En cours au Siège de l'ONU

AG/11056

Argent, gouvernance, technologie et autonomisation des femmes, quatre moyens de créer une planète capable de répondre aux besoins de sa population

16/03/2011
Assemblée généraleAG/11056
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Dialogue interactif informel

sur la viabilité de l’environnement mondial

matin


ARGENT, GOUVERNANCE, TECHNOLOGIE ET AUTONOMISATION DES FEMMES, QUATRE MOYENS

DE CRÉER UNE PLANÈTE CAPABLE DE RÉPONDRE AUX BESOINS DE SA POPULATION


« Comment éliminer la pauvreté, réduire les inégalités, garantir une croissance profitable pour tous et viabiliser les modes de consommation et de production tout en luttant contre les changements climatiques et en respectant tout l’éventail des autres frontières planétaires? ».  C’est la question à laquelle doit répondre, par des propositions concrètes, le Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur la viabilité de l’environnement mondial qui a tenu aujourd’hui un dialogue informel avec l’Assemblée générale, en présence de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.  


Les moyens de « créer une planète résistante et capable de satisfaire les besoins de sa population » sont à trouver, a estimé la Coprésidente du Groupe de haut niveau et Présidente de la Finlande, dans quatre domaines prioritaires à savoir les marchés et la finance; la gouvernance, la technologie et l’autonomisation des femmes.  


Le Groupe de haut niveau, a expliqué Tarja Halonen, essaye de proposer un équilibre entre les composantes de la « trinité moderne » que sont la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement, piliers du développement durable.  Outre la cohérence horizontale entre ces trois piliers, nous devons rechercher une cohérence verticale aux niveaux local, national et international, a-t-elle plaidé. 


« Trente ans après Stockholm, 20 ans après Rio et 10 ans après Johannesburg », le développement durable a été mis en œuvre de façon très inégale, s’est impatientée une délégation.  Lorsque le Secrétaire général a créé le Groupe de haut niveau, l’année dernière, a rappelé la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, il avait demandé à ses membres de penser « grand, ambitieux et pratique ».  Il avait parlé, a encore rappelé Asha-Rose Migiro, du « défi du 50/50 » consistant à réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre et à nourrir une population qui en 2050 pourrait doubler par rapport à celle d’aujourd’hui en atteignant un chiffre de 9 milliards d’âmes.


L’autre Coprésident du Groupe de haut niveau et Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, est intervenu par vidéoconférence pour annoncer la parution à la fin de cette année du rapport final de son Groupe pour faire une contribution substantielle au processus préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le développement prévue à Rio en 2012 –Rio 2012-.  Une conférence, a commenté la Vice-Secrétaire générale, qui sera une occasion rare de dissocier dans la tête des gens croissance économique, d’une part, et déchets, pollution et gaspillage, d’autre part.


Quand on détruit les ressources naturelles, a ajouté le Président de l’Assemblée générale, c’est la question de l’équité sociale et du développement économique qui se complique.  Joseph Deiss a annoncé l’organisation d’un débat thématique sur le concept d’économie verte.  Quand on parle de ce nouveau type d’économie, ont prévenu, les petits États insulaires en développement (PEID), il faut aussi parler de l’« économie bleue », à savoir la protection des richesses halieutiques et des écosystèmes marins.


Appelant à un nouveau paradigme de développement, le Président de l’Assemblée générale a, comme l’ont fait les participants à la dernière session du Forum des Nations Unies sur les forêts le mois dernier, souligné l’importance de la volonté politique et de la sensibilisation du grand public.


Il nous incombe de renforcer et d’améliorer la gouvernance pour garantir à chaque citoyen les droits à un air non pollué, à la nourriture et à l’eau potable, a acquiescé Cristina Narbona Ruiz, membre du Groupe de haut niveau, Représentante de l’Espagne auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ancienne Ministre de l’environnement.


Une autre experte du Groupe, Hajiya Amina Az-Zubair, Conseillère du Président du Nigéria sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a confirmé qu’il faut s’éloigner de la vision compartimentée des trois piliers du développement durable.  « Il est temps de comprendre qu’ils sont étroitement liés entre eux », a-t-elle souligné.


En l’occurrence, le secteur privé doit être perçu comme un partenaire clefs, a rappelé James Laurence Balsillie, autre membre du Groupe, Coprésident de « Reserach in Motion » et Président du Conseil d’administration du « Centre for International Governance Innovation (CIGI) ».  Il faut, a-t-il dit, penser différemment et lancer des réformes systémiques pour régler le problème d’affectation des 1 à 2 milliards de dollars qui doivent être investis dans la croissance verte.


Dans toute recherche de solutions, il faut tenir compte des préoccupations des jeunes, a renchéri la Conseillère du Président du Nigéria.  Son homologue du Groupe de haut niveau, la Représentant espagnole auprès de l’OCDE a attiré l’attention sur la discussion prévue, au prochain congrès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), sur la création d’un marché mondial des services climatiques capables de formuler des prévisions jusque dans les pays les plus pauvres, grâce à un réseau de centres régionaux. 


Le débat informel de l’Assemblée a permis aux délégations d’exprimer leur compassion et de présenter leurs condoléances au peuple et au Gouvernement du Japon après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le pays, le 11 mars dernier.


DIALOGUE INTERACTIF INFORMEL AVEC LE GROUPE DE HAUT NIVEAU SUR LA VIABILITÉ DE L’ENVIRONNEMENT MONDIAL ÉTABLI PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


« 30 ans après Stockholm, 20 ans après Rio et 10 ans après Johannesburg », le développement durable a été mis en œuvre de façon très inégale aux niveaux national et international, a résumé la représentante du Brésil, au cours de ce dialogue qui a vu l’intervention d’une vingtaine de délégations dont de nombreux groupes régionaux.  Elle a jugé essentiel que les nouvelles propositions du Groupe de haut niveau préservent le concept de responsabilité commune mais différenciée.  S’agissant de la gouvernance, elle a dit qu’il était important de connaître les structures existantes et voir comment leurs dimensions normatives peuvent être articulées de manière complémentaire. 


La plupart des délégations intervenues ont défini une situation environnementale qui exige une réponse urgente, intégrée et coordonnée.  Elles ont demandé des incitations urgentes pour changer les comportements du grand public mais aussi pour encourager le secteur privé à s’orienter résolument vers l’économie verte.  Plusieurs délégations ont rappelé l’objectif primordial du Groupe de haut niveau et de la communauté internationale dans son ensemble qui est de s’assurer que la consommation et la production des pays développés restent en harmonie avec les limites réelles de la planète. 


« Il faut éviter de ressasser des problèmes connus et s’orienter vers de nouvelles solutions », a-t-il été dit, à plusieurs reprises.  « Nous sommes tous d’accord sur les trois piliers du développement durable et il s’agit maintenant de les mettre en œuvre en sachant où nous avons échoué », ont reconnu de nombreuses délégations.  « Nous n’avons pas besoin d’un nouveau paradigme du développement durable », a dit le représentant de l’Égypte.  « Penchons-nous plutôt sur ce qui a empêché la mise en œuvre ».


« L’être humain doit être au cœur du développement durable », a dit le représentant du Japon en rappelant que la catastrophe subie par son pays la semaine dernière et ses conséquences sur la Centrale nucléaire de Fukushima qui témoignent de l’urgence de mettre en œuvre les objectifs agréés. 


La délégation de l’Union européenne a mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser le grand public et jugé essentiel, à l’instar du représentant des États-Unis, d’adopter des mesures incitatives pour encourager le secteur privé à passer à l’économie verte.  « Nous souhaitons augmenter l’efficacité énergétique et diminuer la consommation de pétrole », a dit ce dernier, en invitant le Groupe de haut niveau à tenir compte des meilleures pratiques comme base de ses propositions sur l’économie verte.  Le représentant américain a invité le Groupe à se concentrer sur les pays les plus vulnérables qui font face au triple handicap de la pauvreté, du stress environnemental et de la fragilité institutionnelle. 


« Nous attendons du Groupe de haut niveau des propositions concrètes s’appuyant sur une réforme de la gouvernance qui placerait l’ONU au cœur d’une structure nouvelle et crédible, a insisté le représentant de la France.  Il a invité le Groupe à répondre à deux ambitions: obtenir l’engagement de la communauté internationale en faveur d’une économie verte qui garantisse la protection de la planète et une croissance durable; et parvenir à une gouvernance mondiale fondée sur un multilatéralisme renouvelé. 


Le représentant de la Belgique a souhaité que le Groupe propose un nouveau modèle de développement économique et social avec des recommandations aussi concrètes que possible.  À titre d’illustration, il a souligné le danger que constitue pour l’humanité et son alimentation la possible extinction des abeilles en raison de la pollution. 


Ce débat sur l’économie verte a aussi été l’occasion de mettre l’accent sur les enjeux de « l’économie bleue ».  Les représentants de la Papouasie Nouvelle-Guinée et de l’Australie ont appelé le Groupe à promouvoir une « économie bleue », à savoir la préservation des richesses halieutiques et des écosystèmes marins, indispensable à la survie des petits États insulaires en développement (PEID).  Sur le même ton, le représentant de Fidji, au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS) et celui de la Barbade, au nom de la communauté des Caraïbes (CARICOM) ont souligné l’importance pour le Groupe de reconnaître la spécificité de la situation des PEID, tributaire des pêches et des coraux. 


Le représentant de la CARICOM ayant reconnu l’importance d’une économie facilitant la libre circulation des biens et des personnes, son homologue de la Chine a exhorté le Groupe à faire en sorte que les objectifs de l’économie verte ne servent pas de prétexte à de nouvelles barrières commerciales.  Le représentant du Kenya a mis l’accent sur les recommandations intéressantes de la réunion d’Helsinki en matière de gouvernance mondiale. 


Il est possible, a affirmé le représentant du Fonds mondial pour la nature ( WWF), d’assurer d’ici à 2020 à un milliard de personnes l’accès aux ressources de base.  Il a jugé essentiel de renforcer le statut et le mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) pour qu’il puisse contribuer plus avant à la promotion d’une économie verte. 


De son côté, la représentante de la société civile a mis l’accent sur l’importance de la sexospécificité pour atteindre les objectifs de développement durable.  Elle s’est réjouie de voir que les objectifs de la Conférence de Cancún sur les changements climatiques contenaient huit aspects relatifs aux femmes.  Elle a estimé judicieux de s’appuyer sur les femmes et leurs expériences pour renforcer la résistance des collectivités et compenser les lacunes dans la mise en œuvre des politiques. 


Ont également pris la parole les représentants des Pays-Bas, de l’Espagne, de la Jordanie, des Philippines, du Népal, du Venezuela, de l’Inde, de l’Allemagne, du Maroc, des Comores et de la Colombie. 


Concluant ce débat, la Coprésidente du Groupe et Présidente de la Finlande a relevé le désir de pragmatisme pour réaliser les objectifs fixés.  Certains parlent de « frontière planétaire » et d’autres d’« équilibre entre les trois piliers du développement durable ».  Il faut maintenant se concentrer sur la mise en œuvre des mesures de viabilité et réfléchir au manque de ressources, en tirant profit du partenariat avec des acteurs comme le secteur privé, les jeunes et les organisations non gouvernementales (ONG).  


« Nous sommes tous conscients de la nécessité de trouver un équilibre pour notre planète, a relevé le Président de l’Assemblée générale.  Nous avons un destin commun et nous devons atteindre un plus haut niveau de coopération, a-t-il dit, afin de prendre des mesures dans l’intérêt commun de tous les peuples. 


C’est en août 2010 que le Secrétaire général des Nations Unies a créé le Groupe de haut niveau qui rassemble d’importants responsables politiques mondiaux et des experts du secteur privé et de la société civile.  Comme l’a rappelé le Président de l’Assemblée générale, le Groupe a pour mandat de réfléchir sur les défis mondiaux en matière d’environnement et de formuler une nouvelle orientation pour une croissance durable et une prospérité, en élaborant des mécanismes pour réaliser cette vision. 


Le Groupe est chargé de créer un modèle pour un avenir durable, afin de remédier aux problèmes de la faim, de la pauvreté et des inégalités.  La prochaine réunion du Groupe se tiendra à Helsinki, au mois de mai, après en septembre à New York et enfin une autre réunion vers la fin de l’année.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.