En cours au Siège de l'ONU

AG/11064

Concertation informelle de l’Assemblée générale avec la société civile en préparation de la quatrième Conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés

01/04/2011
Assemblée généraleAG/11064
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Assemblée générale                                        

Soixante-cinquième session                                 

PMA IV - Concertation informelle

avec la société civile

matin & après-midi


CONCERTATION INFORMELLE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AVEC LA SOCIÉTÉ CIVILE EN PRÉPARATION

DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE DE L’ONU SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS


À un mois de l’ouverture de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) qui se tiendra à Istanbul, en Turquie, du 9 au 13 mai, l’Assemblée générale a tenu aujourd’hui une réunion de concertation et de préparation avec les représentants de la société civile.  Trois débats interactifs ont été menés respectivement sur les thèmes: « Mobilisation des ressources productives pour un développement durable », « Renforcement des capacités productives et la résilience aux crises mondiale » et « Promotion de la bonne gouvernance et d’un mécanisme de suivi efficace pour le développement ». 


« La société civile peut jouer un rôle important dans tous les domaines déjà identifiés, à un mois de la Conférence d’Istanbul, pour renforcer les capacités des PMA à réformer et transformer leur société et leur économie, conjointement avec la communauté internationale », a indiqué, dans une déclaration liminaire, la Présidente par intérim de l’Assemblée générale, Mme Susan Waffa-Ogoo.  « Les domaines dans lesquels les organisations non gouvernementales (ONG) peuvent faire une différence sont l’amélioration de la gouvernance démocratique et de l’état de droit, ainsi que la mise en place d’un environnement propice à la création d’entreprises, au commerce international, au développement industriel et au tourisme », a-t-elle souligné.  À cette fin, il est indispensable de faciliter les transferts de technologies et d’attirer à nouveau dans ces pays l’investissement étranger direct (IED), a-t-elle préconisé, en se félicitant de la contribution qu’allait apporter à la Conférence PMA IV cette réunion placée sous sa présidence.


« Une contribution accrue de la société civile pourra nous donner la possibilité d’améliorer les conditions de vie des personnes qui en ont le plus besoin dans les PMA, a, de son côté, insisté Cheikh Sidi Diarra, Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.  M. Diarra, qui assume la fonction de Secrétaire général de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, a souligné la capacité unique qu’a la société civile de créer des coalitions qui vont au-delà des frontières pour pouvoir attirer l’attention sur les besoins des PMA, dont l’accès à un travail décent, le développement rural et l’accès au microcrédit.  M. Diarra a noté l’importance que revêtent les recommandations de la société civile pour enrichir les engagements pris par la communauté internationale et les États, mais aussi veiller à ce que les résultats qui sortiront des travaux d’Istanbul soient inclusifs et prennent en compte les attentes de toutes les parties. 


Pour le Président du Comité préparatoire de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, M. Jarmo Viinanen (Finlande), la société civile peut compléter les efforts des gouvernements et du secteur privé dans la mise en œuvre du programme d’action qui sera adopté à Istanbul.  Il a émis l’espoir de voir aboutir de manière positive les négociations portant sur le futur projet de programme d’action d’Istanbul, et a souhaité que cela garantisse une participation au plus haut niveau des États à la Conférence PMA IV.  Aussi a-t-il encouragé les États Membres à accélérer le rythme des consultations à l’approche du 9 mai et à faire preuve d’esprit de compromis pour parvenir à un accord aussi ambitieux que possible.


En sa qualité de Président du Bureau de coordination mondiale des PMA, M. Gyan Chandra Acharya (Népal) a rappelé que la résolution 63/227 de l’Assemblée générale reconnaissait la contribution des acteurs de la société civile à la Conférence PMA IV dès le début du processus préparatoire de la rencontre d’Istanbul.  Il a souligné l’importance de la société civile pour créer des partenariats plus forts, le rôle de plaidoyer qu’elle joue pour obtenir des mesures politiques clefs et mobiliser des réseaux de soutien, y compris en ce qui concerne les flux de ressources financières, techniques ou de compétences humaines.  Même après la Conférence, a-t-il insisté, les acteurs de la société civile peuvent nous aider en suggérant les stratégies et mécanismes les plus idoines pour s’assurer que les PMA et leurs partenaires de développement soient tenus responsables de la mise en œuvre du prochain programme d’action.


Le Représentant permanent de la Turquie auprès de l’ONU, pays hôte de la quatrième Conférence des Nations Unies pour les PMA, a jugé que l’autonomisation des pauvres constituait la pierre angulaire du développement des PMA.  M. Ertuğrul Apakan a souhaité que le projet de programme d’action reflètera la problématique de l’accès aux terres et aux ressources, y compris pour les femmes.  Si cette phase d’appropriation est respectée, les ONG peuvent devenir d’authentiques auxiliaires du changement social et du renforcement des capacités productives des PMA, a-t-il affirmé, et ce, en raison de leur implantation locale et de leur connaissance des communautés.


« La tâche la plus urgente à accomplir consiste à élaborer des stratégies ambitieuses et réalisables qui répondent aux contraintes du développement actuelles, qui condamnent trop des gens à de maigres perspectives d’avenir », a pour sa part estimé M. Arjun Karki, Président du Comité directeur de la société civile.  C’est pourquoi, il a souhaité que la concertation organisée aujourd’hui à l’ONU soit l’occasion d’écouter les attentes des représentants de la société civile de toutes les régions du monde, notamment en ce qui concerne la nécessité d’opérer un transfert réel de technologies, de procéder à l’annulation de la dette et de garantir un meilleur accès aux marchés aux produits des PMA.  « Nous n’avons pas besoin d’une conférence pour reconnaître la responsabilité qu’ont les échecs du passé sur la situation actuelle », a-t-il ajouté en estimant que la multiplication par 2 (de 24 à 48) du nombre de PMA, depuis la mise en place d’un Bureau des PMA à l’ONU il y a 30 ans, démontre à quel point la communauté internationale a échoué dans sa mission de promouvoir le développement au bénéfice de tous les peuples. 


« Si Bruxelles a beaucoup mis l’accent sur la création et l’adhésion à une économie de marché, il faut aujourd’hui reconnaître que les prescriptions inscrites dans le Programme d’action issu de la troisième Conférence sur les PMA (PMA III) n’ont pas permis aux PMA de régler les problèmes qui se posent à eux et de sortir de la pauvreté et de la marginalisation », a dit ce matin un représentant de la société civile.  Il a mis l’accent sur la nécessité de créer un cadre plus visible de coopération, une meilleure harmonisation et une meilleure complémentarité des différents protagonistes à la mise en œuvre des programmes destinés aux pays les moins avancés.  Outre la mobilisation des ressources, la valorisation des ressources humaines et de la mise en place d’infrastructures, et la promotion d’une agriculture durable, plusieurs intervenants ont également souhaité ce matin que soit mis en place un mécanisme de protection des PMA face aux fluctuations des marchés internationaux, au cours du premier débat sur la « Mobilisation des ressources productives pour un développement durable ».


Le deuxième débat qui portait sur le « Renforcement des capacités productives et la résilience aux crises mondiales », a été l’occasion pour la plupart des intervenants de mettre l’accent sur la nécessité d’une meilleure préparation aux changements climatiques.  « Le coût de l’adaptation aux changements climatiques est sous-estimé et la parité entre les sexes n’a pas été intégrée aux projets de développement », ont relevé des intervenants.  Deux cents millions de personnes sont touchées chaque année par les catastrophes naturelles depuis 20 ans, ce qui accroit la vulnérabilité des PMA, notamment de ceux d’entre eux qui sont aussi des petits États insulaires en développement (PEID), ont souligné les représentants de la société civile.


Ils ont suggéré d’utiliser les budgets militaires et l’annulation de la dette pour financer le développement et la lutte contre les changements climatiques, et de mettre en place des taxes sur les transactions opérées par les grandes institutions financières et sur les droits de tirage spéciaux (DTS) pour stimuler les capacités de production des petites entreprises des PMA.  Il faut se concentrer sur la question de la souveraineté, améliorer la parité et savoir dans à quel point le manque de mesures qui leur permettraient d’avoir des droits fonciers contribue à la pauvreté des femmes, ont souligné certains intervenants.


Le troisième débat tenu cet après-midi par la concertation a porté sur la « Promotion de la bonne gouvernance et d’un mécanisme de suivi efficace pour le développement ».  Les échanges entre participants leur ont donné l’opportunité de fustiger le peu d’impact qu’a eu le Programme d’action de Bruxelles sur la promotion de la bonne gouvernance dans les PMA. 


Des propositions ont d’autre part été faites afin que les efforts internationaux se concentrent sur la nature durable et équitable de tous les projets.  S’agissant du suivi de la mise en œuvre des engagements pris, de nombreux intervenants ont indiqué que l’avènement d’un système commercial mondial plus efficace et plus équitable, le transfert de technologie et l’annulation de la dette étaient autant de promesses qui n’ont pas été tenues par les pays développés.  Il faut d’autre part mettre l’accent sur la mise en place d’un mécanisme qui protège les PMA contre la volatilité des marchés, ont insisté les participants à la réunion. 


La publication d’un avant-projet de rapport sur la contribution des organisations de la société civile originaires des PMA, a été promise aux participants à la réunion.  Outre les résumés des trois réunions régionales qui se sont tenues en 2010, respectivement en Asie, dans le Pacifique et en Afrique, ce rapport qui doit paraître avec la Conférence d’Istanbul récapitulera les recommandations et contributions de la société civile concernant les objectifs de développement des PMA.   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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