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ENV/DEV/1126

Développement durable: appels multiples à une politique de « déchet zero » et au renforcement de la transparence dans les activités d’extraction minière

05/05/2010
Conseil économique et socialENV/DEV/1126
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission du développement durable

Dix-huitième session

6e  et 7e séances – matin & après-midi


DÉVELOPPEMENT DURABLE : APPELS MULTIPLES À UNE POLITIQUE DE « DÉCHET ZERO » ET AU RENFORCEMENT DE LA TRANSPARENCE DANS LES ACTIVITÉS D’EXTRACTION MINIÈRE


Après avoir conclu ses débats thématiques sur le transport et les produits chimiques, la Commission du développement durable (CDD) s’est attaquée aujourd’hui aux questions liées à la gestion des déchets et à l’extraction minière.


L’établissement des responsabilités dans la production, la gestion et le coût des déchets a été l’occasion de lancer aux producteurs et aux consommateurs des appels passionnés en faveur de la politique du « Déchet zéro ».


Si chaque être humain consommait comme un Américain, il nous faudrait quatre planètes pour gérer les déchets, a affirmé le Directeur exécutif de l’American Environmental Health Studies Project.  Il a salué San Francisco, temple de l’écologie, qui avec ses 850 000 habitants a mis en place un « système réussi et exemplaire » d’économie circulaire.


Si San Francisco peut le faire, tout le monde peut le faire, a-t-il encouragé, avant que la deuxième panéliste de l’Unité spéciale des Services Publics (UAESP) de Bogota ne fasse part du succès des initiatives nationales dont la campagne « Faites fleurir Bogota ».


Les études de la Banque mondiale montrent qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, le volume des déchets municipaux solides passera de 131 millions de tonnes en 2005 à 179 millions en 2030.  « Les déchets sont une « ressource potentiellement précieuse », ont dit les intervenants pour autant qu’on les recycle, en particulier en produits énergétiques.


Les meilleurs pratiques, les contraintes et les mesures à prendre pour s’assurerla contribution des activités d’extraction minière au développement durable ont fait l’objet d’un autre débat thématique où il a été souligné que la bonne gouvernance est le moteur de transformation des revenus miniers en acquis sociaux et écologiques.


La demande en minerais continuera de croître malgré la crise, affirme le Secrétaire général, dans son rapport, en voyant dans ces besoins miniers une chance pour des continents comme l’Afrique.


Devant les multiples appels à la bonne gouvernance, la représentante du Groupe des 77 et de la Chine a tout de même rappelé que les contrats signés avec les multinationales limitent en réalité la souveraineté des États.  Le représentant du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a suggéré le lancement d’une initiative mondiale pour une extraction minière durable fondée sur une étude de faisabilité.


La Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 6 mai.


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2010-2011


Débat thématique sur les produits chimiques


Le droit à la protection et à l’information face aux risques que représentent les milliers de produits chimiques présents sur le marché a été fortement défendu par les Grands Groupes et par de nombreux autres pays, en particulier les pays agriculteurs.


La corrélation entre la gestion des produits chimiques et le développement durable dans la perspective des buts fixés pour 2020 dans le Plan d’action de Johannesburg pour 2020 a été examinée de plus près.


Les intervenants ont fréquemment mentionné les principaux accords multilatéraux sur l’environnement traitant en particulier de la gestion des produits chimiques, tels le Protocole de Montréal sur les substances qui détruisent la couche d’ozone de 1987; la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international de 1998; et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2001.


« Traditionnellement, dans les zones urbaines et rurales, les pauvres sont exposés de manière inacceptable aux risques très élevés des produits chimiques car ils n’en connaissent pas le maniement », a souligné la représentante du Grand Groupe de la jeunesse et de l’enfance.


« Comme il s’agit d’un phénomène transfrontière, il importe d’exercer le principe de consentement préalable », a-t-elle insisté, en appuyant les programmes REACH de l’Union européenne, et d’autres projets d’écologisation et de plaidoyer sur les avantages et les risques des produits chimiques.


Citant le Rapport Bruntland, à la base du sursaut mondial en faveur de la protection de l’environnement, la représentante du Grand Groupe des femmes a déclaré que si les femmes sont celles qui paient le plus fort tribut, elles sont aussi celles qui peuvent agir aux niveaux familial et communautaire.


Dans une déclaration fustigeant le mépris par beaucoup de gouvernements et d’entreprises du droit à l’information et à la protection, l’intervenante a mis l’accent sur la dimension sexospécifique de la sensibilisation aux dangers des produits chimiques.  Un appel à des fonds pour financer les campagnes nécessaires a été lancé par le représentant du Grand groupe des syndicats.


Les déchets et les produits chimiques ont non seulement anéanti les ressources traditionnelles nécessaires à la survie, mais ils se sont introduits dans la chaîne alimentaire, a dénoncé le représentant du Grand Groupe des peuples autochtones.


Dans leurs rapports à la Commission, les Grands Groupes signalent, par ailleurs, qu’en Afrique, par exemple, les sites pollués et les stocks avariés constituent un grave problème auquel « il faut répondre de toute urgence ».  Selon certaines estimations, au moins 50 000 tonnes de pesticides périmés se sont accumulés sur l’ensemble du continent africain.


Les produits toxiques déversés dans le milieu naturel menacent très sérieusement la biodiversité, provoquent des maladies et compromettent des activités de base comme l’agriculture.


La représentante du Grand Groupe des agriculteurs a dénoncé le manque d’information sur la dangerosité des produits et l’absence d’accès à des produits abordables.  Les intervenants au nom des Grands groupes ont demandé aux États de mettre en place des cadres juridiques et institutionnels fondés sur « les principes de précaution, de responsabilité des producteurs, de pollueur-payeur ».


Le représentant du Grand groupe des ONG a d’ailleurs fait remarquer que très peu d’informations sont disponibles sur les 80 000 à 100 000 entreprises chimiques en activité depuis l’adoption d’Action 21, en 1992.


« Les principes fondamentaux de la réglementation des industries chimiques ne sont pas encore suffisamment mis en œuvre », a-t-il ajouté, avant de noter que la participation de la société civile dans le processus de prise de décisions « reste inadéquate ».


À l’instar de ces Grands groupes, l’Ouganda s’est énervé en constatant que les gouvernements « soit tournent la tête soit se livrent à des atermoiements » en ce qui concerne la gestion des risques liés aux produits chimiques.  Il a évoqué l’exemple de la construction dans son pays de logements à bas prix contenant de l’amiante, dont les méfaits graves sur la santé humaine sont connus. « Il semble que les pays développés limitent la lutte contre l’amiante à leur propre continent », a-t-il accusé.


« Maintenant, la question est devenue politiquement sensible car on ne peut ni expulser les gens de leur logement ni proposer de solution de remplacement », a-t-il conclu sur l’exemple cité.


Plus grave à l’échelle continentale, a—t-il souligné, le fait que le paludisme défie encore la science.  De ce fait, l’utilisation de la DDT a été réintroduite.  « Que faire dans ces conditions? », s’est exclamé le représentant.  D’autres intervenants ont appelé à l’adoption, dans les plus brefs délais, d’un instrument juridiquement contraignant régissant l’utilisation du mercure.


Le débat, a été précédé par les interventions des deux conférenciers: M. CRAIG BOLJKOVAC, Directeur du Programme des produits chimiques et de la gestion des déchets à l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) qui représente également l’IOMC le programme interorganisation pour une gestion rationnelle des produits chimiques, et Mme GILLIAN GUTHRIE de la Jamaïque, Point focal de la SAICM pour l’Amérique latine et les Caraïbes.


Mme Guthrie a notamment commenté un rapport récent de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) qui souligne que la gestion des déchets, notamment chimiques, dans les pays en développement, est « toujours au rouge » et que cette question doit figurer parmi les problèmes à analyser de plus près.  La panéliste a suggéré de passer d’une approche axée sur les projets à une autre plus centrée, coordonnée et orientée vers le cycle de vie du produit chimique.


« Il n’y a pas d’intégralité, de logique budgétaire constante ni de financement adéquat en la matière », a-t-elle constaté.  À l’instar des intervenants d’hier, elle a exhorté à une amélioration de l’accès et de l’utilisation des informations pour accompagner les processus de prise de décisions.  Les éléments législatifs nécessaires doivent être mis en place et des scientifiques formés aux niveaux national et régional.


Les scientifiques n’ont souvent pas les éléments de base ou les moyens pour sensibiliser de l’industrie à l’importance d’une « chimie verte », a-t-elle relevé.


Outre le chapitre 19 d’Action 21, Mme Guthrie a aussi attiré l’attention sur les chapitres 6, 8 et 20 de ce document issu du Sommet de la Terre de Rio, en 1992.


Parmi les autres instruments internationaux, elle a cité le Code de la FAO sur l’utilisation des produits chimiques et la Déclaration de Bahia et la Convention no 174 de l’OIT.  Elle a aussi insisté sur le Protocole de Montréal qui « s’est avéré être un gros succès au niveau mondial ».


Mme Guthrie a considéré que la communauté internationale doit reconnaître les différences dans les capacités et veiller à ce que les mesures prises répondent aux besoins des différents groupes.


Le débat thématique a été introduit par deux documentaires drôles, l’un intitulé « Comment les produits chimiques arrivent dans l’Arctique? » et l’autre « How Safe are plastic Bottles », axé sur les sept produits plastiques mortels. (cf. www.panda.org).


La Vice-Présidente de la CDD, Mme TANIA VAKLERIE RAGUZ de la Croatie, qui modérait les deux journées de débats durant lesquelles 53 délégués sont intervenus sur la question de la gestion rationnelle de produits chimiques, a fourni une synthèse en fin de séance.


Débat thématique sur le transport


La poursuite, ce matin, du débat thématique pour le transport a été l’occasion pour les délégations de se pencher plus particulièrement sur le problème des zones rurales et de procéder à un échange d’idées sur l’écologisation du secteur des transports.


M. ERAN FEITELSON, du Département de géographie de la Hebrew University de Jérusalem et Professeur à l’Unité des études en transports de l’École de géographie et de l’environnement de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni, a estimé que l’information sur les flux des transports est trop souvent examinée du seul point de vue de l’environnement et presque jamais en fonction de leur accessibilité ».  Les investissements dans ce secteur doivent se concentrer sur les zones qui en ont le plus besoin.  « Le manque de transports dans les pays sans littoral est la principale raison pour laquelle ils ne peuvent dépasser leur statut de pays les moins avancés », a-t-il rappelé.


Tout en convenant des mérites du transport ferroviaire, il n’en a pas moins relevé que les trains à grande vitesse étaient trop onéreux pour beaucoup.  Pour cet expert, les vertus des Bus rapid transit (BRT), qui sont moins chers, tant dans leur construction que dans leur utilisation, méritent une plus grande attention.


L’expert a également insisté sur l’importance de réduire la consommation de pétrole et de promouvoir davantage les alternatives, notamment pour le transport routier.  Il a proposé l’introduction d’une taxe sur les systèmes les plus polluants.  « Il faut associer les mesures politiques à des systèmes cohérents capables d’avoir un impact sur le marché de l’automobile », a dit l’expert.


Mme MARIA ARCE MOREIRA, Secrétaire exécutive du Forum International pour le Transport Rural et le Développement (FITRD), l’autre panéliste invitée à ce débat, a axé son intervention sur le milieu rural où vivent 1,2 milliard des pauvres de la planète sans accès aux réseaux routiers.  Elle a regretté l’absence de synergie entre les secteurs de santé et du transport car, a-t-elle demandé, « comment font les femmes qui sont sur le point d’accoucher lorsque la clinique la plus proche se trouve à 30 km et que les moyens de transport sont pratiquement inexistants? »


L’experte a également souligné l’importance des routes pour faciliter l’accès aux écoles, en particulier celui des filles, à l’emploi et aux revenus, en particulier pour les femmes.  Elle a déploré le manque d’études sexospécifiques sur le secteur du transport, signalant, en outre, qu’il existe certaines contraintes culturelles qui barrent l’accès des femmes aux moyens de transports, comme la bicyclette.  Elle a aussi souligné que le transport fluvial était trop souvent négligé alors qu’il pouvait grandement profiter aux communautés rurales.


Au cours du débat qui a suivi ces deux interventions, les délégations ont longuement évoqué la pollution liée à la circulation routière et les moyens de la contrer.


Le représentant de Cuba a notamment attiré l’attention sur les problèmes liés à l’usage de véhicules d’occasion dans les pays en développement, tandis que le représentant de l’Arabie saoudite a relevé qu’en 2007, seul un demi-pourcent des trois millions de voitures fabriquées en 2007 était des véhicules hybrides. « Il faudrait multiplier ce chiffre par 10 », a-t-il estimé.


Son  homologue de l’Inde a cité pour sa part les mérites des systèmes de péage qui ont permis de réduire la congestion urbaine à Londres et à Singapour, notamment.  Le représentant du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a réclamé des mesures d’urgence pour promouvoir les systèmes BRT, éliminer l’essence au plomb dans les pays où elle est encore utilisée et favoriser l’utilisation de voiture propre dans les pays en développement.


Le représentant de l’Indonésie a réclamé des mesures d’incitation à un plus grand recours aux biocarburants.  En la matière une diversification s’impose, a estimé la représentante du Groupe des agriculteurs.  Tous les pays n’ont pas la même surface cultivable que le Brésil, a-t-elle dit, en mettant aussi en garde contre la tentation de sacrifier la production alimentaire.


Toujours sur la question des superficies cultivables, le représentant du Grand groupe des autochtones a attiré l’attention sur les problèmes que posent les installations éoliennes.  Au-delà de la superficie, le représentant du Groupe des ONG a lié transport et animaux.  Il a notamment expliqué que la construction des différents réseaux de transport pouvait changer les flux migratoires de certaines espèces animales et avoir un impact sur la viabilité de certains écosystèmes.


De nombreuses délégations, notamment celles d’Afrique du Sud, du Maroc et du Japon ont également passé en revue les mesures que leur pays a adoptées pour réduire la pollution liée à la circulation.  La représentante de l’Égypte a expliqué que les vieux véhicules qui étaient en circulation au Caire avaient été sortis de la circulation, tandis que son homologue de l’Argentine a indiqué que les véhicules en circulation dans son pays utilisaient le taux le plus important de gaz comprimé.


De son côté, la représentante de la Norvège a indiqué qu’un système novateur de taxation avait été imposé pour inciter à l’achat de voitures moins consommatrices et que le Gouvernement avait également l’intention de limiter la construction de centres commerciaux dans les zones qui ne sont pas desservies par le transport public.


La question du développement économique s’est imposée une fois de plus au débat, de nombreuses délégations ayant souligné, à l’instar du représentant de l’Arabie saoudite, les liens étroits qui existe entre croissance et transport.  Le représentant de la Palestine a indiqué que l’occupation israélienne avait gravement entravé le déplacement des Palestiniens et, par conséquent, le développement économique de la région.


Le représentant de la Zambie a insisté sur la situation des pays sans littoral, tandis que la représentante du Gabon a averti que le développement des infrastructures dont son pays aurait une incidence inévitable sur l’environnement.  « Faut-il privilégier l’un au détriment de l’autre? »


En début de séance, les délégations ont également pu visionner un documentaire réalisé par la Banque mondiale sur l’amélioration des transports ruraux au Viet Nam.  Le débat thématique était animé par M. Eduardo Meñez des Philippines, Rapporteur et Président par intérim de la Commission du développement durable.


Débat thématique sur l’extraction minière


« Il n’y aura pas de développement durable sans bonne gouvernance », a déclaré le représentant des États-Unis, au cours de ce débat qui a été l’occasion d’entendre de nombreuses interventions sur les obstacles, les contraintes, les meilleures pratiques et les mesures à prendre pour s’assurer de la contribution de l’industrie minière au développement durable.


Après des interventions liminaires de PATRICK CHEVALIER, Directeur de la Division du Partenariat aux ressources naturelles du Canada et de Mme JUANA KURAMOTO HUAMAN, Économiste, l’ensemble des intervenants a jugé indispensable d’améliorer les éléments de base de la gouvernance dont les industries extractives ont besoin pour accroître les retombées économiques dans les pays producteurs et minimiser les conséquences sociales et écologiques sur les collectivités concernées.


Le Ministre de l’environnement du Guatemala a mis l’accent sur l’immense préjudice écologique des activités minières comparées aux faibles bénéfices, en matière de développement social.  Il s’est notamment inquiété des sources de tensions dues à leur impact désastreux sur les populations locales, notamment les populations autochtones.  Sur le même ton, la représentante du Grand groupe des peuples autochtones a souhaité que toutes les propositions de développement tiennent compte de la Déclaration des Nations Unies sur les droits de ces peuples.  Elle a également demandé des principes directeurs pour assurer la transition vers la durabilité, en mettant l’accent sur l’opportunité de politiques de recyclage.


Dans ses conclusions, la CDD, a argué le représentant du Canada, doit reconnaître les succès et les défis de l’exploitation minière.  Les faits montrent que cette activité a contribué au développement durable dans plusieurs pays.  Mettre l’accent sur les points négatifs en minimisant l’importance des progrès importants ne fait que miner les efforts visant à améliorer la contribution de l’exploitation minière au développement durable, a plaidé le représentant.


Il faut des cadres législatifs et réglementaires modernes qui assurent la participation de la population aux processus de prise de décisions aux niveaux local et national, ont en substance insisté les représentants du Groupes des 77 et de la Chine, du Groupe des États arabes et de l’Union européenne.  Illustrant ses bonnes pratiques, l’Union européenne a indiqué que tout projet économique du continent s’appuyait sur les principes de la conservation de la biodiversité et sur le Réseau Natura 2000 qui a pour objectif de préserver la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales de la logique du développement durable.


Mettant l’accent sur la réhabilitation des anciens sites miniers, le représentant de la France a déclaré que la loi française imposait la prise en compte des enjeux de développement durable à savoir, l’intérêt national, les besoins en matériaux, la protection de l’environnement, la gestion équilibrée de l’espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières.  Toujours dans les réponses, le représentant de l’Australie a suggéré que la Commission prenne en exemple la coopération de son pays avec la Chine en matière de promotion d’une industrie propre.


La représentante de l’Organisation international du Travail (OIT) a mis l’accent sur le paragraphe 46 du chapitre IV du Plan d’action de Johannesburg qui concerne la santé et la sécurité du travailleur, mais aussi sur la situation des femmes, en particulier des femmes autochtones.  Elle a rappelé la référence qu’est la Convention 169 et la Convention 176 concernant la sécurité et la santé dans les mines.


En début de séance, M. DAVID O’CONNOR, de la Division du développement durable des Nations Unies, a présenté le rapport pertinent du Secrétaire général et rappelé que la demande en minerais continuera de croître malgré la crise, en raison de la croissance accélérée des pays émergents.  Ces besoins miniers offrent des possibilités, notamment pour l’Afrique qu’il faut saisir, a-t-il dit, avant de s’inquiéter des défis comme les importantes quantités d’eau et d’énergies nécessaires, sans oublier les très grandes quantités de déchets.  À l’heure actuelle, si les activités minières génèrent beaucoup de revenus dans les pays en développement, elles ont malheureusement peu d’impact sur la lutte contre la pauvreté.


L’importance de la bonne gouvernance a été soulignée dans les interventions liminaires de M. Patrick Chevalier, Directeur de la Division de partenariat aux ressources naturelles du Canada et de Mme Juana Kuramoto Huaman, Économiste.  Il décrit cet élément comme le moteur de la transformation des richesses minières en services sociaux et outil de la protection de l’environnement.  L’Économiste a aussi mis l’accent sur l’importance des compétences, au niveau régional, et sur la reddition des comptes.  Il faut que chacun soit responsable de ses actes, a-t-elle insisté, en soulignant l’importance d’indicateurs de performances pour appuyer les initiatives de transparence.


Le fait que les contrats des multinationales limitent en réalité la souveraineté des États, a tout de même été rappelé par la représentante du Groupe des 77 et de la Chine, qui a souligné la difficulté, dans ce contexte, de traduire les bénéfices des activités minières en développement social.  Son homologue de la Chine a préconisé des législations promouvant des pratiques viables, dont le recours à des technologies propres.


Il faut en effet des bonnes pratiques durables s’appuyant sur les connaissances scientifiques et technologiques, a renchéri la représentante du Grand groupe des scientifiques.  Mettant l’accent sur une bonne politique de recyclage, le représentant de la Suisse a aussi soutenu toute initiative qui prenne en compte les droits de l’homme.  À l’instar de ce dernier, le représentant du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a suggéré le lancement d’une initiative mondiale pour une extraction minière durable s’appuyant sur une étude de faisabilité mondiale.


Ont également été évoqués, dans ce débat, le Système de certification du Processus de Kimberley, qui soumet le commerce des diamants à une stricte surveillance, et l’Initiative de transparence des industries extractives.


Débat thématique sur la gestion des déchets


L’établissement des responsabilités dans la production, la gestion et le coût des déchets a suscité aujourd’hui des exposés passionnés et un vif débat au sein de la Commission du développement durable.


« Au centre du mouvement du développement durable », selon le Vice-Président de la CDD, M. EDUARDO MEÑEZ des Philippines, la gestion des déchets est devenue une question incontournable du fait d’une augmentation rapide des volumes et une diversification de leur nature dues à la croissance économique, à l’urbanisation, à l’industrialisation et aux modes non viables de production et de consommation.  M. Meñez a affirmé que tout ceci entrave les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Les déchets solides sont d’ailleurs peu ou prou mentionnés dans les OMD, a fait remarquer le Grand groupe des OMD.


La réunion parallèle tentait de répondre aux questions que se posent les autorités locales pour améliorer le traitement des déchets, les exploiter, faire baisser les coûts, renforcer les capacités techniques et institutionnelles et améliorer les conditions de travail du personnel concerné.


Relayant le cri d’alarme du Mouvement « déchet zéro », l’un des deux conférenciers, M. PAUL CONNETT, Directeur exécutif de l’American Environmental Health Studies Project, a démontré, images à l’appui, que si chaque être humain consommait comme un Américain, on aurait besoin de quatre planètes pour répondre au rythme de consommation.


Très applaudi, M. Connett, qui a également dirigé des recherches sur la toxicité du fluore et contribué au Fluoride Action Network, a toutefois montré qu’une ville écologique phare comme San Francisco en Californie, avec ses 850 000 habitants, a mis en place un « système réussi et exemplaire » d’économie circulaire consistant à fabriquer d’autres produits à partir de déchets recyclés.


« Si San Francisco a été capable de le faire, n’importe quelle autre ville du monde peut en faire autant », a-t-il affirmé.  Prônant la responsabilisation des producteurs et des consommateurs, il a préconisé de faire appel à « nos esprits brillants, à nos décideurs audacieux et à toutes nos capacités », et à faire pression sur les industries pour passer du « déchet zéro  à la durabilité ».


Dans un exposé dans lequel il a suggéré de lire l’ouvrage « La politique du bonheur »; de mettre en pratique le slogan des années 60 « faites l’amour et pas la guerre », en l’accompagnant de « faites du recyclage et moins de consommation », il a recommandé une stratégie de consommation éclairée et informée, d’un « consommateur qui ne donne pas son argent à des sociétés multinationales qui vont détruire ses ressources naturelles ».


Dans le même ordre d’idées, le représentant des États-Unis a informé au débat que son pays veillait à conclure des « partenariats gagnant-gagnant ».  Le Gouvernement américain s’emploie également à trouver des solutions novatrices pour réduire ou changer l’utilisation de certaines matières et faire prendre conscience du problème aux producteurs et aux consommateurs.


La deuxième panéliste, Mme SONIA JEANET AREVALO SERRANO, de l’Unité spéciale des Services Publics (UAESP) de Bogota en Colombie, a indiqué que la ville a adopté deux instruments de gestion des déchets, centrée sur le recyclage et employant 6 000 personnes qualifiées.  La ville a aussi défini un modèle de décharge où l’on déverse 6 000 tonnes de déchets solides par jour.


Des pays comme le Brésil et la République de Corée ont manifesté leur intérêt pour cette expérience, a informé la panéliste, en ajoutant qu’à l’avenir, l’UAESP prévoit de s’attaquer aux déchets électroniques et aux débris des constructions.


La sensibilisation de l’opinion publique est incluse dans les quatre phases du programme de l’UAESP, comme en témoigne la campagne « Faites fleurir Bogota », dans le cadre de laquelle des brigades créées par des habitants et des recycleurs peignent des fleurs dont on doit symboliquement prendre soin.


« Les habitants veulent maintenant qu’on peigne une fleur dans leur quartier car elle est devenue un symbole fort de la propreté et du développement », a commenté la conférencière.  Progressivement, les terrains gagnés sur les décharges vont se transformer en parcs naturels.  Le contrôle de la qualité des eaux, des émissions de méthane et des odeurs, ainsi que l’installation de pièges à mouches et l’utilisation de chiens sont parmi les autres moyens que l’UAESP utilise pour lutter contre les décharges illégales.


« La tâche la plus importante qu’il reste à faire est l’activation sociale, la protection du droit au travail et la création d’emplois, la socialisation du territoire et l’autonomisation de la population locale », a-t-elle déclaré en conclusion, en espérant que les centres créés par l’UAESP deviennent autonomes.


Les études de la Banque mondiale prévoient qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, le volume des déchets municipaux solides passera de 131 millions de tonnes en 2005 à 179 millions en 2030; les volumes globaux de déchets produits dans les pays en développement connaissant une augmentation rapide.


La classification en déchets dangereux et non dangereux, fondée sur l’étiquetage des substances et des préparations dangereuses, n’est pas toujours faite de manière appropriée dans les pays en développement.  Depuis Action 21, la définition même des « déchets » a connu une évolution, a affirmé M. NIKHIL CHANDAVARKAR, de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, qui a présenté le rapport pertinent du Secrétaire général.


Cette définition est passée de la collecte, l’élimination ou l’incinération des déchets vers une approche plus intégrée qui met l’accent sur « la réduction au minimum de la production des déchets, sur le recyclage des matières et sur la production d’énergie ».  « Les déchets sont une « ressource potentiellement précieuse », a-t-on souligné, lors de ce débat.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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