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OBV/855 - FEM/1780

Constat d’un « travail inachevé » lors d’une manifestation spéciale organisée en prévision de la Journée internationale de la femme, 15 ans après Beijing

03/03/2010
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Manifestation spéciale à l’occasion de la

Journée internationale de la femme 2010


CONSTAT D’UN « TRAVAIL INACHEVÉ » LORS D’UNE MANIFESTATION SPÉCIALE ORGANISÉE EN PRÉVISION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME, 15 ANS APRÈS BEIJING


Quinze ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le constat d’« un travail inachevé » a été établi par une manifestation spéciale sur les « Droits égaux, opportunités égales: Progrès pour tous » organisée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, en prévision de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.


En conséquence, l’appel urgent que le Secrétaire général de l’ONU a lancé à l’Assemblée générale pour qu’elle créée sans délai « l’entité composite » chargée de la promotion de la femme a été accueilli par une salve d’applaudissements.  « L’ONU doit diriger en s’érigeant en exemple », a dit Ban Ki-moon, au cours d’une année exceptionnelle qui marque à la fois le centenaire de la Journée internationale de la femme et le trentième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


« L’émancipation des femmes, qui est un impératif social et économique, est essentielle à l’identité même de l’ONU », a dit Ban Ki-moon dans sa déclaration liminaire.  « Tant que les femmes ne seront pas libérées de la pauvreté et de l’injustice, la réalisation de nos objectifs en matière de paix, de sécurité et de développement durable sera menacée ».


Le Secrétaire général a averti que l’injustice et la discrimination à l’égard des femmes persistaient partout dans le monde.  « Sa manifestation la plus terrible est la violence.  Près de 70% des femmes du monde en seront victime pendant leur existence », a-t-il signalé.  M. Ban a dénoncé les mariages précoces et forcés, les crimes d’honneur, les abus sexuels et la traite des femmes.  Il a déploré le taux important de mortalité maternelle et la persistance des stéréotypes sexistes.


« L’entité composite » qu’il a appelée de ses vœux viendrait, selon la résolution* que l’Assemblée générale a adoptée l’année dernière, de la fusion du Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme, de la Division de la promotion de la femme, du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW).


L’entité serait dirigée par un Secrétaire général adjoint relevant directement du Secrétaire général de l’ONU qui a estimé aujourd’hui qu’une « entité dynamique au sein du système de l’ONU permettrait une programmation plus cohérente tout en amplifiant la voix des femmes ».


« L’émancipation des femmes sera sans doute la révolution la plus longue », a déclaré pour sa part Meng Xiasi, Ministre et Vice-Présidente du Comité national pour les femmes et les enfants de la Chine, qui participait également à la manifestation spéciale.  « Les nouveaux défis que nous devons affronter nous appellent à adopter une action plus vigoureuse et efficace ».


« Il est indéniable que la pensée masculine continue de dominer le monde », a-t-elle dit, avant de réclamer que l’on fasse du Programme d’action de Beijing, de la CEDAW et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) « une force capable de transformer le monde ».


M. Audon Lysbakken, Ministre norvégien de l’égalité entre les sexes, s’est attardé sur la violence faite aux femmes qu’il a qualifiée de « disgrâce ».  « La violence, l’inceste, le viol, les mariages forcés, les mutilations génitales féminines, la traite, le harcèlement et les assassinats – voilà les fléaux contre lesquels nous devons lutter ».  « La violence n’est pas et ne sera jamais excusable », a-t-il martelé.


Après ces interventions, un groupe de panélistes s’est livré à une réflexion sur l’impact des textes de Beijing.  Gertrude Mongella, Secrétaire générale de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui a présidé à l’adoption de ces textes, a indiqué que depuis la Déclaration et le Programme d’action, le continent africain avait pu accepter qu’une femme soit présidente du Parlement panafricain, chef d’État ou encore vice-présidente.  « Le Programme d’action de Beijing a également offert aux femmes africaines une plate-forme sur laquelle elles peuvent négocier avec les gouvernements, les groupes religieux et autres entités », a-t-elle signalé.


Mme Tarcila Zea, du Foro Intercontinental de Mujeres Indígenas, un réseau de femmes autochtones d’Amérique latine, a souligné l’importance qu’il y a à s’attaquer aux obstacles culturels et traditionnels à l’émancipation de la femme.  En plus de la violence domestique, les femmes autochtones sont confrontées à la violence politique, a-t-elle estimé.


Melle Amy Tang, une jeune canadienne de 17 ans de l’initiative « Because I am a Girl », a dénoncé la représentation stéréotypée que font les médias des femmes et qui conduit, selon elle, de nombreuses jeunes filles modernes à limiter leurs choix professionnels.


Les panélistes ont en effet discuté de l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur l’image et l’émancipation de la femme.  La représentante de la République démocratique du Congo (RDC) a parlé de la violence infligée aux femmes dans les zones de conflit alors que son homologue de la Belgique s’est inquiétée de la participation éventuelle des Taliban à la coalition gouvernementale en Afghanistan.


Au cours de cette manifestation, qui était modérée par Mme Maria Hinojosa, journaliste pour la télévision et la radio publique des États-Unis (PBS), les délégations ont visionné une vidéo produite par l’UNICEF sur l’égalité entre les sexes.


*A/63/L.103


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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