En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/1135

À la veille de Rio+20, le Secrétaire général assigne à la Commission du développement durable quatre tâches essentielles

14/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1135
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

20e  et 21e séances – matin & après-midi


À LA VEILLE DE RIO+20, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ASSIGNE À LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE QUATRE TÂCHES ESSENTIELLES


Le Secrétaire général de l’ONU a assigné, aujourd’hui, quatre tâches à la Commission du développement durable (CDD), qui achevait ses travaux entamés le 3 mai dernier.  À la veille de la Rio+20, en 2012, M. Ban Ki-moon a engagé la CDD à se concentrer sur des décisions pratiques traduisibles en actions concrètes et à assortir toutes les décisions importantes d’un calendrier de mise en œuvre.


Pour le chef de l’exécutif de l’ONU, la CDD, Comité préparatoire de Rio+20, doit aussi faire davantage d’efforts pour établir des liens avec d’autres organes, forums et processus internationaux et évaluer régulièrement les performances et les progrès réalisés.


Presque 20 ans après la Conférence des Nations Unies sur le développement et l’environnement, dit Sommet de la Terre de Rio, Ban Ki-moon a dressé un bilan sans appel: « trop peu des défis ont été correctement relevés alors que d’autres sont apparus ».


« Nous savons ce qu’il nous faut.  Nous savons ce qui marche.  Le temps des retards est révolu.  L’heure de la matérialisation a sonné », a conclu le Secrétaire général, qui a fixé un premier rendez-vous à la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en septembre prochain.


Avant d’entendre le Secrétaire général, qui a annoncé la nomination du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, comme Secrétaire général de Rio+20, la CDD a organisé un dialogue ministériel sur « la voie à suivre ».


La dix-neuvième session de la CDD sera, en effet, une année charnière car elle recevra du Processus de Marrakech et négociera la dernière mouture du projet du « Cadre décennal de programmation pour les modes de consommation et de production durables ».


Outre le Cadre décennal, le modèle thématique de cette session était composé des questions du transport, de la gestion des déchets, des produits chimiques et de l’extraction minière.  Toutes ces questions ont été débattues avec les grands groupes et les experts invités au cours de débats, de dialogues interactifs, de discussions ou de tables rondes ministérielles.


Avant de fermer les portes de sa dix-huitième session, la CDD a adopté son rapport*, tout en prenant note du « Projet stratégique pour la période 2012-2013 »**, présenté par le Secrétaire général.  Les délégations ont également commenté la deuxième partie du résumé des travaux rédigé par son Président et Ministre de l’environnement du Guatemala, M. Luis Alberto Ferraté Felice.


Le Bureau de la prochaine session sera composé de M. Lászlo Borbély, Ministre de l’environnement et des forêts de la Roumanie, à la présidence; de M. Javier Arias, du Panama; et de M. Andrew Goledzinowski, de l’Australie, aux vice-présidences.  Les candidats du Groupe des États d’Afrique et du Groupe des États d’Asie seront élus ultérieurement.


La CDD a également adopté l’ordre du jour de sa dix-neuvième session qui a fait dire à son futur Président: « ensemble, nous devons trouver de meilleures solutions ».


*   (E/CN.17/2010/L.3)

** (E/CN.17/2010/12)


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2010-2011


Dialogue ministériel interactif sur la « voie à suivre »


Alors que les travaux de sa dix-huitième session touchent à leur fin, la Commission du développement durable (CDD) s’est attachée, aujourd’hui, à examiner les questions clefs qui mériteront, selon elle, d’être examinées à sa prochaine session en 2011.


« Colonne vertébrale » du développement durable selon la représentante de l’Espagne, la question des modes de consommation et de production durables a suscité de nombreux commentaires de la part des délégations.  La CDD doit finaliser le « Cadre décennal de programmation » sur ces modes dont les négociations se tiennent dans le cadre du Processus de Marrakech, lancé en 2003.


Pour ce faire, les délégations du Mexique et du Guatemala se sont prononcées pour la création d’un groupe de travail spécial.  Le processus intersession doit être structuré et transparent, et avoir un mandat clair, a ajouté la représentante de l’Union européenne.


« Cette question doit être un point central des discussions sur Rio+20 », a renchéri le représentant du Sénégal, avant que celle de l’Espagne n’appelle la Commission à se concentrer sur la définition d’objectifs clairs, dans le cadre d’une feuille de route bien définie.  Il nous faut un processus « ouvert et inclusif », a prévenu la représentant du Grand groupe des femmes.


Quant aux éléments constitutifs du Cadre décennal, le représentant du Grand groupe des syndicats et des travailleurs a plaidé pour qu’il soit assorti d’un mécanisme de traçabilité des produits et services pour évaluer avec précision le degré de surconsommation.  Il y a beaucoup à gagner à mettre l’accent sur les changements de priorités et de comportements, a acquiescé le représentant de l’Union européenne.


C’est d’abord aux pays développés, a argué le représentant du Yémen, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de tracer la voie de la mise en œuvre du futur Cadre décennal, conformément au principe de responsabilité partagée mais différenciée.


N’oublions pas le rôle de la science et de la technologie, a rappelé le représentant du Grand groupe des communautés scientifiques et technologiques, en arguant qu’un effort colossal doit être fait pour renforcer les capacités scientifiques et technologiques dans toutes les parties du monde, notamment dans les pays en développement.


Pourquoi ne pas demander au système de l’ONU de faire une projection de la situation d’ici à 2020 pour faire prendre conscience aux délégations de l’ampleur des mesures qui s’imposent?, a suggéré le représentant de l’Argentine, pour qui, la projection déterminer les obstacles à la mise en œuvre d’Action 21 et énumérer les moyens d’alléger la bureaucratie.


La CDD doit fournir des politiques plus fermes, a poursuivi la représentante de Grenade, qui intervenait au nom des petits États insulaires en développement (PEID).


Quelle forme doivent prendre les travaux de la prochaine session?  Pour le représentant de la Suisse, la CDD doit, au lieu de se limiter à une simple lecture de discours, diviser les États en petits groupes interactifs.  L’organisation d’ateliers a été proposée par le représentant du Grand groupe des autorités locales, tandis que son homologue du Grand groupe des enfants et des jeunes, a réclamé une plus grande implication de son groupe dans l’élaboration des rapports.


Les délégations ont profité de ce dialogue interactif pour revenir sur les autres questions du module thématique qui ont été examinées au cours de cette session, à savoir la gestion de déchets et des produits chimiques, les transports et l’extraction minière.


Le représentant de l’Indonésie a notamment estimé que la création d’une éthique mondiale sur l’extraction minière s’imposait, tandis que celle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a estimé que la CDD-19 devrait être l’occasion de lancer une initiative mondiale sur l’extraction minière durable.  « La problématique de l’extraction minière doit rester au cœur de notre attention », a souligné le Secrétaire d’État à l’environnement de la Libye.


S’agissant de la gestion des produits chimiques, le représentant de l’Indonésie a réclamé la mise en œuvre « immédiate » de la Déclaration de Nusa Dua, ainsi que le renforcement de la synergie entre les Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm.  La représentante du PNUE a jugé important de créer une structure mondiale pour la mise en œuvre des actions politiques relatives aux produits chimiques.


Il nous faut un mécanisme contraignant, a dit la représentante du Grand groupe des syndicats et des travailleurs, en particulier sur la question du mercure, a ajouté le représentant du Yémen.


Les délégations ont, par ailleurs, unanimement réclamé des moyens de transport plus sûrs, plus abordables et plus respectueux de l’environnement.  S’agissant de la gestion des déchets, le représentant de l’Iran, à l’instar du représentant du Grand groupe des industries et des entreprises, a prôné l’adoption d’une approche « cycle de vie », tandis que le représentant de la Norvège est revenu sur la nécessité de réduire le flux des déchets électroniques, notamment, vers les pays en développement.


Tournant son attention vers un autre sujet, le représentant des États-Unis a jugé « critique » la participation des femmes à l’élaboration des politiques de développement durable.  Faisons appel à leur ingéniosité, a-t-il encouragé, appuyé par son homologue de la Norvège


Les délégations ont insisté sur la coordination, le partage des meilleures pratiques, les partenariats publics/privés, les ressources financières et le transfert de technologies propres.


Ce débat été animé par M. LUIS ALBERTO FERRATE FELICE, Président de la CDD-18 et Ministre de l’environnement du Guatemala.


Déclarations de clôture


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a affirmé que le développement durable comptait parmi ses plus importantes priorités pour 2010, d’où sa décision de convoquer, au mois de septembre prochain, une réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Nous devons accélérer l’élan pour réaliser ces Objectifs, a-t-il dit.  Nous devons aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience des pays et des communautés vulnérables, a-t-il estimé.


Le Secrétaire général a engagé les délégations à se concentrer sur des décisions pratiques qui puissent être traduites en action concrètes voire en actions améliorées.  Toutes les décisions importantes doivent être concrètes et assorties de calendriers de mise en œuvre, a-t-il ajouté, en réclamant aussi davantage d’efforts pour établir des liens avec d’autres organes, forums et processus internationaux.  Il a enfin souligné l’importance d’évaluer régulièrement les performances et les progrès réalisés.


Le vingtième anniversaire de la CDD approche à grands pas, a-t-il rappelé, en constatant que trop peu des défis identifiés au Sommet de Rio ont été correctement relevés alors que d’autres sont apparus.


À la veille de Rio+20, a dit M. BAN, je saisis cette occasion pour vous annoncer que j’ai décidé de nommer M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, comme Secrétaire général de la Conférence de Rio+20.  Il sera secondé par deux coordonnateurs exécutifs dont les noms seront annoncés plus tard, a ajouté le Secrétaire général.


Alors que nous préparons cet évènement historique, sachons recréer la solidarité et la créativité qui ont caractérisé le Sommet de la Terre.  Nous avons la responsabilité vis-à-vis des générations à venir de mettre en œuvre nos engagements, a-t-il souligné.  « Les bonnes idées ne suffisent pas.  Nous devons nous concentrer sur l’action ».


« Nous savons ce qu’il nous faut.  Nous savons ce qui marche.  Le temps des retards est révolu.  L’heure de la matérialisation a sonné », a conclu le Secrétaire général.


Citant le Président Kennedy, M. TARIQ BANURI, Directeur de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a affirmé que le PIB ne permettait pas de mesurer la santé des enfants, la joie de jouer ou la compassion.  « Le PIB mesure tout, sauf ce qui donne de la valeur à notre vie », a-t-il dit.  « C’est de nos travaux que dépendra toute la survie de l’humanité », a renchéri le représentant du Kazakhstan.


Celui du Grand groupe des personnes autochtones a affirmé la volonté de son groupe de continuer à travailler avec la CDD, pour transformer les mots en actes concrets, a ajouté le représentant du Grand groupe des ONG.  La Commission doit faire preuve de plus d’ambition, a dit à son tour le représentant du Grand groupe des syndicats et des travailleurs.


La Ministre de l’environnement de l’Espagne est revenue sur l’importance de la bonne gestion des produits chimiques et a souligné, une nouvelle fois, la nécessité de « découpler » croissance économique, d’une part, et dégradation  de l’environnement et de la surconsommation des ressources, d’autre part.  Elle n’a pas oublié d’insister sur le bien-fondé du triage des déchets.


La représentante du Groupe des jeunes et des enfants a réclamé la modification des paradigmes de consommation actuels et a encouragé la création de partenariats, surtout publics/privés, a précisé celui du Grand groupe des agriculteurs.  Seules les mesures impliquant les autorités locales peuvent porter des fruits, a insisté le représentant du Grand groupe des autorités locales, avant que le rôle des femmes ne soit souligné par la représentante du Grand groupe des femmes.  Le rôle « unique » du secteur privé a été, quant à lui, souligné par le représentant du Grand groupe des industries et des entreprises.


La CDD doit adopter des politiques pour renforcer l’éducation scientifique et technique, a ajouté le représentant du Grand groupe de la communauté scientifique et technique, avant que celle de la Mauritanie n’évoque, dans ce cadre, le grand défi de la désertification.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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