En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/4024

« Le XXIe siècle est le siècle de la mobilité humaine », déclare le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés devant la Troisième Commission

1/11/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4024
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

38e séance - après-midi                                    


« LE XXIe SIÈCLE EST LE SIÈCLE DE LA MOBILITÉ HUMAINE », DÉCLARE LE HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES

POUR LES RÉFUGIÉS DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION


Avec de nouvelles formes de déplacement dans un monde où la croissance démographique et l’augmentation de la mobilité, conjuguées à une multitude de facteurs sociaux, économiques, politiques, environnementaux et liés aux droits de l’homme, entraînent des mouvements de population, « le XXIe siècle est le siècle de la mobilité humaine », a déclaré aujourd’hui, devant la Troisième Commission, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Antonio Guterres.


M. Guterres a présenté son rapport annuel* à la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, avant qu’elle n’entame son débat sur les questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés.


Alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fêtait ses 60 ans en décembre 2010, on comptait 43,7 millions de personnes déplacées de force dans le monde à la suite de conflits et de persécutions, soit le plus haut niveau depuis 15 ans.


« Ces tendances, qui se renforcent et s’aggravent mutuellement, exigeront à l’avenir des approches plus globales et novatrices des déplacements humains », a fait valoir le Haut-Commissaire.


L’année 2011, en particulier, a été marquée par trois crises majeures en Côte d’Ivoire, en Libye et en Somalie.


De plus, 70% des réfugiés relevant de la compétence du HCR, soit plus de sept millions de personnes, vivent dans des situations d’exil prolongées.


« Nous devons reconnaître qu’il n’y a pas de solution humanitaire à ces problèmes; les solutions doivent combiner une action humanitaire avec une initiative politique et le développement économique et social », a réitéré M. Guterres, lors du dialogue interactif qui a suivi sa déclaration.


Dans un climat de plus en plus menaçant, marqué par l’insécurité et l’imprévisibilité, ainsi que l’hostilité à l’égard des réfugiés, les délégations ont relevé que le mandat du HCR était tout aussi pertinent aujourd’hui qu’il ne l’était à sa création.


La République-Unie de Tanzanie, s’exprimant au nom du Groupe des états d’Afrique, a souligné qu’il y avait actuellement 11,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en Afrique, ce qui représente environ 40% de la population des déplacés internes dans le monde.


En revanche, l’Angola, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a noté avec satisfaction que le nombre de réfugiés avait décliné en Afrique australe du fait d’un environnement politique stable et de la solidarité régionale.


La Tunisie a rappelé à son tour qu’elle s’était mobilisée pour accueillir les migrants en provenance de la Libye et prévenir ainsi une crise humanitaire.  Elle a toutefois regretté que certains pays développés continuent à manifester une réticence exagérée à accueillir des émigrés alors que les pays en développement accueillent à eux seuls 80% de l’ensemble des réfugiés dans le monde.


Pour sa part, le délégué de l’Union européenne a félicité les pays des Balkans qui ont œuvré en étroite collaboration avec elle pour trouver des solutions durables aux problèmes des réfugiés et déplacés dans la région.


Depuis 2002, plus de 5,6 millions de réfugiés afghans sont rentrés en Afghanistan.  Toutefois, le représentant de ce pays s’est inquiété de voir le rythme des rapatriements se ralentir du fait du terrorisme et de l’insécurité, de la pauvreté et de la situation humanitaire difficile.  « La réalité est que 40% des réfugiés qui sont rentrés en Afghanistan ne sont toujours pas réinstallés », a-t-il déploré.


En décembre 2011, le Haut-Commissariat célébrera le soixantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et le cinquantième anniversaire de la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie, en organisant, à Genève, une manifestation au niveau ministériel avec les États Membres de l’ONU.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, à partir de 10 heures.  Elle accueillera, le matin, la Présidente du Conseil des droits de l’homme, Mme Laura Dupuy Lasserre.


* A/66/12


DROIT DES PEUPLES À L’AUTODÉTERMINATION


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux déplacés et questions humanitaires


Déclaration liminaire


M. ANTONIO GUTERRES, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a présenté son rapport portant sur la période du 1er janvier 2010 au 30 juin 2011 (A/66/12).


Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) commémore cette année le soixantième anniversaire de la Convention de 1951 sur les réfugiés et le cinquantième anniversaire de la Convention de 1961 sur la réduction de l’apatridie.  M. Guterres a déploré l’attentat mortel d’hier contre le Bureau du HCR à Kandahar, en Afghanistan.  Trop de travailleurs humanitaires continuent à payer de leur vie leur engagement, a-t-il dit.  Plus de 50 employés des Nations Unies ont ainsi été tués en 2011, ainsi que 30 employés des partenaires de l’Organisation.


« Le XXIe siècle est le siècle de la mobilité humaine », a poursuivi le Haut-Commissaire.  De nouvelles formes de déplacement sont apparues depuis 1951.  Il est probable que la croissance démographique, l’urbanisation, les changements climatiques et l’insécurité alimentaire, de l’eau et énergétique s’aggraveront mutuellement, créant de l’instabilité et des conflits et, par conséquent, des déplacements forcés.


Il y a un lien croissant entre les mouvements des populations forcées de fuir à cause des conflits et de la persécution et ceux des populations forcées de bouger pour d’autres raisons, ou simplement « parce qu’elles veulent une vie meilleure ».  Selon M. Guterres, il est extrêmement important que la communauté internationale reconnaisse la complexité de ce phénomène.  « Il ne s’agit pas de  chercher une nouvelle convention, ni de chercher un nouveau mandat pour le HCR », a-t-il fait remarquer.  Mais ces tendances exigeront à l’avenir des approches novatrices.


Le Haut-Commissaire a expliqué que l’année 2011 avait été marquée par trois crises majeures en Côte d’Ivoire, en Libye et en Somalie.  Plus de 200 000 Ivoiriens ont fui leur pays après les élections controversées, la plupart vers le Libéria, et des centaines de milliers ont été déplacés à l’intérieur de leur pays.  Ensuite, environ 1,5 million de personnes ont traversé la frontière entre la Libye et les pays voisins.  La plupart est depuis rentrée en Libye, mais quelque 5 000 ressortissants de pays en guerre restent coincés en Tunisie et en Égypte en attendant une solution.  Enfin, alors que s’aggrave la sécheresse en Somalie, après des décennies de conflit, plus de 318 000 personnes ont fui.  Le nombre total de réfugiés somaliens dans la région atteint 940 000.  Le camp de Dadaab, au Kenya, accueille plus de 460 000 réfugiés.


On compte aujourd’hui 43,7 millions de personnes déplacées dans le monde à la suite de conflits et de persécutions, dont 750 000 en 2011.  En même temps, les crises anciennes ne meurent pas, a déploré le Haut-Commissaire.  C’est le cas au Soudan.  Des solutions durables sont de plus en plus difficiles à trouver.  Les rapatriements librement consentis sont au plus bas depuis 20 ans.  En outre, 70% des réfugiés relevant de la compétence du HCR, soit plus de sept millions de personnes, vivent dans des situations d’exil prolongées.  C’est la raison pour laquelle M. Guterres accorde la priorité à la mise en œuvre de son plan d’action global sur les situations des réfugiés prolongées.


« Nous devons reconnaître qu’il n’y a pas de solution humanitaire à ces problèmes; les solutions doivent combiner une action humanitaire avec une initiative politique et le développement économique et social », a-t-il déclaré.  « Le mandat du HCR n’est pas politique mais nous pouvons parfois jouer un rôle catalytique en mobilisant les autres acteurs de la communauté internationale », comme ce fut le cas dans la région des Balkans.  M. Guterres a ensuite évoqué « la plus grande situation prolongée du monde, celle des Afghans », et les défis que l’intégration locale présente pour les pays d’accueil.


Par ailleurs, l’engagement du HCR vis-à-vis des déplacés internes reste un pilier important de ses activités.  En 2010, le HCR a ainsi protégé et aidé quelque 14,7 millions de personnes dans 29 pays.


Le Haut-Commissaire a rappelé que le HCR était engagé dans un processus de réformes qui a permis, par exemple, de réduire les dépenses de personnel et de mieux gérer les stocks sur le terrain.  S’agissant des interventions d’urgence, le HCR met en place un système de déploiement rapide.  « Nos efforts pour faire en sorte que le HCR reste léger et flexible sont cruciaux pour conserver l’appui de nos donateurs », a-t-il expliqué.  En 2010, le HCR a reçu près de 1,9 milliard de dollars.  Il a ensuite réitéré l’importance du partenariat dans tout ce que le HCR entreprend.


Enfin, M. Gutteres a rejeté les messages d’exclusion et les sentiments « anti-étrangers » qui menacent la vie et le bien-être des réfugiés dans de nombreux États.  À son avis, « les sociétés multiculturelles, multiethniques et multireligieuses ne sont pas seulement une bonne chose, elles sont inévitables ».


Il a conclu en soulignant que la crise humanitaire dans la corne de l’Afrique était « la pire » qu’il ait connue depuis qu’il est Haut-Commissaire.


Dialogue interactif


À l’instar de plusieurs des sept délégations qui sont intervenues à l’occasion du dialogue interactif avec le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, l’Afghanistan a salué le personnel de l’institution et présenté ses condoléances pour les pertes en vies humaines causées par l’attentat d’hier à Kandahar contre les bureaux du HCR.  La délégation afghane a remercié le Haut-Commissaire et le personnel pour leur engagement inconditionnel et leur bravoure dans la protection des réfugiés partout dans le monde et des refugiés afghans au cours des 30 dernières années.


Le délégué de la Serbie a demandé quelles seraient les répercussions des coupures budgétaires sur le terrain dans le cas des situations prolongées.  Une personne déplacée a-t-elle la possibilité de choisir entre le retour ou l’installation dans le pays d’accueil et que faire quand elle préfère ne pas retourner chez elle?


L’Union européenne a relevé que, depuis quelques années, trouver des solutions durables représentait un véritable défi.  Le délégué a apprécié que cette problématique continue de constituer une priorité du HCR et a voulu savoir quelles mesures concrètes pourraient être envisagées pour améliorer cette situation.  Concernant la situation prolongée des réfugiés, il a noté l’accroissement du nombre de personnes dans cette situation et considéré que l’Initiative des situations de transition, développée avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), était bienvenue.  Comment créer un environnement qui favorise les perspectives de développement?  Estimant que le partenariat et la coordination étaient cruciaux, il a souligné qu’une coordination efficace entre les différents acteurs humanitaires était absolument nécessaire et a demandé quelle contribution le HCR pouvait apporter pour remplir les objectifs de la coordination.


Grand pays d’accueil, le Kenya a fait remarquer que la communauté internationale ne saurait continuer à demander chaque fois plus à son pays dans le contexte de l’accueil des réfugiés.  Il a demandé que soit éliminée la menace des éléments criminels qui agissent violemment en Somalie et aux frontières.  Si la guerre se poursuit, il est nécessaire que les réfugiés soient accueillis dans d’autres pays et dans des zones de paix en Somalie, a préconisé le délégué kenyan.  Existe-t-il une solution pour résoudre le problème des réfugiés de Somalie, a-t-il enfin demandé.


L’Algérie a indiqué que son pays avait ouvert ses frontières aux réfugiés ayant fui la Libye, même si sa contribution a été plus modeste que celle d’autres pays voisins de la Libye.  La crise financière et la réforme vont-elles affecter les opérations du HCR ou existe-t-il d’autres sources de financement, a demandé le délégué.  Qu’en est-il de la protection juridique et des services pour des réfugiés comme les réfugiés sahraouis de Tindouf, et existe-t-il un plan du Haut-Commissariat pour répondre à ces cas spéciaux?


Les États-Unis ont réaffirmé leur engagement aux côtés du HCR.  Les crises humanitaires actuelles sont chaque fois plus complexes et le rôle du HCR est important dans le domaine de la protection, d’où la nécessité de nouveaux partenariats, en sus des partenariats traditionnels.  Le HCR doit aussi mettre en place une politique du personnel qui lui permette de mieux réagir aux urgences.  Le HCR doit poursuivre ses analyses de l’impact de ses propres activités et procéder à une évaluation régulière de ses priorités stratégiques.  La représentante a encouragé à mettre sur pied une approche générale basée sur une gestion des risques.  Dans l’esprit de la Convention sur les apatrides, elle a appelé à redoubler d’efforts pour venir en aide à ces personnes, notamment dans la perspective de l’anniversaire de la Convention.  Elle a déclaré que son pays était prêt à apporter son soutien.


Le Maroc a posé une question sur les stratégies déployées par le HCR pour garantir le retour librement consenti des réfugiés dans les situations prolongées et s’est interrogé sur les nouvelles stratégies envisagées dans ce contexte.


Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés


Tout d’abord, M. Antonio Guterres a salué la mémoire des collègues estimés du HCR qui ont péri hier dans l’attentat de Kandahar.  Il a espéré lui-même s’y rendre dans les meilleurs délais.  « Nous sommes engagés à coopérer avec l’Afghanistan pour élaborer des stratégies efficaces pour permettre le retour des réfugiés », a-t-il dit, expliquant qu’il y avait des stratégies en cours avec le Pakistan et l’Iran.


C’est la « résistance des conflits » qui, selon lui, rend très difficile le développement de solutions durables.  Dans les années 90 et durant la première décennie du XXIe siècle, on a enregistré un mouvement important de rapatriement volontaire dans les pays d’origine.  C’est ainsi que quatre millions d’Afghans sont rentrés chez eux.  Malheureusement, ces deux dernières années ont été dures à cause des difficultés dans les pays d’origine et des nouvelles crises qui génèrent de nouveaux déplacements.  Il faut coordonner les différents agents.


M. Guterres a reconnu que la solution n’était pas humanitaire.  « La solution commence toujours par la politique ».  Il a considéré en outre qu’il y avait encore « un fossé culturel entre les Nations Unies et les institutions financières internationales ».  Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le HCR ne sont pas suffisants pour que des solutions intégrées soient possibles.  Il faut des mécanismes de coopération plus efficaces avec les agences de développement et une logique qui s’inscrive dans les solutions aux crises humanitaires « dès le commencement ».


Dans les domaines qui relèvent de son mandat, le HCR améliore ses rapports avec les institutions onusiennes comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), et avec la société civile, a poursuivi le Haut-Commissaire.  Il a déploré un « problème de leadership dans les graves situations d’urgence » et souligné la nécessité de déployer des responsables de haut niveau capables d’assurer une qualité de gestion qui n’existe pas au niveau des équipes de pays.


M. Gutteres a dit ensuite qu’il était attaché à la prochaine conférence des donateurs de Belgrade.  Le budget du HCR n’a pas connu de coupes mais il a été sous pression face à toutes les urgences dans le monde l’année passée.


Par ailleurs, « le rapatriement, librement consenti, reste la solution préférée » et il appartient à tous de créer les conditions propices à un retour dans la dignité et la sécurité.


Le Haut-Commissaire a salué le Kenya, « un partenaire crucial pour le HCR et un symbole pour la protection des réfugiés ».  Il faut redoubler d’efforts pour aider les Somaliens, créer des zones dans lesquelles les réfugiés puissent vivre en sécurité et alléger la charge du camp de Dadaab.  Il a également reconnu que la Tunisie et l’Égypte avaient été touchées par la crise en Libye.


S’agissant enfin des réformes, le HCR a réduit ses coûts structurels.  Le HCR traite de certaines lacunes, a assuré M. Guterres.  Il a accordé la priorité à la protection et à la réaction aux urgences et a mis l’accent sur le partenariat.  En 2012, le HCR se concentrera sur les violences sexistes et sexuelles.  Le Haut-Commissariat veut rendre plus efficace le déploiement, améliorer la gestion des risques et embaucher du personnel spécialisé à cette fin.


« Nous n’allons pas créer un monstre bureaucratique, nous voulons que le HCR reste une structure légère », a-t-il conclu.


Débat général


M. OMBENI SEFUE (République-Unie de Tanzanie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est alarmé de l’accroissement du nombre des personnes déplacées en 2011, en faisant observer que ce nombre avait pourtant décliné entre 2000 et 2009, mais que la tendance à l’augmentation depuis 2010 était attribuable aux nouveaux conflits, à la sécheresse et à la famine dans plusieurs régions du continent africain.  Il y a actuellement 11,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en Afrique, ce qui représente environ 40% de la population des déplacés internes dans le monde.


Cette situation constitue un énorme fardeau économique, social et culturel pour les communautés et les pays concernés qui sont mal équipés du point de vue économique pour supporter un tel fardeau.  Il s’agit également d’une crise humanitaire pour les personnes affectées, a-t-il commenté.  M. Sefue a souligné néanmoins que la volonté politique et le leadership de l’Afrique en vue de trouver des solutions durables aux causes des réfugiés et des déplacés n’avaient jamais été mis en cause.  Il importe de rappeler que la majeure partie des pays africains ont signé et ratifié les conventions et protocoles pertinents.  La Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées a été aussi adoptée pour toute personne qui se voit forcée de quitter son pays pour trouver refuge ailleurs.  Il a souligné que cela respectait la tradition hospitalière africaine.  Le processus de signature de la Convention de Kampala montre que les États africains se sont appropriés cet instrument.  Toutefois, M. Sefue a appelé à une réaction internationale plus vigoureuse, épaulée par le Conseil de sécurité, pour résoudre le problème des réfugiés de la corne de l’Afrique. 


La crise financière et la dépréciation économique ne sauraient devenir des excuses pour limiter l’appui aux pays africains qui continuent pourtant de faire preuve d’un esprit de solidarité et d’abnégation en accueillant les réfugiés.  Il a cité le cas de l’Éthiopie, de l’Égypte, de la Tunisie et d’autres pays qui ont ouvert leurs frontières pour répondre aux urgences survenues dans les pays voisins.  Les organisations doivent disposer de suffisamment de ressources pour répondre aux besoins et les États doivent disposer des moyens nécessaires pour accueillir les réfugiés dans la dignité et pour mettre en place des solutions à court, moyen et long termes, y compris de réinstallation. 


M. ISMAEL GASPAR MARTINS (Angola), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), s’est dit préoccupé par l’insécurité et la prévalence des conflits en Afrique et ailleurs qui ont déraciné des millions de personnes et empêché le retour des réfugiés et des déplacés internes qui ne reçoivent pas suffisamment d’aide et de protection.  Malgré les défis de ces dernières années, le nombre de réfugiés a décliné en Afrique australe du fait d’un environnement politique stable et de la solidarité régionale, s’est félicité le représentant.  Certains pays de la SADC ont mis en place des initiatives pour permettre aux réfugiés d’être autonomes, grâce à l’accès à l’éducation et à l’emploi, à la liberté de mouvement, à l’enregistrement des naissances et à l’attention prêtée aux besoins spécifiques des femmes et des enfants, y compris la violence sexiste et sexuelle.


Pour sa part, l’Angola a, de 2002 à 2006, réinstallé 4 millions de déplacés internes.  De 2003 à 2006, 409 450 réfugiés angolais sont rentrés de la République démocratique du Congo, 202 805 sont rentrés de la Zambie, 186 950 de la Namibie, 2 493 de l’Afrique du Sud, 65 du Botswana et 481 du Zimbabwe.  Pour diverses raisons, a ajouté le représentant, 146 914 citoyens angolais ont exprimé leur intention de rester dans les pays d’accueil en tant que réfugiés.


M. LOIC LALLEMAND ZELLER (Union européenne) a fait part de ses réserves quant à l’établissement de la liste d’orateurs du débat général d’aujourd’hui.  Il a pris note avec inquiétude du contenu du rapport.  Un mécanisme de réaction aux situations d’urgence a été rapidement mis en place et le HCR a dû faire face également à des situations de réfugiés prolongées.  Malgré ces efforts, le nombre des réfugiés a augmenté et l’Union européenne encourage à trouver des solutions durables et reconnaît, en même temps, la responsabilité des gouvernements et des autres parties concernées en cas de conflit.


Le délégué a félicité les pays des Balkans qui ont œuvré en étroite collaboration pour des solutions durables aux problèmes des réfugiés et déplacés dans la région.  Il s’est félicité des priorités envisagées par le HCR et le processus de formation du personnel, notamment concernant les besoins spécifiques des personnes handicapées et des enfants dans le cas de mouvements migratoires mixtes.  Il a également noté avec satisfaction les activités dans le cadre du partenariat et de la coordination, en encourageant le HCR à travailler en étroite coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et autres agences des Nations Unies.  Il a encouragé le HCR à élargir sa base de donateurs et a salué les efforts dans le cadre de l’application des Conventions sur le statut des réfugiés et sur l’apatridie, ainsi que dans les efforts visant à la ratification de ces instruments.  Enfin, il a réitéré l’engagement des États membres de l’UE à développer les systèmes d’asile.


M. MANUEL FRICK (Liechtenstein) a rappelé que cette année, l’on commémorait le soixantième anniversaire de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés et le cinquantième anniversaire de la Convention sur la réduction de l’apatridie.  Son pays réitère ainsi son engagement en faveur des principes et dispositions de ces instruments et se félicite du dévouement du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et de son personnel.  Il a mis l’accent sur les dimensions énormes du déplacement.


Il a exprimé son inquiétude du fait que le nombre d’apatrides soit estimé à environ 12 millions de personnes, avec seulement 3,5 millions d’entre elles identifiées en tant que telles par le HCR.  Il a mis en garde contre le sérieux risque d’accroissement de l’apatridie avec l’émergence de nouveaux défis tel le changement climatique.  De la même manière, il est préoccupant que quelque 27,5 millions de personnes soient déplacées dans leur propre pays en raison d’un conflit armé, a-t-il déclaré.  Il a exhorté toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à faciliter le travail des organisations agissant dans ce domaine, en leur fournissant l’espace humanitaire nécessaire à la conduite efficace de leurs opérations.


Il a également mis l’accent sur la poursuite de la violence à l’égard des femmes, notamment la violence fondée sur le sexe, comme l’une des menaces les plus graves à la protection des personnes déplacées.  Des projets ciblés devraient être mis en œuvre pour mettre un terme à ces violations et réduire l’exposition des femmes et des filles à de telles violences, tout en assurant un conseil et une représentation juridique aux victimes, a conclu le délégué.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a relevé dans le rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés que la migration clandestine mondiale avait augmenté, ce qui pose un sérieux défi en matière de protection des réfugiés et met sérieusement à mal les systèmes nationaux d’accueil et d’asile.  Il a rappelé que la protection et l’assistance des personnes dans le besoin était une responsabilité humanitaire et internationale, en appelant l’attention sur les réseaux illégaux de trafiquants des personnes qui, souvent, font passer les migrants pour des réfugiés et demandeurs d’asile pour éviter d’être pénalisés et détenus.  C’est une tactique alarmante qui exige que l’on veille à prévenir des détournements des systèmes de protection, a-t-il alerté, en invitant à l’application du Plan d’action du HCR en 10 points sur la protection des réfugiés et des mouvements migratoires mixtes. 


En tant que pays d’accueil qui a toujours étroitement travaillé avec le HCR, la Thaïlande a annoncé que l’accès à la protection serait amélioré à mesure que les critères d’admissions aux refuges provisoires seront affinés.  Il a estimé que les personnes déplacées représentaient une ressource humaine précieuse et qu’elles devaient avoir accès non seulement aux services de base mais également à des formations professionnelles et à l’éducation pour elles et leurs enfants.  Il faut s’assurer de la sécurité et de la sûreté des rapatriés dans les cas de rapatriement volontaire, a-t-il dit. 


Pour répondre aux nombreux défis en matière de réfugiés, M. ZHANG GUIXAN (Chine) a estimé que la communauté internationale devait concentrer ses efforts dans cinq domaines: 1) promouvoir la démocratisation des relations internationales, adhérer au principe du règlement pacifique des différends et réduire ainsi le nombre de réfugiés et de déplacés internes résultant des conflits armés; 2) avancer le développement économique et la stabilité sociale pour minimiser les causes socioéconomiques profondes des réfugiés; 3) adhérer au principe de la solidarité internationale et du partage du fardeau; 4) améliorer la coopération et renforcer la capacité de réponse d’urgence du système international de protection des réfugiés; 5) lutter contre toutes les formes de discrimination raciale et de xénophobie, protéger les droits des réfugiés et améliorer leurs conditions de vie.


Mme PATRICIA CHISANGA-KONDOLO (Zambie) s’est félicitée de la réunion du Comité exécutif à Genève, le mois dernier qui a mis à jour les informations des délégations sur la situation des réfugiés et déplacés.  Elle a particulièrement mis l’accent sur les situations des réfugiés prolongées en Afrique, qui ont été exacerbées dans certaines régions par les effets néfastes de la sécheresse.  Elle a espéré que la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala de 2009) soit rapidement ratifiée et entre en vigueur une fois qu’elle aura été ratifiée par 15 pays.


La Zambie a pour stratégie d’établir des programmes de rapatriement volontaire, mais le retour de 7 000 réfugiés en Angola n’a pu se concrétiser faute de ressources financières suffisantes.  Dans le cas de la République démocratique du Congo (RDC), elle s’est dite encouragée par les mesures de mise en confiance établies par le Gouvernement de ce pays et a jugé que l’avenir était prometteur grâce à l’instauration de la paix dans la plus grande partie du pays et aux élections prévues en novembre. 


Mme KATRINA BURGESS (Canada) a indiqué que son pays complétait son action internationale en faveur des réfugiés par des mesures nationales.  En 2012, le Canada prévoit d’engager des réformes et de consentir des investissements très importants à l’appui de son système d’immigration et de protection des réfugiés.  Ces mesures visent, d’une part, à renforcer l’intégrité de ce système et, d’autre part, à augmenter le nombre de réfugiés réinstallés par le Canada.


Mme Burgess a dit ensuite qu’il était important que les gouvernements nationaux luttent contre les activités des trafiquants d’êtres humains.  Cette activité criminelle met en danger la vie des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants, tout en minant le soutien de la population à la protection des réfugiés.  La Canada, a-t-elle assuré, poursuivra ses efforts visant à contrer la traite des êtres humains, y compris par l’adoption de lois qui empêcheront les trafiquants d’exploiter à leurs fins le système d’immigration canadien.  Il s’agira aussi de réduire les facteurs d’attirance pour les trafiquants et leurs clients, tout en respectant l’obligation de ne pas refouler les réfugiés.


M. ALEXEY GOLTYAEV (Fédération de Russie) a présenté les condoléances de son pays au HCR et a exprimé sa sympathie à l’égard des proches des victimes.  Les activités du HCR constituent, a-t-il dit, un élément crucial des efforts internationaux pour le maintien de la paix, la sécurité et la stabilité dans le monde.  La Convention sur le statut des réfugiés doit continuer à être le socle du travail du HCR, dont le mandat ne doit pas changer.  Il a réitéré l’attachement de son pays aux normes du HCR sur la protection des réfugiés ainsi que de sa stratégie dans le cadre de ses réformes.


Le représentant a souhaité que la coordination se fonde sur des accords très clairs.  Concernant les abus des systèmes d’asile, il a appelé à plus de responsabilisation aux fins d’éviter l’érosion d’un tel système.  Le délégué a appuyé la recherche de solutions durables par le rapatriement, le retour et la réinstallation.  Il a affirmé que la Fédération de Russie entendait renforcer la coopération mondiale dans ce domaine où elle est bailleur de fonds.


Mme AMIRA DALI (Tunisie) a déclaré que son pays avait surpris le monde entier par la révolution du 14 janvier menée par le peuple grâce à l’action militante de ses citoyens et leurs sacrifices mettant fin à une des dictatures les plus pesantes de la région.  Elle a rendu un vibrant hommage au peuple libyen et lui a réitéré les félicitations les plus chaleureuses suite à la victoire de sa révolution en l’assurant de l’entière disposition de son pays à édifier des relations encore plus solidaires et plus profondes.  La déléguée a rappelé, cependant, que les deux pays avaient vécu une conjoncture assez difficile en raison de l’important flux de réfugiés de nombreuses nationalités qui ont fui les combats en Libye avec leurs familles pour chercher refuge et sécurité dans le territoire tunisien. 


Le Gouvernement et les Tunisiens se sont largement mobilisés pour accueillir les migrants et prévenir, de justesse, une crise humanitaire.  La politique de la porte ouverte et l’hospitalité dans les zones frontalières ont été exemplaires et ont donné une image exaltante de ce que pourrait être la solidarité dans sa dimension la plus humaine.  De nombreux pays amis ont également apporté aide et soutien financier et logistique pour organiser sur le terrain l’une des plus vastes opérations humanitaires dans la région, a-t-elle précisé.  À ce jour, de nombreux réfugiés africains et de l’Asie du Sud-Est sont toujours logés, nourris et suivis médicalement dans ces mêmes camps de solidarité sur les frontières sud de la Tunisie.  La représentante a indiqué que depuis le déclenchement de la crise en Libye, le 17 février 2011, la Tunisie avait enregistré le passage de 900 000 réfugiés de 106 nationalités.  Devant le flux énorme de réfugiés, le peuple tunisien, toutes catégories, organisations et structures confondues, a fait preuve de grande générosité et d’hospitalité pour secourir et prendre en charge, de manière volontaire, les migrants à travers l’organisation de multiples caravanes humanitaires.


La représentante a toutefois remarqué que face à cet élan de solidarité, certains pays développés continuaient à manifester une réticence exagérée à accueillir des émigrés alors que, paradoxalement, les pays en développement accueillent à eux seuls 80% de l’ensemble des réfugiés dans le monde, en dépit de leurs ressources limitées et des défis auxquels ils sont confrontés en matière de développement.    


M. SEDDIQ RASULI (Afghanistan) a noté que, depuis 2002, plus de 5,6 millions de réfugiés Afghans étaient rentrés en Afghanistan, la plupart d’entre eux retournant des pays voisins, l’Iran et le Pakistan.  « C’est le signe encourageant que la situation s’améliore en Afghanistan. »  Toutefois, le rythme des rapatriements s’est ralenti du fait de la double menace du terrorisme et de l’insécurité, de la pauvreté et de la situation humanitaire difficile.  Le nombre de déplacés internes a augmenté dans les provinces qui connaissent les niveaux d’insécurité les plus élevés.


Le Gouvernement est engagé à garantir la réintégration progressive librement consentie et dans la dignité des Afghans ayant fui le conflit et la violence, a assuré le représentant.  Il est confronté au défi de leur fournir des logements adéquats, des emplois, des services de santé, au fur et à mesure que l’Afghanistan devient plus stable et sûr.  Il ne faut toutefois pas oublier qu’entre juin 2009 et septembre 2010, 12 000 personnes ont été déplacées à cause de l’insécurité, portant à 319 000 le nombre total d’Afghans déplacés.


« La réalité est que 40% des réfugiés qui sont rentrés en Afghanistan ne sont toujours pas réinstallés », a déploré M. Rasuli.  Des réfugiés espèrent un futur prospère à leur retour au pays, mais, désespérés par la situation, ils repartent dans leurs pays respectifs de refuge.  Il faut travailler avec la communauté internationale et le HCR pour améliorer les perspectives de retour des réfugiés.  À cet égard, l’Afghanistan, le HCR, le Pakistan, et l’Iran sont en train de développer une stratégie pour la période 2012-2014.


M. SHIGEHIRO NISHIUMI (Japon) a félicité le Haut-Commissariat pour les réfugiés à l’occasion du soixantième anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, qui coïncide avec le trentième anniversaire de l’adhésion du Japon à cet instrument.  Il a exprimé sa vive indignation face à l’attaque du 31 octobre à Kandahar qui a fait des morts et des blessés dans les rangs du personnel du HCR et a réitéré que le terrorisme, sous toutes ses formes et qui fait des victimes parmi les civils innocents, ne pouvait en aucun cas être justifié.


Le délégué a jugé alarmante l’augmentation du nombre des réfugiés et des déplacés à l’intérieur, avec 43,7 millions de personnes forcées à se déplacer à cause d’un conflit ou de la persécution, soit le nombre le plus élevé depuis 15 ans, tandis que le nombre des rapatriés volontaires en 2010, lui, a été le plus faible de ces 20 dernières années.  Il a mis l’accent sur la protection et l’autonomisation des réfugiés et sur la coordination entre les institutions des Nations Unies pour garantir une assistance efficace.  Dans le cas de la Libye, le délégué a vivement salué le travail accompli par le HCR et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour fournir une assistance aux personnes déplacées.  Le Japon a réaffirmé son engagement au travail du HCR par une contribution, cette année, de près de 226 millions de dollars, la plus élevée que jamais.  Il a toutefois prié le HCR de chercher à élargir sa base de donateurs et de s’employer en particulier à améliorer sa coopération avec le secteur privé.    


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a dit que les activités de protection des réfugiés constituaient « l’un des principaux éléments de la politique de son pays en matière de migration ».  Le Kirghizistan a adhéré à la Convention de 1951 et à son Protocole.  En 2002, il a adopté une loi conforme aux normes internationales qui octroie aux réfugiés un enseignement, des perspectives d’emploi, l’acquisition de biens et une protection juridique, y compris contre le retour dans un pays où ils peuvent être persécutés.  Le Gouvernement a aussi mis au point des programmes pour le rapatriement volontaire et la réinstallation dans des pays tiers.  Il a aidé à protéger près de 20 000 réfugiés.


Le représentant a souligné que les personnes mentionnées dans le rapport du Haut-Commissaire pour avoir franchi la frontière vers l’Ouzbékistan étaient rapidement retournées chez elles.  « Le Kirghizistan est attaché aux obligations internationales qu’il a contractées. »


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a relevé, avec préoccupation que le nombre des réfugiés avait sensiblement progressé en 2010.  Il a salué l’adoption en 2009, par l’Union africaine, de la Convention relative à la protection et à l’assistance des personnes déplacées internes en Afrique.  Il s’agit d’un instrument essentiel au service des personnes déplacées par des conflits et de celles contraintes de quitter leur pays à la suite de catastrophes naturelles.  Dans le cadre de la solidarité africaine, l’Algérie a octroyé une aide humanitaire urgente de 10 millions de dollars au profit des pays de la corne de l’Afrique touchés par la crise alimentaire.  Le pays a mis sur pied, depuis le 18 août 2011, un pont aérien visant à acheminer la première tranche de cette aide constituée de produits alimentaires, pharmaceutiques et des tentes au profit des réfugiés somaliens du camp de Dadaab, situé à 800 kilomètres de Nairobi, puis d’une deuxième tranche purement alimentaire au profit des populations affectées de l’Éthiopie, du Djibouti, de l’Érythrée et de l’Ouganda. 


Il a ensuite évoqué l’élan de solidarité humanitaire lors de la crise libyenne, à travers une prise en charge rapide des réfugiés au niveau des frontières avec la Libye, en mettant à leur disposition des centres d’accueil et de transit dotés de tous moyens d’hébergement, de restauration et de prise en charge médicale.  Il a également fait état de l’assainissement de la situation administrative de ces personnes en coordination avec leurs représentations diplomatiques et l’organisation de leur rapatriement vers leurs pays d’origine.  Il a souligné que son pays continuait également d’accueillir à Tindouf l’une des 30 situations de réfugiés prolongées dans le monde.  Il s’agit, a-t-il dit, des réfugiés des territoires non autonomes du Sahara occidental qui attendent leur rapatriement librement consenti dans le cadre de la mise en œuvre d’une solution juste et mutuellement acceptable.  Il a noté avec satisfaction le fait que le HCR constate des progrès réalisés, en janvier 2011, dans la reprise des visites familiales par avion entre les réfugiés sahraouis vivant dans les camps de Tindouf en Algérie et leurs familles au Sahara occidental.     


M. MAGED ABDELFATTAH ABDEL AZIZ (Égypte) a réaffirmé l’importance d’allocations de ressources financières accrues, conformément aux engagements internationaux pris, pour permettre au Haut-Commissaire de s’acquitter de son mandat et de ses fonctions.  À cet égard, il a mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux situations de réfugiés prolongées dans les pays en développement récipiendaires.  Rappelant que le Président de l’Assemblée générale avait identifié la médiation comme l’un des thèmes majeurs de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, il a souligné que la situation internationale actuelle exigeait une intensification des efforts internationaux en vue de l’élimination des causes sous-jacentes des conflits par le truchement de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social et de la Commission de consolidation de la paix (CCP). 


D’autre part, l’application des principes de solidarité internationale et de partenariat efficace dans le partage des responsabilités de la protection et de l’assistance aux réfugiés jusqu’à leur retour volontaire dans leur foyer ou leur réinstallation dans des pays d’accueil demeure d’une importance fondamentale, a-t-il souligné.  L’Égypte réitère la nécessité d’appuyer le rôle important joué par la CCP comme l’un des outils dont dispose l’Assemblée générale dans l’appui aux efforts internationaux visant à remédier à ce phénomène.  Il a décrit à cet égard les efforts consentis par son pays pour faire face à la crise humanitaire en Libye, en coopération avec le HCR et d’autres institutions du système des Nations Unies.  Le délégué a appuyé les efforts destinés à la revitalisation de plusieurs initiatives liées au changement du climat international, en particulier l’initiative « Convention Plus » pour compléter la Convention de 1951 sur les réfugiés et son Protocole de 1967, et pour un partenariat équitable dans le partage du fardeau et des responsabilités.   


Droits de réponse


L’Estonie a précisé, en réaction à la Fédération de Russie, que le nombre de personnes dont la nationalité n’était pas claire avait été diminué par cinq depuis la séparation d’avec l’ancienne URSS.  Il a indiqué que la Constitution de son pays interdisait toutes formes de discrimination et les personnes naturalisées bénéficient de plus de droits que les dispositions prévues par la Convention sur les apatrides.


Le Maroc a exercé son droit de réponse à la suite de la déclaration de l’Algérie qui a mentionné la vulnérabilité des réfugiés dans les camps de Tindouf.  Le délégué algérien a oublié de mentionner que l’assistance ne pouvait être octroyée qu’en organisant l’enregistrement et le recensement de la population concernée.  Cette question a été évoquée à maintes reprises et se butte au refus de l’Algérie quant à ce recensement, a déclaré la représentante du Maroc.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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