Paix et sécurité en Afrique: pour le président de Djibouti, la reprise du contrôle de Mogadiscio est la condition préalable à une sortie de crise en Somalie
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6316e séance – matin
PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE: POUR LE PRÉSIDENT DE DJIBOUTI, LA REPRISE DU CONTRÔLE
DE MOGADISCIO EST LA CONDITION PRÉALABLE À UNE SORTIE DE CRISE EN SOMALIE
« J’exhorte le Conseil de sécurité à tenir compte des implications
de l’intransigeance érythréenne sur le différend frontalier », déclare également M. Ismail Omar Guelleh
À l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité en Afrique, le Président de Djibouti a estimé ce matin que, pour sortir la Somalie de la crise, il faut décider, « en l’absence d’options alternatives, de nettoyer la capitale et ses environs des militants extrémistes afin de sécuriser la ville puis de rétablir l’ordre et l’état de droit ».
M. Ismail Omar Guelleh a en effet affirmé que « sans une victoire à Mogadiscio, il sera impossible d’empêcher une désintégration, pourtant évitable, de la Somalie ». Si la capitale somalienne est libérée, a-t-il dit, cela donnera au Gouvernement fédéral de transition une base importante et solide pour contrôler tout le pays.
M. Guelleh a jugé que pour débarrasser la capitale des extrémistes et « ressusciter la Somalie », le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l’ONU devront « changer leur manière de penser et leur vision ».
Outre la situation en Somalie, le Président de Djibouti s’est attardé sur le conflit frontalier qui oppose son pays à l’Érythrée, l’un des autres facteurs de déstabilisation de la corne de l’Afrique identifié par les membres du Conseil de sécurité dans leurs déclarations.
« Il y a maintenant deux ans que l’Érythrée a décidé qu’il était temps de plonger Djibouti dans le chaos des conflits régionaux », a rappelé M. Guelleh.
Fustigeant l’attitude de l’Érythrée qui estime qu’« aucun pays ne doit être exempté de conflit », il a souligné que le Conseil de sécurité avait unanimement condamné l’Érythrée en insistant sur la cessation immédiate des hostilités et le retrait des forces afin de rétablir la situation qui prévalait antérieurement.
« Mon pays a entendu cet appel et a retiré ses forces en conséquence, alors qu’à ce jour, l’Érythrée continue de nier l’existence même d’une confrontation militaire et de rejeter tout retrait », a-t-il déploré.
Assurant que son pays n’a pas d’autres ambitions que « la volonté de vivre à l’intérieur de frontières sûres et la sauvegarde de sa souveraineté nationale et de son intégrité territoriale », M. Guelleh a précisé que la résolution 1907 (2009) -qui a imposé des sanctions à l’Érythrée pour son rejet des exigences du Conseil lui demandant de mettre fin à l’occupation- souligne que l’Érythrée a affaibli ses voisins, en hébergeant et en finançant des individus cherchant à commettre des actes de violence.
« J’exhorte le Conseil de sécurité à tenir compte de toutes les implications de la violence croissante et de l’intransigeance érythréenne », a lancé le Président djiboutien, qui a considéré que l’escalade des tensions dans la corne de l’Afrique peut être le prélude à une situation pire, « à moins que ses nombreuses causes ne soient adéquatement et sérieusement traitées ».
Les membres du Conseil de sécurité ont relayé l’appel de M. Guelleh, après avoir unanimement salué son rôle actif dans les opérations de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.
La France, en particulier, a relevé que l’Érythrée refuse de se retirer des positions qu’elle occupe, les autorités à Asmara rejetant toute mission internationale sur place. Le représentant de la France a toutefois estimé que les autorités érythréennes avaient envoyé ces dernières semaines des signaux positifs, comme l’accueil du Président du Comité des sanctions de l’ONU. Soulignant qu’il est essentiel que l’Érythrée ne pose pas de condition préalable au dialogue, le représentant de la France a appelé les parties à régler leur différend en passant « de la parole aux actes ».
« L’Érythrée doit respecter la résolution 1907 en retirant sans délai ses troupes des zones contestées et reprendre le dialogue avec l’ONU », a insisté pour sa part la représentante des États-Unis. « Ce pays forme et soutient les groupes rebelles armés en Somalie, ce qui menace la paix et la sécurité internationales », a-t-elle souligné, avant de faire observer que ladite résolution avait instauré « un régime de sanctions robuste en vertu duquel le Conseil entendait faire appliquer des mesures sévères contre ceux qui, sciemment, cherchent à déstabiliser la région ».
De leur côté, les délégations de la Fédération de Russie et de la Bosnie-Herzégovine ont demandé que l’application de ce régime de sanctions se fasse conformément à la Charte des Nations Unies et sur la base de preuves irréfutables concernant l’implication des personnes et entités visées.
Par ailleurs, les membres du Conseil de sécurité ont évoqué la Conférence d’Istanbul sur la Somalie, qui se tiendra la semaine prochaine. Le représentant de la Turquie a, par exemple, expliqué que la Conférence d’Istanbul sera l’occasion pour son pays d’adresser un message fort d’appui politique et de solidarité au Gouvernement fédéral de transition somalien. « La participation de Djibouti à la Conférence renforcera nos efforts en faveur de la stabilisation en Somalie », a-t-il également assuré.
PAIX ET SÉCURITÉ EN AFRIQUE
Déclarations
M. ISMAIL OMAR GUELLEH, Président de la République de Djibouti, a rappelé que les conflits sont « la première des adversités auxquelles l’Afrique reste confrontée ». « Caractérisée par une souffrance humaine extrême, la misère et la tristesse », la corne de l’Afrique a connu « sa part de malheur, de tragédie et de destruction », a-t-il souligné.
« La région se prépare à l’issue du référendum qui se tiendra au Soudan en janvier 2011 pour déterminer l’avenir de son peuple », a-t-il indiqué, ajoutant que le résultat de cette élection déterminera les décisions à prendre sur le partage des richesses et la démarcation de la frontière. « Les perspectives pour toute la corne de l’Afrique dépendent beaucoup du résultat de ce référendum », a-t-il estimé, assurant que tous les pays, et pas seulement de la région, ont un rôle à jouer pour faire de cette échéance un succès.
Après le Soudan, le Président de Djibouti a évoqué la situation « plus chaotique que jamais en Somalie », et qui « affecte à la fois les pays voisins et le reste du monde à travers la piraterie internationale ». Il a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre ce phénomène en s’attaquant en amont à ses racines que sont l’insécurité, l’extrême pauvreté et la faillite de l’État en Somalie.
M. Guelleh a expliqué qu’un certain nombre de gouvernements, y compris le sien, ont formé et équipé des troupes dans le but de récupérer progressivement l’ensemble de la capitale somalienne aux militants soutenus par Al-Qaida. « Toute offensive gouvernementale pour déraciner les insurgés de Mogadiscio nécessitera une série de sérieuses mesures correctives dans le secteur de la sécurité », a-t-il dit.
Exprimant son trouble face à la persistance des querelles intestines qui menacent l’existence même du Gouvernement fédéral de transition, le Président Guelleh a souligné que la communauté internationale devrait intervenir avant que les choses ne soient hors de contrôle. « Une pression doit être exercée sur les principaux éléments de la discorde au sein du Gouvernement somalien, ces derniers devant être avertis sans équivoque qu’ils ne peuvent plus continuer à saper les activités des autorités somaliennes », a-t-il déclaré.
Le Président djiboutien a également insisté sur le fait que Mogadiscio n’étant plus contrôlée, il faut décider « une bonne fois pour toutes, en l’absence d’options alternatives, de nettoyer la capitale somalienne et ses environs des militants extrémistes afin de sécuriser la ville, de rétablir l’ordre et l’état de droit ». « Sans une victoire à Mogadiscio, a-t-il dit, il sera impossible d’empêcher une réintégration pourtant évitable de la Somalie ». « D’autre part, si la capitale est libérée, cela donnera au Gouvernement une base importante et solide pour contrôler tout le pays », a-t-il estimé, appelant le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l’ONU à « avoir une vision différente pour ressusciter la Somalie ».
Djibouti, a affirmé M. Guelleh, s’est toujours activement engagé à faciliter et soutenir les nombreux efforts en cours dans le golfe d’Aden et au-delà contre la menace de la piraterie. Il a demandé à ce sujet la pleine mise en œuvre de la résolution 1851 (2010) du Conseil de sécurité. « Il y a maintenant deux ans que l’Érythrée a décidé, un beau matin, qu’il était temps de plonger Djibouti dans le chaos des conflits de la corne de l’Afrique », a poursuivi le Président Guelleh. « Aucun pays ne doit être exempté de conflit, selon la logique de l’Érythrée », a-t-il ajouté. Il a ensuite rappelé « la flagrante agression conte l’intégrité territoriale » de son pays, les affrontements militaires de juin 2008 ainsi que l’occupation de différentes zones.
« Le Conseil de sécurité a unanimement condamné l’Érythrée et a insisté sur la cessation immédiate des hostilités et le retrait des forces pour rétablir la situation qui prévalait auparavant », a noté M. Guelleh. « Mon pays a entendu cet appel et a retiré ses forces en conséquence, alors que la réponse de l’Érythrée à ce jour est de nier l’existence même d’une confrontation militaire, de rejeter tout retrait et de condamner l’action rapide du Conseil de sécurité du 12 juin 2008 », a-t-il constaté.
Le Président djiboutien a fait observer que c’était la deuxième fois en deux ans qu’il s’adressait au Conseil sur l’occupation du territoire djiboutien, en démontrant que l’incursion « téméraire » de l’Érythrée demeure une préoccupation majeure en termes de sécurité internationale.
Attirant l’attention sur la résolution 1907 du 23 décembre 2009, qui a imposé des sanctions à l’Érythrée pour « son rejet erroné et dédaigneux « des exigences du Conseil de sécurité lui demandant de mettre fin à l’occupation et d’engager un dialogue sérieux et des efforts diplomatiques pour régler le conflit frontalier, M. Guelleh a assuré que son pays n’a pas d’autres ambitions que « la volonté de vivre à l’intérieur de frontières sûres et la sauvegarde de sa souveraineté nationale et de son intégrité territoriale ».
Il a ensuite déploré l’attitude de « mépris et de cynisme » de l’Érythrée qui, après avoir accepté la visite à Asmara du Comité des sanctions du Conseil de sécurité, a choisi, « au lieu d’aborder les questions clefs soulevées dans les résolutions 1844 et 1907, de poursuivre une stratégie de reconditionnement ». « Je souhaiterais vous mettre en garde contre toute idée pouvant faire croire que l’Érythrée est en train de changer ou de coopérer après la visite à Asmara », a-t-il encore prévenu.
Avant de conclure, le Président de Djibouti a rappelé que la résolution 1907 souligne les manières dont l’Érythrée peut affaiblir ses voisins, notamment par l’hébergement, le financement, le soutien, l’organisation, l’entrainement, l’incitation d’individus ou groupes d’individus à commettre des actes de violence ou des actes terroristes. « J’exhorte le Conseil de sécurité à tenir compte de toutes les implications de la violence croissante et de l’intransigeance érythréenne », a-t-il lancé, jugeant que l’escalade des tensions et des conflits dans la corne de l’Afrique peut constituer un prélude à une situation pire, « à moins que ses nombreuses causes ne soient adéquatement et sérieusement traitées ».
M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a mis l’accent sur la nécessité de régler les conflits dans la région de façon pacifique pour atteindre une paix et une sécurité durables. Il a salué le Président djiboutien pour le rôle positif que joue son pays dans la région. Djibouti doit poursuivre ses efforts pour appuyer le Gouvernement fédéral de transition en Somalie, a-t-il dit. Le représentant a félicité Djibouti d’avoir respecté ses obligations au titre de la résolution du Conseil de sécurité. Il a regretté que les efforts visant à obtenir de l’Érythrée le même respect de ses obligations n’aient pas été couronnés de succès.
M. GÉRARD ARAUD (France) a affirmé que près de deux ans après l’attaque de l’Érythrée, le conflit n’était toujours pas terminé et que l’on demeurait sans nouvelle des soldats prisonniers par l’Érythrée. L’Érythrée refuse encore de se retirer des positions qu’elle occupe, les autorités à Asmara rejetant toute mission internationale sur place, a-t-il fait observer. M. Araud a jugé urgent que la situation sur le terrain soit réglée de façon pacifique. Les autorités érythréennes ont envoyé ces dernières semaines des signaux positifs, comme le fait d’accepter de recevoir le Président du Comité des sanctions, a-t-il dit. Il a souligné qu’il était essentiel qu’elles n’invoquent pas de condition préalable pour tenter de régler leurs différends avec Djibouti et passent de la parole aux actes. L’Ambassadeur Araud a également rendu hommage au Président djiboutien pour les efforts qu’il déploie dans la recherche d’une solution à la crise somalienne. De même, a-t-il ajouté, Djibouti joue un rôle déterminant dans la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes.
M. KONSTANTIN K. DOLGOV (Fédération de Russie) a appelé à un règlement rapide du conflit frontalier entre Djibouti et l’Érythrée. L’Érythrée doit, à cette fin, cesser d’ignorer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, dans l’intérêt de la paix dans la région, a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’appliquer le régime de sanctions de l’ONU créé par la résolution 1907 contre l’Érythrée, uniquement sur la base de preuves irréfutables.
M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) a salué le rôle actif de Djibouti dans la formation de forces somaliennes et la conduite des opérations de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. Le représentant a assuré que son pays continuera en outre d’appuyer le Gouvernement fédéral de transition somalien et a appelé l’Érythrée à respecter toutes les résolutions pertinentes du Conseil en vue de mettre fin au conflit frontalier opposant ce pays à Djibouti.
M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a affirmé que Djibouti avait un rôle stratégique et géopolitique à jouer dans la région. Il a appuyé le renforcement des capacités des pays voisins, notamment la Somalie, dans le cadre de la lutte contre la piraterie, à laquelle le Japon contribue. Il s’est félicité de la contribution de Djibouti en faveur de la stabilisation en Somalie. Il a exprimé la détermination du Japon à travailler avec Djibouti à la paix et à la sécurité en Somalie. Il a cependant regretté que la mise en œuvre de la résolution 1862 du Conseil de sécurité n’ait pas donné de résultat.
M. CLAUDE HELLER (Mexique) a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue et d’une coopération entre les pays de la région et avec la communauté internationale, ainsi que sur le respect des résolutions du Conseil de sécurité. Il a souligné l’importance de poursuivre les efforts en vue d’un dialogue constructif entre les parties et de faciliter les travaux de bons offices du Secrétaire général. Le représentant a invité le Gouvernement de l’Érythrée à transmettre des messages clairs quant à sa volonté de coopérer. Il a espéré que le moment viendra pour un dialogue approprié avec le Comité des sanctions qu’il préside.
Mme U. JOY OGWU (Nigéria) a appelé à la fin du différend frontalier entre l’Érythrée et Djibouti, qui a des conséquences sur le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. Concernant la situation au Soudan, elle a souhaité que soient intensifiées les négociations de paix au Darfour et que soient réglées toutes les questions en suspens, comme le partage des richesses. Sans paix en Somalie, il n’y aura pas de paix dans la corne de l’Afrique, a-t-elle estimé, plaidant pour que le Gouvernement fédéral de transition somalien s’attaque aux causes profondes de la crise afin de stabiliser le pays. La communauté internationale doit aider à cette fin le Gouvernement somalien dans le domaine de la sécurité afin de lui permettre de se concentrer sur la pleine mise en œuvre de l’Accord de Djibouti et le développement économique, a estimé la représentante. La région aura besoin de l’Érythrée pour réaliser une paix globale et c’est pourquoi le Nigéria l’encourage à appuyer les efforts de réconciliation en cours et à respecter la résolution 1907 du Conseil de sécurité, a-t-elle conclu.
Mme BROOKE D. ANDERSON (États-Unis) a rappelé que son pays appuyait le Gouvernement fédéral de transition somalien qui, pour pouvoir se consacrer à l’application de l’Accord de Djibouti, doit se concentrer sur la gouvernance et la sécurité. Elle a souhaité que la Conférence d’Istanbul, qui se tiendra la semaine prochaine, soit l’occasion pour la communauté internationale de réaffirmer sa volonté d’œuvrer dans l’intérêt du peuple somalien et de la sécurité dans la région. L’Érythrée doit respecter la résolution 1907 en retirant sans délai ses troupes des zones contestées et reprendre le dialogue avec l’ONU, a insisté la représentante. Ce pays forme et soutient les groupes rebelles armés en Somalie, ce qui menace la paix et la sécurité internationales, a-t-elle rappelé. Avant de conclure, elle a fait observer que la résolution 1907 avait instauré « un régime de sanctions robuste démontrant la détermination du Conseil de prendre et de faire appliquer des mesures contre ceux qui, sciemment, cherchent à déstabiliser la région ».
M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a salué le rôle de bon négociateur et de stabilisateur du Président djiboutien sur la question somalienne. Le représentant a également appelé toutes les parties pour qu’elles se joignent au processus de paix en Somalie, condamnant toute tentative visant à le saper. Il a par ailleurs appelé le Gouvernement érythréen à s’acquitter, de façon urgente, de ses obligations en vertu des résolutions du Conseil de sécurité.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a félicité le Président djiboutien pour sa contribution au processus de paix en Somalie et pour la retenue que son pays manifeste dans le différend avec l’Érythrée. La représentante s’est dite préoccupée par la situation des Djiboutiens qui ont été emprisonnés lors du conflit en 2008. Elle a estimé que le Conseil de sécurité devrait adopter une approche équilibrée dans les diverses situations de la corne de l’Afrique.
M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a expliqué que la Conférence d’Istanbul sur la Somalie, qui se tiendra la semaine prochaine, sera l’occasion pour son pays d’adresser un message fort d’appui politique et de solidarité au Gouvernement fédéral de transition somalien. La participation de Djibouti à la Conférence renforcera nos efforts, a-t-il assuré. Concernant le différend frontalier entre l’Érythrée et Djibouti, il a estimé que le Gouvernement de Guelleh et le peuple djiboutien méritent l’appui de la communauté internationale. Le représentant a encouragé les parties à respecter toutes les dispositions des résolutions pertinentes en vue de parvenir à une solution pacifique et négociée au conflit entre les deux pays.
M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a, lui aussi, appelé à un règlement pacifique et conforme à la Charte des Nations Unies du différend frontalier qui oppose l’Érythrée et Djibouti. « Nous devons aider les parties à réduire les tensions et éviter dans la mesure du possible d’exercer des pressions qui seraient contre-productives », a-t-il estimé. Pour ce qui est de la situation en Somalie, le représentant a plaidé pour un appui accru au Gouvernement fédéral de transition, afin de lui permettre de trouver des solutions à long terme et de rétablir la primauté du droit.
M. LI BAODONG (Chine) s’est félicité des efforts entrepris par Djibouti pour promouvoir le processus de paix en Somalie et de sa contribution précieuse dans la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Il a mis l’accent sur la nécessité pour la communauté internationale de faire aboutir le processus de paix en Somalie, soulignant à cet égard l’importance de la Conférence d’Istanbul, qui aura lieu la semaine prochaine. Le représentant a encouragé à établir un dialogue dans le cadre du différend avec l’Érythrée. Le Conseil de sécurité devrait faire davantage pour promouvoir une reprise des discussions bilatérales et promouvoir une solution négociée.
M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a souligné que le différend frontalier entre l’Érythrée et Djibouti était venu s’ajouter aux maux qui entravent le développement du continent africain. Il a appelé l’Érythrée à coopérer dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil afin de mettre un terme, par des voies pacifiques, à ce conflit. La Somalie reste un Membre des Nations Unies, et c’est pourquoi la communauté internationale doit soutenir le Gouvernement fédéral de transition somalien en intensifiant la formation des forces africaines de l’AMISOM, a-t-il souligné. Le représentant a souhaité que la Conférence d’Istanbul permette de faire avancer le dossier somalien vers une solution acceptable par tous. Pour ce qui est de la lutte contre la piraterie, il a lui aussi estimé que seul le règlement de la crise somalienne dans son ensemble permettra de mieux lutter contre ce phénomène déstabilisateur aux plans régional et international.
M. NAWAF SALAM (Liban) a appelé au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de Djibouti et au respect de la résolution 1907 demandant à l’Érythrée de retirer ses forces sans délai des zones contestées. Le représentant a plaidé pour la reprise d’un dialogue pacifique entre les deux pays et au retour à la situation antérieure. La résolution 1907, a-t-il rappelé, a établi un régime de sanctions car l’Érythrée n’a pas tenu compte des mises en garde du Conseil de sécurité. Concernant la situation en Somalie, le représentant a souligné l’importance que les bailleurs de fonds intensifient leur participation financière afin d’accélérer la formation des Forces de sécurité somaliennes et de renforcer l’AMISOM.
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