit donc soutenir les efforts des gouvernements pour supprimer les sources de désespoir de la jeunesse africaine sur les plans social, politique et économique, a-t-il insisté.


Un soutien international constant pour régler les questions du chômage des jeunes et de l’insuffisance des capacités de production en Afrique est d’autant plus nécessaire pour des pays qui sortent de conflit et sont engagés dans la consolidation de la paix, a renchéri la Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, Mme Ebun Adebola Jusu, rejointe par le représentant de la Finlande, qui a rappelé l’importance d’engager la jeunesse et les femmes dans la promotion de la paix et la sécurité, essentielles à un développement durable en Afrique. 


De nombreuses délégations ont en outre insisté sur l’impact persistant du paludisme sur le continent africain, malgré les progrès enregistrés en matière de prévention et d’accès aux traitements.  Ainsi, un enfant meurt encore du paludisme toutes les 30secondes, a rappelé le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, M. C.L. Laseinde, alors que les représentants de l’Afrique du Sud et du Kenya ont insisté sur les conséquences économiques et sociales de la maladie.  Le paludisme coûte 2% de PIB à l’Afrique et la productivité dans les pays africains perd, chaque année, 12 milliards de dollars à cause de cette maladie, ont-ils expliqué.


Dans ce contexte, la Ministre des affaires étrangères de l’Inde, Mme Preneet Kaur a rappelé qu’il existait un rapport direct entre l’ampleur du financement international contre le paludisme et le nombre de vies sauvées.  À cet égard, elle s’est inquiétée, comme le signalait le Secrétaire général dans son rapport* sur la question, de la stagnation des fonds alloués à la lutte contre la maladie. 


Avant ce débat, l’Assemblée générale avait adopté la résolution « Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation des Nations Unies: demandes présentées au titre de l’Article 19 de la Charte », sans la mettre aux voix.


Elle poursuivra ses travaux, lundi 17 octobre, avec un débat consacré au sport au service de la paix et du développement, et à la culture de la paix.


NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN OEUVRE ET APPUI INTERNATIONAL: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/66/202, A/66/214); 2001-2010: DÉCENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE: NOTE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/66/169):


Débat commun


M. HASAN KLEIB (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a rappelé que l’Afrique était l’un des continents du monde où des changements positifs avaient pu être notés ces dernières années, malgré des situations humanitaires difficiles.  L’Afrique a rebondi après la crise économique avec une croissance économique de 4,9% en 2010 contre 3,1% l’année précédente, s’est-il félicité.  L’ANASE continuera à assurer son soutien à l’Afrique par le biais de sa contribution au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et le Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique (NAASP), a-t-il dit.  À l’occasion du dixième anniversaire du NEPAD, il nous faut penser aux moyens de mieux utiliser les ressources et les énergies créatives, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités et le développement des ressources humaines en Afrique, a déclaré M. Kleib.  Il est essentiel d’agir pour assurer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et un système du commerce mondial stable, transparent, inclusif et régulé, a-t-il souligné.  Le représentant a indiqué que l’ANASE considérait le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) comme un instrument innovant qui permettait de renforcer la bonne gouvernance et le développement économique et social en Afrique et a encouragé tous les pays d’Afrique à rejoindre les 30 pays y ayant déjà pris part. 


M. Kleib a en outre insisté sur la question des changements climatiques.  Il a notamment rappelé qu’une légère augmentation de la température risquait de causer une poussée du paludisme qui, a-t-il rappelé, continue d’être la cause principale de la mortalité infantile pour les moins de 5 ans en Afrique.  C’est pourquoi, il a exhorté tous les pays et les partenaires pour le développement à faire preuve de leur volonté politique de combattre cette maladie.  Pour parvenir à la stabilité et la sécurité, il est absolument essentiel que les gouvernements, ainsi que leurs organisations régionales et sous-régionales, soient soutenus de manière adéquate contre les défis communs que représentent la sécurité maritime, le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée, le chômage des jeunes et l’extrême pauvreté, a souligné le représentant.  À cet égard, il a salué le travail de la Commission de consolidation de la paix au Burundi, en Sierra Leone, au Libéria, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en Guinée.  L’ANASE insiste sur l’importance pour les Nations Unies, les partenaires du développement et la communauté internationale de continuer à assister les pays d’Afrique dans leur lutte contre l’extrême pauvreté, a-t-il indiqué avant de conclure.


M. MACHARIA KAMAU (Kenya), intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, a insisté sur la nécessité de réformer les structures gouvernementales et l’élan démocratique.  Il a dit espérer un engagement renouvelé des partenaires en développement, mettant notamment l’accent sur l’importance de l’industrialisation, de l’infrastructure, du développement du capital agricole et humain, ainsi que celle de l’accès aux marchés.  L’Afrique doit être intégrée dans l’économie mondiale, a-t-il souligné.  Le représentant a ensuite indiqué que compte tenu du fait que l’Afrique représente seulement 3% des transactions commerciales internationales, le Groupe avait mis en place des mesures destinées à augmenter le commerce intrarégional.  Il a également engagé les parties à faire preuve de souplesse pour assurer la bonne conclusion des négociations de Doha.  Le représentant a ensuite estimé que les investissements étrangers directs (IED) devraient cibler des projets pour le développement d’infrastructures, ainsi que les secteurs tertiaire et industriel.  Il a aussi exhorté les partenaires en développement à honorer leurs engagements à doubler leur aide publique au développement (APD) qui sont destinées à l’Afrique.  Il a ensuite estimé qu’il était nécessaire d’établir un mécanisme de suivi relatif au développement de l’Afrique.


Concernant le paludisme, qui provoque chaque année, une perte de 2% du PIB des pays d’Afrique, M. Kamau a expliqué que les efforts déployés par Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) avaient le potentiel d’économiser au moins 12 millions de dollars par an en dépenses directes.  Il s’est par ailleurs félicité des avancées réalisées en matière de lutte grâce à l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide.  Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de la Conférence de Rio+20 sur le développement durable, qui se tiendra au Brésil en 2012, en rappelant que l’Afrique avait déjà participé à plusieurs réunions consultatives dans le cadre de la Déclaration de Malabo, qui a été adoptée au mois de juin dernier.


M. GEORGE WILFRED TALBOT, (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a réaffirmé le soutien de son groupe pour le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.  Le NEPAD représente un projet africain pour l’avancement socioéconomique et pour le bénéfice de plus d’un milliard de personnes, a-t-il ajouté.  L’appui de la CARICOM pour le NEPAD est fondé sur le respect de l’Afrique à prendre en charge son propre processus de développement.  Le succès du NEPAD permettra à l’Afrique de prendre sa place sur la scène économique mondiale, a-t-il dit.  Le représentant a mentionné les récents changements survenus en Afrique, les révolutions arabes et la création du nouvel État du Soudan du Sud, ainsi que la famine qui frappe la corne de l’Afrique. 


Ces évolutions récentes, a-t-il dit, montrent une fois encore les promesses et les pièges qui attendent la région.  Le continent a enregistré une croissance économique positive et les indicateurs de développement social se sont améliorés, a noté M. Talbot.  Il a toutefois regretté l’augmentation de la pauvreté et le risque encouru pour le continent de ne pas être en mesure d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les Nations Unies déploient des efforts pour prévenir les conflits et maintenir la paix, mais le représentant a souhaité que des efforts soient fournis pour le développement de l’Afrique.


M. Talbot a souhaité que la communauté internationale respecte son engagement vis-à-vis de l’Afrique.  Il a mis l’accent sur la coopération Sud-Sud et a, à ce titre, indiqué que la CARICOM continuerait d’être un partenaire actif pour l’Afrique.  Il a rappelé que l’Afrique et les Caraïbes comptaient parmi les pays avec la plus forte prévalence de VIH/sida au monde.  La CARICOM, a-t-il dit, soutient les efforts déployés pour améliorer la gouvernance politique et économique.  Le représentant a également mis l’accent sur le rôle du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), notant qu’un nombre croissant de pays d’Afrique avaient souscrit à ce Mécanisme.  


Mme PRENEET KAUR, Ministre d’État des affaires étrangères de l’Inde, après avoir rappelé les liens historiques entre son pays et le continent africain, a estimé que de nombreuses avancées avaient été réalisées depuis la création du NEPAD, il y a 10 ans, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la santé, des infrastructures et de l’environnement.  La représentante a cependant souhaité que la communauté internationale puisse s’engager davantage pour le développement de l’Afrique, en particulier en s’acquittant des 18 milliards de dollars promis au titre de l’aide publique au développement (APD) en faveur de l’Afrique. 


Au sujet de la coopération entre l’Inde et l’Afrique, la Ministre a réaffirmé l’engagement de son pays à travailler en partenariat avec l’Afrique, comme cela s’est manifesté au cours du second Sommet Inde-Afrique, qui s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, en mai dernier.  À l’occasion de ce Sommet, a rappelé Mme Kaur, l’Inde avait annoncé la mise à disposition de fonds pour l’Afrique à hauteur de 5 milliards de dollars pour les trois prochaines années, en plus des 700 millions de dollars qui seront consacrés au développement des ressources humaines en Afrique.  Au rang des perspectives de coopération, elle a aussi indiqué l’octroi de 300 millions de dollars pour le chemin de fer entre l’Éthiopie et Djibouti, avant d’annoncer la mise en place prochaine de l’Université virtuelle indo-africaine qui devrait attribuer 10 00 nouvelles bourses d’études à des étudiants africains.  En outre, l’Inde envisage d’offrir 22 000 bourses d’études à des étudiants d’Afrique pour les trois prochaines années.  L’Inde envisage par ailleurs de mettre sur pied le Conseil d’affaires indo-africain, afin de promouvoir le commerce et les investissements entre les deux partenaires. 


Faisant le bilan d’une décennie de mise en œuvre du NEPAD, M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a estimé que des « progrès indéniables » avaient été enregistrés en matière de prévention, de règlement et de gestion des conflits.  S’agissant de la gouvernance, il a constaté que la norme démocratique s’était généralisée et que son approfondissement était « en bonne voie », et que la gestion économique était de plus en plus maîtrisée.  Il a également fait observer que des « progrès significatifs » avaient été réalisés pour augmenter les dépenses publiques consacrées à l’éducation et à la santé, avant de souligner « l’attention toute spéciale » accordée au développement agricole.  Le représentant s’est félicité que l’ensemble de ces facteurs aient contribué à la réalisation d’un taux de croissance moyen de plus de 5%.  Le rythme de la croissance aurait pu être encore plus élevé si l’environnement international avait été plus favorable, a-t-il cependant fait remarquer.


De l’avis de sa délégation, la dynamique engagée par l’Afrique et la convergence des approches avec ses partenaires ont permis l’initiation d’un « partenariat prometteur ».  Il a cependant constaté que les défis de la stabilité, du développement et la lutte contre la pauvreté nécessitaient un effort collectif de plus grande ampleur pour maintenir et accélérer le processus du renouveau africain.  Il a notamment mis l’accent sur la promotion de l’investissement créateur d’emplois, le développement des réseaux d’infrastructures à échelles nationale et régionale, ainsi que la facilitation de l’accès aux marchés pour les produits africains, la diversification de la structure des économies et l’intégration régionale.  Le développement de l’Afrique doit être perçu comme une chance pour l’économie mondiale et une contribution aux progrès économique et social de l’humanité tout entière, a-t-il lancé avant de conclure.


M. BASSIROU SENE (Sénégal) a estimé que le NEPAD était porteur d’une nouvelle conception sur la nature et l’orientation des relations que l’Afrique doit entretenir avec le reste du monde.  Cet ambitieux programme, a-t-il ajouté, interpelle l’Afrique sur son propre développement ainsi que la communauté internationale sur son action pour accompagner le continent africain dans ses efforts de développement.  Dix ans après la création du NEPAD, l’Afrique a fait des avancées significatives en vue de réduire les foyers de tensions, rétablir le retour à la croissance économique, favoriser la bonne gouvernance, la bonne promotion des droits de l’homme et l’égalité des sexes.  Il a cependant noté que les progrès restaient lents et que les difficultés continuaient d’être une menace à la sécurité du continent.  Les récentes crises alimentaire, énergétique et environnementale ont placé l’Afrique dans une situation difficile, a souligné M. Sene.  Les statistiques élevées de la pauvreté, qui avoisinent près des 2/5 de la population africaine, les chiffres du VIH/sida ou du paludisme sont autant de facteurs inquiétants, a-t-il ajouté.  L’Afrique aura du mal à prendre son envol économique si rien n’est fait pour mettre un frein à ces contraintes, a estimé le représentant.


L’exécution des priorités sectorielles du NEPAD a permis d’ouvrir plusieurs chantiers, a indiqué le représentant.  Toutefois, sur les 64 milliards de dollars promis lors du Sommet G-8 de Gleneagles, au Royaume-Uni, l’Afrique n’a reçu que 45 milliards.  L’engagement d’augmenter de 25 milliards de dollars le montant total de l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique, a-t-il déploré, n’a toujours pas été honoré.  M. Sene a rappelé à la communauté internationale que son soutien n’enlevait en rien la responsabilité qui incombait à chaque État africain de mettre en œuvre son propre développement.  Il a souhaité que le dixième anniversaire du NEPAD constitue un tournant pour la mise en œuvre de ses priorités sectorielles.  Une certaine fermeté et un leadership, a souligné M. Sene, seront nécessaires pour transformer la vision du développement de l’Afrique et les engagements internationaux en résultats et actions politiques.  Le Sénégal, a-t-il poursuivi, salue la décision d’intégrer le NEPAD dans l’architecture institutionnelle de la Commission à l’Union africaine entraînant la création de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN) depuis février 2010.  M. Sene a lancé un appel à la communauté internationale pour le renforcement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, qui constitue un puissant levier de promotion de la bonne gouvernance, l’accroissance des dépenses agricoles à 10% et la défense de l’environnement.  Le développement en Afrique, a-t-il dit, passera obligatoirement par l’installation de la stabilité et une paix durable.  À cet égard, il a salué le retour de l’ordre constitutionnel en Côte d’Ivoire.  Son gouvernement demeure cependant préoccupé par la situation en Somalie, au Darfour, à Madagascar, en Tunisie, en Égypte et en Libye, a-t-il dit, en insistant pour que tous ces pays méritent une attention particulière des Nations Unies en vue d’un retour à la paix. 


M. AHMAD AL-SHAMMARI (Koweït) a estimé que, malgré les progrès réalisés dans la mise en œuvre du NEPAD, la lenteur des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement devrait pousser tous les acteurs du développement international à redoubler d’efforts pour soutenir l’Afrique, prise dans le cercle vicieux du poids de la dette et des exigences du développement.  Certains pays lourdement endettés ont pu bénéficier d’une annulation de la dette, ce qui représente une initiative positive, a-t-il dit, en rappelant que le Koweït contribuait activement au développement des pays africains par le biais d’initiatives publiques et privées, comme par exemple le Fonds koweïtien pour le développement économique des pays arabes.  Le soutien pour réaliser les OMD sera bénéfique pour tous, a poursuivi le représentant.  Il a en outre estimé absolument nécessaire que les pays d’Afrique mettent davantage l’accent sur un renforcement du partenariat avec le secteur privé et la société civile.  Les pays africains ont consenti d’immenses efforts pour convaincre la communauté internationale que le développement de l’Afrique doit passer par l’Afrique, et il est maintenant temps pour la communauté internationale de réaliser de grands progrès dans le respect des engagements pris, a-t-il souligné avant de conclure. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a indiqué que son pays s’était engagé davantage en faveur des pays et institutions, en précisant que l’aide de l’Australie pour le développement en Afrique, qui avait triplé depuis la période 2007-2008, atteindra un montant de 9 milliards de dollars d’ici à 2015.  L’Australie vise à contribuer, de manière concrète et unique, dans les domaines où elle dispose d’une expertise et d’une expérience solides, comme l’agriculture, la santé maternelle et infantile, ou encore la gestion des ressources en eau et des ressources minières.  Le NEPAD permet d’établir des priorités et de coordonner les initiatives régionales et nationales, a-t-il expliqué, notamment à travers son Programme global de développement agricole qui a permis à l’Australie de concentrer son assistance en matière de sécurité alimentaire. 


Malgré ces succès, des défis significatifs demeurent, a fait remarquer le représentant, en citant notamment une situation économique mondiale fragile et l’impasse dans le Cycle des négociations commerciales de Doha.  Une libéralisation du marché agricole, combinée avec des mesures visant à faciliter le commerce dans la région, permettra à l’Afrique de sortir de la pauvreté, a-t-il assuré, convaincu que le NEPAD pourra jouer un rôle utile pour soutenir le commerce interrégional et attirer les investissements du secteur privé.  Lorsqu’il s’agit du développement de l’Afrique, il est important que les pays donateurs respectent leurs engagements, a-t-il insisté, en se réjouissant de la création d’un mécanisme de suivi des engagements.  De même, malgré les progrès contre le paludisme, il faut faire davantage, a-t-il souligné, en rappelant qu’à cet égard, l’Australie continue de soutenir financièrement le Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que les programmes contre le paludisme en Asie-Pacifique.


M. WANG MIN (Chine) a souligné qu’à l’occasion du dixième anniversaire du NEPAD, la communauté internationale devrait accroître son soutien à l’Afrique pour lui permettre d’avancer plus rapidement vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et favoriser ainsi la stabilité et la prospérité sur le continent.  En premier lieu, les engagements financiers pris par les pays développés pour l’aide au développement devraient être tenus, a souligné le représentant, qui a énuméré ensuite plusieurs conditions essentielles au développement du continent africain.  Il a ainsi cité le respect de la gouvernance des États d’Afrique et des choix politiques nationaux, l’aide dans la lutte contre les changements climatiques, un renforcement de la coopération Sud-Sud, mais aussi une aide à l’instauration d’une paix durable et à la prévention des conflits.


La Chine, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, apporte une aide à l’Afrique depuis 1956, a rappelé son représentant, précisant que cette coopération s’était traduite par la création du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) en 2000.  Quelque 51 États d’Afrique reçoivent ainsi une aide régulière de la Chine dans le cadre d’une coopération reposant sur des bénéfices mutuels, des résultats concrets, le renforcement des capacités, et ce, sans aucune condition politique, a souligné M. Min.  Les priorités de la coopération Chine-Afrique sont largement conformes aux objectifs du NEPAD, a-t-il également assuré, citant l’agriculture, la construction d’infrastructures, le développement de ressources humaines mais aussi des plans de lutte contre le paludisme.


Mme EBUN ADEBOLA JUSU, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Sierra Leone, a estimé que la paix durable, le développement durable et le recul du paludisme permettront le succès du NEPAD.  Consciente du fait que le monde est aujourd’hui confronté à une crise économique et financière dont l’impact est beaucoup plus important dans les pays en développement, elle a souhaité que cette situation ne retarde pas la réalisation des OMD d’ici à 2015.  Le soutien de la communauté internationale est essentiel pour aider les pays en développement à poursuivre leurs efforts pour réaliser les OMD.  L’amélioration de la gouvernance politique, du leadership, le recul des conflits sont, selon elle, autant de points positifs pour permettre le développement du continent africain.  Le Président de la Sierra Leone, a-t-elle dit, s’est engagé à lutter contre le paludisme, en réduisant de manière sensible le nombre de cas d’ici à 2015.  La dette, les changements climatiques, la question du développement durable sont autant de défis à relever pour le continent, a-t-elle fait remarquer.


La Vice-Ministre a estimé que des progrès importants ont été réalisés dans la mise en œuvre du NEPAD, en particulier dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de la formation ou encore de la bonne gouvernance.  Concernant la question de la gouvernance, elle a salué les avancées majeures prises qui montrent que l’ensemble du continent africain est engagé pour promouvoir la démocratie, la paix et la stabilité.  Elle a lancé un appelé aux pays d’Afrique pour que ces derniers intensifient leurs efforts internes et dépendent moins de l’aide extérieur.  La Vice-Ministre a mis l’accent sur la création de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN), qui représente une étape importante pour le succès du NEPAD.  Mme Jusu a reconnu que de nombreux défis restaient à relever, citant notamment la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues, les violations des droits de l’homme, la corruption, ou la famine.  Ceci sape, a-t-elle dit, les efforts déployés depuis plusieurs années par les pays africains.  Elle a souhaité une coopération plus solide pour répondre à ces différentes menaces.  Avant de conclure, elle a estimé que les récentes crises économique, financière, énergétique ou encore alimentaire soulignaient la nécessité d’intensifier les efforts et d’éliminer les barrières commerciales, notamment en faveur des pays les moins avancés.  La Sierra Leone, a-t-elle assuré, s’engage à promouvoir la bonne gouvernance et à réaliser l’essentiel des OMD d’ici à 2015.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé qu’afin de consolider les progrès réalisés dans le cadre du NEPAD, les gouvernements des États d’Afrique et leurs partenaires de développement devraient établir des partenariats plus forts avec le secteur privé et la société civile, mobiliser suffisamment de ressources nationales et assurer une croissance économique inclusive.  Il a également souhaité des mesures commerciales plus justes, l’allègement de la dette ainsi que des investissements étrangers directs en Afrique.  Évoquant ensuite les changements démocratiques en cours dans certains pays africains, M. Abdelaziz a estimé que les efforts déployés aux niveaux national, régional et international devraient viser à prévenir les conflits entre États, l’exclusion sociale, les changements inconstitutionnels de gouvernement, la violence électorale, ainsi que le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre ou de stupéfiants.  Il a également évoqué le terrorisme, la piraterie, la volatilité des prix des denrées alimentaires ainsi que les effets des changements climatiques.


Les stratégies de développement, a souligné le représentant, doivent insister sur le renforcement des cadres institutionnels afin de mieux répondre aux défis liés à la paix et au développement et, en particulier, à la situation des jeunes.  Concernant le paludisme, M. Abdelaziz a estimé que la mise en œuvre des programmes nationaux de prévention et de traitement du paludisme devrait être accompagnée de programmes de sensibilisation et de la création de centres de soins.  Il a également souligné l’importance du transfert de technologies et de l’augmentation de l’aide publique au développement, ainsi que du rôle essentiel joué par les organisations régionales, notamment l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme, pour vaincre cette maladie.


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a rappelé que cette année marquait le dixième anniversaire du NEPAD, feuille de route pour le développement économique d’un milliard de personnes et vision pour le renouveau de l’Afrique avec comme objectif premier l’éradication de la pauvreté et la réalisation de la croissance et du développement durable.  Il a mis l’accent sur les succès du NEPAD et l’importante contribution de ce Partenariat pour permettre le développement des pays d’Afrique.  Le représentant a toutefois pointé du doigt les crises économique, financière, énergétique et alimentaire qui représentent un défi majeur pour le succès du NEPAD et le continent africain dans son ensemble.  Il a souhaité que ces difficultés ne soient pas une entrave pour la réalisation des OMD et, notamment, pour l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim. 


M. Mashabane a rappelé que l’agriculture était la source principale d’alimentation du continent africain et qu’à cet égard, les dirigeants africains s’étaient engagés à augmenter de 10% leur contribution à ce secteur d’activités.  Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de continuer à développer les infrastructures sur le continent africain.  S’agissant de la question du paludisme, le représentant a noté que le nombre de décès causés par cette maladie avait légèrement diminué en Afrique.  Les partenariats régionaux devraient jouer un rôle important pour lutter efficacement contre le paludisme, a-t-il estimé.  Le représentant a souhaité que les entreprises fabriquant des moustiquaires imprégnées d’insecticide acceptent de transférer leur technologie dans les pays en développement et que les partenaires du secteur privé investissent davantage dans la lutte contre le paludisme.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a rappelé que son pays avait toujours plaidé en faveur d’un soutien croissant des Nations Unies à l’Afrique.  Il s’est ensuite félicité du rôle de plus en plus actif joué par les pays africains aux niveaux politique, économique et humanitaire au sein des Nations Unies et dans d’autres instances multilatérales.  Cependant, malgré l’assistance internationale et les initiatives prises par les pays africains eux-mêmes, il semble que la plupart d’entre eux auront les plus grandes difficultés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Alors qu’il fête son dixième anniversaire, le NEPAD est plus que jamais devenu un instrument au service du développement durable de l’Afrique, a estimé le représentant.  Son pays concentre ses efforts en particulier sur l’allègement de la dette des pays africains, a-t-il dit, en soulignant qu’en 2010, la Fédération de Russie l’avait effacée de manière progressive pour un montant total 20 milliards de dollars.  D’ici à la fin de cette année, elle fera une contribution globale d’un montant de 50 millions de dollars au Fonds d’affection de la Banque mondiale afin de venir en aide aux pays vulnérables, au premier chef ceux d’Afrique subsaharienne, a annoncé M. Churkin.  L’assistance humanitaire que la Fédération de Russie fournit à ces pays atteignait 6 milliards de dollars en 2010, et en 2011, une contribution additionnelle de 1,8 million de dollars a été versée au Tchad par le biais du Programme alimentaire mondial (PAM).  En outre, a poursuivi M Churkin, la Fédération de Russie fournit une assistance substantielle à l’Afrique par le biais de programmes de formation professionnelle, avec 4 500 boursiers africains inscrits dans des universités russes.  « Nous verserons également 20 millions de dollars de plus pour appuyer la mise en œuvre du programme de la Banque mondiale de lutte contre le paludisme et 18 millions à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour ses efforts visant l’élimination de la poliomyélite sur le continent africain », a précisé M. Churkin en conclusion.


M. RON PROSOR (Israël) a appelé la communauté internationale à établir rapidement des liens avec le NEPAD de manière à bâtir un avenir meilleur pour le continent africain.  Rappelant la « visite historique » effectuée par Mme Golda Meir en Afrique en 1958, il a insisté sur le programme de coopération du MASHAV, l’Agence pour la coopération internationale d’Israël.  Il a expliqué que ce programme s’était élargi au fur et à mesure qu’Israël était passé du statut de pays en développement à celui d’État membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Israël, qui était un pays producteur d’oranges, peut désormais fabriquer des téléphones portables « Orange », s’est-il réjoui, en expliquant l’évolution de son pays en matière de développement.


M. Prosor a ensuite souligné que la création, au titre de la coopération entre son pays et l’Afrique, de cliniques communautaires prénatales au Ghana a contribué à une réduction sensible du taux de mortalité infantile et à l’amélioration de la santé maternelle.  Israël, a-t-il assuré, accorde une attention particulière à l’éducation, précisant qu’en 2010, le MASHAV avait formé plus de 1 200 personnes dans 35 pays africains.  Le représentant a également fait savoir qu’en partenariat avec le Ghana et l’Allemagne, son pays avait mis sur pied un projet destiné à améliorer la culture d’agrumes au Ghana.  Il a aussi expliqué que l’initiative « Innovation techno-agricole pour la réduction de la pauvreté » permettait de construire à faible coût un système d’irrigation au goutte à goutte, en vue de faire face au problème de la faim que connaissent aujourd’hui plusieurs régions en Afrique.


M. DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan) a souligné que le développement de l’Afrique ne répondait pas aux objectifs fixés par le NEPAD.  À mi-parcours dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement qui est fixée à 2015, l’Afrique demeure le seul continent à être encore confronté à la pauvreté et à la misère.  C’est pourquoi il a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale de renforcer la coopération avec l’Afrique et de respecter les engagements pris, afin de permettre aux pays africains de parvenir à un développement durable.  Outre la mobilisation des ressources financières, humaines et techniques, il faut traduire les déclarations en mesures concrètes dans le cadre d’un ordre économique mondial juste, a-t-il rappelé. 


Le rôle qui incombe aux organisations régionales est déterminant pour instaurer une paix durable en Afrique, surtout dans les périodes postconflit, a soutenu le représentant, en rappelant qu’un climat de paix est la condition sine qua non du développement.  Évoquant l’expérience du Soudan dans le règlement des conflits, il a expliqué qu’un accord sur les ressources naturelles avec le Soudan du Sud était nécessaire, que la situation avait été rétablie à Abyei et que le Gouvernement soudanais s’était engagé à respecter la résolution du Conseil de sécurité autorisant le déploiement d’une force éthiopienne dans cette zone, dans l’attente d’un règlement pacifique de la situation.  En ce qui concerne le Kordofan méridional, le représentant a accusé un mouvement rebelle d’avoir déclenché les hostilités après avoir perdu un scrutin local, et invité les Nations Unies à demander à ce mouvement rebelle de respecter ses engagements, conformément à l’Accord de paix global, pour parvenir à une solution politique et pouvoir reprendre les activités de développement, tels que définis par le NEPAD.  Concernant le paludisme, le représentant a rappelé que le taux de prévalence de la maladie atteignait plus de 7% de cas par an au Soudan, en raison notamment des changements climatiques.  Le paludisme n’est qu’un des nombreux facteurs qui ont freiné la réalisation du NEPAD, a-t-il fait remarquer, en rappelant aux pays développés la nécessité de tenir leurs engagements, notamment en ce qui concerne la réduction de la dette.


M. MASUD HUSAIN (Canada), tout en notant des progrès en Afrique, comme la récente croissance économique, le renforcement de la démocratie et la promotion de la paix et de la sécurité, a regretté qu’un certain nombre de pays africains soit toujours confronté à d’importantes difficultés.  Il a rappelé les efforts continus de son pays pour aider l’Afrique, notamment dans la réalisation des OMD.  Le Canada s’est engagé à doubler son aide à l’Afrique, par rapport à la période 2003-2004, représentant aujourd’hui environ 2,1 milliards de dollars, a-t-il ajouté. 


Au cours de sa présidence du G-8 en 2010, le Canada s’est également engagé à doubler ses investissements dans le domaine de la sécurité alimentaire, soit une aide de plus de 600 millions sur trois ans, a-t-il dit.  Il a par ailleurs mis l’accent sur les efforts de coopération entre son pays et les pays d’Afrique, rappelant les nombreux investissements du secteur privé canadien.  En 2010, a-t-il précisé, 194 entreprises canadiennes avaient investi dans 34 pays d’Afrique.  Le Canada, a-t-il ajouté, appuie le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, outil indispensable pour promouvoir la bonne gouvernance.  Il a également indiqué que son pays avait fourni des efforts financiers importants pour lutter contre le paludisme et le VIH/sida et empêcher l’apparition de nouveaux conflits.


Concernant les questions géopolitiques, le représentant a mis l’accent sur la contribution et les efforts de son pays pour les objectifs de maintien de la paix au Soudan, ainsi que dans la région des Grands Lacs.  Le Canada contribue également aux efforts de lutte contre le pillage des ressources naturelles, a-t-il ajouté.  Le Canada, qui est préoccupé par la crise humanitaire dans la corne de l’Afrique, a contribué à hauteur de 72 millions de dollars pour aider les personnes dans le besoin dans cette région, a déclaré son représentant.  Il a assuré par ailleurs que son pays était engagé dans la lutte contre la piraterie aux larges des côtes somaliennes, ainsi qu’en faveur des efforts visant à rétablir la paix et la stabilité en Somalie.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a appuyé les efforts déployés dans le cadre de la réalisation des objectifs du NEPAD et pour donner de l’élan à la croissance économique de l’Afrique.  Notant que la question de la sécurité alimentaire demeure un défi important pour l’Afrique, il s’est dit encouragé par la mise en œuvre d’un programme agricole détaillé, ainsi que par le nombre de pays en voie de réaliser les objectifs de ce programme.  Commentant la famine que connaît actuellement la Somalie, il a estimé qu’il était important pour la communauté internationale d’avoir accès aux plus démunis.  Il a également insisté sur l’importance de la bonne gouvernance, de la croissance économique et de la promotion de l’emploi.  Il a aussi évoqué la situation des femmes.  Le représentant a ensuite fait savoir que sa délégation appuyait la mise sur pied d’un mécanisme de contrôle renforcé, ainsi que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  Au sujet du paludisme, le représentant a assuré que son gouvernement continuerait à contribuer aux efforts de lutte contre cette maladie, en améliorant les services de santé, en particulier en faveur des enfants.  Il a ajouté que plusieurs millions de dollars ont été consacrés par les États-Unis à la lutte contre le paludisme, et des moustiquaires imprégnées d’insecticide sont distribuées. 


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba), rappelant l’engagement de son pays dans la lutte contre le colonialisme, a précisé que 381 000 ressortissants cubains avaient participé à la lutte pour l’indépendance dans plusieurs pays africains.  Il a assuré que Cuba continuerait de fournir du personnel pour appuyer les efforts de développement en Afrique.  Du personnel médical cubain travaille actuellement dans des pays africains, a-t-il dit, en ajoutant que Cuba participait aussi à l’établissement d’un système d’alerte précoce en Afrique.  En outre, plus de 3 000 Africains ont obtenu leur diplôme universitaire dans une institution cubaine, a-t-il dit.  Le représentant a ensuite dénoncé l’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique par des pays développés.  Il a également dénoncé le fait que les pays en développement étaient obligés de consacrer cinq fois plus de ressources pour régler leur dette que pour financer des programmes de santé et d’éducation.  Une réforme des procédures d’octroi de brevets ainsi que l’augmentation de l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique sont nécessaires, a souligné M. Núñez Mosquera.


M. IBRAHIM ASSANE MAYAKI, Directeur exécutif de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN), a indiqué que le NEPAD a permis de mettre en œuvre un nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique.  Pendant 10 ans, a-t-il ajouté, les pays africains ont mis en place une série de réformes politiques, économiques et sociales, qui ont permis de conduire l’Afrique sur le chemin de la croissance durable et du développement.  Le NEPAD a permis aux pays d’Afrique de produire leur propre agenda pour le développement et de s’approprier la réalisation de ces priorités, a poursuivi M. Mayaki.  La vision de l’Union africaine, a-t-il dit, est une vision d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, qui représente une dynamique sur la scène internationale.  Le NEPAD, a insisté le Directeur exécutif, a représenté un catalyseur et tracé une nouvelle voie pour le développement en Afrique, ce qui a permis à l’Afrique de prendre un nouveau départ par rapport à l’ancien modèle de développement.  


Le NEPAD est pleinement intégré dans les structures de l’Union africaine et l’Agence de planification et de coordination du NEPAD a offert un nouvel élan à l’agenda du NEPAD, a expliqué M. Mayaki.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à appuyer les efforts déployés en Afrique.  Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, qui a débuté en 2003, a permis d’assurer une meilleure gouvernance.  Le Directeur exécutif a rappelé que les priorités du NEPAD concernaient le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et le Programme de développement des infrastructures en Afrique.  « Nous devons continuer à travailler ensemble, avec le soutien des Nations Unies », a-t-il dit.  M. Mayaki a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance des partenariats internationaux qui permettent la promotion de l’accès au marché pour les produits africains. 


Le Directeur exécutif a souhaité que le Cycle des négociations commerciales de Doha doit être accéléré et plus ciblé pour mieux répondre aux exigences du développement.  Il faut améliorer le climat pour les investissements étrangers directs, a-t-il ajouté, en rappelant que ces derniers avaient atteint 72 milliards de dollars en 2008.  Il est nécessaire de modifier le « climat de développement », a insisté le Directeur exécutif, qui a souligné que l’Afrique allait franchir l’étape de l’aide pour se lancer dans une croissance économique.  À cet égard, il a indiqué que les revenus générés en Afrique étaient passés de 129 milliards de dollars en 2002 à 472 milliards en 2008, alors que les recettes nationales avaient représenté 84% du total des sources de financement pour l’Afrique en 2009.  Aller au-delà de l’aide, a-t-il dit, permettra de réduire la dépendance de l’Afrique et de répondre à l’objectif du NEPAD sur la croissance durable et la volonté de mettre en place un développement efficace. 


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’Afrique et sa volonté de partager ses expériences en matière de développement économique et social.  « Nous sommes également prêts à contribuer activement dans le cadre de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire Thaïlande-Japon-Afrique », a-t-il dit.  Dans sa coopération avec l’Afrique, la Thaïlande met l’accent sur l’agriculture, afin d’améliorer productivité et valeur ajoutée des produits agricoles; sur la santé, pour renforcer les capacités nationales dans la lutte contre les pandémies; et sur l’éducation, avec une attention particulière portée au renforcement des capacités dans le secteur du tourisme.  Le développement doit être centré sur les populations, a poursuivi le représentant, en appelant au renforcement des mécanismes de participation, d’inclusion et d’autonomisation de tous les segments de la société.  La Thaïlande estime en outre que les changements climatiques représentent une grave menace à la sécurité alimentaire et au développement durable, particulièrement dans les pays les moins avancés.  Enfin, M. Sinhaseni a indiqué que son pays était parvenu à réduire les cas de paludisme de 50% entre 2000 et 2009, et continuait de prendre des mesures préventives contre la maladie, afin d’obtenir une nouvelle baisse de 20% du nombre de cas à l’horizon 2020.


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a mis l’accent sur les taux de croissance économique en Afrique, récemment publiés.  Cette croissance économique, s’est-elle félicitée, s’est accompagnée d’un élargissement des marchés mondiaux et de la mise en place de nouvelles infrastructures.  Si les pays africains ont résisté après les récentes crises économique et financière, il n’en demeure pas moins que les défis auxquels ils sont confrontés sont nombreux.  La représentante a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du NEPAD.  Au cours de cette dernière décennie, le Brésil s’était engagé en Afrique, avait établi des partenariats avec 54 pays d’Afrique et ouvert plus de 19 ambassades, a assuré la représentante.  Elle a ajouté que le commerce entre l’Afrique et son pays s’était accru, passant de quelque 4 milliards de dollars en 2000 à plus de 20 milliards de dollars en 2010.  Le Brésil a également contribué au développement d’infrastructures, a-t-elle dit, en ajoutant que son pays appuyait les priorités sectorielles fixées par le NEPAD.  L’agriculture et le développement constituent une priorité importante pour le Brésil et c’est la raison pour laquelle mon pays a établi 50 partenariats pour renforcer la coopération dans ces domaines, a-t-elle ajouté.  Concernant la question du paludisme, la représentante a rappelé que le Brésil attachait une grande importance à la lutte contre cette maladie.


M. C.L. LASEINDE, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, s’est félicité de la hausse importante des indicateurs économiques et sociaux enregistrés depuis la création du NEPAD.  Il a également fait observer que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs avait permis de sensibiliser les États membres, notamment au sujet de l’interdépendance de la paix et du développement.  Cela a donné lieu à une réduction notable des tensions et de la violence politique au sein et entre les États africains, s’est-il félicité.  Le PIB du Nigéria avait augmenté de 8,1% en 2010, alors qu’il n’était que de 7% en 2009, a-t-il fait remarquer, avant de préciser que son gouvernement avait adopté une politique pour répondre aux défis que connaît le pays en matière de développement.  M. Laseinde a cependant regretté que le continent africain continue d’être confronté à des conflits armés, au non-respect de l’état de droit et à la pauvreté chronique.  Il a également évoqué les problèmes liés au trafic d’armes légères et de petit calibre, à la piraterie et aux différends électoraux non résolus.  Il a aussi insisté sur l’importance des mesures d’établissement de la confiance dans le cadre de la gestion des situations de conflit ainsi que sur l’utilité de la médiation dans le contexte de la prévention de conflit.


Il est nécessaire, a souligné le Ministre, de renforcer la coopération entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour mieux répondre aux principaux défis que connaît l’Afrique en matière de croissance et de développement économique.  Le Ministre a également estimé que le cadre décennal de renforcement de capacité de l’Union africaine devrait être renforcé.  Il a aussi proposé de créer un fonds d’affectation spéciale de l’Union africaine pour contribuer au financement des opérations de maintien de la paix.  Ce fonds d’affectation spéciale, a-t-il avancé, permettrait au continent africain de dépasser les problèmes récurrents liés aux opérations de maintien de la paix et qui résultent du manque de volonté politique, d’un financement inadéquat et de l’absence d’infrastructures militaires.  M. Laseinde a par ailleurs déploré le fait que malgré toutes les ressources déployées en matière de prévention et de traitement, un enfant mourrait toutes les 30 secondes du paludisme en Afrique.  Il a expliqué que plus de 90% de la population de son pays étaient à risque, dont 52% d’enfants.  L’élimination du paludisme doit être la principale priorité de l’agenda international, a-t-il insisté.


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a tout d’abord souligné les efforts entrepris par le secrétariat du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  Il a ensuite indiqué que son pays venait d’organiser, du 13 au 15 septembre, à Brazzaville, un séminaire atelier sur la sensibilisation et la vulgarisation des programmes et projets du NEPAD, qui mettait l’accent sur les projets d’infrastructure s’inscrivant dans la perspective de l’intégration régionale et sous-régionale.  Il a notamment parlé du projet de construction, sur le fleuve du Congo, d’un pont route-voie ferrée devant relier Brazzaville et Kinshasa.  Il a ensuite fait observer que l’infrastructure énergétique était l’un des leviers « essentiels » pour l’intégration et la croissance économique du continent africain.  L’Afrique centrale, a-t-il dit, dispose d’un potentiel hydroélectrique « considérable », capable de favoriser des interconnexions électriques transfrontalières.  M. Balé a ensuite souligné que des efforts plus importants devraient être déployés pour renforcer les capacités des communautés économiques régionales (CER), la communication entre le NEPAD et le CER, la mobilisation de ressources et les investissements dans le secteur privé.  Il a également indiqué que la République du Congo avait mis en place une structure de coordination nationale du NEPAD.


M. WALUBITA IMAKANDO (Zambie) a déclaré que le paludisme demeurait un important défi en matière de santé pour de nombreux pays africains.  Il a indiqué qu’en 2007, la Zambie avait recensé 4,3 millions cas de paludisme, qui est également la cause de 6 000 décès dans le pays.  Il a ensuite passé en revue les grandes lignes du Plan national pour le développement de la Zambie pour la période 2011-2015, lequel, a-t-il précisé, met l’accent sur la lutte contre le paludisme.  Il a notamment fait savoir que les moustiquaires et les insecticides n’étaient plus taxés et que les monothérapies à base de chloroquine étaient interdites.  Plus d’un million de ménages bénéficient de la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à leur domicile et plus de six millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées entre 2007 et 2010.  Toutes les femmes enceintes ont accès à des traitements préventifs intermittents, a poursuivi le représentant, précisant que le personnel médical est formé à l’utilisation des polythérapies à base d’artémésinine.  Grâce à toutes ces mesures, s’est félicité M. Imakando, la Zambie, en collaboration avec ses partenaires internationaux, a réussi à réduire de 60% le nombre de décès imputables au paludisme, au cours de cette dernière décennie pour faire reculer le paludisme.  Le représentant a cependant fait savoir que le pays était encore confronté à des défis, en raison des engagements non respectés par les partenaires pour le développement, de la lenteur des procédures de paiement et du manque de ressources humaines.


M. U THAN SWE (Myanmar) a fait observer que depuis la création du NEPAD, l’Afrique avait réalisé des progrès notables dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’environnement, du tourisme, des sciences et de la technologie.  Il s’est félicité de ce qu’entre 2002 et 2010, la croissance économique de l’Afrique ait atteint en moyenne 5,5%.  Malheureusement, l’Afrique est très vulnérable aux défis mondiaux comme les changements climatiques et la sécurité alimentaire.  M. Swe a estimé que la communauté internationale devrait augmenter son appui à l’Afrique afin d’accélérer la mise en œuvre des objectifs du NEPAD.  Il a insisté sur l’importance de respecter le principe d’appropriation nationale et a préconisé un élargissement des partenariats et de la coopération Sud-Sud, ainsi que la recherche de financements novateurs.  Le représentant a ensuite fait part de l’engagement continu du Myanmar en faveur de l’Afrique.


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) a souligné que le développement de l’Afrique était essentiel à la promotion de la paix et de la prospérité mondiales à long terme.  Il s’est félicité, à cet égard, de progrès notables dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notant cependant que ces progrès variaient d’un pays sur l’autre.  La République de Corée a pour sa part organisé le deuxième Forum Corée-Afrique en 2009, à l’occasion duquel elle s’était engagée à doubler son aide publique au développement à partir de 2012, a-t-il rappelé.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, s’était également engagé à consacrer 5,4 millions de dollars à l’aide pour les pays de la corne de l’Afrique.  L’année prochaine, un troisième Forum sera l’occasion d’évaluer les progrès et les engagements pris, a-t-il annoncé.  Pour optimiser les résultats, M. Sul a estimé qu’il était nécessaire de ne pas se limiter aux acteurs traditionnels de l’aide au développement mais, au contraire, d’élargir les partenariats avec de nouveaux donateurs, la société civile, les fondations privées et le secteur privé.  Dans cette perspective, le Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, organisé à Busan, en novembre prochain, sera une excellente plateforme, a-t-il estimé.  L’Afrique a un potentiel énorme pour devenir une force motrice pour la croissance économique mondiale, a assuré le représentant.


M. MOHAMED LOULICHKI (Maroc) a regretté qu’à cinq ans de la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le continent africain éprouve toujours des difficultés pour atteindre ces Objectifs.  Il a mis l’accent sur les avancées significatives survenues en Afrique, notamment la résolution des conflits, le retour à une certaine stabilité, ainsi que la mise en place de politiques audacieuses qui ont permis la consolidation des acquis démocratiques et macroéconomiques.  Il a noté avec satisfaction la croissance moyenne économique de 4,9% enregistrée en 2010, contre 3,1% en 2009.  Toutefois, le continent africain ne parvient toujours pas à atteindre le seuil nécessaire de croissance, qui est de 7%, pour assurer un développement soutenu, homogène et inclusif à même d’améliorer la vie de ses citoyens et de réaliser ses objectifs de développement, a regretté M. Loulichki. 


Face à la conjoncture actuelle de l’économie, accentuée par les crises sociale, économique et alimentaire, l’aide publique au développement (APD), ainsi que les engagements pris lors du Sommet du G-8 sont aujourd’hui plus importants que jamais pour les pays africains et, plus particulièrement, pour les pays les moins avancés, a estimé le représentant.  Il a appelé la communauté internationale à honorer ses promesses et à poursuivre ses efforts en faveur du continent africain.  Il a souhaité que le partenariat Sud-Sud soit renforcé.  M. Loulichki a, par ailleurs, mis l’accent sur l’intégration régionale qui demeure un atout majeur pour valoriser tout effort de développement au niveau régional.  Le rôle du secteur privé, catalyseur de développement, n’est plus à démontrer, a-t-il estimé.  L’implication du secteur privé dans le développement pourrait, a-t-il dit, permettre de mobiliser les ressources nécessaires aux différents programmes de développement et d’accroître les capacités de l’Afrique et sa compétitivité.  À cet égard, il a déploré l’absence de progrès dans les négociations du Cycle de Doha, et a appelé les principaux acteurs à intensifier leurs efforts. 


M. JYRKI NISSILÄ (Finlande) a rappelé qu’une croissance économique durable était l’un des éléments essentiels à la réduction de la pauvreté.  Les efforts pour améliorer les performances économiques de l’Afrique et développer son secteur privé ont commencé à porter leurs fruits, a-t-il dit, un processus dans lequel le NEPAD a été un acteur fondamental.  C’est pourquoi la Finlande a été un fervent défenseur de l’Initiative NEPAD-OCDE pour l’investissement en Afrique visant à soutenir les efforts des pays de l’Afrique australe dans la mise en œuvre de réformes concrètes.  Le représentant a souligné qu’il était également important de faire participer les jeunes et les femmes à la promotion de la paix et la sécurité, qui sont des éléments clefs du succès pour le développement en Afrique.  La Finlande a soutenu le renforcement des capacités de l’Union africaine en matière de médiation, domaine auquel le Gouvernement finlandais consacre une aide financière substantielle, axée notamment sur la participation des femmes dans ce processus.  Rappelant le rôle essentiel des organisations non gouvernementales dans les efforts de médiation et de consolidation de la paix, M. Nissilä a évoqué le travail de la Finlande avec l’organisation non gouvernementale sud-africaine « The African Centre for the Constructive Resolution of Disputes » (ACCORD) pour la mise en place d’un Programme de coordination de consolidation de la paix, ainsi que le soutien de son pays à l’ONG Femmes Africa Solidarité (FAS) qui appuie les Gouvernements de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi dans la préparation de leurs plans nationaux sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il est de la plus grande importance pour l’Afrique et pour la communauté internationale de renforcer la paix et le développement qui permettent aux pays africains d’utiliser leurs ressources pour le développement humain et le bien-être de leurs citoyens, a-t-il conclu.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a estimé que le NEPAD avait acquis, en 10 années de fonctionnement, une expérience institutionnelle et technique à l’échelle régionale et internationale, et avait permis de traduire les objectifs de l’Union africaine en des projets concrets, visibles et pragmatiques, notamment en matière de renforcement de l’intégration régionale, de sécurité alimentaire et d’éradication de la pauvreté.  Grâce au NEPAD, l’Afrique a pu accomplir des progrès dans les domaines de la paix, de la gouvernance politique et de la croissance économique, ainsi qu’en ce qui concerne les droits de l’homme et les libertés fondamentales, notamment par l’intermédiaire des activités du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  À ce titre, la Tunisie se prépare, dans moins d’un mois aux premières élections crédibles, transparentes et libres dans l’histoire du pays, a dit le représentant.


Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour une croissance économique plus inclusive et plus efficace et pour réussir à mobiliser des ressources internes en associant davantage le secteur privé, a reconnu M. Jerandi, appelant les partenaires pour le développement à appuyer et encourager les efforts de l’Afrique.  Dans ce contexte, la Tunisie accueille avec satisfaction l’adoption par l’Assemblée générale d’un Mécanisme d’évaluation des engagements concernant les besoins de développement de l’Afrique.  De même, compte tenu de l’impact du paludisme sur pratiquement tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, il est important de soutenir le partenariat mondial contre cette maladie, a-t-il déclaré.  Rappelant les problèmes de sécurité auxquels l’Afrique continue d’être confrontée, le représentant a souligné que 60% de la population africaine avait moins de 25 ans et qu’une attention particulière devrait être portée à l’urgence d’offrir à cette jeunesse un enseignement de qualité, des compétences professionnelles et des emplois décents.  Les soulèvements en Afrique du Nord résultaient en particulier du chômage des jeunes, qui a atteint 31% en Tunisie et 34% en Égypte, a-t-il estimé, avant d’appeler la communauté internationale à soutenir les efforts des gouvernements pour supprimer les sources de désespoir de la jeunesse africaine sur les plans social, politique et économique.


M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a rappelé les grandes mesures et idées contenues dans le rapport du Secrétaire général et les progrès réalisés dans la mise en œuvre du NEPAD.  Il a indiqué que ce Nouveau Partenariat a pu être mis place au Cameroun grâce à une politique nationale et un ancrage du pays dans un environnement sous-régional, ainsi qu’à la coopération internationale.  Beaucoup d’efforts restent cependant à faire en matière d’aide publique au développement, de gestion de la dette, d’investissements étrangers directs et de commerce, a-t-il nuancé.  Concernant l’APD, il a rappelé aux donateurs la nécessité de répondre à leurs engagements, pris lors du Sommet de Gleneagles (Royaume-Uni) en 2008, de verser 64 milliards à l’Afrique.  À ce jour, il a estimé que l’Afrique n’a reçu que 46 milliards de dollars d’APD, un montant qu’il juge inférieur aux promesses.  Il a également déploré que les négociations du Cycle de Doha n’aient que très peu progressé, notamment au sujet de questions telles que les subventions à l’exportation des produits agricoles.


M. Monthe a indiqué que la vision stratégique d’un Cameroun, « carrefour des échanges » en Afrique centrale s’était traduite à travers deux cadres de planification globale, à savoir le Plan directeur ferroviaire national et le Schéma directeur portuaire national.  Il a ajouté que dans le cadre de la mise en œuvre au cours de l’année 2010 de la Stratégie pour la croissance et l’emploi, le Cameroun a pris un certain nombre de mesures en vue du développement du secteur privé.  M. Monthe a, par ailleurs, salué l’engagement pris par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).  Il a toutefois rappelé que le niveau total des financements restait inférieur au montant annuel visé au Plan d’action contre le paludisme.  Concernant l’impact des programmes de lutte, le délégué a estimé qu’une lutte antipaludique intense pourrait aider de nombreux pays d’Afrique.  Aussi bien pour le paludisme que pour le NEPAD, les Nations Unies doivent élaborer un plan d’action structurant, comprenant une matrice fixant, pour une période de deux ou trois ans, l’ensemble de leurs contributions à la mise en œuvre de ces programmes, assortis d’indicateurs clairs de résultats et de distribution des rôles pour permettre, à l’échéance, de mesurer le chemin parcouru et ce qui reste à faire, a estimé le représentant avant de conclure. 


M. NEGASH KEBRET (Éthiopie) a salué les progrès réalisés 10 ans après la mise en œuvre du NEPAD, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’infrastructure, la santé et l’éducation.  Concernant les questions relatives à la bonne gouvernance, le NEPAD, a-t-il dit, a également montré qu’il était un outil utile pour la promotion, le respect et la protection des droits de l’homme et des libertés en Afrique.  À cet égard, il s’est dit encouragé de constater que 30 pays africains avaient d’ores et déjà accédé au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs et invité les autres pays africains à adhérer à cet instrument. 


Les conflits dans différentes régions du continent ainsi que la pauvreté sapent, selon lui, les efforts entrepris.  Il a rappelé que les pays africains se sont engagés à atteindre les OMD d’ici à 2015, notamment en allouant 10% de leur budget à l’agriculture, 15% à la santé et 20% à l’éducation.  Il a estimé qu’il restait beaucoup à faire en Afrique pour permettre à ce continent de prendre la place qui lui revient sur la scène internationale.  Il a souligné le rôle important du commerce et la nécessité d’inclure l’Afrique dans l’économie mondiale.  M. Kebret a ainsi souhaité que les négociations du Cycle de Doha se poursuivent et soient accélérées.  S’agissant du paludisme, le représentant a rappelé l’impact de cette maladie sur le développement économique et social des pays africains.  Le paludisme, a-t-il déploré, est l’un des principaux problèmes de santé en Éthiopie et a un impact négatif sur les efforts de développement économique et social entrepris par l’Éthiopie. 


Mme PYTRIK DIEUWKE OOSTERHOF, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que depuis 2002, la FICR avait distribué plus de 15 millions de moustiquaires, lesquelles avaient permis de protéger 25,5 millions de personnes et d’éviter ainsi 420 000 décès imputables au paludisme.  Elle a fait observer que le paludisme demeurait un des défis sanitaires les plus importants pour la communauté internationale et a souligné que l’engagement des individus au sein des communautés était essentiel pour assurer le succès des programmes de contrôle.  C’est pour cela que les efforts de la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ciblent la mobilisation sociale, la communication et l’appui direct des personnes et des ménages, a-t-elle expliqué, avant de préciser qu’en 2010, 18 000 volontaires avaient pu sensibiliser plus de 6,2 millions de personnes.  Mme Oosterhof a également fait savoir que la FICR avait mis sur pied un outil d’évaluation qui met la téléphonie mobile au service de la collecte de données afin d’améliorer la mise en œuvre des programmes de prévention.  Elle a également insisté sur l’importance de l’appropriation communautaire en matière de prévention et de traitement.


Dans sa déclaration de clôture, M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU, Vice-Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a estimé que la commémoration du dixième anniversaire du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique était l’occasion de réfléchir, non seulement à ses avancées, mais également aux défis qui persistent et au meilleur moyen d’y faire face.  Il a ajouté que les États Membres se félicitaient à la perspective de lancer les consultations sur la création d’un mécanisme de suivi relatif à la mise en œuvre des engagements liés au développement de l’Afrique.  Il a également commenté le fait que les États Membres avaient renouvelé leur appel en faveur du renforcement du partenariat international pour le développement de l’Afrique.  Certaines délégations ont également demandé l’adoption d’une approche globale en matière de lutte contre le paludisme, a-t-il ajouté.  Il a aussi rappelé l’appel lancé par les délégations pour répondre à l’interdépendance de la paix et du développement ainsi qu’aux causes des conflits et à leurs conséquences sur la situation économique et sociale des pays concernés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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