Le Conseil économique et social des Nations Unies a élu M. Hamidon Ali, de la Malaisie, comme Président de ses travaux pour l’année 2010
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Conseil économique et social
Session d’organisation de 2010
1ere séance – matin
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES NATIONS UNIES A ÉLU M. HAMIDON ALI, DE LA MALAISIE, COMME PRÉSIDENT DE SES TRAVAUX POUR L’ANNÉE 2010
Le Conseil a entendu une déclaration de la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro et un exposé sur la réponse humanitaire des Nations Unies en Haïti
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a, ce matin, élu son président et ses quatre vice-présidents pour l’année 2010 après avoir entendu un exposé sur la situation humanitaire en Haïti -où trois millions de personnes ont été touchées par le tremblement de terre-, et une intervention de la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, qui a invité l’ECOSOC à jouer un rôle spécial dans l’examen de 2010 de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Procédant à l’élection du nouveau Bureau du Conseil économique et social, les membres de l’ECOSOC ont élu par acclamation M. Hamidon Ali, Représentant permanent de la Malaisie auprès des Nations Unies, aux fonctions de Président de l’ECOSOC pour l’année 2010. Les membres du Conseil ont dans la foulée élu les quatre Vice-Présidents de l’ECOSOC qui seront: MM. Somduth Soborun (Maurice), élu au nom du Groupe des États d’Afrique; Alexandru Cujba (Moldova), élu au nom du Groupe des États d’Europe orientale; Heraldo Muñoz(Chili), élu au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes; et Morten Wetland (Norvège), élu au nom du Groupe des États d’Europe occidentale. Après cette élection, l’ECOSOC a également adopté son programme de travail*.
Dans une déclaration liminaire, M. Hamidon Ali a dit qu’il était nécessaire que l’ECOSOC prouve continuellement son utilité. Il a mis l’accent sur cinq priorités. Il a à cet égard respectivement mentionné: l’adoption d’un programme volontariste; l’adoption d’accords et de résolutions plus courts et mieux ciblés; l’amélioration de l’ambiance de travail au sein du Conseil, car les choses qui divisent les délégations y sont moins nombreuses que les intérêts qui leurs sont communs. Il faut que les membres de l’ECOSOC surmontent leurs différends en reconnaissant les divergences profondes qui existent sur le rôle des Nations Unies en matière de développement économique et social, a poursuivi M. Ali, et enfin rendre justice au rôle qui incombe à l’ECOSOC dans les aspects opérationnels des actions de l’ONU. Le nouveau Président de l’ECOSOC a notamment souhaité que l’ECOSOC renforce sa capacité de réaction face à de nouvelles crises et qu’y soit créée une instance qui travaillerait pour faciliter la compréhension de l’impact des crises sur les efforts de développement.
À l’instar de la plupart des intervenants, M. Hamidon Ali a souligné l’importance des quatre débats de haut niveau prévus à l’agenda de l’ECOSOC en 2010, à savoir: le Dialogue de haut niveau avec les institutions financières et commerciales internationales; le Forum pour la coopération en matière de développement; l’Examen ministériel annuel (EMA) consacré au thème « Mise en œuvre des objectifs arrêtés et des engagements pris sur le plan international en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation de la femme »; et le Débat thématique consacré au thème « Tendances et difficultés mondiales et nationales actuelles et incidences sur l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme ». Les deux derniers points cités prennent une importance et un sens particuliers dans le contexte du quinzième anniversaire de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing, ont relevé M. Ali et un certain nombre d’intervenants.
De son côté, la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro, a déclaré que les cinq prochaines années devraient voir une accélération des progrès dans les programmes lancés en faveur de l’amélioration du sort des couches sociales les plus pauvres et les plus vulnérables au monde. Des progrès ont été accomplis dans de nombreux pays, à travers les efforts déployés pour l’atteinte de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement dans toutes les régions, a déclaré Mme Migiro, en citant des succès importants dans la lutte contre l’extrême pauvreté, l’éducation, la santé infantile, l’accès à l’eau potable, le contrôle du paludisme et l’accès au traitement du VIH/sida. « Cependant, en dépit de ces résultats, nous ne sommes toujours pas en mesure d’atteindre tous les OMD », a regretté Mme Migiro, en souhaitant que la Réunion plénière de haut niveau de 2010 sur les OMD constitue une opportunité de renforcer les efforts en cours et de bâtir des partenariats.
S’agissant de la cohérence de l’action du système des Nations Unies, la Vice-Secrétaire générale a exhorté les États Membres à examiner avec attention les moyens qui pourraient permettre à l’ECOSOC d’exercer efficacement son rôle de coordination et d’orientation. Elle a aussi plaidé pour l’établissement d’une plus grande cohérence fonctionnelle sur les questions de développement, ainsi qu’en ce qui concerne la coordination des politiques et l’établissement des politiques opérationnelles du système de développement des Nations Unies. De même, elle a encouragé le Conseil à renforcer son dialogue et sa coopération avec le secteur privé et la société civile, y compris lors de la manifestation spéciale qui aura lieu le mois prochain sur la promotion de l’autonomisation des femmes et de la parité entre les sexes.
Les représentants de l’Espagne, -qui s’exprimait au nom de l’Union européenne-, de l’Indonésie et des Philippines, -parlant au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE)- ont insisté sur la contribution de l’ECOSOC à la santé publique mondiale, au financement du développement, et aux défis liés à la crise financière et économique mondiale. Ils ont mis l’accent sur la contribution que l’ECOSOC devra fournir à l’examen de haut niveau auquel procédera l’Assemblée générale sur la réalisation des OMD et qui se tiendra du 20 au 22 septembre 2010.
LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI
Exposé et déclarations
Informant l’ECOSOC sur la situation en Haïti et les opérations qui y sont menées, M. RASHID KHALIKOV, Directeur au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a précisé que 3 millions de personnes, soit un tiers de la population, ont été touchées par le tremblement de terre, et que le Programme alimentaire mondial (PAM) s’apprête à mettre à leur disposition 10 millions de plateaux repas. Nous avons 43 équipes, 1 800 personnes et 1 500 chiens qui participent aux opérations de secours, a-t-il dit, en mettant l’accent sur l’aide dispensée en matière médicale, et en ce qui concerne l’eau et l’assainissement. Il a également évoqué la coordination des programmes d’évaluation de besoins, menée par OCHA. M. Khalikov a salué la grande solidarité entre Haïtiens et a remercié les 26 pays qui ont fourni des moyens militaires et civils, dont des hôpitaux de campagne, des avions et des bateaux. Il a indiqué que 115 millions de dollars avaient déjà été perçus sur les 575 millions demandés dans le cadre de l’appel éclair des Nations Unies du 15 janvier 2010. Il a remercié le Gouvernement de la Suède d’avoir fourni un module permettant d’offrir un abri pour 200 agents humanitaires, en précisant également que beaucoup d’aide provenait de la République dominicaine voisine en raison des problèmes logistiques liés à l’encombrement de l’aéroport et du port de Port-au-Prince.
Par ailleurs, M. JOHN MCNEE (Canada), Président du Groupe consultatif ad Hoc sur Haïti, a souhaité une réponse rapide qui soit en phase avec l’appel éclair lancé par l’ONU le 15 janvier, en invitant les donateurs à poursuivre leurs efforts de secours et de reconstruction en Haïti afin d’y aider la population à se remettre le plus rapidement possible. Notant que l’aide humanitaire d’urgence laissera la place dans quelques semaines aux phases de relèvement et de reconstruction, il a jugé essentiel que soient menés des efforts concertés et « solidement alignés sur les priorités du Gouvernement d’Haïti » afin qu’ils contribuent au renforcement de la capacité du Gouvernement haïtien à prendre en charge la reconstruction du pays.
Présentant le plan de réponse humanitaire de l’Union européenne (UE) en faveur d’Haïti, M. JUAN ANTONIO YAÑEZ-BARNUEVO(Espagne) a indiqué que les ministres des affaires étrangères et les ministres du développement des pays membres de l’Union européenne se sont réunis hier à Bruxelles pour adopter une déclaration assurant un soutien généreux de l’UE à Haïti à court, moyen et long termes, avec un engagement ferme pour le relèvement économique et social du pays. Il a insisté sur le rôle central de l’ONU dans la coordination de l’aide en souhaitant, le moment venu, l’organisation d’une conférence internationale d’appui à Haïti.
Intervenant au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. DONATUS KEITH ST. AIMEE(Sainte-Lucie) a dit la volonté de la CARICOM de mettre tous ses moyens au service du relèvement d’Haïti, malgré les difficultés résultant de la dépression économique et financière mondiale. Il a rappelé combien son pays était proche d’Haïti avec lequel Sainte-Lucie partage la même langue créole, le même type d’alimentation et la même musique. Il a souhaité que cette catastrophe soit l’occasion pour tous de s’interroger sur la meilleure manière de contribuer au développement d’Haïti. De son côté, M. LÉO MÉRORÈS (Haïti) s’est dit ému par la réponse de la communauté internationale au drame qui frappe Haïti en exprimant toute sa gratitude à tous ceux qui appuient les efforts de relèvement d’Haïti.
AUTRES QUESTIONS D’ORGANISATION
Déclarations
Dans une déclaration liminaire, la Présidente sortante du Conseil, Mme Sylvie Lucas (Luxembourg) a rappelé combien l’ECOSOC s’est attaché à faire face aux problèmes causés par des crises. Elle a dit que la réunion spéciale entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui a eu lieu en avril 2009, a offert aux parties une première occasion de procéder à un échange de vues sans exclusive sur la crise financière et économique mondiale. Mme Lucas a estimé nécessaire de faire face à la crise de manière cohérente et coordonnée et a dit qu’il était urgent de répondre à ses conséquences humanitaires afin d’éviter qu’elles ne se transforment en une tragédie humaine. Elle a souligné la publication du rapport** de l’ECOSOC sur la suite donnée au paragraphe 56 du Document final de la Conférence internationale sur la crise économique et financière mondiale et son incidence sur le développement.
Mme Lucas a par ailleurs déclaré que l’Examen ministériel annuel 2009 a donné un élan politique majeur à la question relative à la santé publique mondiale, en la plaçant au centre des objectifs mondiaux de développement et en encourageant l’émergence d’un consensus sur un éventail de questions allant des maladies transmissibles et non transmissibles aux maladies tropicales négligées. Elle a dit que les exposés nationaux volontaires présentés par sept pays en 2009, qui seront suivis par 14 autres pays en 2010, montrent l’importance de l’ECOSOC comme plate-forme d’échange des leçons essentielles tirées de la mise en œuvre des OMD. Mme Lucas a également cité la tenue les 12 et 13 novembre 2009, à Vienne, d’un colloque sur le thème « Mettre en place un cadre plus ouvert pour une coopération responsable et transparente en matière de développement ». Ce colloque a jeté les fondements d’un dialogue global sur cette question importante pour le Forum pour la coopération en matière de développement qui doit se tenir en juin 2010, a-t-elle souligné.
S’exprimant sur des questions d’organisation, le nouveau président, M. Hamidon Ali, s’est réjouit des efforts conjoints déployés par le Département des affaires économiques et social (DESA) et par le Département de l’information publique (DPI) pour actualiser le site de l’ECOSOC et le transformer en outil d’information plus convivial pour les États Membres et leurs partenaires, dont les organisations non gouvernementales (ONG), le monde universitaire, et les médias. Sur le même ton, il a cité la création d’une page Facebook de l’ECOSOC dans le souci de sensibiliser les générations les plus jeunes aux contributions de l’ECOSOC.
Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) élit chaque année un président et quatre vice-présidents parmi les représentants de ses membres. L’élection à la présidence du Conseil se déroule selon une rotation géographique entre les cinq grands groupes régionaux. L’ECOSOC a également adopté aujourd’hui son ordre du jour provisoire***, et sa prochaine réunion sera annoncée dans le Journal de l’ONU.
*E/2010/1
** E/2009/119
*** E/2010/2
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