Conseil de sécurité: le Chef de l’UNOWA souligne les progrès réalisés en matière de prévention des crises et de consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest
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Conseil de sécurité
6358e séance – matin
CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE CHEF DE L’UNOWA SOULIGNE LES PROGRÈS RÉALISÉS EN MATIÈRE DE PRÉVENTION DES CRISES ET DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST
Des problèmes de gouvernance risquent cependant de saper ces tendances positives, prévient M. Said Djinnit
En dépit de « difficultés de taille » et de « défis persistants », l’Afrique de l’Ouest a accompli des progrès en matière de prévention des crises et de consolidation de la paix, a affirmé, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), M. Said Djinnit.
Néanmoins, a expliqué le Représentant spécial, qui présentait le rapport* du Secrétaire général sur les activités de l’UNOWA, « l’Afrique de l’Ouest demeure à la croisée des chemins, tandis que persistent certaines des causes des conflits dans la région, comme les disparités sociales, les tensions ethniques et les défis de la gouvernance, qui posent le risque de saper les progrès réalisés ».
« Les progrès récents, réalisés en vue de consolider la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest, mettent en évidence le rôle que joue l’UNOWA en tant qu’instrument efficace des Nations Unies pour la prévention des conflits et la consolidation de la paix », a déclaré M. Djinnit.
Cette situation exige « le soutien continu de la communauté internationale, y compris des Nations Unies, en vue de maintenir l’élan en faveur de la paix et de la stabilité dans la sous-région », a préconisé Said Djinnit.
Les progrès qui ont été accomplis, a indiqué M. Djinnit, ont été rendus possibles, non seulement grâce à l’« engagement » et au « sacrifice de la population de la région et de ses dirigeants », mais aussi grâce à « l’excellente collaboration » que l’UNOWA a forgée avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en tant que principale institution régionale, et l’Union africaine.
« L’expérience qui a été récemment tirée des évolutions dans la sous-région a montré que des opportunités pour la prévention des crises et la paix durable sont désormais plus présentes que jamais », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest.
Dans son exposé semestriel, le Chef de l’UNOWA, a en particulier souligné que la reprise économique mondiale avait soutenu la croissance en Afrique de l’Ouest. Cependant, a-t-il précisé, « cette croissance doit encore être traduite dans des programmes efficaces et durables de réduction de la pauvreté, alors que les perspectives de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) restent fragiles ».
Sur le front politique, M. Djinnit a cité comme « signes encourageants de progrès » la tenue d’élections pacifiques au Togo et la formation d’un nouveau Gouvernement incluant une partie de l’opposition, ainsi que l’« engagement continu des autorités du Niger en faveur du programme de transition qui doit prendre fin en mars 2011 ».
Le Représentant spécial a également mis l’accent sur le règlement de la crise en Guinée, où le processus vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel « avance ». M. Djinnit s’est en particulier dit fier des « efforts de collaboration » fournis par différentes entités des Nations Unies en vue d’appuyer le processus de transition guinéen, notamment grâce au soutien financier du Bureau d'appui à la consolidation de la paix, et en vue de lancer la réforme du secteur de la sécurité.
Maintenant que la Guinée se prépare au second tour de l’élection présidentielle, « les Nations Unies devraient continuer à lui apporter l’appui nécessaire pour mener à bien le processus électoral de manière pacifique et sans heurts ». Elles devraient surtout, a-t-il poursuivi, « élaborer un cadre visant à soutenir la gouvernance démocratique et la promotion du développement au-delà des élections ».
Poursuivant sur la question de la réforme du secteur de la sécurité, M. Djinnit a noté les liens qui existent entre ce secteur et ceux de la gouvernance et de la lutte contre le trafic de drogues, qui est devenue une priorité de la collaboration entre l’UNOWA, la CEDEAO et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC). La saisie récente de deux tonnes de cocaïne en Gambie, avec le soutien du Royaume-Uni, et l’arrestation de suspects sur le territoire des États-Unis, alors qu’ils se préparaient à écouler quatre tonnes de cocaïne vers l’Europe et l’Amérique du Nord via le Libéria, sont une démonstration de la volonté des États ouest-africains de faire face au fléau de la drogue, a souligné M. Djinnit. Il a rappelé les liens établis entre le trafic de la drogue et ses revenus, et d’autres activités criminelles, dont les actes de terrorisme commis dans la région du Sahel.
CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST
Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest ( S/2010/324 )
Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, examine, dans ce rapport, qui porte sur la période allant du 1er janvier au 30 juin 2010, l’évolution de la situation politique de certains pays de la sous-région, et les questions intersectorielles et transfrontières en Afrique de l’Ouest.
Il présente également les activités menées par le Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest (UNOWA), en coopération avec les autres organismes de l’ONU, les organisations régionales, dont la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la société civile et d’autres organisations internationales.
Au cours de la période considérée, un certain nombre de pays d’Afrique de l’Ouest ont continué de connaître des crises politiques dues à des processus électoraux entachés d’irrégularité ou contestés, à des changements inconstitutionnels de gouvernement, ou à d’autres menaces contre la légalité constitutionnelle et la gouvernance, souligne le Secrétaire général.
Il note avec satisfaction les progrès accomplis dans certains pays d’Afrique de l’Ouest en ce qui concerne la consolidation de la paix, de la gouvernance démocratique, et des droits de l’homme. Toutefois, des problèmes de gouvernance ont continué de saper ces tendances positives. La situation décrite dans le présent rapport exige que l’Afrique de l’Ouest et ses partenaires continuent d’intensifier leurs efforts afin de renforcer la bonne gouvernance et le respect de la légalité et de promouvoir des conditions propices à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté, estime Ban Ki-moon.
Dix ans après le lancement des Objectifs du Millénaire pour le développement et cinq ans avant la date butoir de 2015, les pays d’Afrique de l’Ouest devraient évaluer et accélérer les progrès vers leur réalisation, écrit le Secrétaire général. Il se félicite du renforcement de la coopération entre l’UNOWA et les organisations régionales, en particulier la CEDEAO et l’Union africaine, dans les domaines de la diplomatie préventive, de la réforme du secteur de la sécurité et de la gestion des conflits.
M. Ban lance, en outre, un appel aux États Membres afin qu’ils fournissent rapidement un soutien généreux aux opérations humanitaires dans la région du Sahel par le biais de la procédure d’appel global et d’autres mécanismes, afin d’éviter une crise humanitaire majeure qui risquerait d’entraîner des conflits violents, des souffrances et des pertes en vies humaines.
Le Secrétaire général juge également préoccupantes les informations faisant état d’incidents relatifs à des violations des droits de l’homme dans la sous-région. Compte tenu du caractère sensible des violences d’inspiration religieuse et ethnique, il demande instamment aux gouvernements, aux organisations de la société civile et aux dirigeants communautaires de mettre en place des mécanismes, avec l’appui de la communauté internationale, afin de remédier aux situations de tension. Il demande également aux pays d’Afrique de l’Ouest de travailler en étroite collaboration avec les entités des Nations Unies compétentes et la société civile, y compris les associations féminines, en vue d’élaborer un plan d’action régional pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité.
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