Le développement durable et le maintien de la paix mobilisent l’attention des délégations à l’assemblée générale
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Assemblée générale
Soixante-sixième session
31e séance plénière - matin
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LE MAINTIEN DE LA PAIX MOBILISENT L’ATTENTION
DES DÉLÉGATIONS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Les questions du développement durable et du maintien de la paix ont mobilisé l’attention des États Membres, qui examinaient, ce matin, à l’Assemblée générale, le rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation.
Réagissant à l’appel lancé dans ce document par le Secrétaire général dans lequel il enjoint la communauté internationale à s’orienter vers une « nouvelle ère de développement durable pour tous », les délégations ont, d’une manière générale, dit attendre beaucoup de la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable, qui se tiendra au Brésil en 2012. Le représentant de l’Inde a notamment estimé que celle-ci devrait être l’occasion de replacer le développement durable au cœur de la matrice de développement mondial, tandis que son homologue du Japon a vu dans la transition vers une économie verte une approche effective et appropriée pour réaliser le développement durable.
De son côté, le représentant du Mozambique a appelé à la mise au point d’un cadre global de développement après 2015 –date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement-, qui soit capable de répondre aux besoins de tous les États Membres, « des moins avancés aux plus développés ». Le représentant de l’Inde a, par ailleurs, estimé qu’une attention accrue devrait être accordée aux mécanismes qui gèrent l’accès à la nourriture dans le monde en développement. Malgré une réduction notable de la pauvreté extrême dans les pays en développement, la proportion de personnes souffrant de la faim n’avait pas changé, a-t-il fait remarquer.
La question du maintien de la paix a également été longuement commentée au cours de cette réunion, plusieurs délégations, dont celle de l’Indonésie, ayant insisté sur la nécessité de doter les missions de mandats clairs et réalisables et de mettre à leur disposition des équipements et ressources adéquats. Le représentant du Sénégal a, en outre, appelé les Nations Unies à explorer davantage les sentiers de la médiation pour prévenir les conflits et juguler ainsi les coûts exorbitants des opérations de maintien de la paix.
« Dans un contexte où se forment toutes les conditions économiques pour aggraver les tensions entre États, les Nations Unies doivent s’engager fermement sur la voie de la diplomatie préventive », a renchéri la représentante du Bélarus. À ce propos, faisant notamment référence aux soulèvements populaires observés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le Secrétaire général estime dans son rapport qu’il est essentiel pour l’ONU de renforcer rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques. « Les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions », affirme-t-il.
Lors de son passage à la tribune, le représentant du Japon a par ailleurs appelé l’ONU à faire preuve d’une plus grande discipline financière. « Compte tenu de la situation économique actuelle dans le monde, le budget ordinaire et les budgets des opérations et missions de maintien de la paix de l’ONU ne peuvent continuer d’augmenter », a-t-il fait remarquer.
Plusieurs délégations, dont celle de l’Afrique du Sud, se sont également dites préoccupées par l’impasse qui paralyse actuellement les travaux de l’ONU sur le désarmement, estimant que ni la Conférence du désarmement, ni la Commission du désarmement ne remplissaient leurs fonctions.
La prochaine réunion de l’Assemblée générale, qui sera consacrée au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et à la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, aura lieu mardi 11 octobre, à partir de 10 heures.
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/66/1)
Dans ce rapport, le Secrétaire général appelle la communauté internationale à s’orienter vers une « nouvelle ère de développement durable pour tous », en observant notamment que de « larges couches de la population mondiale souffrent de ce que la reprise qui a suivi la crise économique est inégalement répartie et subissent le contrecoup de catastrophes naturelles ou causées par l’homme et de conflits internes ».
Il estime que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui aura lieu à Rio de Janeiro en juin 2012, offrira une « occasion historique » à cet égard, et appelle également la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) soient atteints d’ici à 2015, et pour convenir d’un cadre pour promouvoir le développement au-delà de 2015. À quatre ans de l’échéance de 2015 pour la réalisation des OMD, le Secrétaire général se félicite néanmoins du fait que le succès est « à portée de main » pour plusieurs des Objectifs fixés, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, d’accès à l’eau potable, d’éducation et de décès des enfants âgés de moins de 5 ans. Ce rapport contient, en annexe, de nombreux tableaux de statistiques relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement.
Évoquant les besoins particuliers de l’Afrique, le Secrétaire général observe que le dynamisme démographique du continent est « à la fois un handicap et un avantage », et qu’il est essentiel de s’attacher davantage à ouvrir aux jeunes de plus grandes possibilités en matière d’éducation, de formation et d’emplois. Dans ce rapport, le Secrétaire général passe également en revue le rôle joué par l’ONU en matière de diplomatie préventive et de maintien de la paix, notamment lors du référendum sur l’indépendance du Soudan du Sud, face aux soulèvements populaires observés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Côte d’Ivoire. Le Secrétaire général estime que les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions, et qu’il est donc essentiel que l’ONU renforce rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques.
Le Secrétaire général indique en outre que la période 2010-2011 a été « extrêmement difficile » pour le dispositif humanitaire des Nations Unies, les sécheresses, les inondations et la flambée des prix des produits énergétiques ayant contribué à une augmentation rapide des cours internationaux des denrées alimentaires.
« Nous sommes entrés dans l’ère des grandes catastrophes », affirme le Secrétaire général, en évoquant les « calamités » qu’ont subies Haïti, le Pakistan et le Japon. « Ces dernières années nous ont montré qu’il nous fallait être mieux équipés et mieux préparés pour y faire face. »
En venant au « printemps arabe » de 2011, le Secrétaire général estime que les cinq prochaines années seront décisives quant au cours que suivront nombre de transitions, et qu’il est donc essentiel que l’ONU renforce rapidement sa capacité de soutien aux pays qui ont entrepris de se doter d’institutions et de règles démocratiques.
Dans un chapitre consacré à la sauvegarde des biens de l’humanité, le Secrétaire général fait le point sur les changements climatiques, entre autres, et souhaite une coopération internationale soutenue, accompagnée d’une action accélérée des pays afin de réduire les émissions et de renforcer la capacité de résistance aux effets de ces changements. Il appelle également à l’élaboration de stratégies pour relever le défi 50-50-50, expliquant qu’en 2050, la population mondiale aura dépassé les 9 milliards d’habitants et sera donc 50% plus nombreuse qu’au début de ce siècle et, qu’en conséquence, le volume mondial des émissions de gaz à effet de serre devra avoir baissé de 50%. « Chaque année de retard dans l’adoption des mesures nécessaires diminue nos chances de bâtir un avenir plus sûr et écologiquement viable pour tous » prévient-il.
En matière de santé, le Secrétaire général constate que la principale difficulté est d’assurer une protection sociale et une distribution équitable des services de santé, et qu’il sera essentiel à cet égard de mettre de nouveau l’accent sur l’importance de l’hygiène publique.
S’agissant du désarmement et de la non-prolifération, le Secrétaire général qualifie de « très préoccupant » le fait que la Conférence du désarmement n’ait guère avancé, et de « profondément inquiétantes » l’accumulation excessive d’armes légères et de petit calibre ainsi que la facilité avec laquelle il est possible de s’en procurer dans les zones marquées par les conflits et la criminalité.
Passant ensuite à la réforme de l’ONU, le Secrétaire général indique que les diverses initiatives actuellement mises en œuvre pour réformer l’appareil intergouvernemental et rendre plus cohérente l’action des organismes des Nations Unies permettront à l’Organisation de jouer plus efficacement son rôle. « Pour bien tenir son rôle international, l’Organisation doit porter sur elle-même un regard sans complaisance et, de concert avec les États Membres, faire en sorte que ses structures, ses pratiques opérationnelles et son personnel soient à la hauteur des défis de la prochaine décennie. « Ensemble, nous ne craignons aucun défi. Ensemble, rien ne nous est impossible », affirme-t-il.
Débat général
M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a assuré que depuis le tremblement de terre du 11 mars dernier, un important effort de redressement avait été lancé dans la région de Tohoku et que le rétablissement des infrastructures et de la situation économique dans les zones côtières avançait à grand pas. Il a souligné les efforts intensifs de son gouvernement pour stabiliser la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi. Regrettant que certains pays continuent d’imposer des restrictions « indues » aux importations japonaises, il a engagé tous les pays à émettre des jugements pertinents, sur la base de preuves scientifiques. M. Nishida a ensuite appelé la communauté internationale à faire tout son possible pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. Il s’est également félicité de l’adoption, en juillet 2010 de la résolution relative au suivi du paragraphe 143 sur la sécurité humaine du Document final du Sommet mondial de 2005 (A/RES/64/291). Tout en reconnaissant les défis auxquels sont confrontés les États Membres pour contribuer aux mandats de plus en plus complexes des missions de maintien de la paix, le représentant a estimé que l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, les États Membres et le Secrétariat devraient redoubler d’efforts pour améliorer leur coopération mutuelle. Les missions doivent être dotées de mandats clairs et réalisables, être gérées de manière effective et disposer de ressources suffisantes, a-t-il souligné.
Abordant la question des changements climatiques, M. Nishida a estimé qu’il était important de progresser sur ce dossier lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui doit se dérouler à Durban. Il a ajouté que l’appui financier accordé aux pays en développement devrait se poursuivre sans faille au-delà de 2012. La transition vers une économie verte est une approche effective appropriée pour réaliser le développement durable, a-t-il estimé. Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité de faire progresser le processus de réforme du Conseil de sécurité qui, a-t-il dit, continue de stagner. Compte tenu de la situation économique actuelle dans le monde, le budget ordinaire et les budgets des opérations et missions de maintien de la paix de l’ONU ne peuvent continuer d’augmenter, a-t-il déclaré. C’est pourquoi, il a appelé le Secrétariat à rationaliser ses dépenses, à mettre sur pied des stratégies moins coûteuses pour s’acquitter de ses activités mandatées, et à redéployer les ressources existantes. Lors des prochaines consultations sur le budget des programmes et sur les budgets des opérations et missions de maintien de la paix pour la période 2012-2013, une attention accrue devra être accordée à la discipline financière et à la rentabilité. Avant de conclure, il s’est félicité des efforts déployés par le Secrétaire général pour réduire de 3% le budget des programmes.
M. WANG MIN (Chine) a estimé que le monde avait connu ces dernières années de nombreux changements en matière de gouvernance économique mondiale, dans un contexte de redressement économique incertain. En outre, la situation sécuritaire devient de plus en plus complexe et, face aux nombreux défis, l’ONU a été appelée à établir des partenariats pour mieux répondre aux multiples défis qui se sont présentés. Actuellement, le monde se trouve dans une situation critique pour ce qui est du développement, qui n’est pas égal entre le Nord et le Sud, a-t-il ajouté, jugeant que la tâche la plus urgente consistait à appliquer les différents objectifs et programmes. Dans ce cadre, il a espéré que la Conférence Rio permettrait de faire le bilan des progrès et de définir de nouvelles stratégies. L’autonomie des États doit être respectée dans le cadre du développement durable, a-t-il estimé. Le représentant a aussi insisté sur l’ampleur de la sécheresse dans la corne de l’Afrique, rappelant que l’insécurité alimentaire menaçait la sécurité des personnes et de la planète. Les Nations Unies peuvent jouer un rôle irremplaçable pour promouvoir le développement et doivent se réformer pour répondre aux nouveaux défis et enjeux, a-t-il estimé, en assurant que la Chine continuerait de se conformer aux buts et principes de la Charte de l’ONU et de s’acquitter de ses obligations internationales.
M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a estimé que les Nations Unies jouaient un rôle indispensable, notamment en fixant des objectifs communs et en coordonnant les efforts internationaux. Les États Membres, a-t-il poursuivi, doivent appuyer le travail de l’Organisation. Aussi imparfaite qu’elle puisse être, a-t-il poursuivi, l’ONU reste notre meilleur espoir face aux nouveaux défis auxquels nous serons confrontés. La Thaïlande recommande au Secrétaire général d’aider en priorité ceux qui en ont besoin et d’insister sur la nécessité de promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement, d’ici à 2015, a poursuivi le représentant. M. Srivali a estimé que les populations devraient contribuer aux efforts déployés pour le développement durable. Par ailleurs, l’assistance internationale pour la reconstruction d’un pays au lendemain d’une crise doit envisager des résultats à long terme. Le représentant a rappelé que la bonne gouvernance était essentielle pour un fonctionnement efficace des institutions et de la mise des politiques nationales, a ajouté le représentant. Il a estimé que la coopération Nord-Sud, Sud-Sud, bilatérale ou triangulaire était vitale pour l’échange des connaissances et des meilleures pratiques et c’est pourquoi, les Nations Unies doivent faciliter cette coopération. Enfin, M. Srivali a indiqué que son pays appuyait la réforme de l’ONU pour renforcer son efficacité, sa responsabilité et sa transparence ainsi que pour encourager et assurer une plus grande participation de tous les États Membres.
Depuis la dernière session de l’Assemblée générale, le monde n’a pas beaucoup changé et nous sommes toujours confrontés à des défis multidimensionnels, interdépendants et simultanés, a déploré M. YUSRA KHAN (Indonésie). Pour faire face aux changements climatiques et à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et énergétiques, le représentant a estimé qu’il était essentiel d’adopter des mesures vigoureuses en faveur du développement dans le monde. Par ailleurs, M. Khan a réaffirmé l’importance des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il incombe aux États Membres, a-t-il ajouté, de mettre à la disposition de ces opérations et missions de maintien de la paix les équipements et ressources nécessaires et d’assurer au personnel déployé la formation adéquate. L’Indonésie participe activement aux opérations de maintien de la paix depuis 1957, a-t-il rappelé, et continuera de fournir des troupes et du personnel de police aux missions. S’agissant de la lutte contre le terrorisme, M. Khan a souhaité que toutes les mesures prises respectent l’état de droit et les droits de l’homme. Ce n’est que par le biais d’une véritable réforme que l’ONU sera plus forte, a-t-il estimé. Avant de conclure, il a encouragé l’ONU à renforcer sa coopération avec des organisations régionales, notamment l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Le développement est impossible sans l’autonomisation des femmes, a souligné M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud). Il a en outre estimé que le NEPAD avait permis d’améliorer la confiance et l’espoir en Afrique et a appelé les Nations Unies à continuer de soutenir sa mise en œuvre, ainsi qu’à redoubler d’efforts dans la corne de l’Afrique. L’Afrique du Sud accueillera la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Durban, du 28 novembre au 9 décembre prochains, a-t-il rappelé, en souhaitant des progrès substantiels dans la mise en œuvre du Protocole de Kyoto et de la Convention, notamment sur leur volet financier. Il s’est en outre dit préoccupé par l’impasse dans les délibérations sur le désarmement à l’ONU, estimant que ni la Conférence du désarmement, ni la Commission du désarmement ne remplissaient leurs fonctions. Enfin, il a appelé l’Organisation à établir un partenariat fort avec l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales, et à assurer un siège permanent à l’Afrique et à l’Amérique latine au sein du Conseil de sécurité.
M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) s’est félicité des efforts déployés par l’ONU et le Secrétaire général pour appuyer le Gouvernement de transition dans son pays. Il a appelé à l’établissement d’un État palestinien qui soit également Membre de l’ONU à part entière, ainsi qu’à la création d’une zone libre d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Il a estimé qu’une aide particulière devrait être accordée à l’Afrique, et en particulier au Soudan du Sud. Le représentant a également souhaité que des progrès notables soient réalisés lors de la Conférence Rio+20, qui se tiendra en 2012. Il a par ailleurs appelé à une réforme des structures gouvernementales dans le but de renforcer le rôle des pays en développement à l’échelon international.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a appelé les Nations Unies à explorer davantage les sentiers de la médiation pour prévenir les conflits et juguler les coûts exorbitants des opérations de maintien de la paix. Dans ce cadre, l’accent devrait être mis sur les causes profondes des crises, notamment la lutte contre la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues, la circulation illicite des armes et les violations des droits de l’homme. La promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie est également nécessaire, alors que toute faiblesse, lenteur ou négligence risque de saper l’efficacité des actions menées par l’ONU, a-t-il ajouté. Le représentant a estimé qu’une attention particulière devrait être portée aux mutations survenues au Moyen-Orient, et a appelé à rompre le statu quo qui existe actuellement entre les Israéliens et les Palestiniens. Saluant l’action déterminée de la communauté internationale en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Soudan, il a demandé de ne pas perdre de vue la situation dramatique de la Somalie. Sans une paix durable, tous les efforts de développement sont voués à l’échec, a-t-il souligné, convaincu que l’adoption d’un traité sur le commerce des armes devrait contribuer à mobiliser les efforts de la communauté internationale. Aujourd’hui plus que jamais, les crises mondiales exigent l’adoption d’une approche multilatérale plus engagée et inclusive, a poursuivi M. Diallo. Il est donc urgent de repenser et réformer les méthodes et les modes d’action internationaux, en assurant aussi que les engagements pris soient tenus. L’Africain n’a besoin ni de pitié, ni de charité, mais des outils qui lui permettent de créer des emplois et des revenus, a-t-il rappelé, en estimant que transparence, ouverture et inclusion devraient être les maîtres mots du nouvel ordre mondial.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a évoqué les graves problèmes structurels de la situation économique et financière dans le monde, en faisant observer que l’écart entre les plus pauvres et les plus riches se creusait davantage. Il s’est également inquiété de ce que les « tendances » que connaissent actuellement les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne ne risquent de s’étendre dans d’autres régions du monde. Le représentant s’est ensuite félicité des « changements sans précédent » que connaissent certains pays ayant « une structure de pouvoir autoritaire ». Le représentant s’est par ailleurs inquiété des répercussions des émissions de gaz à effet de serre et, dans un deuxième temps, des irruptions de violence indiscriminée en Afghanistan et au Pakistan. Tout en se félicitant de la qualité du rapport du Secrétaire général, il a regretté que les travaux sur la réforme du Conseil de sécurité se trouvent dans une impasse. L’Assemblée générale, a-t-il dit, n’a pas été en mesure de parvenir à un consensus sur cette question.
Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) s’est félicitée de l’approche conceptuelle du rapport du Secrétaire général, notamment dans la perspective d’accélération des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Le Bélarus attend beaucoup de la prochaine Conférence Rio+20 sur le développement durable et appelle les Nations Unies à prendre des mesures concertées pour réformer les institutions financières internationales afin de mieux répondre aux besoins du groupe important des pays à revenu moyen. Dans un contexte où se forment toutes les conditions économiques pour aggraver les tensions entre États, les Nations Unies doivent s’engager fermement sur la voie de la diplomatie préventive, a-t-elle dit, estimant que le recours à la force pour régler les conflits ne permettait pas de parvenir à une stabilisation à long terme. La représentante a déploré le manque de progrès de la Conférence du désarmement, une plateforme essentielle, dont les progrès, a-t-elle dit, dépendent de la volonté politique d’un groupe d’États très puissants. Une autre grande menace à la paix et la sécurité internationales est le terrorisme, a-t-elle souligné, en estimant que ce fléau devrait être combattu par des actions concertées de la communauté internationale et des mesures pour lutter contre l’utilisation des technologies de l’information pour le recrutement ou l’apologie du terrorisme. La responsabilité de protéger, a-t-elle rappelé, ne doit pas servir de prétexte pour porter atteinte à la souveraineté des États. Toute intervention militaire soutenue par la communauté internationale doit avoir un caractère exceptionnel et se faire dans le respect de la Charte des Nations Unies, a-t-elle déclaré. Évoquant la tragédie de Fukushima, la représentante a souligné qu’il était nécessaire de prendre des mesures contre les radiations atomiques et demandé un élargissement de la composition du Comité scientifique sur la question en vue de bénéficier de l’expérience de pays ayant une expérience en matière nucléaire. Avant de conclure, elle a soutenu la réforme de l’ONU pour mieux répondre aux attentes des États Membres.
M. RAHMAN KHAN (Inde) a tout d’abord estimé que l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international fournirait une base juridique solide pour combattre ce fléau et permettrait ainsi de compléter la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Il a ensuite déclaré que la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale avait démontré qu’une majorité d’États Membres favorisaient l’élargissement des catégories de membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité. Si, dans l’ensemble, des progrès ont été réalisés depuis la tenue, en 2010, de la Réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, trop peu d’efforts ont été consacrés à la réalisation de l’Objectif nο8 sur les partenariats mondiaux, a-t-il fait observer. Malgré une réduction notable de la pauvreté extrême dans les pays en développement, a-t-il noté, la proportion de personnes souffrant de la faim n’a pas changé. C’est pourquoi, il faut accorder une attention accrue sur les mécanismes qui gèrent l’accès à la nourriture dans le monde en développement, a-t-il souligné. Évoquant la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Durban à la fin de l’année, le représentant a souhaité que les négociations puissent déboucher sur un document final « ambitieux et équilibré ». Il a également estimé que la Conférence Rio+20, prévue en 2012, devrait être l’occasion de replacer le développement durable au cœur de la matrice de développement mondial. M. Khan a ensuite appuyé les efforts consacrés par le Secrétaire général pour renforcer les capacités des Casques bleus dans « des situations de plus en plus complexes et difficiles ». Il est impératif de s’assurer que toutes les décisions concernant le mandat des opérations et missions de maintien de la paix tiennent compte des ressources et capacités nécessaires qui permettront à ces opérations et missions de s’acquitter efficacement de leur mandat.
M. SALAHALDIEN KHAIR(Soudan) a estimé que la communauté internationale faisait face à une série de défis mondiaux qui exigent des actions concertées. La fourniture d’une aide internationale pour le développement de l’Afrique doit être une priorité absolue, a-t-il souligné, en précisant que les efforts doivent également porter sur la question de la dette des pays les plus pauvres. Le Soudan, qui fait de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement une priorité, propose qu’un bilan des obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement soit dressé afin de déterminer l’aide dont ils ont besoin. Le représentant a indiqué que son pays aurait préféré que le Secrétaire général reconnaisse, dans son rapport, les efforts du Soudan pour la paix. Ces efforts, entrepris par le Président Omar Al-Bashir, ont permis au peuple du Soudan du Sud d’exercer son droit à l’autodétermination, a-t-il déclaré, ajoutant que le Soudan souhaitait avoir des relations de bon voisinage avec ce nouveau pays, dans le respect des intérêts de tous. De manière générale, le travail des Nations Unies doit être marqué par le professionnalisme et l’impartialité, a-t-il estimé, en appelant l’Organisation à prendre ses distances avec tout plan qui vise certains pays sur la base d’une approche partiale.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) s’est dit très préoccupé par le fait que les pays les moins avancés (PMA) ne puissent réaliser un certain nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour sortir de la catégorie des PMA, les pays concernés devraient renforcer leur capacité de production, moderniser leurs infrastructures et leurs institutions et faire preuve d’une ferme volonté politique. Le représentant a par ailleurs fait observer que certains progrès avaient été réalisés pour réformer le maintien de la paix. Il a cependant estimé que les membres du Conseil de sécurité devraient avoir des objectifs communs et qu’un cadre stratégique cohérent s’imposait pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix sur le terrain. Il a également cité l’importance d’établir un cadre consultatif institutionnalisé pour les pays contributeurs de troupes et de forces de police afin d’assurer leur participation continue à toutes les étapes du maintien de la paix. M. Acharya a ensuite attiré l’attention sur le fait qu’en raison des changements climatiques, la fonte de nombreux glaciers du Népal est imminente, ce qui causerait d’importantes pertes en vies et en biens. « Ma délégation, a-t-il ajouté, est gravement préoccupée par le manque de progrès réalisés lors des pourparlers sur les changements climatiques et souhaite l’établissement d’objectifs ambitieux pour y faire face. » Passant ensuite à la question du désarmement, il a estimé que les mécanismes régionaux étaient capables de compléter les efforts déployés pour faire avancer l’agenda mondial du désarmement. Le Centre régional pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, qui siège à Katmandou, a un rôle à jouer pour relancer le Processus de Katmandou et renforcer ainsi le dialogue et la confiance dans la région, a-t-il assuré.
M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que les Nations Unies avaient fait la preuve de leur capacité à s’adapter et à se transformer pour faire face à la complexité des nouvelles réalités. Le rapport du Secrétaire général donne plusieurs exemples des réponses apportées aux menaces à la paix et à la sécurité, ou encore aux catastrophes humanitaires, s’est-il félicité, saluant à cet égard le renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales. Toutefois, les ressources financières nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ne sont pas disponibles et les promesses faites n’ont pas été tenues par les partenaires pour le développement, a-t-il noté. C’est pourquoi, il faudrait mettre au point un cadre global de développement post-2015 qui réponde aux besoins de tous les États Membres, des moins avancés aux plus développés. Les récentes révoltes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient témoignent de la vulnérabilité de la paix et de la sécurité, en l’absence d’une réponse satisfaisante aux besoins et droits fondamentaux des individus, a poursuivi M. Gumende. Alors que ces pays retournent à la normale, les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle clef pour aider à l’édification d’institutions démocratiques et pour répondre aux besoins sociaux des populations. L’expérience de la transition au Mozambique montre qu’un partenaire impartial et crédible est essentiel pour bâtir la confiance et renforcer le dialogue entre les parties, a-t-il insisté, en saluant la décision politique d’établir une mission de l’ONU en Libye. De son côté, le Mozambique a fait des progrès significatifs dans le cadre de son partenariat avec les Nations Unies, notamment en tant que pays pilote dans la mise en œuvre de l’initiative « Unis dans l’action », et dans la lutte contre la pauvreté, où les programmes conjoints des Nations Unies, en appui aux objectifs du Gouvernement, ont permis de gagner en efficacité et de produire des résultats positifs.
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