L’ECOSOC achève sa session de fond de 2010 en adoptant des résolutions sur les femmes, la reconstruction d’Haïti et l’aide aux pays les moins avancés
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Conseil économique et social
Session de fond de 2010
46e et 47e séances – matin & après-midi
L ’ECOSOC ACHÈVE SA SESSION DE FOND DE 2010 EN ADOPTANT DES RÉSOLUTIONS SUR LES FEMMES, LA RECONSTRUCTION D’HAÏTI ET L’AIDE AUX PAYS LES MOINS AVANCÉS
Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales salue le haut degré d’engagement des délégations et la participation active des ONG à cette session
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a achevé, aujourd’hui, sa session de fond de 2010, entamée le 28 juin. Au terme de quatre semaines de travaux, marquées par la tenue de son Examen ministériel portant sur l'émancipation des femmes et un dialogue de haut niveau qui a examiné la situation de l'économie mondiale, les délégations ont entériné une vingtaine de projets de résolution.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, clôturant la session, a salué « le haut degré d’engagement des délégations pendant les débats, les exposés nationaux volontaires présentés lors de l’Examen ministériel ayant donné l’impulsion nécessaire à l’établissement d’ONU-Femmes ». Il a également noté que le Forum pour la coopération en matière de développement avait fourni d’importantes recommandations stratégiques en vue du bon déroulement du Sommet de septembre sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Par leurs décisions, les délégations ont notamment demandé au Secrétaire général d’assurer une transition sans heurts pour permettre à ONU-Femmes, la nouvelle entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, d’être rapidement opérationnelle (E/2010/L.35). L’ECOSOC a également demandé au système des Nations Unies de poursuivre l’intégration de la question de l’égalité des sexes dans tous les mécanismes opérationnels, dont le Plan-cadre de l’ONU pour l’aide au développement.
En vue de la quatrième Conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés (PMA IV), qui se tiendra à Istanbul en 2011, le Conseil économique et social a par ailleurs demandé aux pays donateurs de renforcer l’aide à ces pays en y ciblant les secteurs de production favorables à la réduction de la pauvreté et à l’autonomisation des femmes (E/2010/L.20). L’ECOSOC, qui reconnaît que les PMA sont fortement touchés par les effets des changements climatiques et ont accumulé du retard dans la réalisation des OMD, estime que les fonds consacrés à l’adaptation aux effets du réchauffement de la planète doivent l’être en sus des engagements pris au titre de l’aide publique au développement (APD). Il reconnaît en outre le rôle que les investissements directs étrangers (IED) peuvent jouer dans la création d’emplois et dans le transfert de technologies.
De plus, le Conseil, six mois après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti le 12 janvier 2010, a souligné la nécessité de renouveler les efforts à tous les niveaux, y compris local, afin d’aider le Gouvernement haïtien à reconstruire les capacités institutionnelles et les infrastructures de l’État (E/2010/L.27). À cette fin, il a décidé de proroger le mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti, mis en place pour coordonner l’aide des donateurs, jusqu’à sa session de fond de 2012.
Comme lors de la présentation du texte mardi dernier, l’adoption, à l’issue d’un vote, de la résolution sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien (E/2010/L.31), a été commentée avec une certaine vivacité par plusieurs délégations.
La représentante d’Israël a estimé que ce texte, qui demandel’ouverture des postes-frontières de la bande de Gaza et invite son pays à s’acquitter de ses obligations internationales, « ne rate aucune opportunité pour accuser Israël tout en ignorant la menace quotidienne d’actes terroristes perpétrés contre des civils israéliens ». Pour sa délégation, les auteurs de la résolution ont « pris en otage l’ECOSOC pour y promouvoir un discours visant à diaboliser Israël et délégitimer la démocratie israélienne, sapant ainsi tout espoir de paix ».
Le représentant de la Mission permanente d’observation de la Palestine a, pour sa part, estimé que la crise humanitaire dans le territoire palestinien exige une action concrète de la part de la communauté internationale. Par conséquent, a-t-il dit, l’adoption de ce projet de résolution par une majorité écrasante reflète la prise de conscience collective sur le sort infligé aux Palestiniens par l’occupant israélien.
Les délégations de l’ECOSOC ont également approuvé des projets de résolution sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (E/2010/L.22) ou encore le développement durable, dont un texte portant sur l’appui des Nations Unies aux petits États insulaires en développement (PEID) (E/2010/L.33). L’ECOSOC a décidé de reporter à sa prochaine session de fond sa prise de décision sur un projet de résolution relatif à la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement.
Dans ses remarques de clôture, le Président de l’ECOSOC et Ambassadeur de la Malaisie auprès des Nations Unies, M. Hamidon Ali, s’est lui aussi félicité de l’établissement d’ONU-Femmes, « qui a coïncidé avec l’adoption de la Déclaration ministérielle à l’issue de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC ». M. Ali a en outre insisté sur la nécessité de renforcer le potentiel du Forum pour la coopération en matière de développement. Enfin, concernant les travaux futurs du Conseil, il a estimé essentiel de mieux préparer les sessions de fond du mois de juillet, « afin d’adopter le plus grand nombre possible de résolutions ».
PRÉSENTATION DE RAPPORT
Faisant suite à la présentation hier durapport intitulé « Peine capitale et application des garanties pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort » (E/2010/20), la représentante de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), a indiqué que le tableau numéro 4 de ce rapport avait été amendé pour y mentionner l’introduction, en Fédération de Russie, d’un moratoire sur la peine capitale. Elle a précisé qu’un corrigendum sera ajouté au document, et qu’il mentionnera le fait qu’il n’y a pas eu d’application de peine capitale en Fédération de Russie depuis 1996.
ADOPTIONS DE TEXTES
L’ECOSOC a adopté, sans vote, le projet de résolution E/2010/L.32 sur les « Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement: Suite donnée aux recommandations de politique générale de l’Assemblée générale et du Conseil ».
Déclaration après l’adoption du texte
S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant de la Belgique a salué l’adoption par consensus de ce projet de résolution dont les termes visent l’amélioration de la mise en œuvre des activités opérationnelles des Nations Unies. Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux pays qui se trouvent confrontés à des problèmes complexes, comme les pays sortant de conflits ou les États fragiles. Néanmoins, il a dit que l’Union européenne regrette qu’il n’ait pas été possible de s’entendre sur la définition de la notion de « défis complexes ».
L’ECOSOC a adopté, sans vote, le projet de résolution E/2010/L.17 sur les « Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement: Rapports des Conseils d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ».
L’ECOSOC a adopté, sans vote, le projet de résolution E/2010/L.13 sur « Le rôle du système des Nations Unies dans la mise en œuvre de la Déclaration ministérielle issue du débat de haut niveau du Conseil tenu lors de sa session de fond de 2009 ».
Application et suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU: suite donnée à la conférence internationale sur le financement du développement
- Surmonter la crise financière et économique mondiale: un Pacte mondial pour l’emploi (E/2010/L.9/Rev1).
Le Conseil économique et social a adopté, sans vote, ce projet de résolution, présenté par le représentant du Brésil, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Ce dernier s’est félicité d’un texte qui présentele Pacte mondial pour l’emploi et qui offre un cadre général dans lequel chaque pays peut arrêter un train de mesures adaptées à sa situation et à ses priorités propres. Le texte encourage les États Membres à promouvoir et à tirer pleinement parti du Pacte mondial, ainsi qu’à mettre en œuvre les orientations politiques qui y sont énoncées.
Déclaration après l’adoption du texte
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen s’est félicité de l’adoption de ce texte qui vise à intégrer les objectifs du Pacte mondial pour l’emploi dans les activités des fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que dans celles des institutions spécialisées. Il a salué la signature, le 22 avril dernier, entre le PNUD et l’OIT, d’un mémorandum visant à promouvoir le Pacte mondial pour l’emploi. Malgré tous les efforts entrepris, le représentant a estimé qu’il fallait faire davantage pour aider les populations sur les plans sociaux et humains alors que la crise se poursuit.
- Suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement et à la Conférence d’examen de 2008 (E/2010/L.12/Rev.1).
Sur cette question, l’ECOSOC a adopté, sans vote, ce projet de résolution.
Déclaration après l’adoption du texte
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen s’est félicité de l’affirmation du rôle du Conseil économique et social dans le suivi des questions liées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à celles concernant le commerce et le développement. Néanmoins, il a souhaité que l’on se penche de manière urgente sur la création d’une commission fonctionnelle de suivi de la mise en œuvre des engagements relatifs au financement du développement, contenus dans le Consensus de Monterrey. Il a souhaité que les délibérations de l’ECOSOC soient présentées aux institutions compétentes, qui siègent à Genève, par le Président de l’ECOSOC.
- Application des résolutions 50/227, 52/12 B, 57/270 B et 60/265 de l’Assemblée générale, y compris la résolution 61/16 (E/2010/L.11)
Le Conseil économique et social a adopté, sans vote, ce projet de résolution.
Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions : Programme à long terme d’aide à Haïti (E/2010/L.27)
L’ECOSOC a adopté, sans vote, ce projet de résolution.
Déclaration avant l’adoption du texte
Avant l’adoption de ce projet de résolution, la représentante du Secrétariat a indiqué que la confection et l’application du texte auront des incidences budgétaires d’un montant de 34 100 dollars pour 2011 correspondant à des missions consultatives à Haïti et Washington.
Déclaration après l’adoption du texte
Le représentant d’Haïti a salué l’adoption de ce texte qui confirme l’élan de solidarité sans précédent de la communauté internationale autour du peuple haïtien après la catastrophe du 12 janvier 2010. Cette solidarité ne s’est pas démentie, malgré la lenteur du passage de la phase des efforts de secours vers celle des efforts visant à promouvoir le relèvement d’Haïti.
Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions: Transversalisation de la problématique homme-femme dans toutes les politiques et tous les programmes du système des Nations Unies (E/2010/L.35)
Le Conseil économique et social a adopté, sans vote, ce projet de résolution.
Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies (E/2010/L.22)
Le Conseil a également adopté, par 26 voix pour et 26 abstentions, ceprojet de résolution qui porte sur l’« Appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies ».
Explications de vote
Auparavant le représentant des États-Unis avait expliqué que sa délégation allait s’abstenir de voter sur ce texte. Les États-Unis ne partagent pas les recommandations relatives à la participation des territoires aux activités des organes des Nations Unies, a-t-il dit. Cela relève, selon lui, de l’autorité de la puissance administrante, et les États-Unis estiment que les termes de ce projet de résolution sont un empiètement sur les prérogatives de la puissance administrante.
La représentante de la Belgique, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a regretté que le contenu « politique » de cette résolution ait détourné l’attention de l’aide apportée par les Nations Unies aux territoires non autonomes. Par conséquent, estimant que ces questions ne relèvent pas de la compétence de l’ECOSOC, les membres de l’Union européenne s’abstiendront de voter sur ce texte, a-t-elle indiqué.
Expliquant son vote après l’adoption de la résolution, le représentant de la Fédération de Russie a expliqué l’abstention de sa délégation par sa position sur les questions de décolonisation qui sont éminemment politiques et ne devraient pas être traitées dans le cadre des questions économiques et sociales.
Coopération régionale
La décision à prendre sur les projets de résolution figurant dans le document E/2010/15/Add.1 a été reportée à la prochaine session de l’ECOSOC.
Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé (E/2010/L.31)
Le Conseil économique et social a adopté ce projet de résolution, par 45 voix pour, 3 voix contre (Australie, États-Unis et Canada) et 3 abstentions (Mongolie, Cameroun et Côte d’Ivoire).
Explications de vote
Mme SHULAMIT YONA DAVIDOVICH(Israël) a rappelé que l’Ambassadeur d’Israël avait déclaré cette semaine au Conseil de sécurité que « les mots sont les pères de l’action, et que les déclarations de paix sont les précurseurs de la paix. » Forte de ce constat, elle s’est demandé dans quelle mesure les termes de la résolution L.31 pouvaient-ils être perçus comme encourageant la paix ? Pour la représentante, ce texte ne reflète pas une approche équilibrée, qui est pourtant nécessaire, pour aller de l’avant vers la paix et la réalisation de deux États, un État juif et un État palestinien. Selon elle, cette résolution « ne rate aucune opportunité pour accuser Israël tout en ignorant la menace quotidienne d’actes terroristes contre des civils israéliens ». Elle ignore simplement le régime du Hamas et les dangers existants dans la région. Pour la délégation israélienne, les sponsors de cette résolution ont « pris en otage » l’ECOSOC pour promouvoir un discours visant à « diaboliser» Israël et délégitimer la démocratie israélienne, sapant ainsi tout espoir de paix. Mme Davidovich a souligné que la paix nécessitera de prendre des risques politiques et suppose que toutes les parties concernées fassent des compromis difficiles. Par contraste, il est facile d’adopter cette résolution, a-t-elle estimé, rappelant que cela se fait cependant chaque année sans qu’il soit tenu compte de la réalité sur le terrain. Elle a terminé en lançant un appel aux États Membres pour voter contre ce texte.
Pour le représentant des États-Unis ce projet de résolution est « déséquilibré dans la mesure où il ne fait aucune allusion à la nécessité de protéger également les citoyens israéliens contre les attaques terroristes ». Il a également regretté que ce texte « ne souligne nulle part les mérites d’Israël » et qu’il ne précise pas les améliorations récentes de la situation sur le terrain, notamment le fait que de plus en plus de Palestiniens trouvent du travail en Cisjordanie. Il a salué la politique récente et positive d’Israël qui a permis que davantage de marchandises arrivent à Gaza et qu’il y ait une réelle croissance économique à Ramallah, Jénine et d’autres villes palestiniennes. Il a rappelé l’objectif de parvenir à deux États vivant côte à côte en toute sécurité.
La représentante de la Belgique, s’exprimant au nom de 10 pays de l’Union européenne, s’est déclarée favorable au projet de résolution L.31. Elle a souligné l’importance de l’application du droit humanitaire international.
Le représentant de l’Australie a fait part de son inquiétude face à la situation socioéconomique qui prévaut dans le territoire palestinien avant de rappeler l’implication de son pays qui y intervient pour venir en aide au peuple palestinien. Cependant la délégation australienne a voté contre ce projet de résolution, car elle estime qu’il a une dimension politique qui n’a rien à voir avec les prérogatives de l’ECOSOC, et que ce texte ne participe pas à améliorer la situation sur le terrain, a indiqué le représentant.
Le représentant de Sainte-Lucie a dit qu’il avait voté en faveur de ce texte, et a regretté que certaines délégations aient trouvé que le projet de résolution avait un caractère politique « non approprié », à l’instar de ce qui a été évoqué pour le projet de résolution L.22. L’ECOSOC reste le forum approprié pour ce type de considérations, a-t-il souligné.
L’observatrice de la Palestine a estimé que la crise humanitaire dans le Territoire palestinien occupé exige une action concrète de la part de la communauté internationale. Par conséquent, l’adoption du projet de résolution L.31 par une majorité écrasante représente le reflet de la prise de conscience, par la communauté internationale, de la triste situation imposée aux Palestiniens par Israël. C’est là le message de ce texte au peuple palestinien, mais au-delà, il faut maintenant prêter assistance aux Palestiniens, et en particulier aux habitants de la bande de Gaza, a-t-elle conclu.
Questions relatives à l’économie et à l’environnement
- Environnement (E/2010/L.38)
L’ECOSOC a adopté, sans vote, ce projet de résolution portant sur la « Liste récapitulative des produits dont la consommation ou la vente ont été interdites ou rigoureusement réglementées, qui ont été retirés du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements ».
- Administration publique et développement
L’ECOSOC a adopté, sans vote,un projet de résolution figurant dans le document E/2010/44.
- Coopération internationale en matière fiscale
L’ECOSOC a adopté, sans vote, le projet de résolution E/2010/L.36.
L’ECOSOC a ensuite adopté, sans vote, le projet de résolution E/2010/L.39.
Il a été décidé de retirer le projet E/2010/L.10, qui a été remplacé par le projet E/2010/L.39.
Déclaration après l’adoption des textes
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Yémen, s’est félicité de l’adoption par consensus du projet de résolution relatif au Comité d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale. Il a néanmoins regretté qu’il n’y ait pas de véritable approche plus inclusive en matière de prise de décisions et de création de normes internationales, en particulier dans le domaine de cette coopération. Par conséquent, tout en n’étant pas entièrement satisfait du processus actuel, le Groupe des 77 salue un texte qui représente un pas dans la bonne direction, a dit le délégué. Il a souhaité que l’ECOSOC se penche sur la question du renforcement des cadres nationaux et des capacités fiscales nationales dans le cadre de l’examen de cette question. Ainsi, même si chaque pays est responsable de son propre système fiscal, il est important de disposer de mécanismes internationaux pour appuyer les efforts nationaux visant à rationaliser l’administration et les politiques fiscales, a expliqué le représentant. Forts de ce constat, le Groupe des 77 et la Chine appuient l’idée de la conversion du Comité d’experts sur la coopération internationale en matière fiscale en un organe intergouvernemental subsidiaire de l’ECOSOC.
Questions sociales et questions relatives aux droits de l’homme (E/2010/L.34)
L’ECOSOC a adopté, sans vote, ce projet de décisionportantsur la « Confidentialité des données génétiques et non-discrimination ».
ACTION SUR LES RAPPORTS DES ORGANES SUBSIDIAIRES DE L’ECOSOC
L’ECOSOC a décidé de prendre note des rapports suivants:
- Rapport du Secrétaire général sur la « Peine capitale et l’application des garanties pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort » (E/2010/10);
- Rapport sur la « Reprise de la dix-huitième session (3 et 4 décembre 2009) de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale » (E/2009/30/Add.1);
- Rapport sur la « Reprise de la cinquante-deuxième session (1er et 2 décembre 2009), de la Commission des stupéfiants » (E/2009/28/Add.1);
- Rapport du « Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme » (E/2010/89);
- Rapport du « Comité des droits de l’enfant » (A/ 65/41);
- Rapport des « Travaux de la neuvième session (18-29 mai 2009) de l’Instance permanente sur les questions autochtones » (E/2010/43).
ADOPTION DE TEXTES
Application et suivi des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies
- Examen et coordination de l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (E/2010/L.20)
L’ECOSOC a adopté, sans vote, ce projet de résolution.
Explication après l’adoption du texte
Le représentant du Népal, qui parlait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), s’est félicité de l’adoption de ce texte. Les PMA restent cependant préoccupés par le fait que le programme d’action en leur faveur ne soit pas suffisamment respecté. Nous lançons un appel à la communauté des donateurs pour qu’ils honorent les engagements qu’ils ont pris à l’égard des PMA, a dit le représentant. Il est indispensable qu’il y ait un suivi de la réalisation des objectifs fixés en matière de développement, de manière à pouvoir réellement changer la donne sur le terrain, a-t-il précisé.
Cet après-midi, le Conseil a commencé ses travaux avec la présentation du projet de résolution E/2010/L.37, qui porte sur la « Création d’un groupe spécial d’experts sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement », faite par le représentant du Yémen, au nom du Groupe des 77 et la Chine.
Comme les incidences financières de ce projet ne sont pas encore connues ou estimées, l’ECOSOC a décidé de reporter sa décision sur ce projet à sa reprise de session.
Le Conseil a également procédé à l’adoption du projet de résolution relatif à l’« Examen de l’appui apporté par les Nations Unies aux petits États insulaires en développement » (E/2010/L.33). Suite à l’adoption de ce texte, le projet de résolution L.24 qui portait sur le même point a été retiré.
Remarques de clôture
Dans ses remarques de clôture, M. HAMIDON ALI, Président du Conseil économique et social et Représentant permanent de la Malaisie auprès des Nations Unies, a rappelé qu’au cours de cette session a été tenu le second Forum pour la coopération en matière de développement. La session a été marquée par la présentation d’un nombre record d’exposés nationaux volontaires, a relevé M. Ali. Il s’est félicité de l’adoption d’une Déclaration ministérielle qui coïncide avec la création de la nouvelle entité « ONU-Femmes » sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Il a dit que les travaux de l’ECOSOC, par le biais de l’Examen ministériel annuel, ont fait de 2010 une année exceptionnelle pour les femmes. Il a félicité les 13 pays qui ont présenté à l’ECOSOC un exposé national volontaire. Il a indiqué que le Forum pour la coopération en matière de développement a vu cette année un nombre record de participations, en s’affirmant ainsi comme une des principales arènes de dialogue mondial en matière de coopération internationale pour le développement. Ce Forum s’est affirmé comme une contribution clef pour la réussite du Sommet de septembre et la réalisation des OMD d’ici à 2015, a estimé M. Ali. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est regrettable que le Forum ne se tienne que tous les deux ans, qu’il se limite à la production d’un résumé de son président, et qu’il ne soit lié à aucun autre processus en matière de coopération aux fins du développement. M. Ali a par ailleurs noté la qualité des débats du segment de coordination de l’ECOSOC, qui ont permis de mettre l’accent sur la nécessité de faire des progrès dans la réalisation des OMD liés à la santé. Dans le domaine des activités opérationnelles, il a dit que la résolution adoptée par l’ECOSOC venait compléter la résolution 62/289 de l'Assemblée générale sur la cohérence au niveau du système. Parmi les autres questions débattues au cours de cette session de fond de l’ECOSOC, il a souligné, dans le cadre de l’organisation et des méthodes de travail, la nécessité de mieux préparer les futures sessions de fond du Conseil, de manière à être en mesure d’adopter un plus grand nombre de résolutions et autres décisions et recommandations.
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a salué le fait que le Conseil économique et social (ECOSOC) se montre « plus fort d’année en année », alors que son Examen ministériel annuel a aidé à donner plus de résonnance à la question du développement. Il s’est félicité de l’importance de la Déclaration ministérielle adoptée après l’Examen ministériel, et qui a placé l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes à la tête des priorités de développement et servi de stimulant à la création de la nouvelle entité « ONU-Femmes ». Il a relevé l’importance que revêtent les exposés nationaux volontaires, en tant que plate-forme d’échange des expériences entre pays. M. Sha a déclaré que le récent Forum pour la coopération en matière de développement était une source d’information appréciable pour la substance des débats qui auront lieu au cours du prochain Sommet sur les OMD. À cet égard, il a relevé les recommandations qui ont été faites pour que les futures décisions soient orientées vers l’action, notamment en matière de coopération et de développement. Le Secrétaire général adjoint a également souhaité que ce Forum conduise des évaluations régulières sur les tendances en matière de flux d’assistance, notamment leur qualité et leur quantité, ainsi que sur les questions de la promotion de la transparence et de la responsabilisation. Il s’est dit heureux de constater que la participation de nombreuses délégations s’était faite à un haut niveau, et que la société civile avait participé de manière conséquente et substantielle aux travaux de la session de fond de l’ECOSOC. Il a salué l’importance des débats qui ont lieu sur les liens entre la paix et le développement, en se félicitant de la tenue d’une réunion conjointe entre l’ECOSOC et la Commission de consolidation de la paix sur la réalisation des OMD dans les pays sortant de conflit. M. Sha a en outre noté que le Conseil avait examiné avec succès la mise en œuvre au niveau national du Pacte mondial pour l’emploi.
Le représentant du Canada a regretté que certaines prises de décision, qui ont été reportées, auraient pu avoir lieu au cours de cette session de fond de l’ECOSOC, et que l’examen de certaines questions de fond ait été évité au cours des consultations. Il a appelé les États Membres à faire preuve de plus de rigueur et de discipline à l’avenir.
Le représentant du Chili, qui a été le Facilitateur des négociations sur les questions humanitaires, a souligné que le Gouvernement d’Haïti a appuyé le travail du Groupe spécial de l’ECOSOC sur cette question. Pour ce qui est des questions liées à l’autonomisation des femmes, le représentant a salué la création d’ONU-Femmes, avant de souhaiter que cet organe soit opérationnel au plus vite. Quant au Pacte mondial sur l’emploi, il a émis l’espoir de le voir être traduit en actes concrets de manière à faciliter la reprise économique.
Dans ses remarques de clôture, le représentant du Yémen, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, est revenu sur le projet de résolution intitulé: « La reprise après la crise financière et économique mondiale: un pacte mondial pour l’emploi ». Ce texte, qui réaffirme que la création d’emplois est un facteur essentiel pour la reprise économique, appelle les organismes des Nations Unies à traduire en activités concrètes les engagements pris dans ce Pacte, a rappelé le représentant. Il a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les partenariats mondiaux pour le développement, soulignant à cet égard que l’ECOSOC est en mesure de jouer un rôle plus déterminant pour pousser la cause du développement à l’échelle internationale, et plus spécifiquement la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Tout en appelant à la mise en place de mécanismes d’évaluation et de suivi au niveau national, le représentant a également mis en avant l’importance des approches régionales et internationales qui tiennent compte des points de vue du monde en développement.
Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a estimé que depuis l’adoption du texte portant sur le renforcement de l’ECOSOC, le Conseil n’a cessé de faire des progrès dans la manière dont il articule et conduit ses travaux.
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